Autour d'un disque... ~ Sateen & Edgard (PNJ) [terminé]

Je pleurais encore comme une imbécile, j’avais promis d’être toujours heureuse, je ne pleurais à l’habitude devant personne, et voilà qu’Edgard n’arrêtait pas de me voir comme ça. C’était complètement stupide, je le faisais souffrir j’en étais sûre, il n’avait pas en plus besoin de porter ce que je ressentais. On dit souvent que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Ma raison me dit de n’être qu’avec un seul homme et mon cœur ne cesse de me répéter que j’en aime deux, pourquoi et comment cela est-il possible. C’est une raison complètement stupide, je ne nous ferais pas souffrir comme ça si je n’aimais qu’un homme.
Je vais être très heureuse dans les bras de Valentin, bercé de son amour, il m’apportera énormément j’en suis persuadé et bien au-delà de nos ébats nocturne. Le soucie c’est que je sais pertinemment que je serais aussi heureuse avec Edgard, il m’apporterait autre chose que valentin, mais me rendrait tout autant heureuse. Ils sont tous les deux unes partit de moi, et c’est ça, l’amour peut rendre heureux en une fraction de seconde et peut vous anéantir aussi vite. J’aime sentir mon cœur battre pour un homme, mais mon cœur ne supporte pas de battre pour deux.
Edgard venait de me serrer dans ses bras pour me réconforter, et je le trouvais courageux, oui courageux… d’affronter ses sentiments et les miens, je me trouvais à l’inverse bien égoïste, je n’avais pas le droit de lui faire subir ça, je devais absolument me ressaisir, même si je n’avais pas envie de m’enlever des confins de ses bras. Je pris une inspiration et fis en sorte d’arrêter de pleurer, d’afficher un sourire sur mon visage, j’essuyais les larmes qui restaient sur ma peau. Et m’écarta d’Edgard, je ne pouvais lui faire subir ça plus longtemps, je ne pouvais plus rester égoïste comme ça.
Je me hissais sur la pointe des pieds et déposai un petit bisou sur sa joue avant de lui dire :

-Edgard, je sais que ce n’est pas ce que tu veux, mais c’est tout ce que j’ai à nous offrir ! Je tiens vraiment à essayer cette amitié quoiqu'il nous en coute, car je serais toujours là pour toi. Je te trouve extrêmement courageux d’accepter mes états d'âme après ce que je te fais subir, c’est une des qualités qui font que tu comptes autant pour moi. Toujours est-il que nous devons nous quitter pour ce soir, car il est hors de question que je garde une seconde de plus ce comportement d’égoïste, car c’est ce que je suis ce soir et je t’interdis de me contredire. J’espère vraiment qu’on y arrivera ed, et n’oublie jamais que quoi qu’il advienne je serais là pour toi, qu’il soit minuit, que je sois en rendez-vous, en cours, je répondrais présente.

Je déposais un autre bisou sur sa joue, j’avais envie de rajouter que je l’aimais, mais ça n’aurait fait qu’aggraver les choses. Je me contentai donc seulement de quitter la plage, c’était préférable. Il fallait laisser reposer tout ça, et notre prochaine rencontre risquait d’être étrange maintenant que nous avions connaissance de nos sentiments, mais on se devait d’être seulement ami.

Pourquoi les filles pleuraient-elles sans arrêt ?! Lui aussi, parfois, il aurait aimé pouvoir se laisser aller à ça. Mais non. Son père ne lui avait-il pas assez répété qu'il était un homme, et que les hommes ne pleuraient pas ? Si, bien sûr que si. Dans un sens, il enviait la gente féminine. Enfin, Edgard se consolait en se disant que quelques larmes ne l'auraient sans doute pas soulagé, à moins d'en pleurer une piscine. Sateen lui lança, le visage baigné de perles mouillées, qu'elle était désolée. Pas autant que lui. Vraiment. Il soupira. Ces temps-ci, il le faisait énormément. Ed' se sentait las. Oui, voilà, las de tout ça. De cette supercherie, de sa propre vie. Il n'en pouvait plus de se battre. C'était une étape obligatoire, il était obligé d'en passer par là pour aller mieux. Mais affronter cela, après toutes les épreuves que la vie lui avaient imposées... c'était dur. Très dur. L'ancien Rho Kappa ne voulait pas que ça soit trop dur, mais parfois, il se sentait tellement impuissant que c'en était désarmant.
Enfin, ses sentiments ne pouvaient pas, de toute façon, laisser pleurer Sateen comme ça. Certainement pas. Ce pourquoi il s'approcha d'elle et entoura ses épaules de ses bras. Il la serra tout contre lui, sans rien faire d'autre. Simplement... ce petit contact qui se voulait rassurant. Comme pour lui montrer que ce n'était pas grave, qu'il resterait là quoi qu'il se passe. Malgré tout. Malgré la douleur que ça lui provoquait. Enfonce-moi un couteau dans le coeur et remue-le. A droite, tu aimes Valentin. A gauche, tu es désolée. Encore à droite, tu m'aimes aussi... à gauche, mais moins que lui. Monde cruel... Une pensée traversa l'esprit du jeune homme, furtive. Qu'ai-je fait pour mériter ça ?! Il n'avait pourtant tué personne. Payait-il pour les actes de son frère jumeau ? Le sang les avait-ils reliés à ce point-là ? Si c'était cela la seule explication, elle était bien cruelle... mais au moins c'en était une.

