νζ Around the world.

OH MY GOD.

Je suis le lion qu'il devra combattre dans l'arène ce soir, celui qui va se jeter sur lui pour lui arracher les peu de vêtements qu'il porte ce soir. J'ai envie de lui sauter dessus, de lui embrasser chaque parcelles de peau, j'ai envie de passer ma main dans ses cheveux et de l'embrasser à pleine bouche. Il est tellement magnifique, sexy, adorable, mignon, sublime que ma tête tourne en même temps que mon coeur fait des bonds, tombant à mes chevilles et remontant dans ma gorge. J'en peux plus, j'ai envie de suivre cette cadence et de sauter partout comme un petit chien excité. J'ai envie de rire à plein poumons, de me jeter nue dans l'océan (et c'est pour dire) j'ai envie de manger tout ce qu'il y aura sur la table et de boire tout l'alcool qui s'y trouve aussi. J'ai envie de scruter chaque détail de son corps, j'ai envie de me plonger dans ses yeux encore des heures durant. J'ai envie d'entendre sa voix me parler faiblement de lui, me raconter ses voyages... J'ai envie de lui. Je suis totalement amoureuse, ça y'est, maintenant, j'en suis sûre.

« Maintenant, oui. Je me sentais légèrement seul à attendre ici, dans cette tenue ! »

Maintenant oui? Cela voulait-il dire que ma présence lui apportait réellement quelque chose? Je souris. Intérieurement, c'était Tomorrow land.

« Y'a pas de quoi, tu es juste... wâow. »

J'écarquillais les yeux, le regardant encore, je pouvais voir son corps à moitié nu devant moi et je devais l'avouer, il m'excitait. Pas dans le sens grosse fille en chaleur, mais simplement que oui, il me faisait physiquement de l'effet. Je sentais mes mains moites, mon coeur battre plus fort et plus vite, je sentais que j'allais perdre l'équilibre à tout instant -surtout sur ces chaussures de merde- bref, l'effet Bird quoi...

« Au passage, tu es sublime ! »
« Merci »

Entendre la chaleur de sa voix dans le creux de mon oreille, entendre sa voix me murmurer quelque chose de pareil à l'oreille et notre proximité en cet instant eurent raison de moi. Je manquais de tomber lorsqu'on se mit en marche vers l'entrée. Saleté de chaussures ! Heureusement, je m'étais rattrapé au bras de mon compagnon, fort et musclé. Non mais il avait tout pour me plaire, absolument tout. Même ses défauts n'en n'étaient pas pour moi... Je rêvais. Jamais il ne voudrait d'une fille comme moi, et puis bon, c'était la troisième fois qu'on se voyait, s'il voulait qu'il se passe quelque chose, il l'aurait déjà sous entendu non? Ou alors tout va se jouer ce soir? J'en sais rien, mais je commençais à me mettre une pression que je ne devrais pas. Il ne fallait pas que je fasse ça. Surtout que bon... j'arrivais sur une plage quoi. Pendant neuf ans je ne pouvais pas y mettre un pied, je ne me suis pas baignée et là, j'y avance, comme si de rien n'était... J'avais franchi le cap avec mon petit frère Tarik, avant de partir au Japon et même avec Nobu, j'avais franchi une nouvelle étape mais là, il faudrait rester longtemps proche de l'eau.K Je pense qu'à un moment, si une vague s'approche, je serai capable de crier et de partir en courant, personne ne comprendrait. Hormis Adam et Tarik qui normalement seront là ce soir. J'espérais juste que ça ne se produise pas ce soir. Tout, mais pas de catastrophes ce soir.

Rapidement, quelqu’un vint à ma rescousse. J’étais sauvée de la solitude. Je levais les yeux vers cette personne : c’était encore Henri. Bon, c’était pas mal. Au moins, je pourrais discuter et, peut-être, j’arriverais mieux à m’intégrer grâce à lui. Je lui souriais même quand il me demanda si j’avais du mal à me mêler aux autres. J’avais toujours du mal à me mêler aux autres. Ce n’était pas une nouveauté mais, surtout, ça crevait les yeux.
 
-Si, j’ai du mal… J’ai toujours peur de déranger les gens donc j’attends que les gens viennent vers moi… Mais je suis tellement petite et discrète que personne ne me remarque et donc je reste seule dans mon coin.
 
Au fur et à mesure de ma réponse, j’avais baissé les yeux. Je ne devais l’ennuyer plus qu’autre chose et il devait être venu discuter juste par charité. J’avais posé mon verre et je commençais à triturer le tissu de ma robe. Ca ne me ressemblait pas : la fête, la tenue… Je faisais tâche. En plus, tout le monde devait me prendre pour un bébé : j’allais avoir 15 ans dans 2 mois mais eux, ils avaient facilement 2 ou 3 ans de plus que moi voire plus pour certain. Qu’est-ce que je faisais là? Je devrais filer à l’anglaise et appeler mon père. J’entendis à nouveau la voix d’Henri mais je n’avais très bien écouter sa question. Je n’avais entendu que la fin, c’est-à-dire “Es de quel coin?”.
 
-Hein? Euh… Je suis de Canterbury, dans le Kent… Enfin, j’y vécu jusqu’à mes 10 ans. Après ma famille et moi avons déménagé dans le Vermont. Mais je suis née à Copenhague, au Danemark., expliquais-je après avoir dépassé ma surprise première.
 

Je plongeais ensuite dans un mutisme. Je ne savais pas quoi dire. Je devais l’avoir ennuyé encore plus. Ma vie était plate, morne, terne… Mes yeux restaient fixés sur le sol tandis que, l’aveuglette, je repris mon verre et le descendis d’une traite. Une seule et même question tournait en boucle dans ma tête : “Mais qu’est-ce que je fiche là?”. Honnêtement, le seul endroit où je voulais être était dans ma chambre, sous ma couette où j’attendrais d’avoir 16 ans et de ne plus passer pour gamine timide qui était incapable d’aller parler à quelqu’un. Mais serais-je, un jour, cette fille plus sociable? Je n’en savais rien. J’avais tellement été conditionnée à ne pas parler (Quand je parlais, je dérangeais les gens) que j’en étais arrivée à penser que je valais moins que les autres et que ma simple présence les dérangeait. Quand la nervosité s’emparait de moi, c’était encore pire. J’étais dans un tel état de nervosité et de stress que je me demandais comment je faisais pour rester encore en vie. On devait exploser sous autant de pression!

