[FINI] Là où tout a commencé, là ou tout finira. Trevor & Marissa

C'était dur d'entendre l'homme que l'on aimait nous dire qu'il voulait être ami avec nous. Ok, je venais de lui dire la même chose, mais le dire et l'entendre sont deux choses différentes et je ne pouvais pas dire que de l'entendre dire ça me faisait du bien et ne me torturait pas entièrement le corps et l'esprit. Je soupirais alors faiblement, comme pour murmurer un léger « Oui » puis, je lui proposa :

« Où est-ce qu'on va pour la nuit? On.. ne peut pas aller à l'école, il faut donc qu'on reste en ville... »

La seule solution qui s'offrait à eux, c'était l'hôtel. Absolument pas charmant comme idée et encore moins pour une fille vierge. Seulement, cette dernière nuit avec lui, elle la voulait. Elle ne coucherait pas avec, mais ça, c'était leur soirée, à présent leur nuit. Ils n'avaient jamais passé une nuit ensemble, non. Trevor l'avait toujours ramené avant ça et en fait, ils n'en n'avaient même jamais réellement parlé. Peut-être qu'il n'en avait pas envie ou alors il ne voulait pas la brusquer en lui proposant de rester dormir avec lui? Elle ne se serait pas sentie prise au piège et dans un certain sens : forcée?

Ils se levèrent, elle enfouit sa main dans celle de Trevor, collant un peu sa tempe à son épaule, ils avancèrent lentement sur le sable qui commençait à se raffraîchir. La soirée se terminait, la nuit allait bientôt commencer... Les heures passaient trop vite, Marissa aurait voulu arrêter le temps, juste pour eux, pour se dire au revoir comme ils le voulaient mais le charme (s'il y en avait là dedans) ne serait-il pas abandonné dans ce cas?

Marissa resta silencieuse, trop prise dans ses pensées. Son coeur battait fort, sans savoir pourquoi, c'était affligeant. Elle serrait un peu plus la main de Trevor et commença à frissonner, espérons qu'ils arrivent bientôt à destination. Regagnant la promenade, ils marchèrent le long des rues, à la recherche d'un petit hôtel pas trop luxueux pour y passer la nuit. Ils arrivèrent à l'un d'eux, proposant un tarif abordable pour eux. Après tout, leur soirée n'était pas prévu au budget..

Elle regarda Trevor, lui sourit faiblement et avant qu'ils ne rentrent à l'intérieur, elle s'arrêta un moment, plongeant ses yeux noisettes dans ceux, clairs, de Seyton. Elle plaqua ses deux paumes de mains sur ses joues et se mit sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser. Doucement, tendrement, elle finit par se coller un peu à lui le temps d'une étreinte, avant qu'ils ne finissent pas finalement entrer à l'intérieur.

HRP: Désolé pour le temps de réponse, j'espère que ça te plaira ♥

► D’un ton sec et un peu froid, Marissa lui dit que ça ne servait à rien de parler de tout ça. Tre’ ne répondit rien. Il était d’accord, et puis, de toute façon, dire quoi ? Il n’y avait plus rien à dire, c’était terminé. Point, à la ligne. D’une voix plus douce, comme si elle s’était rendue compte de son agressivité, la Nu Zeta poursuivit : « Si ça n'a pas marché, c'est forcément qu'il y avait une bonne raison... Même si on ne la voit pas encore maintenant, dans un moment, ça ne sera plus douloureux, ça restera un bon souvenir, une belle période et il faut que ça reste ainsi. Notre couple n'a pas fonctionné, mais ça ne veut pas dire que nous devons rompre tout contact, ça serait bien trop violent, tu ne trouves pas?... ». Trevor ne répondit rien, mais il savait que s’il continuait à la voir, à lui parler, lui sourire… il n’arriverait pas à l’oublier. Alors, si, pour lui, dans un premier temps, il faudrait qu’ils arrêtent de se voir. Après, quand il aurait fait le vide dans son cœur et dans sa tête, ils pourraient redevenir amis. « J'aurais aimé que ça marche, sincèrement, mais il faut ouvrir les yeux, c'est comme une histoire impossible ou alors brisée d'avance... On mérite mieux que ça... Je t'ai peut-être ouvert mon cœur, mais c'est à ton contact qu'il s'est ouvert Trevor... Merci. Pour ce que tu m'as fait découvrir et pour ce que j'ai appris avec toi... Ça m'a fait grandir, ça m'a fait mûrir, un peu violemment, mais il le fallait je pense... » ajouta-t-elle, avant de poser sa main sur sa joue. Il détourna les yeux. « J’ai du mal à te suivre, Marissa… Il y a deux minutes, tu me dis que tu n’as pas envie que ça soit terminé entre nous, et maintenant tu sembles… résignée. C’est, je ne sais pas, ça me perturbe. Enfin, tu as sans doute raison, c’est mieux comme ça… » murmura-t-il en lui caressant le dos. Elle avait posé sa joue sur son épaule, doucement. Le soleil s’était couché.
« Je ne veux pas qu’on se perde, tu sais… mais après ce soir, il faudra que je te quitte pour un moment. Le temps de t’oublier. Si on continue à se voir, je n’y arriverai pas » lui avoua-t-il quand même. Le jeune sportif ne voulait pas gâcher la soirée, la nuit, la dernière qu’il leur restait… mais il fallait qu’elle sache. Qu’elle comprenne pourquoi elle ne devait pas chercher à le revoir immédiatement. Les doigts du brun s’enroulaient dans la chevelure de Marissa. Il attendait sa réaction avec une certaine crainte. « Je… j’ai besoin de t’oublier pour mieux te découvrir, après, en tant qu… qu’amie ».

C'était de toute façon trop tard à présent, alors pourquoi évoquer ce sujet-là? Marissa ne coucherait certainement pas avec Trevor, elle y avait pensé oui, mais aujourd'hui, non. Leur histoire devait se terminer et coucher avec lui serait comme cracher davantage sur tous ses principes alors bafoués jusque là par leur relation. Non, elle ne se rendrait certainement pas plus humiliée qu'elle ne l'était déjà. Non, elle ne coucherait pas avec Trevor, qui ne voulait plus se battre pour elle, pour eux. Elle voulait le faire avec Lui. L'homme qui l'aimerait sincèrement et qui ne jouerait pas avec elle. Un homme qui ressemblerait à Trevor, mais en mieux. Oui, c'était ce qu'on lui avait dit. Si Trevor n'était pas le bon, cela voulait dire qu'un homme encore mieux que lui existait quelque part, pour elle. Marissa s'était raccroché à cette idée, à cet espoir et elle avait à la fois hâte de rencontrer cet homme, mais pas totalement non plus. Elle n'était pas prête à ouvrir son coeur à un autre homme pour le moment. Cela lui demanderait des mois. Des longs mois d'attente, de souffrance, de remise en question. Il fallait passer par là et un jour elle serait véritablement heureuse avec un autre homme. Mais tout simplement pas maintenant.

« Ca ne sert à rien de parler de tout ça à présent. »

Un ton un peu sec et froid, mais totalement sincère. Oui, c'était un sujet qui ne les concernait plus et qui ne les concernerait plus à l'avenir. La jeune femme se souvint alors, comme un flash, de sa sortie au Zoo, avec son ex-petit ami. Un sourire se dessina sur son visage, cela lui faisait du bien de penser à tout ça. Mais elle réalisa aussi que sa dernière phrase était un peu brutale, elle leva alors ses yeux noisettes vers l'homme qu'elle aimait et lui lança d'une voix douce:

« Si ça n'a pas marché, c'est forcément qu'il y avait une bonne raison... Même si on ne la voit pas encore maintenant, dans un moment, ça ne sera plus douloureux, ça restera un bon souvenir, une belle période et il faut que ça reste ainsi. Notre couple n'a pas fonctionné, mais ça ne veut pas dire que nous devons rompre tout contact, ça serait bien trop violent, tu ne trouves pas?...

J'aurai aimé que ça marche, sincèrement, mais il faut ouvrir les yeux, c'est comme une histoire impossible ou alors brisée d'avance... On mérite mieux que ça...

Je t'ai peut-être ouvert mon coeur, mais c'est à ton contact qu'il s'est ouvert Trevor... Merci. Pour ce que tu m'as fais découvrir et pour ce que j'ai appris avec toi... Ca m'a fait grandir, ça m'a fait mûrir, un peu violemment, mais il le fallait je pense... »

Elle passa alors sa main sur la joue de son ex-petit ami, doucement, venant poser sa joue sur l'épaule de Trevor, observant alors la plage qui venait à s'éteindre doucement.

► « Cette fille... elle t'offre tout ce que je ne t'ai jamais offert. La tentation incarnée, la sauvagerie, peut-être même...
- Mais non, Marissa…
- Ça ne me regarde plus à présent... mais peut-être que si... j'avais... si nous avions... fait l'amour... tu n'aurais pas été voir ailleurs...
- Arrête, je n’ai pas été voir ailleurs. Je me suis… laissé embrasser par… Eva. Je ne sais pas quoi dire d’autre, je n’pourrais pas t’expliquer, elle… c’est comme si elle me dominait. C’est dur à expliquer…
- Si je n'avais pas été... jalouse, nous n'en serions jamais arrivé là... c'est de ma faute Trevor, je me sens coupable de mon propre malheur. Du tiens aussi et c'est... insupportable... Enfin... je t'aime encore et toi aussi mais non... on ne se remet pas ensemble et j'ai... du mal à me dire que c'est finit... je n'en ai pas envie... » murmura-t-elle alors, avant de tourner ses jambes pour les passer par-dessus une des siennes et ainsi pouvoir lui faire face. Elle caressa son visage, tandis que le brun l’observait. Un baiser sur sa mâchoire. Il savait qu’elle l’aimait, qu’elle se sentait protégée par la force qui se dégageait de son visage qu’elle trouvait si masculin. Lui, ce n’était pas son avis. Tre’ passa à son tour sa main dans les cheveux de la jeune femme et soupira. « Écoutes, Marissa, bébé… C’est pas de ta faute. C’est moi, j’ai été nul, tout le monde te le dira. Et ne pense pas que tu es moins bien qu’elle. Elle m’a peut-être offert son corps, mais ce n’est pas ça la chose la plus importante à mes yeux. Des corps, il y en a des centaines, tu sais. Je suis Capitaine des Cannonballs, je n’ai qu’à… claquer des doigts pour qu’une flopée de filles se jettent à mes pieds. Enfin, tu vois c’que j’veux dire ? Mais le truc, c’est que… Eva et toutes ces filles, elles ne peuvent pas t’arriver à la cheville, parce que seule toi m’as offert ton cœur. Et vraiment, je… c’était le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. Et moi, je l’ai brisé. Tu comprends ? C’est ma faute. Entièrement ma faute. Il n’est pas question de sexe là-dedans. Enfin… » fit-il, hésitant. Il n’avait pas envie qu’elle croit qu’il ne la désirait pas. « Je n’veux pas dire par là que tu ne m’attires pas, au contraire. Tu m’attires deux fois plus que toutes les autres, parce que toi, je t’aime. Alors oui, j’avais… ou j’ai envie de toi. Mais ce n’est pas parce que tu n’étais pas prête que ça n’a pas marché, rassure-toi. Je t’aurais attendue, autant de temps qu’il l’aurait fallu, je… ». Sa voix mourut sur ses lèvres. Il venait de se rendre compte qu’un autre allait reprendre le flambeau, un jour. L’imaginer dans les bras d’un autre mec… ça lui faisait mal.