Mon corps était en contradiction pure ! Mes lèvres étaient irrésistiblement attirées par les siennes, mon corps voulait s’approcher du sien tandis que mon esprit m’indiquait le contraire. Pourquoi ? Parce que je l’aimais, mais parce qu’il n’était pas le seul dans mon cœur, et malheureusement pour lui il n’était pas non plus le principal. Il y avait un petit quelque chose qui me poussait à aimer plus Valentin Qu’Edgard, peut-être la peur qu’il parte à nouveau sans prévenir ! Je n’en savais rien, mais c’était ainsi on n'y pouvait rien. J’avais refusé de l’embrasser non sans difficulté, s'il n’avait pas fait preuve d’autant de délicatesse j’aurais été incapable de lui résister, il était certain que le désir aurait pris le dessus, mais c’était Edgard et c’est en partie pour ça que je l’aimais, il faisait toujours attention à ce que je ressentais, à ce que je voulais.
J’avais tout de même frôlé ses lèvres par inadvertance lorsque je lui avais soufflé quelques paroles, et fait face à mon désir à cet instant fut encore plus difficile qu’auparavant, mais je devais résister, je le devais pour Edgard, pour ne pas aggraver les choses et je le devais pour Valentin, pour préserver cet amour qui c’était naturellement installé quoi qu’il a été précédé de la haine. Mon cœur battait la chamade, ma peau était brulante de désir et mon souffle était haletant. Tout se stoppa d’un cou, a l’instant où il enleva ses doigts de ma nuque, mon cœur loupa un battement, la chaleur de mon corps redescendit en un instant, je ne sentais plus que la froideur de l’eau imprégnée dans mes vêtements et ma bouche dégagea un souffle incompréhensible.
Mais le plus incompréhensible c’était les larmes qui commençaient à perler sur mon visage, je tentais de refreiner un phénomène que je ne comprenais pas, mais une larme avait déjà entamé son parcours le long de ma joue, j’ouvris alors tout de même les yeux, sachant que je ne pouvais plus rien réfréner. Mais pourquoi est-ce que je pleurais ? En fait si je savais pourquoi je pleurais, car l’ombre un instant j’ai senti ses lèvres contre les miennes et j’avais espéré qu’il m’embrasse sans rien me demander implicitement. Je pleurais car je savais qu’en refusant ce baiser je le faisais encore souffrir une fois de plus, je pleurais car j’avais peur que notre amitié ne soit pas possible, peur que l’on soit confronté a ce problème chaque fois que l’on passe du temps tous les deux. J’avais peur de le perdre parce que j’aurais brisé son cœur, peur de ne plus arriver à le voir comme un ami, mais comme un pêcher, un objet de désir, de le voir comme mon irrésistible tentation interdite ! Je savais pertinemment que si nous passions une soirée tous les deux, quelques verres et c’était foutu ! Mon cœur s’oppressait, et les larmes continuaient de couler, je me retournai alors, je ne voulais pas qu’il me voie pleurer encore.
C’est ridicule, c’est moi qui lui annonce qu’il ne pourra rien se passer entre nous temps que je serais avec Valentin et c’est moi qui pleurs. Je murmurai alors un simple mot après avoir pris ma respiration :

-Je suis désolé !

Le pauvre il ne devait absolument rien comprendre aux larmes qui venaient immerger mon visage. Et J’étais malheureusement pour le moment in capable de lui expliquer, mes paroles étant malheureusement bien peu audibles.

► Leurs souffles se mêlèrent de longues secondes durant, mais Sateen n’approcha pas ses lèvres. Ed’ la tenait toujours par la nuque. Les yeux fermés, fébrile, il attendait qu’elle comble les quelques centimètres qui les séparaient encore. Au bout d’un moment, sa voix se fit entendre. « Edgard, je ne sais pas si tu imagines la lutte que je fournis contre moi-même là, à l’instant… car je meurs d’envie de t’embrasser… » murmura-t-elle. Suave. Sensuelle… mais amoureuse d’un autre. La contradiction se produisit quand leurs lèvres se frôlèrent, un quart de seconde. Sateen s’était approchée, et presque immédiatement reculée. Ed’ sentit ses poils se hérisser, des frissons lui parcoururent l’échine. Pourquoi était-il comme ça ? La majorité des mecs n’auraient pas attendu que la fille accepte leur baiser. Les mecs « normaux » se seraient imposés. Un autre l’aurait allongée sur le sable, aurait fait glisser ses vêtements sur son corps, jusqu’à la dénuder totalement. Il aurait parcouru sa peau de millions de baisers et il… non. C’était inutile d’y penser.
Le brun, à regret, détacha ses doigts de la nuque de Sateen. Il rouvrit les yeux et s’éloigna de quelques pas, en la fixant. Le charme était rompu. La magie aussi. Dans ses yeux, une grande peine, mais également de la résignation. Oui, il était à présent clair que Sateen ne voulait pas de lui. C’était Valentin qu’elle aimait, et lui… il serait son ami. Rien d’autre. Ou peut-être ne se verraient-ils plus… elle prendrait cette décision pour eux deux. Lui n’en avait pas le droit. Parce que ce n’était pas lui qui se trouvait au centre de ce qu’il considérait comme un espèce de… triangle amoureux.

Je venais enfin de lui avouer, et de m’avouer à moi-même al pure et simple vérité, rester ami avec lui aller être une torture… mais rester loin de lui serait encore plus difficile, il le fallait donc c’était comme ça, mais d’un autre côté oublier mes sentiments pour lui était une démarche qui n’allait pas être des moindre à effectuer et je n’avais absolument aucune idée de la façon dont j’allais m’y prendre, autant dire que ce n’était pas gagné.
À mes paroles Edgard s’était retourné, une fois face à moi il semblait me dévisager, je regrettais alors d’avoir dit cela, je l’avais peut-être blessé. Où je ne sais pas, non là je n’arrivais pas à savoir ce qu’il pensait, j’avais pourtant encré mes yeux dans les siens, mais je n’avais rien, c’était la première fois que je n’arrivais pas à le comprendre d’un simple regard, tout semblait chamboulé en lui, d’ailleurs tout autant qu’en moi, c’était peut-être pour ça que je n’arrivais pas à discerner clairement ce qu’il voulait exprimer.
Edgard s'était rapproché à nouveau de moi et avait pris ma main de sa main droite, c’est à ce moment qu’il enlaça ses doigts au mien, ce n'était peut-être rien juste une petite poignée de main, de doigt, je relevai ma tête et replongeai mon regard dans le sien… Non ce n’était pas rien, enlacer ses doigts de la sorte, c’est ce que je faisais depuis que j’étais toute petite avec maxi, mais ça avait une tout autre signification, ou alors c’était ce que je faisais avec les petits copains que j’avais eus, notamment ce que je fais avec Valentin. Ce simple contact rendait les choses plus pénible, mais une fois mon esprit était contradictoire car j’appréciais ça, je savais que j’aurais dû retirer ma main de la sienne, mais j’en étais incapable.

- Si on ne peut ni être amis, ni ne plus se voir, il ne reste qu’une chose à faire.

