[FINI] Là où tout a commencé, là ou tout finira. Trevor & Marissa

► Après un long baiser passionné échangé entre les adolescents, la jeune fille se pencha vers l’oreille de son petit ami, qui ferma les yeux quand elle commença à murmurer : « J'aurai aimé le faire avec toi Trevor... Mais je ne pourrai pas le faire si l'on doit tout arrêter demain... Ce n'est pas ce que je veux...
- Je sais bébé, c’est pas ce que je veux non plus » la rassura-t-il en lui caressant les cheveux. Marissa lui embrassa la joue tendrement et s’allongea dans le lit. Tre’ l’observa de longues secondes, avant d’en faire autant. Droit comme un « i », ses yeux grands ouverts fixaient le plafond. Il sentit le lit bouger quand sa petite amie regarda son téléphone, mais lui ne bougea pas.
Au bout de longues minutes de silence, Trevor tourna la tête vers Marissa et plongea ses yeux dans les siens. Il lui sourit, et une fossette se creusa dans sa joue gauche. D’un geste, il récupéra la télécommande et éteint la télévision. De toute façon, ils ne la regardaient pas. La chambre se retrouva plongée dans une pénombre tamisée, la seule lueur venant de la lampe de chevet qui déployait une douce lumière dans la pièce.

Le jeune homme se rapprocha de Marissa et passa un bras sous l’oreiller de la jeune femme. Il enlaça ses jambes aux siennes et posa sa main libre sur le ventre de sa petite amie, par-dessous le tee-shirt, afin de sentir sa peau douce sous sa paume. Soupirant d’aise, il ferma les yeux et laissa sa respiration se calmer lentement. « Je ne t’oublierai jamais, Marissa » souffla-t-il dans un filet de voix, avant de finalement sombrer dans le sommeil, épuisé par les derniers événements.
Au matin, ils se sépareraient, mais Tre’ ne dormit jamais aussi bien que cette – courte – nuit-là. La première avec Marissa… et en théorie la dernière.

°o_ To be continued _o°

La jeune femme sourit quand Trevor l'appela Bébé des Îles... C'était leur petit truc à eux et ça faisait incroyablement longtemps qu'ils ne s'étaient pas appelé par ces surnoms ridicules. Marissa l'écouta patiemment et fût assez rassurée par les paroles du brun. Qu'est-ce que ça valait au fond? Pas grand chose, mais quand même... C'était Trevor, elle en était amoureuse, voilà tout.
Marissa répondit au regard insistant du jeune footballeur et colla son front au sien, avant de venir poser sa main sur sa joue chaude. Après quelques secondes, elle approcha davantage ses lèvres près des siennes et l'embrassa tendrement. Jouant tout d'abord avec sa lèvre, ils s'embrassèrent alors passionément. L'un de leur dernier baiser... Elle se rapprocha alors de lui, tout en continuant de l'embrasser puis vint lui murmurer :

« J'aurai aimé le faire avec toi Trevor... Mais je ne pourrai pas le faire si l'on doit tout arrêter demain... Ce n'est pas ce que je veux... »

Elle déposa alors un tendre baiser sur la joue de son petit ami puis, se roula sur le lit afin de se retrouver couchée. Loin de lui, elle espérait qu'il n'est plus envie d'elle, ou alors, moins. Elle se glissa sous les draps et attendit qu'il en fasse de même. Arpentant ses affaires posées sur la table de chevet, elle attrapa son téléphone et consulta ses sms. Avait-elle un texto , un appel? Non. Devait-elle prévenir Jude, qu'elle ne dormirait pas à la confrérie ce soir? Allait-il s'inquiéter? Non... il était pas vraiment très présent en ce moment et elle dormait souvent toute seule dans la chambre, alors cette nuit, non, il ne serait sans doute pas là pour s'apercevoir que sa petite soeur avait découchée et en plus de ça : pour aller avec son ex. Marissa sourit tristement et posa son téléphone à plat avant de s'allonger dans le lit, observant Trevor. Il était incroyablement sexy....

► Marissa se redressa et s’installa sur ses genoux, le regard fuyant, tout en lui répondant qu’elle ne jouait pas. Il ne savait plus quoi penser. Vraiment plus… surtout qu’il venait de lui dire de garder ses mains chez elle. Peut-être ne le prenait-elle pas au sérieux du tout ? Si ça se trouve, elle pensait qu’il plaisantait, et qu’il saurait se contenir. Oui, il le pouvait… mais jusqu’à un certain point. Parce que bien entendu, il la trouvait désirable. Perdue dans son tee-shirt trop grand qui laissait deviner ses formes, ses jambes satinées dépassant du tissu fin, le fait de savoir qu’elle ne portait qu’une culotte,… Tout cela rendait les choses beaucoup moins faciles. Il n’était qu’un homme, et il le lui avait déjà dit. « Je ne suis pas une allumeuse, c'est vexant ce que tu me dis. Je ne joue pas avec toi...
- Mais non… je ne le disais pas dans ce sens-là, Mari…
- J'ai envie que... qu'on se rapproche... j'ai envie d'être dans tes bras, qu'on profite de... notre soirée, notre dernière soirée... mais à chaque fois... j'ai la sensation que tu me repousses. Que tu ne veux plus de moi... j'ai la sensation que... voilà. Pour toi, tout est déjà parti, oublié, loin » finit-elle par dire, en relevant les yeux vers lui, timidement. Le brun soupira et se rapprocha d’elle, pour l’enlacer de ses bras. « Je n’arriverai pas à t’oublier en claquant des doigts, bébé… mon bébé des îles, ajouta-t-il en souriant tristement. Mais c’est vrai, je… je t’ai repoussée à l’instant. Mais ce n’est pas parce que je commence à t’oublier, au contraire. C’est parce que j’ai peur de… de toi, au fond. J’ai peur de l’effet que tu me fais, peur d’aller trop loin. Je n’ai pas envie que tu regrettes ta première fois. Ça serait mentir que de dire que je n’ai pas envie de toi… mais j’ai encore plus envie que tu gardes ça pour une relation qui marchera mieux que la nôtre » tenta-t-il d’expliquer en étant honnête.
Doucement, il glissa sa main sur la joue de Marissa et la caressa du bout du pouce, en plongeant ses yeux dans les siens. « Je ne t’ai jamais tant désirée qu’à cet instant… » souffla-t-il en plongeant ses yeux bleus-verts-gris dans les siens. C’était criant de sincérité… et ça faisait mal. Mal d’avouer qu’au petit matin, tout cela serait terminé.

Marissa se sentit tout de suite mal. Son visage devint rouge et ses yeux fuyants. Il croyait qu'elle jouait avec lui? Qu'elle l'allumait? Non... elle voulait juste être tendre avec lui, partager un dernier moment en tant que « couple ». Car c'était la vérité, c'était leur dernier moment ensemble... Et puis... Trevor était magnifique. Elle ressentait de l'envie, de l'excitation aussi. Mais il allait partir demain matin... est-ce que c'était ce qu'elle voulait? Non... Elle voulait le garder...

« Je ne joue pas... je... »

Comment lui expliquer ce qu'elle ressentait réellement? Elle fit une moue d'enfant, avant de s'asseoir sur le lit, les genoux repliés devant elle. Elle n'osait pas regarder Trevor, cherchant à lui expliquer sa façon de voir les choses. Elle voulait le faire avec lui, mais une partie d'elle lui disait que non. Ce n'était absolument pas une bonne idée. Qu'elle le regretterait. Que c'était trop tard. Que c'était terminé entre eux. Seulement cette nuit était au fond, comme un mirage. Un mirage qui lui broyait la vérité, la nouant à un mensonge rassurant.

« Je ne suis pas une allumeuse, c'est vexant ce que tu me dis. Je ne joue pas avec toi... »

-c'est plutôt le contraire !- pensa t-elle alors.

« J'ai envie que... qu'on se rapproche... j'ai envie d'être dans tes bras, qu'on profite de... notre soirée, notre dernière soirée... mais à chaque fois... j'ai la sensation que tu me repousses. Que tu ne veux plus de moi... j'ai la sensation que... voilà. Pour toi, tout est déjà partit, oublié, loin. »

Elle leva alors ses yeux timidement vers les siens. Voulant y trouver quelque chose qu'elle allait à présent perdre pour toujours...

► Évidemment, la première chaine sur laquelle Tre’ tomba en allumant la télévision diffusait un porno. Les précédents occupants de la chambre avaient capté la bonne fréquence, pour passer du bon temps. Sauf que Mari’ et lui n’étaient pas vraiment là pour ça. Les adolescents se regardèrent et éclatèrent de rire, à cause de la coïncidence. Dans le cas du brun, il s’agissait d’un rire nerveux, mais passons. Le footballeur se hâta de zapper, et chercha vaguement un programme moins tendancieux. Son choix se porta sur une chaine à documentaires. Avec ça, il ne risquait pas grand-chose.