Il l'avait prit contre lui, puis par la suite, il s'était assis sur le sable, l'entraînant avec lui. La jeune femme s'était donc installé entre ses jambes, le dos collé contre celui du garçon, elle regardait ses mains jouer avec les siennes. Elle adorait être contre lui, être dans ses bras, partager des moments comme celui-ci, que plus jamais elle ne revivrait. Ca avait un arrière goût désagréable, sa gorge se noua, mais elle n'avait aucunement envie de pleurer, ni n'était en colère. La jeune femme ne tarda alors pas à lui répondre :

« Cette fille... elle t'offre tout ce que je ne t'ai jamais offert. La tentation incarnée, la sauvagerie, peut-être même... »

Elle bougea sa tête d'un côté et de l'autre, ne voulant pas le dire à voix haute. Non, ça ne la regardait plus, elle ne pouvait pas lui dire ça comme ça, ça aurait un ton de repproche ou même de jalousie et ça n'était pas vraiment le cas, en fait si, mais non. Elle ne voulait pas passer pour une hystérique alors pouvait-elle sincèrement être franche envers lui?

« Ca ne me regarde plus à présent... mais peut-être que si... j'avais... si nous avions... fait l'amour... tu n'aurai pas été voir ailleurs... »

C'était tout d'abord la première chose qu'elle avait à lui dire. Mais ce n'était pas tout, non. L'adolescente se sentait également coupable d'avoir été jalouse, sans ça, ils seraient toujours ensemble, c'était évident... Elle prit quelques secondes pour dire, d'une voix tintée de tristesse, mais douce à la fois :

« Si je n'avais pas été... jalouse, nous n'en serions jamais arrivé là... c'est de ma faute Trevor, je me sens coupable de mon propre malheur. Du tiens aussi et c'est... insupportable... Enfin.. je t'aime encore et toi aussi mais non... on ne se remet pas ensemble et j'ai... du mal à me dire que c'est finit.. je n'en ai pas envie... »

Elle se tourna alors sur le côté, laissant ses jambes passer par dessus celle de Trevor, elle le regarda, ses yeux étaient tristes, il avait le visage fermé. La jeune femme se pinça les lèvres et déposa sa main sur la joue de son Trevor, elle la fit glisser le long de sa mâchoire, qu'il n'aimait pas, mais qu'elle adorait. Elle vint ensuite déposer, tout doucement, tout tendrement, ses lèvres sur son autre joue, juste le bout des lèvres, juste un frisson, juste quelques secondes, juste un moment de bonheur. Elle l'aimait tellement, elle ne voulait pas que ça soit finit, non... Elle ne pouvait pas admettre que ça le soit. Elle ne le supporterait pas.

► Ils arrivèrent rapidement sur la plage et Marissa ôta ses chaussures pour aller se mettre les pieds dans l’eau. Batman la suivait en sautillant un peu partout, c’était mignon, même si Tre’ n’était pas vraiment fan de ce chien, sans trop savoir pourquoi. Il se mit à siffler la chanson, ce qui eut pour effet de faire chanter Marissa. Il la regarda d’un air étonné, il ne savait pas qu’elle savait chanter. Mais il n’arrêta pas de siffloter pour autant, appréciant ce moment. Les paroles lui semblaient encore plus tristes quand elles étaient prononcées par la Nu Zeta. Elle se rapprocha de lui et vint entourer sa taille de ses bras, tout en plongeant ses yeux dans les siens. Lui avait les mains dans les poches, il l’observait. Dans son regard, il ne voyait plus qu’une chose. De l’amour, de l’amour, rien que ça. Elle l’aimait. Il arrêta de siffler, elle arrêta de chanter. Ses bras changèrent de position pour entourer son cou. Lui-même dégagea ses mains de ses poches et lui enlaça la taille. Nouvelle étreinte, nouvelles caresses. « Tu me manques tellement Trevor... » murmura-t-elle tout contre son torse. « Je sais… tu me manques aussi…
- C'est à cause de moi si nous ne sommes plus ensemble... » lâcha-t-elle alors, à la surprise de Trevor. C’était nouveau, ça ?! Il posa ses mains sur ses hanches et la repoussa quelque peu, pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens. « Qu’est-ce que tu racontes, Marissa ? C’est n’importe quoi » lui répondit-il du tac au tac. Il passa de ses hanches à ses mains et se laissa tomber à terre, tout en entrainant la jeune femme entre ses jambes. Pourquoi diable pensait-elle une chose pareille ? Parce qu’elle n’avait pas compris qu’Eva ne représentait rien à ses yeux ? Non, c’était idiot, elle n’aurait pas pu le comprendre sans une explication de Tre’, et ils étaient d’accord tous les deux pour admettre qu’il n’avait pas cherché plus loin après avoir reçu ce drôle de SMS signé du prénom de sa petite-amie. Ou de son ex… il ne savait plus trop comment l’appeler, à présent. « Pourquoi est-ce que tu dis ça, bébé… ? » lui demanda-t-il plus doucement, pour ne pas la brusquer. Parce qu’elle était fragile, parce que lui n’était qu’une brute, parce que s’il ne faisait pas attention, il la briserait une deuxième fois. Les pouces du brun entamèrent une lente valse sur le dos des mains de Marissa, qu’il serrait toujours. Il espérait la calmer de par ce simple geste, mais rien n’était garanti…

Marissa accepta alors ce que Trevor lui proposa, durant leur repas. Arrêter de parler de cette horrible soirée, arrêter de tourner la situation dans tous les sens, alors qu'il avait fait un choix pour deux... Parce que si ça ne tenait qu'à elle, elle lui pardonnerait. Elle avait essayé de le lui faire comprendre, mais non. Trevor n'avait pas envie de vivre une histoire d'amour où chaque jour, même heureux, soit un combat contre le monde entier. Elle voyait cela différemment, peut-être était-elle vraiment trop jeune après tout?

Elle termina avec difficulté son repas, finissant plutôt sa boisson fraîche avec plaisir. Après quoi, ils quittèrent le parc et prirent la direction de la plage, sans réellement s'en rendre compte. En tout cas Marissa n'y prêtait pas une grande importance, peu importe le lieu, tant qu'il était là, avec elle, c'était tout ce qui lui importait. Elle plaça sa main dans celle de l'adolescent, qui pendouillait au bout de ses épaules. Ils marchaient ainsi, côte à côte, sur le sable. La jeune femme retira alors rapidement ses chaussures pour aller marcher les pieds dans l'eau, Trevor prêt d'elle, il commença alors à fredonner un air d'une chanson qu'elle adorait.

Elle l'avait souvent écouté, grâce à son frère et ses goûts musicaux et il fallait bien avouer qu'elle était tout bonnement sublime et surtout... correspondait que trop bien à leur situation. Le sifflement de son petit ami éveilla en elle les paroles oubliées. Elle commença alors à chanter, essayant de trouver le moment qu'il fredonnait. Il la regardait d'un air surprit. Mais oui... il ne l'avait jamais entendu chanter non? Elle n'avait pas non plus déjà joué devant lui. Il ne connaissait pas cette partie d'elle mais tout n'était pas finit, loin de là...

La jeune femme s'arrêta alors et continua à chanter, tout en se plaçant devant son petit ami, passant ses bras autour de son dos, elle se colla à lui, se mettant sur la pointe des pieds pour placer son visage devant le siens, elle continua à chanter, ancrant ses yeux dans ceux de Seyton. Elle l'aimait... c'était uniquement ça. De l'amour, mais le voyait-il dans ses yeux? Arrivait-il à lire au travers? Elle aurait tellement aimé qu'ils soient ensemble pour encore longtemps... Elle ne voulait pas qu'ils se séparent.

Elle s'arrêta alors de chanter et vint passer ses bras autour de son cou, se collant complètement à lui, nichant son visage dans son cou. Elle le serra au plus fort que son maigre corps le lui permettait, ne voulant pas se séparer de lui une seule seconde. Elle lui caressait les cheveux, fermant les yeux, humant son odeur, le goût de sa peau par des petits baisers tendres.

