Event — Cette soirée vous est offerte par les Pi-Sigma 8D

Spoiler:

Swann Neige. Ma nouvelle obsession et ma nouvelle folie peut-être. La jeune femme qui m'entrainerait avec elle dans un gouffre sans fin, duquel je ne pourrais probablement plus jamais me tirer. Néanmoins, les choses me paraissaient différentes. Auprès d'elle, je ressentais ce malaise prenant qui m'empêchait de penser correctement. Un sentiment que je n'avais plus expérimenté depuis cette fameuse après-midi où j'avais tout perdu. A vrai dire, c'était ce jour si important dans ma vie où je m'étais rendue compte de mon incapacité à ressentir. Quelque chose s'était brisé en moi. Quelque chose de si important que le seul moyen que mon esprit avait trouvé pour ne pas me laisser sombrer dans la folie, avait été d'éradiquer toutes sources d'émotions. Et pourtant, auprès de certaines personnes, et dans diverses circonstances, ces sentiments invisibles refaisaient surface. Ils me soulevait le cœur et embrumait le cours de mes pensées. Swann Neige faisait partie de ces gens et pour cette raison, je m'enfoncerais avec elle.

Égale à ce que qu'elle m'avait déjà montré, la jeune femme étendit rapidement son empire glacial à l'ensemble du groupe que nous formions à présent. La gêne était palpable, si bien que je pouvais remarquer celle qui s'était présentée sous le nom d'Elsa détourner le regard. Puis Swann tendit vers moi le démon fumant d'une drogue douce. Sans vraiment écouter la question qu'elle posait et ne remarquant qu'à peine l'arrivée d'une jeune femme enceinte, je prenais le joint d'entre ses doigts et le portait à mes lèvres. La fumée glissa le long de ma gorge à la manière d'un étrange poison, le goût se déposa sur ma langue, amer et pâteux. Pour le moment je ne ressentais aucun des effets, mais cela ne saurait tardé. Pour avoir déjà tenté l'expérience avec Cyril, je connaissais parfaitement les effets de ce genre de drogue sur mon organisme.

Je libérais alors mon esprit de toute pensée, le laissais divaguer encore et encore jusqu'à ce qu'il ne commence à s'embrumer. J'inspirais une nouvelle goulée de cette cigarette de fortune et tournais mon regard vers le nouvel arrivant, tout à fait charmant. A vrai dire, je ne suis savais rien de ce qui était en train de se produire autour de moi. Je n'avais plus envie de parler. Plus envie de réfléchir. Je n'avais même plus envie de suivre Swann. La drogue envahissait ma tête et réorganisait mes pensées de manière complexe. J'avais presque l'impression de ressentir le monde différemment et pourtant rien n'avais changé. Pourtant, il y avait Swann, cette jeune femme que j'avais décidé de suivre jusqu'en enfer. Le jeu que nous nous étions fixé aussi. Je ressentais toujours ce besoin viscéral de rester en sa présence pour continuer à ressentir les émotions que j'avais perdu. Je désirais plus que tout rester à ses cotés pour souffrir de mon empathie autodestructrice.

Néanmoins, il y avait ce nouveau désir plus impérieux que je ne pouvais expliquer. Celui de me lever pour m'éloigner. Ne serait-ce que pour une minute. J'avais besoin d'une seconde de solitude. D'un moment de clarté et surtout d'un instant pour reprendre mes esprits. Folle que j'étais. Je ne pourrais maintenant plus reprendre mes esprits après ce que je venais d'ingurgiter. Pour le reste de la soirée, je resterais dans cette espèce de stase maligne, qui ne me permettrais que de rester derrière Swann, à attendre qu'elle indique la marche à suivre. Alors, je me levais. Je poussais sur mes jambes, ne regardais personne et tanguais un instant. Les choses tournais autour de moi, j'avais du mal à discerner les visages, mais peut-être était-ce seulement un reflet de ma propre folie. J'inspirais un instant, posais un sourire serein sur mes lèvres et annonçais d'une voix plus suave que je ne l'aurais voulu.

_ Je reviens dans une minute. J'ai un coup de fil important à passer.

Je me tournais, laissant le groupe dans mon dos et faisais quelque pas avant de me raviser pour me tourner vers le dernier arrivant. Ce jeune homme au visage si apaisant et qui, s'il l'avait voulu aurait pu créer en moi un coup de tonnerre invisible.

_ Mais je suis enchanté de vous avoir rencontré...

Cette phrase résonna dans l'air d'une manière stupide et puéril. Très bien. Je serais la risée de ce lycée que je ne visiterais pas. J'avançais loin d'eux, loin de la soirée. J'avais vraiment besoin de me retrouver seule. Penser. Oui. Le bruit se dissipait, j'arrivais enfin à y voir clair. La drogue contre mes temps. Étreintes douces et malveillantes. Je pensais une dernière fois à Swann. Oui. Je reviendrais pour elle. Une larme dévala la colline de mes joues avant de sauter telle une kamikaze contre le sable sable. Je mentais et je le savais. S'il y avait bien une chose que j'avais appris à mes dépens en arrivant ici, étais que je ne pouvais pas vivre sans lui. J'aurais beau faire tous les efforts du monde. Me mentir autant que je voulais et fuir aussi loin que je le pouvais, toute cette mascarade ne servirait à rien. J'avais tué un homme à New York et rien ne pourrais plus jamais effacé ça.

Oui. Tous mes sentiments qui disparaissaient était la punition que ma conscience m'infligeait que pour ce que j'avais fait. Parce que j'étais une meurtrière. Parce que je l'avais abandonné. Mais avant tout parce que j'avais toujours été une lâche. Swann me pardonnerais. Wyatt m'oublierais. Et moi je garderais leurs visages en mémoire. Tous autant qu'ils étaient me rappellerait l'erreur que j'avais commise en venant ici.

Je passais une main dans ma crinière blonde et laissais un sourire se dessiner sur ma bouche. Pour la première fois, je ne doutais plus. J'avais pleinement conscience ce qui m'attendais et j'en était heureuse. Je retournais à New York pour expier mes fautes et affronter mes péchés. J'opterais cette fois-ci pour le courage. Un courage que seul le soleil de Miami est capable d'offrir aux âmes perdues...

