[Terminé] Pour un premier rendez-vous galant [Isy]

Un test ? Il l'avait bien espéré oui. Parce que si elle avait vraiment voulu aller dormir loin de lui, il se serait bien demandé ce qu'il faisait là.
Ils étaient donc l'un contre l'autre quand elle lui annonça qu'il était proclamé roi. Il avait déjà zappé cette histoire et ne put s'empêcher de se mettre à rire lui aussi quand il comprit enfin. Ils partaient bien facilement dans des trips complètement pourris. C'était rare de sortir avec ce genre de filles, du moins pour le grec.

Le blond ne lâchait pas sa reine et la gardait blotti contre lui. Elle lui avoua qu'elle avait passé une excellente, incroyable soirée en sa compagnie.

- Tant mieux parce que moi aussi ...

Lui chuchota-t-elle tout en l'embrassant de nouveau. C'était vraiment sa drogue et il se demandait bien si il allait pouvoir s'arrêter. Ou s'il allait l'embrasser toute la nuit. Une chose était sûre cependant. Peut-être ne dormirait-il pas, mais il la garderait contre lui, jusqu'à ce qu'ils doivent se lever. Et encore, s'ils se lèvent. Parce qu'il serait bien tenté de rester tout le reste de la nuit et la journée blottit contre elle, et ne rien faire d'autre.

Le seul soucis, c'était qu'il allait vraiment finir par avoir envie d'elle, et de galérer à ce moment-là. Il sera donc obligé de partir, ou du moins de se décoller d'elle. Mais le lendemain n'était pas encore là, et il voulait profiter de ce moment contre elle, avant qu'il ne passe trop vite.

Comme elle l'avait imaginé, Alecto ne la laissa pas partir ainsi. Il réagit rapidement. Ce garçon ne perdait définitivement pas le nord ! Il la ramena vers le lit et Isy s'y engouffra sans rechigner. A vrai dire elle n'avait jamais vraiment désiré dormir seule sur l'autre matelas. Celui-ci était abandonné depuis un petit moment alors... Sans couverture, elle aurait eu encore plus froid ! Oui cette excuse était légère... Mais elle n'avait pas mieux ! Isobel voulait dormir à côté de son beau blond. Rêver dans les bras de son prince, de son nouveau petit-ami. C'était quand même bizarre de dire ça...
Ce type, c'est mon petit copain ! Ça sonnait affreusement comme l'adolescente qui tombe amoureuse pour la première fois. Et qui au bout d'une semaine, le proclame : homme de sa vie. L'unique et le seul qu'elle aimera à jamais... C'est beau de rêver... La blonde ne se faisait plus ce genre d'illusions, seulement elle aimait penser pouvoir tenir longtemps avec le grec.

« Tu croyais vraiment pouvoir m'échapper hein ?! » dit-il

Isy voulu répondre. Elle savait exactement quoi rétorquer. Seulement elle n'eut à peine le temps d'offrir la bouche, que les lèvres de jeune homme se collèrent aux siennes. Un baiser renversant dans un premier temps. Une vague de passion avait noyé la blonde. Puis s'y habituant rapidement, elle le lui avait rendu. Isobel avait l'impression de voyager, de planer... Une chaleur grandissait en elle. C'était trop fort pour qu'elle y oppose une quelconque résistance.
Une petite voix lui souffler de se calmer, de s'éloigner, de se décoller, d'enlever ses mains du corps musclés qui se trouvait contre elle.
Alecto fut sans doute le premier à se ressaisir et l'anglaise en fit de même. De simples petits bisous. Qui rapidement devinrent moins personnels. Isobel recula son visage, pour regarder le jeune homme dans les yeux. La vue était splendide. Ses yeux bleus pétillants de vie. Ses cheveux légèrement décoiffés. Sa peau lisse et dorée...
Elle lui sourit, ses pensées revinrent progressivement en place, tout comme son naturel la faisant dire tout ce qui lui passe par la tête :

« Mmh... L'autre lit, c'était juste un test... Pour voir à quel point tu étais accro à la propriétaire des lieux. Et... Maintenant... Tu as officiellement tous les points nécessaire ! Bravo ! Vous êtes diplômé... Ou plutôt adulé, adoré, adulé, proclamé grand roi... »

Son sourire devint de plus en plus grand avant qu'elle explose d'un petit rire. Entre Alecto qui faisait le bébé et elle qui disait des choses hors contexte... Il formait un couple extraordinaire. Même si en apparence, ils étaient plus que normaux. Au final, ils n'y avaient qu'eux pour savoir à quel point ils détonnaient.

Isobel se serrait un peu plus contre lui et posa sa tête sur l'oreiller, à quelques centimètres de celle du jeune homme. Tout en rivant ses yeux sur lui, elle murmura :

« Ce fut une incroyable soirée, Alecto. Merci... »

Alors que le grec s'était engouffré sous la couverture, il resta ainsi quelques instants, tout en se concentrait sur sa chérie qui était en train de se changer et de s'habiller. Il avait eu plus d'une fois envie de sortir la tête de la couverture, mais il aurait fini par lui sauter dessus, mais il lui avait fait une promesse, à elle et à lui-même.

Le temps passa assez vite en fin de compte. Elle lui sauta dessus, à califourchon et lui ôta la couverture. Elle voulait de la place, sinon elle allait dans l'autre lit. Hep hep ! Elle rêvait ou quoi ? Il la rattrapa avant qu'elle ne s'éloigne trop loin, il la tira vers lui, l'attrapa et la porta dans le lit, avec lui.

Même s'il n'allait rien faire, il voulait dormir avec et contre elle. Il savait qu'il en était capable, qu'il pourrait se contrôler. Il savait aussi qu'elle ne tenterait rien. Ils avaient eu un commun accord comme quoi il ne voulait pas aller trop vite.

- Tu croyais vraiment pouvoir m'échapper hein ?!

Il ne lui laissa même pas le temps de répondre, qu'il se mit à l'embrasser langoureusement et passionnellement, pour changer. Il devait calmer ses ardeurs. Il savait très bien comment faire pour pouvoir se contrôler.

Éviter ce genre de baiser. Il se calma donc, et lui donna des baisers beaucoup plus simples, tout en la gardant contre lui. Peut-être étaient-ils beaucoup trop proche sous la couverture, mais au moins ils pourraient se réchauffer.

Les pieds nus de la blonde touchaient le sol. C'était enfin le retour d'une longue soirée mémorable. Isy avait cette impression de connaître Alecto depuis une éternité. Comme si ce n'était pas leur premier rendez-vous. Elle avait cette sensation de confort... Quelque chose d'immensurable...
Le jeune homme répondit qu'il ne voulait pas non plus attraper un rhume. Cette réponse la fit sourire. Et après un baiser il entra comme s'il était chez lui. Le grec ôta son pantalon et s'installa confortablement de le lit de la blonde. Des idées loin d'être catholique effleurèrent l'esprit de la blonde. Le voir ainsi, dans son lit, quasiment nu... Elle lui aurait volontiers sauter dessus. Mais depuis le début de cette soirée, Isobel s'était répétée de faire tout dans les normes. Ne pas précipiter les choses. Et même si l'étudiante avait cette impression d'avoir enfin une relation intouchable et incassable, elle savait que tout pouvait s'effondrer à n'importe quel moment. L'anglaise ne devait pas faire d'erreur. Elle secoua la tête, respira un grand coup et reposa ses yeux sur Alecto qui faisait l'imbécile dans le lit.

La demoiselle explosa de rire. Le grand bébé faisait mine d'avoir de la fière. C'était grotesque, terriblement drôle et assez hors sujet... Les enfants malades étaient loin d'être aussi mignons ! Larmes, cris, fatigue, les nausée, les cris, les pleures encore... Un ensemble épuisant. Isobel savait de quoi elle parlait mais ne dit rien. Pourquoi tout gâcher ? Pas maintenant... Elle voulait vivre normalement l'espace de quelques heures, quelques jours même... Isy voulait vivre son comte de fée.
Ses rires s'estompèrent progressivement. Le sourire d'Alecto était toujours aussi parfait, même dans ces occasions là, même quand il disait la plus grosse connerie du monde. Isy comprenait pourquoi toutes les filles tombaient sous son charme. Face à ce sourire, on est forcément envoûtée.

