When death removes all traces of happiness Pv Alfred

Le brun me dit alors qu’il ne préférait pas que j’emmène Aaron. Il n’avait plus d’otite, je lui souris et je comprenais son choix vis à vis de ma famille. Mais le gros souci reste que mon frère ne va pas ma laisser partir comme ça sans demander son reste surtout s’il doit s’occuper de mon fils. J’veux bien qu’on parte tôt cela ne me dérangeais pas le moins du monde bien au contraire. Alors que j’étais perdue dans mes pensées à chercher une explication valable à mon frère et qui le ferait garder Aaron sans demander son reste. Nous nous installons à l’arrière de la voiture et Alfred me dit Alors que j’étais belle ajoutant mon futur nom de famille. Non je ne pouvais décidément pas laisser mon fils à Pollo. Il ne s'en sortait déjà pas tout seul. Je vins me blottir contre lui avant de n’ouvrir la bouche.

- Tu sais Alfred je ne te force pas à voir mon frère mais il n’acceptera pas que je m’absente quelques jours. Et puis Aaron n’a plus d’otite ça fait plus d’une semaine déjà, il est en parfaite santé. Et il faudrait que je l’emmène. J’ai personne à qui le faire garder, je ne peux décemment pas laisser mon fils à mon frère alors qu’il vient à peine d’avoir sa fille. Il panique et je suis obligé de le rassurer et de lui donner quelques astuces afin qu’il se débrouille alors si en plus je rajoute Aaron à son petit malheur j’suis pas sûr qu’il s’en sorte.

Je lui souris avant de ne poser mes lèvres sur les siennes. Il voulait qu’on aille chez ses grands parents mais laisseraient -ils une étrangère entrer dans leur maison et ce surtout si elle a un fils d’à peine deux mois. Ça j’en étais moins sûr et surtout qu’allait-t-il faire s’ils apprenaient que je porterais leur nom de famille durant toute ma vie durant. J’avalais ma salive avant de ne reprendre la parole.

- Je pense qu’avec Aaron il serait préférable que je dorme à l’hôtel une fois sur place. Je ne peux pas imposer ma présence et celle de mon fils à tes grands parents. Je ne suis qu’une étrangère à leurs yeux.

Je ne connaissais pas la famille du brun et peut être n’était-t-il pas comme ça. Mais j’avais un certaine craint à être rejeté et surtout être juger comme étant une traînée droguée sans conscience et irresponsable. Parce que de un j’avais seize ans et de deux j’avais un fils en bas âge. Alors que je réfléchissais dans ma tête. Le taxi nous posa devant un hôtel et nous sortons après avoir réglé. Je l’embrasse tendrement et nous nous engouffrons dans le hall de l’hôtel.

Je la laissais venir capturer mes lèvres, tandis que moi, je passais mes bras autour d'elle, la faisant virevolter au dessus du sol. Je le serrai contre moi pour ne plus qu'elle m'échappe, je la gardais au creux de mes bras alors qu'elle s'y accrochais. Ses mains, ses bras étaient liés à moi, tandis que je sentais son visage contre mon cou. Je sentis des larmes de joie couler sur ma peau, elle pleurait sûrement. Je m'arrêtais alors, la posant sur le sol. Mes mains vinrent encadrer son visage et mes lèvres dévorèrent les siennes en quelques secondes seulement. Ma langue ne tarda pas à entrer à l'intérieur de sa bouche, voulant encore plus de passion et de désir. J'étais fou d'elle, elle m'électrisait, elle me brûlait de l'intérieur, mais j'avais dans l'esprit que sans ça, je mourrai. Je continuais alors mes baisers, toujours plus fièvreux les uns que les autres.

Mes mains la plaquaient contre moi et je me sentis bien. Je me sentais tellement bien en fait... Je m'en sentais presque coupable vis vis de mon frère, mais en même temps, je savais qu'il était heureux pour moi. Je souris à Helinä et lui dit alors:

- Il faudrait qu'on rentre se coucher, il faut partir tôt demain. Je ne pense pas que ce soit bien d'emmener Aaron, avec son otite et l'avion, je ne crois pas que ça fasse bon ménage. Par contre je suis désolé, mais nous n'aurons pas le temps de voir ta famille. Je ne veux pas faire cette rencontre à la va vite. Je veux prendre mon temps, alors faisons ça à notre retour, si tu veux bien?