Alistair répondit à sa question par l'affirmative. Heureusement, car elle ne lui laissait pas trop le choix. Et puis, qui pourrait refuser une fête, surtout quand on est un jeune étudiant, beau, amusant...
Automatiquement son ami l'attira avec lui vers le bar. Il s'occupa de commander les boissons pendant que Willy jeter un coup d’œil aux personnes présentes. Beaucoup de monde... Un peu trop pour reconnaître quelqu'un en particulier. Il semblait d'ailleurs que certains avaient déjà abusé de la boisson ! Mais ça, elle ne les en blâmerait pas. Willow savait, quand à elle, garder des limites. Surtout que si elle se laissait trop aller à la fête, elle en oublierait son objectif premier : atteindre un niveau national. Et ça... Ça mérite quelques concessions.
Avec plaisir, elle vit que le jeune homme lui tendit un verre. A la première gorgée, elle sentit que c'était faible en alcool. Tant mieux. C'était comme si Ali avait lu dans ses pensées... Ils étaient tellement sur la même longueur d'onde tous les deux. C'en était parfois troublant mais terriblement plaisant. La brunette savait pertinemment qu'elle ne tomberait jamais sur quelqu'un comme lui. Un exemplaire unique, qu'elle était contente d'avoir pour elle.

« Tu reconnais des gens ? » demanda-t-il toujours souriant.

Tout en se mordillant la lèvre inférieure, le regard sombre de la demoiselle parcouru l'assemblée. Elle était venue à Miami en connaissant d'office son cousin... Mais où était-il ? Chase... Sautille sur place, en criant "yiiiha" si tu es là... Rien. Bon... Elle vit furtivement un autre visage qu'elle connaissait. Valentin. Un sportif qui lui aussi avait tendance à rester trop longtemps au gymnase. La demoiselle l'avait rencontré lors de son premier entraînement ici, à Wynwood. Elle s'était paumée, trop agacée. Il l'avait aidée, coachée... Même si elle ne le connaissait pas encore, elle pouvait toujours aller lui parler ce soir. C'était déjà ça de gagner plutôt que de rester à attendre au bar avec Alistair.

« Je crois, oui ! Suis-moi ! »

Son verre à la main, elle s'avança entre les étudiants. Elle suivait la trace du brun au cheveux bouclés. Mais rapidement, elle se perdit dans la foule. Willy se retourna pour faire face à Ali, fit une petite grimace et tenta de retrouver le bon chemin, sans ajouter un mot elle attrapa sa main pour ne pas le perdre lui aussi. Plus elle avançait et plus ça empirait. Rapidement elle se retrouva au milieu de la piste de danse où débutait la musique d'une chanson qui se dansait de manière totalement synchronisée... [i]Parfait[i], pensa-t-elle blasée.
La sportive se retourna une dernière fois faire son amie et lança un, avant de tenter de se rendre invisible grâce à une longue tirade de boisson :

« Oups ! »

Toujours sur la pointe des pieds, elle attendait le verdict. Tout ce qu'il fallait c'était qu'il lui fasse un peu confiance. S'il la regardait bien, il finirait par voir qu'au fond elle n'avait pas changé. Plus facile à dire qu'à faire, bien entendu ! Hope gardait de l'espoir.
Dans un geste du texan, elle se sentit prise entre deux bras forts. Sensation exquise de protection. La blondinette avait toujours eu ce besoin d'être sous le contrôle protecteur d'un homme. Une sorte de bouclier dont elle ne pouvait se passer, surtout depuis qu'elle devait se débrouiller seule sans ses parents. C'était plus fort qu'elle. C'était sans doute lié à son passé. Dans tous les cas, ça se ressentait dans ses histoires d'amour. Toujours plus grand, plus fort. La demoiselle était une petite chose fragile face aux jeunes hommes qu'elle fréquantait. Et même si ça avait le don de l'agacer parfois, Hopy ne pouvait s'en passer.

Leurs poitrines étaient désormais collées l'une contre l'autre. L'étudiante pouvait alors sentir les battements de son cœur, sa respiration, la chaleur de sa peau... Les mains du jeune homme glissèrent dans son dos quand dans un baiser ils se retrouvèrent, enfin. Une si longue absence comblée. Un bonheur pouvant renaître, s'épanouir et déployer ses ailes librement. Le moment semblait tellement précieux, pourvu que ce soit éternel. Hope ferma les yeux et resta ainsi contre lui. Il lui annonça qu'elle lui avait manqué. Une phrase qu'elle ne voulait plus jamais entendre. Non, désormais, la demoiselle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour rester avec Warren. Pourtant, rien était plus compliqué...

« Au terrain de basket la dernière fois, tu as fait tomber ton journal. Je l'ai ramassé et l'ai emmené dans la chambre en attendant que tu rentres, et il y est toujours. »

C'était donc là ! C'était à ce moment précis qu'elle l'avait perdu ! Ce n'était pas son journal qui avait trahi son secret ! De toute façon, il n'y avait pas assez d'éléments marqués sur celui-ci. Une chose était certaine, c'était bien Alfred qui l'avait dénoncée à la Voix. Jusqu'ici, Hope avait eu un léger doute en ne retrouvant plus son fameux journal intime.

« Mon journal... Tu l'as lu ? »

Elle connaissait déjà la réponse. Le texan était un garçon qui affrontait les situations directement de face. Il n'aurait sûrement jamais osé lire quelque chose sans en avoir l'autorisation. Et puis ce n'était pas ce qui préoccupait le plus Hopy.

« Ce n'est pas si important... J'ai beaucoup de choses à te dire. Des choses que mon journal n'aurait pas été capable de te faire comprendre... Tu dois te poser pas mal de questions, je suppose... J'en suis certaine. On peut rentrer si tu veux... Ou encore rester ici, même si faire la fête sans pouvoir t'embrasser et danser avec toi sera dur... »

Ce qu'elle n'ajouta pas, était que la fameuse Hope devait faire le plus d'apparitions possibles. Entrer dans l'esprit des élèves de Wynwood comme étant la nouvelle fille gentille et agréable. Plus on l’apprécierait plus on accepterait de la voir avec Warren. Du moins c'était ce qu'elle osait penser. Pour que cela fonctionne parfaitement, il faudrait qu'elle se sépare de lui un moment. Qu'ils prennent des distances, qu'ils se retrouvent en cachette, qu'ils se parlent en langage codé... Jouer, mentir, détourner la vérité... Rien d'inhabituel pour la belle.
Mais être loin de lui... Encore une fois... C'était tout juste acceptable. Un prix bien trop amer pour tant d'efforts...