« Tu peux te changer je regarde pas ! »

Oh ! Elle n'y pensait même plus avex tout ça. Le grec se plongea sous la couverture. Réaction qui arracha, une nouvelle fois, un sourire à la mannequin. Il ne faisait rien comme tout le monde. Alors que certains se seraient inscrits sur un site sur le net, il a décidé d'organiser un concours. Alors que certains se seraient contenter d'un restaurant. Il l'avait emmené également dans un bar, au bord de la mer. Alors que certains se seraient montrés terriblement sobres en montrant une certaine retenue face à une nouvelle conquête. Lui il lui avait chanté une chanson, l'avait poussée dans l'eau, l'avait ramenée en la portant dans ses bras tout le trajet... Et alors que d'autres auraient mis une main devant leurs yeux, avec des doigts qui s'écarte au moment propice. Alecto, avait carrément mis sa tête sous le tissus épais qui recouvrait le lit... Ce n'était peut-être rien. Mais c'était ce qui faisait toute la différence. Il n'était pas comme les autres. Il était une sorte de promesse que rien ne saura comme avant. Rien... Ses réactions seront-elles différentes ? C'est ce petit espoir qu'Isy gardait bien caché au fond d'elle-même. Pourvu qu'il ne s'enfuit pas comme tous les autres...

Elle enleva son haut en voilages jaune. Le tissu était alors transparent et risquait d'être ruiné par l'eau salé. Tant pis. Ce n'était que plusieurs dizaines de dollars... Qu'est-ce que valait le rendez-vous à côté de ça ? D'une main agile, l'anglaise fit glisser une fermeture éclaire et son petit short rouge glissa le long de ses jambes jusqu'à tombe au sol. Isobel était dès lors en sous-vêtements. Pour empêcher tous risques possibles, la jeune femme se dirigea vers son armoire. Enfila un débardeur rose clair, après avoir préalablement enlevé son soutient gorge. Ceci fait, elle se dirigea vers le lit et se mit à cheveux au dessus du grec. Isy tira la couverture.

« C'est bon ! Je peux avoir un place ? Ou le grand malade est très contagieux... Parce que dans ce cas là, il y a un lit de libre là-bas, où je vais d'ailleurs me diriger immédiatement... »

Avec un sourire en coin, elle se releva et quitta doucement le lit...

Entrer dans la chambre. C'était ce qu'elle lui proposait. Mais c'était vraiment une bonne idée ? Surtout avec le passé du grec, se serait dur de ne pas céder à la tentation, déjà qu'il s'était royalement retenu et dans l'eau et quand il l'a porté avec des vêtements transparents. Mais il fallait qu'il apprenne à se contrôler, même si c'était déjà un énorme début d'avoir fait une si longue sortie avec une demoiselle.
Pour l'instant, il ne répondit pas, et reposa sa princesse à terre. Que répondre ? S'il répondait non, elle aurait la sensation d'être abandonnée et qu'il ne s'intéressait pas tellement à elle. Et s'il disait oui ... Il allait devoir faire un travail énorme sur lui, parce qu'il ne voulait en aucun cas succomber à la tentation, non. Pas si vite, pas avec elle. Il voulait qu'elle soit spécial, que ce moment le soit aussi et qu'ils le fassent une fois qu'ils soient sûrs de vouloir rester ensemble.
Il préféra répondre donc une fois qu'elle donna la bonne excuse du rhume :

- Moi non plus !

Lui répondit-il avec un grand sourire. Il l'embrassa par la suite, mais calma ses ardeurs avant même qu'elle n'arrive. Il retira donc ses lèvres des siennes pour se dirigeait vers le lit qui semblait être celui d'Isy. Il ôta son pentalon et s'engouffra dans le lit pour se réchauffer. Il chercha un stylo ou un truc du genre aux alentours, le prit et le mit dans sa bouche, tel un bébé malade. Il avait vraiment la connerie, et cela lui évitait d'en faire.

- Bébé à besoin de maman pour se réchauffer !

En fait cela faisait très pervers, mais vu le ton de gros bébé qu'il avait fait, peut-être un peu moins. Peut-être ... Il enleva donc vite le stylo de la bouche et se mit à sourire à pleines dents. Peut-être que la demoiselle voulait se changer avant de le rejoindre, et encore, si elle voulait le rejoindre.

- Tu peux te changer je regarde pas !

Et il se cacha sous la couverture, sans même attendre l'accord d'Isy.

Elle grelottait. Certains diront que c'est étonnant pour une anglaise habituée au froid. Et à tout ceux là, Isy répondrait vivement qu'il ne faisait pas toujours froid ou qu'il ne pleuvait pas toujours dans son pays ! Son patriotisme ressortirait et elle clamerait les valeurs de l'ile. Mais à vrai dire, la belle avait toujours eu un petit côté frileux. Elle ne supportait pas le contacte de l'eau froid sur sa peau. Une douche froide était pour elle un vrai supplice. Une chose qu'elle n'arrivait à expliquer.
Et en réponse à sa dernière phrase, Alecto retira son t-shirt, sans prévenir. Plutôt étrange mais la demoiselle n'allait pas l'en empêcher, au contraire ! C'était une bonne occasion pour mémoriser un peu plus de détails sur son corps... D'affirmer qu'il aimait prendre soin de lui et qu'il faisait de l'exercice régulièrement. En même temps, ne l'avait-elle pas rencontrée sur un terrain de sport ?

Il la prit dans ses bras et sortit de l'eau. Le peu de vêtements qu'elle avait sur elle ce soir ruisselait. Isobel passa ses bras autour du coup de son prétendant et apprécia ce moment comme il se doit. Jamais on ne l'avait traitée ainsi, comme une reine. L'anglaise voulu même lui dire de la reposer mais le jeune homme semblait déterminer à la garder dans ses bras pour un bon moment. Ils n'étaient pas si loin du lycée, mais quand même !
Alecto récupéra le sac et les chaussures à talon de la belle. Ses bras étaient des plus chargés, pourtant il ne se plaignit pas et continua.
Avec délice, Isy apprécia ce moment contre lui. Contre sa peau, son corps vibrant, sentant sa poitrine se soulevait à chaque respiration, le souffle de celle-ci dégageant une légère buée. La nuit était tombée et pourant Isobel réalisait que tout cela était bien réel. Plus qu'elle ne l'avait imaginé. Plus que ce qu'elle aurait pu rêver.

« Tu es un bon serviteur... Mais je te ferai couronner roi ! » lui chuchota-t-elle.

Le grec ne faiblit pas, il continua sa route. Par moment, il replaçait correctement ses bras. Isobel se fit alors la remarque qu'elle ne devait pas être si lourde que ça. Malgré Wyatt, elle avait retrouvé sa taille de guêpe. Comment ? Un pur miracle... Après une grossesse, il existe des femmes qui retrouvent un poids inférieur à celui qu'elles avaient avant. C'était peut-être rare. Mais Isy semblait en faire partie. Au moins, elle pouvait toujours vendre son image ! Même si cette idée la révulsait et malgré des petites poignées d'amour et vergetures disgracieuses. Il fallait bien l'avouer, Isobel était gâtée par la nature ! Pour autant elle ne s'en vantait pas spécialement. Au contraire, elle était plutôt du genre à ne pas s'en rendre forcément compte, à ne pas se comparer aux autres...

Ils arrivèrent rapidement au lycée, Alecto monta les escaliers, Isy lui souffla d'ailleurs où se situer sa chambre.

