Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...[Keziah^^]

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Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper

Let’s go !

Je marchais à reculons, volontairement. Mon allure était certes ralentie, mais du coup, j’étais à même de voir mon partenaire d’école buissonière. J’étais ravie de ne pas être seule par une si belle après midi. Zac était injoignable, quelque part en cours probablement, il était bien plus sage que moi à ce niveau là jusque lors. Et mes rares rencontres étaient encore très superficielles.. Pour l’instant, espérais je.

Alors, d’où tu viens Kurt ?

On sortait alors des couloirs moroses de Wynwoodhs. Nous voilà à l’extérieur, au soleil. Je sors rapidement mes lunettes de soleil, le modèle Wayfarer de Rayban. Un classique indémodable, dont j’étais absolument fan.
Je l’emmenais vers un bosquet, pas très loin. J’avais vu plusieurs élèves y aller, pour la même chose que nous, il y avait de l’ombre et du soleil. Ah, et le fauteuil passerait..

Kurt ne me m’était pas mal à l’aise outre mesure. Du moins, son fauteuil ne le faisait pas. Au ranch, on avait beaucoup de clients pour de l’équithérapie. Des riches de la ville. Les blessés locaux, des rodéos notamment, n’avaient jamais voulu essayé. Personne à vrai dire, personne de chez nous, ne s’y était risqué, surtout pas Lui.
Je soupirais à sa pensée. Un jour ça irait.

Je voulais juste une journée où rien ne me ferait penser à la maison..

Je me tournais vers Kurt, affichant un sourire léger, aussi sincère que possible, en attente de sa réponse.

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En fait, je n'avais pas dit ça au hasard. Des regards dégoûtés, j'en avais déjà vu et pas seulement. Je savais que les gens n'étaient pas plus à l'aise d'entendre les fait se produire. Quand j'étais chez ma tante et que je relâchais toute ma panse dans la salle de bain, je savais qu'elle m'entendait et ça me mettait encore plus mal à l'aise. J'aurais dû reprendre des médocs contre la nausée mais j'en avais assez de m'empoisonner avec ça. Si ma tante me voyait, elle serait tellement inquiète qu'elle me forcerait à retourner en Angleterre, quitte à me menotter à la maison. Ou pire, m'enfermer dans un hopital. Elle était bien gentille mais trop pot de colle et ça m'agaçait. J'avais eu la chance de venir à Miami, quitter ma capitale pluvieuse, et pouvoir peut-être changer de vie. Je ne voulais pas louper cette occasion. Même si ce n'était pas le paradis que j'avais tant espérer ici. Le monde était cruel et c'était partout pareil mais ça sera toujours mieux ici que là bas. Je pense que mon seul regret était de laisser tomber mon père. Mais je ne pouvais plus le supporter de le voir drogué sans arrêt. Qui sait, si un jour je reviens, il aura peut-être changé lui aussi.

Personnellement, il fait beau, chaud, j’ai de quoi rouler au moins un joint dans mon sac, et on est en retard. Tu te joins à moi, on sort de là ?

Je tourna à nouveau mon regard vers la jeune fille. Elle avait raison, il faisait beau, chaud, bref un temps de Floride quoi ! En retard, oui c'est sûr mais ce n'était pas trop grave pour moi. Mes notes crevaient les plafonds, cela dit, je n'aimais pas forcément louper des cours. Enfin, juste pour cette fois, pourquoi pas ? J'hésitais un moment pour y réfléchir puis accepta d'un signe de tête et d'un sourire. Je me surprenais moi même. Ou était passé le grand solitaire qui aurait sans doute refuser et retourner en cours ? Apparemment, il n'y avait pas que l'estomac qui était dans le brouillard ! Mais dans un sens, ça allait me changer un peu. Et puis, mes dernières rencontres de lycée avaient été plutôt laborieuses si je voyais avec Sasha ou Elena. Je repensais aussi à Aurore et Carry. Seul Ty, ça s'était plutôt bien passé. Les autres, soient je m'étais pris la tête avec eux dès les premiers instants, soit la rencontre avait été dû à ma presque viré dans l'au delà à cause d'un accident. Pas fameux hein ? Avec Aurore, c'était l'accident de voiture, avec Carry s'était l'embrouille des deux mecs taillés comme des armoires, avec Elena, c'était la chute du sommet du toit, avec Sasha...Bah c'était un PS quoi, je vous laisse deviner.