Le jeune homme l'embrassa, encore excité par le fait qu'elle est accepté de devenir sa femme. Elle allait devenir sa femme, Helinä McMathis Jr. Ca sonnait bien non? Le jeune homme ne pouvait plus effacer ce sourire qu'il avait sur le visage. Il alla vers les affaires et les rangea, mettant tout sur son dos ou à bout de bras, il lança à Helinä:

- Tu es prête, on y va?

Il l'attendit et partirent vers la route afin de trouver un taxi. Le chance sembla leur sourire ce soir et un arrivait justement au même moment. Alfred fit un geste qui le stopa et ils entrèrent tout les deux à l'intérieur. Assis sur la banquette arrière, il prit la main de la jeune femme qui le fixait, un sourire béat sur ses lèvres, il lui caressa la joue et lui murmura:

- Tu es tellement belle.... future madame McMathis Jr...

Alfred souriait sans s'en rendre compte. Le taxi les emmena alors à l'hotel ou ils ne tardèrent pas à arriver d'ailleurs.

Il ne répondait pas. Était-ce mauvais signe? J’avais peur, j’avais simplement peur de le perdre pour de bon et à jamais. L’attente était horrible pour moi. Mon corps frissonnait sous l’air frais qui percutait mes vêtements mais aussi la sensation de mal aise qui s’insinuait en moi. L’appréhension était quelque chose de vraiment dérangeant. Je ne voulais pas le voir m’échapper et ce si s’était ma faute. Je tremblais et mon corps était parcouru d’une chaire de poule, un frisson malsain qui s’insinuait en moi. Combien de temps s’était écoulé quelques secondes et pourtant j’avais l’impression que cela faisait des heures que j’attendais qu’il ouvre la bouche, qu’il me dise quelque chose. Même si c’était pour me rejeter, qu’il ouvre enfin sa bouche et que mon calvaire se termine.

C’est alors qu’il planta ses yeux dans les miens, laissant ses doigts venir effleurer mes lèvres, puis mon visage son geste était tendre et toute la tension accumulé depuis un petit moment venait de s’envoler en un clin d’œil seulement pas sa caresse, seulement par ce geste tendre. Il avait réussit à m’apaiser rien qu’en laissant ses doigts caresser mon visage. Il prit la parole et toute sa réplique m’apportait réconforte mais aussi me passait du baume au cœur. De simple mots pouvait me faire chavirer. Des larmes de joie, de soulagement enfin une sorte de délivrance passèrent mes yeux, alors que ma vue était brouillé par les perles salées qui dévalaient mes joues je vis Alfred poser un genoux à terre et il me regardait droit dans les yeux. Ma respiration se coupa, je n’entendais plus rien autour de moi. J’étais plongé dans une autre dimension ou seul Alfred et moi existait. Mon cœur se mit alors à battre à une vitesse vertigineuse. J’entendais mon cœur battre dans ma tête aussi rapidement qu’une musique électro. Je ne pu arrêter les flot de gouttes transparentes dévaler mes joues. Je me baissais alors afin de prendre Alfred dans mes bras et de lui dire:

- J’accepte, oui je veux être ta femme, partager ma vie avec toi, avoir des enfants de toi, et t’aimer toute ma vie.

Je l’embrassais sauvagement, langoureusement, passionnément. Tout avait été rapide certes mais nous étions tous les deux fous amoureux l’un de l’autre mais aussi fou de désir. Mes larmes n’avaient pas cesser de couler. J’étais heureuse! Je l’aimais, il m’aimait et il aimait Aaron. Tout était réunis pour que je sois heureuse sauf peut être la présence de mon fils. Nous nous relevons tous les deux.

- Je t’aime Alfred! Lui dis-je avant de venir reprendre possession de ses lèvres.