« Les clés sont dans mon sac, normalement. »

Entre le tube de rouge à lèvre, le portable, les clés, le mascara, tout un tas de petits objets tenaient dans ce fameux petit sac à main. Elle releva son menton en direction du petit sac qu'il tenait toujours. Ne sachant pas comment s'y prendre pour l'ouvrir, Isy lui demanda de mettre la petite bourse sur elle et elle s'occupa de l'ouvrir, d'y récupérer la clé et de glisser celle-ci dans la serrure.

« Tu veux entrer ? Personne n'y dort. »

Elle voulait dire par là qu'elle n'avait aucun colocataire. Personne que l'on réveille alors que la nuit est tombée. Personne à embêter avec des chuchotements. Aucun jaloux pour vous dire de partir ou virer votre ami. Isy sous-entendait dans cet exemple son premier colocataire qui avait été horrible avec elle. Ils ne s'étaient jamais entendu. Heureusement il avait rapidement changé d'appartement sans donner d'explications à son ennemie de colocataire. Elle s'en était réjouie. Puis après une longue période de tranquillité seule dans une chambre prévue pour deux personnes, l'anglaise commençait à s'ennuyer.

« Et puis, il faut bien que tu te réchauffes un peu ! Je veux pas que tu es comme souvenir de cette soirée, un magnifique rhum ! » ajouta-t-elle.

A vrai dire, elle avait sûrement plus froid que lui. Malgré tout, le tissu encore mouillé de ses vêtements touchait leur deux corps. Ils seraient sûrement malade suite à cette folle escapade dans l'océan. A moins qu'ils prennent une bonne douche bouillante suivit d'un long et tranquille sommeil. Une soirée sans folie qu'Isy imaginait facilement. Y aller doucement... Ne pas en faire trop s'il accepte d'entrer dans la chambre...

Isy avait bien fini par comprendre qu'il s'était vendu, mais il ferait le maximum pour tenir sa promesse. Puis elle finit par rire sur le fait qu'elle était la reine, mais elle tremblait légèrement. Merde, il avait pas pensé qu'elle pourrait avoir froid. Bon, ben vu que c'était la reine, il devait se soucier de sa santé, et éviter qu'elle attrape froid. Il voulait déconner sur le fait aussi qu'elle soit la reine. Il ota son t-shirt et il alla attrapa de nouveau la blonde, la porta telle une princesse sauvait des griffes d'un méchant dragon, et sortit de l'eau avec sa chérie dans les bras :

- Mademoiselle, va falloir vous réchauffer si vous ne voulez pas attraper froid ! Je vais devoir donc vous ramenez à vos appartements !

Il attrapa au passage difficilement les affaires de la belle et se dirigea vers la ville. Lui n'avait pas froid heureusement, et puis avec Isy contre lui, cela le réchauffer davantage. Et puis en étant torse nu au moins, il se réchauffer aussi parce qu'un haut complètement mouillé faisait sacrément froid une fois sorti de l'eau. Elle pourrait ainsi se réchauffer contre lui.
Alecto avança donc toujours avec Isy dans ses bras, sans rechigner, sans faiblesse. Elle était légère pour lui, pour tout le monde certainement d'ailleurs. Il arriva donc avec facilité jusqu'au lycée. Heureusement il le laissait ouvert le week-end. Ils rentrèrent donc, et il monta jusqu'à sa chambre, toujours Isy dans les bras. Une fois devant la porte, il lui demanda :

- Où sont les clés votre altesse ?

C'était beau votre altesse non ?! Lui il aimait bien. Le jeu du chevalier servant et de sa reine était plutôt cool et il était bien heureux d'avoir céder sa victoire.

Autant dire que cette mission était impossible. Isy avait beau essayé encore et encore, elle n'y arrivait pas. Alecto était bien trop forte pour perdre l'équilibre et tomber à la renverse dans l'eau. Heureusement tout de même que Isy bougeait dans tous les sens car ses dents commençaient à claquer. L'océan atlantique avait beau être plus chaud que le pacifique, à cette heure tardive, l'anglaise avait du mal à résister à la température des vagues.
Faire comme si elle abandonnait, le pousser, le contourner, le tirer... Rien ne fonctionner. Et la blonde se retrouvait plus souvent la tête d'en l'eau que Alecto. Cette fois-ci ce serait sa dernière tentative ! La blondinette en avait un peu marre de tomber à la renverse ou de trébucher contre un galet. Car oui, c'était la faute au sol ! Et non la sienne...

Le grec s'approcha en même temps qu'elle. Il résistait moins. Il allait tombé. Oui ! Elle allait gagner ! Isy allait vaincre l'homme ! Il lui dit qu'elle avait gagné. Wow ! Victoire !
Ne jamais crier victoire trop vite... Cette petite voix résonnait dans la tête de la belle. Elle devait se méfier, elle devait faire attention. Isy s'accrocha à Alecto et tenta tout de même de le pousser.

« C'est trop beau ! Comme si tu allais te laisser devenir esclave si facilement... »

L'expression du grec était tellement mignonne, mais tellement surjouer. Espérons qu'il le fasse réellement !
Isy se voyait déjà en train de lui demander de la porter dans ses bras, de lui ouvrir la porte, d'aller parler à telle personne parce que c'est ce qu'elle souhaite. Elle s'imaginait déjà plusieurs scènes cocasses... Mais tout cela ne semblait pas assez réaliste. Isobel attendait avec impatience, que le blond cède pour de bon le pouvoir. Elle écarta les bras et tourna sur elle-même en criant :

« Ce soir, je suis la reine ! »

Ses dents se mirent à claquer assez violemment ce qui transforma le dernier mot en un autre beaucoup moins compréhensible. Tant pis ! l'idée y était !

Désolée pas d'inspiration... T__T

Isy ne perdit pas une seconde quand il lui proposa ce petit défi. Au moins, il pourrait avoir une petite bagarre toute mignonne où il y aurait du contact. Et le contact de la blonde lui faisait sacrément du bien, comme il n'avait presque jamais connu. Bon, la situation n'était pas non plus la plus idéal pour cela, mais c'était en plus de cela bien amusant de voir comment elle pouvait essayer de se débattre. Bien qu'elle soit assez grande, elle ne faisait pas le poids fasse à Alecto.

Lorsqu'elle essaya de le couler, ce fut elle qui se retrouva de nouveau dans l'eau. Bien essayer ! Mais elle semblait vouloir continuer. ... Pourquoi pas, oui pourquoi pas, oui il avait une idée derrière la tête. Ca pourrait être amusant après tout non ?! Enfin si elle n'en abusait pas trop non plus. Mais ça, il ne se faisait pas trop de souci, parce que si jamais cela tournait pas comme il le souhaite, il saurait résoudre le problème. Isy tenta donc une énième fois. Cette fois-ci, il feinta du genre il marche dans l'eau vers elle, pour lui aussi essayer de la couler. Mais il se laissa un peu faire histoire que cela fasse un peu vrai, même si elle avait du bien sentir qu'il n'avait pas forcer. Mais après tout :

- Il me semble que tu as gagné ...

Alecto fit une moue de chien battu qui avait perdu et qui allait devoir faire tout ce qu'il ne souhait. Bien sûr, il voulait être aux pieds de la demoiselle en quelque sorte, tout en gardant sa fierté bien sûr, parce que porter les sacs remplis de fringues, non, non, ça jamais !

Alecto rigolait. Un rire franc et honnête. C'était tellement bon d'entendre ce genre de sons. Isy ne se serait jamais vu en couple avec quelqu'un de timide, discret et silencieux. Il lui fallait de la spontanéité, des blagues, un caractère bien trempé. Sinon, la demoiselle se serait rapidement ennuyée. Une soirée sans rebondissements n'est pas intéressante et encore moins mémorable !
Quand il leva les bras comme un gangster encerclé par la police, ou plutôt un petit garçon qui dit qu'il n'a pas mangé de chocolat alors que les traces autour de sa bouche disent le contraire... Le pot dans un main et la cuillère dans l'autre... Autant faire croire qu'il n'avait jamais eu de pensées interdites de toute sa vie !