- D'accord, ce sera toujours mieux qu'ici.

Puis je poussais mon engin jusqu'à la sortie des toilettes.

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Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper

Il avait l’air mille fois plus mal à l’aise que moi.
Que ce soit les vomissements, le fauteuil, son teint blafard, que nous soyons des inconnus, j’ai eu une soudaine envie de lui dire, tout sourire, que non, il n’avait pas à penser qu’il m’accablait, ou me retenait.
Je n’étais pas du genre à faire ce dont je n’avais pas envie. Wynwoodhs était l’exception qui confirmait la règle j’imagine..

Je souris à nouveau à Kurt. Lui appartenait à une fraternité. Je n’étais pas vraiment entrer directement en contact avec les différents cercles, me refusant à toute forme de gueguerre à peine arrivée.

Personnellement, il fait beau, chaud, j’ai de quoi rouler au moins un joint dans mon sac, et on est en retard. Tu te joins à moi, on sort de là ?

La proposition tombait, j’en était consciente, comme un cheveu sur la soupe. Mais il pensait qu’il “m’accablait d’une vision peu agréable”, et ça ne me plaisait pas. J’avais envie, en riant, de lui raconter les nuits passées à aider une jument pour mettre bas, le bras dans celle ci, essayant de retourner le poulain. Ca, ça vous retourne l’estomac, sans aucun doute.

Je fis deux pas vers la sortie, me retournait, invitant d’un geste de la main et de la tête Kurt à me suivre.
J’avais envie de compagnie, ce qui était relativement étonnant, et lui.. Lui n’avait pas l’air d’être en état de refuser la mienne !

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Téméraire ? Oh, entre dans les toilettes des filles quand la clique des poufs se refait la façade, ça, c’est du véritable danger !

Je souris d'amusement. Et également un peu pour lui rendre le sien. Mais l'idée de pénétrer le lieu sacré des demoiselles ne me frôlait pas le moins du monde. En plus, dis comme ça, j'aurais plus l'air d'un pervers qu'autre chose. Et j'en étais pas un ! Cela dit, je ne rechignais pas forcément sur l'observation des filles non plus. J'étais un mec après tout et j'avais mon taux d'hormone comme tout bon mec qui se respectait.

En effet. Je suis désolée, je ne voulais pas te gêner, je t’avoue que je me suis un peu inquiétée.

- Tu m'as plutôt surpris à vrai dire. Quand j'ai entendu ta voix, jamais je ne penserais que tu entrerais en fait.

Je passais sous silence le fait que j'espérais qu'elle s'en aille rapidement. Mais maintenant que j'apprenais à un peu mieux la connaître et voir sa sympathie, je n'avais plus vraiment ce genre de pensée. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, elle était plutôt la bienvenu ici. J'aurais pu tomber sur pire, bien pire, et j'aurais pu prendre cher.

Je m’appelle Keziah. Et toi ?

Keziah ? C'était assez particulier ça comme prénom non ? Je commençais à me creuser un peu les méninges pour en définir l'origine. Ouais, j'aimais toujours autant mener mes petites enquêtes intérieur sur les personnes que je rencontrais. C'était peut-être typiquement américain. J'étais anglais alors parfois, les prénoms du Nouveau Monde pouvaient me paraître étranger.

- Je m'appelle Kurt, Kurt Booker. Je suis un Senior chez les KO.