Ces paroles, oui celle-là, je les craignais temps, je craignais temps qu’elle sorte un jour de sa bouche, mais pas déjà aujourd’hui… j’aurais dû partir plus tôt ! Mon cœur s'était arrêté, est-ce que je l’avais finalement poussé à penser cela ? Il allait souffrir par ma faute, je devais partir, je le devais pour lui, il devait m’oublier à tout prix, même si on devait souffrir de ne plus ce voir. Mais il plongea à nouveau son regard dans le mien et je fus incapable de partir, je m’y noyais irrésistiblement, le sourire qu’il y ajouta finit de m’achever il me sembla, le peu de volonté que j’avais pour partir fut réduit à néant.
C’est là que je sentis ses doigts se desserrer des miens et remonter délicatement le long de mon corps pour venir s’arrêter dans le creux de ma nuque. Cette douce caresse me fit frissonner de plaisir et d’inquiétude.
À mesure que les lèvres d’Edgard s’approchaient de mon visage, les battements de mon cœur s’affolaient, il faisait toujours attention à moi, à mes sentiments, à mes désirs et la lenteur dont il faisait part était un supplice, mes yeux n’avaient de cesse de fixer ses attirantes lèvres, plus elle se rapprochait, plus mes yeux se baissaient, je finis alors par les fermer espérant que le fais de ne plus voir ses lèvres me donnerait moins envie de les gouter à nouveau.
Il avait arrêté son mouvement sans que je ne comprenne pourquoi, mais je ne rouvris pas les yeux, car il était certain que je n’aurais pas résisté. Il m’était déjà extrêmement difficile de mettre de côté mon irrésistible désir de l’embrasser, je sentais son souffle sur mes lèvres et même si je ne voyais pas les siennes je savais qu’elles étaient toute proche des miennes, le rythme de mon cœur ne cessait pas d’augmenter, ça en devenait quasiment insoutenable ! Il fallait que je pense à autre chose, il ne fallait surtout pas que je l’embrasse ! Surtout pas que je l’embrasse.
J’avais presque envie de pleurer tellement c’était difficile, j’avais toujours les yeux fermés, j’étais incapable d’affronter son regard, avec l’envie qu’il devait partager. *Une fleur, un avion, un escargot… oui des trucs bien gluant, c’est dégoutant ça … une limace, un crapaud, une sangsue… des lèvres sensuelles… non ! non ! Sangsue…
Je me mordis fortement la lèvre inférieure, comme pour me punir de ce que j’allais dire, ce qui était l’inverse de ce que je devais faire. Je devais m’énerver, lui mettre une baffe, partir en courant. Et au lieu de ça, je nourrissais un désir sans cesse grandissant et j’allais lui avouer.
Je n’ouvris pas les yeux, et lui murmura alors :

- Edgard, je ne sais pas si tu imagines la lutte que je fournis contre moi-même là, à l’instant… car je meurs d’envie de t’embrasser…

À ce mot mes lèvres frôlèrent inévitablement les siennes, du fait de la proximité. Mon cœur repartie dans un battement encore plus important, j’eus l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine, ma lutte devenait de plus en plus difficile. Je n’avais qu’une envie c’est de franchir ces quelques millimètres et de déposer mes lèvres sur les siennes, ou que lui le fasse, mais je n’avais pas le droit de le faire, par respect pour mon l’amour que j’avais pour Valentin, par simple respect pour Valentin. Et si Edgard décidait de m’embrasser, je ne devais pas lui rendre… mais en serais-je seulement capable. J’étais tétanisé de ce qui pouvait se passer, ou ne pas se passer. Mon corps restait figé ici, j’avais l’impression que seules mes lèvres était en mesure de bouger, mais pour quelque chose que je me devais de ne pas faire.

Après avoir déposé un baiser sur le torse d'Edgard, ce dernier fit glisser ses mains le long de mon dos et vint glisser ses doigts parmi mes cheveux, j’aimais bien sentir ses mains glisser ainsi sur ma peau. Et même un peu plus que bien, mais je ne devais pas, ça devenait presque énervant de penser à tout ce que je ne devais pas faire avec Edgard ! À devoir tout réfréner ainsi toute pensée, ou envie, c’était vraiment frustrant et difficile à gérer.
Edgard finit par lâcher notre étreinte au bout d’un long moment. Il se dirigeait alors vers le bord de la plage, tandis que la nuit tombait complètement. Lorsqu’il fut éloigné de moi d'environ deux trois mètres il se retourna et m’interrogea :

-Tu viens… ? Tu vas attraper froid.

Je ne répondis pas immédiatement à sa question, j’étais plongé dans mes pensées, c’était étrange le fait qui se décolle de moi étaient à la fois une torture et un soulagement, comment pouvais-je ressentir ça ! Comment pouvait-on aimer deux hommes ? Ça ne devrait pas être permis, ça entraine bien trop de conséquence et de souffrance pour chacune des personnes concernées. Lorsque je réalisais enfin ses paroles je murmurai un petit oui avant d’entamer à rejoindre le bord de la plage. J’étais extrêmement gêné de cette situation, je m’en voulais tellement pour tout ça, je n’osais même plus parler et cela allait sans doute mettre fin à cette soirée malheureusement… cependant Edgard n’avait pas répondu à ma question que je lui avais posée précédemment, concernant la possibilité de rester ami quoi qu’il advienne, savoir s'il se sentait capable de cela, s'il croyait réellement que nous arriverions à ne pas déraper, car si ce n’est pas ce qu’il pense alors que moi je ne sais plus si ce serait possible, ça serait extrêmement difficile. Valait-il mieux savoir ? Ou ignorer . Une chose est sûre, je ne voulais pas ne plus le revoir !
Je finis par sortir de l’eau et j’enfilais mes vêtements pour ne pas attraper froid, quoique ces derniers s’imprégnèrent immédiatement de l’eau qui était dans mes sous-vêtements, je n’allais pas rester avec des vêtements secs biens longtemps.

-Edgard, je crois qu’il vaut mieux que l’on rentre… Je mêlai mon regard au sien avant d’ajouter : Je crois que je viens a l’instant de me rendre vraiment compte a quel point il allait être difficile de rester simplement ami avec toi, mais je refuse de devoir rester loin de toi encore une fois !

J’avais envie de prendre ses mains dans les miennes à ses paroles, de lui faire un câlin, mais ça allait être encore plus difficile, je restais donc là à le regarder. À observer les reflets lunaires qui dessinaient chaque courbe de son visage.

Voilà il savait tout, tout ce que j’avais sur le cœur, il savait mes pensées, il savait mes sentiments et l’envie que j’avais en moi depuis un petit moment. Mais tout ce que je disais me semblait complètement égoïste. Comment pouvais-je lui faire subir ça ? C’était immonde de dire de telles choses, de laisser un garçon pour un autre ! Je me sentais vraiment monstrueuse et je lui en avais faits par, il avait de ce fait répliqué immédiatement :

- Arrête, ne pense pas à moi. Moi, je ne suis rien… Pense juste à toi. A toi, et… à tes envies.

