let's try to be normal ~ ft. Charlott [X]

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let's try to be normal
in a club

Je continue de fixer cette fille, une tête de moins que moi, au visage doux et aux traits fins. Tout, jusqu'à sa chevelure brune me fait penser à Victoria. C'est vrai qu'elles ont un air ... mais de là à faire une fixation dessus, c'est exagéré. Je réalise alors que j'ai complètement zappé la bande de cons que j'ai accosté quelques secondes auparavant, et quitte mes pensées pour me retourner vers eux. Ils pouffent de rire en me voyant et font les malins. Gamins de merde, je vous aurais bien mis une branlée. Malheureusement, c'est pas mon genre, de frapper. Je reste toujours persuadé que les mots sont la solution à tout. Même pour les cons.

À ma grande surprise, la brunette se lève et s'interpose entre eux et moi. « Mon fiancé ». Tout d'abord, je n'en crois pas mes oreilles. Puis, je comprends le subterfuge. Voilà pour elle le moyen de se débarrasser de cette bande de nazes, et apparemment, je suis la solution. Et bien, tant mieux. Si je peux servir à quelque chose ... C'est d'ailleurs pour ça que j'ai accosté les mecs. Ils se collaient un peu trop à elle et, visiblement, elle ne semblait pas apprécier ça mais n'arrivait pas à s'en débarrasser. Après avoir évité de peu l'expression de la surprise, j'affiche sur mon visage un air sur de moi. Et les regarde d'un œil mauvais. Après tout, n'importe qui verrait sa fiancée se faire draguer n'apprécierait pas, je pense. J'observe la main de la jeune fille lorsqu'elle la lève en l'air, montrant ainsi une bague à son doigt, censée être sa bague de fiançailles ... que je lui aurais offerte. Douée, la petite. Serait-elle actrice, ou quelque chose comme ça ? Elle en a le charme et la grâce, en tout les cas. Je ressens une certaine gêne lorsqu'elle saisit mes mains qu'elle pose sur taille et qu'elle me dépose un léger baiser sur la joue. Je ne sais plus où me mettre. Pourvu que je ne rougisse pas ...« Il est très bon en kick-boxing alors je serais vous je me laisserais tranquille ! » ajoute-t-elle, d'un air assurée. J'ai envie de rire. Moi, bon en kick-boxing ? Grosse blague. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Enfin, normalement ... D'un œil satisfait, j'observe les nazes s'en aller, l'air légèrement dépité, comme si on venait de les avoir. Mais on vient de les avoir. Enfin tranquille (c'est une façon de parler, en boîte de nuit ...), la demoiselle se retourne vers moi, me gratifiant d'un sourire. « C'était vraiment gentil, merci. » J'esquisse un sourire. Sourire qui s'en va aux oubliettes lorsque je réalise que mes mains sont toujours posées sur ses hanches. Je les retire d'un coup sec, la honte me gagnant. « Pas de quoi » réussis-je tout de même à répondre.

Et maintenant ? Je ferai mieux de laisser cette jolie fille avec sa bande de copines et retourner au campus. Parmi ses amies, j'aperçois Sateen. Mais celle-ci ne m'a pas vu, je n'ose donc la déranger alors qu'elle semble si festive. Ça me fait plaisir de la voir comme ça. Elle a vécut des moments difficiles ces derniers temps, avec le décès d'Edgard ... Soit. Je commence à tourner les talons et à prendre la direction de la sortie. Quand ça fait tilt dans ma tête. J'ai réussit, d'une manière peu commune certes, à aborder quelqu'un. Une jolie fille, de surcroît. Pourquoi ne resterais-je pas ? Histoire de passer un bon moment, et ensuite, je rentrerais. Merde, je suis jeune, plein de vie. Je veux pas passer mes soirées seul dans ma chambre, à dessiner, écrire, chanter ... constamment. C'est cool de temps en temps ... mais la solitude ne me va pas. Pas du tout. Je n'ai pas fais deux mètres quand je me retourne à nouveau. La jolie brunette me fait toujours face. Je suis près à lui parler. Je n'aurais jamais fais ça, en temps normal. C'est peut-être grâce aux nombreux mojitos que j'ai bu que je lui dis : « Je peux t'offrir un verre ? » Je ne sais pas quoi dire. Mais je ne veux pas rentrer. Pas tout de suite. J'ai peut-être réussit à sauver ma soirée, après tout ... Mon visage exprime un air timide, et mal assuré. Comme souvent ça lui arrive. Mais moi, je ne le fais pas exprès. C'est dans ma nature, je suis comme ça. J'attends sa réponse. Je me surprends même à stresser. Elle me répond par l'affirmatif. Ouf ! Je ne peux empêcher mon visage d'exprimer le soulagement. Je n'ai jamais été très habile avec les filles ...