Je n'aimais pas trop prononcé ma confrérie. Si jamais elle était des SM par exemple, ce n'était pas toujours très bon pour ma pomme. Je me souvins d'Elena, qui malgré sa gentillesse, m'avait avouer que martyriser les Khi pouvait se révéler un passe temps passionnant. Cela n'avait pas l'air d'être le cas de Keziah cela dit. Elle avait l'air douce avec une pointe de timidité que je lisais dans son regard et qui avait tendance à la rendre adorable à vue d'oeil. Je fis de nouveau face au lavabo, m'y accoudant, me sentant toujours un peu ballonné. J'espérais que les choses ne se reproduisent pas, je n'avais pas le moins du monde envie qu'elle assiste à ce genre de spectacle.

- C'est gentil d'être venu, mais je ne veux pas te retenir d'avantage. Tu dois avoir cours non ?

Je me souvins à quel point Elena avait mal pris la chose quand je lui avais dit exactement la même chose alors j'ajoutais :

- Je ne cherche pas à te chasser hein mais si jamais ça revient, j'aime autant ne pas t'accabler d'une vision peu agréable pour toi...

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Le Coca n’était pas la boisson idéale, mais un peu de sucre et un goût autre que le vomi était toujours les bienvenues dans des circonstances pareilles. Je donnais la canette au jeune homme, souriante, bienveillante.

Téméraire ? Oh, entre dans les toilettes des filles quand la clique des poufs se refait la façade, ça, c’est du véritable danger !

Je riais, consciente de l’idiotie de mes propos. A vrai dire, je m’étais fait, le matin même, rembarrée, pour mon absence totale de maquillage ou de coiffure soignée. Après tout, j’avais vécu toute ma vie dans la cambrousse, l’eye liner, le fond de teint et autre n’étaient pas mes grands amis.. J’étais plutôt du genre à avoir les cheveux à peine démêlés, en bordel sur ma tête, attachés dans un chignon dont plusieurs mèches dépassaient, caressant mon visage et ma nuque.

En effet. Je suis désolée, je ne voulais pas te gêner, je t’avoue que je me suis un peu inquiétée.

Je comprenais que ma présence était plus qu’intrusive. Le pauvre, il avait peut être pas envie qu’une parfaite inconnue vienne le faire chier dans ce genre de moment.

Je m’appelle Keziah. Et toi ?

Je lui souris, timidement.

Je sentais le soleil dans mon dos, qui perçait pas une des grandes fenêtres des couloirs de Wynwoodhs. Décidément, hors de question que j’aille en cours, c’était décidé. Je me demandais si l’inconnu se joindrait à moi pour les bienfaits médicinaux du joint de l’après midi. Après tout, il fallait peut être qu’il se détende un peu non ?

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Je laissais mon visage tremper dégouliner dans le lavabo, appréciant le contact de l'eau fraîche sur ma peau. Mon estomac était toujours en train de bouillir, il devait être plein d'ulcère. M'enfin, je savais qu'il allait se calmer bientôt. Ca devait lui faire plaisir de me tourmenter ainsi, sale traître ! Finalement, j'agrippais un bout de papier qui pendait au distributeur normalement destiné à se sécher les mains et l'utilisa pour m'éponger la figure. Jetant le papier humide dans la poubelle proche, je restais un moment pendu devant le miroir à regarder ma tête de zombie sortit fraîchement de terre après quatre cent ans d'hibernation. Je me plongeais dans diverses pensées au sujet des causes qui pouvaient être à l'origine de ma petite période de stress en ce moment et pour l'instant, je n'y voyais que mon récent incident sur le toit et les confrontations avec ses satanés PS. Du coup, je ne remarquais même qu'en ce moment même, j'étais observé. Je n'avais pas même entendu une quelconque porte s'ouvrir qui pourrait indiquer la présence étrangère. Finalement, ce ne fut qu'une voix féminine qui me sortit de ma rêverie :

- Hey

Plutôt surpris, non pas par une autre présence mais par le sexe de cette dernière, ma tête pivota rapidement sur mes épaules pour regarder l'individu. C'était bien une jeune fille qui venait de faire irruption dans les toilettes. J'en restais un peu hébété mais elle en profita alors pour me demander :

- Une petite soif ?

