[TERMINÉ] Discovering the object of the game is the object of the game. | Grace.

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Sa réponse est rapide et sans appel. Elle préfère que l’on prenne ma voiture. Une courte phrase. L’essentiel. Je commence à marcher. Des gouttes tombent sur nos épaules, beaucoup plus lentement que tout à l’heure. Goutte après goutte. La sensation n’est pas la même que sur la plage. Elles ne viennent plus s’écraser mystérieusement sur ma peau en me rendant fou. Non, là, elles m’apaisent. Presque. Notre retour vers le parking est silencieux. Trop silencieux. Je me demande si la demoiselle est bavarde en temps normal. J’ai l’impression de l’avoir brisée avec ma soudaine colère. En fait, j’ai l’impression qu’elle n’a quasiment pas parlé depuis le début de notre rencontre. Ses phrases ont toujours étaient brèves, concrètes, sans artifices… Je ne la connais pas. C’est le grand problème. Autant l’anonymat avec un attrait certain au début. Autant c’est frustrant désormais. J’ai ce sentiment de ne jamais agri de la bonne manière. Je ne sais pas si elle a besoin d’entendre un mot de ma part ou si elle préfère garder le silence pour réfléchir. Je ne sais pas si elle a froid, si elle est triste, si elle est vexée, si elle veut m’envoyer boulet, si elle est sincèrement désolée. Ou pire encore, si elle continue de me tester. Ça fait bien longtemps que j’ai abandonné mes plans. Oui je l’analyse mais je ne calcule pas mes actes en fonction de ses probables réactions. Je ne dis pas un mot pour la voir réagir. Je ne m’énerve pas pour la faire culpabiliser. Non. Je laisse mes sentiments, mes impressions, mes mots, mes gestes venir naturellement. Et j’ai peur qu’elle n’agisse pas de la même façon. Je ne veux pas être pris dans mon propre piège sans m’en être rendu compte. Et encore pire, en me laissant faire alors que je suis conscient du risque ! Mais je ne peux pas poser la question. Je ne peux pas lui demander. Car tout d’abord si elle agit de la sorte, elle ne l’avouera pas. Moi-même je n’assume jamais mon vrai caractère devant ma cible. Je garde tout en profondeur et je mens avec brio. Et finalement si elle n’agit pas de la sorte, elle sera extrêmement blessée de savoir que j’ai des doutes. Elle émettra un doute envers ma personne et ne sera plus naturelle. Enfin, c’est comme ça que je réagirais et comme nous ne sommes pas bien différents… Bref. Je laisse mes doutes me torturer l’esprit alors que nous retournons vers ma voiture. Elle s’est accrochée à moi. Je ne l’ai pas repoussée. Je suis content de la retrouver. Je m’en veux de l’avoir blessé. Et je lui en veux d’en avoir fait autant. Je ne sais pas si tout pourra redevenir comme avant.

Nous arrivons à ma Jeep. Une fois à l’intérieur, la demoiselle me lance : « Allons chez toi... » Je lui avais bien dit qu’on irait où elle voudrait… Pourquoi n’ai-je pas pensé à mettre la condition que ce ne soit pas chez moi ? Je suis stupide ou bien ? Évidemment qu’elle ne m’aurait pas donné le trajet pour aller dans sa baraque comme ça. Où avais-je mis ma tête ? Stupide. Stupide. Stupide. « Je… Euh… Je ne pense pas qu’on va pouvoir aller chez moi, y a les jumeaux et… Et je n’y suis pas allé depuis très longtemps. Je suis dans un internat. Ça te va ? » Je démarre le contact et attend sa réponse. J’en profite pour sortir du parking. « De toute façon, il faut qu’on aille se réchauffer… Je n’ai pas envie d’être la cause d’une maladie. » Je tente de lui faire un sourire. Je passe la deuxième et me voilà sur la route… Attendant une objection en silence. Par chance, je suis seul dans ma chambre d’internat. Pas de colocataire à déranger. Alors que Joshua et Marissa… Déjà que je leur ai fait faux bond ce soir, je n’ai pas envie de les réveiller en pleine nuit. Et encore pire, je n’ai pas envie de mettre un pied dans la maison de mon père. J’ai réussi à m’y éloigner. Enfin, papa a tout fait pour que je sois enfermé dans une chambre d’internat, loin des jumeaux. Il pense que je ne les influencerai pas. Mauvaise idée ! Déjà parce que ça me fait plaisir d’être loin de lui, et mon bonheur n’est pas dans ses priorités. Et en plus, les jumeaux mentent pour sortir en boîte avec moi. Qui dans la maison, vidée de ma présence, a pu leur souffler cette envie ? Peut-être un père autoritaire et insupportable. Joshua a la chance de partir à New-York, je sais que c’est son excuse pour dire au revoir à mon père. Et Marissa… Je ne sais pas ce qu’elle va devenir. J’ai encore confiance en elle.

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Mes pas s’alignent, les uns après les autres. Ma main reste serrée sur la bouteille d’alcool fort que je n’ai pas lâchée. J’ai encore cette sensation de brûler dans ma bouche. J’en envie d’en reprendre mais cette action ferait ralentir ma fuite. Je fuis. Je m’échappe face à la difficulté. Ce n’est pas moi. Je suis celui qui fait fuir. Pas celui qui prend ses jambes à son cou. Cependant j’ai une bonne raison. Pendant un instant je doute. Puis je me rappelle à quel point elle m’a blessé. Je ne vais pas partir pleurer dans la jupe de ma mère, je vais juste écumer ma haine. J’ai toujours dit qu’il ne fallait pas que je donne ma confiance à n’importe qui. Je savais ce qui pouvait m’attendre. Et me voilà tomber dans le panneau. Je suis désormais plus convaincu que jamais. Je ne lâcherai rien de personnel, je ne donnerai plus rien. Ma carapace revient se former à chaque pas. Je transforme à nouveau mon cœur en pierre. Mon visage se fait de glace. Je refroidi lentement mon esprit pour retrouver cette allure habituelle du gars qui n’est atteint par absolument rien.
Je sens alors quelque chose retenir ma main libre. J’ai envie de me débattre violement mais ne le fait pas. J’entends sa voix. Elle ne veut pas me voir partir comme ça. J’ai peut-être été trop direct. Veut-elle ajouter un dernier mot ? Peut-être même me gifler. J’arrête donc de bouger. Je pivote légèrement les épaules pour la regarder. Son regard a changé. Elle ne joue plus à me lancer des flèches ardentes et mystérieuses. La brune se rectifie, elle revient sur ses mots en les niant. Elle m’annonce n’avoir jamais vécu de telle soirée. Moi non plus. Que croit-elle ? Que je m’amuse avec n’importe qui tous les soirées et que… Ce n’est même pas ça la question. Croit-elle qu’il y en a des millions comme elle ? Je pouvais tomber sur des dizaines de filles, aucune ne m’aurait autant intéressée. Oui j’aurais joué, j’aurais menti et manipulé. J’aurais pu coucher si j’en aurais réellement eu envie. Mais je n’aurais pas eu cette alchimie, ce mystère, cette puissance. Nous avons quelque chose. Je ne dis pas qu’on était fait pour se rencontrer mais… Si en fait, c’est ce que je pense en ce moment. C’est pour notre bien. Nous nous retrouvons devant aussi forts que nous. Nous tentons des choses sans y parvenir. Nous nous surprenons. Nous nous énervons. Nous nous attirons. Ce n’est pas n’importe quoi. Ce n’est pas un truc qui arrive tous les jours. C’est elle et moi. Cependant et malgré ses dernières phrases, je n’oublie pas qu’elle n’a pas confiance en moi. Sa phrase reste en moi. Elle n’a pas l’air de penser les mêmes choses. Elle en garde pour elle. Elle ne veut pas voir ce que je vois. Ou bien elle s’en rend compte mais ne veut pas l’admettre et y faire face. Elle ne veut pas croire en nous. « Ne pars pas! On ne peut pas en rester là tous les deux... C'est pas ce que je veux... » On pourrait se croire dans un film. Une bonne comédie romantique, sous fond de thriller. Oui, je nous vois bien avec un meurtrier en cavale, des cadavres, du sang et une intrigue qui fait frissonner. Sans doute à cause de la maison où nous sommes entrés par effraction et la pluie qui frappe doucement sur les carreaux. J’ai l’impression que l’orage est passé. Mais ce ne doit être qu’une impression dû à l’isolation de ce charmant bâtiment. La belle a lâché ma main. Si je tourne les talons et que je pars sans l’avoir excusée, je passerai pour un gros salop. Ce que je ne suis pas ! Enfin, pas toujours… Et… Elle m’énerve tellement dans le fond ! Elle est là avec son air triste et sincère alors qu’une minute auparavant elle me disait qu’elle ne pouvait pas me parler d’elle. Qu’elle ne se livrerait jamais. « Je n'ai pas l'habitude de dire des choses comme ca... Je... » Oui au final, je n’ai toujours pas bougé. Ni même parlé. Et elle ne finit pas sa phrase. Elle me laisse en suspens. J’ai envie de la secouer, de lui lancer un « Tu… TU QUOI ? » Mais je risquerai de réveiller les habitants de cette maison et aussi de l’effrayer.

