Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...[Keziah^^]

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Bon, l’équitation était CLAIREMENT une proposition qui n’avait pas été la meilleure que j’aurais pu faire. Tant pis. Je n’insistais pas, me contentant de donner un sourire compréhensif à Kurt, silencieuse.

Après tout, j’étais née dedans. J’avais vécu toute ma vie dans un ranch, j’avais ça dans le sang, littéralement. Je pouvais, enfin, devais, me faire à l’idée, que je pouvais vivre dans un monde où les gens n’étaient pas mordus de ce sport, comme moi.

Je décidais de reprendre alors sur la musique. J’hésitais à me tourner vers cette voie pour mes études universitaires. Le droit s’était imposé à moi, mais j’hésitais encore pour les autres matières. Ma seule approche de la musique, c’était un Ipod plus que rempli, les soirées autour du feu avec une guitare. Je n’étais même pas sûre d’avoir une fois assez bien pour m’octroyer le droit de m’inscrire dans un tel cours.

Et du coup, c’est un gros passe temps, ou t’envisages d’en faire quelque chose de vraiment costaud ?

Kurt Booker, futur rockstar. Cette pensée me fit sourire.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus simple pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Je souriais à l’évocation d’un autre jour, d’un autre moment.

Mes capacités à la socialisation n’était donc pas complètement inexistantes ! C’est idiot mais ça me rassurait d’une certaine façon.

J’avais eu peur de trop détonner à Miami, comme j’avais eu peur de trop me fondre dans la masse. Je ne faisais pas partie du milieu de ces gens là. A l’instar de Kurt en réalité. Etranger, comme moi, il avait en plus le fardeau de son fauteuil. Et si je ne m’en souciais pas, je me doutais, malheureusement, que certaines personnes avaient du le lui faire payer.

Je suis totalement pour un concert privé !, lui répondais-je en riant.

Je fixais le ciel, et les quelques rares nuages, à travers les branches éparses de l’arbre qui nous abritait.
Malgré tout, on était pas si mal ici à vrai dire. Peut être avais-je une chance de m’acclimater.

En échange, cours d’équitation particulier ?, proposais-je, hésitante, mais souriante.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus simple pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Oui, je suis belle et bien inscrite !, répondais-je en souriant à Kurt. En même temps, quitte à choisir une option, j’allais pas m’inscrire en algèbre..

Son exclamation quand je lui parlais des écuries me fit sursauter.
Apparemment, ça devait être écrit sur mon front que j’étais du milieu, ou alors, pensais-je, je devais avoir un peu de paille dans mes cheveux.

Miami et le Wyoming. J’ai du mal à penser qu’on est dans le même pays parfois dis toi. Les gens, les chevaux, les installations. Rien n’est pareil. On ne pense pas de la même façon j’imagine.

J’appris ensuite que mon compagnon d’école buissonnière serait aussi celui du cours de photographie. Je souris, ravie de ne pas me retrouver seule, au milieu de gens qui se connaissaient tous. Ca m’inquiétait, sans aucun doute, et ça expliquait notamment ma capacité sans limite à sécher mes cours.

Tu chantes et tu joues de la guitare ? Un véritable Don Juan, excusez moi, l’apostrophai-je en riant de bon coeur. Tu composes aussi ?

Kurt m’avait rejoint sur l’herbe, avec une habilité déconcertante. J’éprouvais toujours un profond respect pour l’autonomie des handicapés. Non pas que je souhaitais catégoriser les gens. Mais parfois, il y a des choses dans la vie qui vous impressionne. Et Kurt commençait sérieusement à m’impressionner.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus simple pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Je m’allongeais dans l’herbe, la tête au niveau de Kurt.
Des passe temps..

Je dirais plutôt des passions. Ou pas. Je suis une grosse lectrice. Une passionnée de photographie.

Ca me semblait correct comme réponse. Correct, normal, et véridique.

Puis je donne quelques cours d’équitation aux écuries de Miami. En souvenir de la maison un peu, j’imagine.

Je me souvins, non sans une pointe de nostalgie, des heures passées au ranch, des journées sous le soleil cuisant. Nettoyer les boxs, nourrir les chevaux. Panser les chevaux, en seller un et faire le tours des clôtures. Vérifier que les chevaux en liberté allaient bien. Rentrer. S’occuper de nos pensionnaires traumatisés. Rentrer à nouveau. Repartir en pick up, pour les cours aux handicapés. Rentrer. Prendre son quart pour la nuit après le dîner. Et profiter de quelques heures de sommeil, bien méritées.
Ce n’était pas mon passe temps, mais toute ma vie. En vérité, un passe temps reflétait de l’ennui non ? Moi, je me passionnais dans tout ce que je faisais..
Sauf les cours, apparemment.

Et toi Kurt ?