« Tu me manques tellement Trevor... »

Elle aurait voulu lui faire une remarque sur ce qu'il avait dit tout à l'heure, à propos des filles, enfin, de la fille qu'il avait rencontré... mais elle n'en eut pas le courage. Comment lui avouer sa jalousie? N'était-ce pas ça qui les avait détruit une première fois?... N'était-ce pas simplement de sa faute à elle? Si elle n'avait pas réagit, rien dit, rien fait, ne seraient-ils pas encore ensemble?... Sentant son coeur se serrer davantage dans sa poitrine, elle finit par lui avouer:

« C'est à cause de moi si nous ne sommes plus ensemble... »

► Aucune allusion à ‘eux’ dans sa réponse. Rien qui puisse lui faire penser qu’il lui avait un petit peu manqué, en tout cas. Lui avait eu l’impression de penser à elle 24 heures sur 24, et elle… avait fait du bénévolat. Elle lui parlait de son voyage avorté. De ses amis. De camping. En fait, peut-être avait-il mal jugé la situation ? Elle lui avait dit l’aimer, mais leur séparation lui avait-elle vraiment fait aussi mal qu’à lui ? Tre’ commençait à en douter. Ce furent ses derniers mots qui le rassurèrent quelque peu, même si au fond il aurait préféré pour elle qu’elle l’oublie et vive bien sa vie, loin de lui et de tous les problèmes qu’il lui apporterait et lui avait déjà apporté… « Et puis pour le reste, ça n'a pas une grande importance. J'essaie de garder mon esprit occupé le plus souvent possible, parce que dès que je m'arrête... c'est l'enfer. Je n'y arrive pas... », avait-elle dit. L’enfer… parce qu’elle pensait à lui ? Il ne savait pas. L’espérait, et ne l’espérait pas à la fois. C’était bizarre. Cette envie égoïste qu’elle pense encore à lui, l’aime encore, qui se bat contre cette partie de lui qui ne veut que son bonheur, même si pour ça il fallait que lui passa par la case ‘souffrance’. Avec Willow, ça lui avait fait le même effet. Pourquoi aimer, si c’est pour se retrouver malheureux comme lui l’était ? Il l’observait. Elle releva les yeux. Croisa son regard. Rougit. Sourit et lui prit la main. Et cette certitude qu’elle n’avait pas parlé de lui comme lui l’avait fait précédemment parce que ça lui faisait trop mal s’installa en lui. Trevor était à la fois soulagé, et à la fois très triste. « Et si on arrêtait de parler de ça… ? On a déjà assez souffert, et, pour cette soirée, je n’ai pas envie d’y repenser encore. Tout ce que je voulais, c’était toi, ta présence, te serrer dans mes bras… et tu es là, maintenant, alors je préfère savourer ce moment… et pour le reste, ne pas y penser… tu es d’accord ? » lui proposa-t-il, le regard plein d’espoir.
Les adolescents terminèrent calmement leur repas. Tre’ mangea encore quelques frites, mais sans plus. L’amour avait tendance à lui couper l’appétit, c’était effrayant ! Les dernières frites finirent dans le ventre de Batman, qui sembla ravi. Vint ensuite le moment de quitter ce petit parc et d’aller profiter de la soirée ailleurs. Mais où ?! Le soleil n’allait pas tarder à se coucher. Tre’ se dit que ça serait bien de partager ce moment avec Marissa. Il lui proposa l’idée, tout en prenant la direction de la plage. Une chanson lui trottait dans la tête. Elle lui semblait particulièrement adaptée à la situation avec Marissa… « Still loving you ». Qu’en serait-il pour eux ? Le brun avait passé son bras par-dessus les épaules de la Nu Zeta. Le chien trotinait près d’eux. Une légère brise caressait leurs visages. Tout aurait pu être parfait. Il avait envie de chanter, mais il ne savait pas chanter. Alors, il se contenta de siffloter l’air de la chanson. Marissa la connaissait-elle ?

If we'd go again
All the way from the start
I would try to change
The things that killed our love
Yes, I've hurt your pride, and I know
What you've been through

C’était tellement ça… il demandait ensuite une seconde chance, dans la chanson. Mais Tre’ savait que c’était utopique et complètement impossible pour les raisons qu’ils avaient déjà énoncées plus haut. Et pourtant…

This can't be the end
I'm still loving you

Quand Marissa lui avait demandé ce qu'il s'était passé dans sa vie depuis leur séparation, elle n'avait pas pensé particulièrement à eux. La réponse de Trevor lui faisait trop peur. Ca allait ressembler à « Je suis sortis, j'ai fais la fête, j'ai rencontré plein de gens supers bla bla bla... » et puis en fait, pas du tout. Marissa l'écouta parler, il semblait sincère mais la jeune femme resta septique quand même, pourquoi? A cause de la douleur qui continuait malgré tout à errer en elle. Trevor avoua avoir rencontré une autre fille. A l'annonce de cette phrase, la jeune femme serra un peu plus sa poigne autour de sa boisson, pliant alors le plastique. Elle fit mine de rien et le posa sur la table, sans oser lever les yeux vers Trevor. L'imaginer avec une autre fille, aussi tôt... oui, c'était même plus que de la torture. Elle ne voulait pas le savoir, pas l'imaginer, pas le concevoir. Elle ne su même pas quoi lui répondre. Elle voulait garder encore un peu le silence, pour calmer la douleur qui grandissait en elle.
Trevor parla alors de Chou, ils s'étaient disputé? A propos de quoi, d'elle? Elle l'ignorait -mais n'allait pas tarder à le savoir- et allait en demander davantage à son meilleur ami.
Après quelques instants de silence, l'adolescente finit par soupirer légèrement avant de répondre :

« Oh... pour ma part, ce n'était pas génial non plus. Le voyage a été annulé parce qu'il y a eu plein de désistement de dernières minutes. La meilleure amie de Jude, qui est aussi la cousine de Maeko, a été à l'hôpital, son autre meilleure amie à accouchée, Angie, tu l'avais déjà vu sur la plage je crois? alors Neal et Jude ne voulaient plus trop partir. Du coup je me suis retrouvée seule et tu me connais, partir seule m'a toujours fait peur. Donc j'attends, je pense partir en camping sauvage ou alors à l'étranger, je cherche juste quelqu'un. Je pense que ça sera avec Valou, mais je ne lui ai pas encore demandé... Donc avec tout ça, tout le monde était bien occupé et je me suis retrouvée pas mal seule, j'ai donc fait beaucoup d'heure de bénévolat à l'aquarium, au zoo... -pause-

Puis mon père a refait surface... il veut qu'on se voit. Ca me fait peur. J'en ai même pas parlé à Jude, mais j'ai l'impression qu'il veut... me récupérer. Donc je repousse toujours, sauf qu'il va y avoir un moment où va falloir que je l'affronte...

Et puis pour le reste, ça n'a pas une grande importance. J'essaie de garder mon esprit occupé le plus souvent possible, parce que dès que je m'arrête... c'est l'enfer. Je n'y arrive pas... »

Comment lui avouer que lorsqu'elle était livrée à elle-même, seule, les pires idées lui venaient? Oui, Trevor avait été son premier amour, sa première relation, elle croyait tellement en l'amour qu'à présent, il ne restait plus grand chose qui ait de l'importance à ses yeux, tout ne finit-il pas par s'écrouler?... comme eux...
Elle croqua une nouvelle fois dans son petit sandwich et mangea cette bouchée presque avec dégoût. Elle n'aimait pas parler de tout ça. Elle finit alors par lever les yeux vers Trevor, il le scrutait, elle rougit. Lui souriant alors timidement, elle déposa sa main sur la sienne, la serrant comme elle le pouvait. Cela lui faisait du bien... il lui manquait tellement... constamment.

► Ils arrivèrent rapidement au parc, qui n’était pas loin. L’odeur de frites vint chatouiller les narines de Tre’, qui n’avait pas besoin d’avoir faim pour manger. Privilège des hommes. Marissa demanda un Wrap, Tre’ une grande frite sauce andalouse, son petit péché mignon ces derniers temps. Une fois servis, ils payèrent chacun séparément, même si le brun aurait préféré l’offrir à la Nu Zeta. Une fois la commande récupérée, les adolescents allèrent s’asseoir à une table en fer libre, l’un en face de l’autre. Trevor mangeait Marissa des yeux, c’était bien meilleur que ses frites. Il voulait imprimer chaque détail de son visage, chaque éclat dans son regard, avant d’être obligé de la quitter. Ils trinquèrent. A rien. Juste… en faisant claquer leurs canettes une contre l’autre. Et puis, de toute façon, à quoi auraient-ils pu trinquer ? … A cette nuit qui s’annonce, la dernière… ? Non. Inutile de le leur rappeler. Ils commencèrent à manger, mais sans se quitter des yeux. Marissa lui souhaita un bon appétit, il en fit autant. Chaque frite qu’il glissait entre ses lèvres lui donnait envie d’embrasser à nouveau la jeune femme. Son appétit l’abandonna, et il repoussa rapidement son paquet en face de lui. Il avait l’impression de gâcher le goût de Marissa qu’il gardait sur les lèvres, en mangeant. « Bon alors, tu ne m'as pas dit, quoi de neuf depuis toutes ces semaines ? Qu'as-tu fait ? Tu n'as rien à me raconter ? » lança finalement la petite brune. Trevor baissa un peu les yeux et contempla un instant la table. Quoi de neuf… ? Quand il releva la tête, son expression était empreinte d’une tristesse sourde. « J’ai… j’ai passé trois semaines dégueulasses » lâcha-t-il alors. Sa fourchette en plastique se mit à torturer une pauvre frite, qui n’avait rien demandé. « Au début, j’ai essayé de me dire que ce n’était rien. Que ça passerait. Mais plus le temps passait, et plus tu me manquais. J’ai rencontré une fille. Elle te ressemblait. La même coiffure, les mêmes yeux bruns un peu en amande… J’ai passé un peu de temps avec elle, mais ça m’a renvoyé encore plus mon manque de toi à la figure… Je me suis disputé avec mon colocataire. On ne se blaire plus. C’est un de tes potes, ça explique sans doute cette merveilleuse après-midi à errer dans un parc parce qu’il m’avait chassé de notre chambre. Ah, je me suis drogué, aussi. Je te le déconseille, c’est atroce. Voilà… » conclut-il alors. Son ton n’était pas accusateur, loin de là. Plutôt… informatif. Il soupira, haussa les épaules. « Et toi… tu as quelque chose d’un peu plus joyeux à me raconter ? » fit-il, blasé. Il ne savait pas s’il devait en douter ou pas… Parce que si lui l’avait pris comme ça, comment avait réagi Mari’, qui elle, avait été le dindon de la farce, dans cette histoire ? En tout cas, il espérait qu’elle n’avait pas fait les mêmes bêtises que lui.