« Viens. On va commencer par aller dans un endroit où on peut réellement parler… » Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Ma voix est plus que calme. Un peu comme celle qu’on utilise pour dire à un enfant de venir faire un câlin après une dispute. Je soupire, lui prends la main et pars vers la sortie. J’entends le parquet qui craque. Pas sous mes pieds, non c’est du carrelage. Plutôt au-dessus de ma tête. Je n’ai pas peur, je ne peux pas aller en prison pour effraction, c’est tout. J’ai déjà eu assez de problèmes. Même si généralement je suis assez malin pour ne pas être repéré, il y a des fois où ça dérape… J’ouvre la porte. J’avais raison finalement, il pleut toujours mais beaucoup moins fort. C’est l’avantage des orages, ils sont souvent violents mais ne durent pas longtemps. Ce n’est pas comme en Angleterre ! Le ciel y est pratiquement toujours gris et s’il pleut, il pleut. Je crois que j’y suis allé quand j’étais petit. Mais je n’en ai plus aucun souvenir. Ou bien mon père avait ramené des souvenirs de Londres après un voyage d’affaire pour conquérir de nouvelles parts de marché en Europe… Bref, rien de passionnant. « Je vais à ma voiture. Tu me fais confiance en me suivant. Je te fais confiance en allant là où tu le désires. » Un simple marché. Il nous faut un endroit plus personnel. Un lieu qui nous apaise et où l’on peut se réchauffer un peu. Nos vêtements sont mouillés, nos cheveux aussi. Nos corps sont pleins de sable et notre peau est salée. Un peu de chaleur et un brin d’eau ne nous fera pas de mal. Ne voulant pas la forcer j’ajoute. « Sinon je te ramène à ta voiture. Ou j’appelle un taxi vu l’alcool qu’on a dans le sang…»

Je me répète. Je lui dis ce qu’elle veut entendre, non ? Je lâche sa main et garde un contact visuel avec elle. J’attends qu’elle parle. Qu’elle se décide à sauter avec moi. Mais ce n’est pas le cas. Tout ce qu’elle parvient à m’offrir est une courte phrase rapide dont j’ai dû mal à comprendre le sens. Son murmure a tellement fusé entre ses lèvres qu’elle n’a pas articulé correctement les mots. Je décide de ne pas m’attarder sur le sens de la phrase. Je préfère me plonger dans ses yeux, sur son visage. J’essaye de trouver une réaction, une expression cachée… Je ne sais pas. Je veux quelque chose. Un petit signe, un mot, un truc qui me pousse. Mais non. Sa voix calme me balance les mots que je ne m’attendais pas à recevoir. Une bonne et une grosse claque. Une véritable. Une franche pleine de rage. Une qui fait un bruit sec et laisse une marque. Une douloureuse. Une sanglante. Je croyais qu’elle comprenait mais en fait non. Elle ne veut pas se livrer à un inconnu. Je pensais être plus que ça. Oui, nous nous sommes rencontrés tout à l’heure. Mais quoi ? On doit se limiter aux règles de bonnes conduites ? On doit suivre la norme et entrer dans le cadre en faisant comme tout le monde ? Je pensais qu’elle était différente. Je m’imaginais qu’on formait un duo inédit et que nous ne nous arrêtions pas aux normes. Oui, il est nécessaire de connaître sur le bout des ongles une personne avant de lui livrer ses moindres secrets. Mais c’est parfois plus simple si ce n’est pas le cas. Sa réaction me surprend. J’ai un léger mouvement de recul. Je suis déçu. Elle me force à sauter dans le grand bain, à jouer franc jeu. Et elle me balance qu’elle est incapable de le faire. Parce qu’elle n’a pas confiance en moi. Oui, c’est ça le truc. Elle n’arrive pas à me donner un minuscule morceau de confiance. Un tout petit truc. Non. C’est trop demander. Je suis blessé. J’ai l’estomac retourné, la tête en frac. « Je suis désolée. » Cette phrase tombe à pic. Elle peut être désolée envers un inconnu ? Wouhou ! Surprise ! Oui, je suis énervé. Mais cette colère n’est là que pour cacher ma déception. En apparence, elle ne voit rien. Non, je suis un morceau de marbre. Je ne bouge pas. A part mes lèvres qui viennent lentement se remonter pour former un minuscule sourire. Comme pour lui dire que ce n’est pas grave. Je pense le contraire, mais elle ne le saura jamais.
J’ai envie de partir, de me lever et de quitter cette maison. Sans un mot. Rien. Mais ce serait nul. Alors j’attends dans le silence. Je ne ferais pas un pas de plus. Je risquerai de dire quelque chose de regrettable. J’attends de voir ce qu’elle a à m’offrir. C’est alors que j’ai le droit à un soupire. Je ne sais pas comment le prendre celui-là. « Pourquoi c'est si important pour toi? » QUOI ? Je crois rêver. Je pensais être tombé en chute libre et m’être écrasé contre le sol. Je pensais que rien ne pourrait être pire que sa violente claque. Je me trompais royalement. L’inconnue n’est plus la même. Elle a changé de comportement. J’ai l’impression de ne plus la comprendre. « Tu t’entends parler ? Un coup tu me dis que tu ne peux pas te livrer à un simple inconnu. Que je ne suis personne. Que tu ne peux pas faire confiance. Et tu veux savoir pourquoi je veux en savoir tant sur toi ?...Tu ne penses pas qu’il y a un lien entre les deux. Que moi aussi j’ai besoin d’avoir confiance en toi pour me livrer ? J’ai besoin de savoir qui est cette fille derrière ses apparences de parfaite poupée. On a tous un passé, qu'il soit lourd ou pas. Parfois c'est plus sain de ne pas le garder enfermé dans une prison de cristal. Que ce soit en le gravant sur sa peau pour que tout le monde puisse le voir ou en le laissant s'échapper de nos lèvres... Si tu ne peux pas me faire confiance, alors comment pourrais-je le faire ? » Je secoue la tête et passe une main dans mes cheveux mouillés. J’attrape la bouteille de vodka et en boit une longue gorgée. Je n’ai pas soif mais j’espère noyer un peu de frustration ainsi. L’alcool me tire une grimace. Je me relève du fauteuil sans regarder la jeune femme. « Je pense qu’il vaut mieux qu’on s’arrête là… C’est sans doute le mieux pour tous les deux. » Je me dirige alors vers la sortie de la bâtisse. Sans attendre un mot.