Je voulus lui proposer de venir essayer avec moi, l’équitation. Même sans jambes fonctionnelles, on pouvait. Mais il me fallait encore travailler sur le cheval que j’avais pris en demi pension, pour qu’une telle balade soit parfaitement sûre..

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera mieux pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper

Le fameux statut de petit nouveau. Ou plutôt, petite nouvelle pour moi. Il me collait à la peau. Au bout d’une semaine ici, je sentais encore les regards étonnés, aussi bien que j’entendais quelques murmures. J’avouais être assez curieuse de savoir ce qui pouvait bien se raconter sur moi, mais dans l’ensemble, je préférais ne pas me laisser toucher par les racontars. Si jamais je me sentais à un moment atteinte par eux, j’étais mal barrée..

J’ai hâte d’avoir une chambre fixe, à peu près potable. J’ai à peine ouvert mes cartons, et, j’imagine que je me sentirais mieux ici quand je me serais installée, véritablement..

Je pensais à mes fringues, mes livres, mes clichés, qui attendaient dans mes cartons. J’avais le besoin de me sentir un peu chez moi. De me recréer un environnement, par moi, pour moi.

Moi, je trouve ça plus classe sur ton fauteuil mine de rien. Sur une moto c’est trop classique.., ajoutais-je avec un clin d’oeil.

Je fumais la dernière latte du joint et l’écrasais dans l’herbe, avant de l’envelopper dans un mouchoir. Je le jetterais plus tard, dans une poubelle. J’en avais plus que marre des pollueurs et de leurs mégots balancés n’importe où. Ca me dégoûtait.

Je m’étirais ensuite, commençant à me sentir toute KO. Faire la discussion à un parfait inconnu était compliqué parfois. Je me surpris à regarder à nouveau son fauteuil, qui m’évoquait beaucoup trop de souvenirs, avant de revenir vers son visage.

De toute façon, ces idiots ne t’auraient pas accepté, t’as sûrement plus de biceps que le quaterback, il aurait été jaloux !

Je lui fis un clin d’oeil espiègle, riant doucement.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus simple pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

La réflexion de Kurt sur l’intuition féminine me fit rire.
Je me demandais s’il en avait fait les frais ici. Si les filles lui parlaient normalement. Si la clique des poufs que j’avais croisé ne lui avait pas fait la vie dure. Je me demandais quel effet le jeune britannique pouvait faire sur les filles d’ici, du nouveau continent.

Il hésita quand je lui parlais de confrérie. Songeur, il jouait avec son fauteuil roula, ce qui me fit rire autant que ça m’impressionnait. Apprendre à faire d’un objet une partie intégrante de soi, c’était fou. Concernant les chevaux, Lui, Il m’aurait dit que je faisais la même chose. Et que mon talent venait de là. Pas de Lui. Mais je rangeais vite cette pensée, cherchant à l’oublier en fumant à nouveau, attaquant la fin du joint.

Il parla de la violence des SM, critère que je ne connaissais pas très bien encore. Il compara sa propre confrérie à d’autres, ce qui me fit sourire.

J’ai hâte que mon conseil se termine, c’est chiant d’attendre je t’avoue.. !

Je laissais ma main gauche caresser l’herbe, jouant avec quelques brins, caressant une fleur qui dépassait. Je sentais, un peu, mes pensées s’alléger, devenirent plus douces, moins compliquées, moins difficiles à porter. Ca me soulageait, d’un énorme poids qui pesait sur mon coeur, tous les jours depuis bien longtemps.

Je soupirais, à nouveau, en regardant Kurt faire du "une roue" sur son fauteuil.

Bordel, mais t'aurais presque pu aller chez les sportifs en fait. J'imagine même pas comme tu peux arriver à faire un truc pareil !, lui dis-je, applaudissant en riant.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde.

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Je ne voulais pas vexer Kurt en répondant à sa question, mais oui, ça se voyait. Pas par une tête de nerd, je n’entrais pas dans la catégorie des gens qui ne fonctionnent que par clichés. Mais oui, ça se voyait, dans son regard, dans ses mots, dans son ton, je ne le voyais nulle part ailleurs. Peut être en joueur de guitare sinon. Ou de basse. Ou avec un superbe saxophone dans les mains. Ah oui, un saxo c’était pas bête tiens..

Je dois t’avouer que oui. Le prend pas mal hein, c’est l’intuition féminine, précisais-je en riant.

Je tirais à nouveau sur le joint, et fermait les yeux en inspirant la fumée.

Je me demandais où j’allais finir d’ailleurs.
Je devais l’avouer, ça m’inquiétait, un peu. J’avais peur de la gueguerre de confréries. J’avais peur de la stigmatisation, de l’exclusion au prix de l’intégration. J’avais peur de ne pas coller au final, avec mon choix. C’était idiot, je le savais.