Je lui dis un petit sourire et lui répondis tout naturellement sans réfléchir plus que nécessaire :

- Si je pense à toi c’est comme ça, tu me changeras pas, je penserais toujours aux gens que j’aime, ne dis pas que tu n'es rien ! C’est complètement faux, je ne pourrais jamais penser juste à moi, vu mes sentiments envers toi je ne peux pas dire que tu n’es rien. Quant à mes envies…

Je ne continuai pas plus loin, car l’envie que j’avais encore maintenant c’était de l’embrasser ! C’est-à-dire tout ce qu’il ne fallait pas faire. Penser à moi, a mes envies ! je pense toujours aux autres c’est comme ça on me changera pas. Quant à mon envie je devais la réprimer où elle allait rendre les choses encore plus dures ! Notre amitié serait plus dure, la souffrance aussi, la volonté de résister serait bien plus faible, et ma relation avec Valentin bien plus fragile. Embrasser Edgard ne serait-ce qu’un instant pour succomber à mes envies, ce serait manquer de respect envers Valentin, ce serait faire souffrir Edgard pour un cours moment de plaisir… l’embrasser serait un acte égoïste, le plus égoïste qu’il soit aujourd’hui.
Embrasser Edgard ça signifierait que je ne méritais aucun d’eux, je trahissais Valentin et détruisais Edgard, ce baiser avait quelque chose de bon, du désir, du plaisir… mais la contrepartie était bien lourde à supporter… je devais arrêter de regarder ses lèvres, ce morceau de chair pulpeuse que j’observais en ayant cette pensée, ce petit Bou de lui que je désirais à l’instant.
Il finit par me retirer de mes pensées en posant ses mains sur les miennes, les portants alors à cette bouche qui m’obnubilait pour embrasser mes mains. J’aurais voulu sentir ces lèvres sur les miennes et non sur mes mains mais je devais m’en contenter. Le soleil finit par nous quitter, nous n’avions plus que les lumières de Miami pour nous éclairer. C’était tout de suite bien moins idyllique mais je n’en avais rien à faire, car toute mon attention se portait sur lui et ses paroles :

- Arrête de penser aux autres, Sateen. Pour une fois, vis ta vie pour toi...
-Edgard, je ne peux pas vivre ma vie sans penser aux autres, ma vie c’est vous, tu es une partie de ma vie. Je ne serais pas ici si vous n’étiez pas là, je vis aussi ma vie pour moi, mon plaisir c’est d’être avec vous, il est normal que je vous porte cette attention, que je te porte cette attention. Et si ça venait à changer, tu serais un des derniers concernés.

Je quittais son regard et posais ma tête sur son torse, j’y déposai d’ailleurs un baiser. Ce n’était pas ces lèvres, ce n’était pas ce que je désirais, mais ça enlevait déjà un peu du feu qui les brulait. Je ne savais plus quoi faire, quoi dire! j'étais tétanisé, j'avais peur de faire une bêtise comme l'embrasser et ne plus pouvoir m'arrêtait, ou partir en courant et le blesser... Il n'avait pas répondu à ma question mais je ne dis rien, je restais la coller à son torse en espérant qu'il ait une idée lumineuse.

Lorsque je m’étais détaché d’Edgard se dernier m’avait regardé d’un air triste et interrogatif ! C’est vrai qu’il y avait de quoi, il n’avait aucun moyen de savoir ce que j’avais pensée, aucune idée du fait que j’avais eu envie de l’embrasser. Je me sentais un peu mal car il devait l’avoir mal pris, je me dégager de lui sans explication très vite alors que je venais juste de lui sauter dessus. Je lui avais fait un petit sourire avant de lui présenter de simple excuse, lui dire que je m’étais décollé de lui car j’avais envie de l’embrasser n’était pas une solution, il ne l’aurait pas supporté, ça l’aurait peut-être encore plus blessé.
Il émit un petit soupir et j’eus le malheur de plonger mon regard dans le sien, c’était vraiment horrible d’aimer quelqu’un, que cette personne vous aime aussi et de ne pas pouvoir être ensemble car un amour encore plus fort existe. Mais ce qui était le plus dur c’est que je comprenais chacun de ses regards et que je savais pertinemment que je le faisais souffrir.
À chaque minute, chaque seconde passée je me demandais un peu plus si nous allions y arriver ! Est-ce qu’il était réellement possible que l’on reste ami sans blesser l’autre ? D’un côté j’avais envie de rester à ses côtés, pour profiter de lui, respecter ma promesse et le rendre heureux, mais d’un autre côté je savais aussi désormais que je causais de la souffrance par le même instant dans son cœur… je me sentais mal, horrible de lui faire sentir ça, je me serais presque comparé à un monstre, j’aurais préféré que tout ça ne se passe pas comme ça, où que nous ne ressentions pas ces sentiments si l’on savait que ça nous mènerait à ça ! Face à un mur qui ne tombera pas.
Sans que je ne comprenne pourquoi Edgard s’éloigna de moi de deux petits pas, mais déjà trop grand car je sentais que c’était parce que je l’avais blessé, c’est à ce moment qu’il posa sa main sur son cœur comme si je l’y avais frappé d’une force inégalable et ça me faisait mal qu’il fasse ça, c’est alors qu’il dit :

-Tu… m’as… tué.

C’était certes dit de façon théâtrale peut-être pour faire un peu d’humour, mais quand l’humour est basé sur ce que l’a récent vraiment ça n’a pas le même et en perd tout ce qui pouvait en être drôle, cette parole accompagnée de ses gestes m’achevait petite à petit… je ne voulais pas le faire souffrir, pas lui, je voulais qu’il soit heureux.
Son corps tomba de plus en plus vers le fond de l’eau, des petites bulles d’air remontaient à la surface, je m’attendais à ce qu’il remonte aussitôt mais non, il ne bougeait plus… ça ne dura pas longtemps mais j'etais morte de trouille, je m’empressais d’aller au-dessus de lui, lui prit la main gauche et glissa mon autre main dans sa nuque. Une fois que je l’eus remonté avec son aide je me serrais à nouveau contre lui, un simple câlin. Je posais mes mains sur ses joues et plongeai droit mon regard dans le sien :

-Ed ne refait jamais ce genre d’humour avec moi ! Tu ne peux pas dire ça comme ça, car je sais ce que tu penses, je sais ce que tu ressens. Si je me suis décollé de toi tout a l’heure c’est parce que ce n’était pas un simple câlin d’euphorie pour toi comme pour moi ! Chacun de nos contacts est différent de ce que je pourrais avoir avec un simple ami… les sentiments sont là et je ne pense pas qu’on arrivera vraiment à les nier…

Je repris mon souffle et continua à lui dire sans me détacher de lui :

-Je m’inquiète pour toi, la preuve tu es resté à peine quelques secondes sous l’eau, tu ne bougeais plus et j’étais déjà morte de peur pour toi ! Je veux te rendre heureux, mais je sais que je te fais souffrir, et je me sens horrible de te faire vivre ça ! Edgard est-ce qu’on peut arriver à simplement être des amis ? Je ne m’imagine pas un instant rester loin de toi… mais je ne vois pas briser mon couple parce que j’ai envie de t’embrasser.

Je baissais la tête un instant, je me sentais tellement mal pour lui, pour nous…est-ce qu’on pouvait vraiment y arriver… le fait de le faire souffrir ! Dire de telle chose, être obligé de faire un choix :

-pff, je suis un monstre ! Tu ne devrais pas avoir à supporter ça !