La buée envahissait l'espace dès que la porte de la douche fut ouverte. Me faisant voyager au delà d'un monde palpable. Comme un nuage, tout simplement. Ma main vint rapidement se coller contre le miroir de la salle de bain, retirant cette pellicule qui me volait la face, pour faire apparaître mes traits, ma vérité, mon reflet. Je souris.
En ce moment, j'étais heureuse. Je rigolais encore plus que d'habitude, je chantais vraiment souvent et j'aimais la vie, je voyais tout en positif et non en négatif. Savez-vous seulement pourquoi? Parce que je croyais être tombée amoureuse. J'en avais entendu parlé par tellement de monde et principalement Nobu... Et là, PAF. Sans que je m'attende réellement à ça quand je l'ai rencontré, j'ai senti que quelque chose se passait, mais sans plus. Je crois que c'est lors de notre soirée à Little Havana, on nous avions dansé et discuté toute la nuit, que j'ai vraiment commencé à réaliser qu'il y avait plus que de l'amitié. Mais après tout, avions-nous seulement été déjà amis? J'en sais rien...
Ce soir, je devais le retrouver à la soirée organisée par les écolos de l'école. J'en connaissais aucun d'ailleurs, enfin si, Henri, puisqu'il était mon fournisseur de beuh lorsque j'en avais besoin pour dormir, suite à mon épisode tragique avec Nobu. Mais les autres, juste croisé par ci, par là, sans plus. Le thème était clair, tenue traditionnelle, caricaturale ou autre, d'un pays du globe. Revenant d'un séjour d'un mois au Japon vous vous doutiez bien que je n'avais pas été me casser le cul plus que ça. Sur l'île asiatique, j'avais demandé conseil à Nobu pour l'achat d'un Kimono. Un vrai de vrai. Pour le maquillage, j'optais léger, je ne voulais pas me faire le teint blanc à la Geisha, j'avais juste teinté mes lèvres d'un rouge sang et peins le contour de mes yeux en noir. Sobre, efficace, perspicace. Je ne pu m'empêcher de prendre une photo et de l'envoyer à Nobu, par mail.
VOIR LA TENUE

Après quoi, j'enfilais les chaussures un peu étranges, qui ressemblaient pour moi à des tongs en bois. Nobu m'avait dit le nom mais j'étais incapable de m'en souvenir. Je m'étais entraîné avec lui, à marcher avec. Il fallait bien de toute façon, sinon bonjour la honte quand même. Je glissais dans le noeud de mon Kimono, mon téléphone seulement. Je n'avais pas besoin de plus, la soirée était gratuite, tout était gratuit et puis bon, le téléphone, c'était surtout pour s'y retrouver une fois arrivé. J'avais attaché mes cheveux et glissé une fleur dans ces derniers. Une fois le tout terminé, je quittais le bâtiment des Lambda avec quelques uns de mes colocs pour marcher jusqu'à l'entrée de la plage, avant véritablement d'entrer dans la soirée donc. Je voulais y entrer avec Edward et non avec quelqu'un d'autre. Nous allions arrivé d'ici quelques instants quand je reçu un sms de mon beau brun. Mon coeur se mit à battre plus fort. Pourquoi? J'en savais rien. Voilà l'effet Bird sur moi. J'étais tellement impatiente de le retrouver qu'au final, je me sentais heureuse, complètement.

J'arrivais donc rapidement à l'endroit que nous avions prévu quand je le vis, là, à m'attendre. Comme lors de notre premier rendez-vous. Je souris et m'approcha de lui pour le saluer. Je lui fis la bise et je ne tardais pas à lui dire :

« Tu vas bien ? »

Je marchais en direction de la foule principale, sans vraiment savoir où j'allais atterrir ni même et surtout, avec qui. J'avais envie de passer un peu de temps avec Rubi, mais étrangement, je ne me sentais pas trop à l'aise, surtout que le gars avec qui elle était semblait être bien con. Le temps que je marchais, fumant ma cigarette, je vu à nouveau Janis, près du bar, attendant sûrement que l'on lui serve sa boisson. Je souris en la voyant. Cette fille me touchait, tout simplement. Je la trouvais trop mignonne et trop attachante et rien que pour ça, on avait envie de la voir, de la mettre à l'aise et de la voir sourire, surtout qu'il y avait ce truc étrange à chaque fois que je la regardais... Comme une impression de déjà vu, comme si nous nous étions déjà rencontré quelque part, autre part que dans un rêve. C'était trop bizarre et bien trop bizarre pour ce soir. Je continuais donc ma route pour la rejoindre, au bar. Terminant ma cigarette, je la gardais au bout de mes doigts pour la jeter dans un bol prévu à cet effet.

« Tu n'as pas un peu de mal à te mêler aux autres? »

En même temps elle était bien plus jeune. Je ne me souvenais plus de son âge mais à mes yeux elle était encore un petit bébé, pure et innocente. Je ne la voyais pas boire d'alcool et je crois que cette vision m'aurait dérangée. Je ne sais pas, Janis... c'est Janis quoi. Faut pas l'entâcher avec des trucs de ce genre. Faut la protéger, comme une bague dans un écrin, un diamant innocent pur. Je me trouvais à présent en face d'elle, je laissais un doux sourire s'emparer de mes lèvres alors que je l'écoutais me répondre. Je ne savais pas trop quoi faire pour qu'elle se sente à l'aise, qu'elle ait envie de profiter de la soirée, qu'elle s'amuse un petit peu quoi, tout simplement. C'est toujours pas triste, mais dommage de voir quelqu'un qui n'a pas l'air de s'amuser en soirée, non? Surtout quand c'est une personne comme elle, qui donne autant envie d'aller vers elle et d'apprendre à la connaître.

« Alors comme ça tu es Anglaise, tu es de quel coin ? »

Oui, c'est vrai, au fond, avais-je déjà parlé avec elle, avais-je essayé de faire sa connaissance? Non. Et pourtant, je la croise parfois sur le campus, moins que les autres bien évidemment, mais j'avais pas envie qu'elle se sente à l'écart vis à vis de ça, de son âge et de ses principes. Elle n'était par exemple, pas faite du tout pour Smile et je doute qu'elle soit même au courant, tant mieux à vrai dire. Bon ok, elle nous avait déjà vu fumer mais sans plus.

Un certain nombre de personnes arriva rapidement : une photographe Irlandaise, une asiatique indienne, un italien Ecossais, Mahina en Hawaiienne, une blonde italienne et un Indien d’amérique plutôt pitoyable ainsi qu’une danseuse brésilienne. Entre temps, Solal était arrivé en garde de la Reine Elizabeth II. J’aimais vraiment. Ca me rappelait mon Angleterre natale. Je serais bien allé le voir mais j’avais peur de le déranger. Liam arriva près de moi et me salua. Je préférais rester loin de lui, il me faisait peur. En plus, il avait une hache. Je le regardais d’un air peu rassuré. Pendant ce temps, la photographe Irlandaise nous avait pris en photo. Oh non! Je n’aimais pas les photos mais ce n’était pas la peine pour être désagréable avec elle. Elle nous demanda nos prénoms.
 