« Bien sûr ! Je peux m'en prendre qu'à moi-même. Quelle stupide jeune fille j'ai été ! Je devais de me faire punir ainsi... Non c'est vrai, merci !»

Elle n'eut pas le temps de ressortir. Le grec l'attrapa directement pour la remettre à l'eau. Elle essaya de protester mais rien n'y changerait. Dans quelques secondes elle aurait la tête immergée sous l'eau. Alecto changea d'ailleurs de technique. Il préféra l'accompagner, l'entraînant ainsi plus facilement sous les vagues de l'océan.

« Si t'arrive à me battre, ... t'aura droit à tout ce que tu veux pendant ... 1 semaine ! »

Elle reprit son souffle et le regarda avec étonnement. Puis avec un sourire, elle tenta de lui faire perdre l'équilibre. Isobel enroula sa chambre autour de celle de l'étudiant et poussa dans le sens contraire. Bon évidemment, elle n'était ni assez rapide, ni assez forte. Et au final c'est elle qui dérapa.

« Je ne m'avoue jamais vaincue... Mais là... Je crois que... »

La blonde tenta une dernière fois sa chance, alors qu'elle feintait d'abandonner. Ne sait-on jamais ! Plus la ruse est bonne plus elle fonctionne ! Et puis, la jeune femme aimait l'idée d'avoir un homme à ses pieds pendant une semaine. C'était bien trop beau !

Lorsque Isy sortit de l'eau complètement trempée, Alecto se mit à rire bruyamment et bien débilement, genre un grand méchant, comme dans les dessins animés. Quand on a la connerie, on fait pas semblant ! Il la regarda s'approcher et l'écouta. Puis tout en répondant, il leva les bras, genre il n'a absolument rien fait :

- Mais je suis totalement innocent moi ! Je suis un vrai petit ange ! C'est toi qui a commencé à parler des combats de boue, fallait bien que ça t'arrive ...

Et avant même qu'elle ne ressorte entièrement, il l'attrapa de nouveau, même s'il aurait profité un peu plus longtemps de la superbe vue. Cette fois-ci il l'accompagna à l'eau pour la couler lui-même. Oui il était presque autant trempé, mais au moins il l'avait le contrôle. Il attendait de voir ce qu'elle avait dans le ventre, la force qu'elle avait, et comment elle se défendait. Cela pouvait être drôle à voir, surtout avec elle, qui était la première à rire de tout.

C'était d'ailleurs bien pour cela qu'il l'avait choisi elle. Les autres aussi étaient jolies, mais avec l'humour d'Isy, ça la rendait encore plus belle. Et il était fier de son choix.
A part si elle se mettait à le battre. Ce dont il doutait. Elle faisait que du mannequinat, et non du sport, pas comme lui. Il s'entretenait et faisait pas mal de sport. Pas autant que les Rho Kappa, mais presque. Alors si elle le battait, elle aurait droit à ... Tiens, bonne idée !

- Si t'arrive à me battre, ... t'aura droit à tout ce que tu veux pendant ... 1 semaine !

Bah oui, elle était loin de le battre ! Il aurait bien parié un mois, mais il préférait tout de même rester sur ses gardes, il n'était pas à l'abri de surprises et il le savait pertinemment.

Plus il en parlait et plus Isy avait envie de rencontrer le frère du grec. Et toute sa famille d'ailleurs. Mais il semblait y avoir un lien assez fort entre ses deux frères. Et Isobel était sûre qu'elle aurait pu comploter avec lui pour faire des plans drôles à Alecto. Quoi ? Cette demoiselle était une grande joueuse. Et si elle pouvait avoir un allier, elle s'empressait de le prendre dans son camp. Pour ne rien faire de grave ! Quelques blagues, de fausses histoires, des aventures... Rien d'immature... Bon, d'accord dans l'ensemble c'était très enfantin. L'anglaise continuait de penser que l'on pouvait être adulte dans sa tête et en profiter pour faire des gamineries pour s'amuser. Le monde des adultes étaient tellement monotone et ennuyant... Isobel y avait été confrontée jeune. Et plus elle vieillissait, plus elle rattrapait le temps perdu !
Le blond se moqua joyeusement de sa métaphore bidon. Nous n'avons pas les mêmes valeurs, très cher ! Il écoutait du rap... L'étudiante ne l'aurait pas deviné. A vrai dire il y a certaine personne pour qui c'est dur de définir le genre musical. Elle n'avait rien contre ce type de musique même si certains de ces chanteurs, si l'on peut les appeler ainsi, lui tapait sur les nerfs.

« Je suis dans le regret de t'apprendre que je vais devoir me venger et que ma sentence sera terrible ... »

« Te venger de quoi ? Qu'est ce que...Alect... Non ! Ne fais pas ça ! Alecto ! Nooon ! »

Il l'avait attiré vers lui. Isy n'avait pas compris sur le moment ce qu'il désirait faire. Sûrement l'embrasser, la faire tournoyer... Ou je ne sais quoi d'autre. Seulement le terme de vengeance ne sonner pas bien avec cette attitude romantique. Et rapidement, trop rapidement pour permettre à la blondinette de s'enfuir, il l'attrapa dans ses bras et s'avança dangereusement vers l'eau. Il n'en fallut pas plus pour que Isobel comprenne.
Il l'envoya dans l'eau, la lâchant de ses bras. Avec un petit cri de stupeur, la mannequin ressorti, le visage choqué.

« Alors toi ! Viens par ici ! Non mais je rêve ! »

Son petit haut en voilage jaune lui collait à la peau et devenait transparent. Avec un peu de chance le sel n'allait pas abîmer le tissus vient... Un tout petit peu de change... Quand à son shorty rouge, elle l'empêcher de marcher correctement et de rendre ses mots beaucoup moins effrayant. Elle avait par chance balancer ses chaussures et son sac à main sur le sable avant tout ça.

« Approche mon petit ! Tu vas voir ce que c'est que de s'en prendre à moi ! Avoue que l'idée du combat de boue te trotter dans la tête depuis tout à l'heure et que l'eau était le meilleur moyen de le remplacer ! »

Elle s'approchait un peu plus à chaque pas. Son corps grelotter et Alecto devait se régaler du spectacle qu'offrait sa peau sous la fine couche de ses vêtements...

Décidément, Alecto trouvait cette jeune femme incorrigible et ... originale ! Le bon point pour elle, c'est qu'elle ne détestait pas le rap. Heureusement pour elle, parce que ce cher Alecto, lui, n'écoutait que ça. Oui, par contre lui était fermé d'esprit, même s'il lui arrivait d'écouter autre chose. En tout cas, il n'était pas allergique à tout autre genre de musique. Cela lui était égal, tant que ce n'était pas du genre métal, il pouvait supporter et ne pas sauter d'un pont (a)

Par contre, il eut bien du mal à la suivre par la suite, avec son histoire de rond carré losange ou autre. Il avait bien compris ce qu'elle voulait dire, mais il fut perdu un instant. C'est d'ailleurs pourquoi il ne répondait pas et la regardait avec des yeux ronds. Mais l'histoire avec J.Bieber et le fameux mécheux blond sur la plage lui redonna tous ses esprits. Quoi ? Quoi ? Lui mécheux ? Elle devait faire erreur. Son petit frère oui, mais lui ? Non. Ou du moins, s'il l'avait été, il ne l'était plus à présent. Mais non, il n'avait jamais été mécheux :

- Moi ? Mécheux ? Non, il ne me semble pas l'avoir été un jour, j'aurais trop ressemblait à mon frère, et cela lui aurait trop fait plaisir ! Mais pour répondre à ta première question, malheureusement, eh oui, je rentre dans un moule et je n'écoute que les carrés ... ou les ronds !

Dit-il en se mettant à rire. Se moquer d'elle ? Non ! Jamais ! Elle ne s'était pas gênée elle non ?! Et puis il se rendit compte qu'il n'avait pas évoqué le fait quel genre de musique il écoutait. Boulet.