Pendant ce temps, la jeune écolo l’avait rejoint sous les draps. Elle avait enroulé sa jambe autour des siennes, posé sa joue sur son épaule et sa main sur son torse. Ses propres paroles lui revinrent en mémoire… « Chacun garde ses mains chez soi… ». Bon, apparemment, la Nu Zeta ne l’entendait pas de cette oreille. Avec douceur, les doigts de Marissa se mirent à caresser la peau nue de Tre’, qui sentit un frisson lui parcourir l’échine. « Ça ne va pas te perturber ça au moins ? Parce que bon... si le film t'a donné des idées et qu'il faut que je fasse pareil, ça ne sera pas du tout la même chose je te préviens ! » fit-elle, un sourire dans la voix. Il était sûr qu’elle souriait, là, tout de suite. Et comme pour le lui confirmer, Marissa laissa échapper un petit rire. Lui se contenta de lui répondre, la gorge un peu nouée. « N… non », pas très convaincant. Ni convaincu, d’ailleurs.
Particulièrement quand son ex vint se frotter avec un peu plus de volupté tout contre lui. Bon, ça suffit. C’en était trop, là. Elle allait lui refaire croire que… et le stopper à nouveau en plein élan. Il le sentait venir à des kilomètres, ce pourquoi il préféra calmer le jeu avant que ça ne dégénère. Tout en se redressant sur un coude pour se dégager un peu d’elle et pouvoir l’observer, les yeux dans les yeux, le brun se racla la gorge. Ce n’était pas facile à dire, et son début d’érection ne l’aidait absolument pas à se concentrer. « Marissa… bébé… à quoi tu joues ? » demanda-t-il alors. Sa voix ne comportait aucune trace de colère ou de reproches… seulement de l’incompréhension face à l’attitude de la fille dont il était amoureux.

Marissa sourit lorsqu'il s'était assis près d'elle, relevant son menton pour venir l'embrasser doucement en souriant. Il se décrocha d'elle bien trop vite à son goût et alla s'allonger sous les draps. Marissa sourit, sentant néanmoins la peur du lendemain l'envahir. Pouvaient-ils passer une nuit blanche? A se parler de tout, à faire comme avant? Puis ensuite... le matin arriverait et tout serait dès lors, terminé.
L'adolescente ne tarda pas à venir s'installer près de son petit ami. Il venait d'ailleurs, d'allumer la télé. La première chaîne qui apparût, fut celle tiré d'un film porno sur le câble. Alerté par les cris et les gémissements, l'adolescente, alors à quatre pattes, tourna la tête pour voir de quoi il s'agissait. Tournant ensuite le visage vers Trevor, ils se mirent à rire en coeur. Elle grimpa, toujours dans la même position, jusqu'aux côtés de Trevor et s'allongea près de lui, alors qu'il zappait. Elle posa sa tête sur son épaule, montant sa jambes à ses hanches et laissant l'une de ses jambes entre celles de son petit ami. Sa main venait lui caresser la peau du ventre et elle ne tarda pas à demander, le sourire aux lèvres:

« Ca ne va pas te perturber ça au moins? Parce que bon.. si le film t'a donné des idées et qu'il faut que je fasse pareil, ça ne sera pas du tout la même chose je te préviens ! »

Elle se mit alors à rire puis commença à regarder la télé, sans réellement y prêter attention. C'était leur première et dernière nuit ensemble. Pourtant, tout semblait ni naturel, si normal.. C'en était déroutant. Pourquoi vivre ça, si c'est pour qu'au matin, tout soit finit? La jeune femme frotta sa tête sur la peau de Seyton (comme un petit chat ♥) et déposa un tendre baiser sur sa peau. Elle sentit son odeur, sa chaleur, son souffle, ses battements de coeur.
Elle ressenti l'envie. L'envie d'aller plus loin... mais elle avait tellement peur d'en être incapable, qu'elle ne ferait rien. Elle ne voulait pas le freiner à nouveau, dans le cas où elle ne se sentirait pas prête...

► Marissa l’observa de longues secondes, sans pour autant lui répondre. Il crut qu’elle ne le ferait pas quand elle se décida, hésitante. « Heuh… Bah je pensais que… Enfin je ne sais pas mais... je pensais que... pour notre dernière nuit tu aurais voulu... enfin... je ne sais pas quoi, mais c'est notre dernière nuit... ». Tre’ ne répondit pas immédiatement. Bien sûr, qu’il voulait. C’était étrange cette façon qu’elle avait de dire dernière nuit, car à ses yeux à lui, il s’agissait finalement de leur première nuit tous les deux.
Finalement, la jeune femme l’entraina à l’intérieur de la chambre, et ils refermèrent la porte fenêtre derrière eux. Elle s’installa sur le lit, lui se posa sur le divan un peu miteux, face à la jeune femme, mais à une distance raisonnable tout de même. « Enfin... j'te dis ça, mais tu préfères sûrement dormir seul afin que ce qui aurait pu se passer n'arrive pas » reprit-elle, comme le silence devenait gênant. « Non, pas vraiment… c’est juste que… ahem, si tu recommences à te frotter à moi, j’aurai du mal à te résister, avoua-t-il. J’essaye d’être un type bien, tu sais… mais il ne faut pas trop me tenter non plus. Je ne suis malheureusement qu’un homme » fit-il, avant de hausser les épaules. Un pauvre sourire étira ses lèvres. Tre’ se releva ensuite et vint s’asseoir à côté de Marissa, sur le lit. Doucement, il posa ses doigts sur le menton de la petite brune, et lui releva le visage. « Chacun garde ses mains chez soi, et on va se coucher ? » lui demanda-t-il, avant de sourire gentiment.
Et, parce qu’il savait qu’elle en avait tout autant envie que lui, il n’attendit pas sa réponse et se releva, pour faire le tour du lit et se glisser sous les draps. Le brun souleva le coussin, le tapota et, enfin redressé, tapota la place à côté de lui, invitant Marissa à le rejoindre. Il jeta ensuite un œil autour de lui et repéra la télécommande de la télévision sur la table de chevet. « Tu veux qu’on cherche un truc à regarder avant de dormir ? » proposa-t-il ensuite, perplexe. Il était fatigué, certes… mais il n’avait pas envie de dormir tout de suite, parce que cela signifierait que le matin serait rapidement là… trop rapidement !

Il eu l'air de comprendre ce qu'elle ressentait. Peut-être faisait-elle fausse route, mais non, il avait l'air de comprendre. La jeune femme se laissa alors tomber doucement contre lui, restant de longues minutes ainsi. Profitant de ce début de nuit, de ce vent frais, de la présence de son bien-aimé. Mais rapidement, elle commença à sentir le vent beaucoup plus désagréable et de plus, Trevor commença un peu à bouger. Marissa le suivit des yeux puis fit de même. Alors qu'elle remettait bien le tee-shirt du garçon, il lui demanda ce qu'elle voulait, pour cette nuit. L'adolescente se sentit un peu prit de cours. Cette question avait un arrière goût de reproche. Comment la voyait-il? La prenait-il pour une chauffeuse qui ne va même pas jusqu'au bout? La prenait-il pour une sainte-nitouche un peu trop réservée? Comment la voyait-il à présent? Toutes ces questions passèrent dans la tête de l'adolescente, avant qu'enfin, ne vienne la réponse :

« Heu.. bah je pensais que... » Commença t-elle déçue avant de continuer rapidement « Enfin je ne sais pas mais... je pensais que... pour notre dernière nuit tu aurai voulu... enfin... je ne sais pas quoi, mais c'est notre dernière nuit... » Tenta t-elle de s'expliquer.

Elle se confronta au regard de son petit ami, lui faisant signe de la suivre à l'intérieur de la chambre. S'asseyant sur le lit, prenant un coussin pour le placer entre ses jambes, elle en fit glisser une sous ses fesses, avant de reprendre :

« Enfin... j'te dis ça, mais tu préfères sûrement dormir seul afin que ce qui aurait pu se passer, n'arrive pas. »

Baissant la tête, elle soupira brièvement avant de replacer ses cheveux en arrière, fuyant le regard de son petit ami. Elle ne voulait absolument pas être déjà au matin. Non. Retarder l'heure du coucher était ce qu'elle aurait voulu, mais son corps lui hurlait sa fatigue. Elle ne tiendrait plus longtemps...