Elsa avait l'air plus rassurée qu'une présence qu'elle connaissait bien soit ici. En effet, il commençait à avoir beaucoup de monde, je me demandai si j'allai rester avec eux longtemps, même si nous étions dehors, il me fallait de l'espace vital, pour moi et pour Katariina. C'est alors qu'un grand brun arriva près de nous. Charmant. Il était plutôt mal, même s'il sentait la cigarette. D'ailleurs, y'avait pas que lui. C'était pas bon, ça. Je m'assis auprès d'Elsa. Je la sentais plus rassurée.

Apollo t'a encore laissée toute seule ?

Je riais. Comme si il me laissait toujours toute seule. Le bras de Chase descendit un peu plus dans le dos de ma meilleure amie pour laisser sa main rejoindre la sienne. Automatiquement, les doigts d'Elsa croisèrent ceux de Superman. Je souris. Elle avait l'air d'aller mieux. Je l'avais sentie encore plus faible que d'habitude, et heureusement que Chase avait été là. Je ne l'avais pas beaucoup été moi. Trop prise par Eris, Pollo, la grossesse. Enfin.

Il me laisse pas toujours toute seule voyons ! Et il est partit voir sa soeur, elle avait pas l'air très bien quand elle est venue nous voir toute à l'heure, fallait qu'il lui parle, alors il y est allé. Il m'a proposée de le suivre, mais j'ai dit que je viendrai te voir. J'suis gentille hein ? Je t'ai évitée d'être seule avec des gens que tu ne connais pas, hé.

Je lui souris. Encore une fois. Je plongeai mon regard dans ces yeux bleus. Ils étaient beaux quand même. Comme elle. Elle était belle, Elsa.

Ce soir, c'était soirée ciné avec ma Willow adorée. Histoire de se décontracter un peu avant la rentrée. Je l'avais invitée ou l'inverse. On ne compte plus tellement on a eu de rendez-vous ensemble. Mais bizarrement, chacun est différent. Et là, c'était notre premier rendez-vous à Miami. On découvrait la ville, tout ça. Comme deux gamins qu'on emmenait à Disney World pour la première fois. On s'étonnait de tout, un peu naïvement. Mais on aimait ça. On était allé au cinéma voir une comédie sympa, un truc où on se marre bien et où on se prend pas la tête. Pour se détendre. C'était vachement bien, Willow avait aimé apparemment. Et ça me suffisait amplement. Si mon amie d'enfance était heureuse, je l'étais aussi. Je ferai tout pour elle. Tout.

Après le ciné, on s'était arrêté manger une glace ou une cochonnerie du genre, puis on avait commencé à courir comme des idiots dans les rues. On rit, on se chamaille gentiment. Tout ce qu'on aime. Elle était d'ailleurs très mignonne, ce soir, dans son petit short et son tee-shirt un peu trop ample pour elle. Ces cheveux étaient libres, comme elle. Ce que j'aime quand on sort tous les deux, c'est qu'elle ne se prend pas la tête. Pas de chichi entre nous. Moi-même, je m'étais habillé simplement soit jean/tee-shirt/converses. Les cheveux un peu en bataille, parce que c'est plus classe. Enfin, ça, c'est de naissance dans le Michigan. C'est pour ça qu'on nous jalouse tous. J'observai du coin de l'oeil mon amie, sourire aux lèvres. Ah la la... Qu'est ce qu'elle a changé... Je la revois dans la cour de récré en train de me courser, lorsque nous étions petits. L'insouciance...

Bref. En fin de soirée, nous avions décidé de laisser nos pas nous guider tranquillement vers le lycée, observant Miami calmement. J'avais calé mon bras sur ses épaules, et serrait Willow contre moi. Nous arrivions à destination, petit à petit. On passait par la plage du lycée, laissant nos pieds traîner dans le sable froid, la lune nous éclairant. Puis, on entendait de l'animation. De la musique, un feu d'artifice. Une fête ! Sans nous. Il va falloir corriger ça. Mais on est pas invité... Je tournai la tête vers mon amie, sachant très bien qu'elle allait me demander d'y aller avec elle - car elle voulait y aller. Elle me fit son regard suppliant et son petit sourire qui me fait craquer. Et je ne pus dire quoique ce soit. Décidément, la soirée allait être riche en animation.

Elle prit ma main. J'aimais quand elle prenait ma main. Nous courûmes et en quelques secondes, nous étions sur le lieu de la fête. De la drague, de l'alcool, de la drogue, tout y était. Une ambiance de fête. Une nana dansait sur le bar, des gens pleuraient. Une nana enceinte. Non, deux. Une autre est dans un petit groupe dans l'ombre. Toutes les confréries étaient réunies, ce soir. Willy se tourna vers moi, et me demanda si j'étais prêt à faire la fête. Je lui souris. Question rhétorique.

« Bien évidemment, mademoiselle Willow ! »

Je l'entraînai avec moi vers le bar, et nous commandai deux boissons pas trop alcoolisées. Je ne tenais pas ce qu'on soit complètement déchirés, tout de même ! Enfin, au pire, je ramènerai Willow sur mon épaule si jamais, mais bon. Le barman nous servit et je tendais son verre à mon amie. J'observai la plage, les gens. Peu de tête connues.

« Tu reconnais des gens ? », lui demande-je, en souriant.

Parce que moi, pas. J'espère que quelqu'un vienne nous aborder, qu'on puisse rigoler un peu.

Elle me dit qu'elle était confuse, gênée. Qu'elle ne savait pas quoi dire, ni faire. Mais que quelque chose qui paraissait indescriptible comme une décharge électrique lui avait parcourue le corps. Qu'elle aurait voulu recommencer des millions de fois, seulement, elle s'était dit que c'était mal. C'était donc pour ça qu'elle était partie de la plage, de notre petite bulle que nous avions créés. Je ne savais pas pourquoi j'avais posé cette question. Certainement par curiosité puisque j'avais ressenti la même chose. Une chose indescriptible, incroyable. C'était comme décrire la petitesse de la taille d'un atome. La petitesse du noyau de cet atome. C'est impossible. On ne peut pas. On ne peut pas imaginer la petitesse de ce truc. On ne peut le décrire, le dessiner, le représenter, l'imaginer, le voir, le ressentir. Ce qui m'avait traversé le corps, dans mes artères, mes capillaires, mes muscles, mes organes, était tout aussi indescriptible. Et je voyais que « Hope » peinait à décrire ce qu'elle avait ressenti. Nos regards se croisèrent. J'avais encore un peu de mal à me dire qu'elle était Paige. Je ne savais pas comment l'appeler... Même comment me comporter. J'aurais du mal, au début. Reconstruire une histoire d'amour. Reconstruire ces sentiments. S'habituer. Elle se hissa sur la pointe des pieds. Nos lèvres se rapprochant, doucement. Je reconnus que j'avais envie de l'embrasser. Elle était Paige, après tout. Mes bras l'entourèrent, la serrant contre mon torse, la rapprochant encore plus de moi petit à petit. Mes mains caressait son dos, lentement. Je me penchai et déposai un unique baiser sur ses lèvres. Décharge immédiate. Elle partait de mes lèvres et se dirigeai dans tous les recoins possible de mon corps. Je soutenais son regard. Il était toujours le même, lui. Sa façon de me regarder. Je la serrais encore plus et posai ma tête dans le creux de son épaule. J'étais heureux de la retrouver.