- Le rap ! Le rap est mon carré !

Comment se rattraper pour éviter de se faire passer pour un crétin qui ne retient même pas les questions d'il y a quelques instants.
Ils marchaient toujours sur la plage, quand Alecto remarqua qu'ils n'étaient pas bien loin du bahut. Il devait cependant faire quelque chose avant de songer à rentrer.

- Je suis dans le regret de t'apprendre que je vais devoir me venger et que ma sentence sera terrible ...

Il ne tarda pas à l'attirer vers lui, histoire de lui faire croire qu'il allait l'embrasser ... Et non ! Il l'attrapa, la pris dans ses bras, telle une princesse et l'apporta jusqu'à l'eau, qui ne devait tout de même pas être si froide par ces jours de chaleur. Et plouf ! A l'eau ! Impossible de rivaliser avec le blond, trop musclé et fort pour ces demoiselles (a)

Une once de joie s’immisça dans tous l'être de l'anglaise quand elle sentit un bras la tenir par la taille. Ils marchaient côte à côte, parlant de tous les sujets comme s'ils étaient ensembles depuis un moment.
Il lui demanda quel genre de musique elle écoutait. Question difficile. Elle se rappelait avoir répondu plus tôt qu'elle était sa chanson préféré, au restaurant. C'était venu rapidement sans qu'elle y réfléchisse plus de quelques secondes. Seulement, elle n'écoutait pas que cela...

« Disons que je suis assez ouverte d'esprit... Pour la musique, le reste je n'arrive jamais à me décider ! Elle sourit avant d'enchaîner.Je n'ai pas de genre particulier. J'ai une playlist immense qui peut varier entre du rock, de la pop, un peu de rap... Je suis une assez bonne auditrice ! »

Elle ne pouvait dire si elle avait un chanteur ou chanteuse préférée. Depuis que Isy avait découvert l'anglaise Adele, elle avait adopté ses paroles. Mais de là à n'écouter que ça ! Isobel ne voulait pas être bornée, elle voulait toujours en connaitre plus, en voir plus, en savoir plus. Une curiosité qu'elle tenait de je ne sais qui. Son père peut-être ? Pendant un instant fugace la belle blonde pensa à lui. Un homme important, célèbre, riche... Un homme qui l'a abandonné. Un homme... Il avait toujours réussir à faire planer un doute dans le cœur de la mannequin. Il avait réussi à la contaminer d'un poison qui la rendait méfiante. C'était à cause de lui qu'elle ne s'était jamais vraiment attaché à un garçon. Le seul avec lequel elle avait été sincère, c'était Chase. Et encore, au début ce n'était qu'un pari... Alors quoi ? Sa toute première expérience de confiance aveugle devait-elle commencer maintenant ? Était-elle vraiment prête pour cela ? ... Et c'est reparti pour un tour ! Ça recommençait... Les questions l'assaillaient à la vitesse de l'éclair. En un battement de cil, Isy essaya de les effacer. Elle ne voulait pas se montrer faible. Pourtant c'était peut-être la solution de tous ses problèmes...
Et malgré cette petite voix lui soufflant de révéler ses pensées, la blonde préféra dire :

« Et toi ? Tu as ta case ? Je veux dire... Tu es un carré et tu n'entres que dans les carrés donc tu ne vas jamais écouter les ronds ? ... Un petit silence. Métaphore complètement nulle ! Pire que ton Justin Bieber qui restait mignon dans ce contexte... C'est ça de passer du temps avec un gamin de deux ans et des jeux en bois ! Mmh... J'espère que mon.. que Wyatt ne sera pas comme ça. Tu sais, un petit mécheux blond qui crie des paroles sur une plage... Oh, mince ! Ne le prend pas mal ! »

Elle lui sourit d'un air angélique. C'était plus fort qu'elle, Isobel ne pouvait s'empêcher de raconter n'importe quoi. Un grain de folie donc, ajouter à de la curiosité... Cocktail explosif qui menait ses amis dans des aventures impossible. Heureusement, l'étudiante était néanmoins responsable et savait s'arrêter quand il le fallait. Mais ce soir, ils étaient seuls, ils apprenaient à se découvrir... Il n'y avait aucun risque de se montrer sous son vrai jour ! Quoi que... C'était soit tout gagnant ou l'inverse.
Plus tard, dans une chambre, une endroit fermé, calme, avec seulement eux deux ou s'il le lui demande ; elle lui lancerait sûrement tout ce qu'elle a sur le cœur. Son père, son aigreur, son besoin d'amour, sa vie... Isy ne le savait pas encore et pourtant ça arriverait sûrement avant qu'elle s'en aperçoive.

Le grec se doutait bien qu'elle allait le charrier, et il n'avait pas eu tord, il avait bel et bien eu le droit à ça. Il assumait, il l'avait cherché. Mais il avait la connerie, ce qui prouvait bien qu'il était bien, heureux, à cet instant-là. Il ne répondit rien donc à la charmante remarque d'Isy, à quoi bon ! Bien sûr qu'il n'avait pas de posters de ce Justin dans sa chambre, elle devait bien s'en douter. Au contraire, il avait aucun poster, à part juste un de Lil' Wayne et un de Dark Vador, cadeau de Caly' qu'il aurait peut-être mieux fait d'enlever. Mais il n'en avait pas eu le cœur. Après tout, il allait peut-être se réconcilier avec elle cet été ...

Puis Isy rajouta qu'elle aurait peut-être mieux fait de ne pas connaître. Oui cela aurait été une solution, mais il aurait fallu que le blond lui donne des explications sur le chanteur, et non. A vrai dire, il avait même eu oublier son nom de famille, donc d'autres détails n'auraient pas été possible. Mais grâce à son cher frère, il connaissait maintenant un de ses refrains par cœur, quelle chance !

- Boh non je prendrais pas ce risque ! Je l'ai cherché, j'assume, et tant pis si tu le dis à tout le bahut !

Il retourna à côté de sa bien-aimée tout en souriant. Il passa son bras autour de sa taille et continua à marcher tranquillement. Vu qu'il semblait qu'Alecto ait abordé le sujet de la musique, une petite question trotta dans la tête de ce dernier, qu'il ne tarda pas à poser :

- Et sinon, t'écoute quoi comme musique toi ? Bizarrement, je ne parierai pas sur ce que je viens de si bien chanter !

Autant en savoir davantage sur les goûts et couleurs de sa nouvelle petite-amie. Il devait en savoir en maximum pour mieux la connaître et fallait bien continuer avec quelque chose.

Alecto lui prit la main et l'entraîna sur la plage. L'endroit était superbe. Les vagues venaient s'écraser dans un rythme régulier et le bruit parvenait aux oreilles de la jeune fille en une douce mélodie berçante. A l'opposé, les lumières bariolées de la ville se frayaient un chemin pour venir jusqu'au couple. Les frottements calmes des palmes de palmier venaient se rajouter à la musique continuelle. Quand Isobel leva la tête, elle pu apercevoir des tâches brillantes dans le ciel désormais obscure. C'était splendide. Il ne manquait plus que le doux reflet de la lune sur l'océan et que les murmures de l'agglomération se taisent...
Cette vision l'envahit de mélancolie. Jamais, Isy n'aurait assisté à un tel spectacle dans son pays. Et pourtant elle n'arrivait à trouver le même charme. Malgré la beauté du spectacle, elle n'aurait pu le trouvé meilleur. Londres l'avait fait grandir. C'était en quelque sorte sa seconde mère. Les petites ruelles, les pontons, les docks, les briques... Le chef d’œuvre de l'industrialisation. L'anglaise regretta sa terre et se sentit un peu coupable d'être si bien ici.

Pour rompre la rêverie de la blonde, Alecto ouvrit la bouche pour chanter. Elle ne s'y attendait pas et regarda d'un drôle d'air son compagnon. Malgré le fait qu'il poussait la chansonnette un peu fort, à capella et pas vraiment dans le ton, Isobel reconnu les paroles. Elle secoua la tête. Les mots étaient plutôt mignons. Disons, que ce n'était pas ce qu'elle écoutait en général. Loin de là !
Étrangement, une fois qu'il eut fini, le grec se sentit obligé de se justifier.