► « C’est pas grave… » murmura le brun, tout en ébouriffant ses cheveux. L’air de la nuit faisait du bien, Tre’ aimait la sensation du vent frais sur sa peau nue. Il soupira et posa sa tête sur la vitre derrière lui, tout en fermant les yeux. Bien sûr qu’elle ne voulait pas que cela soit le symbole de leur rupture… mais pourquoi le chauffer comme ça, alors ? Enfin, elle était désolée, elle n’aurait pas dut, tant pis pour sa gueule.
Au bout de longues secondes où chacun resta prostré dans son silence, la jolie brune posa sa tête sur l’épaule de son petit ami et soupira. Il l’imita et laissa choir sa joue sur la tête de Marissa, son nez se perdant au milieu des cheveux fous qui venaient le chatouiller.
Ils restèrent ainsi encore un long moment. Dix minutes, peut-être plus. Tre’ avait posé ses mains sur ses genoux, simplement. Il ne voulait plus se montrer intrusif, même si l’envie le démangeait. Finalement, il se secoua un peu pour que Marissa bouge sa tête, puis se releva. L’adolescent s’appuya sur la rambarde et lança un regard à son amie, assise par terre, juste à côté de lui. « Hm… Mari, tu… tu veux que je dorme dans le fauteuil ou… ? » demanda-t-il alors, soudain pris d’un doute. Si elle ne voulait pas de lui dans son lit, qu’en était-il de la nuit qu’ils allaient passer tous les deux ? Leur première nuit, au final. Les jeunes gens s’étaient toujours séparés pour rentrer chacun de leur côté. C’était plus simple, parce que Trevor savait que Marissa n’était pas prête à aller plus loin avec lui, alors il préférait ne pas tenter le diable et attendre.
Mais aujourd’hui, la situation n’était plus vraiment la même, ce pourquoi il se posa soudainement cette question. Le brun détourna rapidement les yeux, pour les fixer sur l’horizon. Il réfléchissait. Cette nuit était-elle une bonne idée ? Et si elle venait encore se coller à lui, l’embrasser comme elle l’avait fait un peu plus tôt ? Serait-il capable de la repousser ? Sans doute pas…
Jamais Trevor n’avait fait ça avec une personne dont il était amoureux.
Marissa, il l’aimait. Comme un dingue, ce pourquoi il redoutait tant le lendemain matin. Cette perspective de se séparer à l’aube planait au-dessus d’eux comme une épée de Damoclès, inquiétante… Surtout qu’ils savaient très bien, l’un comme l’autre, qu’elle finirait par tomber et à se planter dans leur cœur, directement.

J'étais assise sur le rebord de la marche, les pieds dans le vide, j'observais l'horizon. J'observais la ville qui était en train de s'endormir lentement. Tout près, il y avait l'océan, il semblait si beau, si calme, si apaisé. Tout le contraire de moi et de ce que je ressentais à l'heure actuelle. J'étais en apparence calme mais au fond, j'étais en feu. Tout d'abords par cet instant avec Trevor, ce moment d'intimité, le premier pour ma part. C'était la première fois qu'une relation amoureuse prenait une telle tournure. J'avais envie de lui, c'était un fait irrévocable. Seulement il ne voulait pas de notre relation, alors je ne voudrais pas lui offrir ma virginité. Ce serait une attitude de trainée et je n'en suis pas une. Je suis une sainte-nitouche. Tout le monde le dit, même la Voix. Alors c'est bien que ça doit être vrai, n'est-ce pas?
J'avouais que oui, j'avais mal agis avec Trevor, il y a de cela quelques minutes. J'avais succombé à mon désir, à la tentation alors qu'au final, je ne terminais pas ce que j'avais commencé. Mais n'avais-je pas le droit de lui dire non? Que je ne pouvais pas faire ça, malgré mon envie? Je ne savais pas. Après tout, il me disait souvent que je me posais trop de question et puis même, comprendrait-il mon point de vue?

Soudainement, il arriva, en boxer, pour s'asseoir près de moi. Il s'excusa alors, comme si ces trois mots lui semblaient être un véritable effort. Je tournais ma tête vers lui, tenant mes cheveux sur mon crâne, un peu penchée, afin de lui répondre calmement :

« Non c'est moi qui suis désolé Trevor. J'en ai envie mais... tu sais comment je veux que soit ce moment. Je ne veux pas que ça soit le symbole de notre rupture. J'ai pas envie que demain, on reparte chacun de notre côté. J'veux vivre ça à fond et tu ne peux pas me l'offrir... J'aurai pas du... désolé. »

Je tournais alors la tête afin de regarder droit devant moi puis après quelques instants, je finis par soupirer et déposer ma tête sur son épaule. Y déposant des doux baisers chastes, je ressentais encore mon incroyable envie de lui, mais je ne devais plus la laisser me guider dans notre dernière soirée. Si je l'écoutais, lui et moi serions sûrement en train de faire l'amour à ce moment même. Chose que je ne voulais pas... parce qu'il me quittait demain.

HRP: Tu ne pensais quand même pas avoir le beurre et l'argent du beurre? xD ♥

► Les mains de Marissa se posèrent sur son torse et… elle le repoussa. Le jeune homme se redressa et lui lança un regard plein d’incompréhension. C’était comme s’il venait brusquement de retomber dans la réalité. Ou se réveiller d’un rêve bien trop agréable. L’atterrissage était dur. Et sa voix s’éleva, perdue. « Trevor je... je... je ne sais pas... » fit-elle, avant de se dégager de lui. Le brun se laissa retomber sur le dos et la libéra entièrement, tandis que Marissa se relevait et cachait à la vue de Tre’ sa poitrine dénudée. Elle arpenta la pièce à la recherche du tee-shirt de son petit ami, le récupéra et l’enfila, avant de prendre la fuite sur le mini-balcon. Il ne la regarda pas. Les yeux fixés au plafond, sans toutefois le voir, Trevor se calmait et accusait le choc. Oui, il se sentait rejeté. Oui, cela lui faisait mal. Il aurait presque pu entendre Emeric, un de ses meilleurs amis, lui dire : « Quelle garce, elle te chauffe et puis elle te dit non. Toutes des salopes, ça s’fait désirer et puis ça prend la fuite ». Au fond, était-ce qu’il pensait ? Le brun passa une main lasse sur son visage et soupira. Oui et non. Il l’avait sentie réceptive, et pourtant… pourtant il savait bien qu’elle voulait passer ce cap avec quelqu’un qui comptait plus pour elle que son futur ex premier petit ami. Il le savait, et pourtant… Pourtant, à la façon dont elle collait son corps au sien, dont elle l’embrassait, le jeune sportif avait cru qu’elle avait envie de lui. Qu’elle avait changé d’avis. Il ne s’était pas posé de question, pris dans le feu de l’action.
Et maintenant… il se sentait minable de chez minable.
La porte du balcon était restée ouverte, amenant dans la chambre un petit vent agréable. Pas froid, juste rafraichissant. Cela lui fit du bien. Le Rho Kappa resta allongé là de longues minutes, à tourner et retourner la situation dans sa tête. Finalement, il se redressa, ébouriffa ses cheveux bruns, soupira et se leva. En quelques enjambées, il fut à la porte-fenêtre. Marissa était là, assise dehors. Il la rejoignit et s’assit à côté d’elle, en passant ses grandes jambes entre les barreaux pour les laisser pendre : le balcon était trop petit pour qu’il puisse les tendre entièrement devant lui. Il tourna son visage vers elle. Il n’affichait aucune expression, parce qu’il lui en voulait un peu, mais il s’en voulait à lui aussi. « Marissa ?... Je suis désolé » fit-il finalement, au bout de longues secondes de silence. Le jeune homme posa ensuite ses mains sur ses cuisses et tritura ses doigts, sans cesser d’observer la petite brune.

« Le monde ralentit
Mais mon coeur tout de suite bat vite
Je sais que c'est le moment
Où la fin commence ♪»

Mon coeur battait extrêmement vite, j'avais des frissons partout, j'avais la sensation que mon cerveau perdait connaissance. Laissant alors mon corps à l'abandon, sans commande. J'avais la sensation que je pouvais éclater de rire à tous moments. Que je pouvais frissonner à chacun de ses baisers, de ses caresses. Que mon corps tout entier, alors qu'il était brûlant comme le feu, pouvait fondre entre ses mains. Que mes lèvres devenaient voluptueuses d'un désir inconnu. D'un désir ne portant qu'un seul prénom. Trevor.
Tout chez lui m'attirait encore plus, comme s'il était le matin de Noël, que je fêtais une dernière fois. Son corps entier appelait le miens. J'avais terriblement envie de lui, de ne plus le lâcher, de ne plus partir. Je voulais tellement que notre histoire soit toujours debout. Mais tout comme nous à l'heure actuelle, elle était couchée, à plat, sous le poids de nos deux corps perdus.
Je ne voulais pas le quitter. Ni ce soir, ni demain, ni tout un autre jour. Je ne voulais pas lui laisser du temps. Je ne voulais pas qu'on se sépare. Et un moment comme celui-ci me le rappelait sans cesse. Ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mon corps, non, je ne pouvais pas lui faire croire que j'étais d'accord avec tout ce qu'il s'était dit. Je ne voulais pas qu'il croit que je voulais rompre, malgré tout. Je pouvais donner tout ce que j'avais pour que cette soirée n'est jamais eu lieu, pour que nous soyons toujours ensemble...

Je repensais alors à nos sorties, lorsque nous avions été au Zoo, qu'il avait grimpé sur cette barre pour m'impressionner. Lorsque l'on s'était vu pour la toute première fois. Mon Dieu, j'avais cru mourir en le voyant. Il était si beau et JAMAIS je n'aurai pu croire qu'il tomberait un jour amoureux de moi, pourtant, c'était ce qu'il s'était produit. Mais aujourd'hui notre histoire était terminée. Pourquoi? J'en sais trop rien, une succession de choses qui a fait que nous n'aurions pu que couler? Ou pas... il suffisait juste de s'accrocher...
Wynwood sans Trevor, ça n'était plus la même chose. Ca devenait moins coloré, moins mélodieux, moins joyeux, moins attractif. J'étais totalement amoureuse de lui alors imaginer ma vie sans lui, à mon réveil, était quelque chose que je me cachais à moi-même, afin de ne pas tomber trop bas. Mais le réveil allait être terrible.