Ma réplique la fait rire, ce qui est plutôt bon signe. Elle aurait très bien pu prendre ça au quart de tour, ou bien je ne sais quoi… Bref. Elle rigole légèrement, histoire de ne pas faire de bruit. Je sais que mon humour est très limité. Généralement ça ne fonctionne que sur moi et c’est mal pris. Pourtant je persiste… Une mauvaise idée qui semble porter enfin ses fruits. L’inconnue retourne ma phrase contre moi. Elle m’annonce que les informations peuvent être utilisées contre moi. Je n’aime pas savoir qu’elle en a conscience. Cependant le dire à voix haute, prouve qu’elle ne manigance pas un plan en secret. J’aurais pu dire cette phrase. J’aurais pu prononcer exactement les mêmes mots. Mentalement peut-être… Est-ce que ça me fait peur ? Sans doute. Je ne devrais rien avoir à craindre d’une demoiselle de mon âge. Mais elle est différente. Elle est plus secrète que toutes les autres. C’est mon double. Pas entièrement mais sous certains aspects. C’est là que se noue le cœur du problème. Toute l’intrigue de notre relation. Va-t-on se faire confiance ? Va-t-on finir par sortir les griffes pour se sauter dessus ? Quoi que, cet aspect a déjà été réalisé dans une certaine mesure… Nous pouvons être fusionnels comme totalement opposé. Un fossé qui nous sépare… Et c’est quand on pense être à la bonne distance de l’autre, qu’on le sent heurter notre dos. Plus on se fuit, plus on se retrouve. Et nos rapprochements se font lorsque nous lâchons cette part identique à nos deux caractères.
Les informations peuvent se retourner contre moi… Tout comme contre elle. Est-ce que je veux le faire ? Est-ce que je veux la piéger ? Là est toute la question… Si je savais ce qu’elle comptait faire, j’agirais de la même manière. Je ne veux pas la tromper si elle est honnête. Je ne veux pas être honnête si elle joue le jeu des apparences. Avoir confiance… Se fier à l’intuition. Voilà ce que je dois faire. Mais en suis-je capable ? La confiance. Nom féminin, espérance ferme, assurance envers une personne ou une chose. Synonyme d’aplomb, d’assurance, de sécurité, de foi. Je n’ai aucune assurance, aucun moyen qui me prouve que mes actes seront récompensés. Je n’ai pas de sécurité, si je me lance dans le vide de la vérité, je ne peux savoir à l’avance si elle sera là pour me rattraper. Et la foi… La foi… Je n’ai aucune croyance particulière, Dieu n’a pas de valeur spirituelle à mes yeux. Alors, ce mot ne représente pas grande valeur à mes yeux.

« Si tu me disais plutôt ce que signifient les revolvers sur ton bras... ou encore qui était exactement cette fille en boîte que tu tenais tant à garder dans ton lit? » Elle a dit ça d’un ton neutre. Nous chuchotons presque pour ne pas faire de bruit. Je ne sais quoi lui répondre. Mais je n’ai pas besoin de calculer pendant des heures pour trouver mes mots. « Et moi ? Qu’est-ce que j’ai en échange ? J’ai l’impression de t’avoir dit bien plus de choses. En plus je t’ai déjà parlé de la signification de mes tatouages… C’était sincère. » Déjà, c’est dit. Si elle pensait que je lui avais menti, elle se trompait. J’avais été honnête. Je ne m’étais pas penché sur le sujet trop longtemps c’est tout. Et j’ai bien fait ! En retour, elle ne m’a absolument rien offert. Rien. Juste qu’elle n’a pas de famille. Alors que je lui ai parlé de mon frère, de mes amis qui comptent énormément pour moi. «... C’est injuste !» Je lâche ça sans vraiment le vouloir. Ça suit le fil de mes pensées et sort de mes lèvres automatiquement. « Tu as vu mon frère, tu as vu cette fille qui compte beaucoup pour moi autant que mon frère, tu as vu mes tatouages et je t’en ai parlé. Et parallèlement à ça, que m’as-tu vraiment dit ? » Je la laisse réfléchir un instant. « Un pistolet sur le cœur, pour la protection, pour me défendre de tous les dangers. Les plus proches comme les plus inattendus. » Je prends sa main et la pose sur l’emplacement sur premier tatouage. Je la déplace sur le second : « Un deuxième, en miroir, qui représente toute les attaques. Pointés vers mon cœur, il est là pour tout ce qui m’a blessé. » Elle veut vraiment que je raconte toute ma vie ? Non merci ! Pas sans rien ! Je l’ai déjà dit, je ne sauterai pas dans le vide. Pas sans quelqu’un. Elle essaye de m’y pousser. Très bien. Mais j’attraperai sa main au passage et l’entraînerai avec moi.

Grace bouge dans le pavillon. Elle s’aventure dans la vie d’inconnus. C’est plutôt dérangeant. Enfin, ça le serait pour n’importe quel individu normalement constitué. C’est comme fouiller à l’intérieur des yeux d’une personne que l’on vient de rencontrer. Comme notre jeu au début. C’est exactement pareil. Ça m’intrigue. Ça m’amuse. J’aime imaginer ce que représentent les faits et gestes d’une personne. J’aime analyser, c’est ainsi. J’observe, j’analyse, je conclus. Et par la suite j’enregistre le tout en faisant en sorte de pouvoir agir en conséquence. Vous savez si vous vous doutez que la personne a un goût aigu pour l’esthétisme, alors vous ferez tout pour le choquer sur ce point-là. Ou bien comme avec mon inconnue, qui joue principalement de son physique, et bien j’essaye de ne pas succomber à ses charmes. Enfin, au début. Il arrive un moment où on ne peut plus cacher certaines pensées. Et où le corps reprend ses droits sur l’esprit. J’avoue, j’ai été faible sur ce coup là. Mais je n’y peux rien ! Elle a poussé le vice loin… Et je ne regrette pas. Enfin si, ma frustration est suffisante pour me dire que si je n’avais rien fait de tout cela, je serais un homme tranquille avec son frère et sa sœur. Un manque de sexe ? Peut-être… Mais j’aurais trouvé de quoi m’occuper. Alors que là, je suis un mec qui ne passe pas une soirée avec sa famille comme prévu, qui a touché du bout des doigts des instants de plaisir intense. Je ne suis pas rassasié. J’en veux plus. Toujours plus. C’est ainsi et pas autrement. Mais bon…