Tu m'as manqué... ♥

Une chose était sûre, oui je l'aimais. Et oui, elle m'avait manqué. Énormément. Je venais de penser que j'avais son journal intime dans la chambre. Soigneusement posé dans un tiroir de ma table de nuit. Je partageai ma chambre avec elle, et j'avais attendu son retour, patiemment, jour et nuit. Je ne l'avais jamais ouvert. Même pas la première page. J'avais respecté toute son intimité, même si je savais que son journal devait certainement parler de moi. Il devait peut-être lui manquer d'ailleurs. Au creux de son oreille, je murmurai quelques mots.

Au terrain de basket la dernière fois, tu as fait tomber ton journal. Je l'ai ramassé et l'ai emmené dans la chambre en attendant que tu rentres, et il y est toujours.

Hayden sentait qu’elle n’aurait pas dû lui expliquer qu’elle était une salope notoire mais, heureusement pour elle, l’inconnu était plutôt énervé contre Helinä. Tout chez le jeune homme respirait l’énervement si bien que lorsqu’arriva Aaron, une autre de ses conquêtes d’un soir, elle eut l’envie de partir avec lui. Mais bien sûr une fille l’accosta avant que la blonde ne se lève pour aller rejoindre Aaron et la fille. Elle tourna son regard vers le jeune homme énervé… Pourquoi se trouvait-elle seule avec lui ? La cheerleader se terra encore dans son mutisme, elle ne savait pas quoi dire. Puis il se releva et lui tendit la main, l’invitant à danser. La jeune femme le dévisagea.

-T’es pas obligé d’aller danser avec moi, si tu n’en as pas envie… Je ne veux pas t’obliger… On peut juste rester ici et discuter… Enfin si tu veux…, murmura-t-elle

Elle but une gorgée de son soda. Elle était nerveuse comme à chaque fois qu’elle était seule avec un garçon. Aussi étrange soit il, elle était toujours nerveuse et timide avec un garçon surtout quand elle n’avait pas couché avec. Elle reposa son verre dans le sable. La jolie brune reposa son regard sur le jeune homme prénommé Raphaël.

-Dis… Ca fait longtemps que tu es à Wynwood ? C’était la première fois que je te voyais…, lui demanda-t-elle, histoire de faire la conversation.

En son for intérieur, la Rho Kappa se disait : « Mais ferme-la, Hayden ! Surtout si c’est pour parler pour ne rien dire ! » et elle espérait sincèrement que son camarade ne pense pas la même chose même si, étant donné du caractère de Raphaël, c'était peu probable.

Ma chère petite soeur me répond qu'il s'agit d'Aaron, une connaissance. Une connaissance, hein ? Je suppose que le fait qu'elle appelle mon neveu par le prénom de cette connaissance n'est que pure coïncidence. Du moins, je l'espère, mais je n'ai pas à me mêler de ça. Je lance un regard au mec, vite fait. Bah, après tout... C'est sa vie.

- Tu sais Pollo je t’aime beaucoup mais pourquoi m’avoir coupé alors que j’essayais de faire sa connaissance ? Chaque fois qu’on essaye de parler avec Aaron, soit on se fait couper par la sonnerie des cours, ou soit une idiote de fille vient lui demander de danser alors qu’il me parlait. Et voilà que c’est à ton tour de nous couper. J'suis plus une petite fille Pollo, j'suis touchée que tu veuilles me protéger. Mais tu aurais dû plus insister sur le fait que Chase n’était pas fait pour moi. Au moins j’aurais peut-être évité de tomber amoureuse de lui. Maintenant c’est trop tard. J’ai compris mon erreur bien trop tard.

- Désolé, ma grenouille, vraiment... Je voulais juste voir si tu allais bien, et c'est vrai que j'ai tendance à te surprotéger... Mais... Pourquoi est-ce que ça serait une erreur ? Chase est un gars bien, tu sais... Il est plus gentil que la plupart des personnes sur cette plage, moi y compris ! Il n'a jamais tué personne, lui..., murmurai-je.

- J'suis désolée grand frère que tu me vois dans cet état. Mais je peux pas rester sagement assise et regarder ce qu’il se passe toute ma vie. J'suis enceinte et j’ai à peine seize ans. Tu as beau être là tu as une vie toi aussi. Alors je ne peux pas me reposer sans cesse sur toi. Je dois pouvoir créer des liens, avoir des amis sur qui je pourrais compter comme toi tu peux compter sur Lena ou sur tes amis. Je peux pas m’imposer comme ça dans ta vie.

- Linä, je t'interdis de dire que tu t'imposes. Tu es ma soeur, jamais ne te verrai comme un poids, tu le sais très bien. C'est comme j'ai dit à Lena, tu peux m'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je serai là pour toi, d'accord ? La famille, c'est sacré. Mais c'est sûr, il faut que tu te fasses aussi des amis... Je pensais que c'était bien parti avec Chase... Que s'est-il passé, avec lui ? Il t'a fait du mal ? Tu veux que je l'explose ? Même si je l'aime bien, j'hésiterai pas si jamais il t'a fait souffrir.

En parlant, je l'avais entraînée près du bar, où je nous pris deux verres. Sans alcool, évidemment. Nous nous installâmes ensuite près du feu, sur des rondins. Les gens ne faisaient pas vraiment attention à nous. Moi, je les surveillais du coin de l'oeil. C'est également du coin de l'oeil que je remarquai une lueur flamboyante. Lueur qui me rappela Eris, sa chevelure de feu. Il parait qu'elle ne sortait absolument plus de sa chambre... Mais je n'en savais pas plus. Ces deux derniers mois, je m'étais appliqué à l'éviter. Après cette dernière nuit avec elle, je m'étais appliqué à ne plus penser à elle, à ne plus la désirer, ne plus l'aimer. La seule chose qui me rattachait encore à elle était son collier et son pendentif, qui pendait constamment au creux de ma poitrine. Jour et nuit, je ne l'enlevais jamais de peur de le perdre. Je tournai la tête pour voir d'où cette lueur provenait. Et là... ce fut comme un poing que l'on m'enfonçait dans l'estomac. Eris était ici. De retour parmi les vivants.