« Mais n'est pas honte ! Tout le monde a des goûts différents en musique et même quand on est un grand garçon de 18 ans on accroche toujours des posters de Justin dans sa chambre. Je t'en veux pas pour cet écart... Enfin, pour cette fois ! »

Elle sourit de toute ses dents avant de se tenir bien droite.

« J'aurais peut-être mieux fait de faire celle qui ne connaissait pas, non ? Dans tous les cas tu ne me feras pas chanter ! Sinon... Mmh... Tu verras bien ! »

Isy continuait de marcher. Le sourire aux lèvres. Elle ne connaissait pas tellement les chansons du moment. Le demoiselle avait tendance à écouter d'autres mélodies inconnues de la plupart des personnes de son âge.
Alors, en cas de contrainte faite par Alecto, elle chercha rapidement les paroles d'une musique romantique qu'elle avait en réserve. Pourvu qu'elle ne lui casse pas les oreilles !

- Moi qui en avait rêvé toute la nuit ... Tant pis !

Lui répondit-il à sa dernière remarque avec un sourire et un clin d'oeil humoristique. Il riait bien sûr, il fallait bien qu'il sorte des vannes de temps en temps. Bon, bien sûr il n'aurait pas refusé un bain de minuit avec la charmante Isobel, mais il ne voulait pas aller trop vite. C'était le comble ! Lui qui pensait de la sorte, alors qu'il avait toujours saisi ce genre d'occasion. Car s'il l'a poussé à peine à faire ça, il était presque sûr qu'elle pourrait se laisser faire.

Le grec se leva donc du rocher et retomba sur la plage et le sable. La plage était vraiment déserte, c'était le cas de le dire, mais il devait contrôler ses pulsions, et ne plus être un homme primitif ♥. Il prit la main de la belle blonde et l'entraîna avec elle. Partir de la plage, voilà une bonne idée, pour justement éviter d'en avoir et d'en faire de mauvaises.

Et le pire arriva ! Il avait une chanson dans la tête ! Le pire ? C'était que lorsqu'il en avait une et qu'il se sentait bien, heureux, il ne pouvait s'empêcher de la chanter et de déconner avec. Le seul hic, c'était que c'était du Justin Bieber. Je rassure la galerie, Mister Zavettieri n'est en aucun cas fan, non c'est moi ! Il est plutôt du genre rap R&B. Mais il n'empêchait qu'il avait une des chansons de ce gamin dans la tête. Et il voulait un peu délirer.

♬♪ Love me, Love me
Say that you love me
Fool me, Fool me
Oh how you do me
Kiss me, Kiss me
Say that you miss me
Tell me what I wanna hear
Tell me you ♬♪

On ne pouvait pas dire qu'il chantait faux, mais tout de même ! Il gueulait comme un malade, tout en riant, et en regardant en Isy pour lui chanter cette magnifique chanson. Il espérait qu'elle ne reconnaisse pas la chanson de la sorte. Et puis peut-être ne l'avait-elle jamais entendu. Mais par précaution, quand il eut fini de chanter miraculeusement, il s'expliqua :

- Je te rassure, je ne suis certainement pas fan ! C'est juste ma saleté de petit frère qui me l'a foutu à fond ce matin pour me réveiller, et en boucle ! ... Je savais pas qu'il était fan ... !!

Il se mit à rire de son frère de deux ans son cadet, Priape. Il le copiait presque partout, mais il arrivait qu'ils se fassent tout de même la guerre. Sinon, ils ne seraient pas de vrais frères.

Alecto profita qu'elle soit en face de lui pour l'attirer à ses lèvres. Elle ne se lasserait pas de ces baisers ! Isobel avait embrassé beaucoup d'autres garçons mais ça n'avait jamais été ainsi. Il y avait quelque chose de différent. C'était peut-être l'intensité... Ou alors que les deux être y croyait réellement. L'anglaise espérait que ce soit ça. Que ce soit cette envie des deux côtés, ce désir de faire bien et de ne pas précipiter les choses. Isy savait que c'était contre leur nature à tout les deux. Loin du romantisme, ils avaient eu des aventures. Il était temps pour les deux étudiants de connaître une histoire stable. Ils feraient sans doute des faux pas. Mais c'est ainsi qu'on apprend et que l'on s'améliore.

Quand le grec s'écarta pour parler, la blonde stoppa ses pulsions et l'écouta ; un sourire gravé sur ses lèvres.

« Ça reste à voir ... Ça pourrait être très intéressant, mais peut-être plus si c'était moi que tu affrontes ! »

Les pensées des hommes... Incorrigibles ! Non, Isobelle ne pensait pas à cela du tout ! Elle imaginer simplement le corps du blond dans cette fameuse boue... Son corps musclé... Sa bouche disant je ne sais quoi... Ses bras... Ses yeux... Ses fesses... La fluidité de la boue... Stop ! Pour arrêter le plus rapidement ses visions, la jeune femme se concentra de tout cœur. La seule chose qui lui permit de se calme était de se revoir en train de changer les couches de Wyatt. Avec ça, elle était sûre d'être refroidie... Un petit moment.

« Avec un bikini si facile à retirer ! Je pars perdante ! Quelle injustice... Au fait le "ça reste à voir" était juste là pour me mettre au défi ou bien... ? »

Ses premiers mots étaient sortis comme des murmures. Avec un brin d'ironie et d'envie. Heureusement qu'il n'y avait pas de boue autour d'eux, sinon ils auraient pu finir par faire n'importe quoi. D'ailleurs en y repensant, cette plage était désespérément vide !
Quand Isobel lança sa dernière phrase, ce fut avec un peu de recule et un sourcil arqué. Cette position ne dura que quelques brefs instants car la seconde d'après elle donna un léger petit bisou à Alecto.

« On ferait peut-être mieux de partir si l'on ne veut pas finir par se comporter comme... Enfin voilà ! Si l'on ne veut pas finir à faire un bain de minuit... Dans les règles de l'art ! »

Le jeune grec se mit à sourire quand la jeune fille lui répondit. Elle avait toujours une bonne réplique dans la poche, prête à surgir à tout moment. Au moins, elle parlait, riait, pas comme certaines filles qu'il avait pu rencontrer et avec qui il s'était royalement ennuyé.

Quand Isy se plaça devant lui et lui plaça les bras autour de son cou, il l'attira davantage vers lui, par les hanches, pour ensuite mettre ses mains sur ses reins. Et surtout pour l'embrasser encore une fois. Cela faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas embrassé, du moins à l'avis d'Alecto. C'était rare quand il avait vraiment envie d'embrasser une fille, surtout sans arrière-pensée. Oui bien sûr il en avait, mais c'est comme s'il les ignorait, il n'avait pas besoin d'elle pour se sentir bien, juste besoin d'Isy.

Il fit durer leur baiser quelque temps, puis voulut tout de même répondre à la belle :

- Ça reste à voir ... Ça pourrait être très intéressant, mais peut-être plus si c'était moi que tu affrontes !

Ouais bon, ses arrières-pensées refirent surface. Mais il avait l'habitude de parler et de songer de la sorte. Le contraire ne serait plus lui, et c'est impossible. Il est comme il est, et même s'il se calme, il restera toujours le même au fond. Ce qui ne l'empêcha pas de re -déposer ses lèvres sur sa nouvelle petite-amie. Le moment qu'il passait en sa compagnie était beaucoup mieux qu'il n'aurait pu l'imaginer bizarrement. Il n'aurait pas cru que cela puisse arriver, surtout pas lors du premier rencard. Mais c'était bien le cas.