La belle s’installa confortablement dans un des fauteuils. Je l’observe en souriant, toujours debout. Une fois les bouteilles posées, mes mains se glissent dans mes pochent. « Alors Monsieur l'inconnu, je t'écoute... » Elle m’écoute ? C’est tout ? Elle veut que je commence une conversation. C’est plutôt un tour compliqué. Il faut trouvé le sujet pas trop personnel mais un peu quand même. Lui dire mon prénom ? Je ne pense pas que ce soit quelque chose de bien. Nous avons du mystère. Notre mystère. Jamais je ne serais pour elle Jude Chamberlain. Encore je peux lui dire que mon premier prénom est Lukas, c’est la vérité. Parce que contrairement à ce que l’on peut penser, je ne veux pas lui mentir. Personne ne m’appelle Lukas à part ma sœur par fois et mes parents. Étant donné que je ne vois plus aucun Chamberlain à part Marissa, ce prénom risque vite d’être oublié. De plus c’est également celui de mon père. C’est pourquoi je hais quand on ose me nommer de cette façon. Je n’ai rien à voir avec lui et je ne veux avoir aucun lien. « Que veux-tu savoir ? » A mon tour d’avoir un sourire au coin de la bouche. Je pose un genou sur le cousin du fauteuil et je reste face à la demoiselle. « On oublie le principal ? On passe aux petites lignes inutiles ? J’adore les macaronis ! » Je rigole légèrement. C’était censé être une pointe d’humour. « Je ne suis pas un comique. J’ai eu une époque où je portais des bandanas et je ne porte jamais de slip. »

L’inconnue se lève et retourne chercher ses vêtements. Je ne tarde pas à en faire de même. Je récupère les bouteilles d’alcool parce qu’on en aura besoin. Je ne sais pas si je suis prêt à tout recommencer une nouvelle fois. Ce n’est pas l’envie qui me manque ! Mais ça commence à bien faire tous ces imprévus ! Ok, comme ça on restait plus longtemps ensemble. On pouvait vivre d’autres choses que juste du sexe. Parce que je suis presque sûr que si nous avions conclu dans les toilettes, on ne serait pas resté des millions d’années à parler. De même sur la plage, on aurait fait quoi ? On se serait couchés dans le sable un instant à regarder le ciel. Et puis… On aurait recommencé. Oui, j’ai terriblement envie de ne pas me contenter d’une seule fois. Enfin, tout dépend de la première expérience. Mais… Pourquoi je dis tout ça ? Mon regard glisse sur le corps de la demoiselle qui marche devant moi. Elle cherche un abri et moi je reste focalisé sur son postérieur. Je suis discret. Par chance, elle n’a rien remarqué. En fait, si elle l’avait vu, ça ne m’aurait strictement rien fait. J’assume totalement. J’aime son corps. Elle m’attire et elle le sait très bien.

Le retour aux voitures a été rayé de nos solutions immédiatement. C’est pourquoi nous nous sommes mis à la recherche d’un endroit où se protéger. Ce qui me rassure c’est qu’elle a une voiture. Et par conséquent, elle a au moins plus de seize ans. Par conséquent ce n’est pas une gamine. De nos jours il est difficile de mettre un âge sur les filles. Et j’aurais été gêné d’avoir un rapport avec une demoiselle qui pourrait être la camarade de classe de ma sœur. Quoi que je dis ça mais… Elle peut très bien être un junior et avoir une voiture. Au final, je suis heureux de ne pas avoir vingt et un ans ! La majorité n’est qu’un piège !

Bref. Alors que mes pensées sont occupées à tous ces calculs, j’entends l’inconnue me demander : « On entre? Si on reste là on va se prendre un coup de foudre... » Elle a réussi à trouver un pavillon ouvert. Je ne vois pas ce que l’on va pouvoir y faire. Mais pourquoi pas. Je souris légèrement à sa dernière réflexion. Prendre un coup de foudre. Une romantique sous ses airs de demoiselle facile ? Ça se pourrait bien. J’ai déjà réussi à comprendre qu’elle masque sa véritable personnalité sous son apparence irrésistible. Alors bon… Tout ce qu’elle fait c’est se retourner pour pénétrer dans le bâtiment. Donc au final sa question n’était que purement rhétorique. Elle n’attendait pas mon accord pour savoir si oui ou non nous allions entrer dans la maisonnette. Ok. Très bien ! Si c’est comme ça qu’elle le prend. Je prends mes affaires et j’entre à l’intérieur. Je secoue me cheveux et fait tomber toutes mes vêtements au sol. Je n’ai pas pris la peine de me rhabiller. Avant tout chose je garde la bouteille de vodka dans la main, j’enlève le bouchon et avale une gorgée. Une grimace s’affiche sur mon visage quand l’alcool vient brûler mon œsophage. Et là, je décide de me rhabiller. Pantalon, chaussures, chemise. J’observe un peu la sorte de hall dans lequel nous nous trouvons. « Avec la chance qu’on a, on va se faire virer d’ici…» J’imagine bien des propriétaires descendre avec une batte de baseball après avoir appelé les flics. « On fait quoi maintenant ? On attend que la pluie passe, on parle de nous comme ce que font tous les inconnus. On fait connaissance. Ou bien…» Ou bien quoi ? On va attendre pour refaire des préliminaires, non ? Parce que là, ça me prend la tête tout ça. En plus je suis sûr que si on recommence, on se fera virer d’ici. Jamais deux sans trois, pas vrai ?