Marissa ne pu s'empêcher de rire à la dernière phrase de Trevor. Leur complicité était toujours là, on dit toujours de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas et c'était vrai, l'amour nous fait perdre la raison, quand on souffre par amour, on est devient tout de suite haineux, mais lorsque l'amour amoindrit la haine, on est devient que vraiment plus tendre et c'était comme un coup d'éponge. Elle absorbait les mauvais souvenirs, les mauvais moments, pour ne laisser que les plus beaux, les meilleurs et c'était tellement agréable que de revivre ça le temps d'une soirée.
Les deux adolescents marchaient, bras dessus, bras dessous, l'adolescente avait laissé Batman marcher sans laisse devant eux, priant une seconde pour qu'il ne parte pas en courant. Avançant vers le parc, la jeune fille se sentait apaisée, tellement mieux. Elle ne pensait pas à demain en réalité, non. Parce que ce moment était tellement bon, tellement beau, qu'il effaçait toutes les craintes quant au lendemain. La soirée commençait tout juste pour notre petit couple en sursit et elle comptait en profiter, de chaque minute, de chaque seconde, de chaque instant passé avec lui, de chacun des cadeaux que son corps, son regard, son sourire allaient lui offrir.

Les deux étudiants arrivèrent bientôt devant la caravane aménagée, guidés par l'odeur de friture, ils allèrent tout de suite au comptoir afin de regarder ce qu'ils pouvaient prendre. Marissa avait un peu d'argent, mais étant donné que ce n'était pas prévu, tout ceci, elle n'avait pas emmené grand chose, seulement une vingtaine de dollars. Elle espérait que cela suffise. Regardant alors le menu, elle ne se rendit pas compte des gens qui dînaient là, sur les quelques tables disposées un peu partout dans le parc. Alors... détaillant le menu, elle s'arrêta sur un menu simple. Un wrap au bacon et une boisson pétillante. Simple, rafraichissant et absolument délicieux. Payant sa part, elle laissa ensuite à Trevor le choix de son menu.
Elle profita de ce moment pour demander poliment une bassine d'eau pour Batman. Avec cette chaleur, il devait avoir soif. L'homme accepta bien entendu et déposa une bassine devant la caravane, sur laquelle le chien des écolos se rua sans perdre une seconde.

Après la confection de leurs deux menus, les deux adolescents avancèrent vers une table en fer encore de disponible, ils étaient à l'abri du peu de vent de floride mais pas à l'abri des regards, de toute façon, personnellement, Marissa n'y apportait aucune importance. Assise, elle commença à boire un peu de sa boisson après avoir trinqué avec Trevor. Se mourant dans ses yeux magnifiques et brillants, elle se sentait perdre pied. C'était tellement irréel de vivre un tel moment en cet instant. Elle se perdait entre le faux et le vrai. Mais en réalité, c'était tellement agréable, un peu destabilisant, mais ô combien jouissif de partager un tel moment avec lui... comme avant, comme si rien n'avait changé en fait...

« Bon et bien, bon app' ! »

Lança t-elle avant d'ouvrir son sachet pour sortir son wrap de son emballage. Souriant alors naturellement à tout bout de champ, trop heureuse de cet instant, elle lança à tout hasard à Trevor :

« Bon alors, tu ne m'as pas dis, quoi de neuf depuis toutes ces semaines? Qu'as-tu fais? Tu n'as rien à me raconter? »

C'est à ce moment qu'elle pensait à cette phrase qu'on disait à tous nos amis célibataire : et les amours? Et si Trevor avait rencontré une autre fille? Non... non, il ne fallait pas penser à ça. De toute façon, il ne le lui dirait pas, car il la connaissait et savait que ce n'était absolument pas le moment. Non, il la respectait trop pour lui dire ça, vrai ou non. Elle préférait ne pas le savoir. Chassant cette idée de sa tête, elle attendit sa réponse avec impatience.

► Marissa finit par sécher ses larmes. Un nouveau baiser unit furtivement leurs lèvres, et elle lui lança un adorable sourire. Son sourire… il lui avait manqué, parmi tant d’autres choses ! « J'ai faim... je n'ai pas mangé depuis longtemps. Il y a une baraque à frites dans le parc près de l'Aquarium, ça te dit ? Ce soir, on oublie la séparation... on oublie la soirée... on ne garde que nous, nos souvenirs à nous, on ne pense qu'à ce qu'on était, comme si on y était encore... on ne s'est pas vu depuis la soirée, on a des choses à se dire non ? Qu'as-tu fais durant ce temps-là ? Tu as eu ton diplôme je crois non ? Je ne t'ai même pas félicité... » babilla-t-elle de sa petite voix douce et tendre. Tre’ sourit, s’apprêtant à lui dire que non, il n’était pas diplômé, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Elle lia à nouveau leurs lèvres en un baiser sensuel, passionné, preuve qu’elle l’aimait toujours. Et lui ne se priva pas pour y répondre. Un petit gémissement lui échappa quand elle passa sa main dans ses cheveux. Comment faisait-elle ? Il était fou, complètement fou d’elle. De sa voix, de sa présence, de son regard, de ses cheveux, de son corps menu, de sa façon de se hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser, de son amour insensé pour un chien, de son odeur, de sa douceur… Tout. Il aimait tout chez elle. Sauf son frère. Quand leur baiser s’essouffla, le brun lui adressa un sourire. Ce petit sourire en coin, qui étirait sa bouche du côté droit et creusait sa joue d’une fossette adorable. « J’adore me faire récompenser pour quelque chose que je n’ai pas encore… » lui fit-il, avant de lâcher un petit rire. « J’ai des travaux de vacances. Je saurai le premier août, le jour de la Cérémonie de remise des Diplômes, si je réussis ou pas… » expliqua-t-il plus amplement. Mais il ne voulait pas penser à ça. Pas aujourd’hui, pas maintenant. « Et toi, tu as réussi ? Je suppose que oui… ? » lui demanda-t-il alors. Marissa lui répondit que oui, il la félicita en l’embrassant à son tour. Après de longues secondes d’étreinte labiale, le grand brun finit par la lâcher. Une fois à terre, il passa son bras autour des épaules de Marissa et prit la direction du parc. « Allons-y pour la baraque à frites. Oh, et j’adore quand tu dis ça… « baraque à frites », c’est tellement… sexy ! » plaisanta-t-il, avant de laisser échapper un petit rire.
Il avait retrouvé son insouciance. Sa Marissa. Elle le rendait meilleur. Plus léger. Il l’avait toujours pensé, et cela se confirmait. Quoi qu’elle en pense.

Ce n'était que quelques mots, que quelques gestes, mais un bonheur infini. Il l'appelait « mon amour » et seul ces deux mots suffisaient à son bonheur. A l'espoir que non, elle ne s'était vraiment pas trompé sur lui, sur leur amour. Il avait bel et bien existé. Tout ceci était vraiment réel. La jeune femme se sentait tellement bien dans ses bras, elle ne voulait plus le lâcher. Non, vraiment pas. Il lui appartenait, tout autant qu'elle serait à lui ce soir. Pour quelques heures... ils étaient de retour dans le passé, oubliant tout ce qu'il s'était passé, toute la rage, la peine, la colère et l'humiliation. Elle le pardonnait de tout, elle l'aimait trop pour lui en vouloir. Elle l'aimait beaucoup trop pour lui fermer la porte sur sa vie et lui cracher dessus comme elle avait pensé le faire. Tout le monde le faisait, mais non, pas elle. Il aurait beau faire tout ce qu'il voudrait, jamais elle ne cesserait de l'aimer. Elle se souviendrait toujours de lui, son premier amoureux, son premier petit ami. Oui, pour toujours.

Elle était installé dans ses bras, contre lui, elle se sentait bien. Elle aimait ça cher Trevor, ce côté sécurisant, ce côté brut, ce côté enfantin et à la fois dur comme la pierre. Il avait une force physique et aussi mentale qu'elle respectait, un mental de sportif... elle trouvait ça vraiment sexy. Se dire que tout son être lui était offert pour une soirée et une nuit la rendait heureuse mais et demain matin? Le réveil n'allait-il pas être douloureux? Voir insupportable? Lorsqu'ils se sépareraient pour de bon... et puis après, qu'allait-il se passer? Ils allaient cesser de se voir? De s'aimer? De se parler et faire comme si rien ne s'était jamais passé?... Allaient-ils continuer de se voir en secret de temps en temps et faire croire à tout le monde qu'ils se détestaient? C'était une option...

Marissa ne voulait pas se décoller d'un millimètre, non, c'était des moments bien trop précieux pour être gâcher. Ce soir, elle serait 100% à lui, contre lui, pour lui et elle vivrait par lui ce soir. Il lui redonnait le souffle dont elle avait besoin, l'air dont elle manquait, la nourriture qu'elle rejetait chaque jour, le sommeil qui lui manquait, oui ce soir, Trevor Seyton lui redonnait une chance de retrouver un semblant de vie normale. Et jamais semblant n'aura mieux porté sa signification. Une mascarade. Un mensonge du coeur et de l'esprit pour une soirée, une nuit... C'en était pitoyable mais ô combien romantique...

Elle lui sourit alors, pour la première fois depuis longtemps et déposa de nouveau ses lèvres contre les siennes, beaucoup plus furtivement que tout à l'heure. Elle avala alors sa salive, séchant ses larmes au passage.

« J'ai faim... je n'ai pas mangé depuis longtemps. Il y a une baraque à frittes dans le parc près de l'Aquarium, ça te dit? Ce soir, on oublie la séparation... on oublie la soirée... on ne garde que nous, nos souvenirs à nous, on ne pense qu'à ce qu'on était, comme si on y était encore... on ne s'est pas vu depuis la soirée, on a des choses à se dire non? Qu'as-tu fais durant ce temps-là? Tu as eu ton diplôme je crois non? Je ne t'ai même pas félicité... »

En guise de récompense, elle l'embrassa tendrement, doucement, jouant délicatement et sensuellement avec ses lèvres, elle garda ses mains dans ses cheveux. Batman était toujours près d'eux, elle avait sa laisse attaché au poignet. Il serait le seul témoin de ce mensonge. Le mensonge d'un amour interdit, terminé. Le mensonge que deux êtres amoureux s'offrait pour une soirée, une nuit. Le mensonge de l'âme, de l'amour, du vrai. Celui qu'on sait être incroyable mais qui est aussi destructeur. Ils ne pouvaient pas rester ensemble, mais ils continueraient de s'aimer. Même séparés, même célibataire, même avec un autre. Elle l'aimerait toujours. Peut-être différemment, qui sait? Mais oublie t-on seulement son premier amour? Non... jamais. On s'en souvient toute sa vie...

