[FINI] Là où tout a commencé, là ou tout finira. Trevor & Marissa

► Trevor serrait toujours les poignets de Marissa, sans la lâcher. « Qu’est-ce que ça peut te faire de savoir ça ? Hein ? On ne se doit plus rien. Lâche-moi Trevor ! Tu me fais mal ! » fit-elle, furieuse, apparemment. Le brun hésita, il n’avait pas envie qu’elle prenne à nouveau la fuite. « Seulement si tu ne prends pas la fuite » fit-il alors. La Nu Zeta se pencha sur le côté et se mit à pleurer tout contre son bras, ce qui finit par convaincre Tre’, qui relâcha la pression autour de ses poignets. Elle lui tourna le dos pour pleurer de plus belle, et lui attendit comme un idiot qu’elle se calme. Finalement, elle lui refit face, les yeux plein de larmes. « C’est tout ce qui t’intéresse de savoir ce que je fais ici Trevor ? Tu n’essayes même pas de m’expliquer ce qu’il s’est passé à la fête ?
- Laisse m…
- Le fait que tu m’as humiliée au plus haut point devant toute l’école en embrassant une autre fille sous mes yeux ?
- Je ne…
- Enfin non, pardon, que tu te sois laissé faire plutôt. Tu n’as pas cherché à me parler, à t’expliquer, à essayer de te battre pour nous, pour moi. Alors quoi… je ne comptais pas ? C’est bien ça non ?
- Mais non, c’est…
- Je n’ai été qu’un trophée de chasse, une façon de faire chier Jude ? J’étais qu’un jeu, un plan ? Un pari peut-être non ?
- Qu’est-c’que tu racontes, je n’connaissais même pas Jude !
- J’croyais en toi Trevor, j’étais peut-être même la seule à croire autant en toi. J’aurais tout fait pour toi, pour ton bonheur, pour qu’on soit bien tous les deux et toi… tu me fais ça… alors dis-moi, qu’est-ce que je t’ai fait ?
- Mais atte…
- Qu’est-ce que je n’ai pas fait ? Hein ? Parce que j’étais qu’un jeu ou alors c’est autre chose ? Parce que j’étais vierge ? Dis-moi, réponds-moi Trevor ! Dis-moi pourquoi tu m’as fait ça ! Pourquoi tu as tout envoyé valser comme ça, d’un coup ! Le matin tu me dis que tu m’aimes et le soir tu me trompes et tu m’ignore par la suite ?
- Je ne t’ai p…
- Dis-moi où tu vois de l’amour et du respect là-dedans ! Tu vaux tellement plus que ce que tu penses, mais tu persistes à vouloir faire le dur, à quoi ça te sert hein ?! A QUOI CA TE SERT DE FAIRE DU MAL A CEUX QUI T’AIMENT ??! » finit-elle en hurlant et en frappant ses maigres poings contre la poitrine du brun, qui lui attrapa rapidement les mains, une fois de plus. « MAIS LAISSE-MOI PARLER BORDEL ! COMMENT TU VEUX QU’ON S’EXPLIQUE SI TU ME COUPES TOUTES LES DEUX SECONDES, HEIN ? » s’énerva-t-il à son tour. A chaque fois qu’il avait essayé d’en placer une, elle avait poursuivi en l’ignorant. Et après elle osait lui crier dessus ? Non mais attends, elle rêvait là ou quoi ? Le jeune homme soupira, en essayant de se calmer. Il lâcha Marissa, conscient qu’il la serrait un peu trop fort. Ses mains vinrent frotter doucement son visage et, les yeux fermés, il tenta de remettre ses idées en place. « Quand j’ai reçu ce SMS d’un numéro inconnu, mais signé de ton nom*, qui me disait que tu ne voulais plus jamais me voir, je… J’ai cru que c’était vraiment ce que tu voulais, alors je n’ai pas répondu. J’étais énervé, et triste… Et j’ai appris de ce même numéro que tu partais au Pôle Nord, le lendemain. Alors quoi, qu’est-ce que j’étais censé faire, hein ?! J’allais pas sauter dans un avion pour te récupérer, et avec ce qu’il s’était passé à la soirée, je comprends que tu… que tu ne voulais plus me voir » fit-il. Sa voix s’éteignait, mais son énervement montait, paradoxalement. « Eva… c’est une amie à moi, mais elle est super possessive. J’n’ai pas réagi parce que pour moi ça n’avait rien à voir avec ce que je ressentais pour toi. Je… j’ai été con de ne pas la repousser, je suis désolé » murmura-t-il alors. Oui, il avait été con. Oui, il en était conscient. Oui, Eva s’était bien foutue de sa gueule après cette soirée. Oui, oui, oui. Mais bordel, l’erreur est humaine, non ?!