Je ne vois qu’elle. Je ne pense qu’à elle. Je ne veux qu’elle. Elle et encore elle. Rien qu’elle. Toujours elle. C’est elle. C’est elle que je désire. C’est celle qu’il me fallait. C’est ma magicienne. C’est ma reine. Je la vois. Mes mains se posent sur son corps. Je la caresse. J’en prends beaucoup de plaisir. J’aimerai savoir si ça lui plait. Et je pense que c’est le cas. Je pose mes yeux sur son visage sans pour autant arrêter. Je remarque qu’elle bouge la tête. Comme si elle cambrait le dos. Je prends ça pour un bon signe. Mais ce qui me confirme ce que je voulais, c’est ce léger gémissement qu’elle laisse échapper de ses lèvres. C’est excitant. Ça me pousse à en faire tellement plus. J’ai besoin d’entendre une nouvelle fois ce délicieux son. Il me semble déjà trop lointain. Retrouver cet encouragement pour mettre les bouchées double et enlever définitivement ce dernier bout de tissu qui la protège. Je joue de plus en plus avec. Je sens cependant un contact froid et soudain dans mon dos. J’en suis un peu surpris. Je ne savais ce que c’était. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. C’est en plus. Cependant rien ne peut me perturber dans mon travail. Je m’applique. Et m’implique. Je veux la rendre folle. Encore plus. Je poursuis mais ce contact froid dans mon dos se reproduit. Et pas qu’une fois. Deux impacts en même temps. Des gros impacts. Plus gros que la circonférence des doigts de la demoiselle et bien plus froids aussi. Je relève la tête et m’arrête un instant, perplexe. Tant pis ! Poursuivons. Où en étais-je déjà ? Ah oui ! Le bout de tissu ! Passer en dessous, le faire glisser des hanches de l’inconnue et la faire gémir à nouveau. Je me lance donc dans cette mission. Mais les contacts froids s’accélèrent. « Qu’est-ce qu…» Je suis légèrement énervé et me rend finalement compte que ce qui me dérange sont des gouttes de pluie. Des gouttes de pluie, merde ! Mais c’est pas possible ! C’est une grosse blague ? On est en train de nous arroser ! Ou bien c’est une caméra cachée ? On était sur le point de… Et… Putain ! J’essaye d’ignorer la pluie mais elle est de plus en plus forte. Je reviens trouver les lèvres de la belle brune. « C’est ta magie qui influence le temps ? » C’est bien une sorcière qui m’a ensorcelée au point de me rend dingue. Je souris et l’embrasse à nouveau. Ma main vient passer sous sa nuque et mes doigts ses mêlent à ses cheveux. Je mordille légèrement sa lèvre. C’est à ce moment-là que j’entends un coup de tonnerre. Parce que cette pluie est accompagnée d’un orage ? Non, parce qu’encore ça aurait été une banale averse, pourquoi pas… Ça rajoute du piment ! Mais un orage… Des pluies qui transforment rapidement les rues en torrent, les palmiers qui s’agitent dans tous les sens. Nous vivons dans une ville propice aux tempêtes tropicales, tout ça ne m’est pas inconnu. Mais là, ce soir, avec mon inconnue, ma reine, ma muse, mon étoile, mon mystère, ma magicienne, ma rivale… Non ! Je ne veux pas qu’encore une fois ça s’arrête comme ça. « J’ai l’impression que le sort ne veut pas nous unir. On doit prendre ça comme un message ? » Ne pas faire l’amour avant le mariage ! Voilà ce que dirait le club d’abstinence du lycée ! Dieu nous envoie toute sa colère car nous allions coucher ensemble sans promesse de mariage. Quelle grosse blague ! La pluie redouble. « On ferait mieux d’aller nous mettre à l’abris avant que nos vêtements soient aussi trempés que nous. » Après un dernier baiser je m’écarte un peu d’elle et m’allonge sur le sable, juste à côté. Je me frotte le visage et m’assoit en secouant la tête. Abusé !

La version courte ? Evidemment ! Je ne peux pas faire plus court. A part dire simple : « Tu me rends dingue. » ou encore « complètement dingue. » ou juste « dingue ». Ouais, non ça ne le fait pas. Bref. Je peux aussi lui dire que sa façon de me regarder, son sourire, sa voix, son ton quand elle veut être mystérieuse, ses lèvres, son corps, ses mains, sa peau, son parfum, sa douceur, ses cheveux, les ombres sur son visage, ses mots, sa personnalité, sa façon d’être, son tempérament, son caractère, son mystère, son histoire brouillée, son physique, son caractère… Que tout son être me rend fou. Et ce depuis un moment. Elle m’embrouille et c’est à la fois plaisant et terriblement énervant.
Je ne sais pas si ma réponse lui convient. J’ai vraiment envie que ça ne la rétracte pas. De plus je sais que si elle ne pense pas la même chose, je suis définitivement à sa merci. Je ne suis pas habitué à être dans cette position. Je suis l’être faible sous les griffes d’un grand corbeau qui peut faire de moi sa marionnette. Je ne peux rien faire. Maintenant que j’ai été honnête, je ne peux pas revenir en arrière. C’est définitivement flippant. Je n’ai jamais été dans cette position. J’ai régulièrement joué de cette situation. J’étais celui qui faisait avouer quelque chose. Vous voyez ce que je veux dire ? Je n’annonce pas mes sentiments et je fais en sorte que mon partenaire m’avoue sa faiblesse. Qu’il m’avoue que je lui suis nécessaire. C’est le genre de situation qui m’amuse énormément habituellement. Tu peux alors demander n’importe quoi. La lune, le ciel, de l’argent… Mais il faut y aller doucement sinon on s’aperçoit de la supercherie. Bref, je sais jouer les acteurs. Et là, je subis le spectacle. Si c’est elle l’actrice ? Si c’est elle qui se joue de moi ? Si c’est elle qui rigole intérieurement ? Je me rends compte de la douleur que ça peut causer. Se sentir presque trahi, avoir l’impression de n’être qu’une merde, avoir peur de ce que pense l’autre.

« J'ai toujours préféré les hommes qui vont droit au but. » Je ne sais pas si je dois être rassuré par cette réponse. Dit-elle la vérité ? Joue-t-elle encore ? Mon envie s’est un peu envolée. J’ai dû mal à être confortable dans cette position. Cette situation. Mes mains restent cependant sur ses hanches. Je ne veux pas paraître trop dérangé. Je ne veux pas la faire fuir. Car même si elle se moque de moi, j’ai envie de la garder. Elle représente un bien précieux que j’ai eu la chance de trouver ce soir. Un petit diamant brut, pas encore taillé mais qui s’en donne l’air.
L’inconnue dégrafe alors son soutien-gorge. J’avale ma salive au même moment. Il semble que ma réponse lui ait plus. Automatiquement, mon envie toute juste envolée, revint à une vitesse incroyable. J’ai une vue incroyable. « Montre-moi comme tu es dingues... » Je souris. Je peux faire n’importe quoi pour le lui prouver. Cependant, elle ne le sait sans doute pas, mais comportement est déjà assez dingue comparé à d’habitude. Si elle me connaissait, elle saurait que je fais n’importe quoi depuis un moment. J’envoie valser mes pensées et agit de façon spontanée. Et encore une fois, j’arrête le cours de mes réflexions pour la savourer. Un baiser des plus fous. Étant penchée, je sens avec délice sa poitrine me frôler. Puis lorsqu’elle glisse sur mon cou, telle une tigresse, je sens de nombreux frissons parcourir mon corps. Elle me mordille, ce qui a le don de me faire presque sourire. Mes mains glissent à nouveau sur ses cuisses, puis ses fesses, je remonte le long de son dos, passe dans son cou, puis sous ses cheveux. Je reste bloqué sous elle. Je pourrais très bien la retourner mais j’aime la sentir ainsi contre moi.
Avec une légère pression, je rapproche son corps du mien. Nous nous colle l’un à l’autre. Ce qui excite encore plus mon désire. Mes ongles s’enfoncent dans sa peau. Je viens attraper son menton et l’embrasse avec passion. Nous sommes fous.