Une lueur étrange brilla dans les yeux du compositeur, qui m'invita à le suivre. Il héla les trois jeunes femmes, avant de carrément se mettre à courir pour les rattraper. Je le suivis à distance d'une démarche chaloupée, prête à savourer ma victoire prochaine. Je parcourais des yeux les différents groupes sur la plage et remarquai alors le jeune homme de tout à l'heure, seul. Ses yeux perçants et magnifiques semblaient observer un couple non loin. Je suivis son regard et aperçus les Tässäon, en grande discussion. Très intéressant, dommage que d'ici je ne pouvais pas capter ce qu'ils se disaient. Surtout que j'étais toujours à l'affût du moindre ragot à colporter. Quand je rejoins Lancelot et ses drôles de dames, Kity retirait avec vigueur sa main de la sienne, avant de s'énerver, ce qui était proprement très étonnant.

- Ne me touche pas !

Ouw, fascinant. Un sourire en coin étira doucement mes lèvres. Charlie m'observait, de loin. La rébellion était en marche, apparemment...

- Personnellement, je n’ai aucune envie de boire et surtout pas avec vous ! Et au faite, Janane, je savais déjà que tu étais manipulatrice et odieuse, mais je ne pensais pas que ta vie était assez insignifiante pour que tu n’ais rien d’autre à faire que de te moquer de ceux qui ne t’ont rien demandé !

Mon sourire s'étira. Enfin, un peu d'action. Traumatiser les gens sans intérêt, c'est drôle, mais écraser leurs tentatives de rébellion et les réduire encore plus à l'état d'esclaves l'était encore plus. Je plantai mes yeux noirs dans les siens, tandis qu'elle reculait de quelques pas. Son corps même avait peur de moi, alors que sa tête désirait m'affronter, intéressant. Je m'apprêtais à répliquer quand Alisa prit la parole à nouveau. Zut, j'avais oublié qu'elle était là, elle. Il ne fallait pas qu'elle me voit sous un trop mauvais jour.

- Bon, vous avez tous l'air sympa hein, j'en doute pas. Mais vous avez pas l'impression d'agir comme des gosses, là ? Si vous avez des choses à régler, arrêtez de tourner autour du pot, c'est gonflant.

Je me retournai vers elle et lui adressai un sourire compatissant, l'air d'être d'accord avec ce qu'elle disait. C'est alors que Lancelot lança l'offensive. Je ne m'attendais certainement pas à cela de sa part, on peut dire que sur le coup, il m'impressionna par tant de méchanceté. Il s'adressait à Kity et la noyait sous les reproches. Les larmes de la blondinette n'en finissaient pas de couler. Mon arme était vraiment très efficace, décidément.

- Tu es injuste. Tu m’en veux pour quoi là, au juste ? Parce que j’ai fait quelque chose de pas correct ? Ou parce que j'apprécie une fille que tu sais pas saquer pour dieu seul sait quelle raison ? J’ai pas à me mêler de vos histoires, là-dessus on est d’accord. Mais par pitié, sois logique avec toi-même : t’as pas à m’y mêler non plus.

Exceptionnel. Il aurait très bien pu s'arrêter là, mais ça aurait été trop facile. Haussement d'épaules, nouvelles reproches. Et vas-y que j'écrase encore un peu plus ton coeur d'artichaut. Vraiment exceptionnel. A ce stade, je ne cachais plus de tout mon sourire machiavélique. Notez que le "Dieu seul sait quelle raison" me fit beaucoup rire : j'étais proprement immonde, avec cette fille. Et Lancelot qui me montrait son allégeance de la sorte juste sous son nez, c'était la cerise sur le gâteau. Il ajouta qu'il me comprenait quand je disais qu'elle était un vrai boulet. En réalité, je n'avais jamais dit ça, mais ça ne me dérangeait pas qu'il le lui fasse croire, au contraire. Surtout s'il se déclarait d'accord avec moi !

- Une soirée ! Une seule soirée sympa dans ta vie, c’est trop te demander ?! T’as vraiment le chic pour tout foutre en l’air. Merci Kity. Vraiment, merci.

Alors là, ce fut trop. Il m'était impossible de me retenir plus longtemps. Je partis dans un grand éclat de rire, absolument ravie de la tournure que prenaient les évènements. Exceptionnel, vraiment ♥ A ce titre, Lancelot méritait amplement une récompense. Je m'approchai de Kity et lui pinçai la joue, comme on le ferait à un enfant.

- Oh, allons, ne pleure pas comme ça Kity ! C'est de ta faute, après tout...

J'éclatai à nouveau de rire, avant de faire volte-face et de m'éloigner, saisissant Lancelot par la main au passage. Nous fîmes deux pas, quand je pensai soudain à un dernier détail. Je me retourner et plantai des yeux incendiaires dans ceux de Charlie. Sur mes lèvres se formèrent quelques mots et, vu sa réaction, je suis persuadée qu'elle les comprit entièrement.

- Tu me le payeras...

Lancelot et moi nous éloignâmes alors, main dans la main. Je me tournai vers lui, un peu plus loin, souriante. Face à nous, une fille aux cheveux rouges nous fixait. Eris Melody. Celle qui n'avait plus vu la lumière du jour depuis des lustres, à ce qu'on racontait. Intéressant.

- Je suis impressionnée, je ne t'en pensais pas capable, Lancelot. Oh, et maintenant tu m'excuseras, mais ma présence est réclamée ailleurs.

Souriante, je lâchai sa main et m'éloignai vers le bellâtre que j'avais repéré quelques instants plus tôt. On verrait plus tard pour la récompense de mon cher petit instrument de destruction des coeurs... ♥ Une fois à portée de voix, je le saluai.

- Salut ! Aaron, c'est ça ?