Après que je lui ai expliqué ce qui s’était passé avec Willow pendant son absence Edgard semblait dubitatif et je me demandais vraiment pourquoi. Qu’est-ce que j’avais dit pour qu’il semble si plongé dans ses pensées ? Étais-ce parce que Willow m’avait parlé de ce baiser ! Je ne savais pas mais ne tardais pas à le savoir :

- Attends, tu veux dire que Trevor et Willow sont… cousins ?

Toute une réflexion pour ça ! En même temps quand on s’appelle Trevor Seyton et Willow Seyton ça ne semble pas trop compliqué à savoir. Qui à Wynwood ne le savait pas hormis Edgard ? Je lui répondis donc banalement :

-Oui ils sont cousins, tu t’attendais à quoi ?

À ce moment-là Edgard éclata de rire, c’était vraiment étrange qui avait-il de si joyeux dans le fait qu’il soit cousin ! Je ne me posai pas plus de question, et vous savez pourquoi . Simplement parce qu’il avait rigolé, et oui il avait montré un peu de joie, son visage était bien plus lumineux lorsqu’il riait. Je ne pus pas m’empêcher de sourire devant cette joie éphémère. Ça me faisait tellement plaisir de savoir qu’il n’avait ne serait-ce qu’un instant de bonheur, j’espérais qu’au fil du temps il serait de plus en plus heureux ! Je ne lâcherais pas là-dessus. Je ne veux pas qu’il souffre car j’en aime un autre et que j’ai choisi Valentin, tout serait différent s'il n’était pas partie, ça c’était certain ! Mais c’est la vie, il est partie il avait besoin de savoir la vérité et je comprends tout à fait cela, même si toutes les vérités ne sont pas bonnes à savoir…devais-je dire la vérité à Valentin ? Peut-être, après tout Edgard savait tout et cela n’irait pas dans la logique des choses que l’homme que j’ai choisi ne le sache pas de son côté, c’était décidé il fallait que je lui en parle, restais à savoir quand ! Mais une chose était sûre : pas maintenant, là maintenant j’étais avec Edgard et je voulais revoir ce morceau de joie en lui… j’étais prête à tout pour ne voir ne serait-ce qu’un sourire sur son visage. Je continuais donc sur le principe du défi, après avoir testé ses aptitudes de coureur, j’allais tester ses aptitudes de nageur.
C’est pourquoi j’enlevais mes vêtements et me dirigea sans tarder dans l’eau, parsemé des doux reflets du soleil couchant le paysage était vraiment magnifique et l’eau étonnamment chaude, ce qui était vraiment agréable, mais cela ne le serait pas complètement sans Edgard. Je m’étais retourné vers lui et lui avais proposé de me rejoindre sous forme de défi.
Edgard semblait apprécier mon défi car il ne tarda pas à se déshabiller à son tour, lorsqu’il enleva son tee-shirt je ne pus pas m’empêcher de me mordre discrètement la lèvre, je ne me rappelais pas d’un corps aussi parfaitement sculpté, on aurait presque envie de mordre dans ses Abdo, il me rejoint rapidement une fois qu’il fut en boxer. Enfin je le perdu de vu lorsque ce dernier s’immergea complètement la tête la première comme je l’avais faits, je regardais autour de moi pour essayer d’apercevoir quelque bulle et après avoir fait quelque pas Edgard émergea juste devant moi, je lui fis alors un petit sourire.

Et c’est à ce moment qu’il fit quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout, je sentis ses mains se poser sur ma taille, contact direct avec ma peau, non pas que ça me dérangeait, mais c’était plutôt étrange du fait que nous ne devions seulement être des amis. J’étais habitué à me leurrer en sa présence, dans mon cœur il ne serait jamais qu’un ami, mais nous devions l’être ! Mes pensées
Furent interrompus lorsqu’un très très léger sourire commença à se dessiner sur ses lèvres. J’avais réussi, j’avais réussi à le faire sourire ! J’étais extrêmement contente, il ne devait pas se rendre compte pour le moment à quel point un simple sourire de sa part me rendait heureuse. C’était une des choses les plus précieuses qu’il m’offrait ! Et il du rapidement s’en rendre compte vu que je venais de lui sauter au cou dans un élan d’euphorie m’accrochant à lui en enlaçant mes jambes autour de sa taille, j’eut alors envie de … et merde ! J’avais envie de l’embrasser je me détachai instinctivement de lui ! La réaction que j’avais eue, lui sauter dessus comme ça c’était le genre de chose que je pouvais faire avec Valentin, c’est d’ailleurs ce que je faisais. Mais enlacer mes jambes autour d'Edgard de la sorte alors qu’en plus j’étais en sous-vêtement, non je ne pouvais pas, ça n’était pas raisonnable. Je lui fis un petit sourire gêné et m’excusai :

-Désolé, je n’aurais pas dû !

Le fait d’être en sous-vêtement avec lui ne me dérangeait pas, après tout c’est comme si j’étais en maillot de bain. Mais cette position n’était pas decente pour deux amis qui ressentent ce genre de chose ! J’aurais pu faire ça avec Scott, Lukas ou encore max. Mais avec Edgard c’était tellement plus compliqué, je ne pouvais vraiment pas me permettre ça. Ne serait-ce que pour lui montrer du respect, je ne pouvais pas me permettre de faire des choses si ambiguës sachant pertinemment ce qu’il ressentait et ce que je ressentais.

J’avais besoin de me libérer de tous ces sentiments et le seul moyen que j’avais trouvé c’était de me défouler sur la plage ! En espérant de tout cœur qu'Edgard suivrait ce petit jeu, en espérant que ça le ferait sourire de me voir courir comme une déjanté alors qu’en trois secondes il m’aurait déjà rattrapé. Il sembla hésita lorsque je m’étais retourné avant de faire mes Back handspring il n’avait toujours pas commencé à courir, un doute s’immisçait alors en moi, allait-t-il rester là à me regarder et me laisser l’en aller ou allait-il me rattraper.
Mes inquiétudes furent interrompues au moment où je le vis enlever sa main de sa poche et commencer à courir, je n’attendis alors plus un seul instant et continuai de courir, il ne me restait plus longtemps à courir toute seule j’en étais persuadé. Ce moment arriva d’ailleurs bien plus vite que prévu ce qui me surprit d’ailleurs très agréablement. Je sentais ses mains se poser sur ma taille et un instant après je ne touchais plus le sol, c’était comme si je volais, Edgard continuait d’avancer et ça me donnait vraiment cette sensation. Je sentais la brise sur mon visage qui venait ensuite tourbillonner dans mes cheveux, puis petit à petit Ed ralentissait le pas, mon long cheveu bon privé de vent venait se poser délicatement contre mon corps lorsque ce dernier stoppa complètement le mouvement. À la fin de cette petite course-poursuite il m’avait délicatement posé sur le sol, je sentais aux grains de sable rouler sous mes pieds, mes orteils qui s’enfonçaient dans ce sable mouillé et frais.
Je fis un sourire à Edgard tandis qu’il plongeait son magnifique regard dans le mien. C’est alors qu’il me demanda :

-Assez sportif à ton goût ?