* Comme j’ai dit qu’il avait reçu un SMS, j’propose qu’il vienne d’une personne mal intentionnée (qu’on cherchera en lien plus tard ???) qui l’aurait signé du nom de Marissa ? T’en penses quoi ?

«Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu étais au pôle nord»

Alors voilà ses premiers mots. Les seuls qu’il ait prononcé pour moi depuis des jours, à présent des semaines. Il voulait sincèrement savoir ce que je faisais ici ? Il ne voulait même pas s’excuser ? Même pas au moins essayer de m’expliquer ni de me demander pardon ? Pour lui tout cela n’avait été qu’un jeu, il n’avait rien eu à faire de ne plus avoir de mes nouvelles, de ne pas savoir comment j’allais, ni même que l’on s’explique après cette soirée absolument catastrophique. Non, tout ce qu’il avait voulu, c’était savoir ce que je fichais ici ! Pourquoi ? Hein ? Qu’est-ce que ça peut te foutre Seyton ?!

« Qu’est-ce que ça peut te faire de savoir ça ? Hein ? On ne se doit plus rien. Lâche-moi Trevor ! Tu me fais mal ! »

Il ne connaissait pas sa force, c’était sûr. Habitué à cogner les garçons et parfois même les demoiselles, il n’en négligeait pas moins sa force, il m’empoignait les poignets avec une force qui me coinçait la peau et me la brûlait par endroit. Batman était devant un magasin, allongé sur le bitume encore chaud, il nous observait, lui ainsi que pas mal des passants dans la rue. Trevor ressemblait à un homme violent et moi à sa pauvre femme victime ! Non, ça n’était pas ce à quoi je voulais ressembler. J’essayais de me débattre tant bien que mal mais il ne voulait pas se défaire de moi. Il voulait obtenir ses réponses, autant que je voulais connaître la vérité sur cette histoire. Lui, Trevor Seyton. Le premier garçon que je m’étais autorisé à aimer. Et il m’avait trahit… humiliée… Alors que je revoyais son corps, son visage dur et puis ses yeux… je revoyais des scènes avec lui, à l’aquarium, au zoo, sur la plage, dans leurs chambres… je baissai alors les yeux, nichant mon nez contre l’un de mes bras, se penchant donc devant Seyton. Je sentis les larmes monter. Le revoir me faisait trembler de tout mon être, j’avais envie de me jeter dans ses bras, tout autant que je voulais le frapper. Il s’agissait d’émotions particulières, tout semblait décuplé. Je me sentais toute chose, comme si mon corps et mon esprit n’étaient absolument plus commandés. Comme s’ils étaient détachés de moi, de mes envies. Mais savais-je seulement ce que je voulais ? Non. Je ne le savais pas. Je voulais l’embrasser, je voulais tout oublier, je voulais que l’on recommence, je voulais croire que tout ça n’était qu’une erreur, un cauchemar. J’étais pathétique non ? Mais n’était-ce pas le coup de la première rupture ? On croit toujours que ça marchera pendant des années… pourquoi ça n’a pas marché pour nous ? Qu’ai-je fais ? Je n’ai jamais été à la hauteur avec lui, il me l’a prouvé lors de cette soirée… Je revoyais cette scène, avec cette femme, qui s’accaparait Trevor, mon petit ami pour me le voler à jamais. Il s’était laissé faire, faisait-il ça avec toutes les filles ? Et si un homme m’avait embrassé comme elle l’avait fait, n’aurait-il rien fait ? Comprenait-il ma fuite ? Mon humiliation ? Où pensait-il sincèrement que tout cela était normal et que ma réaction avait été éxagérée ? J’avais envie de le frapper, je me défouler sur lui, j’avais envie d’expulser toute ma rage, contenue depuis cette soirée. Je ne m’étais laissé aller qu’avec Denis, quand il était venu me chercher, le soir même. Mais ensuite, je n’avais parlé de tout ça à presque personne, j’avais amoindri ma peine, j’avais porté un masque. Comme Seyton le faisait avec moi depuis notre rencontre. J’avais eu ensuite des échos de son comportement à la soirée, il m’avait horriblement déçu. Il ne se battait même plus pour être quelqu’un de bien, non. Il continuait dans son délire de « Je suis un méchant » alors que lui et moi savions très bien que ce n’était qu’un putain de masque. Trevor… mon premier amour, ma première déception.