J'avais pensé à une soirée téloche dans ma chambre, mais apparemment c'était plus fort que moi, il fallait que je sorte. Curieux. Pendant des mois j'étais restée prostrée. Sans quitter mon lit. Sans ne discuter avec personne d'autre que Lancelot. Je n'avais fait que cela. Mais la nuit étai tombée, et ce que j'aimais à Miami, c'était la plage. J'habitais au centre ville à présent, près de Wynwood, et j'avais envie de retourner au bord de la mer, comme je l'avais tant fait seule. M'asseoir sur le sable, au calme. Ne plus penser à rien. S'évader. Des problèmes, je n'en avais plus. Il fallait que j'efface cette boule, cette boule dans mon ventre qui me bouffait de l'intérieur, moi, mes ressources, mon univers, mon monde, tout. Il fallait que j'élimine tout ça avant que ça finisse très mal. Il fallait que j'oublie tout ce qui m'était arrivé au cours de cette année. La Voix, Pollo, Lena, Kate, Sacha, Lancelot également, bien que dans mon coeur la seule place lui était à présent réservée. Je n'étais pas amoureuse de lui comme pouvait l'avouer une adolescente en chaleur, non. J'avais besoin de lui. Et il avait besoin de moi. Je sortis, non sans attraper un maillot de bain, et filais dehors. Il y avait encore beaucoup de circulation dans les rues. Je traversais n'importe où, évasive, cherchant un coin pour pouvoir atteindre enfin l'accalmie de la plage et le bruit rassurant de la mer. Ce silence tout relatif. Lorsque je mis mes pieds sur le sable, en ayant pris le plus grand soin de retirer mes chaussures avant de les mettre dans mon sac à main, je ressentis ce bien-être m'envahir. L'eau se mit à clapoter doucement sur mes pieds, à mesure que j'avançais en direction de l'océan. J'étais envahie par le bruit de l'eau, le roulis de la mer, la musique...

...La musique ?

Entre les bâtiments bloquand parfois la vue de la plage, je constatais que non, ce n'était pas silencieux. Il y avait de la musique, des rires, des cris. En direction de Wynwood. Oh, improviserait-on donc une petite fête au bord de la plage ? Parfait. Ne me restait donc plus qu'à rejoindre le bar. ça signifiait sans doute que l'alcool serait gratuit, au moins.

Lorsque j'arrivais sur les lieux, je reconnus quelques têtes familières. Apollo, avec sa soeur, d'abord. Puis Lena, en retrait, accompagné du petit crétin qui avait fichu un coup de poing à monsieur Farmer sans énoncer la moindre raison. Les autres... j'eus un peu de mal à me rappeler de leurs noms. Il y avait pas mal de nouveaux, peu de gens de ma confrérie que je connaissais. Et puis ce n'est qu'après que je vis Lancelot.

Il était accompagné de Kity et de deux autres jeunes filles dont je ne voyais pas le visage. Ils semblaient rassemblés en deux camps et d'après les éclats de voix que j'entendais, ils s'engueulaient copieusement. Tiens donc. Mon ami aurait-il donc des ennuis ? Avec des nanas en plus. Même pas étonnant. J'arrive à l'improviste et je le trouve en train de se friter avec des filles. Vraiment, vraiment pas surprenant de la part de Lancelot. J'étais fortement tentée d'aller le voir pour chercher à comprendre ce qu'il se passait. Après tout il le fallait bien non ? J'étais curieuse. Mais là... je voulais savourer le spectacle. Pour une fois que je pouvais voir une scène intéressante.

Cependant, lorsque je les vis s'approcher de moi, je remarquais que l'une des filles m'était familière. Tombant sur une photo entre deux partitions de Lancelot, je lui avais demandé une explication. Or, c'était cette fille... Deila, si mes souvenirs étaient exacts. Lancelot avait eu une aventure avec elle, puis elle lui avait fait un sale coup. Que faisait-elle là, alors ? Et si je lui envoyais mon poing en pleine figure ? Après tout, il fallait bien régler ça tôt ou tard... ou demander de plus amples explications à mon français. Je me contentais alors de croiser les bras. Fixant la fille, sans comprendre.

Et sans me douter un seul instant que j'allais me planter en beauté.

La jolie blonde se chargea ensuite des présentations. Elle se prénommait Samantha, et son amie Swann. Celle-ci ajouta d'un air blasé qu'en réalité, il s'agissait de Swann Neige. Son prénom me plaisait, je le trouvais plus qu'original. Il lui sied à ravir, qui plus est. La brune sortit quelque chose de sa poche, tandis que l'autre nous parlait. Je me concentrai donc sur la blonde.

- J'espère qu'on ne vous dérangeait pas dans une conversation importante au moins. Si c'est le cas excusez nous, on ne voulait pas.

Je lui adressai un sourire, lui signifiant par là qu'elle n'avait pas à s'en faire. C'est alors que la brune tendit sous le nez de la blonde un joint bien roulé. La drogue... J'avais horreur de ça. Surtout que ma soeur jumelle se laissait entraîner dans la spirale infernale de la dépendance beaucoup trop facilement, ces temps-ci. J'avais peur pour elle, mais je ne pouvais pas lui dicter sa conduite. Elle était libre de faire ce qu'elle désirait, après tout. Je secouai la tête, ça ne m'intéressait pas. Swann Neige nous fit alors remarquer qu'on avait pas l'air très joyeux, pour des gens à une fête.

- Oh, rien d'important., lâchai-je, évasif. Et puis, maintenant, vous êtes là.

Clin d'oeil à la jeune fille. C'est alors qu'une demoiselle que je connaissais bien nous rejoint, s'asseyant à côté d'Elsa. Elena, la femme de mon ami Apollo. Et mon ancienne prof de guitare. Elle tendit à jus de pomme à Elsa, avant de me saluer. Je lui souris, tandis qu'elle se présentait à Swann Neige et Samantha. Je m'apprêtais à faire les présentations en retour quand Jake, mon meilleur ami, nous rejoint à son tour. Décidément, la soirée devenait de plus en plus animée. Pas sûr qu'Elsa apprécie... Il me dit la bise et posa ses fesses dans le sable, à côté de moi.

- Hey ! Chase ! Comment tu vas ? ... Bonjour, mesdames., ajouta-t-il à l'intention des autres.

- Jake ! Super, et toi ? J'savais pas que tu viendrais, ce soir, c'est une bonne nouvelle. T'as arrêté le jus de pomme ? Bon ! Les présentations ! Mesdemoiselles, voici mon ami Jake. Jake, voici Elena, Samantha et Swann Neige. Et Elsa, je t'en ai déjà parlé., ajoutai-je en souriant à mon amie.