Elle me suit donc jusqu'au bar, ou chacun passons commande. Nous sommes silencieux, dans un premier temps, s'adressant seulement quelques furtifs sourires. Je ne sais pas quoi dire. Bon dieu, pourvu que je trouve quelque chose ! Et pourvu que je n'ai pas l'air stupide ! « Je m'appelle Jeff, dis-je en attendant qu'elle se présente à son tour. Désolé si je t'ai coupé dans ta soirée ... tu peux retourner avec tes copines si tu veux, je comprendrais hein. On ne se connaît même pas ... je suis ... qu'un inconnu. » Je relève la tête, après l'avoir baissée un instant. Je lui souris, tentant vainement de rattraper ma gêne évidente. Elle doit me prendre pour un taré ... ou pour un putain d'introverti. Je ne veux pas qu'on pense ça de moi. J'aime les gens, j'aime le contact. J'essaie donc de me justifier comme je peux. « Désolé, si j'ai l'air ... étrange. C'est juste que je ne suis pas habitué à ce genre d'endroits ... »

C'est la deuxième fois que je m'excuse, en l'espace de quelques minutes. Maintenant, je dois sérieusement avoir l'air stupide. Je commande une autre tournée. L'alcool est bien pratique, parfois ...

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Troisième Jeudi de Novembre

Cela faisait un moment que Nawel parlait à Charlott de cette boite branchée sur la douzième avenue. Si Charlott n'y était pas allée c'est que depuis qu'elle était là, Sateen l'avait surtout trainée dans tout les bars dansant de Miami et que la jeune fille y avait prit goût. Bon, ressortir en boite après l'épisode Parker n'était sûrement pas une mauvaise idée, elle n'allait pas rester dans son coin prostrée juste parce qu'un type l'avait dragué avec plus d'acharnement qu'il n'en fallait. Depuis qu'il avait quitté la ville Charlott ne voyait pas pourquoi elle craignait encore de le voir derrière un mojito et quelque part où il y avait de l'ambiance, de la bonne musique, tout ça ! La jeune brune avait donc accepté de suivre les Eta Iota au Bloc. Dis comme ça la jeune fille avait l'impression qu'elle allait subir une opération.. Mais bon, ce n'était qu'un nom.

Comme toujours quand les Eta sortaient en boite, l’hôtel Waldorf devenait un salon de beauté et d'habillement pour une dizaine de filles complétement excitées. Charlott adorait décider de comment elle allait s'habiller en sirotant du martini avec ses copines. Enfin, un petit peu, vous connaissez Charlott, tout dans le raffinement, il était hors de question qu'on la voit vomir ou écumer les trottoirs en marchant comme une ivrogne. Après un long dilemme vestimentaire, la jeune fille avait opté pour une petite robe noire et une veste argentée qui faisait que Jon l'appelait boule à facettes. Mais il disait n'importe quoi ! Cette veste était une petite merveille griffée dolce gabbana et elle allait avec presque tout ! Charlott y ajouta une paire de Louboutins noirs dont les talons aiguilles frôlaient les 7 centimètres et un sautoir argenté offert par son père pour son arrivée à Miami. Elle laissa ses cheveux longs mais perfectionna ses anglaises au fer à boucler. C'est Sateen qui maquillage la jeune fille. Elle maquilla ses yeux de noir et d'argent faisant magnifiquement ressortir leur couleur noisette. Un peu de blush pour un visage rayonnant et d mascara pour des cils à vous rendre raide dingue et Charlott était prête.