Je reprends le dessus. Je sens l’eau fraiche toucher mes pieds. Ce contraste est étonnant. Je reviens par-dessus. Je la veux. Mes mains viennent caresser sa poitrine. Je descends progressivement. « Complètement dingue... » Je quitte dangereusement la bouche de la demoiselle et son visage, pour embrasser ses cuisses. Nos corps sont en fusion. Il est difficile de réfléchir convenablement. Je ne pourrais dire ce que je fais. Je parcours sa peau, inlassablement. Ma respiration est rapide, mon cœur manque des battements… Je la caresse, doucement. Je veux lui faire plaisir. Elle a dit aller droit au but, non ? Alors j'y vais. Je ne veux que l'entendre et la voir prendre du plaisir. Cette idée s'incruste dans ma tête. Elle est gravée.

J’attends son accord en quelque sorte. Mais elle ne semble pas vouloir me le donner. Elle a d’autres plans pour moi. Elle finit par me montrer justement ce qu’elle a dans la tête. Je n’ai pas le temps de réagir, ni de prévoir ce qui allait se passer. De plus, je ne pense pas avoir une quelconque envie de l’en empêcher. L’inconnue me retourne. Elle prend soudainement le dessus. J’ai une nouvelle vue. Un truc imprenable. Comme sur un balcon face à la plus belle vue de la planète. C’est terriblement plaisant. Bon, évidemment le problème c’est que je ne contrôle plus rien. C’est elle qui a les rênes et moi je suis spectateur. Ses jambes m’encadrent, je pose mes mains sur ses cuisses. Je remonte doucement alors que ses mains, à elle, partent à la recherche de la fermeture de son soutien-gorge. Ahah. Je vais avoir ce que je veux. Je ne reste pas couché sur le sol. Je décolle ma tête et mes épaules du sol. Je veux me rapprocher d’elle, encore plus. J’attends d’en voir encore plus. Seulement, elle ne fait rien.

« Donne-moi une bonne raison de faire ça... » Dit-elle avec un sorte de sourire amusé, mais également une sorte de mystère. Bref, le genre de ton qu’elle prend régulièrement. Je secoue la tête en souriant. Version courte ou longue ? Je ne sais pas forcément quoi lui dire. Que veut-elle réellement entendre. Veut-elle au moins des mots ? Peut-être qu’elle désire simplement que je l’embrasse avec une grande sincérité. Ou alors que je lui dise tout ce qui me plait chez elle. Ou encore répéter ce qu’elle m’a annoncé plus tôt. Mais c’est nul d’utiliser ses mots pour exprimer mes désirs. Ça me fera passer pour le mec qui ne sait pas s’exprimer par ses propres moyens. Alors que veut-elle entendre, franchement ? Je ne sais pas. Je suis perdu. Elle me rend fou, je n’arrive pas à calculer. Je n’arrive pas à analyser la situation. Je ne suis pas dans mon état normal. Il faut que je reste spontané. Il faut que je sois naturel. C’est peut-être la meilleure chose à faire. Ça sera une première. Vraiment la première fois que j’agis ainsi avec une inconnue qui joue avec moi. Mais bon. Essayons ! « Version courte ou longue ? » Finalement je dis exactement la première pensée que j’ai eue. Complètement nul ! Minable même… « Tu me rends complètement dingues…» Je dis ça tout en secouant la tête. Je m’affaisse dans le sable et souris légèrement. Mes mains remontent jusqu’à ses hanches. Elle est vraiment belle comme ça. La lumière de la ville vient former des ombres sur son visage. Doux visages. Un dessin agréable. Une peinture magnifique. Un chef d’œuvre.

Spoiler:

Moment incroyable. Magie des baisers. Spectacle des corps en mouvement. Un goût nouveau dans la bouche. Une douce sensation chaude. Vouloir continuer et tout stopper en même temps. Mes pensées se mélangent. Un peu comme le parfum de deux aromes opposés. De la papaye et du citron vert. Du soda et du poivre… Je ne sais pourquoi je pense à cela. Mon esprit virevolte d’un sujet à un autre. Il se focalise généralement sur les lèvres de la demoiselle, sur ses mains parcourant mon corps. A certains moments, je sens comme des frissons parcourir chaque parcelle de ma peau. Ils viennent courir le long de ma colonne vertébrale. D’autres, en revanche, préfère rester focaliser en bas de mon ventre. Ce ne sont pas réellement des frissons. Plutôt une sorte de tiraillement et d’extrême chaleur.
Elle me serre un peu plus contre elle. Nos bassins se touche, nos souffles se mélangent, nos respirations se synchronisent. Il n’y a que nous. Deux jeunes complètements fous qui vivent pleinement leurs vies. Insouciance. Fougue. Chaque seconde prouvait à quel point nous nous laissions emporter par cette fameuse fougue. Nos visages restent ensemble. J’ai comme l’impression qu’elle veut me retenir. Alors, ne voulant pas rompre le contact, je reste dans cette position. Seulement ma main gauche vient glisser dans les cheveux bruns de la jeune femme. L’autre part, au contraire. Je glisse lentement le long de ses côtes, puis sur sa hanche et finalement sa cuisse. Je ne me fais pas oppressant. Je frôle, je glisse, je caresse. Sans forcément le vouloir, je remonte sa jambe. Ma bouche finit par quitter ses lèvres et je glisse vers le lobe de son oreille que j’embrasse. J’ai envie de parcourir son corps entier. Sa peau est salée. Douce. Agréable. Attirante.

L’ambiance, l’alcool, la folie. Tout y est. Il peut y avoir n’importe quel bruit, je m’en ficherais royalement. Je n’entends rien à part sa respiration. Même si un groupe de jeunes venaient s’installer faire un feu de camps, je continuerai à ainsi la posséder. Ce moment ne sera pas éternel. L’inconnue finira par devenir un être avec un prénom, une vie, des problèmes, une histoire. Elle ne perdra pas son charme, seulement ce ne sera plus cet être si mystérieux. La magie du moment. Comme une poudre d’or qui avait embrumé nos esprits. Je suis là, je glisse mes lèvres sur son ventre. Je la touche. Elle est réelle. Ce n’est pas un vulgaire rêve. Ou même un fantasme inaccessible. Nous sommes presque nus sur cette plage. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je veux la posséder. Et mon corps ne dira pas le contraire. C’est notre problème, à nous les mecs. On ne peut pas cacher ce genre de choses. Ça faire un moment que j’essaye de résister, de cacher… Mais à quoi bon maintenant ? En disant à voix haute son envie, et la mienne par la même occasion, elle m’a laissé la voie libre. Cependant je ne veux pas le décevoir. Je veux rester gravé en elle comme ce type inconnu et merveilleux. Bon, on va dire que je me vante et ce n’est pas voulu. Pas directement. Si je la rends heureuse et lui fais bonne impression, alors je serais comblé. Ce n’est pas tant de me faire plaisir. Je préfère que ce soit elle. Je préfère la voir elle au sommet. Je ne sais comment expliquer. Ça peut sembler ridicule mais c’est ma façon d’atteindre une parcelle du septième ciel.

Mes baisers font une escale sur son nombril avant que je relève la tête. Douceur ou brutalité ? Nous sommes rapides, alors prenons un peu notre temps. La faire trépigner d’impatience ? Oui, ça semble être une bonne idée. Un léger sourire vient s’installer sur le coin de mes lèvres. Mes mains glissent alors sur sa poitrine couverte de son soutien-gorge mouillé. Je fais glisser une bretelle puis l’autre... J'attends son autorisation pour passer mes mains dans son dos. Ou plutôt j'attends qu'elle se décolle du sol pour aller plus loin dans ma pensée.