Bien sûr que je lui en avais déjà parlé. Mon bras était toujours autour de son épaule, ma main pendant dans le vide. Je glissai alors mon bras dans son dos et attrapai sa main dans la mienne, avant de lui faire un clin d'oeil. Toute cette animation, ça m'empêchait de penser à James et à mes problèmes - tellement insignifiants - alors c'était pas plus mal.

Une fête. Cool. Je m'allumai une cigarette et partis en direction de la plage. Je ne savais pas trop pourquoi j'y allais, mais bon. Depuis que j'étais arrivé ici, j'étais pas réellement sorti. J'avais un peu la flemme. Cette fête me ferait prendre l'air.

J'arrivais à la plage. Des troupeaux pouvaient se voir déjà. Bordel, pourquoi j'étais là ? Je me dirigeai vers le bar, d'un bon pas. Je voyais Chase son bras entourant les épaules d'une fille, une fille enceinte, puis, une fille blonde et une autre brune. Deux personnes se trouvaient sur la plage. Des gens dansaient, dont un grand punk goth' avec une fille enceinte elle aussi. Il s'était passé quoi ? Deux filles enceintes, on était quand même au lycée. Une orgie ou quoi ? Bref. Je me servais un verre de coca, le jus de pomme étant vide. Je ne savais pas trop où aller, Chase avait l'air occupé avec toutes ces dames autour de lui. Quoique... Il était quand même mon meilleur ami, -le seul- et au moins, je pourrais rencontrer toutes ces filles à ses côtés. J'y allai donc, mon verre de coca dans la main. Chase était presque le seul ami garçon que j'avais. Depuis ce qu'il m'était arrivé, j'avais du mal à supporter la présence de l'un deux, bien sûr, je supportais d'en être un ! J'étais près d'eux, et je fis un grand sourire à mon ami.

Hey ! Chase ! Comment tu vas ?

Je m'approchai plus de lui, et lui serrais la main en lui faisant la bise, le seul à qui je faisais ça. Je me retournai vers les filles, apparemment, la fille enceinte venait aussi d'arriver.

Bonjour, mesdames.

Je leur souriais à tour de rôle. Elles étaient toutes jolies. Même si la blonde se démarquait des autres. Enfin.

« Avec grand plaisir ! »

Alecto accompagna ses paroles par un baiser. Un de plus dans cette collection qui ne laissera jamais l'anglaise. C'était toujours incroyablement puissant entre eux. Ce couple semblait si parfait. Pourtant ils n'avaient pas été élu Roi et Reine du lycée. Même si elle n'était pas une très grande joueuse, Isobel avait été déçue. Elle était si fière d'être aux bras de ce blond. Mais qui aurait voté pour eux ? Les ex-copines, jalouses, du garçon ? Les trois amis de la blonde qui se présentaient eux aussi ? Oui... Isobel n'était pas la plus populaire des filles. Contraste fort avec le début de ses années de lycée. Tout avait changé. Tout était différent. Et malgré ça, elle réussissait à se trouver face au garçon le plus séduisant qui lui ait été donné de rencontrer à Miami. Et ça, elle ne s'en plaindrait jamais. A part si d'autres pimbêches venaient trop près d'Alecto... Là peut-être qu'elle commencerait à regretter son coup de cœur. Mais ces filles, comme la blonde de tout à lh'eure, rendaient l'aventure plus excitante, plus palpitante.
Tout n'était pas que physique entre eux. Non, il y avait tellement plus. Ils sont deux personnages ayant eu trop de relations. Ayant rejeté trop de partenaires. Ayant des secrets l'un pour l'autre... Ce dernier point fit tiquer la mannequin alors qu'elle dansait lentement avec le jeune homme. Lui avait-il déjà menti ? Si oui, sur quoi ? Était-elle la seule à cacher quelque chose ?
Ses yeux verts allèrent se poser dans ce d'Alecto. De la culpabilité envahissait tout son être. Il fallait qu'elle le lui dise. Avant que ce ne soit révélé par quelqu'un d'autre. Telle que la fameuse Voix. Oui, il fallait qu'elle le dise.

« Alecto, il faut que je t'avoue quelque chose... »

La chanson qui était passée bien trop vite, n'avait laissé le temps à la jeune femme de se préparer. Elle se lancerait dans le grand bain sans attendre. Isy se décolla du corps du grec sans le lâcher des yeux.

« Si ça doit conduire à notre perte... Tant pis. Je ne regretterai jamais cette aventure. Tu es un homme incroyable. Je n'aurais jamais pu imaginer rencontrer quelqu'un qui me ressemble autant. Mais... Voilà... Je suis mère. Je veux dire par là que j'ai un fils... »

Son cœur battait de plus en plus fort. Parler de Wyatt la rendait toujours heureuse. Un sourire envahissait son visage, ses yeux pétillaient, elle s'emportait dans une description des plus méliorative. Mais là... Là c'était différent. Alecto pouvait refuser d'être en couple avec une femme ayant déjà un enfant. Surtout à leur âge... Pour qui la prendrait-il s'il savait qu'elle avait été enceinte à seize ans ?
Non, il pouvait refuser ces responsabilités. Après tout, tellement d'hommes dans la vie d'Isobel avaient fait ça. Combien étaient partis au moment de la révélation ? Combien l'avaient traité de tous les noms ? Et le père... Oh le père ! Elle l'avait tellement aimé qu'elle s'était faite avoir. N'est-ce pas toujours ainsi ? Heureusement, Chase se rattrapait. Une fois que l'on voit Wyatt on ne peut pas l'ignorer... Les pensées de la blonde dévièrent sur son père qui l'avait lui aussi abandonnée, elle. Et s'il l'avait rencontrée quand elle était bébé ? S'il avait fait le choix de vivre avec elle plutôt qu'avec sa parfaite petite famille américaine ? Il y aurait eu d'autres enfants abandonnés certes, mais elle. Elle, elle aurait été épanouie. C'était égoïste. Elle le savait très bien. Mais c'est naturelle de penser à tout ça... Bien que ça n'avançait à rien. Surtout maintenant. Ce qui comptait désormais était l'avenir du petit garçon et la réaction d'Alecto...

Isy ne demandait pas à ce qu'on lui saute dans les bras. Au contraire, elle voulait qu'il prenne le temps d'y réfléchir. Qu'il lui pose des questions. Et même si une pause était nécessaire, la belle accepterait. Un enfant ce n'est pas rien, surtout qu'Isobel comptait bien l'élever dans les meilleures conditions qui soient. Alors, le grec n'avait pas à prendre une décision à la légère pour ensuite ne jamais la tenir... Sinon il aurait affaire à une mère volcanique et survoltée...