J’aimais sa façon de le dire tandis qu’une étincelle de malice perçait dans ses yeux, mais je n’avais pas fini de jouer je lui répondis donc d’une voix taquine :

- Je dirais oui à la hauteur de mes attentes, mais j’aurais besoin d’autres preuves.

Je n’eus pas le temps d’ajouter autre chose, ou même de démarrer une autre activité pour nous divertir qu'Éd m’interrogea :

-Au fait, c’était quoi cette histoire avec Willow… ?

Ah, et bien apparemment Edgard ne semblait pas du même avis que moi, il voulait faire ressortir les sentiments, et bien soit si c’est ce qu’il voulait, de toute façon je ne pourrais pas lui dire grand-chose, je le devais à ma willy. Ce qui s'était dit entre Willow et moi resterait entre elle et moi.

-Et bien lorsque tu n’étais pas là il s’est déroulé une fête dans ma confrérie, et a la fin de cette soirée je l’ai ramassé a la petite cuillère, elle ne tient pas bien l’alcool mais d’après ce que j’ai compris, ça je n’ai pas besoin de le dire, tu l’as déjà remarqué. Toujours est-il que je me suis occupé de Willow le reste de la soirée et elle a beaucoup parlé, j’en ai appris sur certain baisé que tu as échangé, mais on a surtout parlé de son cousin. Voilà tout… je ne peux t’en dire plus ed, Willow compte énormément pour moi, elle est devenue comme une petite sœur pour moi et je la protègerais de tout ce qui pourrait lui arriver. Ce qu’elle m’a confié je le garde pour moi.

Je n’avais pas l’intention d’en dire plus, il savait ce qu’il y avait à savoir et n’en serait pas plus. Même si je devais contrôler mes paroles et mes pensées avec lui, en ce qui concerne ma Willow, le sujet était fermé à doubles tours. Je suis une des rares personnes à qui elle se confie, certainement la seule fille et je ne perdrais ça pour rien au monde, je ne la perdrais pour rien au monde ! Je tentais donc à nouveau de tester les capacités du sportif, même si je savais qu’il ne me décevrait pas, je lui fis un petit sourire malicieux, enleva ma jupe ainsi que mon tee-shirt avant de plonger dans l’eau. Puis je lui dis :

-Alors le sportif !! Aussi bon en course qu’en nage ?

J’étais vraiment perturbé par ce que venais de dire Edgard ! Je ne comprenais pas pourquoi il avait réagi ainsi avec son frère ! Il avait certainement des raisons, je n’en doutais pas mais pour le moment j’étais sur la el cul ! Je ne comprenais pas. Je pensais à tout ce que je donnerais pour que ma vie familiale soit simple, mais en y pensant un peux plus profond en fait son histoire n’était pas plus simple que la mienne, si elle n’était pas pire ! En fait je savais tellement de choses de lui, que je pouvais très bien m’identifier à lui à la différence qu’il a des frères alors que moi je les désirs de tout mon cœur et que je ne les ai pas. Monté en moi une grande vague d’émotion que je n’arrivais pas à contrôler, à refreiner, mais non je ne voulais pas pleurer ! Pas encore devant lui, ici… J’avais tellement de mal à me cacher devant lui, toutes les parties de moi sembler vouloir se dévoiler devant ses yeux comme il se dévoilait à moi, mais je ne le pouvais, il fallait que je me contrôle, que je contrôle mes dires et mes pensées. Pour ne pas le perdre, l’embrouiller ou encore le perdre… je ne sais même pas s’il sait pour le jour où j’ai pris la fuite sous l’influence de l’alcool alors que je venais de renverser un jeune homme. Je ne me rappelais pas s'il était là lorsque la voix, cette maudite voix avait fait l’annonce.
Je plongeais mon regard dans le sien, reportant toute mon attention sur lui, sur ses paroles, à chacun de ses mots ma main se resserrait un peu plus autour de son bras.

- Ce mec est un crétin, Sat’. Tu ne devrais pas le fréquenter. C’est un pauvre gamin con comme ses pieds, violent, prétentieux… Ex-militaire, en plus. Fils de catin… et de mon père, qui ne vaut pas mieux. Je ne veux pas d’un type comme ça dans ma vie. Et je suis sûr qu’il ne voudrait pas de moi dans la sienne.

J’étais plutôt choqué de ses paroles, la façon dont il le traitait, je n’avais rien vraiment à dire, moi il me fuyait ou alors notre conversation était écourtée. Je ne pouvais pas vraiment dire que je le connaissais à par les dires de Willow et ceux d’Edgard, je ne connaissais pas vraiment Trevor ! Par ailleurs je ne voyais pas en quoi cela était mal d’être un ex-militaire au contraire, défendre sa patrie et quelque chose des plus loyal est courageux ! Quoi que dans le cas de Trevor maintenant je sais que ce n’était pas le but premier.
Je ne savais pas qu'Edgard détestait autant son père, décidément entre son père son frère et son demi-frère, il n’avait vraiment pas la famille idéale, il n’était pas entouré. Je savais désormais les majeures causes de ce sourire absent. Et je n’avais pas l’intention de le laisser graver sur son visage. Tous ces dires compressaient de plus en plus mon cœur, j’étais triste qu’il doive endurer tout ça, sans parler de Trevor là je ne peux rien en dire et ne le ferais pas rentrer en compte. Mais j’étais encore plus déterminé que jamais à refaire naître un sourire sur le visage d’Edgard.

-Edgard, je te promets de faire attention avec Trevor, mais je suis perdu à son sujet, entre Willow et toi… Par ailleurs je ne veux pas juger par des dires, je veux me faire ma propre opinion car je veux protéger ma meilleure amie, et pour cela il faut que j’apprenne à le connaître, je n’arrêterais donc pas à le fréquenter. Mais je te promets de faire attention.

Ce n’est qu’à la fin de mes paroles que je réalisais l’étreinte de ma main autour de son bras qui était bien trop important, même si je n’avais pas beaucoup de force j’espérais ne pas lui avoir faits trop mal. Récemment je n’arrêtais pas d’affronter des sentiments, les miens, mais pas seulement, ceux de Willow, d'Edgard, de Riley… C’était trop, bien trop et je commençais à en souffrir, je me rappelais alors instantanément ma promesse : Je devais profiter de la vie et être toujours heureuse.