-Je m’appelle Janis., dis-je en me retenant de donner mes 25 autres prénoms.
 
Henri arriva bientôt. Je ne l’avais pas vu arriver. La surprise fut si grande que je fis un bond. Henri me posa quelques questions auxquelles je répondis spontanéement :
 
-Salut Henri. Oui je vais bien et toi?. Puis ce fut : Oui, c’est lui qui m’a déposé.. J’écarquillais les yeux quand Henri me dit qu’il pouvait me ramener chez moi pour ne pas déranger mon père. Il était fou. Mon père allait lui décoller la tête si Henri faisait ça. Henri, si tu tiens à ta vie, tu sauras qu’il ne vaut mieux pas faire quelque chose que mon père interdit comme me faire ramener chez moi par un mec qui ne sera certainement pas en état à la fin de la soirée. Alors c’est un non catégorique. En plus, même si tu me ramenais chez moi, mon père attendrait de me voir saine et sauve avant d’aller se coucher.
 
Je ne lui avais dit tout ce que je pensais. J’étais sûre qu’il allait boire, beaucoup et même trop. Déjà que mon père ne serait pas d’accord si un garçon sobre me ramenait chez moi à une heure tardive mais alors un garçon saoule, il le tuait sur le seuil de la porte. Henri s’excusa et alla rejoindre Mahina et l’italien en kilt. Mahina sortait avec ce garçon? Je n’étais pas cancanière mais j’étais curieuse. Il m’avait dit d’aller me chercher un verre et de ne pas hésiter à aller voir les autres. Il n’avait toujours pas compris ou quoi? J’étais trop timide pour aller vers les autres. Je suivis quand même son conseil et allait me chercher quelque chose à boire. Je commandais un cocktail sans alcool. Je n’avais jamais bu et je ne préférais pas boire ce soir. Je n’avais que 14 ans et je ne voulais pas me faire sermonner par mon père si j’avais je buvais plus que de raison. En fait, j’étais une gamine face à tout le monde. Je me sentais vraiment seule. Je restais au bar, à boire lentement le cocktail à base de jus de fruits que je venais de commander. Je me demandais vraiment si quelqu’un allait prendre la peine de venir me parler, moi, la pauvre petite fille innocente.
 

Et si personne ne venait me parler… Qu’est-ce que je ferais? J’en avais peur. J’avais peur de rester seule dans mon coin pendant toute cette fichue soirée. Cette simple pensée, rester seule toute la soirée, me donnait envie de pleurer mais je devais me retenir. Je devais arrêter de parler pour une gamine pleurnicharde. J’étais grande. Je devais savoir aller faire les gens et arrêter de penser que je valais moins que les autres. Je devais en être capable… Mais je n’y arrivais toujours pas et je restais dans mon coin, bêtement.

Apparemment, j'avais été plus que froid vis à vis de Mike lors du 4 Juillet, chose dont je ne m'étais absolument pas rendu compte. Je ne suis pas d'un naturel à être froid où à ne pas aimer quelqu'un juste en le regardant, je n'avais jamais parlé à Mike comment aurais-je pu ne pas l'aimer sur ce simple fait? Mais bon, il acceptait mes excuses et j'en étais ravi. C'est à ce moment là que je l'aperçu. Rubi. Je l'avais vu de loin, vêtue d'un costume totalement excentrique, louffoque, voyant et un peu magnifique il fallait le dire. Seulement, ce nétait pas la Rubi que je préférai. C'était comme si elles étaient deux. Celle de la fontaine, simple, discrète, attendrissante et puis l'excentrique, la gueularde, la colérique. Là, je ne savais pas encore à qui j'avais à faire, mais la tenue en disait long. Techniquement, nous étions ensemble. Depuis seulement quelques jours, où nous avions échangé notre premier baiser. Qui aurait pu croire que nous nous serions plu? Surtout qu'elle et Mahina ne se supportent pas, c'est ma meilleure amie qui m'avait annoncé ça lorsque je l'avais mis au courant pour moi et Rubi. Bref, je ne savais pas trop comment me comporter avec Rubi, je la trouvais attachante et par moment, elle dégageait un truc qui me faisait totalement craqué et puis par d'autres, elle était juste insupportable et je me demandais ce qui nous avait fait franchir le cap. Là, honnêtement, ce soir, elle était magnifique. Bon, je reste un homme hein et de voir sa poitrine aussi peu vêtue, ça avait le don de m'émoustiller un peu. Je la vis au bras d'un mec, arrivant vers nous. Je buvais un peu de ma vodka, la regardant discrètement nous rejoindre, un léger sourire aux lèvres lorsque son ami commença a complètement agresser Mike. J'écarquillais les yeux, complètement choqué par ce genre de comportement. J'avais envie de lui dire de ne pas craquer son slip mais bon, il fallait peut-être qu'il tire son coup pour se sentir plus à l'aise. Ralala n'importe quoi. Rubi avait l'air tout aussi choqué que moi, elle s'excusa pour son ami et je dessinais un rapide sourire de compréhension sur mes lèvres. J'comprenais pas la réaction du type, mais les excuses de ma "copine" étaient acceptées bien entendue.

Le type s'était barré, suivit de Rubi et rapidement, de Mahina qui en profita pour nous laisser juste moi et Mike. Bon, là comme ça, tout de suite, je ne savais pas trop quoi lui dire, j'aurai plus pensé à un apéro à la maison, sur la terrasse pour faire sa connaissance et non en cinq minutes après un tel événement à une soirée quoi...

« Je suis sûr que tu t’inquiète pour elle. Tu as peur que je la fais souffrir… Mais, je ne suis pas ce genre de mec. C’est vrai que je peux être un dragueur et un peu sans-coeur quand je ne suis pas dans une relation sérieuse. Mais Mahina, je l’aime vraiment. Je la respecte vraiment… »

J'étais étonné qu'il parle français et surtout aussi bien. Je ne pu me retenir de sourire jusqu'aux oreilles et de lui dire joyeusement :

« Tu es français? C'est génial ça !! Ca me manque de ne pas parler dans ma langue natale ! Et t'inquiète pour Mahina, je ne suis pas du tout de genre là, elle fait ce qu'elle veut et toi aussi d'ailleurs. Elle apprendra toute seule de son vécu et si y'a besoin de moi autant positivement que négativement, je serai là ! »

Je souris et donna une petite frappe amicale sur l'épaule du garçon alors que ma meilleure amie nous retrouva, se collant contre son petit ami je les regardais pas vraiment, je n'aimais pas trop tenir la chandelle. Je fini donc par dire au couple :

« Aller, je vous laisse entre amoureux, si vous voulez boire un verre avec moi, n'hésitez pas ! »

Petit signe de tête avec ma main et je les quittais marchant dans la direction de Rubi, j'avais à la fois envie de m'arrêter et en même temps, pas vraiment. Je ne savais pas trop comment réagir avec elle, si je pouvais l'embrasser ou non, jouer au petit couple ou non. En fait au fond de moi, je savais que ça ne rimais à rien, mais de l'autre, quelque chose m'attirait, quelque chose que je ne connaissais pas encore très bien.