A présent, j’étais en larmes, il avait enfin finit par me lâcher, je m’étais donc tourné de lui, plongeant mon visage dans mes mains, j’essayais d’essuyer mes yeux envahit par les larmes. Il ne fallait pas que je lui montre toute la peine qu’il me faisait chaque jour, il ne fallait pas que je lui montre qu’il me faisait du mal, chaque matin à me levant, chaque jour, chaque nuit. Non. Je devais rester forte ou alors en donner l’illusion.

« C’est tout ce qui t’intéresse de savoir ce que je fais ici Trevor ? Tu n’essayes même pas de m’expliquer ce qu’il s’est passé à la fête ? Le fait que tu m’as humiliée au plus haut point devant toute l’école en embrassant une autre fille sous mes yeux ? Enfin non, pardon, que tu te sois laissé faire plutôt. Tu n’as pas cherché à me parler, à t’expliquer, à essayer de te battre pour nous, pour moi. Alors quoi… je ne comptais pas ? C’est bien ça non ? Je n’ai été qu’un trophée de chasse, une façon de faire chier Jude ? J’étais qu’un jeu, un plan ? Un pari peut-être non ? »

Je marquais une pause afin de ravaler mes larmes, ma gorge se nouait, non, il fallait que je sois forte. Je l’observais, j’avais envie de le gifler, j’avais envie de me jeter contre lui et qu’il me sert fort dans ses bras, j’aurai eu envie de tellement de chose avec lui…

« J’croyais en toi Trevor, j’étais peut-être même la seule à croire autant en toi. J’aurai tout fait pour toi, pour ton bonheur, pour qu’on soit bien tout les deux et toi… tu me fais ça… alors dis moi, qu’est-ce que je t’ai fais ? Qu’est-ce que je n’ai pas fais ? Hein ? Parce que j’étais qu’un jeu ou alors c’est autre chose ? Parce que j’étais vierge ? Dis-moi, réponds-moi Trevor ! Dis moi pourquoi tu m’as fais ça ! Pourquoi tu as tout envoyé valser comme ça, d’un coup ! Le matin tu me dis que tu m’aimes et le soir tu me trompes et tu m’ignore par la suite ? Dis-moi où tu vois de l’amour et du respect là dedans ! Tu vaux tellement plus que ce que tu penses, mais tu persistes à vouloir faire le dur, à quoi ça te sert hein ?! A QUOI CA TE SERT DE FAIRE DU MAL A CEUX QUI T’AIMENT ??! »

Je venais d’hurler ces mots en lui envoyant mes poings sur ses pectoraux, la colère m’envahissant comme une vague de chaleur, je ne me sentais pas bien, non, je ne me sentais pas bien… j’aurai voulu crever, ici, fondre dans le bitume, disparaître dans le premier coup de vent, partir avec le dernier rayon du soleil… mais quelque chose me retenait à lui, Trevor Seyton. L’aimais-je toujours ? Sûrement. On n’oublie jamais son premier amour, on ne cesse même jamais sincèrement de l’aimer d’une façon ou d’une autre.