Il répondait à mes baisers, m'embrassant toujours plus passionnément à son tour. Il ne me lâchait plus et ressentir son attraction physique sur mon corps tout entier, me faisait vibrer au plus profond de moi. J'adorais cette sensation d'intimité avec lui. Même si nous ne faisions pas l'amour, que je ne comptais pas le faire avec lui ce soir, ni donc, jamais. Je voulais partager au plus de moments intimes avec lui. Bien évidemment, notre position et nos roucalades eurent un effet.. direct, chez mon petit-ami. Collé à mon bassin, je sentis son sexe devenir un peu plus dur et je dois bien avouer que je fus surprise. C'était la première fois que cela m'arrivait, c'était la première fois que je sentais une telle chose, sur mon corps. C'était tout nouveau, c'était étrange, c'était à la fois terrifiant mais à la fois... enivrant.

► A nouveau allongé sur le dos, le brun observait le plafond. Marissa ne lui laissa pas le temps de continuer à en compter les tâches : elle roula sur lui et lui grimpa dessus, une jambe de chaque côté de son bassin. Le jeune homme lui sourit, amusé. Non, il ne bandait pas /SBAFF/, mais si cela avait été le cas, la position de Marissa lui aurait permis de le remarquer, ahem. La jeune femme replaça ses cheveux en arrière et coula ensuite son corps sur celui de son petit ami. Allongée ainsi sur lui, elle vint lui titiller le cou, de plus en plus intensément. Trevor ferma les yeux et se mordit les lèvres, tandis que celle qu’il aimait lui procurait des frissons. De baiser en baiser, Marissa parvint à son oreille et lui chuchota qu’elle l’aimait, malgré tout. « Je t'aime Trevor… Malgré tout, je t'aime. Alors si tu me demandes du temps, je t'en donnerai... mais je veux la promesse que tu ne partiras jamais complètement... qu'on... sera toujours liés... l'un à l'autre... ? », fit-elle. Cependant, avant qu’il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle se redressa et posa son index sur les lèvres de son petit ami, comme pour lui signifier de ne pas répondre. Aurait-elle eu peur de ce qu’il aurait pu dire ? Bien sûr qu’il était d’accord, même s’il ne comprenait pas pourquoi elle ne le croyait pas, quand il le lui avait promis la première fois. Sinon, pourquoi redemander ?

Les yeux dans les yeux, ils cherchaient des réponses dans le regard de l’autre.

Marissa approcha ensuite son visage de celui de son premier amour et lui mordilla doucement la lèvre, tout en lui caressant la mâchoire. Il se laissa faire quelques secondes, tandis qu’un sourire naissait sur sa bouche. Bouche qu’elle força alors à s’ouvrir de sa langue, ce qui ne fut pas dur. Trevor ramena ses mains au creux des reins de la jeune fille, par-dessus le tee-shirt, et répondit à son baiser avec passion. Il avait chaque seconde l’impression de la redécouvrir, comme au premier jour. Leurs langues entamèrent un ballet sensuel qui lui donna envie d’elle. Quand elle commença à se redresser, il suivit le mouvement pour ne pas rompre leur baiser. La Nu Zeta colla son corps à celui de Tre’, tout en lui entourant les épaules de ses bras fragiles.

Maintenant… elle devait sans doute sentir quelque chose au niveau de son entrejambes.

Le jeune homme laissa ses mains courir dans le dos de sa petite amie, sans cesser de l’embrasser avec passion. A son tour, il lui mordilla la lèvre, juste assez longtemps pour la provoquer. Sa bouche glissa ensuite vers l’oreille de la jolie brune et il glissa le son lobe entre ses lèvres, avant de le sucer doucement. Sa respiration un peu heurtée se mourait au creux de son oreille, tandis que ses mains s’aventuraient sous le tee-shirt, tout contre la peau douce de son dos.

Je n'y peux rien, je suis fou d'elle ♫♪

Il lui murmura alors, qu'elle allait lui manquer. Il était sincère. Il avait toujours été sincère avec elle, même dans les pires aveux comme il y a encore quelques secondes. Le fait qu'ils allaient s'éloigner l'un de l'autre pour réussir à tourner la page. Marissa ne voulait même pas y penser. Ca allait être dur, mais heureusement, les garçons seraient là pour elle. A peine avait-il eu prononcé ces quelques mots, qu'il était venu contre elle. Le drap de lit les séparant difficilement, il avait grimpé sur elle de façon à l'embrasser. Leurs lèvres s'étaient unies, à nouveau, passionnément. Mais alors que la jeune femme aurait été prête à lui en demander un peu plus, il s'était remit à sa place de tout à l'heure, à ses côtés. Marissa resta encore sous la tension -sexuelle?- de ce dernier baiser et tourna, un léger sourire en coin, pour grimper à son tour sur Trevor. Plaçant une jambe de chaque côté de son bassin, elle était assise sur le siens et donc, pouvait tout à fait sentir ce qu'il ressentait, au sens propre du terme. Elle plaça ses cheveux en arrière, souriant timidement, presque comme une enfant, à son petit ami. Puis, elle s'approcha de son visage, en s'allongeant alors sur le corps de Trevor. Arrivant à son visage, elle vint déposer un tendre baiser dans son cou, happant sa peau comme s'il s'agissait d'un fruit d'été à la saveur rare et merveilleuse. Elle continua de déposer un autre baiser, puis encore un autre, arrivant à l'oreille du jeune homme, elle finit par lui murmurer:

« Je t'aime Trevor.. Malgré tout, je t'aime. Alors si tu me demandes du temps, je t'en donnerai... mais je veux la promesse que tu ne partiras jamais complètement... qu'on... sera toujours liés... l'un à l'autre... ? »

Ne lui laissant pas le temps de répondre, ayant trop peur qu'il refuse, malgré ce qu'il venait de lui dire, elle plaça son visage au dessus du garçon. Déposant délicatement son index sur les lèvres de Seyton, pour lui indiquer de garder le silence, elle s'approcha à nouveau. Venant coller tout doucement ses lèvres aux siennes, elle émit une légère pression, alors que sa main venait se mourir sur sa mâchoire carrée, qu'elle adorait. Elle avait des gestes tendres, doux et rempli d'un amour intarissable. Ses lèvres firent alors ouvrir celles du jeune homme. Jouant avec sa lèvres, la capturant entre ses dents, doucement, elle la suça entre ses lèvres, avant que leurs langues ne se retrouvent à nouveau. La jeune femme sentit tout son corps vibrer quant à cet instant partagé avec Trevor. Elle se redressa pour être assise sur lui, alors qu'il se levait également. Elle passa ses bras tout autour de son cou afin de se coller entièrement contre lui, continuant de l'embrasser. Ca devenait passionnel, bestiale et bientôt, ils ne pourraient sans doute plus se contrôler.

Un vice tellement insaisissable. La jeune femme ne voulait pas qu'ils s'arrêtent, non, elle voulait juste profiter de ce moment, sans se poser une seule question. C'était elle et lui, juste pour ce soir. C'était eux. C'était tout.