► Et si elle refusait ? Et si elle le repoussait ? Le traitait de tous les noms, le giflait, partait en courant ? Il n’avait pas réfléchi. Pas une seconde, il s’était jeté à ses pieds, comme un vulgaire… un vulgaire quoi, au juste ? Qu’était-il ? Il n’était qu’un homme. Un homme qui venait de mettre son cœur à nu face à la femme qu’il aimait, sans savoir si elle l’accepterait. Si elle lui tendrait les bras pour le laisser s’y blottir. Tant pis. Au moins n’aurait-il pas de regrets. Parce qu’il avait suivi son cœur, et pas cette connasse qui lui servait de conscience. Ou plutôt, qui lui servait de conscience au mauvais moment ! Où était-elle, quand Eva l’embrassait devant tout le monde, hein ?! Elle était allée PISSER, cette chienne. Hum. Ne pas s’emporter, même si le cœur cogne dans la poitrine avec hargne.
Et le miracle se produisit.
Marissa ouvrit les bras. Se jetant à son cou, elle se serra. Si fort qu’il manqua étouffer. Son pouce et son index attrapèrent la peau de son propre bras, et il pinça. Aie. Il ne rêvait pas. Un quart de seconde plus tard, ses bras entouraient eux aussi Marissa. « Je t'aime tellement Trevor... » murmura-t-elle, la voix entrecoupée de larmes. Et elle se recula de lui. Il eut peur. Peur qu’elle s’éloigne, que cette étreinte soit la dernière… mais elle n’en fit rien.
Mais non. Comme dans un rêve, la jeune femme posa son front contre celui de Trevor. Comme quand ils étaient ensemble. Cette période… pas encore entièrement révolue. Cette période si merveilleuse qui, pour une soirée, se prolongeait. Toutes les pensées parasites le quittèrent quand elle lia ses lèvres aux siennes. Son cœur, rebelle, menaçait d’imploser tant il battait la chamade. Jamais le sport ne lui avait fait pareil effet. Jamais rien. Il ne pensa même pas que c’était un de leurs derniers baisers. La dernière fois qu’ils se voyaient. Profitaient de la présence de l’autre. Il ne préférait pas y songer une seconde, parce que c’était trop triste. Le Rho Kappa répondit à son baiser avec passion. Leurs langues s’emmêlèrent, vives, rapides, réactives.
Les doigts de Marissa qui se glissaient dans ses cheveux l’électrisaient. Ses mains à lui agrippèrent la taille fine de la Nu Zeta, et il l’attira un peu plus à lui. Assise par terre, lui à genoux entre ses jambes. Position inconfortable s’il en est… mais il n’en avait cure. Seule Marissa comptait. Pour une dernière soirée. Elle acceptait de la lui offrir. Elle était tellement… merveilleuse. C’était… impossible. Il ne savait pas ce qu’il avait fait pour mériter ça. Lui, l’ignoble Seyton. Fils de pute. Abandonné. Adopté. Longtemps amoureux incestueux. Alors, quoi ? Un Ange Gardien, là-haut, s’était-il emmêlé les pinceaux ?! Tant mieux pour lui. Il n’aurait pas pu rêver mieux. Enfin. Si. Que tout le monde les oublie. Tous, qu’ils les laissent vivre leur histoire. Qu’elle soit sa « petite gomme », lui le « petit crayon ». Elle effacerait tout. Pour tout recommencer. Plus d’erreurs. Plus d’Eva. Plus de mensonges. Mais c’était impossible. Cette soirée serait la dernière, et c’était déjà un immense cadeau. Un baume qui lui pansait le cœur. Qui recollait les morceaux un à un, pour mieux les briser le lendemain. Tant pis.
Leur baiser prit fin. Mais il savait que ce n’était pas le dernier. Parce qu’elle lui offrait sa soirée. Sa nuit… Il se releva, et l’aida à en faire de même. Une fois debout, Marissa se serra contre lui. Il répondit à son étreinte. Il n’avait plus envie de pleurer. Il emmagasinerait ses larmes pour le lendemain. Pour tous les jours d’après. Toutes les nuits. Là, il était juste heureux de la retrouver. Ses mains se glissèrent sous les cuisses de la petite brune, et il la souleva avec aisance. Elle n’était qu’une plume. Elle avait maigri. Il enroula les jambes de la jeune fille autour de sa taille, tandis que ses bras s’accrochaient à son cou. Il n’avait pas envie de la lâcher. Trevor plongea son regard dans celui de Marissa et l’interrogea, un sourire étrange sur le visage. Le sourire de celui qui sait que son bonheur ne durera pas. « On va où, mon amour ? » lui demanda-t-il alors. Pas question pour eux de retourner à l’école. Il voulait l’avoir pour lui seul. Juste elle et lui. Et peut-être le chien, parce qu’ils ne pouvaient pas le laisser là. Alors quoi ? Louer une chambre, qui deviendrait leur bulle à eux, l’espace d’une soirée. D’une nuit. Et le théâtre de leur séparation au matin.

Une sensation désagréable dans le corps entier, un jappement, une voix, une chaleur humaine, un regard plaintif, l'homme qu'elle aimait... Voilà comment résumer ce qu'il venait de se produire. Trevor était là, devant elle. Il était revenu. Il était revenu ! Son coeur battait trop fort, il sonnait dans l'ensemble de son corps, il résonnait dans ses oreilles, dans son estomac, dans son cerveau. Il n'y avait plus que son coeur, il n'existait plus rien d'autre mis à part leurs deux coeurs. Il venait de lui prendre les mains, de l'appeler « bébé » et surtout... d'oser dire tout haut ce qu'eux deux pensaient alors tout bas. La jeune femme n'en revenait pas qu'il soit là, qu'il lui dise tout ça. Etait-ce une hallucination? Est-ce qu'on son esprit torturé au plus haut point s'amusait à se jouer d'elle? Elle l'ignorait, mais c'était à la fois douloureux et au plus grandement excitant. Comme une pause. Oui, c'était ça, il avait appuyé sur la touche pause de leur rupture. Non, ils ne se sépareraient pas ce soir. Ils le feraient demain. Pour l'heure, il voulait qu'ils se disent adieux, qu'ils profitent de tout une dernière fois. Une seule et unique fois. Une seule soirée, une seule nuit. Quelques heures de répis dans cette douleur, dans cette coupure, cette séparation. Qui auraient pu les blâmer? Ils avaient TOUS eu ce qu'ils voulaient, qu'ils se séparent. Alors ce soir, ça serait eux les gagnants. Eux et personne d'autre. Oui, ce soir, c'était leur soirée.

La jeune femme pleurait toujours, elle n'en revenait pas de le voir là, à genoux devant elle, à lui demander une dernière soirée. A la supplier presque de passer ces quelques dernières heures à ses côtés... elle qui n'avait même pas eu le courage de le dire à voix haute, il l'avait fait pour elle. Marissa s'avança alors, tombant presque sur lui, elle passa ses bras autour de sa nuque et le serra au plus fort de sa force, nichant son visage dans son cou, elle le serrait fort. Elle voulait le sentir là, présent, bel et bien là. Oui, elle ne rêvait pas, il était là. Ce n'était pas un rêve, c'était vrai. C'était bien lui, l'homme qu'elle aimait. Oui...

« Je t'aime tellement Trevor... »

Murmura t-elle alors, dans un souffle de larme. Après quoi, elle se recula un peu, plaçant son visage devant celui de son amant. Elle ferma les yeux et colla son front au siens, durant quelques seconde, sentant tout son être le réclamer, sentant son corps se libérer face à lui, sentant son coeur avait enfin une dose de calmant contre cette douleur qui la rongeait depuis des semaines. Elle s'approcha alors un peu à nouveau, posant délicatement, doucement, ses lèvres contre celles de son petit ami. Ils s'embrassèrent alors. Un baiser doux et à la fois passionné. Il faisait partie du premier des derniers... c'en était atroce rien que d'y penser. Jouant avec les lèvres douces du garçon, Marissa fut ravie de sentir que Seyton ouvrait sa bouche, laissant alors sa langue jouer avec la sienne. Son corps s'enflamma d'une traite. C'était tellement bon, tellement excitant, tellement apaisant à la fois.

C'était comme avant, voir même un peu mieux... leur baiser avait un arrière gout de fin d'histoire oui, mais il avait aussi le gout de retrouvaille, le temps d'une soirée, d'un baiser, d'une nuit. Elle passa ses mains dans les cheveux de son petit ami, le gardant alors contre lui. Non, elle ne voulait pas qu'il parte, elle ne voulait pas ne pas passer cette soirée sans lui, c'était comme lui demander de se retenir de pleurer, se retenir de vivre, de se retenir de dormir. C'était un besoin vital, une envie plus qu'imposante à son esprit et à son corps.C'était plus fort qu'elle, elle DEVAIT être avec lui. Elle le voulait lui, en entier, rien que pour elle, pour toujours. Non.. plus pour toujours... alors pour ce soir, pour cette nuit, ils s'appartiendraient une dernière fois.

Après leur long et passionné baiser, Trevor l'aida à se relever, elle se colla alors contre lui, à nouveau, ne voulant plus le lâcher, sachant pertinemment qu'il s'agissait de leurs derniers instants en tant que couple. Une trève dans la victoire de leurs ennemis. Une trève le soir de Noel dans les tranchées. Une trève dans un coeur en feu. Pourquoi? Parce qu'ils s'aimaient et que juste pour ce soir, ils enfermeraient leurs raisons pour ne laisser que leurs coeurs parler. Parce que demain, la raison sera délivrée et leurs coeurs enfermés. Voilà pourquoi.