Les paroles de la jeune femme semblaient sincères et ça le toucha en plein coeur. Elle semblait totalement effrayée à l'idée qu'il puisse partir et elle relançait tout le temps les mêmes phrases, sans qu'elle s'en rende véritablement compte. Cela voulait probablement dire que c'était vraiment sincère, qu'elle disait ses phrases sans y avoir réfléchie avant, donc que c'était instinctif, donc forcément sincère et pur. Le jeune homme finit par s'arrêter et il aurait mieux fait qu'elle en fasse autant. Le demander en mariage était en trop dans son discours. Elle prenait une nouvelle fois la place masculine dans le couple, le relayant alors à une place qu'il n'aimait pas. Le jeune homme sentie l'émotion qui découlait des paroles de la jeune femme. Il se souvint alors de tout ce qu'il avait pu lui dire. Tout d'abord depuis le début de leur relation, mais aussi, depuis les 20 dernières minutes. Il lui avait dites des choses horribles, pourtant, elle était encore là, alors que la plupart des femmes auraient juste prit leurs affaires en fichant le camp sans regrets. Cela voulait forcément dire qu'elle tenait à lui et puis même, ça s'entendait à sa voix. Elle tremblait presque, elle semblait si fragile en cet instant. Alfred avait besoin de reprendre son rôle dans le couple. Il posa donc son index sur ses lèvres pour la faire taire. Pour ne pas qu'elle en dise davantage. Pour ne pas qu'elle vienne empiéter sur sa position. Elle était la femme qu'il devait protéger, qu'il devait respecter, qu'il devait aimer et chérir. Elle ne devait pas prendre sa place, elle n'avait pas à lui faire sa demande.

Alfred la regarda avec un visage beaucoup plus doux. Il inspecta son visage, ses yeux brillants qui s'apprêtaient à pleurer, à ce corps frêle qui tremblait d'émotion et de froid. Elle n'osait même plus le toucher, elle devait sûrement prier pour qu'il ouvre enfin la bouche, pour qu'il veuille enfin dire ce qu'il ressentait, après ces secondes d'attente interminable. Alfred fit alors glisser son doigt sur ses lèvres, doucement, la regardant tendrement. Il amena son doigt jusqu'à sa machoire, dessinant le contour de son visage. Elle était magnifique. Il ne répondit pas à sa demande, il préféra commencer par:

- Ne dis rien, laisse moi parler Helinä. Je me suis vraiment comporté comme un con avec toi. Tu as passé la journée à m'attendre derrière une porte fermée et c'est moi qui te manque de respect. J'ai été odieux avec toi, alors même si la mort... de mon frère est encore présente et douloureuse, je n'avais pas à passer mes nerfs sur toi. Tout le monde, mais pas toi. Depuis qu'on est ensemble, tu es devenue mon rayon de soleil. Mon petit plaisir à moi, auquel je pense sans arrêt et que j'ai hâte de retrouver. Je t'ai dis des choses dures ce soir et je m'en excuse. Je n'avais aucun droit pour te parler comme je l'ai fais et sache que c'était la dernière fois. Ca va faire un mois la semaine prochaine qu'on est ensemble et j'en suis déjà arriver à te demander en mariage, sans comprendre le fait que tu avais simplement peur. Je suis désolé. Si tu veux attendre, j'attendrai que tu sois prête. Mais sache que je serai là. Parce que je me suis livré à toi comme jamais auparavant je ne l'avais fait avec personne. Parce qu'avec toi à mes côtés, je vois la vie différemment. Parce que je crois que tu me rends heureux et là, face à l'océan, quand je réalisais que je t'avais probablement perdu, j'ai pensé au pire. Alors je t'en prie, je ne veux pas que tu doutes de moi, de ma sincérité et surtout, de mon amour pour toi. Parce que oui, je t'aime Helinä, comme je n'avais encore jamais aimé personne. Je crois que je l'ai su dès notre premier rendez-vous. Tu dégages quelque chose qui me bouleverse et dont je ne peux plus me passer. C'était peut-être simplement ça, ou plutôt toi, que j'attendais depuis tant d'années dans l'espoir de goûter au bonheur. Alors ce soir, Dieu & mon frère en sont témoins...

Il posa un genoux au sol, tout en prenant la main de la jeune femme, la regardant droit dans les yeux, avec un regard plein d'espoir:

... je te demande ta main. Je te demande si tu acceptes de m'épouser, de faire ta vie avec moi, pour les bons comme pour les mauvais moments. Pour les jours ou tout ira bien et les jours où l'on se disputera sûrement. Je te demande ta main dans l'espoir que tu acceptes. Que tu m'acceptes tel que je suis. Dans l'espoir qu'un jour, je te fasse un enfant, un petit frère ou une petite soeur ou même les deux, pour Aaron. Je te demande la permission de t'aimer toute ma vie, de te protéger, te consoler, te soutenir, t'écouter et t'aider tout au long de ta vie. Alors Helinä, acceptes-tu de devenir ma femme?