Elle me présenta une canette de coca. Le fait d'être dans un lieu purement masculin ne semblait pas la déranger le moins du monde. Restant un moment à l'observer pour essayer de la retrouver dans ma mémoire, je demeurais cependant indécis sur l'éventualité de l'avoir déjà vu. Tout à coup, son regard changea, il paraissait à présent un peu malheureux pour une raison obscure. Je déglutis légèrement en la voyant baisser la tête, cherchant un lien quelconque avec moi. En la voyant ainsi, je n'osais pas refuser sa boisson qui, il fallait l'avouer, m'attirait, même si ce n'était pas la meilleure chose à donner à ma panse. Je fis tourner mon fauteuil en sa direction et récupéra la canette en regardant la demoiselle inconnue.

- Merci.

Dis-je en ouvrant la canette d'une traite. J'en bu ensuite une gorgée en ne cessant de me poser des questions sur la personne devant moi. Comme par exemple la raison qui l'avait poussé à venir et me proposer soudainement une boisson. Heureusement pour elle qu'il n'y avait que moi ici. Jetant un coup d'oeil aux alentours, je finis par lui dire pour éviter un silence désagréable :

- Tu es plutôt téméraire d'entrer dans un endroit pareil. C'est toi que j'ai entendu tout à l'heure c'est ça ? Tu as du m'entendre aussi alors...Comment tu t'appelles ?

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Kurt Booker & Keziah Cooper

Dans un premier temps, pas de réponse, plus de bruit. Je dérangeais sûrement. Je pouvais comprendre le besoin d'intimité, mais bon, j'hésitais encore entre aller chercher la redoutable infirmière du lycée, dont m'avait parlé Zac l'autre soir, ou laisser cet inconnu se débrouiller.. Du coup, je m’apprêtais à continuer mon bout de chemin, quand j’entendis la porte s’ouvrir.

Vivement, sans vraiment me contrôler à vrai dire, je me retournais. L'inquiétude, la curiosité, me poussèrent à passer ma tête dans l'entrebaillement de la porte. Je m’attendais à voir une élève sortir de là en vérité. Une anorexique en quête de discrétion. Ou un gros footballeur qui se serait trop donné à l’entraînement. Pas un gringalet en fauteuil roulant, au teint blafard. En même temps à sa décharge, si c’était bien lui que j’avais entendu, son teint était.. Compréhensible.

Il ne sembla pas noter ma présence, pensant sûrement que devant son silence je serais partie. Je le vis ce diriger vers les miroirs, les lavabos, pour se rafraîchir le visage. Il avait des cheveux mi longs, très bouclés. Un visage fin. Ca lui donnait un air assez enfantin, et je me demandais s'il était en Senior, comme moi.

Je fouillais dans mon sac, sortant une canette de coca.

Hey, l’apostrophais-je, une petite soif ?

Je lui montrais la canette, désireure de filer un coup de main quand même. J’avais entendu les élèves parler de lui ce midi, mais ne l’avait pas encore vu. Un British apparemment. Encore quelqu’un qui venait de loin. Mon regard du prendre une teinte de tristesse à cette pensée. Je baissais légèrement la tête, quelques mèches de cheveux retombant sur mon visage doucement.

J’attendais la réponse du jeune inconnu.

Décidément, c’était mort pour les cours, les couloirs étaient vides et déjà, j’entendais le professeur de la salle voisine commencer son cours. Un cours de français j’avais l’impression. Les pauvres.

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C'est pas vrai, qu'est ce que j'avais bien pu sortir ? J'avais quasiment pas mangé à midi et le peu qui pouvait m'éviter de sortir la sensation de faim venait de se retrouver dans la cuvette...Le reste, c'était des sucs gastriques et j'en avais encore l'affreux goût qui me brûlait la gorge. Eh oui, ce n'était pas de l'acide pour rien ce truc. Ca m'irritait vraiment le gosier. Je déglutis, comme si un peu de salive allait apaiser cette sensation. En vain bien sûr. Je m'empressa de tirer la chasse d'eau puis resta un moment appuyer contre la barre incrusté dans le mur, ici pour aider d'une quelconque façon un quelconque infirme.