Après un léger haussement de sourcils que je parviens à capter, la demoiselle plonge son regard dans le mien. Il peut paraître étrange, que soudainement je fasse autant preuve de franchise. Cependant depuis le début de la soirée, je n’ai pas menti. J’ai parfois détourné la vérité, comme pour Marissa. Mais je n’ai jamais clairement annoncé une chose fausse. J’ai joué le jeu. Ce jeu. Notre jeu.
Ses iris lâchent les miennes. Elles glissent sur ma peau aussi tendre qu’une caresse. S’arrêterait-elle sur mes lèvres ? J’aimerai bien. L’envie de l’embrasser à nouveau s’immisce dans mes pensées. Comme une vague chaude qui vient envahir mon corps pour finir par se loger dans mon ventre. Je suis fébrile. Je tremble de l’intérieur. De l’excitation. Du plaisir. De l’envie. Beaucoup de sensations viennent circuler dans mon sang, au point de me rendre fou. J’ai l’impression de perdre la tête. Encore une fois. J’observe ses lèvres, à elle. L’inconnue les mordille. Sa canine vient cruellement s’enfoncer sur sa peau tendre et rosée. Elle s’empêche ainsi de me répondre. Elle provoque simplement mon désire. Je suis faible, il faut l’avouer.

Finalement, la brune revient au point de départ. Nos regards se fixent à nouveau. J’essaye de voir au plus profond d’elle. On dit bien que les yeux sont une ouverture sur l’âme. Alors pourquoi ne pas tenter de trouver des réponses ainsi ? Mais mon esprit est trop embrouillé pour y comprendre quelque chose. Au fond, ce ne sont que des conneries ! Des trucs de voyantes pour vous faire croire ce que vous avez envie d’entendre. Ses yeux n’en disent pas plus que son silence… Finalement alors que je ne sais déchiffrer son regard, sa voix prend le relais. Elle m’annonce être flattée que je la considère comme mon égal. Je pense que ça ne la surprend pas. J’espère. Nous sommes tous les deux assez forts pour arriver à cette conclusion. Je sais qu’avec un être ordinaire, je n’aurais pas vécu autant de choses et en même temps si peu. On s’empêche d’avancer. Lorsqu’un fait un pas en avant, l’autre recul. C’est ainsi. J’ai peur qu’elle me dise ce que je désire entendre. Et je suppose que c’est la même chose pour elle. Malgré tout je reste honnête et spontané. J’en oublie de tout calculer. J’agis avec le moment présent. Ce n’est pas elle qui m’a dit de faire ça tout à l’heure en boîte ? Vivre sans penser aux conséquences. Lâcher prise. Il y a peut-être trop de choses en jeu… Je n’en sais rien. Je ne sais même pas si elle en est capable, ou même si elle le veut.

Elle reste méfiante alors que je dépose les armes. Elle reste sur ses gardes. Je m’en rends compte. Je suis affreusement naïf ! Je pensais que me montrer faible et honnête changerait un minimum notre situation. On débloquerait ce qui nous dérangerait. Mais non. Elle utilise un ton presque moqueur alors que son regard me montre toute sa méfiance. Je suis l’inconnu. Je suis le grand méchant loup. Et elle aussi. Nous aurions pu nous entre tuer à cause d’un trop long silence ou quoi que ce soit d’autre. Trop sur la défensif. Trop renfermés sur nous-mêmes. Collés l’un contre l’autre. Ses jambes touchant les miennes. Sa peau contre ma peau. Sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration et venant toucher un peu plus mon torse.

« J'ai envie de toi. » Ce soudain aveu me ramène à la réalité. Sa voix s’est faite sérieuse. Pas de moqueries, pas de mystère, pas de point de suspension. Juste un fait dit haut et fort. J’en reste un peu sous le choc un moment. Est-ce un piège ? Veut-elle que je réagisse d’une façon spéciale ? Attend-t-elle de moi que je tombe dans le panneau en agissant comme tous les autres mecs qu’elle avait pu connaître ? Il y a juste un truc qui cloche. Cette simple phrase résonne comme le pire problème de la planète. Je suis la mauvaise personne pour elle. Elle est la mauvaise personne pour moi. Nous nous sommes trouvés comme deux copies identiques qui n’avaient que ce seul but dans leurs destinés. Nous nous détruirons. J’ai déjà avoué ma faiblesse en lui disant qu’elle était mon égal. Devais-je encore céder en faisant le premier pas ? Quoi que, elle vient de faire pas mal déjà… Et puis c’est toujours au mec d’agir en premier. C’est bien ça ? Stupide règlementation à laquelle toutes les filles croient encore !

Les secondes s’écoulent. Je réfléchis. J’essaye de planifier mes coups à l’avance, voir jusqu’où je pourrais aller. Mais j’envoie tout valser comme tout à l’heure dans l’eau. Je la regarde sérieusement. Je m’humecte les lèvres. Puis me rapproche d’elle. Suffisamment pour qu’elle pense que je vais l’embrasser. Là, je retourne la situation. A l’aide de mes mains, je la bascule sur le côté et passe au-dessus d’elle. L’inconnue se retrouve alors couchée dans le sable et moi à cheval sur elle. Mon dos est parsemé de grains de sable. Ça me gratte. Un joli fantasme pas forcément si agréable. Je fais rapidement abstraction de ce détail pour venir lui déposer un baiser. Plutôt torride, amplis de passion et de désire. Je viens d’utiliser le mot fantasme ? Merde. Tant pis. Enfin… Mon jean est loin, mes affaires aussi. Rien. On est juste en sous-vêtement. Mes mains viennent caresser sa peau. Mes lèvres glissent dans son cou puis sur son épaule. Je reviens ensuite à ses lèvres. Je découvre un corps. Ça simple presque trop simple. Trop fou. L’instant présent est délicieux. Je bouillonne de désire. Chacun de mes membres en tremble presque. Je ne pense plus pouvoir m’arrêter. Je ne peux même pas prononcer un mot. Je ne vois que sa peau. Je ne ressens que le désire qui monte en moi. Encore et encore.