Quand Alecto déposa la main sur la sienne, Isobel sentit un sentiment l'envahir. Une sorte de joie mélée à un pincement au cœur. Elle se sentait tellement proche de lui à ce moment. Elle se disait désormais que c'était possible. Comment lui résister ? Surtout quand il se montrait sous ce jour. Isy avait d'ailleurs peur que personne ne connaisse ce visage du grec. Cette part de sincérité, de partage, de protection... Il y avait sans doute ses proches et sa meilleure amie. Les autres devaient s'arrêtaient au grand dragueur coureur de jupons. C'était bien ce qu'elle avait pensé au début ! C'était dommage. Ils loupaient tous un personne incroyable. Isy souriait. Elle se sentait chanceuse. Elle voulait l'embrasser, passer sa main dans ses cheveux, apprendre à le connaître encore plus, se montrer au grand jour avec lui... Elle voulait pour la première fois vivre une véritable histoire d'amour. Tout cela à cause d'un simple geste. Quelque chose que personne n'avait fait. Prendre sa main, lui sourire tendrement et surtout l'écouter. Évidemment l'anglaise n'avait jamais laissé beaucoup de choix aux autres hommes. Elle s'était toujours dit, qu'ils seraient comme son père. Qu'ils l'abandonneraient à la première occasion. Isobel le faisait donc à leur place, pour ne pas être blessée. Pour éviter ce sentiment horrible qu'est le rejet et la solitude. Et si Alecto se lassait d'elle ? Ce n'était que leur premier rendez-vous après tout ! La blondinette se faisait tout un tas de films après avoir simplement passé une soirée avec lui. Il fallait qu'elle se raisonne ! Et plus vite que ça ! Garder la tête froide et ne pas se faire d'illusion !

Le jeune homme avait répondu entre temps. Et c'est en reprenant ses esprits qu'elle l'entendit lui proposer de l'aider pour le combat. Isy arqua un sourcil et le regarda de haut en bas. Un sourire vint prendre place au coin de ses lèvres quand elle répondit :

« Tu crois vraiment que j'ai besoin de truquerie ou d'aide pour gagner ? A moins que tu m'opposes à une catcheuse, qui j'en suis sûre est tout autant intéressée par toi que beaucoup d'autres filles, j'ai toutes mes chances ! Regarde ce que tu as en face de toi, voyons ! Je paris que tu n'as pas envie de me voir agressive, en colère et surtout pleine de boue... N'est-ce pas ? »

Lors de ces quelques mots elle s'était levée pour lui faire face. Isobel avait placé ses bras autour de la nuque de l'étudiant...
Bien sûr qu'il voulait la voir en train de se battre ! Quels hommes n'aiment pas ça ? Les plus censés, les plus raisonnables... Mais Alecto aimait la chaire, aimait les femmes et leur corps. Alors une demoiselle, mannequin, en train de se trémousser dans la boue... Ça devait sans doute être alléchant !

Alecto ne voulait pas que la blonde lui dise qu'elle serait très jalouse, mais il ne voulait pas non plus qu'elle ne le soit pas non plus. Sinon cela voudrait dire qu'elle ne tient pas à lui, et dans ce cas-là, ce serait ... embêtant. Et inutile de continuer leur histoire. Elle semblait cependant assez bien jalouse. Il faudrait donc qu'il évite trop grand contact avec certaines filles. Elle n'avait pas trop de soucis à se faire, il n'avait pas beaucoup d'amies filles. Et pour les autres, il savait les éviter, avant même de savoir s'il y avait quelque chose sous la carapace.

- Je suis tenté, mais mon besoin de relever des défis est le plus fort !

Il lui sourit, sentant qu'elle avait déposé sa main sur sa cuisse, pour imager le fait qu'elle ne voulait pas qu'il parte. Il lui saisit d'ailleurs sa main pour la mettre dans la sienne, et pouvoir la sentir et la caresser à sa guise. Mais il se rendit compte que ce qu'il venait de dire pouvait être mal interprété. Bien que le ton qu'il avait pris montrait bien qu'il rigolait et qu'il parlait simplement de la jalousie et non d'Isy elle-même, et du fait de tester un marathon. Heureusement elle enchaîna quelques explications, ce qui lui évita de faire les siennes.

Il avait oublié ce fameux combat dans la boue. Il ne put s'empêcher de sourire à cette image d'Isy en train de se battre en bikini dans une piscine de boue, pour lui. Oui, cela pouvait être extrêmement intéressant, seulement si Isy gagnait.

- Et tu gagnerai j'espère ?! Au pire je truquerai le jeu pour que ce soit le cas !

Et si la fille était plus jolie, plus intéressante ?! Tant pis, il préfèrerait certainement Isy. Il la trouvait déjà très belle et très intéressante. A quoi bon prendre le risque de la quitter et de ne pas être sûr de trouver mieux ?! Peut-être n'arriveraient-ils pas à faire durer leur histoire, mais il voulait essayer, avec elle, et personne d'autre pour l'instant. Il la voulait elle et pas une autre.

Alecto rit de la question de la jeune femme. Était-ce bon signe ? En y réfléchissant un petit peu, elle avait la réponse sans attendre les mots de l'étudiant. S'il avait été jaloux, il n'avait jamais pu le montrer étant donné qu'il n'avait jamais vraiment été dans une relation sérieuse... Sa réponse ne la choqua pas. A part peut-être le fait qu'il ait voulu frapper un mec une fois... Un Alecto en colère, ça valait le coup à voir ! Quoi que... Peut-être pas tout de suite. Et pas contre elle évidemment !
Le grec acceptait totalement le travail de Isobel. Un bon point pour lui ! Cependant Isy savait que ça ne serait pas inversé. Elle ne pourrait pas donner son accord pour qu'il approche des filles splendides. C'était peut-être de la comédie dans le milieu du mannequina mais pas dans la vraie vie. L'anglaise savait d'avance que son petit-copain attirait les regards. Il était magnifique et aucune femme ne résistait bien longtemps à son sourire charmeur. Alors l'idée qu'une fille plus intéressante, plus jolie, plus drôle, plus intelligente fasse son entrée... Elle en avait une petite boule au ventre. Leur histoire venait de naître et Isobel pensait déjà à la rupture à cause de cette inconnue. Pendant un instant elle avait voulu dire que ça ne collerait pas entre eux. Son instinct auto-destructeur de relation... Ne dit rien ! N'écoute pas cette p*tain de voix !

Elle mit fin à ce tourment imaginaire quand le blond lui proposa de s'asseoir sur des rochers. Son bonheur de ne pas recevoir la question en retour ne dura pas longtemps. La demoiselle prit le temps de s'installer sur les grosses pierres encore chaude de la journée ensoleillée. Elle lâcha ses chaussures et finit par dire :

« Disons que je suis pas toujours facile à vivre... Y en a qui ont essayé et abandonné ! Mais part pas tout de suite, hein ! »

Elle posa une main sur la cuisse du garçon pour le retenir, symboliquement. Isy savait qu'il n'allait pas courir devant ce genre de nouvelles, au contraire. Et au pire des cas, il ferait face en parfait gentleman. Elle sourit avant de reprendre :

« J'ai toujours été jalouse pour un rien. Elle a un plus beau vélo. Elle est plus belle. Pourquoi elle s'intéresse à lui ?... Après comme je l'ai dit quand j'ai posté ma candidature pour le concours, je suis pas du genre à me battre dans la boue pour gagner... Quoi que... Si vraiment le jeu en valait la chandelle... »

Elle entendait par là, que si jamais elle avait réellement des sentiments pour lui, Isy pourrait devenir un vrai pit-bull... Mais pas à l'extrême. Elle n'avait jamais testé sa jalousie. Isobel affronterait la vérité mais ne s'humiliera jamais en public ! C'était une de ses règle d'or !

Le jeune couple était arrivés à la plage, et Isy enleva ses talons, ce qui la rapetissa de quelques centimètres. Elle était à sa hauteur avec les talons, mais là, elle était un peu plus petite que lui, ce qui n'était en aucun cas gênant. Alecto avait plus l'habitude des jeunes femmes plus petites que lui, voire même beaucoup plus, alors ça lui changeait un peu.