Il ne me croyais pas. Il ne voulais pas. Il était persuadé dans se tête que j’avais dis non la première fois alors que je n’avais rien fait de tel. J’avais juste oh et puis merde. Je me précipitais à sa poursuite, l’arrêtant dans sa course. Comment pouvait-t-il me dire que notre histoire s’achevait ici. J’avalais ma salive.

- Alfred tu es bien têtu et quand tu campes sur tes positions tu ne reviens pas sur ta décision. Je n’ai jamais dis non, certes je n’ai pas dis oui non plus, mais j’sais pas d’où tu sors ce non. Tu connais la nature des mes sentiments pour toi. Tu sais très bien que je t’aime, tu sais aussi bien que moi que j’ai été là pour toi comme toi tu l’as été pour moi.

Il venait de me contourner afin de continuer sa route.

- Arêtes-toi Alfred! S’il te plaît écoute moi jusqu’au bout… Mes paroles ont toujours été sincères, je ne t’ai jamais mentis sur ce que je ressentais. Tu m’as comblé de bonheur comme je pense l’avoir fait pour toi aussi. Mon frère m’a dit un jour quelque chose, je ne savais pas ce que c’étais quand on était amoureux, alors je lui avais demandé comment on savait qu’on était amoureux d’une personne il m’avait alors dit que quand je voyais la personne que j’aimais j’avais envie de sourire toi tu me donne envie de sourire dés que je pense à toi ou dès que je te vois, que quand je pense à cette personne mon cœur s’accélère et que mon ventre est parcouru par plein de papillon, des frissons parcourt mon corps quand je pense à toi, et dès que j’imagine ma vie sans toi je me sens triste. Tu es cette personne Alfred, tu es celui que j’aime et je suis amoureuse de toi. Ma vie je ne peux la voir sans toi, rien que d’y penser j’ai un nœud qui se forme dans ma gorge, j’ai l’impression d’étouffer et de manquer d’oxygène, d’air. Tu peux pas dire que notre histoire s’achève ici. Je ne peux tout simplement pas l’accepter. Si tu ne peux pas accepter mon oui pour ta demande en mariage alors c’est moi qui te le demanderais.

Je réfléchis au meilleur moyen de lui dire ça mais je n’en voyais aucun alors je pris la parole ancrant mes yeux dans les siens.

- Veux-tu m’épouser Alfred McMathis Junior? Veux-tu devenir l’homme de ma vie, celui que j’aimerais pour l’éternité et pour toujours. Que je soutiendrais quand il en aura besoin que j’aimerais toujours autant dans des dizaine d’années. Le père de mes enfants à venir. L’homme qui ne fera qu’embellir mes journée et mes nuits. Je t’aime Alfred McMathis, plus que tout au monde, j’ai été stupide de suivre ma raison plutôt que mon cœur tout à l’heure. J’aurais dû suivre ce que me dictait mon cœur et pas ce que me disait ma raison. Un proverbe dit qu’il n’y a que les imbéciles qui ne change pas d’avis et que l’erreur est humaine. J’ai fais une erreur Alfred et j’m’en veux terriblement. Je ne veux pas te perdre, j’veux pas perdre l’homme qui m’a fait tant découvrir en si peu de temps, je veux pas te perdre.

J’attendais sa réponse. Mon cœur battait trop fort trop vite. J’avais peur qu’il n’accepte pas et qu’il me rejette pour de bon.