Alors que nous étions encore devant, Mahina me dis que si nous n’étions pas aussi proche du chapiteau, elle aurait vérifié mes dires. Elle me demanda de la laisser quand même vérifier que je lui disais la vérité à la fin de la fête. Je lui fis un sourire légèrement carnassier et lui répondis :
 
-Je te laisserais le faire avec plaisir. On pourrait même faire une petite balade sur la plage, se trouver un petit coin tranquille et faire tout ce qu’on veut…
 
Quand nous fûmes au bar, nous trinquâmes et Mahina me dit qu’elle aussi m’aimait. Elle m’appella encore “Mon boulet”. Il avait eu un certain succès, ce surnom. Peu après, Henri arriva. Il me serra la main et s’excuse de son comportement le soir du 4 Juillet. Je souris à Henri et lui répondis :
 
-En fait, tu as été plus que froid la dernière fois. Mais tes excuses sont acceptées.
 
Et comme rien de ne pouvais aller bien, Nathan McCoy, mon abruti de colocataire homophobe. Il ne m’aimait pas depuis que la Wynwood Voice avait lancé la rumeur selon laquelle j’étais gay parce que j’avais embrassé Ryan. Il vint vers moi pour se moquer de ma tenue. Je le regardais l’air de dire mais qui se prenait. Je jurais rapidement en italien. Je marmonnais ensuite en anglais : “Mais pour qui il se prend ce crétin?. En plus il était encore plus grotesque que moi. Il ne ressemblait pas à grand chose à part à un abruti fini. Suite à ça Mahina me dit que j’étais très bien et qu’elle revenait. Finalement, sa proposition de nous laisser discuter était peut-être pas plus mal. Je me tournais vers Mahina pour voir où elle allait. Elle allait parler avec McCoy. Bon, elle devait vouloir me protéger. Je reposais mon regard sur Henri et lui dis :
 
-Je suis sûr que tu t’inquiète pour elle. Tu as peur que je la fais souffrir… Mais, je ne suis pas ce genre de mec. C’est vrai que je peux être un dragueur et un peu sans-coeur quand je ne suis pas dans une relation sérieuse. Mais Mahina, je l’aime vraiment. Je la respecte vraiment…, expliquais-je en français au meilleur-ami de Mahina.
 
Je ne savais pas si ça le rassurais mais au moins, j’avais remis un peu les pendules à l’heure. Mahina choisi pile ce moment pour revenir vers nous. Je repris Mahina contre moi et répondis à sa question :
 
-Si on veut… Et tu lui as dit quoi à McCoy? Tu m’as défendu?
 

Je regardais Mahina en me disant que j’étais bon pour être traité de gay à longueur de journée étant donné que ma petite-amie venait tout juste de l’engueuler.

J’avais promis d’essayer de changer à Henri. Mon petit ami. Ca me faisait toujours aussi bizarre de le considérer comme ca, mais on s’entendait plutôt bien, quand Mahina n’était pas dans les parages. Il était le seul à savoir que j’étais inscrite depuis peu au Cooking Club, enfin lui et les autres membres bien entendu. Du coup, j’avais passé la majeure partie de mon après-midi avec Raphael, Ayase et les autres à couper des fruits, en faire des brochettes etc pour la fête des Nu Zeta. J’appréciais leur compagnie, qui était beaucoup plus relaxante que celle des Pi Sigma, des Eta Iota ou même de certains Rho Kappa et Sigma Mu. Je n’avais pas besoin de trop me forcer avec eux. Je suppose qu’ils ne s’étaient pas attendus à voir mon nom figurer sur la liste des membres du Club, mais depuis que j’y étais je ne m’étais encore disputée avec personne. En fait, je m’étais montrée calme et plutôt discrète. Un vrai exploit.

J’étais ensuite rentrée à la Confrérie pour me préparer. Heureusement, Salma n’était pas là. Depuis peu, je partageais ma chambre avec cette garce, ce qui me faisait presque regretter Moana et ses sautes d’humeur de psychopathe. Ma première idée était d’aller seule à la fête. Comme c’était organisé par les Nu Zeta, je doutais que les gens que je fréquentais habituellement veuillent y aller. Du coup je pourrais passer un peu de temps avec Henri, s’il n’était pas trop occupé. Mais j’avais ensuite reçu un texto de Nathan, qui me proposait d’y aller, et coordonnés s’il vous plait ! Je ne l’avais plus beaucoup vu ces derniers temps, j’avais donc accepté volontiers sa proposition. Je me disais que cela me ferait du bien de passer un peu de temps avec un bon ami. Ca me manquait. Nous nous fixâmes un thème : les plumes ! Je décidai donc de mettre le Carnaval de Rio de Janeiro à l’honneur. Des musiques caliente emplissaient ma chambre tandis que je m’habillais. Bas résilles, culotte noire et haute, Victoria’s Secrets, pleine de strass rouges, corail et oranges. Je fixai à mes seins le soutien-gorge assorti, duquel pendaient des chainettes en or. Ce n’était pas très couvrant, mais personne n’a jamais vu une danseuse au carnaval couverte des pieds à la tête. J’accrochai ensuite à mes jambes des jambières en plumes rouges, noires et dorées. Je glissai mes pieds dans des sandales beiges confortables et m’installai devant ma coiffeuse pour me maquiller. J’essayais de le faire moins, depuis une discussion avec Ki dans la laverie. Il était parti sans rien me dire… mais tous les jours, j’avais l’espoir de le croiser à nouveau dans les couloirs. C’était idiot, mais plus fort que moi. Bref, je mis donc un tout petit peu de BB crème pour unifier mon teint, du mascara et des faux-cils et une touche de rouge à lèvres rose. Sur mes longs cheveux blonds ondulés, je posai la coiffe pleine de plumes… puis me ravisai. Je la mettrais une fois à l’extérieur, sinon je n’arriverais pas à passer les portes ! Nathan arriva quasiment dans la minute où je terminais de me préparer, je sortis donc le rejoindre, ma coiffe sous le bras. Quand il me vit, il sourit et je répondis à son sourire puis lui fis un câlin. J’étais contente de le voir !