Marissa se sentait heureuse, soulagée, rassurée, apaisée. Oui, c'était bien lui, il était revenu, l'homme qu'elle aimait. Il se cachait derrière un masque, derrière Seyton. Mais Trevor, elle le connaissait que trop bien. Elle le connaissait par coeur. C'était la vérité et ce soir, il le lui avait enfin montré qu'elle avait raison. N'était-ce pas la plus belle preuve d'amour qu'il aurait pu lui faire? Lui offrir? La plus belle note de musique qui mettrait fin à leur chanson. Oui, c'était la plus belle chose qu'il pouvait lui offrir pour se faire pardonner, pour terminer cette histoire, leur histoire, en beauté et non en larmes.. même si demain... tout allait changer...

► Il la regarda s’éloigner. Pour de bon. Il ne la reverrait plus. Elle rejoint son clébard et lui passa la laisse autour du cou. Sans se retourner. Sans lui adresser un regard. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire, il le savait. Et pourtant, il avait l’impression que quelqu’un (l’auteur du mystérieux SMS, tiens) écrasait les fragments de son cœur brisé avec une joie mal dissimulée, tandis qu’elle s’éloignait sans même un regard en arrière pour lui. Pour eux. Pour leur histoire. Quand elle tourna au coin de la rue, le Rho Kappa fit un pas en avant. Puis deux. S’arrêta. Ne pas la rejoindre, ne pas la rejoindre, ne PAS la rejoindre… Pour elle. Résister. Ils souffriraient tous les deux. Mais au final, elle finirait par comprendre que c’était le mieux pour elle. Parce que lui, leur couple était ce qu’il lui était arrivé de mieux, jusqu’à présent. Debout, droit comme un « i » là où elle l’avait laissé, Trevor serrait les poings. La mâchoire. Le moindre muscle de son corps, pour en garder le contrôle. S’empêcher d’avancer. Toutes ces conneries vues en cours de philo… « Le cœur a ses raisons que la raison ignore », blablabla. Il commençait à les comprendre ! Marissa… la dernière fois qu’il la voyait, et ça se terminait… comme ça ? Non. Non, il ne voulait pas que ça se passe mal avec elle. Et, avant qu’il ne se rende vraiment compte de ce qu’il faisait, le brun se mit à courir avec l’énergie du désespoir pour seul moteur. Celle qui vous pousse en avant quand tout vous semble perdu. En deux temps, trois mouvements, il avait rejoint l’extrémité de la route. Il tourna, en courant comme un fou… et faillit se prendre les pieds dans Marissa. Ce fut le chien, ce stupide animal, qui les réunit une fois de plus : Trevor lui écrasa la queue, il jappa, ce qui attira son attention vers le sol et le fit ralentir… pour tomber nez à nez avec une Marissa défaite, pleurant toutes les larmes de son corps, assise par terre. Il se jeta quasiment à ses pieds et, essoufflé, lui reprit les mains, cherchant à croiser son regard. « Maris…sa… une soirée… Une seule… s… soirée » réussit-il à articuler. Le jeune homme prit ensuite le temps de reprendre un minimum sa respiration et s’expliqua plus calmement. « Je n’ai pas envie qu’on se quitte comme ça. Pas après tout ça, je… laisse-moi une dernière soirée, Marissa… bébé, s’il-te-plait… comme avant, juste toi et moi… Je ne veux pas te quitter, pas maintenant… » la supplia-t-il presque. Okay, c’était une très mauvaise idée. Mais elle lui manquait tellement…

Et ça recommençait déjà. Il ne se battait toujours pas pour elle. C'était en réalité la seule et unique chose qui ne changerait jamais ça. Marissa comprit, il ne voulait pas continuer. Alors voilà... malgré tout, tous ses efforts, c'était bel et bien finit. Ce moment était l'un des plus tristes qu'elle est eut à vivre. L'adolescente s'éloigna encore un peu plus de Trevor, quittant son étreinte, son corps fort et chaud. Il avait les larmes aux yeux, coulant sur ses joues. Elle était dans le même état. Elle s'était toujours dis « peu importe les épreuves... tant qu'on aime vraiment une personne... on peut tout surmonter... » était-elle à ce point naïve d'y croire autant? ou alors était-ce le fait que Seyton ne l'aimait pas vraiment? peut-être un peu des deux. Voilà tout... alors c'était finit. Il fallait à présent qu'ils repartent chacun de leurs côtés.

Marissa essuya ses larmes d'un geste vif de la main, comme si c'était une honte. Comme si elle avait honte de ses sentiments et de sa réaction en cet instant, après ce refus de Trevor. Elle continua de reculer légèrement puis, reniflant au passage, elle lui lança :

« Ca recommence déjà... »

Elle se tourna alors et commença à marcher dans la direction opposée à son ex petit ami. Voilà... plus jamais d'étreinte, de baisers, de moments de complicité, plus jamais « leur, nous » n'existeraient. Non, c'était terminé et ça, elle ne l'acceptait pas du tout. Qu'allait-elle faire là, tout de suite, maintenant? Elle n'en savait rien... elle était au plus mal, elle était triste, elle avait des idées noires qui lui traversaient l'esprit. L'oublier... elle ne le pourrait jamais. Voilà ce qu'elle se disait. Non, elle n'arriverait jamais à se remettre de cette rupture, c'était impossible... il s'agissait de Trevor... pourquoi avait-elle cédé à son attirance pour lui? Pourquoi être sortit avec lui si c'était pour vivre exactement la même chose que les autres?

Marissa arriva à hauteur de Batman, elle lui passa la laisse autant du cou puis le força à se relever. Il faisait chaud, elle ne se sentait pas vraiment bien... Non. Pas bien du tout. Son coeur battait trop vite, il faisait trop chaud et depuis sa rupture, on ne peut pas dire qu'elle mangeait énormément. Elle marchait sur le trottoir, sans se retourner, car elle savait très bien qu'elle le verrait partir de son côté, sans se retourner et que cette image allait lui faire bien trop de mal. Elle arriva à l'angle et à peine elle le contourna, elle ne se sentit pas bien. Caché de tous, elle prit appuie sur le mur, d'une main. Ses larmes reprirent de plus belle, bruyamment, elle se laissait aller à sa douleur. Se tournant alors, elle laissa son dos glisser le long du mur pour tomber à terre, assise, pleurant toujours à chaudes larmes. Elle avait tellement mal... non, ça ne pouvait pas être finit... elle n'en avait aucune envie... il lui manquait déjà terriblement, jamais elle n'y arriverait sans lui... Pleurant alors, Batman sentit qu'elle avait besoin d'un calin, s'approchant lentement, il commença à nicher son museau vers son visage, réclamant caresses et attentions. Lui apportant ce qu'elle n'aurait à présent plus de la part de Trevor... de l'amour.

► Elle s’accrocha à son tee-shirt, comme elle le faisait lorsqu’ils étaient toujours un couple. Leur étreinte lui faisait un bien fou, mais en même lui rappelait que plus jamais il ne pourrait faire ça, après aujourd’hui. Parce qu’ils ne pourraient pas rester ensemble. Il aurait fallu se cacher. Eva… ne l’aurait pas su, et par conséquent aurait continué à agir avec lui comme avec son petit animal de compagnie. Et le cercle vicieux recommencerait. De plus, Marissa ne pourrait pas mentir à son frère. Elle n’y arriverait pas, il la connaissait. Elle embrassa son cou, ce qui le fit frissonner et fermer les yeux. « Je t'ai déjà dit que tu ne dois pas te rabaisser... Si notre histoire doit s'achever, comme tu le souhaites, j'espère au moins que tu retiendras quelques trucs que je t'ai dits... Je sais qui tu es, tu n'es pas ce type méchant et arrogant que tu joues. Tu es un gars bien, ne l'oublie pas et n'en ai pas honte, ça t'apportera beaucoup plus que de faire le con, crois-moi... » murmura-t-elle au creux de son cou. Il secoua doucement la tête. Il n’était pas d’accord. Avec plein de choses. « Ce n’est pas ce que je veux…
- Je pense à toi tout le temps... Quand je suis à l'Aquarium ou au Zoo, je ne peux que penser à nous... je dors toujours avec ta Girafe... j'ai toujours ton maillot des Cannonballs. Je ne m'en sépare pas, je n'y arrive pas… si ça ne tenait qu'à moi nous...
- Mais ça ne tient pas qu’à nous…
- Tu me manques tellement Trevor... je... je... je t'aime toujours autant... tu es mon premier, c'est simplement ça... tu as été l'une des personnes les plus importantes de ma vie... je ne veux jamais t'oublier, je ne veux pas que tu partes... restes... » finit-elle par lui demander, presque suppliante. Il la serra encore un peu, sans répondre, et finit par la lâcher. Le jeune homme se sépara d’elle et plongea ses yeux mouillés par les larmes dans les siens. C’était la première fois qu’il pleurait devant elle. Peut-être même bien la première fois qu’il pleurait devant quelqu’un d’autre que Willow. Tant pis. Elle savait qu’il n’était pas indestructible. « Et ton frère ? Nos amis… ? Qu’est-ce que tu leur diras… on devra se cacher. Et puis, Eva n’abandonnera pas la partie comme ça, si elle apprend qu’on se remet ensemble. Elle sera infernale. Et si elle ne l’apprend pas… » conmmença-t-il, puis il soupira et détourna la tête. Il se frotta rapidement les yeux. « Ils ont fini par nous avoir. Tous. Et on aura du mal à aller contre ça, tu le sais, je le sais… » conclut-il alors, sa voix se brisant d’un un dernier murmure. Pourquoi se donnaient-ils de faux espoirs comme ça ? Étaient-ils fous ? Avaient-ils encore envie de souffrir, chacun dans leur coin ? Parce qu’il ne voyait pas comment ils auraient pu surmonter cet obstacle qui se dressait devant ce qu’il restait de leur couple.