► La jeune femme embrassa ses doigts et se laissa rouler sur le flanc, pour pouvoir l’observer. Trevor finit par tourner à nouveau son visage vers elle, mais il restait sur la défensive, par rapport à ce qu’il lui avait raconté. « Tu as vécu des choses terribles qui t'ont endurci Trevor, tu es un homme dur mais loin d'être un homme mauvais. J'ai trouvé le bon en toi, tu me l'as dit. Tu sais qu'il est là, quelque part et qu'il ne demande qu'à sortir. Je pense que le jour où tu seras prêt, tu t'ouvriras vraiment et tu retrouveras tout ça... ce qui était là quand... on était ensemble...
- Peut-être… mais avant ça, je sais que je devrai… oublier certaines choses » répondit-il doucement. Sans ça, il ne pourrait jamais laisser sortir son fameux bon côté. Sans ça, il resterait méfiant et agressif envers tous ces gens qu’il détestait tant. Mais comment faire, quand on a connu l’enfer, pour l’oublier ? Telle était la question qu’il se posait. Marissa déposa un baiser sur sa tempe et vint se coller à lui, en enlaçant ses jambes aux siennes. « J'aurai aimé connaître tout ça avant... Mais au final, j'ai pas beaucoup de vécu c'est certain, mais j'ai appris une chose. Celle de laisser le passé derrière soi. Il fait partie de nous, il a fait ce que nous sommes aujourd'hui oui, mais c'est pas lui qui décide de notre avenir, ni de qui on veut être. Sinon, je serai comme ma mère, encore dans les filets de mon père. Je ne dis pas que j'en suis sortie. Il m'a menacé il y a quelques semaines, me forçant à rentrer, prenant même Jude comme moyen de pression. Mais je tiens bon, parce que je sais qui je veux être et avec qui. Je sais quel genre de vie je veux mener, même si je n'en connais pas encore les détails... tu vois ce que je veux dire ?
- Je vois, oui…, chuchota-t-il. Mais… Certains passés sont plus faciles à oublier que d’autres. J’ai vécu des choses qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire. Quoi que je fasse, ça continuera à me réveiller la nuit, Mari. Bien sûr qu’il faut aller de l’avant, tenir bon… mais le passé fait aussi partie de nous. Et laisser derrière soi… ça… c’est juste… impossible » répondit-il. Il avait envie de lui en dire plus, parce qu’il ne voulait pas qu’elle pense qu’il prenait plaisir à la contredire. Non. Pas du tout. Mais c’était trop tard pour ça. Les confidences… plus maintenant. Plus jamais.
La jolie brune se redressa et vint plonger son regard dans celui de Trevor, encore empli de tous ses souvenirs. La tendresse n’y avait plus sa place, il se sentait submergé. Il fallait qu’il se reprenne, en présence de Marissa. Qu’il retrouve ce côté qu’elle aimait tant chez lui, juste pour ce soir, juste pour cette nuit. Elle l’embrassa, souriante. Lui ne voyait pas ce qu’il y avait de drôle. Un regard le hantait. Des yeux noirs, méchants, moqueurs. Les yeux de son propre démon. « On ne sera plus ensemble à partir de demain matin... mais pour ce soir, je suis encore ta petite amie et quant aux lendemains qui suivront... je ne sais pas quel titre j'aurai.
- Je ne sais pas… mon ex ?
- Je ne veux pas être une de tes exs. Non. Je veux un peu plus que ça, parce qu'il me semble que ce qu'on a partagé... c'était fort. C'était notre première relation à tous les deux, je la trouve importante... et je veux que quoi qu'il se passe à l'avenir, on soit toujours là pour l'un et pour l'autre... si tu es d'accord ?
- Tu sais que je suis d’accord… répondit-il en essayant de reprendre pied dans la réalité. Mais j’aurai besoin de temps, Marissa. Jamais je ne t’oublierai, c’est clair et net, tu seras toujours ma première… enfin… la première fille à avoir partagé mes sentiments, mon temps, ma vie… Alors non, je ne t’oublierai pas. Mais pour ne pas t’oublier plus tard… j’ai besoin de t’oublier un peu, dans les semaines qui viennent. Je suis désolé, c’est bizarre à dire, en fait… » lui répondit-il. Le Rho Kappa soupira et caressa la joue de sa petite amie. « Tu vas horriblement me manquer… » avoua-t-il alors, les yeux dans les yeux.
Puis, pour ne plus retomber dans le mélo, pour changer de sujet, retrouver l’ambiance joyeuse qu’il avait tant aimer partager avec elle, il la renversa sur le côté. Ils roulèrent l’un sur l’autre et Trevor se retrouva au-dessus d’elle, à moitié sous les draps, à moitié au-dessus. Il approcha son visage du sien, caressa le bout de nez de celle qu’il aimait, avec le bout du sien, comme les esquimaux, puis glissa vers ses lèvres. Il les captura dans un tendre baiser. Pas un baiser d’adieu, mais un baiser d’amour. Et à travers celui-ci, il voulait lui faire la promesse de ne jamais l’oublier, et de toujours être là pour elle. Comme il l’était à présent pour Willow, en quelques sortes. Il n’éternisa cependant pas son baiser, de peur de la déranger ou qu’elle croit qu’il essayait d’obtenir plus d’elle, ce qui n’était pas le cas.

Marissa l'avait écouté, silencieusement. Parler de son passé, quand il est difficile, n'est jamais une chose simple et c'est parfois une véritable épreuve que de réussir à le raconter sans trembler, pleurer ou tout simplement se laisser aller. La jeune femme ignorait certains détails quant à la vie de Trevor. Elle était au courant pour Willow, pour l'incendie aussi, mais pour les détails, le reste, elle n'en avait rien imaginé. Trevor avait vécu des choses terribles, c'était évident et indéniable. Alors qu'il s'était arrêté, il avait attrapé sa main, la serrant fort. La jeune femme sourit et l'apporta à ses lèvres où elle y déposa un tendre baiser. Elle se laissa un peu glisser dans les draps, se plaçant sur le côté, elle déposa sa main sur le coeur du garçon, tenant sa tête avec l'autre, elle l'observait, mais pas trop, ne voulant pas le mettre mal à l'aise. Elle lui lança alors d'une voix :

« Tu as vécu des choses terribles qui t'ont endurcis Trevor, tu es un homme dur mais loin d'être un homme mauvais. J'ai trouvé le bon en toi, tu me l'as dis. Tu sais qu'il est là, quelque part et qu'il ne demande qu'à sortir. Je pense que le jour où tu seras prêt, tu t'ouvriras vraiment et tu retrouveras tout ça... ce qui était là quand... on était ensemble... »

Marissa s'approcha alors de lui et déposa un tendre baiser sur sa tempe, avant de lui caresser de nouveau les cheveux. Après quelques instants, elle s'allongea sur lui, croisant sa jambe avec les siennes, remontant son genoux à la taille du garçon, elle laissa son bras se mourir sur sa peau douce et délicate. Elle soupira alors, de bien être certain, puis reprit :

« J'aurai aimé connaître tout ça avant... Mais au final, j'ai pas beaucoup de vécu c'est certain, mais j'ai appris une chose. Celle de laisser le passé derrière soit. Il fait partie de nous, il a fait ce que nous sommes aujourd'hui oui, mais c'est pas lui qui décide de notre avenir, ni de qui on veut être. Sinon, je serai comme ma mère, encore dans les filets de mon père. Je ne dis pas que j'en suis sortie. Il m'a menacé il y a quelques semaines, me forçant à rentrer, prenant même Jude comme moyen de pression. Mais je tiens bon, parce que je sais qui je veux être et avec qui. Je sais quel genre de vie je veux mener, même si je n'en connais pas encore les détails... tu vois ce que je veux dire? »

Elle se redressa un peu, de façon à pouvoir plonger ses yeux noisettes dans les yeux de Seyton. Elle aimait tellement s'y perdre. Son regard si innocent.. mais si... brutal. Elle se mit alors à sourire, encore plus. Bientôt,elle rigola presque, venant embrasser Trevor en insistant, bien que le baiser soit chaste. Elle souriait toujours et elle finit alors par lui dire :

« On ne sera plus ensemble à partir de demain matin.. mais pour ce soir, je suis encore ta petite amie et quant aux lendemains qui suivront... je ne sais pas quel titre j'aurai. Je ne veux pas être une de tes exs. Non. Je veux un peu plus que ça, parce qu'il me semble que ce qu'on a partagé... c'était fort. C'était notre première relation à tout les deux, je la trouve importante... et je veux que quoi qu'il se passe à l'avenir, on soit toujours là pour l'un et pour l'autre... si tu es d'accord? »

Marissa savait qu'il voulait un peu de distance à partir du lendemain, mais elle parlait pour l'avenir, quand il serait prêt. Dès qu'il serait prêt en fait. Il allait tellement lui manquer...