« Tu veux attirer un dindon ou quoi ? » me demanda-t-il en riant, en voyant mon accoutrement.

« Tu peux bien parler ! » lui répliquai-je en le poussant un peu, un sourire amusé aux lèvres.

Je mis ma belle et majestueuse coiffe – un peu lourde par contre, je ne la garderais pas toute la soirée – et pris ensuite le bras qu’il me tendait, pour nous rendre à la plage. Nous passâmes dans l’allée de flambeaux et je fis bien attention de ne pas marcher trop près de l’un d’eux, histoire de ne pas prendre feu. Un photographe nous accueillit, nous primes la pose pour la photo et pénétrâmes ensuite dans le chapiteau décoré pour l’occasion. Nous étions à peine arrivés que Nathan repéra apparemment quelqu’un qu’il connaissait, puisqu’il m’entraina avec lui vers un point bien précis. Et nous arrivâmes devant… Henri. Je ne m’attendais pas à le voir si vite, et bien entendu en compagnie de Mahina et de son copain, Mike. Dire que j’avais eu le béguin pour lui, il y a de cela quelques mois. Heureusement, personne n’était au courant et c’était tant mieux. Bref, je souris à mon petit ami, m’apprêtant à le saluer correctement lorsque Nathan prit la parole.

« Non mais je rêve. T'as vraiment osé porter cette horreur ? Très décevant. Parfois je te regarde et j'ai honte de te connaitre. Tu devrais avoir honte aussi ».

Mon sourire disparut aussi vite qu’il était venu, tandis que je lançais un regard désolé à Henri. Nathan ne se rendit compte de rien et tourna les talons pour s’en aller, comme un roi. Je ne le suivis pas tout de suite, prenant le temps d’adresser quelques mots au Nu Zeta, en ignorant superbement la présence du petit couple.

« Je suis désolée Henri, je ne savais pas qu’il… enfin… on se voit tout à l’heure ? » lui dis-je.

J’essayai de sourire, mais le cœur n’y était pas vraiment. La soirée commençait bien. Je tournai les talons à mon tour et rattrapai rapidement Nathan, sans voir que Mahina me suivait. Elle posa sa main sur l’épaule de mon ami pour qu’il se retourne.

« Dis, si ça te dérange que certaines personnes portent des costumes qui ne te plaisent pas ou que tu trouves ridicules, tu peux très bien partir, on a pas besoin de gens comme toi à la fête, qui viennent juste pour critiquer les autres. Et tu peux emmener ta poupée gonflable avec toi. Si tu décides de rester, je te souhaite une bonne soirée » lui dit-elle, sans omettre de me lancer une pique au passage bien entendu.

Elle nous quitta ensuite, me laissant seule avec Nathan. Je la suivis des yeux, avec l’envie de lui arracher la tête.

« Je déteste cette fille » murmurai-je entre mes dents.

Puis, me tournant vers Nath’ et lui souriant : « Et si on allait boire un verre pour rendre cette soirée un peu moins chiante, qu’est-ce que tu en dis ? ».

J’avais essayé d’y mettre de la bonne volonté, et j’entrainai ensuite le Pi Sigma vers le bar. Je me servis un cocktail sans alcool aux couleurs acidulées et attendis qu’il prenne aussi quelque chose, puis je trinquai avec lui.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ».

Ah, c’est tout à fait le genre de réaction que j’espérais. J’éclatai de rire en voyant le visage effrayé de la chinoise, Maeko. Je ne lui avais jamais vraiment parlé, parce qu’elle restait souvent dans son coin. Peut-être qu’elle avait peur de moi ? Ou alors… oui, je vais retirer le peut-être.

« Désolé » lui dis-je avec mon plus grand sourire.

« Merci... Enfin je crois. T...Tu viens de brandir un...une vraie hache sur moi, ou je rêve ? » me demanda-t-elle d’une voix blanche.

Je posai mes yeux sur ma hache et haussai les épaules.

« Elle est toute petite ! » répliquai-je, ce qui, je crois, la fit fuir.

Elle s’éclipsa vers le bar et je remarquai que Mahina et Henri étaient revenus. Elle était très sexy dans sa petite tenue hawaïenne. Mamamia, je lui aurais bien sauté dessus. J’avais des plans culs ici à Wynwood, mais soyons honnêtes, aucun n’arrivait à la cheville de Mahina, physiquement en tout cas. Bombasse, va. Je voulais aller rejoindre Henri, mais je vis que Janis était elle aussi arrivée et qu’elle poireautait toute seule dans son coin. J’allai donc la rejoindre et la saluai.

« Hey, salut toi » de ma voix la plus avenante, histoire qu’elle ne prenne pas aussi ses jambes à son coup.

C’est alors qu’un flash nous mitrailla, et je me tournai pour constater que ce n’était pas le photographe officiel de la soirée, mais une jolie petite irlandaise. Elle sautilla légèrement en faisant une petite acrobatie, puis nous dit qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de prendre sa photo.

« Entre nous, j’espère que vous me direz votre prénom, parce que j’aime bien savoir qui je prends en photo quand même… ».

« Liam » lui répondis-je donc, tandis que Maeko revenait vers nous, un verre à la main.

« Et moi j'espère que tu ne comptes pas prendre tout le monde en photo comme ça, parce que si je me retrouve sur l'une d'entre elles, je vole la hache du viking pour démolir ton appareil » dit-elle d’un air très sérieux, avant de se forcer à sourire pour faire passer la pilule.

Outch.

« Sinon, je m'appelle Maeko, bienvenue à la fête des Nu Zêta ».

Dire qu’elle avait osé se plaindre de mon accueil des plus chaleureux ! Non mais. Ce fut le moment que choisit Henri Jules César (haha) pour nous rejoindre.

« Tu vas faire concurrence au photographe? Tu aurais pu nous le dire, ça nous aurait fait ça en moins à payer ! » dit-il en riant à la jolie rousse.

Il s’éloigna ensuite en compagnie de Janis, me laissant seul avec la rousse et Maeko.

« Bon alors, c’est comment ton prénom ? » demandai-je à la photographe.

Du coin de l’œil, je vis ensuite apparaître Mahina et Mike, un peu plus loin. Alors qu’elle était sexy, super extra sexy… lui ressemblait à un crétin en jupe. Et sous sa jupe… je me demandais bien s’il pouvait y avoir quelque chose ! Ca aurait été tellement drôle que ca ne soit pas le cas. Une idée me vint en tête, mais vu la nature de celle-ci, je me doutais que Mahina ne l’apprécierait pas. Dommage. J’en parlerais à Henri, on ne sait jamais. Juste pour voir s’il avait envie de déconner. La hache dans une main, posée sur mon épaule, je me reconcentrai sur les deux personnes en ma compagnie. J’attrapai Maeko par le cou, du creux du coude, comme si j’allais l’étrangler, et lançai à l’écossaise :

« Si tu veux le souvenir d’un viking étranglant une indienne, c’est le moment, c’est l’instant ».