- Hey, y a quelqu’un ? Ca va là dedans ?

Eh merde, il y avait quelqu'un...Quelqu'un qui m'avait entendu. La voix était encore faible, elle devait provenir de l'extérieur, dans le couloir du lycée. Et ce n'était pas étonnant quand je me rendis compte que la voix était féminine. J'avais horreur que les gens m'entende régurgité ma nourriture comme une mouette nourrissant ses petits, et pardonnez moi la comparaison poétique. Que devais-je faire alors ? Répondre ? Non, faisons le mort, oui, elle finira bien par partir...Le mort...Si seulement je n'avais pas besoin de l'imiter. Oh rassurez-vous, je n'étais pas un dépressif suicidaire, mais par moment, je me demandais si la vie ne serait pas plus simple si elle devait s'arrêter nette. Personne ne souffrirais plus au moins. Bon ok j'arrête de dire n'importe quoi. Bon bah je ne répondis pas alors et resta alors un moment la tête appuyé sur la barre de plastique du mur. Si bien qu'en me redressant, j'avais la trace rouge sur la tempe mais elle disparu rapidement et je n'eus pas le temps de m'en rendre compte. Ramolli suite à cela et l'estomac brouillé comme des oeufs, je sortis de la petite cabine en toussant à cause de l'oesophage irrité. D'un revers de la manche, je retirais une partie de la sueur qui traînait sur mon front. Je me sentais pas au mieux de ma forme, aussi bien qu'un anémique ou qu'un hypoglycémique. Je fis rouler lentement mon fauteuil vers les lavabos et leur miroir pour me rendre compte que j'avais un teint des plus cadavérique. Ma tante elle même en serait horrifié.

- C'est pas vrai...

Soupirais-je avec une pointe d'agacement. Heureusement que les lavabos étaient assez bas pour moi. Même si j'étais un peu coude à coude avec eux, je pu allumé le robinet et remplir le creux de mes mains d'eau pour me tremper le visage dedans par la suite, me disant qu'une claque d'eau froide aiderait un peu.

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Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper.

C’était ma première véritable journée de cours ici. J’avais pour ainsi dire sécher les autres. Je préférais voir ça comme un temps d’acclimatation nécessaire. Chacun son opinion.

Je m’étais toute apprêtée en me préparant le matin. J’espérais tomber sur Zac et faire meilleure impression que nos escapades nocturnes, à demi bourrés, dans l’établissement.
Et de toute façon, j’étais la nouvelle. Du moins, l’une d’entre elles. Du coup, j’allais devoir assumer quelques regards étonnés à ma venue.

La matinée de cours fut un calvaire. Je ne comptais pas le nombre de joueurs de foots idiots qui m’avaient fait du rentre dedans, ni celui de leurs pom pom girls de copines qui m’étaient, du coup, rentrée dedans.. Un cliché. Je n’avais pas croisé Zac, la seule tête connue du périmètre. Bref.

J’avais donc dejeunée seule, au soleil, à l’extérieur du campus. Je n’avais pas très envie d’exposer ma solitude à quiconque. Je laissais donc les rayons du soleil caresser la peau nue de mes bras, mes épaules, mon visage et mes jambes. Aucune envie de retourner en classe.

Je finissais à peine ma cigarette quand j’entendis le signal de la première heure de l’après midi retentir. Et merde. J’étais en retard. J’accélérais le pas dans les couloirs, vides de toute forme de vie. Ils étaient tous en cours déjà.

Seule donc, je me retrouvais face à un dilemne. Un joint, seule, au soleil, ou une nouvelle heure de calvaire ?

C’est un bruit de vomissement qui me sortit de ma réflexion. Mince, c’était carrément sonore pour le coup. Par réflexe, je passais la tête par la porte des filles. Personne. Pas d’anorexique en crise parce qu’elle ne rentrait pas dans son 34. Etrange. Le bruit semblait venir.. des toilettes pour homme.. Curieuse, inquiète, je restais sur le pas de la porte.