► Au début, elle poursuivit sa route sans le voir, ce qui énerva Trevor. Du coup, il accéléra le pas pour la rejoindre. Elle quitta le parc, manqua de se faire écraser, s’abaissa, le tout sous les yeux du garçon, qui avait senti son cœur cogner dans sa poitrine quand elle avait frôlé une voiture d’aussi près. Il ne voyait pas pourquoi elle était abaissée, encore quelques pas et… un chien ! Et il ressemblait à l’espèce de saloperie qui servait de mascotte à la Confrérie des Nu Zeta. « Marissa ! » cria-t-il alors pour attirer l’attention de la jeune femme. Ce fut efficace : elle le vit et se redressa, laissant de côté le clébard, qui en profita pour prendre la fuite. Elle ne sembla pas le remarquer. Déjà, l’écolo faisait quelques pas en arrière pour s’éloigner de lui. Cela faisait longtemps que leurs regards ne s’étaient plus croisés, et cela fit bizarre au jeune garçon. Le pire fut quand elle fit volte-face et s’élança au milieu des voitures pour s’éloigner de lui. Elle essayait de lui faire avoir un infar’, ou quoi ?! « Put… » jura-t-il, avant de se lancer à sa poursuite. Une voiture manqua l’écraser, elle freina d’un coup, ce qui eut l’avantage d’arrêter la Nu Zeta. Mais pas pour longtemps, malheureusement. Trevor s’élança à son tour sur la route, où le trafic était déjà bloqué par le passage de la brune. Quand il passa devant la voiture du vieux connard, il fut presque tenté de s’arrêter en entendant les insultes qu’il proférait à l’égard de Marissa, histoire de lui casser la gueule. Mais Marissa, justement, courrait toujours. Il se contenta donc de le pousser au passage, puisqu’il était sortit de sa voiture, poing levé, et il poursuivit son chemin.
Les gens qui pensaient lui échapper de cette façon faisaient vraiment rire Trevor. Ce n’était pas pour rien qu’il occupait un poste de safeties au sein des Cannonballs. Un mix entre la force et la vitesse, étant donné qu’il était le dernier rempart défensif avant la ligne de but. En quelques enjambées, il rattrapa la jeune fille, peut-être un peu gênée dans sa course par ses souliers, ou peut-être simplement pas sportive pour un sous. L’un comme l’autre, il s’en moquait. Elle se retourna alors tout en courant et son regard effrayé quand elle vit Trevor aussi proche en disait long sur ce qu’elle pensait de lui. A peine 4 ou 5 secondes plus tard, le brun lui saisissait le bras et freinait des quatre fers, l’obligeant à en faire de même. « Marissa ! » répéta-t-il, à peine essoufflé. Il l’obligea à se retourner, sans toutefois la lâcher et, quand elle lui fit face, il lui attrapa le deuxième bras pour l’immobiliser. C’est qu’il avait une certaine expérience en la matière : si vous laissez libre usage de ses mains à une prisonnière, elle en profitera inévitablement pour vous coller une baffe. Et, juste au cas où, il se tint un peu de profil pour qu’elle ne lui écrase pas les couilles d’un coup de pied bien placé. Une fois « en position », il chercha son regard. « Qu’est-ce que tu fais là ? », finit-il par demander. « Je pensais que tu étais au Pôle Nord » ne put-il s’empêcher d’ajouter d’un air légèrement dégoûté.

Comme une feuille emportée par un coup de vent, Batman courait plus vite que jamais et la jeune écolo avait du mal à tenir la distance. Oui, ce chien était vraiment diabolique, m'enfin, courir ne lui ferait pas de mal, après sa rupture avec Trevor, en silence mais fracassante, elle s'était laissée aller, quelques soirs, devant la télé ou au bord de la piscine, avec un pot de glace au citron. La jeunesse... m'enfin, après cette période d'engraissement, elle avait diminué sa quantité de nourriture, sans s'en rendre véritablement compte, elle mangeait peu, n'avait plus tellement d'appétit etc.. Sa séparation avec Trevor était véritablement douloureuse, elle était tombée de très haut et ça, elle n'allait pas le digérer tout de suite.

L'adolescente commençait à perdre haleine à courir derrière ce chien. Il courait à n'en plus pouvoir, une de ses maitresses ne sachant pas pourquoi d'ailleurs. Un pigeon? Une entrecôte? Elle n'en savait rien, mais elle ne l'abandonnerait pas, non, elle lui courrait après aussi longtemps qu'il ne faudrait, mais elle le rattraperait.