C'est ainsi que 9 Eta Iota se retrouvèrent dans la limousine de Charlott à rire, se servir en champagne et fabuler sur leur future soirée. Charlott avait envoyé un sms à Duncan en pensant qu'il pourrait passer aussi. C'était rassurant d'avoir Duncan dans les parages. Elle savait parfaitement que son meilleur ami de laisserait rien lui arriver. Le Pi Sigma était protecteur avec elle et si au début elle trouvait ça un peu lourd, maintenant elle lui en était très reconnaissante. Le trajet fut rapide jusqu’à la boite de nuit et les jeunes filles sortirent de la limousine en riant. Sa pochette noire à la main, Charlott sortit en dernière de la voiture et rejoignit ses amies en souriant. Elles allaient passer une excellente soirée !

Il était tôt mais déjà le boite était bien remplie et l'ambiance lancée. Après un passage rapide aux vestiaires la jeune fille sortie la lanière de sa pochette, la passa en bandoulière et suivit ses copines jusqu'à la piste de danse. Étant la seule danseuse de leur groupe, naturellement Charlott se retrouva au milieu des filles. La musique était entrainante et ayant déjà un martini et quelques coupes de champagne dans le compteur, Charlott dansait et s'éclatait sans se préoccuper de ce qui se passait autour d'elle, elle voulait juste montrer au monde entier que non les danseuses classiques n'étaient pas des coincées et qu'elles savent aussi lâcher prise tout en restant dans la perfection !

Le problème en boite, c'est qu'a un moment, votre corps finit toujours par vous rappeler que vous n'êtes qu'humaine. Charlott sentait ses jambes un peu fatiguée et s'assoir quelques secondes ne serait pas de refus. Et elle avait soif aussi. Elle laissa ses copines sur le dance floor pour aller boire un verre. Ouvrant sa pochette pour sortir un billet, la brune commanda un cocktail hyper sucré et se posa sur une des chaises hautes tout en se tournant vers les danseurs où Sateen riait et venait de monter sur l'estrade et d'attraper la barre de pole dance. Charlott eut un sourire, Elle n'était pas mauvaise en pole dance mais jamais elle n'oserait en faire ici. C'était trop tendancieux pour la jeune héritière. Et puis, elle n'avait pas besoin de ça pour attirer les garçons.

Le barman venait de lui poser son verre sur le bar que trois relous arrivèrent vers elle. Visiblement bien bourrés, deux se soutenaient l'un l'autre comme il pouvait et le troisième avait encore une bouteille de smirnoff ice dans la main. La jeune fille fit une moue legerement blasée. Elle était stupide. Ce n'était pas parce que Parker était partit que tout les Pi Sigma l'étaient aussi.. Non pas qu'elle n'aimait pas cette confrérie, Duncan y était, mais certains étaient vraiment trop comme Parker ou Jeramiah.

- Tiiiiiiiens ! Mais c'est la p'tite copine a Duncan ! Notre pote Duncan ..!

La jeune blonde eut un rictus. Si Duncan les voyait se coller à elle comme ça il serait plus leur pote très longtemps. La brunette essaya de les repousser et était prête à envoyer un sms sos à son meilleur ami lorsqu'un autre garçon se leva du bar pour s'avancer vers eux et leur ordonna de la lâcher.

- T'es qui toi ?

En posant cette question, les trois gars étaient morts de rire. L'alcool faisait des ravages.. c'était affligeant. La brunette attendit une réponse du jeune homme mais rien. Alors elle sauta sur l'occasion de se débarasser des trois lycééns en chaleur. Elle se leva, attrapa son verre et rejoignit le jeune homme en répondant :

- Mon fiancé.

Sur ce, la jeune fille secoua sa main droite ou un anneau brillait. Heureusement, ces idiots étaient trop bourrés pour faire remarquer d'une bague de fiançailles se portait à la main gauche et que ce qu'elle portait c'était l'alliance de sa mère qu'elle avait récupéré au divorce de ses parents. La jeune fille déposa un baiser sur la joue du jeune homme et le força a la prendre par la taille. Puis les voyant hésiter, elle ajouta :

- Il est très bon en kick-boxing alors je serais vous je me laisserais tranquille !