Cet endroit, au final, devait me faire plus d’effet que prévu. Je redoutais mes rencontres, je redoutais les regards. C’était si étrange.
D’où ma capacité grandissante à ne pas aller en cours. Je m’étais pointée le matin même pour une interro d’anglais, que j’avais cartonné, je le savais. Le minimum syndical, pour un résultat optimal. Le top.

C’est compliqué d’ailleurs, ces histoires de confréries.. C’est comment chez les Khi ?

J’avais pu voir, de mes propres yeux, les brimades dont était victime cette confrérie. J’avais bousculé le malabar dans les couloirs, tentant de prendre la défense du garçon brimé. Ca me dégoûtait. Il me semblait que le grand gaillard était un SM, sinon, un de la clique des sportifs. Je m’étais promis d’en toucher deux mots à Zac, inquiète de ce genre de pratique. Mais je n’allais pas changer le monde toute seule..

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Le soucis de la confrérie. Je m’étonnais moi même d’avoir postulé, chez les sportifs, les artistes et les.. rebelles ? J’imaginais qu’on pouvait les qualifier ainsi. L’esprit confrérie, ce n’était pas trop mon truc. Mais je voulais m’épanouir, découvrir. Changer.

J’attend encore la réponse de mon conseil. Et toi ?

Je voyais très bien Kurt chez les bosseurs aux gros QI. Je l’imaginais sans aucune difficulté voûté au dessus d’un bureau, faiblement éclairé par un petit halogène, entouré d’épais ouvrages aux reliures en cuir. Je souris à cette pensée, songeant que je devais passer faire un tour à la bibliothèque de l’école, histoire de découvrir quelques nouveaux ouvrages.

Et toi ? Un Khi dans l’âme, j’en suis certaine, devinais je en riant.

C’était son regard vif, curieux, qui m’avait convaincu que j’étais dans le vrai. Seul un Khi pouvait me paraître aussi attentif au moindre chose qui se déroulait autour de lui. J’avais eu de mauvais a priori sur cette confrérie en arrivant, vite mis à mal. C’était des gens, jusque lors, très ouverts, et extrêmement intéressants, bien que je n’en ai cotoyé que quelque uns de façon très superficielle.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Me plaire à Wynwoodhs ? Quelle drôle d’idée. J’allais répondre, sèchement, non. Non, ça m’était impossible. Puis je réfléchissais.
Je pensais à ma première nuit, en compagnie de Zac, une rencontre comme je n’en avais pas fait depuis longtemps. Je me remémorais mes quelques sorties, plus ou moins alcoolisées, et de l’amusement procuré. Je me souvins des écuries non loin, dans lesquelles j’avais réussi à obtenir un petit boulot après les cours. Je me souvenais de mes balades, appareil photo en main, du toit sur lequel je montais fumer ma cigarette.
Finalement, ce n’était pas si mal.
Puis je me tournais vers Kurt, sourire aux lèvres. Non, ça irait, tout allait aller mieux.

Faut que je me laisse un peu de temps, mais j’imagine qu’il y a bien pire. Et toi alors ? Tu ne regrettes pas ton choix j’ai l’impression ?

Je me sentais.. zen. Pas uniquement à cause du joint. La curiosité de Kurt n’était pas cachée, mais elle n’était pas désagréable étonnamment. J’avais envie de vider mon sac un peu, pour une fois. Mais j’avais aussi l’impression que mon interlocuteur en avait gros sur la patate. Sans avoir l’air malheureux, il avait l’air d’avoir un passé pesant. Je m’interrogeais alors, notamment sur la raison de son état physique, mais me retenait. Drôle de première conversation quand même, songeais-je en fumant négligemment sur mon joint.

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Kurt Booker & Keziah Cooper

La question qui tue. Comment je me suis retrouvée ici..
Je tirais à nouveau sur le joint et laissait la fumée s’échapper de mes lèvres. En la fixant, je refaisais l’historique de ce qui m’était arrivé.
Que dit-on au parfait inconnu qui vous pose la seule question à laquelle vous ne voulez pas répondre ? On lui balance la vérité ? On esquive ? On s’énerve ? On pleure, on crie, on casse tout .. ?
On avait tué mon père. Un cheval, un mustang, avait tué mon père. Et un employé avait tué le mustang. Sous mes yeux. J’entendais encore le coup de feu, trop tardif. Parfois il me semblait que j’avais entendu l’os du crâne se fracturer. Parfois je me disais que c’était la cruauté de l’imagination.
J’avais pris ma voiture, j’avais fui. J’avais fui les cow boys, j’avais fui l’alcool, j’avais fui ma mère, j’avais fui le ranch, j’avais fui, tout bêtement. Puis on m’avait ramené. Plus ou moins de force.
Je me souvenais du trajet, aller et retour, en larme. Incapable de quoi que ce soit.
Je m’étais prostrée dans un silence inquiétant, me tuant au travail jour et nuit. A quoi bon me coucher, les nuits se ressemblaient toutes, vides de tout repos mais emplies de cauchemars..
Alors, sur les conseils de je ne sais quelle voisine richarde, j’ai atterri ici. A Miami. Si loin..
Comment expliquer ça à Kurt ?