Ils quittèrent alors le parc et Batman courrait toujours. Il s'arrêta alors quelques instants et Marissa cru à une opportunité pour le rattraper, elle accéléra donc l'allure, sentant la chaleur l'envahir, l'effort se ressentir sur son état. La jeune femme, trop hâtive de récupérer le chien, ne faisait pas vraiment attention à ce qu'elle faisait, si bien qu'elle manqua de percuter un jeune homme a roller. Elle eut le temps d'esquiver, alors qu'il la contournait un peu plus également. Ouf! Le pire était passé ! De très peu mais passé quand même ! Et dans cet instant où elle se remettait de ses émotions, elle fut le plus vulnérable et moins vigilante ! Sans trop en être consciente, elle avait un peu trop reculée et s'était retrouver sur la route.

Une voiture manqua alors de la renverser et surtout de lui rouler sur les pieds, Batman était de l'autre côté de l'allée, il regardait Marissa s'angoisser par sa propre peur d'être face aux voitures. Elle, sur la route, à ne pas comprendre le pourquoi du comment elle se trouvait là et surtout, paniquée et n'ayant pas tous ses relfèxes. Néanmoins, elle ne tarda pas à se réveiller et à remonter sur le trottoir, où se trouvait Batman, tout calme et gentil à présent.

Marissa souffla alors et passa ses mains sur son visage, encore un peu tremblottante, se remettant de cette mise à pression de son adrénaline. Alors qu'elle ouvrait de nouveau les yeux, prête à attacher Batman pour retourner à l'école, elle vit que quelqu'un courrait vers elle. Elle connaissait cette allure, cette carrure, ses vêtements... Trevor Seyton. Que faisait-il là? Pourquoi l'appelait-elle à présent? Il voulait la voir? Après tout ce temps ! Après ce qu'il avait fait?! Il n'avait pas cherché à s'excuser, à s'expliquer ni à tout faire pour la récupérer ! Il s'était vraiment bien fichu d'elle, quel gros connard !

Non, non, elle ne voulait pas le voir, la jeune femme marcha alors à reculons, pendant quelques pas, puis se tourna pour de nouveau faire face aux voitures et se mit alors à courir sur la route pour rejoindre l'autre côté afin de fuir faiblement. Alors qu'elle traversait, elle manqua de temps de se faire vraiment renverser. La voiture pilla devant elle et l'adolescente pouvait ressentir la chaleur du moteur près d'elle elle posa alors sa main sur le capot, pendant que l'homme âgé d'une quarantaine d'année, commençait à l'engueuler sur sa non vigilance. Insultant presque la gamine, elle finit par s'excuser, d'une façon très troublée et se remit à courir lorsqu'elle s'aperçu que Seyton était vraiment et véritablement un vrai sportif, il n'était qu'à un ou deux mètres d'elle à présent...