► Doucement, Trevor posa sa tête sur la poitrine de Marissa, qui se soulevait faiblement à chaque respiration. Elle commença alors à lui caresser les cheveux, et il ferma les yeux en se laissant bercer par la voix de son amour, qui lui déroula sa vie, de son enfance jusqu’à aujourd’hui. Ça lui faisait bizarre d’entendre parler de son ennemi de la sorte. Il n’avait jamais envisagé Jude comme ça. Plutôt comme un non-humain programmé pour lui pourrir l’existence. Et il découvrait qu’il y avait une vie, derrière tout ça. Une vie qui n’avait pas toujours été facile, à en juger par ce que la jeune fille lui racontait. Il l’écoutait attentivement, frissonnant parfois à cause des caresses dans ses cheveux. A la fin de son histoire, Marissa avait la voix enrouée. Elle avait dû être courageuse pour affronter tout ça. « J’aurais aimé savoir ça plus tôt, tu sais… » murmura-t-il alors, sincère. Il aurait aimé tout apprendre d’elle, les moindres détails de sa vie. Elle lui demanda alors de faire pareil, et de lui raconter sa vie.
Le jeune prit une profonde inspiration et se lança dans le récit de sa vie. « Je suis né en janvier de l’année 94, mais je ne sais pas exactement quel jour, parce que ma mère m’a abandonné sur les marches de l'orphelinat, à Détroit. C’est là que j’ai grandi… Je me suis fait adopter vers les deux ans, par les Seyton, un premier janvier. C’est pour ça que c’est censé être ma date de naissance. J’étais heureux, à cette époque. Et puis, il y avait Willow. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été amoureux d’elle. Quand j’ai appris que j’étais adopté, j’avais quelque chose comme 10 ans, et ça m’a soulagé de savoir que je ne partageais pas le même sang qu’elle. On a grandi ensemble, elle, Alistair et moi. C’était notre meilleur ami, il était à Wynwood aussi, mais il est rentré à Détroit il y a quelques mois, pour sa mère. Le bon temps…
Et puis, il y a eu le lycée. J’crois que j’ai fumé ma première cigarette à 12 ans, t’imagines ? Trois ans sans aucune ombre au tableau, si ce n’est que Willow me voyait comme son cousin, et moi pas. Et puis, un incendie a ravagé le lycée. J’avais 15 ans. Je crois que ça a été le début d’une très mauvaise période, pour moi… le déclencheur, en fait. Willow… Willow connaissait le coupable, mais elle m’a laissé me faire accuser. J’étais au mauvais endroit, au mauvais moment. J’ai été renvoyé de l’école et on m’a envoyé en maison de correction pendant 6 mois. C’est pas un chouette endroit, pour un gosse de 15 ans. Surtout quand tu es innocent, parmi les criminels. Ça a été dur, mais le pire, c’est quand je suis revenu. Mes parents adoptifs croyaient que j’avais vraiment mis le feu, et qu’ils avaient adopté de la mauvaise graine. Ils m’ont envoyé à l’armée, en Virginie. C’est la période la plus horrible de ma vie. J’ai vécu des choses là-bas… tu n’imagines pas à quel point c’était horrible… C’est là que j’ai fait la connaissance de Pénélope. Tu sais, ma meilleure amie rousse, des Lambda ? A chaque permission, je la voyais, et je lui racontais tout… Elle était mon exutoire. Et Dieu seul sait à quel point j’en avais besoin, à l’époque. Je crois que sans elle, je me serais tiré une balle dans la tête après un an. Peut-être moins…
Et puis, un jour, j’ai appris que Willow et Alistair étaient à Wynwood. J’étais obsédé par elle… par le fait qu’elle m’ait laissé envoyer en maison de correction, puis à l’armée, alors qu’elle connaissait la vérité. J’étais majeur, alors j’ai tout quitté. L’armée… Marlon… Pénélope aussi, et je suis arrivé à Wynwood… Chaque jour que Dieu fait, je remercie le ciel de m’avoir donné le courage de partir. Et puis… je t’ai rencontrée… »
Trevor se redressa sur ses coudes, au-dessus de Marissa. Il ne lui avait pas tout dit, particulièrement à propos de ce qu’il avait subi, à l’armée. Certes, il aurait pu, elle aurait compris beaucoup de choses. Mais pourquoi faire ? Non, c’était inutile, il ne voulait pas qu’elle ait pitié de lui. Il posa un doux baiser sur ses lèvres, puis roula sur le côté, pour ne pas trop l’écraser. Une fois sur le dos, il reprit son histoire. « Toi et moi, ça a été une des plus belles choses qui me soient arrivées, dans ma vie. Tu m’as vraiment rendu heureux, Mari. Je ne sais pas comment te remercier, pour ça… Pour tout, pour m’avoir ouvert ton cœur comme tu l’as fait, alors que je ne le méritais pas. Enfin… début de ce mois-ci, alors que j’étais au plus bas à cause de… de notre séparation, un type a débarqué dans mon bureau. Evangeline était là. Il nous a annoncé, comme ça, sans préambule, qu’il était notre frère. Il a, en quelques sortes, fait lumière sur ma naissance, même si j’aurais préféré qu’il s’abstienne. Ma mère… Ma mère était une prostituée de Détroit, avec qui le père d’Edgard avait eu une aventure brève (et rémunérée), mais assez pour la foutre en cloque. Ce qui fait de moi… un fils de pute… » fit-il, avant de lâcher un rire ironique. « Maintenant, elle est morte… et je me retrouve avec un demi-frère et une demi-sœur sur les bras. Le demi-frère en question a lui-même un jumeau qui croupit en prison, parce qu’il a violé le cadavre de sa petite sœur et tué sa mère à coups de couteaux, puis on a aussi une demi-sœur de 4 ans, qui vit en Floride, je crois. En gros… Certains gènes sont déficients, dans ma famille… Tu vois… je ne suis pas quelqu’un de bien, je ne suis pas programmé génétiquement pour ça » conclut-il, avant de détourner la tête vers le mur, à l’opposé de la petite brune.
Raconter sa vie comme ça venait de lui faire prendre conscience d’une chose : il n’y avait eu, dans sa vie, que deux périodes où il avait vraiment été heureux, et elles faisaient toutes les deux parties du passé. Du moins, ça serait le cas, dès le lendemain matin. Le Rho Kappa se sentit seul, horriblement seul. A tâtons, chercha la main de Marissa, qui était au-dessus des draps, et la serra dans la sienne une fois qu’il l’eut trouvée.

Il revint quelques minutes après seulement, vers elle. Pendant son absence, l'adolescente avait réfléchit quant à cette soirée, leur couple, leur histoire. Trevor était son premier amour. Celui avec qui elle avait tout découvert et malgré tout ce qui pouvait être dit, tout ce qui pouvait bien se passer, personne ne pourrait jamais leur enlever ça. C'était eux. C'était une page de leur vie, qu'ils avaient partagé ensemble. Jusqu'à leur mort, ils se souviendraient de l'un et l'autre. Ils souriraient, ils essayeraient peut-être de se retrouver? Ils penseraient à ce qu'ils sont devenu, ce qu'ils font à présent dans la vie, s'ils ont réalisé leurs rêves ou non. Marissa se disait que Trevor, resterait Trevor. Malgré la haine qui la rongeait quant à leur séparation brutale, elle continuerait de l'aimer durant encore un long moment. Parce qu'il était le premier qu'elle s'était autorisé à aimer, parce qu'elle était la première qu'il avait aimé également. Parce qu'ils avaient partagé un amour d'adulte, à seulement 16 et 18 ans. Parce qu'ils s'étaient aimé pour de vrai, tout simplement.

L'adolescent s'était installé au dessus d'elle, doucement, l'embrassant tendrement, comme pour ne pas la briser, il avait finit par s'allonger sur elle, la tête sur sa poitrine. Elle lui caressait lentement les cheveux, alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre. Il venait de lui demander de parler de son enfance... Que pouvait-elle lui avouer? Elle était presque contente, qu'il s'intéresse encore à elle. Parce que oui, ils n'avaient jamais révélé trop de choses sur leurs passés communs, peut-être était-il temps?

« Qu'est-ce que je pourrai te dire? Mon papa est le PDG d'une grande marque de barre chocolatée. Il a construit sa fortune sur notre vie de famille. Il n'était pas tellement là, même carrément jamais en fait. Quant à ma mère... on m'a souvent dit que je lui ressemblais... avant, ça ne me faisait rien quand on me disait ça, j'étais presque contente de voir que je ressemblais à l'un de mes parents. Puis avec le temps, je me suis rendue compte que c'était plus néfaste qu'autre chose. Maman est du genre réservée, douce mais atrocement soumise à papa. Il décide, elle obéit. Elle n'était jamais là non plus. C'est notre Nanny qui nous a élevé, mais c'est surtout Jude qui a été là pour moi et mon jumeau. Mes parents avaient toujours des raisons de rentrer tard, de ne pas se lever la nuit quand on avait peur ou lorsqu'on était malade, tout simplement parce qu'il fallait qu'ils se reposent. Alors c'est Jude qui s'occupait de nous. On jouait, on sortait au Zoo, on faisait de la musique ensemble... J'ai découvert le piano puis le violon assez tôt. Et puis j'ai commencé à écrire aussi... Je me suis tout de même sentie extrêmement seule à une période, une fille a besoin de sa maman...

Mais Jude a été super, il s'est effacé pour prendre soin de nous... Puis un jour, ça a explosé entre lui et papa. Ils étaient toujours en conflit, sans jamais devenir violents. Mais ça a dérapé. Ils se sont battu, Jude lui a dit tout ce qu'il avait sur le coeur et mon père l'a fichu dehors. Joshua et moi on s'est retrouvé tout seuls, même si on était grands, ça nous a profondément blessés. Ensuite il est partit à New York, pour une grande école de musique. J'étais seule à la maison et ça a été vraiment dur. Vivre seule à 16 ans est un vrai supplice. J'ai eu pas mal de soucis et malgré tout, Jude était là, bien plus présent que n'importe qui...

Alors j'ai décidé de le rejoindre. Mais papa n'a pas voulu. Il a voulu me frapper, ma mère ne disait rien. Jude est arrivé au bon moment, il s'est battu contre lui et m'a fait sortir de là. Je me suis donc installée à l'école, mais papa nous a menacé. Il a les moyens de nous séparer et de nous... détruire. Mais il ne le fait pas, car il pense encore me récupérer. Il a déjà essayé. Depuis, Jude et moi essayons de faire en sorte de nous en sortir financièrement pour rester à Wynwood. Joshua est encore en bons termes avec les parents, tout simplement parce qu'il vit loin. On ne le voit presque jamais et je t'avoue qu'il me manque tous les jours.

Alors mon enfance... on pourra dire ce qu'on voudra mais... l'argent ne remplace pas tout. Ca détruit, ça explose, ça ruine plus que ça n’enrichit. On vit dans la crainte d'être séparé, d'être réduit à... être simplement leur enfant. A ne pas avoir de sentiment ou pire, de leur ressembler.