Enfin, il l'avait fait. Il s'était presque jeté sur elle, la faisant se relever et la serrant enfin contre lui. Elle s'agrippa à lui, comme à son habitude, c'était son Trevor, son petit ami. Elle l'aimait, elle n'avait pas envie de se détâcher de lui, pas envie qu'il la laisse, pas envie qu'ils se séparent, ni ce soir, ni les autres jours. Encore moins ce soir, surtout pas ce soir... Elle se colla de toutes ses forces à lui, elle sentait ses muscles durs qui la serraient fort, elle sentait sa force, ce côté tellement rassurant qu'elle adorait... Elle l'entendit alors, pleurait-il? Elle n'en était pas sûre mais il semblerait bien que oui. L'adolescente l'écouta et sentit son coeur se fendre, se briser, éclater et crever dans un sanglot sans fin. Il l'aimait... alors pourquoi avait-il laissé cette garce tout gâché? Elle ne voulait pas le perdre, elle voulait encore l'aimer... encore et encore, mais que dirait les autres? Jude... Non, il n'accepterait jamais ça et même elle... est-ce qu'elle lui faisait encore confiance? Pourrait-elle continuer comme avant? Elle l'aimait tellement que oui, sûrement, mais elle vivrait avec la peur qu'il recommence ou alors qu'il joue double jeu... le faisait-il en cet instant? Elle ne le saura sans doute jamais.

Les mots qu'il prononçait lui firent tout autant de bien que de mal... Oui, c'était exactement ça. Ses mots étaient ceux qu'elle rêvait d'entendre, mais c'était tellement dur en réalité.. pourquoi devaient-ils se séparer? MAIS POURQUOI?!

Marissa nicha son nez dans le cou de son petit ami, oui, il l'était toujours. Elle l'aimait toujours alors oui, il était encore son petit ami. Elle se colla à lui, elle ne voulait pas se séparer de lui, physiquement et mentalement. Elle ne voulait pas qu'il parte de son côté, elle ne voulait pas rentrer seule ce soir, elle ne voulait pas ne pas passer la soirée sans lui. Non, c'était leur soirée, peut-être leur dernière? Elle n'en savait rien... Mais et s'ils s'aimaient toujours qu'est-ce qui les retenaient? Elle l'ignorait mais en même temps, elle savait que leur histoire ne pourrait pas reprendre comme avant, si jamais ils devaient se remettre ensemble, ils devraient sans doute se cacher, s'aimer en secret et Marissa doutait que Trevor veuille d'elle.

Elle doutait de lui, oui. Il l'avait trompé, il lui manquait forcément quelque chose avec elle.. il avait beau dire ce qu'il voulait, elle ne le croyait qu'à moitié... Il avait déjà sûrement tourné la page... il était un gars beau et populaire et puis elle... tout le contraire. Elle l'aimait tellement... elle ne voulait pas que ça se termine...

« Je t'ai déjà dis que tu ne dois pas te rabaisser... Si notre histoire doit s'achever, comme tu le souhaites, j'espère au moins que tu retiendras quelques trucs que je t'ai dis... Je sais qui tu es, tu n'es pas ce type méchant et arrogant que tu joues. Tu es un gars bien, ne l'oublie pas et n'en ai pas honte, ça t'apportera beaucoup plus que de faire le con, crois-moi... »

Elle marqua une pause, déposant ses lèvres sur la peau du cou de Trevor, laissant un léger et doux baiser, elle continua alors :

« Je pense à toi tout le temps... Quand je suis à l'Aquarium ou au Zoo, je ne peux que penser à nous... je dors toujours avec ta Girafe... j'ai toujours ton maillot des Cannonballs. Je ne m'en sépare pas, je n'y arrive pas.. si ça ne tenait qu'à moi nous... »

Elle s'arrêtait alors. Elle voulait qu'il l'embrasse, comme avant, comme si rien n'avait changé... Pourquoi arrêtaient-ils leur histoire s'ils s'aimaient? Elle l'ignorait, elle aimerait qu'il le lui dise...

« Tu me manques tellement Trevor... je... je... je t'aime toujours autant... tu es mon premier, c'est simplement ça... tu as été l'une des personnes les plus importantes de ma vie... je ne veux jamais t'oublier, je ne veux pas que tu partes... restes... »

► Elle n’avait pas envie… pas envie qu’ils se quittent ? Le cœur du jeune homme loupa un battement. Il fit un pas en avant, tandis que Marissa fondait en larmes. Il n’osait pas approcher plus. Il se sentait comme indésirable, mais avait tellement envie de la consoler. Tellement, tellement envie. Il se mordit la lèvre tellement fort qu’une goutte de sang en perla. La voir pleurer lui était complètement insupportable. Elle avait déjà tellement du souffrir par sa faute, et il continuait, encore et encore. « J'ai la rage contre tout ça Trevor... je n'arrive pas à comprendre pourquoi... qu'est-ce que j'ai fait ?... dis-moi, je n'étais pas assez bien ?... Je n'ai pas envie que ça s'arrête, je n'ai pas envie qu'on ne soit plus que des ex. Je n'ai pas envie de te voir avec une autre fille, ça me ferait trop de mal... Je n'étais pas préparé à tout ça, je ne sais même pas ce qu'il faut que je fasse... j'ai pas envie de t'oublier, j'ai pas envie d'oublier tout ça... tous ces moments... on était si bien pourquoi a-t-il fallu que... », et sa voix mourut, ses mots se fanèrent sur ses lèvres. Il fit un nouveau pas vers elle, prêt à tendre la main. « Bien sûr que non tu… c’est moi qui n’étais pas assez bien pour une fille comme toi, je…
- Trevor je... je suis toujours amoureuse de toi... Oui, je suis minable de ramper comme ça devant toi, moi qui pensais te gifler, t'insulter, te rendre la vie impossible... j'en suis incapable... Je tiens trop à toi... tu me manques... je ne veux pas que tout s'arrête... » continua-t-elle en pleurant. Et tous les barrages se rompirent. Trevor lui attrapa les mains et la releva, rapidement, comme si sa vie en dépendait. Ses bras enlacèrent alors ses épaules, et il la serra contre lui avec la force du désespoir. Le jeune homme enfuit son visage dans les cheveux de Marissa. Son odeur provoqua en lui une rafale, une vague immense de chagrin. Il ne fut pas surpris de sentir des larmes rouler le long de ses joues. Lui, Trevor Seyton, co-Capitaine de l’équipe de foot, populaire, sportif et musclé comme pas deux, lui… il pleurait. Il n’était qu’un homme. « Je t’aime… » murmura-t-il. Il la serra un peu plus fort et respira un grand coup, prenant une bouffée ‘d’elle’ en pleine figure, en plein cœur. « Je t’aime, Marissa, je suis désolé. Je suis tellement désolé de n’avoir pas cherché à te parler. D’avoir embrassé Eva. D’avoir été si minable alors que toi, tu… tu es tellement géniale, et j’avais cette chance, tu m’aimes aussi, et j’ai tout gâché » fit-il de manière saccadée, en essayant de cacher tant bien que mal qu’il pleurait. « Si tu savais comme je me sens minable de t’avoir imposé un idiot comme moi… Je te mérite pas… » continua-t-il. Ses nerfs lâchaient. « Tu me manques tellement… sans toi, j’ai l’impression d’être… un puzzle… auquel il manquerait des pièces »

It's too late apologize.

La dernière phrase de Trevor lui fit perdre un battement de coeur, son pouls commença alors à s'accélérer. Pourquoi ça? Pourquoi était-elle angoissée et atrocement triste à l'annonce de cette phrase? Hein? Alors qu'il s'était levé et qu'il attendait sa réponse, elle se mit à pleurer, lâchant alors prise. Ses coudes sur ses genoux, son visage dans ses mains mises à plat, ses larmes étaient bruyantes et atrocement douloureuses. Non. Elle ne voulait pas que tout ça soit finit. Elle ne voulait pas être son ex petite amie. Elle ne voulait pas que leur histoire se termine et elle aurait tout donné pour ça. C'était tellement douloureux de se dire que plus jamais ils ne vivraient ce qu'ils avaient toujours vécu ensemble, plus de calins, de bisous, de rires, de fou-rires, de moments juste ou elle et lui comprenaient ce qu'il se passait... Elle en avait le coeur en miette, elle aurait voulu tout faire exploser autour d'eux, tout casser, hurler jusqu'à ce que ses cordes vocales lâchent prise. Non, il n'avait pas le droit de l'abandonner, de la laisser comme ça.. Elle l'aimait, elle était toujours amoureuse de lui et c'était tout le problème. Il lui interdisait de l'aimer, suite à son comportement à la soirée, alors qu'elle était prête à l'aimer encore longtemps... Etre obligé de se refuser à quelqu'un qu'on aime pour on ne sait quelle raison... c'était abominablement atroce.

« Je n'ai pas envie... » Murmura t-elle alors.

Pourquoi ne la prenait-il pas dans ses bras putain?!

« J'ai la rage contre tout ça Trevor... je n'arrive pas à comprendre pourquoi... qu'est-ce que j'ai fais?... dis moi, je n'étais pas assez bien?... Je n'ai pas envie que ça s'arrête, je n'ai pas envie qu'on ne soit plus que des ex. Je n'ai pas envie de te voir avec une autre fille, ça me ferait trop de mal... Je n'étais pas préparé à tout ça, je ne sais même pas ce qu'il faut que je fasse... j'ai pas envie de t'oublier, j'ai pas envie d'oublier tout ça... tous ces moments... on était si bien pourquoi a t-il fallu que... »

Sa voix n'était qu'un murmure ou la tristesse régnait en maître. Elle avait mal, son coeur pleurait au travers de sa voix, dénonçant chacun de ses symptômes. Elle ne voulait pas qu'il arrête de l'aimer, elle ne voulait pas cesser de l'aimer non plus. Ils étaient tellement bien ensemble... alors pourquoi?...

« Trevor je... je suis toujours amoureuse de toi... Oui, je suis minable de ramper comme ça devant toi, moi qui pensais te gifler, t'insulter, te rendre la vie impossible... j'en suis incapable... Je tiens trop à toi... tu me manques... je ne veux pas que tout s'arrête... »

Elle pleurait toujours, laissant son coeur pleurer pour elle. C'était misérable, c'était pitoyable, c'était minable et ô combien honteux... mais n'était-ce pas ça... l'Amour?...