J’avais besoin de redevenir frivole et de m’amuser. C’est vrai tous nos moments avec Edgard devenaient de plus en plus tristes, et ce n’était pas comme ça que j’allais lui apporter de nouveau le sourire.
Je venais de lâcher son bras en lui présentant des excuses, c’est alors que je lui attrapai la main, lui décernai un magnifique sourire et murmura à son oreille :

-Bon allez arrêtons de parler de chose triste, nous avons besoin de bonheur tous les deux ! Et je t’ai faits une promesse Edgard que je respecterais jusqu’au bout ! Je te rendrais heureux quoi qu’il advienne, par tous les moyens j’y arriverais… mais en attendant il va falloir que tu me prouves tes valeurs de sportif ! Car à part tes muscles je n’ai aucune preuve. Attrape-moi si tu peux…

Sur ces dernières paroles je lâchai sa main et me mis à courir le long de la plage, il me fallait un peu d’avance, je savais pertinemment que c’était un bon sportif et il ne mettrait pas longtemps à me rattraper. Lancé dans ma course je me permis de faire quelque figure de Cheerleader, de toute façon il me rattraperait alors autant m’amuser. Je m’étais tourné face à lui mais sans arrêté d’avancée, j’entamais alors quelques back handspring. Avant de continuer a courir normalement.

Spoiler:

Je venais de demander à Edgard s’il m’annonçait un nouveau départ, mais je m’étais visiblement mal exprimé, en lui posant cette question je voulais lui demander s'il prenait un nouveau départ dans sa vie, comme s'il tournait une page pour recommencer à zéro. Même si sa réponse n’était pas vraiment celle attendue a ma question j’étais néanmoins contente de l’entendre :

- Non, rassure-toi, je reste. Je parlais de l’autre soirée… Celle d’avant mon départ.

J’aimais le ton rassurant qu’il prenait pour me rassurer, c’était vraiment doux et attentionné, je ne sais pas comment je le prendrai s'il partait à nouveau, encore plus s’il repartait de la même façon que la dernière fois, sans prévenir, sans rien ! Mais ce n’était pas le sujet, il n’en avait pas l’intention pour mon plus grand bonheur.

-Maintenant que j’ai les réponses à mes questions, je crois que je peux espérer commencer à vivre. Et puis, Miami me semblait être l’endroit le plus approprié. C’est ici que j’ai pris conscience de beaucoup de choses. C’est ici aussi que se trouvent mes amis et… Trevor.

Alors là j’étais largué, comment le fait de trouver un homme qu’il semble détester lui permet d’avoir un nouveau départ, j’étais vraiment très troublé, qu’est-ce que venais faire Trevor la dedans ! Je devais faire une tête pas possible, jusqu'à ce qu’il ajoute :

-Mon demi-frère.

Alors là, à ses paroles, il m’avait littéralement mise sur le cul, je ne m’attendais pas du tout a ça. Surtout après ce qui venait de ce passé. Quasiment inconsciemment s’échapper un petit mot de m’a bouche, manifestant ma surprise :

-Quoi!!

J’écarquillais un peu plus les yeux et stoppai la marche pour me retrouver face à lui, d’un ton interrogateur mais un peu plus poser :

-Attend là je comprends plus Edgard ! C’est ton demi-frère, mais pourquoi alors une telle réaction tout a l’heure ? Pourquoi l’a tu complètement ignoré tout a l’heure si toi tu savais vraiment qui il était ?

J’avais posé ma main sur son bras, je sentais son muscle sous ma main ! J’avais complètement oublié à quel point il était musclé, j’y étais habitué maintenant avec Valentin, mais là c’était différent… peu importe, là je divague, je plongeais mon regard dans celui d'Edgard en attendant sa réponse.

Spoiler:

Lorsque j’avais spécifié à Edgard que je trouvais le moment similaire à notre premier rendez-vous sur la plage il m’avait répondu :

-C’est vrai… Le Ciel avait un peu les mêmes couleurs.

Je m’étais relevé assez rapidement, me mettant face à lui en lui proposant ma main pour marcher ensemble et parler de choses et d'autres. Il avait alors saisi ma main sans non plus m’entrainer, juste en faisant style et se servant de son corps d’athlète pour se relever. Il lâcha ma main et enroula son bras autour de mes épaules, je fus extrêmement surprise qu’il fasse cela, je ne m’y attendais pas du tout, mais ça ne me dérangeait pas, bien au contraire j’aimais bien cette étreinte, je serais tout de même obligé de m’en défaire si l’on venait à croiser Valentin.
Nous étions alors partie vers le bord de mer, là où l’écume des vagues se déposait sur le sable humide, je venais d’enlever mes chaussures avant de mettre mes pieds dans l’eau. Ed avait remis délicatement son bras autour de mes épaules avant de me dire :

-C'est marrant... jamais je n'aurais imaginé me retrouver à nouveau sur cette plage avec toi... C'est l'un de mes plus beaux souvenirs de mon ancienne vie. Toi... dans mes bras... Même en rêve, je n'aurais pas osé l'espérer, à l'époque.

Une autre agréable surprise de la soirée, je n’étais pas habitué à ce qu’il commence la conversation, et c’était plutôt agréable encore une fois. Il semblait prendre un peu plus confiance avec moi et c’était franchement plaisant, je lui répondis alors tout en marchant :

- Je n’aurais jamais pensé non plus me retrouver à nouveau avec toi sur cette plage, Edgard ce que tu viens de dire, c’est tellement… gentil, quoique le mot ne me semble pas du tout approprié à la situation !

À ce moment-là j’arrêtais de marcher et me serrai contre lui, c’était le meilleur moyen de lui faire comprendre à quel point ça me touchait. Je repris ensuite ma place au creux de ses bras et reprit la marche. Ses paroles m’avaient interpellé, son ancienne vie ! Je ne gardais pas cette pensée pour moi et ne tardai pas à lui demander :

-Cette sublime soirée avec toi fait partie de ton ancienne vie ! C’est donc un nouveau départ que tu m’annonce ? Qu’elles en sont les causes ? Enfin si tu veux bien m’en parler…

Avait fini par dire en posant délicatement mon regard dans le sien.

Voilà maintenant un petit moment que nous parlions avec Edgard et à cette heure si le soleil commençait à ce coucher, parsemant l’eau de somptueuse couleur se reflétant donc son regard ampli encore a l’instant de douleur. Maintenant tout était clair pour lui comme pour moi, nous savions aussi bien l’un que l’autre que nous avions des sentiments réciproques que nous ne devions exprimer sous aucun prétexte. J’avais conscience que ça n’allait pas être facile mais il le fallait, je ne voulais pas le perdre, je voulais lui apporter ce bonheur même en simple amie. Suite à mes dernières paroles, il me répondit :

-Merci, Sateen. Ça me fait plaisir… ton amitié me fait du bien. J’avais peur… de t’avoir perdue pour de bon.

Je me rapprochai de lui et lui fit un énorme câlin, pendant cette étreinte je murmurai à son oreille quelque mot :

-Edgard tu ne me perdras jamais, quoi qu’il advienne tu resteras dans Mon Cœur et je resterais dans le tien. Je serais toujours là pour toi, ne l’oublie jamais. À n’importe quelle heure du jour et de la nuit je répondrais présente !