Je lâchai ensuite la Nu Zeta, qui avait l’air absolument ravie de se retrouver en ma compagnie, pour le coup. Je lui fis un grand sourire pour qu’elle se détende un peu. Elle n’avait pas l’air de la meilleure humeur qui soit, la pauvre.

« Finis ton verre, je vais nous chercher à boire » lui dis-je.

Je demandai aux filles ce qu’elles voulaient et m’éloignai ensuite vers le bar pour exaucer leurs désirs. Je revins quelques instants plus tard, vu qu’il n’y avait pas encore beaucoup de monde, et leur tendis leurs boissons pour que l’on puisse trinquer.

J'étais donc arrivé un peu avant tout le monde, rejoignant Liam qui dansait sur une musique atroce ainsi que Solal aux platines. J'aimais cette fraternité qui existait entre nous trois. On passait pas mal de temps ensemble et on était à peu près tous sur la même longueur d'onde même si Liam était un peu plus barge que nous. J'étais déjà bien heureux d'être là, même si personne n'était encore arrivé. Je laissais donc les gars danser et s'éclater à deux et j'allais me chercher un verre. Une vodka redbull pour commencer tout en douceur. Une fois mon verre en main, je me retournais et je vis Liam foncer sur une Maeko et une autre fille habillée tout de vert, Maeko poussa un cri et je la comprenais, voir un tel mec avec une hache dans les mains, ça peut effrayer ! Je me mis à rire, alors que l'autre demoiselle prit une photo. A peu près en même temps, je m'aperçu que Janis, une petite nouvelle, était arrivée elle aussi et semblait toute perdue et toute timide dans son coin. Janis, c'était vraiment trop étrange. Je l'avais déjà vu... ailleurs, dans un autre monde, dans un autre temps. Et de la voir là, physiquement, palpable, ça me faisait toujours quelque chose. De plus, vu qu'elle était jeune et semblait toute fragile, on la prenait en tendresse, on avait envie de la protéger, tout simplement. Un peu comme une mascotte. Je me décidais donc à avancer vers elle, après être passé devant Maeko et lui avoir fait la bise pour la saluer. Je ne la connaissais pas vraiment, on ne faisait que de se croiser, mais elle nous avait quand même pas mal aidé pour la soirée et c'est ça qui nous avait un petit peu rapproché, bien qu'on ne se parlait toujours pas vraiment plus. Elle avait l'air d'être plein de mystère et si ça pouvait en effrayer certain moi, ça m'attirait. Je saluais la dame en vert près d'elle et lui lança :

« Tu vas faire concurrence au photographe? Tu aurai pu nous le dire, ça nous aurait fait ça en moins à payer ! » Rigolais-je avant de les quitter pour rejoindre Janis.

Cette dernière portait une tenue étrange qui me faisait penser aux pays de l'Est, sans vraiment savoir lequel. Ouais, j'étais un inculte mais en même temps les tenues traditionnelles de chaque pays, c'était pas mon passe temps favoris. Je lui souris de loin et une fois arrivé près d'elle, je lui fis la bise en lui demandant :

« Salut Janis, tu vas bien? »

Attendant sa réponse, je rétorquais :

« C'est ton père qui t'a déposé? »

A nouveau j'attendais sa réponse, buvant un peu dans mon verre et lançant par la suite :

« Si tu veux, pour ne pas le déranger, quand tu voudras rentrer, tu peux venir me voir, je peux te ramener, je ne vais pas trop boire je pense »

Je lui souris alors que je tenais mon premier verre déjà dans les mains. Pas trop crédible mais bon, si ça pouvait permettre à son père de rester coucher, peut-être que vers 4h du matin ça l'arrangerait? Mais je connaissais déjà la réponse de la demoiselle, donc bon...
Au loins, je vis Mahina approcher main dans la main avec Mike. Je souris. J'étais au courant pour elle et Mike donc, elle m'avait prévenu dès que ça s'était fait, c'est à dire le 4 juillet, durant la fête. Ce soir là, je n'avais pas trop cherché à faire sa connaissance et Mahina m'avait un peu repproché le fait que je sois froid, alors que je ne l'avais pas spécialement été ou plutôt pas volontairement. Je posais ma main sur l'épaule de la jeune fille devant moi, lui lançant alors :

« Vas te chercher un verre si tu veux, y'a du sans alcool et y'a aussi plein de trucs à manger et n'hésites pas à aller voir les autres Nu Zêta hein, je file voir ma meilleure amie »

Lui souriant tendrement je la laissais donc un peu en plan pour m'avancer vers Mahina et Mike. Arrivé à leur hauteur je lançais joyeusement :

« Hey, ça va bien? »

Je fis un bisou à ma meilleure amie sur la joue et serra la main à son petit-ami. J'étais content pour elle, surtout qu'apparemment ça se passait à merveille entre eux. Tant qu'elle était heureuse, tout allait bien pour moi. Voir Mike fumer me fit sortir une clope de mon paquet. L'allumant alors, je fini par lui dire en même temps que je rejettais ma fumée à son opposé :

« Au fait Mike, désolé pour l'autre soir, apparemment j'étais froid -regard complice à Mahina- mais c'était pas du tout volontaire hein ! Sache le »

J'aimerai me retrouver un peu seul à seul avec lui, j'aimerai apprendre à le connaître aussi, de me forger ma propre opinion à son sujet, mais bon je ne pense pas que ça se fasse, alors j'attendrais l'occasion, ça allait bien finir par se présenter quand même !

Mahina était vraiment sexy avec son bandeau beige qui laissait bien deviner les formes de sa belle poitrine. J’avais eu un peu peur de raccrocher, par mégarde, l’un de ses nombreux bracelets et collier ou encore la fleur qu’elle avait mis dans ses cheveux. Elle était toujours sublime mais là, Mahina était juste sexy. Honnêtement, vu sa tenue et vu la mienne, j’avais bien envie d’aller faire autre chose que de faire la fête avec plein de gens. J’étais content que mon costume plaise à Mahina et qu’elle le trouve original. Elle fut la première à me poser LA question.

-Et ce costume original vient tout droit d’Ecosse! Et oui, je le porte comme un vrai Ecossais. Le pote qui m’a envoyé le costume m’a presque insulté d’avoir l’idée de le porter autrement qu’à “l’Ecossaise”. Je te dirais bien de venir vérifier si tu ne crois pas que je le porte à l’Ecossaise mais ça ne serait pas très correct pour les autres, non?, lui dis-je en plaisantant franchement.