Elle fit un clin d'oeil aux trois gars qui, .. finalement s'en allèrent. Charlott eut un sourire, elle était toujours aussi bonne actrice. Enfin.. assez pour convaincre des gars alcoolisés jusqu'à la moelle mais c'était déjà ça. La jeune fille se tourna alors vers le jeune homme qui l'avait aidé et lui gratifia un sourire :

- C'était vraiment gentil, merci.

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let's try to be normal
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Jim Morrison

La journée a été ennuyante à mourir. La routine. Levé à huit heures, en cours à neuf heures, déjeuner à midi, cours à nouveau dès quatorze heures et enfin la libération, la fin des cours, à dix-sept heures. Heureusement que je ne suis plus au lycée, sinon j'aurais finis par péter un plomb. La fac a quelque chose de stimulant. J'ignore quoi. C'est piégeux, certes. On peut choisir de rester dans son lit le matin plutôt que d'aller en cours. D'autant plus que je ne bénéficie d'aucunes bourses. C'est papa qui paye. Ou du moins, son entreprise, lui n'étant plus là pour le faire directement. La direction se fiche bien de mon parcours scolaire, tant que le chèque arrive à bon port. Le capitalisme. Gerbant.

Je pense souvent à Joe, mon grand frère. Son retour dans ma vie est un bouleversement conséquent. Je ne m'y attendais pas. Pas le moins du monde. Et j'avais espéré toute autre chose : la paix. Ce semblant de paix que j'avais réussit à trouver, et qu'il avait brisé en quelques secondes, quelques minutes. J'ignore s'il a conscience des enjeux. Les enjeux de revenir dans ma vie comme il a fait, après deux ans de silence radio. Silence radio que j'avais souhaité. Et que j'aurais souhaité prolongé. Il l'a brisé, volontairement. Il pensait faire les bons choix. Comme toujours. Il a toujours pensé faire les bons choix. C'est l'une de nos principales différences. Je recule quand lui rentre dans le mûr. Je doute quand lui n'en a aucun. J'hésite quand lui fonce. Je l'envie, parfois. Si j'avais eu cette rage, cette force, j'aurais pu changé tant de choses. Le désastre qui m'avait servit de situation familiale, premièrement. Puis, Leelah. Si j'avais eu les couilles d'assumer, elle serait encore là. Encore là. Avec moi. Je l'aurais rendu heureuse, tout comme elle m'a toujours comblé. Mais j'ai reculé, j'ai douté, j'ai hésité. Et je l'ai perdue. Je suis un perdant. J'ai perdu quelque chose. L'amour de ma vie.

Je sors ce soir. Surprenant ?
Je ne suis plus sortit depuis un bout de temps. Il fut un temps où j'écumais les bars, sans me soucier d'où j'allais, ni de quelle heure il était. Il fut un temps où j'avais cette rage, cette rage de vivre. Elle aussi, je l'ai perdu. Mais je vais la retrouver. J'y compte bien. Evangeline m'a envoyé un message, cet après-midi, m'informant qu'elle sort en boîte ce soir. Et me proposant de la rejoindre. Elle chercher à me titiller, je la connais. Elle sait que je ne suis pas un adepte des discothèques ... mais elle sait aussi que j'aime trop la surprotéger. Et une adolescente de 17 ans, seule en boîte de nuit, ça craint. Selon moi. En tout cas, ça craint pour Evy. Donc non, je ne la laisserai pas seule. J'irai à cette boîte et frapperai, s'il le faut, tout les connards qui s'approcheront trop près d'elle.
Je lui répond que c'est d'accord, et que je la rejoindrai à la discothèque en question, aux alentours de vingt-trois heures.

22h50. Je suis en route, au volant de ma voiture. Je stresse. Pourquoi ce stress futile ? J'ai peur d'aller en boîte ou quoi, tel un gamin de treize ans ? C'est pitoyable. Je suis pitoyable. Je me suis tellement renfermé depuis le décès de Leelah que je semble avoir régressé. Je gare ma voiture parfaitement, coupe le contact et prend le chemin de l'entrée. Je suis vêtu plutôt simplement, mais assez bien pour pouvoir entrer. Pantalon noir, classe, chemise foncée, chaussure de ville et hop, c'est dans la poche. Face à moi, l'enseigne de la discothèque. Celle-ci s'appelle "The Bloc". C'est pourrit, songe-je, comme nom. Je passe devant les videurs et pénètre donc à l'intérieur.