J’observais la nature qui nous entourait, les multiples couleurs qui se dessinaient dans le ciel, ce soleil qui se couchait petit à petit, l’écume des vagues qui se déposait au bord de plage. C’était magnifique et je ne pus pas m’empêcher de penser à cette soirée :

-Ce moment me fait penser à celui que nous avons vécu avant que tu partes.

Je lui fis un petit sourire, regardaient encore un instant les flots ondulés sur l’océan puis je me levai et lui candit la main tout en lui proposant :

-On marche sur le bord de plage . Je suis sûre qu’on a encore beaucoup de choses à ce dire !

Il fallait que nous parlions entre autres de Trevor, car je n’avais absolument rien compris, il fallait que nous parlions aussi de ce qu’il allait faire maintenant, revenir à WHS? Oui nous avions des choses à nous dire, nous devions parler comme deux amis proches.

Lorsque j’avais posé ma main sur la sienne, je fus surprise qu’il enlace ses doigts aux miens. Mais agréablement surprise, j’appréciais ce contact… mais j’avais connaissance des sentiments avait-il connaissance des siens, qu’est-ce que cela signifiait pour lui ? Une main posée sur l’autre n’a pas du tout le même sens que des doigts entrelacés… mais il n’était pas encore temps de parler de nos sentiments, son bonheur avant tout et pour cela il fallait qu’il se libère de ce qui pesait sur son cœur. C’est pour ça que je lui avais posé de multiples questions, j’eus un instant peur qu’il ne s’ouvre pas à moi, je savais que ce n’était pas son fort, je n’étais pas non plus du genre à me confier, j’étais plus la personne qui écoute :

- Tout a commencé quand mon père nous a quitté. A mes yeux, il a cessé d’exister à partir de ce moment-là. Mais quelques années plus tard, ma petite sœur… Audange… elle est décédée, coup du lapin, dans les escaliers. La copine de Luke l’a accusé, à raison, je le sais… maintenant… elle l’a accusé d’avoir violé son cadavre.

Une petite sœur… il avait perdu sa petite sœur, ce cadeau le plus précieux que je regrettais temps, oh combien j’aimerais profiter d’une petite sœur. La perte d’un être cher est douloureuse, la perte d’une petite sœur n’est rien de comparable à la douleur, c’est bien pire, c’est déchirant, c’est la perte d’une partie de soi. Apprendre qu’en plus son frère en avait abusé dû être une épreuve vraiment difficile à passer, j’aurais aimé être à ces côtés à ce moment-là, pour qu’il n’affronte pas cela seul. Je pressais un peu plus ses mains, j’avais ce besoin insatiable de le rendre heureux quoi qu’il advienne. Je le comprenais, même si ces mots étaient crus, je sentais que ceci était pour faire face à ce qui restais sur son cœur. Il continua alors :

-Luke a été envoyé en prison, et moi, j’ai pourchassé Alisa pendant deux ans à travers l’Europe, pour le venger. J’étais con. Aveuglé par l’admiration que je lui portais. Notre mère avait disparu. Du moins, c’est ce qu’il me disait. Il m’a fallu du temps pour comprendre… C’est grâce à Alisa. J’ai renié mon jumeau. Il me manque, parfois… je me sens très, très seul. Ce jour-là, sur la plage… J’ai compris que je ne pourrais pas me libérer de mon passé si je n’apprenais pas la vérité. J’ai compris que jamais je ne pourrais changer de vie, recommencer tout à zéro, si je restais dans cette situation. Alors, je suis parti. Et je t’ai fait souffrir…

Avoir de l’admiration pour un membre de sa famille c’était tout à fait normal, il avait grandi avec, il n’y avait rien de plus noble que de vouloir soutenir sa famille, surtout qu’il ne savait pas ce qu’il en était réellement. Mais en plus de cela il avait tué le seul être de sa famille qu’il lui restait. Une pensée horrible me passa a l’esprit que je m’empressais de chasser au risque de me briser le cœur. Je réalisais pourquoi Edgard était comme ça, pourquoi il avait cette tristesse sur son visage, à l'instant même je me promettais de ne jamais le laisser dans cette solitude quoi qu’il advienne. Je posai ma main sur sa joue, que je caressais légèrement de l’extrémité de ma pousse avant de lui dire :

-Edgard je comprends mieux, je ne t’en veux pas, je ne t’en veux plus. Tu avais besoin de savoir je le comprends, tu étais seul, enfin a ce que tu pensais car tu n’avais pas réalisé l’importance que tu avais à mes yeux. Je sais que ça aurait été dur à dire, mais si tu avais réalisé et que tu m’en avais parlé, je t’aurais accompagné, je t’aurais soutenu dans tes recherches. Je t’aurais montré que tu n’étais déjà plus seul même si c’était différent, après il était peut-être nécessaire que tu fasses ces recherches seul. Toujours est-il que tu ne l’es plus, je serais toujours là pour toi, quoiqu'il se passe. Je marquerais ton visage du bonheur que je t’ai promis.

Je lui avais expliqué les changements qui s’était produit de mon côté et lui avait donné le poème, tout en lui livrant tout ce que j’avais sur le cœur et lui demandant ce qu’il avait sur le sien a mon propos. Je voyais bien qu’Edgard réfléchissait un instant. Il finit par me répondre :

-Si tu savais comme je suis désolé de te mettre dans pareille situation, Sateen… Sincèrement, je suis désolé. Je suis revenu, et je te cause du souci. Je n’aurais pas dû, excuse-moi. Ton amitié… me comblerait de bonheur.

J’écoutais ces paroles, elle apaisait mon cœur et le tordait à la fois. Edgard n’essayerait rien pour me récupérer, même si au fond de moi j’aurais espéré que les deux solutions soient possibles. Le pire fut quand je le regardais, il fuyait mon regard, c’est à cet instant que j’ai compris ce qui en était réellement de ses sentiments, c’est ça qui finit par m’achever. C’était effrayant cette facilité que j’avais à le comprendre sans qu’il ne dise quoi que ce soit. Il faisait ça pour moi et je devais l’acceptait tel quel sans imaginer plus loin car c’est là que serait mon erreur, je ne put cependant résister à une envie. Je me rapprochai de lui, un peu et encore un peu jusqu'à ce que mes lèvres se posent sur les siennes avec délicatesse. Un simple et unique baiser, le premier et le dernier. Je me remis dans la même position que tout a l’heure lui fit un petit sourire et lui dis alors :

-Je celle par ce baiser l’union de notre amitié. Edgard c’est un souci bien agréable, si tu n’étais pas revenue, je me serais leurré toute ma vie et il n’y a rien de pire. Je suis heureuse que tu sois revenue, je ne veux que ton bonheur et ferais tout pour qu’à nouveau je vois un sourire sur ton visage.