Le kilt était vraiment un bon sujet de plaisanteries. Mahina me pris ensuite par la main et nous marchâmes sur le chemin délimité par les flambeaux. Je trouvais que nous formiions un beau couple. A l’entrée du chapiteau se tenait un photographe. Mahina me prit par le bras pour faire une photo en bonne et due forme. Si j’avais bu un peu, j’aurais fait une version un peu plus trash de cette photo en remontant mon kilt mais je n’avais pas vraiment envie de voir ce genre de photos se balader dans le lycée alors je m’abstiendrais durant toute la soirée de faire de telles photos. Mahina me repris par la main et nous fûmes sous le chapiteau. Mahina me proposa d’aller boire quelque chose et ma petite chérie eu la présence d’esprit de ne pas m’imposer la présence de Liam et Henri qui, j’étais persuadé, appréciait très peu le fait que je sorte avec Mahina. J’acceptais bien vite la proposition de ma petite-amie. On se trouva bientôt au bar. Il n’y avait pas encore beaucoup de monde. Je commandais un cocktail, pour changer de mes traditionnelles bières. Lorsque nous fûmes tous les deux servis, je dis :

-A notre amour! Mahina, je t’aime… Vraiment.

Je lui laissais de le temps de répondre et nous trinquâmes. Je bu une gorgée du cocktail. Il était bon même si je n’étais pas un grand amateur de cocktail. Je déposais un bref baiser sur les lèvres de Mahina dès que ses lèvres furent “disponibles”. Ensuite, je pris le temps de regarder un peu les gens qu’il y avait : Liam avait l’air encore plus dingue que d’habitude avec son déguisement de viking, Henri était habillé en romain –et je trouvais que ça faisait bizarre-, une fille qui paraissait très jeune était vêtue d’une robe russe, une Irlandaise toute de vert vêtue, un garde de la reine d’Angleterre servait de DJ, une asiatique était habillée d’un habit traditionnel indien… Honnêtement, je me rendais compte que je n’étais pas le seul allumé de l’assistance. Je songeais que j’aurais bien envie de danser un peu, tout contre ma petite hawaiienne sexy mais je n’accrochais pas trop à la musique qui passait à ce moment. En plus, Liam était plus terrifiant que jamais sur la piste de danse… En plus, il se baladait avec une hache… Sérieux, une vraie hache! Ce mec était un vrai danger public… Dire que Mahina avait couché avec lui... Enfin, maintenant, j’étais le seul homme de Mahina et j’avais vraiment envie qu’on fasse monter la température entre nous. Bha quoi? J’étais un mec, Mahina était une fille sexy et je n’avais pas encore passé la vitesse supérieure avec Mahina alors j’avais bien le droit d’avoir quelques pulsions. Je passais mon bras autour de la taille de la belle Hawaiienne et la rapprochais de moi. Mahina était ma petite-amie et il était hors de question qu’un mec vienne la dragueur. En plus, des rumeurs avaient été lancées concernant mon éventuelle homosexualité… Maintenant ceux qui pouvait croire ce genre de racontards avaient la preuve que c’était faux et ce n’était que du bonus durant cette soirée qui s’annonçait être une très bonne soirée.

Ca faisait trois semaines que je sortais avec Mahina et tout allait pour le mieux. Je lui avais même promis de venir à la fête que les NZ avait organisé. Si je n’étais pas avec Mahina, je ne serais probablement venu à cette fête. Je n’étais pas un grand fan des déguisements même quand c’était des tenues traditionnelles de pays du globe. Mahina m’avait déjà dit comment elle se serait habillée et vu que sa tenue, vu ce que j’imaginais, allait être sexy, je lui avais promis de la surprendre et d’être moi aussi sexy. De plus, je connaissais pas mal de pays différents pour avoir des idées de tenues sexys. Finalement, j’avais choisi de venir vêtu de la tenue traditionnelle de l’Ecosse : le kilt. Je m’étais renseigné au près d’un copain écossais pour savoir comment on pouvait porter le kilt aujourd’hui et il m’avait même envoyé un kilt aux couleurs de son clan et un sporran, la petite sacoche qu’on portait sur devant du kilt.

Je n’avais aucune honte, aucun doute. Au pire, les gens riront bien de moi mais il se souviendront que j’avais le cran de venir en kilt à une fête. Pendant de longues minutes, j’avais hésité : je le portais comme les Ecossais ou je gardais mes sous-vêtements? J’avais même appelé mon pote qui m’avait engueulé de pouvoir penser que je pouvais le porter avec des sous-vêtements en dessous. Selon mon copain porter un t-shirt quand tu avais un kilt c’était OK mais mettre des sous-vêtements sous son kilt : hors de question. J’enfilais donc le kilt sans mettre de sous-vêtements. Je me demandais si quelqu’un aurait la curiosité de me poser la question qui brûlait les lèvres de beaucoup de gens. Je portais aussi un t-shirt noir ainsi que des chaussettes –pour bien coller à la tenue traditionnelle). Ma seule fantaisie fut de mettre des baskets noires, le genre de baskets très communes. Bon, voilà j’étais prêt! Je pris mes cigarettes, mon briquet, mon téléphone portable et mon portefeuille et j’étais vraiment prêt à y aller.

J’avais hâte que Mahina me voit. Elle allait être surprise et j’espère qu’elle le serait agréablement. Sur le chemin, les gens me dévisageaient. C’est vrai que c’était loin d’être courant de voir un mec en kilt. Surtout quand le mec en question était italien. Je devais retrouver Mahina sur la plage. J’avais hâte. Au fur et à mesure, ma démarche se fit plus dynamique et je m’habituais peu à peu au port du kilt. C’était plutôt sympa la sensation de liberté qu’offrait le kilt. Je me dis que je l’adopterais bien au quotidien. Je souriais tandis que j’arrivais à la plage. Je vis bientôt, au loin, le grand chapiteau. Ca devait être là qu’avait lieu la fête. Quand j’arrivais au niveau des flambeaux, je sortais une cigarette et l’allumais. Je ne rentrais pas immédiatement dans le chapiteau. J’envoyais un SMS à Mahina pour lui dire que j’étais devant le chapiteau et que je l’attendais pour lui faire la surprise de ma tenue quelques secondes avant les autres. Mahina avait bien le droit de me voir en kilt un peu avant les autres. Bien sûr, je m’imaginais pas une seule seconde comment finirait cette soirée et que le mec avec lequel Mahina avait couché une fois, Liam, était déjà là. Vu comment lui et son pote, Henri, n’avaient pas eu l’air de m’apprécier le soir du 4 Juillet, je doutais qu’ils m’apprécient ce soir et je risquais d’avoir quand même droit à quelques moqueries.