► Comment dire ? Ces temps-ci, ce n’était pas la top forme. Il y avait plein de choses qui tombaient sur la gueule de Tre’, et la majorité des gens devaient penser : « Bien fait pour toi, p’tit con ». Il savait qu’il n’avait que ce qu’il méritait. Au fond, le jeune homme n’avait jamais cru à 100% qu’il pourrait être un jour heureux et comme tout le monde. Il avait failli, pourtant, lorsqu’il avait rencontré Marissa. Même s’ils n’étaient restés ensemble qu’un mois, le brun s’était très vite attaché à elle. La Nu Zeta l’avait aidé à oublier sa cousine et l’amour malsain qu’il ressentait pour elle. Et pour ça, il lui en serait éternellement reconnaissant, quoi qu’il arrive. Elle s’était peu à peu imposée dans son esprit, face à Willow, et avait fini par prendre sa place… avait de se volatiliser dans la nature. Pourtant, elle lui avait dit qu’elle n’irait pas, au Pôle Nord. Pour lui. Mais une fête estudiantine avait tout changé. Eva, cette femme imposante et incroyable avait balayé son couple d’un revers de la main majestueux… et d’un baiser. Lui s’était laissé faire, comme un idiot. Parce que c’était Eva. Il n’avait pas pensé une seule seconde que d’une, Marissa aurait pu le voir et que de deux, elle n’aurait pas apprécié. C’était pourtant tellement logique. Riley lui en avait fait prendre conscience, après que Tre’ ait reçu un SMS de Marissa disant qu’elle ne voulait plus voir. S’il n’y avait eu que ça, limite, le brun aurait pu supporter. Mais ce n’était pas tout… Un type avait débarqué d’il ne savait trop où pour lui dire qu’il était son demi-frère. Quand on a pas de famille, qu’on ne connaît ni ses origines, ni ses vrais parents, ça peut sembler chouette. Sauf qu’Edgard, de son prénom, lui avait aussi révélé d’où il venait, et qui était sa mère. Une prostituée. Ce qui faisait de lui un fils de pute. Prédestiné par ses gênes à n’être qu’un pauvre type. Quelle ironie. Y penser lui donnait la nausée. Puis, il y avait Eva qui, après l’avoir bien écrasé, ne voulait plus lui parler. Elle l’avait pris, utilisé, jeté. Bam, dans tes dents. Et enfin, pour couronner le tout, Willow avait quitté Miami et n’était pas prête d’y remettre les pieds. Ajoutez à cela un autre demi-frère en prison pour meurtre et viol de cadavre, le jumeau d’Ed’, un père « serial enfanteur » qui leur avait donné deux autres demi-sœur, un colocataire qui passait son temps à lui hurler dessus, et vous obtenez : une situation bien merdique, et un Trevor complètement à la masse.
Heureusement, le brun pouvait compter sur le soutien de ses amis. Peu nombreux, certes… mais c’était déjà ça. Riley l’épaulait énormément, de même qu’Emeric. Pas dans le même genre, évidemment. L’allemand lui changeait les idées, tandis que la blonde l’écoutait et lui offrait son épaule quand il était vraiment au plus bas. Hier, justement, ils avaient encore passé une soirée tous les trois. Emer’ s’était mis en tête de lui apprendre le parkour, un sport acrobatique qu’il pratiquait un peu partout : cela consistait à faire des figures dans le style saltos, par exemple, un peu partout dans la rue, d’un toit à un autre, contre un mur,… Aujourd’hui, les adolescents devaient se retrouver dans le parc municipal. Celui où Tre’ et Marissa s’étaient rencontrés. Le brun avait décidé d’y aller une heure avant de retrouver son pote blond. Pourquoi, il n’en savait trop rien… Peut-être pour remuer encore un peu plus le couteau dans la plaie ? Parce que oui, là où la plupart des mecs auraient vu une croute sur le point de tomber tout naturellement, Trevor, lui, gardait une plaie béante, qui commençait seulement à se refermer. Depuis peu, il avait fait la connaissance d’une jeune femme, Scarlett, Eta Iota de son état. Emeric l’avait convaincu à l’inviter à sortir, parce que selon lui, le meilleur moyen de guérir d’une peine de cœur était de remonter en selle. Trevor avait accepté pour l’unique et pathétique raison suivante : Scarlett lui faisait penser à Marissa, physiquement.
Bref. Le jeune homme se baladait, mains dans les poches, le nez en l’air. Ses pas le guidaient vers l’arbre sous lequel il était couché quand la Nu Zeta s’était penchée sur lui, plus d’un mois auparavant. Presque deux, d’ailleurs. Cela faisait une sacrée paye, pour un jeune de son âge, à bien y réfléchir. Une fois arrivé à celui-ci, il s’y installa, le dos appuyé contre le tronc. Il était 17 heures, quelque chose comme ça. Il faisait beau. Comme tous les jours à Miami. Son GSM vibra dans sa poche. « Je vais devoir te lâcher. Les femmes n’attendent pas », lui disait Emer’. Trevor lu ça puis soupira bruyamment. Ce mec n’en loupait pas une, bordel. « T’fais chier, sale coureur. Have fun » répondit-il rapidement. Il n’était pas mauvais bougre et en vouloir aux gens s’apparentait à une mission presque impossible pour lui. Nouveau SMS. « Compte sur moi, p’tit PD. Va voir Scar…lett ! », lui ordonnait Emeric. Trevor hésita de longues secondes. Finalement, il alla dans son répertoire et tapa la lettre « S », se positionna sur le prénom de la petite brune et appuya sur le téléphone vert. Tonalité. Deux fois. Trois fois. « Allô ?
- Salut ! C’est Trevor… Hm, en fait, j’voulais savoir si t’avais envie qu’on s’voit, ce soir ?
- Avec plaisir, beau brun. Je me demandais justement quand tu allais enfin me le proposer !
- Haha, désolé de t’avoir fait att… » commença le brun, mais il fut interrompu par les cris d’une jeune femme, au loin. Cette voix… « Trevor ? » grésilla le haut parleur de son téléphone, à l’instant même où le regard du Rho Kappa se posait sur une brune vêtue d’une robe blanche. Elle était loin, mais il était sûr que c’était elle. Marissa. « Je te rappelle » marmonna-t-il dans le combiné du téléphone, puis il raccrocha et se redressa. Que diable faisait-elle ici ? Le froid du Pôle Nord lui avait-il fait regretter la chaleur de Miami ? Une fois debout, il partit dans sa direction, décidé à aller lui parler. Pour dire quoi ? … Il improviserait.