J’ai l’impression d’avoir dit les pires phrases qui puissent exister. Pourquoi j’ai dit ça déjà ? Au oui ! Je n’en sais rien ! Stupide ! J’ai l’air stupide… J’attends que la brunette me réponde mais à voir sa tête, elle ne comprend pas très bien où je veux en venir. Moi non plus d’ailleurs. J’ai cette horrible impression d’être dans le rôle de la fille nunuche. Vous savez, celle qui demande à chaque si ce qu’elle fait est bien. Ou encore comme lorsque que tu t’apprêtes à le faire pour la première fois et que tu demandes « tu es certaine de vouloir le faire ? ». Ça laisse un moment de blanc et généralement on ne veut entendre qu’un certain type de réponse. Et moi ? Qu’est-ce que je veux ? Que l’on soit encore dans le jeu ? Que nous continuons de nous manipuler ? Juste d’une manière différente ? Ou bien qu’on laisse tomber les masques à partir de maintenant ? Aucun des deux. Depuis quand je me pose ce genre de questions, merde ! Où suis-je ? Qui suis-je devenu soudainement ? Depuis quand je me pose autant de questions ? Bon, ok, d’habitude j’en ai pas mal non plus. Mais les sujets sont bien plus différents. Je réfléchis sur le sens de la vie, sur ce que pensent les autres, sur ce que je pourrais le faire… Mais pas sur les attentes d’une demoiselle ! Quoi que, au fond, j’aimerai connaître ses pensées, savoir comment agir pour lui plaire à ma façon et parler de la fugacité de l’instant et de l’inconnu qui peut nous faire vivre. Le noir dans l’obscurité. Bref. Si je suis mon raisonnement. Je me pose les mêmes questions que tous les autres jours de ma triste vie. Seulement, pour la première fois je les fait sortir de ma bouche. Voilà tout le changement. Je ne sais pas d’où ça vient. Peut-être est-ce les verres de vodka… Pourtant je n’ai pas l’impression d’être bourré. Je suis encore vif d’esprit, je peux encore prononcer l’alphabet à l’envers en me touchant le nez. Quoi que… Je ne vais pas me toucher le nez. Mes mains sont bien là où elles sont. Sur la peau froide et humide de la belle inconnue. Près de sa nuque, se mêlant à ses cheveux. Elle sent l’eau de mer. Moi aussi. Je repense au parfum sucré de ses lèvres mais également à la douce odeur de sa peau dans les toilettes. Je me dis que son sort est bien rodé. Elle sait comment attraper des poissons. Je suis sans doute une grosse prise. Ma question la quelque peu chamboulée. On a tout stoppé. Elle ne prononce qu’un petit mot. Le sujet d’une phrase jamais terminée. Sa bouche se referme. Mes yeux font des allers retours vers la prunelle de ses yeux à ses lèvres. Je guète une réponse. Un truc plus concret que pour la famille. Mais je la comprends. Au fond, je n’aurais su quoi lui répondre. Dire qu’elle me plait serait une sorte d’aveu de faiblesse. Elle m’aurait à porter de main. Elle pourrait alors faire de moi ce qu’elle veut, comme une poupée de chiffon. Je sais très bien que je ne me laisserai pas faire. Mais je suis un manipulateur, je sais très bien quelle technique adopter. On fait croire que l’on ressent les mêmes sentiments. On attend. On partage. On ment. On demande une chose, puis une autre. On pousse à faire telle ou telle action. On possède puis on rejette. La première étape, celle de la séduction, a déjà été faite. Alors elle comme moi pourrions mettre en place ce stratagème. Et si l’inconnue avait déjà pensé à tout ça ? Si elle aussi elle ne répondrait rien à ma question pour la même raison que moi ? Je sais qu’on se ressemble, niveau caractère. Même si je ne joue pas de mon physique. Pas du tout même. Je ne suis pas du genre attirant. Mais là n’est définitivement pas la question.

Elle est sur moi. Je veux la serrer. Je veux la touche. Je veux l’embrasser. Elle est tellement proche. Je peux sentir son corps, deviner ses formes, rêver certaines caresses. Je laisse beaucoup trop mes instincts prendre le dessus. La seule chose qui pourrait me calmer serait… Une douche glaciale en compagnie de vieux personnages fripés. Oui, cette image m’aide beaucoup. Non, plus sérieusement, je me doute que sa réponse aura un certain effet sur moi.
La brune ouvre la bouche. De doux mots en sorte. Ils n’ont pas besoin d’être forts. Je capte facilement le mystère qu’elle veut donner à sa voix. Ce n’est pas la première fois qu’elle me fait ce coup là. Comme si toutes ses phrases finissaient par des points de suspension. Cette sonorité m’est désormais familière et enregistrée. Je pense que ce n’est que pour ce donner un genre qu’elle l’utile. Parallèlement une petite touche d’amusement, comme un sourire glisser entre deux syllabes vient s’ajouter à sa réplique. Ça me fait presque sourire. Un sourire qui se veut mystérieux. Une sorte de rictus peut-être ? Je ne contrôle pas encore cet art. Paraître. Pas pour l’air mystérieux en tout cas… Mais je m’exercerai ! La prochaine fois ça sera parfait, et ça donnera un genre au moment. Je vais en faire craquer plus d’une comme ça !
Revenons à ce qu’elle m’a dit. Elle ne m’a pas lancé de défi. Shit ! C’est moi qui ai foiré… Quoi que… Je lui ai montré comment nager. Car elle m’a demandé de lui montrer des nages. Parce que je lui avais dit que c’était le meilleur moyen de se réchauffer. Parce que l’eau était froide. Ce qui revient à dire : « Tu m’as demandé d’aller dans l’eau. » Dis-je avec un amusement visible. Oui, je n’aime pas perdre. Alors si nous en sommes arrivés là, c’est parce qu’après m’avoir répondu plus que brièvement à ma question sur sa famille, elle m’a gentiment proposé d’aller dans l’eau. Or, je ne pouvais refuser car j’obéissais à la règle de notre jeu. Et je n’allais pas boire une gorgée d’alcool. Le tout en regardant une jeune femme se baigner seule dans l’océan noircit par l’obscurité. C’est ridicule. Tout d’abord parce qu’elle aurait sans doute insisté. Ensuite parce que je me serais approcher et que d’une façon surprenante (ou non) elle m’aurait arrosé. Enfin parce qu’avec de la chance elle m’aurait fait peur et je serais venue à sa rescousse en me mouillant pour la réveiller. Ce dernier cas ne fonction que si elle fait un choc thermique, néanmoins il est probable ! Finalement je serais passé pour un faible et elle ne se serait peut-être pas mise encore une fois en sous-vêtements. Notons que ce fait n’est pas important, sinon on pourrait croire que je suis allé dans l’eau pour la voir quasiment nue. Chose à laquelle, je n’aurais jamais pensé ! Jamais, voyons ! Je suis un homme. On ne se laisse pas guider par ce type de pensées, nous.

« Tu m’as également demandé de te montrer une méthode pour réchauffer nos deux corps. Ce qui au final, te laisse une avance dans notre jeu. Cependant, je passe mon tour. Je m’incline devant aussi fort que moi. » Je n’ose plus vraiment l’embrasser. J’ai l’impression que ça ferait désordre. Comme si c’était déplacé. Je ne sais pas vraiment ce qu’elle désire. Et je me fais sans doute mal comprendre.
Et puis, je ne pouvais pas dire qu’elle était plus forte que moi. Et annoncer qu’elle ne me dépassait pas serait de la vantardise et un mensonge. Elle est douée. Elle est belle. Elle est intéressante. Elle est aussi mystérieuse. Je suis tombée sur une perle attirante et sans doute maléfique. Un piège dans lequel je lutte pour ne pas tomber. Mais c’est bien plus compliqué que prévu. La chose la plus simple à faire serait de fuir. Cependant c’est impossible. Tout d’abord parce qu’elle est sous moi et quand suite ça serait un aveu de faiblesse. Si j’arrêtais tout là, je serais obligatoirement suspect. Mais je pourrais tout recommencer avec la tête froide.

On fait quoi maintenant ?

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