► Marissa alla s’asseoir sur un banc et commença à regarder dans son téléphone. Trevor vint la rejoindre. Il se sentait bizarre. Il attendit, jusqu’à ce que Marissa trouve quelqu’un… mais à la lecture du numéro entier, il s’avéra que ce n’était pas cette personne. Déçu, Tre’ fouillait encore le sol de sa chaussure, les yeux fixés dessus. Il réfléchissait. Il avait envie qu’elle le pardonne. Il avait très envie de lui prouver qu’ils avaient tort. Tous. Mais il savait, au fond de lui, que rien ne serait plus jamais pareil, même s’ils se remettaient ensemble. Trop de choses les séparaient. Triste constat. Soudain, la voix de son ex le tira de sa rêverie. « La Voix... elle nous connait, elle connait toute notre histoire, qui pourrait être plus au courant qu'elle ? Elle était à la soirée, elle a tout vu et elle a envoyé ce sms, j'en suis sûre... C'est quelqu'un qui nous connait mais que nous ne connaissons pas, à ton avis qui ça peut être d'autre ?
- Je n’sais pas… C’est possible, oui…
- Depuis le début de notre histoire elle essaie de nous briser... et elle a réussi... enfin... pas vraiment toute seule.
- Oh, ça va… » murmura-t-il, blessé de constater à quel point Marissa lui en voulait. « N’empêche, si je mets la main sur cette fille… ou ce mec, en fait… elle ne perd rien pour attendre. Elle payera » cracha-t-il, furieux. « Et moi, je paye déjà… » ajouta-t-il plus bas, avant de soupirer. La Nu Zeta était ce qu'il lui était arrivé de mieux, dans sa vie. Et il la perdait. Il avait mal, très mal. Ils restèrent là, assis sur ce banc, en silence, durant un long moment. Tre’ ne savait pas exactement combien de temps. Savoir Marissa assise à côté de lui le rendait dingue. Complètement en rage. Contre lui-même. Il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras. De la serrer contre son cœur, comme avant. De lui murmurer des mots tendres au creux de l’oreille. De l’appeler mon bébé des îles, de la faire sourire… Mais tout ça, c’était avant. Avant qu’il ne gâche tout. Avec l’aide d’Eva… Eva, cette… garce. Il ne voyait pas d’autre mot. Elle savait qu’il avait une copine. Et lui, comme un idiot… elle l’obsédait tellement, c’était atroce. Et même s’il l’avait voulu, il savait qu’il n’aurait pas pu se défaire de son emprise. C’était plus fort que tout ce qu’il avait jamais connu. Pas de l’amour, non. Une attirance. Une… emprise. Réelle, physique et morale. Elle représentait un peu tout et rien à ses yeux. Mais comment aurait-il pu expliquer ça à Marissa ? Non, il n’aurait pas su, simplement. C’était ridicule. Finalement, après un moment qui lui sembla durer une éternité, il se leva et lança un regard à Marissa pour l’inviter à faire de même. « Je suppose que c’est ici qu’on se quitte… » murmura-t-il en plongeant ses yeux tristes dans ceux de la jeune femme. Une dernière fois, la prendre dans ses bras… Est-ce qu’il oserait seulement ?

« Bébé... »

Quand elle comprit qu'il allait le dire, avant qu'il ne s'arrête pour prononcer son prénom, l'adolescente sentit son coeur s'envoler quelque peu. Ca faisait du bien de l'entendre... oui, c'était ça. C'était à la fois extrêmement douloureux de se dire que non, tout ça était à présent finit, mais en même temps, c'était quelque chose à eux, entre eux. Quelque chose que jamais personne d'autre ne pourra lui dire ou le lui enlever. C'était une partie de Seyton, un souvenir. Oui, c'était ça.

Marissa l'écouta et durant ce temps, elle comprit. Oui, il était sincèrement vraiment con. C'était à la fois décevant de se dire que la conclusion de l'histoire était ce simple postulat, mais en même temps, c'était aussi très perturbant de se dire que c'était la seule raison pour laquelle elle ne pourrait plus jamais l'appeler pour le voir, pour qu'il la prenne contre lui, qu'ils s'embrassent et qu'ils se disent qu'ils s'aimaient. C'était comme la fin d'un livre, la fin d'une histoire, la fin d'une époque. Elle y était bien, tout allait très bien mais au final ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin?

Marissa était perturbée par tout ça, fatiguée mais aussi très triste. Les phrases qu'il avait prononcé résonnaient comme un adieux, comme à la dernière page d'un livre qu'elle adorait plus que tout. C'était en réalité bouleversant. Marissa finit alors par s'asseoir sur un banc devant une vitrine, passant sa main sur son crane chevelu, elle respirait de façon étrange. Son coeur battait la chamade, elle aurait tellement envie qu'il la prenne contre lui, comme une dernière fois... mais il fallait se faire à l'idée que Seyton était un lâche.

Il lui demanda alors si le numéro d'un de ses amis finissait par le même numéro que celui qui lui avait envoyé le fameux sms. Celui qui avait clôturé leur histoire d'un coup ferme et sec. Elle sortit alors son natel de son petit sac et fit le tour de son répertoire, non, il n'y avait personne, ah si ! Elle lui lu alors le numéro en entier, mais ça ne correspondait pas. Tant pis. Alors qui était cette personne? Cette fouteuse de merde? C'était bien entendu quelqu'un qui les connaissait très bien, qui était aussi à la soirée et qui ne faisait pas partie de leurs amis respectifs. Soudain, Marissa tilta. Elle leva alors les yeux vers son petit... ex-petit ami. Et prononça :

« La Voix... elle nous connait, elle connait toute notre histoire, qui pourrait être plus au courant qu'elle? Elle était à la soirée, elle a tout vu et elle a envoyé ce sms, j'en suis sûre... C'est quelqu'un qui nous connait mais que nous ne connaissons pas, à ton avis qui ça peut être d'autre?

Depuis le début de notre histoire elle essaie de nous briser... et elle a réussit... enfin.. pas vraiment toute seule. »

Une once de repproche? Oui, totalement et personnellement, elle en avait vraiment le droit. L'adolescente resta alors là, assise, les bras sur ses genoux, elle regardait les passants, Batman, la rue, la vie qui continuait alors que quelque chose se finirait pour toujours ici... sa gorge se noua. Il n'y avait rien de plus à dire... maintenant il fallait tourner la page, mais elle l'aimait toujours et ça... c'est ce qui allait être le plus dur dans toute cette histoire, elle l'aimait, elle ne s'attendait pas à tout ce qui s'était produit. Elle n'y était pas préparé...

► Le regard de la jeune femme changea quand il lui parla du fameux SMS. Au début, Trevor se demanda pourquoi, mais elle répondit bien vite à sa question. « Je ne t’ai jamais rien envoyé Trevor, je suis partie, je n’étais même pas chez moi, j’étais avec Dennis et le sms ne vient pas non plus de lui, je l’aurai vu faire…
- Mais alors qui… » fit-il, pensif et énervé à la fois. Si ce n’était pas elle, serait-il possible que ça soit… Jude ? Ou un ami à lui ? Emeric ? Il détestait Marissa depuis le début. Mais non, ce n’était pas possible, il avait son numéro ! « J’aurai aimé ! Que tu arrêtes l’avion, que tu campes dans l’aéroport pour me voir avant mon départ, pour me dire tout ça, que tu m’aimes… C’est trop demander qu’un peu de respect ? Un peu de couille ? Parce que oui Trevor, j’ai peut-être fuis à la soirée, mais tu n’as pas été plus digne que ça par la suite, tu étais en tort et tu n’as rien fait… Je ne représentais rien pour toi… voilà ce que tout ça me donne comme impression… alors me dire que tu es désolé, tu vois, je trouve ça un peu trop facile…. Qu’aurais-tu fait si j’avais embrassé un garçon sous tes yeux à la soirée hein ? » fit-elle, toujours en colère. Il aurait cassé la gueule du mec, évidemment. Le brun détourna les yeux, tandis qu’elle poursuivait très justement. « Tu lui aurais probablement sauté dessus, tu nous aurais à lui et à moi, cassé la gueule, alors tes excuses… je sais même pas si j’y crois en fait… et puis franchement, tu me prends vraiment pour une conne parce que ça m’étonnerait qu’il n’y est eu que des baisers échangés avec cette Eva. Tu t’es bien fichu de moi quand même. » finit-elle par lui reprocher. Il retourna la tête vers elle, tandis que Marissa se détournait. Il resta un instant silencieux. A vrai dire, il ne savait pas quoi dire, à part qu’il était désolé. Mais pour Mari’, cela ne semblait pas suffire. Le sportif se passa une main dans les cheveux, las. « Je ne sais pas quoi te dire, béb… Marissa » se rattrapa-t-il de justesse. « Si ce n’est que je suis désolé de ne pas l’avoir fait. Je suis désolé d’être un imbécile. Je… J’ai lu un jour dans un livre que… que ce n’est pas parce que les gens sont nombreux à avoir tort qu’ils avaient raison. Je croyais qu’ils avaient tous tort, qu’on serait plus fort que ça. Mais j’ai merdé, comme toujours, je… Je me suis laissé faire par Eva, parce qu’entre nous, c’est… c’n’est pas comme avec toi, je n’l’aime pas, je… alors que toi… » finit-il dans un murmure. Le jeune homme n'avait pas terminé sa phrase, mais elle était claire : elle, il l'aimait. Il détourna à nouveau les yeux. La pointe de sa basket grattait le sol. Le footballeur sentait sa gorge se nouer. Comme s’il avait envie de pleurer. Mais les hommes ne pleurent pas, c’est bien connu. Après que Marissa eut réagi, il sortit son portable de son sac. Avant, il y avait une photo d’eux en fond d’écran. Il l’avait remplacée par l’image d’un mur de brique. Froid et austère, qui n’éveillait rien d’autre chez lui que l’envie de se battre. Il fouilla dans ses SMS sauvegardés et retrouva celui de la pseudo Marissa. « Est-ce que le numéro d’un te des amis se termine par 255… ? » questionna-t-il alors, à tout hasard, en relevant les yeux vers son ex.