Pollo me déposa un léger baiser sur les lèvres avant de me dire que, si soucis, il avait son téléphone. Je lui fis un petit clin d'oeil et partit en direction d'Elsa. Ca faisait un petit moment qu'on s'était pas vues. Heureusement, à chaque fois que je la voyais, c'était comme si on s'était quittées la veille !

De ce que je voyais, elle était accompagnée de Chase, et de deux jeunes filles, nouvelles apparemment. Ou bien, que je ne connaissais tout simplement, pas. Je continuai quand même de m'approcher, pensant que ça pourrait donner plus d'aisance à Elsa, qui devait se sentir bien mal à l'aise, même avec Superman à ses côtés. J'allai me prendre à Elsa et moi un jus de pomme avant d'aller les rejoindre, pour pouvoir analyser la scène un peu. Les deux jeunes filles avaient l'air plutôt gentilles. L'une, beaucoup plus que l'autre, mais ce ne sont que des apparences. L'une était blonde, cheveux plutôt courts et l'autre, les cheveux noirs, plutôt long. Je pris les deux verres dans mes mains, et y allai, d'un pas sûr. Il n'avait pas l'air en pleine discussion lorsque j'arrivais. Je fis un bref sourire à Elsa, détournant mon regard vers Chase, continuant vers les deux jeunes filles. J'allai faire un bisous à Elsa, et lui tendit l'un des deux verres.

Tiens, pour toi. Tu vas bien ?, je me tournai vers son Superman, Salut, Chase.

Je me rendis compte que j'étais apparue comme ça, sans explication. Et puis, après tout, quelles explications avais-je à donner ? Aucune. Je faisais ce que j'avais envie, nabor. Et puis, en plus, si j'avais des ennuis, un grand gaillard de deux mètres viendrait me sauver. Et oui, moi aussi j'avais un Superman ♥ Je me tournai vers les deux jeunes filles et me présentai.

Elena, au passage. Vous êtes nouvelles ?

Je posai une main sur mon ventre, habituelle. Je me demandai où est-ce-que je les poserai une fois que j'aurais accouchée... Cela me manquerait-il ? J'avais toujours un peu redoutée d'être enceinte, peur d'avoir un enfant, a cause de ma mère. Peur d'être une mère indigne. La mienne l'avait tellement été. Tellement ignorante. Enfin, mon père avait toujours su faire pencher la balance, et mon frère aussi. Pourquoi était-il tous partis ? La seule famille que j'avais à présent c'était Pollo et Katariina, et malgré tout, même si mon père et mon frère me manquait, j'étais comblée. ♥

Après un moment qui parût être une éternité à Charlie, la fille dont le nom lui était toujours inconnu commença à parler. Elle s’adressait à Janane, elle lui parlait comme à une amie de longue date. Une amie ? Ça c’était mauvais, très mauvais même. Il y avait déjà Janane sur le dos de Kity et Charlie, si l’autre fille se retournait contre elles, elles étaient vraiment mal. Mais elle se trompait, l’amie de Janane ne comptait pas les abandonner à leur triste sort, bien au contraire, elle prit chacune des deux blonde par un bras et, déclarant que celles-ci devait lui faire visiter la ville. C’était une bonne excuse, mais Charlie était persuadée que ça ne suffirait pas, Janane était une peste, mais elle était rusée également et lorsqu’il s’agissait de faire du mal aux gens, elle n’avait pas son pareil.

« - Et, Alisa, attends ! A moi aussi, ça me fait plaisir de te revoir. »

Alisa, c’est donc ça son prénom ! La Khi fut surprise de voir un sourire sincère s’inscrire sur le visage de la Marocaine, elle était donc capable d’avoir des amis et d’être plus ou moins « gentille ». Première nouvelle ! Les trois jeunes femmes se remirent en route. Et Kity remercia Alisa entre deux sanglots, décidemment, cette fille aurait mieux fait de rester chez elle, depuis que Charlie l’avait rencontré, elle n’arrêtait pas de pleurer. Et elle aurait peut être de nouvelles raisons de verser ses lames puisqu’on pouvait entendre Janane comploter derrière elles. Et ce fut le jeune homme qui tenta de les retenir cette fois, leur demandant d’attendre, deux fois, sans aucun résultat puis il attrapa la main de Kity forçant le group à s’arrêter.

" Vous ne partiriez tout de même pas sans nous, si ? C’est moi qui invite. Enfin, à ce prix-là, vous pouvez même rester ici, non ? On n’a pas droit à une soirée sur la plage tous les soirs. Par contre, les rues de Miami ne se seront pas volatilisées d’ici demain matin. "

À ce moment là, voyant le regard triste de Kity, la seule envie de Charlie était d’attraper Janane et d«’aller la noyer. Un ou deux ans plus tôt, enivrée par l’alcool, elle l’aurait peut-être fait sans aucun scrupule, mais ce jour là, en étant elle-même, elle n’en avait évidemment pas le courage. Elle vit Kity retirait sa main de celle de Lancelot et lui dire de ne pas la toucher, elle avait l’air vraiment énervée et cela ne devait pas être l’un des traits marquant de son caractère. Elle lança un regard inquiet à Charlie qui essaya de la rassurer en souriant. Il fallait trouver une solution, mais il n’en existait pas alors pour une fois, Charlie prit son courage à deux mains.

« - Personnellement, je n’ai aucune envie de boire et surtout pas avec vous ! Et au faite, Janane, je savais déjà que tu étais manipulatrice et odieuse, mais je ne pensais pas que ta vie était assez insignifiante pour que tu n’ais rien d’autre à faire que de te moquer de ceux qui ne t’ont rien demandé ! »

Et voilà, elle n’avait plus qu’à attendre que la Marocaine l’écrase comme une mouche, parce qu’elle le ferait, sans aucun doute. Mais au moins, ce soir, elle avait réussit à ne pas rester pétrifiée devant son bourreau comme la pauvre petite victime qu’elle était. La prochaine fois, peut être réussirait elle à envoyer cette sorcière se faire voir une bonne fois pour toute, mais ce n’était assurément pas pour ce soir. La preuve en était qu’elle venait de faire deux pas en arrière, comme pour se protéger de l’assaut de Janane avant même que celle-ci n’ait réagit.