Puis la jolie blonde lui posa une question. Une question des plus intéressante. Le seul problème c'était qu'il était impossible pour lui de répondre. Oui il avait jaloux en fait, une fois. Mais l'exemple n'était pas très bon. Oui il avait voulu détruire la tête de Cedric, mais parce qu'il avait mal parlé à Caly', donc ça ne comptait pas, pas vraiment ... Il préféra en rire :

- En tout cas, je ne suis pas du genre jaloux maladif, enfin je crois pas ... A part que j'aurais bien écrasé la face à un mec un jour, mais bon, c'est pas arrivé ! lui dit-il en lui souriant. Mais après si tu dois côtoyer des mecs dans ton boulot, ce sera pas un souci pour moi, t'inquiète !

Il était certain que cela ne le dérangerait certainement pas, vu qu'il comprenait parfaitement que lorsqu'on on est mannequin ou acteur, on est obligé de jouer la comédie. Tant que cela rester strictement professionnel, tout irait pour le mieux. Et puis le grec ne s'en faisait jamais vraiment, car si elle le trompait, c'est qu'elle ne voudrait plus du blond, donc il ne tarderait pas à aller voir ailleurs lui aussi et à la laisser tomber, puisqu'elle en aurait choisi un autre. Ce n'était pas le genre de truc qui l'inquiétait vraiment. A part s'il tombait vraiment amoureux ....

Les deux jeunes gens marchaient sur la plage, toujours main dans la main, se parlant. Puis Alecto repéra quelques petits rochers non loin de là, un peu reculé de l'eau. Il proposa donc à sa copine :

- On s’assoit ici ? ... Et toi alors, tu es plutôt quelle genre de jalouse ?

Il n'allait jamais le lui avouer, mais il avait garder un paramètre de son côté dragueur. Il adorait qu'on se batte pour lui, même si son choix était tout à fait choisi ♥

Sans vraiment le vouloir, ou un peu quand même, elle avait influencé la réponse de Alecto. Et il acceptait d'aller sur la plage. Tant mieux ! Isy avait une adoration pour les côtes. N'importe lesquelles. Que ça soit les falaises de la manche, le sable fin de Miami, les contours tortueux des rochers de Grèce... Pouvoir se poser devant l'eau était pour elle le plus beau sentiment qu'il lui est donné d'éprouver. Cette liberté qui vous attend, cette immensité bleue, ce monde sous-marin, ces centaines de vies aspirées par les flots, ces rêves en bouteille... Isobel n'était pas le genre de fille à rester sagement sur une serviette tout l'après-midi. Oui, elle aimait bronzer. C'était même ce qui avait favorisé sa rencontre avec le grec. Mais non, jamais elle ne resterait les yeux fermés, la tête posée sur le sable. Isobel aurait plongé, observé, regardé, pris des notes. Un jour peut-être, si elle en avait les moyens, elle apprendrait comment plonger et ferait de la plongée sous-marine.

Alors qu'ils marchaient, côté à côté, Alecto lui promit de l'emmener un jour en Grèce. La blondinette espérait que ce n'était pas des paroles en l'air. Elle rêvait de voyager depuis toute petite et c'était une bonne occasion pour découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle langue, des nouveaux visages... Mais surtout, apprendre à connaître une part encore inaccessible du jeune homme. Elle ne pourrait jamais comprendre sa façon de penser sans avoir vu le pays où il avait vu le jour.
Cependant il laissa planer une part de mystère. "Des affaires à régler"... Que voulait bien dire ces mots. Isy tourna la tête pour regarder le visage du blond. Il ne semblait pas vouloir en parler, sinon il aurait été plus précis. Elle hésita un moment mais se retint et ne lui demanda aucune autre explication. Isobel ne voulait pas le forcer. Ce n'était que leur premier rendez-vous après tout ! Elle non plus n'était pas capable de tout lui dire. Les petits secrets cachés, les bêtises inavouées, les mensonges protecteurs et parfois destructeurs. La vie était faite de toutes ces petites choses. Aussi dérangeante que nécessaire. Le couple finirait par se faire confiance, par s'apprendre, par se dire tout. Mais pas maintenant. Ils n'étaient qu'à leur tout début. Et il y aurait sûrement des faux pas entre eux... Dans tous les cas, l'anglaise attendrait qu'il le lui révèle de lui-même. Peu importe ce que c'était. Elle attendrait.

Les deux jeunes tourtereaux finirent par arriver sur le sable. Isobel fit une pose et enleva ses chaussures à talons.

« Si tu savais depuis combien de temps je rêve des les retirer ! Je viens de perdre huit centimètres ! Je vais devoir désormais lever les yeux pour te regarder ! »

Elle avait dit ça dans un sourire. C'était une fille assez grande, un mètre soixante quinze. La londonienne devait faire environ cinq ou dix centimètres de moins que son petit ami au naturel. C'était plutôt équilibré ! Elle n'aurait jamais imaginé sa tête blonde arriver à l'épaule d'un garçon. Et plus elle regardait Alecto plus elle se disait qu'ils auraient fait le parfait couple en mannequina. Ils auraient fait des shootings incroyables.

« Dis-moi Alecto... Est-ce que tu es quelqu'un de jaloux ? Un jour je pourrais te retrouver en train de menacer un homme qui m'approche de trop près ou bien rien du tout ? Je pose cette question parce que comme je recommence le mannequina, j'ai quelques chances pour qu'on me demande de poser avec d'autres hommes et tu sais ce que c'est... »

Ça avait été l'une des raisons pour son arrêt de la profession quand elle était plus jeune. Isy avait dû poser nu avec un mannequin de cinq ans son ainé. Mains baladeuses, fausses embrassades... C'était encore difficile à accepter pour une jeune écolière...
Quand à elle, elle était plutôt jalouse. Mais ce mauvais caractère se révèlerait sûrement bien assez tôt...

Apparemment Isy était d'accord avec son idée de "rafraîchissement". Tant mieux. Il avait vraiment besoin de prendre l'air. Elle alla chercher son sac puis ils se dirigèrent main dans la main vers la sortie. Une fois dehors, elle lui demanda s'il avait une idée de l'endroit où ils pourraient se rendre ou s'il allait lui demander où elle voulait aller. Il allait simplement lui proposer de marcher tranquillement, là où le vent les emporterait, mais elle l'avait devancé.

- Hum oui pourquoi pas, j'aime bien aller sur la plage le soir !

Pour une ballade en amoureux c'était pas ce qu'on disait de plus idéal ? C'est ce qu'il avait toujours entendu, c'était toujours ce qu'il avait évité. Mais cette fois ce n'était pas la même chose, il voulait changer, il voulait une vraie relation,il voulait tomber amoureux, normalement. Il savait qu'il était sur la bonne voie, ce qui était déjà un bon début.

Ils se dirigèrent donc vers la fameuse plage, qui n'était pas bien loin, vu qu'ici, tout était à côté, ce qui n'était pas plus mal. Sur la route, il songea de nouveau à ce qu'elle avait rajouté sur la Grèce et l'Europe. Il se demandait s'il devait lui avouer ce qu'il avait prévu ou s'il devait garder ce détail pour lui. Après tout elle saurait que lui et son amie aurait parler, mais pas forcément en Grèce. Ou si.

- Je t'emmènerai un jour sur les belles plages à côté d'Athènes. J'y vais bientôt là, en août. Je t'aurais bien proposé de venir avec moi, mais ... j'ai des problèmes à régler ...

Au pire il lui en parlerait au retour, mais là, il ne pouvait pas le lui dire, c'était trop frais, leur couple était trop jeune. S'il fallait elle aurait été contente de le savoir, mais lui il n'arrivait pas à lui dire. Il voulait que ces problèmes se règlent sans qu'il y ait la moindre pression derrière, même s'il savait pertinemment qu'Isy n'était en aucun cas une pression, mais il voulait régler ça tout seul et en toute discrétion et tranquillement.