Et c'est la claque. Musique électronique à fond, fumée dans toute la discothèque, un brouhaha assourdissant. Je ne me sens pas à l'aise. Je commence à sincèrement regretter mes bon vieux pubs irlandais, où l'ambiance y est plus joviale et agréable. Je contemple la foule et me sens, subitement, vieux. Dans ma tête, en tout cas. La clientèle paraît extrêmement jeune et d'un côté, ça me rassure. Je préfère qu'Evangeline passe des moments avec des gens de son âge plutôt que d'aller traîner dans des boîtes peuplées pas un tas de vieux pervers en chaleur. Je consulte mon téléphone. Rien. Aucun message, ni appel. Elle doit être en retard, je décide d'aller l'attendre au bar. Tout le monde connaît les filles. Lorsqu'elle se prépare, ça peut durer des heures, et c'est l'horreur.

Je commande un mojito, et mes yeux se perdent dans ma contemplation de la discothèque. Des bandes de jeunes à n'en plus finir dansent collé-serré, se roulent des pelles insensées, se tapent des rails de shooters. Quelle jeunesse, songeai-je, sans forcément réaliser qu'il s'agissait là de ma génération. Je soupire. Je commence à en avoir assez d'attendre. Comme une signe du ciel, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Message d'Evy. " Salut mon Jeff, je suis trop trop trop désolée mais j'ai un empêchement ! Je peux pas venir. J'espère que tu n'y es pas déjà, et surtout que tu ne m'en voudras pas. Gros bisous ! " Je lâche un râle bien masculin. Elle est gonflée celle-là ! Je ferais mieux de faire demi-tour tout de suite et de tenter de sauver ma soirée comme je peux ... du moins, ce qu'il en reste.

Mais étrangement, je ne bouge pas de mon siège, et commande un deuxième verre. J'ignore pourquoi, mais je veux rester ici pour l'instant. Je commande un troisième verre. Quelques nanas, visiblement plus jeunes, viennent m'accoster et tentent, entres autres, de m'embrasser. La situation est drôle et je me serai bien laissé aller au jeu si je n'avais pas tant de principes. J'accepte leurs "bisous", mais suis obligé de les repousser lorsqu'elles commencent à me mettre la main au paquet. Bah quoi, tu veux que je te viole sur place ou quoi ? Traînées. Je les regarde, un petit sourire résigné en coin, s'éloigner l'air boudeuses. J'ignorais que je pouvais plaire. Je me sens bien. C'est étrange et indescriptible, mais être ici, maintenant, me donner la sensation d'exister. Au sens le plus pur du terme. C'est sûrement ça qui me manque terriblement, ces derniers temps. Je commande un autre verre. Je commence à être joyeux, mais pas plus. Je ne suis pas un débutant, j'ai une certaine expérience de l'alcool et des beuveries. Il en faudra plus pour faire chuter Jeff Williams.

Quand quelque chose, de l'agitation, attire mon attention du coin de l’œil. Je me retourne doucement, comme si de rien n'était. Je vois une bande de mecs, aussi bourrés les uns que les autres, se rapprocher d'une jeune fille. Plutôt jolie, soit dit-en passant. Je décide de les ignorer ... jusqu'à que je comprenne que leurs façons d'insister et de se coller à elle est exagérée. Alors, j'interviens. Je suis venu surveiller Evy, et me voilà en train de jouer le super-héros pour une nana que je connais pas du tout.

J'arrive à leurs hauteur et bouscule légèrement l'un des mecs. Désormais près d'eux, je remarque ces garçons semblent plus jeunes ... ils font tous une tête de moi que moins, ou presque. Pas que je sois spécialement grand ... mais je ne suis pas petit du tout. « Lâchez-là, vous voyez pas que vous la gonflez ? » Ils ricanent. « T'es qui, toi ? »

Je ne réponds pas de suite, ils m’exaspèrent. Étais-je aussi ridicule, à leur âge ? Je me retourne un instant et fixe la jeune fille. Son visage doux et son air angélique me rappelle Victoria. Une vieille histoire.