Je n'ai plus réellement de contact avec papa. J'appelle parfois maman, mais sinon, je sais que papa, au moindre écart, n'hésiterait pas à envoyer Jude en prison afin de me récupérer. Alors on essaie de ne pas y penser... On essaie de continuer à grandir, à devenir adulte ensemble... C'est loin d'être facile... surtout... avec ce qu'il se passe à présent. Mais ça fait partie de la vie, enfin... je crois, non? »

Elle s'arrêta alors, la voix enrouée et triste. Elle massait les cheveux de son petit ami, lentement. Le sentir contre elle la rassurait et elle adorait ce moment partagé avec lui. Après l'avoir écouté, elle lui demanda alors de faire de même, de parler à coeur ouvert sur sa vie d'avant et pourquoi pas, ses projets pour l'avenir... bien que ça lui fasse du mal de se dire qu'elle n'en ferait plus réellement partie...

► Elle répondit à son baiser tout en collant son dos à la paroi humide de la douche et, au bout de longues secondes, se détacha de lui avant de lui signaler qu’elle le rejoignait bientôt. Le signal. Il sourit, posa un dernier baiser sur son front et retourna dans la chambre attendre qu’elle se change… et se calmer un peu, accessoirement. Il savait qu’il ne se passerait rien ce soir, et c’était mieux ainsi. Elle avait déjà assez de choses à lui reprocher comme ça !
Après quelques minutes, elle revint dans la chambre, vêtue du tee-shirt de Tre’, qui lui tombait juste sous les fesses. Le jeune homme admira le galbe de ses… jambes, tandis qu’elle se penchait vers le mini-bar pour en inspecter le contenu. « Si tu veux de l'alcool, il y a ce qu'il faut ! » lança-t-elle en riant. « Ouh, non, je préfère de l’eau ! » répondit-il, en oubliant de préciser qu’il ne valait mieux pas le faire boire, mais en le pensant très fort. Elle se glissa sous les draps et lui sourit. Tre’ roula sur le ventre pour se retrouver à hauteur de son visage et lui posa un baiser léger sur les lèvres, tendre. « Je fais vite… », fit-il avant de se lever et de se diriger vers la salle de bain.
Une fois à l’intérieur, le brun tomba son jeans et son boxer puis rentra une nouvelle fois dans la cabine de douche. Il prit une douche glacée, les yeux fermés, le visage tourné vers le jet d’eau tonifiant. Ça lui fit du bien. Il ne resta pas trop longtemps, pour ne pas la faire attendre. Il s’essuya, jeta un coup d’œil à sa tête, dans le miroir, remit son boxer et retourna dans la chambre, en laissant le jeans trainer là.
En passant sa main dans ses cheveux mouillés, Trevor observa Marissa, allongée sous les draps, vêtue de son tee-shirt à lui. Il lui lança un sourire amoureux et lui tourna ensuite le dos pour allumer la petite télévision, au-dessus du lit. Même s’ils ne la regardaient pas, ça leur ferait un bruit d’ambiance. Il trouva une chaine musicale, parfait. Se tournant à nouveau vers Marissa, il revint près du lit et grimpa dessus, au-dessus de son ex-petite amie, en prenant garde de ne pas laisser tout son poids l’écraser. Le drap les séparait, et c’était très bien comme ça. Il posa ses lèvres sur celles de la demoiselle et l’embrassa chastement. « Tu ne m’as jamais parlé de ton enfance… » fit-il alors, tout bas. C’était le moment où jamais, au final. Il caressa ses cheveux d’une main douce, en attendant qu’elle lui parle d’elle, une dernière fois.

Il avait surgit en furie, le visage paniqué, près à bondir sur le plus gros dragon qui aurait pu envahir la pièce au même moment. Il était magnifique. Le coeur de la demoiselle s'accéléra alors quand elle se rendit compte de la tenue qu'elle portait sous ses yeux et lui, il rigolait. Oui, c'était sûrement amusant pour lui, mais pour Marissa, qui détestait ce genre de surprise à 8 pattes, ça l'était moins. Elle le regarda faire et sourit lorsqu'elle se rendit compte qu'il agissait en bon petit écolo. Il faisait pour elle, c'était évident, s'il avait été seul, il aurait sûrement éclaté la bête de sa chaussure et en aurait fait une belle trainée sur la tapisserie. Mais il n'en fit rien. Une fois débarrassé de la bestiole, il s'approcha d'elle. Là encore, son coeur s'accéléra à toute allure, mais pas avec le même ressenti. Une boule au ventre d'excitation et malgré tout aussi, de peur. Il s'approcha encore, réduisant la distance qu'il ne devait pas franchir. Entrant dans la douche, habillé, il eut un geste tendre avant de déposer ses lèvres sur celles de la jeune femme. Elle se recula, laissant son dos appuyé sur le mur de la douche. Tenant sa serviette fermement afin qu'il ne se produise aucun accident, elle se laissa embrasser, sentant chaque partie de son corps se réveiller et s'émoustiller à cette étreinte. Leur baiser était doux et surtout, rempli de tout l'amour qu'ils se portaient malgré tout. Malgré cette soirée qui sonnait comme la dernière. Elle répondit à son baiser, dans un premier temps, puis, elle baissa son visage afin de rompre cette union, comme pour lui indiquer le Ola !
Elle rougit, malgré elle et replaça une mèche de cheveux dégoulinante derrière son oreille.

« Je te rejoins tout de suite.. »

Lui murmura t-elle pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il parte pour qu'elle s'habille. S'attendait-il à autre chose? S'attendait-il à ce qu'elle s'offre à lui cette nuit? Elle ne l'espérait pas, il serait déçu. Elle le regarda quitter la pièce, enroulant alors ses cheveux dans une serviette, elle remit son boxer et enfila le tee-shirt de Seyton. Emportant son soutient-gorge dans sa main, elle finit par détacher ses cheveux moins humides, les attachant en un chignon fait à l'arrache, elle quitta la salle de bain. S'approchant du lit, elle déposa ses vêtements sur le fauteuil situé à côté puis alla vers le mini bar afin de voir s'il y avait un peu d'eau ou autre chose. Il y avait quelques petites bouteilles d'alcool et deux bouteilles d'eau.

« Si tu veux de l'alcool, il y a ce qu'il faut ! » Rigola t-elle avant de boire de l'eau et d'emporter la bouteille près du lit.

Entrant sous les draps, elle le regarda s'apprêter à aller prendre sa douche à son tour. Elle lui sourit tendrement, l'attendant alors ici. S'éloigner de lui, même un instant, était une vraie déchirure... comment allait être le lendemain matin? Elle l'ignorait... tout ce qu'elle imaginait, c'est que ça allait être le matin le plus dur qui soit au monde.

► Mais non, elle ne puait pas ! (xD) Simplement, Trevor n’aimait pas se coucher dans un lit tout propre après une journée passée sous la chaleur de Miami, à transpirer, etc. Ce pourquoi il lui avait proposé de passer à la douche. Elle se leva d’un bond, comme si elle avait peur de l’intoxiquer avec son odeur, soudainement, et accepta, rougissante quand il lui tendit son tee-shirt. « Bon... je vais... prendre ma douche... » fit-elle, timidement. Trevor sourit, attendri. « Prends ton temps, je t’attends… » répondit-il, tout en envoyant valser ses pompes à l’autre bout de la pièce. Elle pénétra dans la salle de bain et il s’allongea sur le lit bien sagement en attendant qu’elle revienne. Il compta les tâches au plafond pendant quelques minutes, en se concentrant là-dessus et sur une chanson qu’il se chantait en boucle dans la tête, histoire de ne pas faire place aux pensées parasites. Il entendait l’eau de la douche couler, derrière la porte. Pas de pensées parasites. Chanson, tâches. Rien que ça. Ne surtout pas l’imaginer nue sous la douche, à quelques pas de lui. Surtout, surtout pas… trop tard. Il se mordilla la lèvre. Quel supplice. Il en était à 56 tâches et presque autant d’images érotiques quand il entendit un cri, puis son prénom : « Trevooor ! », qui venait de la pièce d’à côté. La voix de Marissa étant paniquée, il se redressa d’un bond et se jeta sur la porte, l’enfonçant presque au passage. Le brun l’ouvrit à la volée et vit Marissa, debout dans la douche, une serviette autour d’elle, qui tendait le doigt vers l’autre bout de la pièce. « Qu… » fit-il, soudain pris de stress. Un tueur en série ?!, songea-t-il. Il se tourna vivement et… ne vit rien, dans un premier temps. Puis, ses yeux remarquèrent une araignée, grosse et noire, sur le mur qu’elle lui pointait du doigt. Le jeune homme, quand il comprit qu’elle avait eu peur d’une bête araignée, éclata de rire, soulagé. « Hahaha, bébé, j’ai cru qu’il y avait un tueur en série dans la salle de bain ! » s’esclaffa-t-il, tout en attrapant un morceau de papier toilette. Il approcha sa main de l’araignée, s’en empara et la jeta par la fenêtre, histoire de pas la tuer devant une Nu Zeta. Il jeta le papier dans la cuvette des toilettes et approcha de la douche, dans laquelle sa chérie attendait toujours, les cheveux dégoulinants. Il lui sourit et s’appuya sur la paroi de la douche. « Et voilà, ma jolie, débarrassée de la vilaine bête » annonça-t-il, sans se départir de son sourire. Il approcha ensuite sa main du visage de Marissa et repoussa quelques mèches de cheveux trempées derrière son oreille. Une envie de l’embrasser lui saisit les tripes, et il pénétra à son tour dans la cabine de douche, en jeans. Doucement, il s’empara de son visage, se colla un peu à elle et l’embrassa, d’un de ces baisers qui veulent tout dire, qui prouvent tout, tout ce qu’il ressentait pour elle.