Puis je vis Mahina arriver. Quand elle fut à ma hauteur, je la pris dans mes bras, l'embrassais tendrement sur les lèvres et lui dis :

-Alors, ma puce, comment tu me trouves? Toi, tu es très sexy!

Un grand sourire béat étira mes lèvres. J'étais plus qu'heureux avec Mahina.

Comme tous les Nu Zeta, j’avais aidé à la préparation de la fête “Around the World”. C’était ma première fête à Wynwood. C’était ma première fête tout court. Je ne connaissais presque rien de la vie. J’avais été surprotégée par mes parents durant toute ma vie. J’étais excitée à l’idée de participer à cette fête. Pendant tout le mois de Juillet, j’avais pensé à mon costume. J’avais pensé à revêtir la tenue traditionnelle danoise mais quand j’avais fait des recherche ça m’avait immédiatement moins tenté. Je m’étais alors tournée vers les tenues traditionnelles d’autres pays d’Europe. Mon choix se porta sur la tenue traditionnelle russe. J’avais trouvé une sarafane, la robe traditionnelle russe, à ma taille. Je dire que ça avait été un peu dur à trouver mais j’y étais parvenue avec l’aide de mon père.

Après avoir tout installé avec les autres, je revins chez mon père. J’étais la seule à habiter en dehors du lycée. Je n’avais aucune envie de vivre ailleurs que chez mon père. J’avais tant à rattrapper avec lui. Je m’étais préparée sans perdre de temps. J’avais pris une douche, avais enfilé la sarafane rouge que j’avais acheté quelques temps plus tôt au-dessus d’une sorte de chemise aux manches bouffantes. J’avais brossé mes longs cheveux et les laissai libre. J’aurais pu me maquiller pour marquer l’occasion malheureusement je ne savais pas comment le faire. J’aurais pu appeler Nina pour qu’elle m’aide mais je n’avais pas envie de la déranger à ce moment. Quand je fus présentable, je décidais d’enfiler une paire de ballerines noires et pris mon téléphone portable et un peu d’argent au cas où. Je m’apprêtais à me rendre à fête à pied mais mon père m’intercepta et décida de m’emmener en voiture. Dans la voiture, j’avais regardé mon père attentivement. J’éprouvais le besoin de graver le visage de mon père dans ma mémoire afin de ne jamais l’oublier. Arrivée au parking de la plage, mon père s’était tourné vers moi, il m’avait souris et m’avait dit que j’étais belle. J’avais souris et rougi, ça me faisait toujours cet effet quand on me disait quelque chose dans ce genre. Mon père avait demandé d’être prudente, de l’appeler pour qu’il vienne me chercher et de bien m’amuser. Il m’avait embrassé sur la joue. Mon père était vraiment gentil avec moi. Nous séparâmes ainsi. Je descendais vers la plage pour y retrouver les autres Nu Zeta.

J’allais sous le grand chapiteau et trouvais Henri, le chef de la confrérie, et Liam, le mec qui ressemblait à un Viking SDF. Ce gars me faisait vraiment peur pourtant, il n’essayait jamais de me faire du mal mais il me faisait peur quand même. Timide, je restais assez éloignée des deux garçons déjà présents. Je ne savais pas comment les aborder. En fait, je ne savais même pas s’ils m’avaient remarquée que ce soit mon arrivée dans le chapiteau ou dans la vie de tous les jours. Je pensais que personne ne remarquait ma présence et j’avais peur de déranger les autres en les abordant et en leur montrant que j’existais. D’ailleurs, je n’osais pas faire un mouvement de plus. Je restais près du bar et ne bougeais plus hormis mes yeux que je promenais sur l’assistance.

31 juillet. Le jour tant attendu par tous les Nu Zeta, celui de notre fameuse fête « Around The World » ! Henri et Mahina avaient fait un boulot de fou pour mener à bien ce projet. Moi, j’avais aidé dans la mesure de mes moyens. Et justement, ce soir, mes moyens consistaient à conduire une bagnole pourave remplie d’alcool. Easy. Mon Chef de Confrérie et ami m’avait confié cette mission et donné une heure pour arriver, en précisant que je devais venir costumé en amenant les boissons. Je serais donc le premier sur place pour de bon, avec le photographe. Aidé de quelques potes Nu Zeta, j’avais donc chargé la voiture d’Henri avec toutes les bouteilles – et punaise, il y en avait un max ! – avant d’aller me changer. Quiconque me connaissait assez pouvait deviner les doigts dans le nez comment j’allais m’habiller. En Viking.

En ce qui concernait ma coiffure et ma barbe, je n’avais absolument rien changé, puisque j’étais déjà coiffé comme un Viking en temps normal. J’avais ensuite passé des vêtements d’époque, qu’il m’arrivait parfois de porter dans la vraie vie. True Story. Le seul investissement avait été le bouclier en bois, et j’avais pris une hache dans l’abri de jardin où je rangeais le matériel de jardinier. ‘Faudrait juste que je fasse gaffe à tuer personne avec, quoi. Je gagnai ensuite la plage et y croisai Henri et Mahina, qui repartirent aussitôt pour aller se changer. Je me chargeai de vider la voiture de son chargement, apportant tout derrière le bar avec l’aide de quelques types qui étaient là pour nous aider. Le photographe vint vers moi, une fois toutes les bouteilles mises en place.

« Hé, Liam, ca te dit d’inaugurer ? » me  proposa-t-il en désignant son appareil.

Je n’aimais pas les photos, mais soit. Je haussai les épaules et l’accompagnai près d’un mur de lianes fleuri pour qu’il fasse sa photo. Je pris une pose bien agressive et nous allâmes ensuite au bar nous servir un verre. Il retourna se positionner à l’entrée, et je restai là en attendant que le monde se pointe. J’accueillis le DJ, lui montrai sa place et l’aidai à porter tous ses CD. Il lança sa musique, sans doute pour tester puisqu’il n’y avait personne, et je sautai sur la piste de danse.

« Vas-y balance-moi un petit Korpiklaani ! » réclamai-je tant que j’étais seul.

Heureusement, ce mec était cultivé et il avait ca en stock. Je levai mon verre vers lui en guise de remerciement, en appréciant son choix, qui s’était porté sur Beer beer. De circonstance, ma foi. Je me mis à chanter le refrain, complètement dans le trip, lorsque je remarquai quelqu’un qui s’approchait de la scène où je me trouvais. Je me dirigeai donc vers cette personne, hache en main – hm, oui… je sais, flippant – et tout en brandissant mon arme annonçai :

« Bienvenue à la fête des Nu Zeta ! ».