Je.. J’ai déconné. Tout a déconné en fait. Alors ma mère a pensé qu’il était mieux pour moi de venir ici.

J’avais fini par essayer de me faire à l’idée que ce n’était pas de l’abandon mais de la préservation. Pour elle, comme pour moi. Mais l’idée était encore douloureuse.

Parfois j’ai envie de prendre la route et de rentrer. Puis parfois j’ai envie de m’en éloigner encore plus. Moi non plus, j’ai pas forcément de bons souvenirs là bas. Mais j’ai aussi les meilleurs..

Je tirais à nouveau sur le joint, sentant déjà une forme de relaxation m’envahir. J’étais bien. Enfin.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper.

Il commençait par me parler de cow boys et d’indiens. Je ne retenais pas un rire amusé. Ce n’était ni le premier, ni le dernier, à penser que ma vie là bas, que mon pays, ressemblait à un vieux western, et que mon père s’appelait John Wayne si je voulais caricaturer.

C’est bien plus beau que dans tous les films que tu as pu voir. Je te conseille vraiment d’y aller si tu as l’occasion pendant ton séjour !

Je songeais, un instant, que si on s’entendait lui et moi, je pourrais l’emmener. Il y avait de la place dans mon pick up pour un fauteuil roulant après tout.
Et si il voulait être bien reçu, mieux valait qu’il soit avec moi. Les cow boys sont une bande de sales cons. Des sales cons que j’aimais, de tout mon coeur, mais une bande de sales cons quand même.

Je profitais de la brise qui caressait ma peau, jouant avec les quelques mèches de cheveux sorties de mon chignons. Il faisait bon aujourd’hui, du moins à l’ombre, avec cette fraîcheur bienvenue. Le climat de Miami était tout sauf propice à de longues siestes au soleil, même pour moi que la chaleur ne dérangeait pourtant pas.

J’enchainais sur les réponses de Kurt, me tournant à nouveau vers lui.

Donc, tu fuis Londres, capitale anglaise, tu fuis la grande ville et la pollution.. Pour Miami ? Tu as de la famille ici ?

Je ne comprenais pas la logique de Kurt sur ce coup là, ce qui ne faisait qu’attiser ma curiosité, probablement très mal placée, mais sur le coup, je ne m’en souciais pas.
J’allumais le joint, tirant une première latte, mais Kurt le refusa directement.

Je l’ai très peu chargé, c’est plus une histoire de goût et de potentielle détente qu’une histoire de défonce avec moi, je te préviens. Mais c’est toi qui voit, je vais pas te forcer, ajoutais-je en riant.

Tu ferais mieux de détourner le regard, ça sera plus facile pour tout le monde...

Kurt Booker & Keziah Cooper

Le rêve américain. Je me demandais comment les gens pouvaient encore penser à vivre ce rêve. C’était vrai, dans les années 60, et encore. Mais maintenant, quel sens ça avait de venir à Miami pour vivre ça.. ?
Par contre, il devina sans peine que j’étais ici chez moi, ce qui me fit sourire. Chez moi.. Non, le pays était bien trop grand pour déjà dire que Miami était mon chez moi..

Je suis du Wyoming en effet. Les cow boys, les plaines, tout ça.., répondais-je, amusée d’un cliché aussi réaliste que celui là.

Je m’assis par terrre, en taille. J’étais pas définition plus bas que Kurt, mais ça ne me dérangeait pas outre mesure.
Je sortis de mon sac une miniscule enceinte, à laquelle je branchais mon Ipod, avant de le tendre à Kurt.

Tu nous mets un peu de musique ?

Puis je m’attelais à la tâche de rouler un joint pour nous deux. Feuille, tabac, herbe, carton, j’avais tout ce dont je nécessitais, aussi commençais-je, une petite moue de concentration au niveau de la bouche.

Donc, une vie plus cool hein ? C’est si horrible que ça l’Europe ?

J’étais curieuse. Quand j’avais quitté le ranch, ma destination voulue était l’Amérique du Sud, pour rejoindre l’Afrique ensuite et finalement, enfin, l’Europe. J’étais curieuse du vieux continent, n’y ayant jamais mis le moindre pied. La nation de Robert Doisneau, grand photographe, m’attirait tout particulièrement.

D’un geste expert, je roulais le joint, léchais délicatement la feuille afin de le refermer, et fière de moi, le présentais à Kurt.

Tadaaaaa, lui disais-je en riant.