Ils arrivèrent à l'accueil de l'hôtel. Il n'y avait qu'une femme âgée d'une trentaine d'années, qui se tenait là. Levant ses yeux fatigués vers eux lorsqu'ils s'étaient approché pour demander une chambre, elle regarda l'adolescente de haut en bas. Que devait-elle penser? Une jeune femme mineure qui se faisait emmener dans une chambre d'hôtel? Marissa passait dès lors pour une fille facile, une fille sans morale, une fille comme les autres. Une fille comme Trevor les aime... La jeune Nu Zêta était restée un peu en retrait, près des escaliers, les mains nouées devant elle, replaçant parfois une mèche de cheveux ondulés derrière son oreille. Gênée? Oui, un peu. Mais il était là, son Trevor... L'homme qu'elle aimait, l'homme qu'elle voulait garder, mais elle ne le pouvait plus. Leur histoire était finie et devoir se dire ça n'était franchement pas agréable, bien au contraire, c'était l'une des pires choses qu'elle ai du vivre dans toute sa jeune vie. Elle ne voulait pas le quitter, ne serait-ce que pour une seconde. Non, ce soir, ça allait être juste lui pour elle. Elle pour lui. Juste le temps de quelques heures. Juste le temps d'entendre, de sentir, de ressentir, une dernière fois leur amour l'un pour l'autre.
Trevor insista pour payer l'hôtel, elle ne pu lui refuser ça. Il aimait pouvoir faire des cadeaux à ceux qu'il... aimait, quand il le pouvait. Elle le laissa donc faire, puis ils montèrent rapidement le corridor afin de rejoindre leur chambre. C'était vieux, oui, mais tant qu'il était là, avec elle, c'était le plus bel endroit du monde. Trevor avait ce côté magique en lui, celui de rendre les choses toujours plus belles autour de lui. Enfin... aux yeux de l'adolescente.

Il se laissa tomber sur le lit, il semblait fatigué. L'adolescente le regarda tendrement, avant qu'il ne l'attire contre lui. Elle s'assit sur un de ses genoux, passant sa main à la naissance des cheveux du garçon. Les lui caressant doucement, dans un geste à semi maternel, elle lui déposa un tendre baiser sur la tempe.

« Exactement... c'est tout ce qui compte... » Murmura t-elle alors avant de déposer un nouveau baiser sur le front de son ex petit ami.

Puis bientôt, l'adolescent lui proposa d'aller prendre une douche. Elle puait? Cette idée lui vint directement à l'esprit, sinon, pourquoi lui proposerait-il ça? La jeune femme accepta et se leva assez rapidement du garçon, afin de se lever. Elle ne réfléchit même pas à ce qu'elle allait porter à sa sortie, seulement Seyton, prévenant, venait de retirer son tee-shirt afin de le lui tendre. Bien qu'ils n’eurent jamais fait l'amour, Marissa connaissait le corps du garçon jusque dans les moindres détails (ou presque !). Une tâche de naissance, un grain de beauté, une petite cicatrice... elle connaissait les formes sur son ventre, la carrure de ses épaules. Elle pourrait le dessiner les yeux fermés, elle reconnaîtrait son odeur parmi 100. Elle le retrouverait dans le noir, dans le désert, dans l'Univers tout entier...

Tournant la tête, elle évita de ressasser tout ceci. Elle rougit et prit le vêtement qu'il lui tendait. Elle murmura alors doucement, timidement :

« Bon.. je vais.. prendre ma douche.. »

Elle ressentait l'envie. L'envie de vouloir aller plus loin avec Trevor. Mais non, ils étaient séparés, il n'allait pas tarder à rencontrer d'autres filles -c'était déjà le cas apparemment- alors non, elle ne lui accorderait pas sa virginité. Il aurait pu l'avoir... mais c'était terminé et c'était dur. Entrant dans la salle de bain, elle ferma la porte, posa le tee-shirt de Seyton sur le lavabo et prépara les draps de douche afin de passer sous l'eau. Elle entra dans le bac, commençant à se laver. L'eau chaude calmait son corps en feu, son corps fatigué, ça faisait réellement du bien.
Fermant les yeux sous l'eau, elle resta quelques longues secondes, debout, sous l'eau, sans bouger. Ressentant alors la fin de son histoire avec Trevor, la tristesse commença à l'envahir, tout autant que l'excitation de cette nuit avec lui. La jeune femme se mit alors à pleurer. S'appuyant contre le carrelage froid de la douche, elle se laissa aller à ses larmes, essayant d'être discrète pour ne pas alerter Seyton.

La jeune femme finit néanmoins par se calmer et tira le rideau afin de sortir. C'est à cet instant que ses yeux se posèrent sur une ENORME araignée noire sur le mur. Elle poussa un cri d'effroi, elle détestait ces bestioles là. Elle attrapa la serviette de l'hötel et s'enroula dedans, laissant ses cheveux humides à l'air, elle appela :

« Trevooor ! »

► « Une chambre pour la nuit, s’il-vous plait »
La réceptionniste leva les yeux sur Trevor. Elle avait une face de crapaud. Bizarrement, le brun se sentait proche de ces animaux, allez savoir pourquoi. « Bien sûr, jeune homme… ça fera 35 dollars.
- Voilà » répondit-il en lui tendant l’argent demandé, après l’avoir sorti de son portefeuille. Elle encaissa, puis se tourna et observa le panneau où se trouvaient les clés. Il en restait quelques-unes, dont une qu’elle prit et tendit au garçon debout derrière le comptoir. Tre’ s’en empara, la remercia d’un signe de tête et rejoint Marissa, qui l’attendait sur le côté. Une fois à sa hauteur, il lui prit la main et posa son regard bleu-gris-vert sur le trousseau. « Chambre 25 » déchiffra-t-il. Deuxième étage, pas d’ascenseur. Les adolescents montèrent les marches, l’un derrière l’autre : le couloir était trop étroit pour se croiser. Ils trouvèrent rapidement la porte de leur chambre et Trevor glissa la clé dans la serrure. Après avoir légèrement forcé pour ouvrir la porte, l’ancien couple s’engouffra dans la petite pièce. Tre’ referma la porte à clé et rejoint Mari dans la pièce principale. En observant l’endroit, il jugea que c’était un peu vieillot, mais propre. Le papier jauni sur les murs semblait posé là depuis une éternité, mais les draps sentaient bon la fleur d’oranger. Le brun soupira et s’installa sur le lit, avant de se frotter le visage de sa main, blasé. Cet endroit n’était pas rêvé, mais ça ferait l’affaire pour leur dernière nuit tous les deux. Une nuit où rien ne devrait se passer, si ce n’est… beaucoup de tendresse. Du moins, c’est comme ça qu’il l’imaginait. Il tendit une main à Marissa et l’attira à lui, l’invitant à s’asseoir sur ses genoux. « C’est pas le grand luxe, mais tant qu’on est tous les deux, moi, ça me va… » murmura-t-il sur un ton d’excuse, avant de doucement poser ses lèvres sur l’épaule de la jeune femme. Il l’aimait, il l’aimait et ne voulait pas que ça cesse, mais il savait qu’après cette soirée, il ne la reverrait plus avant un long moment. Il le fallait, pour elle, pour lui. Pour l’oublier, et oublier l’amour qu’il avait pour elle. Jude sera content, songea-t-il. Son pire ennemi, le frère de sa sœur… Il devait le détester deux fois plus, depuis la soirée d’anniversaire de Julia. Mais après tout, c’était bien normal, Tre’ avait merdé. Il en l’avait pas voulu, mais ce qui était fait était fait : il avait perdu la fille qu’il aimait. Trop de choses se dressaient devant eux, et la perspective de lutter contre tout ça lui nouait le ventre.
Alors, il tenta de penser à autre chose. En serrant Marissa contre lui, il chuchota à son oreille : « Tu veux prendre une douche, avant qu’on se couche… ? J’ai envie de te prendre dans mes bras, de m’enfouir sous les couettes avec toi et ne plus jamais en sortir » lui avoua-t-il, avant de rire doucement, sachant très bien que c’était impossible. Même en la chassant, cette pensée revenait toujours, inlassablement. Soudain, il songea que Marissa et lui n’avaient pas de pyjama. Pour ne pas qu’elle dorme en soutien-gorge, ce qui n’était pas pratique et encore moins confortable, il lui proposa son tee-shirt, après qu’elle lui eut répondu pour la douche.