Hey, y a quelqu’un ? Ca va là dedans ?

Pour le coup, j’étais plutôt du genre à aider les parfaits inconnus dans la rue. Au lycée, j’étais plus méfiante. Une blague, une rumeur, une réflexion sont bien trop vite arrivés..

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Encore une journée qui semblait à priori mal partie. Pourtant les cours de ce matin s'était correctement passé. J'étais resté d'une discrétion sans faille une fois de plus. Sauf à mon cours d'Histoire où le prof m'avait conseillé de me montrer un peu plus actif. Il devait être inquiet de mon repli malgré mes notes dignes d'un Khi. Pour lui faire plaisir ou alors pour augmenter l'esprit positifs des remarques à mon sujet, j'avais un peu plus participer à son cours, mais juste un petit peu. La plupart des regards qui s'étaient tourné ainsi vers moi provenaient tout naturellement des grands ennemis des Khi, les Pi Sigma. Je ne comprendrais jamais cette "guerre ancestrale" livrée par les deux confréries. Au départ, je pensais que les Pi étaient d'un naturel jaloux. Mais ce raisonnement ne pouvait pas être exact, car je ne pouvais pas croire une seule seconde que tout les élèves de cette confrérie étaient dépourvu d'intelligence. Même si c'était mon impression envers ceux que je connaissais et il y en avait peu et j'aurais aimé ne jamais avoir croisé leur route.

La matinée était alors passé rapidement. De même que le repas de midi. J'avais l'estomac plutôt en mauvaise posture depuis ce matin pour une raison que j'ignorais ou que je tentais d'ignorer. Au final, je n'étais pas rester plus de dix minutes à une table, le temps de manger un peu de pain et de boire un verre d'eau. J'avais encore perdu l'appétit. Ca me saoulait. J'étais persuadé que c'était dû à ma rencontre stressante avec Sasha. J'étais paru le plus calme possible avec lui, je n'hésitais pas à lui répondre, à le renvoyer à sa place car je ne me laissais jamais faire. Mais je savais qu'intérieurement, j'avais de l'angoisse en moi et l'angoisse, c'était vraiment pas bon pour ma pitoyable santé. Le moindre stress me rendait malade. Surtout que peu de temps, j'ai eu ma rencontre avec Elena. Alors ok, elle était gentille au final mais les débuts avaient été difficile, je ne parlais même pas de ma presque mort en tombant du toit. Un calvaire. Comment j'avais fait pour ne pas m'évanouir ce jour là ? En tout cas, depuis tout ça, ça n'avançait pas fort. J'étais sûr d'avoir encore perdu en poids, mais je ne l'espérais pas. Ce midi, je m'étais vraiment forcé mais ça non plus, ça ne donnait jamais rien de bon.

Je faisais rouler tranquillement mon fauteuil à travers un couloir. Je venais tout juste de sortir de la cafétéria sans vraiment rien avaler et du coup, j'avais encore tout le temps de la pause pour moi même. Il fallait bien trouver un avantage quelque part. Tout à coup, le ballonnement agaçant de ma panse devint fortement désagréable, voir même douloureuse et je sentais que le pire risquait de se produire. J'avais des nausées. Fort heureusement, je n'étais pas loin des toilettes et je m'empressa d'y faire rouler mon fauteuil. Un nouveau coup de chance, il n'y avait personne. Je me dirigeas alors vers une cabine au fond dont la porte portait le sigle des handicapés et m'y enferma avant de m'approcher de la cuvette et de m'y pencher par prudence, car si ça se trouve, c'était une fausse alerte. J'avais l'impression d'avoir avaler un menthos avec du coca cola. C'était l'éruption volcanique dans mon ventre ! Je transpirais et j'avais chaud. Maudite santé de faiblard. Puis, d'un coup sans prévenir, ce fut la remontée et l'éjection du magma si je puis dire. Le râle sortant de ma gorge fit de l'écho dans les toilettes et j'étais vraiment ravi d'être seul en ce moment même.