Il fait beau. Beaucoup trop beau. Ca en devient presque insupportable en fait. La chaleur est étouffante, écrasante. On se refuse à bouger, à extraire le moindre mouvement de son corps. On a la sensation de ne rien pouvoir faire, que le peu de chose, d'effort, pourrait nous tuer, bref, c'est invivable. Marissa était depuis plus d'une heure dans la piscine. Neal et Batman l'avaient rejoint il y a peu. Marissa et le jeune homme passaient de plus en plus de temps ensemble et tout continuait comme ça avait commencé, c'est à dire de façon très fusionnelle et très simple. C'était deux âmes soeurs qui se trouvaient enfin, ça lui donnait un peu de baume au coeur, parce qu'avec tous les évènements récents, l'adolescente ne savait même plus comment réagir. Entre Cassie qui était dans le coma, Angie qui venait d'accoucher, Trevor qui l'avait humiliée et trompée en public, le voyage des Nu annulé. Elle n'en pouvait plus de rester ici sans rien faire, de devoir subir les circonstances d'autres personnes. Oui, c'était ça, c'était les autres et leurs choix tous plus stupides les uns que les autres, qui régissaient sa vie en ce moment et ça, elle n'en pouvait plus. Elle voulait faire quelque chose pour elle et juste pour elle, c'était pour quoi elle prévoyait un petit truc et allait sûrement proposer à Neal de l'accompagner. L'adolescente savait qu'il aimait ça, qu'il en avait déjà fait alors pourquoi pas partir avec lui? Après tout, ils s'entendaient très bien, en tant qu'amis bien entendu. Car oui, pour l'instant, la jeune femme n'était vraiment pas prête à ouvrir de nouveau son coeur à un jeune homme. Sa relation avec Trevor l'avait totalement abattue et détruite. Tout était remis en question, mais étant donné tout ce qui arrivait en ce moment, elle faisait barrage. Elle n'avait parlé à personne de ça, elle ne s'était confiée à personne et évitait le sujet. Alors pouvait-on dire qu'elle allait bien et qu'elle avait tourné la page? Certainement pas et elle n'avait aucune envie de le faire pour le moment, inconsciente de son barrage psychologique, elle n'allait pas le supprimer. La jeune femme passa une bonne partie de l'après midi avec son ami dans la piscine, puis après quelques heures, reçu un coup de téléphone de la part de l'Aquarium où elle était bénévole. Ils avaient besoin d'un papier en urgence pour de la paperasse. L'adolescente se prépara donc rapidement, enfila une robe blanche, des chaussures bleues, un petit sac vernis de la même couleur et ses lunettes de soleil. Les cheveux en queue de cheval, elle embarqua Batman et se dirigea vers la bouche de métro la plus proche afin de se conduire à l'Aquarium. Elle traversa la ville, le parc environnant et arriva au bâtiment. Elle fournit les documents demandés et reprit le chemin de l'école, tranquillement. Il était un peu plus de 17 heures, le temps était un peu plus doux, mais pas trop non plus. Elle décida de laisser Batman se promener librement dans le parc, allant se chercher une boisson fraîche pour profiter de cette petite sortie. C'était ici, à quelques pas de là, qu'elle et Trevor s'étaient rencontré...
Chassant cette image de sa tête, elle se rendit compte que Batman s'était enfuit en courant, l'appelant alors et le sifflant, la paille de son soda entre les dents, elle se mit à sa recherche dans le parc où tout avait commencé entre elle et Trevor Seyton.