Raviver la flamme, je devais raviver la flamme que j’avais éteinte en lui. Je me devais de le faire et ce maintenant parce que sinon rien ne pourrait redevenir comme avant. Je lâchais donc ce que j’étais en train de faire et me dirigeais vers lui. S’il avait été loin j’aurais courut mais ce n’était pas le cas. Je m’approchais rapidement de lui. Je me mis face à lui et je passais mes bras autour de son cou avant de ne l’embrasser plutôt brutalement c’était le cas de le dire. Mes lèvres s’étaient écrasées contre les siennes. Je fermais les yeux avant de ne les rouvrir pour tomber dans les yeux onyx du brun. Si je ne voulais pas le perdre c’était la seule manière. Je l’aimais c’était une certitude alors pourquoi ne pas lui dire oui? Après tout s’il m’avait demander en mariage c’est qu’il m’aimait non? Alors pourquoi ne pas accéder à sa demande? Je le regardais toujours décelant une certaine forme de tristesse dans son regard. J’aurais dû savoir. Je réfléchis longuement… Une vie avec Alfred? Toute ma vie? Des enfants? Une vie à ses côtés? Oui je rêvais de tout ça, oui c’était devenue un rêve qui pouvait devenir réalité. Sauf si je laissais passer cette chance qu’il m’avait offerte. La chance de devenir madame McMathis. Mais ce n’était pas une décision qui se prenait à la légère n’est-ce pas? Devais-je prendre un certain temps pour réfléchir? Mais si j’faisais ça je le perdrais et ce à jamais. Je finis par lever la tête observant le ciel. Demandant à ma mère ce que je pouvais faire. Bien sûr aucune réponse ne viendrait à moi. Étais-je seulement prête à avoir le rôle de femme? Oui je l’étais bien sûr, j’étais maman alors pourquoi ne serais-je pas prête à endosser le rôle de femme. Je finis alors par poser de nouveaux mes yeux dans ceux d’Alfred. Ses yeux sombres voilés par mon refus. Je m’en voulais tellement de ne pas avoir dit oui sur le moment. Mais j’avais eu du mal à y croire. J’aimais cet homme qui malgré tout m’aimait lui aussi. Même s’il avait une façon bien particulière de me le faire voir. Je pris une grande bouffée d’air alors que le vent soufflait faisant soulever mes cheveux et ébouriffé ceux d’Alfred. C’était sa ton signe maman? Dans tous les cas ma décision était prise. Je ne voulais pas perdre l’homme que j’aimais, je ne voulais pas qu’il me laisse ni même le laisser. Je le fixais sérieusement et je pris la parole.

- Je veux bien devenir ta femme Alfred McMathis junior si pour toi c’est nécessaire pour notre relation. Si ça peux t’aider à être heureux. Je t’épouserais…

Voilà les dés étaient jetés. Je lui avait dit que je l’épouserais. Je ne pouvais pas faire marche arrière et personnellement je ne le voulais pas vraiment. Mon cœur se libéra d’un poids vraiment trop lourd. J’espérais juste qu’il ne prenne pas mon changement de décision pour de la pitié ou que sais-je encore…

Alfred était tellement déçu, tellement triste. S'il pouvait seulement revenir en arrière et retirer sa demande en mariage. Cette honte le torturait. Elle lui avait dit non! Il aurait tellement aimé qu'elle lui dise juste oui, qu'ils s'embrassent, qu'ils fassent même l'amour et qu'ils se lèvent tout les deux sur un nouveau jour... Il aurait tellement aimé qu'elle lui dise oui, pour qu'il est quelque chose sur quoi se raccrocher en ce moment si néfaste. Il se sentait tellement seul, tellement perdu. Il ne croyait plus en rien, même pas à leur histoire. Pour lui, c'était comme si elle venait de le quitter, comme elle le lui avait dit. Que c'était finit et qu'à présent, il n'avait plus personne. Il avait tant besoin d'elle, il le lui avait dit et en lui répondant non à sa demande, c'était comme si elle lui refusait tout.

Le jeune homme alla se calmer plus loin que ses affaires, les mains dans ses poches, il fixait cette Lune qui paraissait si immense. Il maudissait ce monde, ce monde de croyance où au final rien ne semblait vrai et éternel. Il n'y avait rien d'éternel et maintenant tout était gâché. Le jeune homme avait envie de frapper n'importe quoi pour extérioriser sa rage. Il était tellement pitoyablement énervé par ce refus qu'il ne voyait que ça. Que ce non, qui emplissait sur tout le reste. Pour lui, l'aventure s'arrêtait là. Il ne se relèverait jamais seul et il le savait. Au final qu'est-ce qu'il lui restait dans ce monde? Mis à part Hayden, il n'y avait plus personne. Plus personne qui ne le rende heureux, plus personne qui ne prenne soin de lui, plus personne à son réveil le matin. Plus personne.

Tout ça c'était finit. Il tourna la tête pour regarder la jeune femme prendre ses affaires, comme dans une vraie rupture. Voilà, alors c'était ainsi que ça s'achevait? Le bonheur aura été de courte durée, encore une fois. Ce Dieu devait bien rire de là où il était. Il devait vraiment bien se marrer, à jouer avec lui, à jouer avec ses faiblesses, à jouer avec ce qu'il restait qui était encore debout dans son existence. Alfred sentit une perle salée quitter son oeil, il passa rapidement son oeil dessus, avant que ça ne devienne visible. Il était à bout de force. Vidé de tout espoir, de toute envie, de tout bonheur. Il se sentait abandonné sur cette terre. Il ne semblait plus le même.

Helinä lui reprochait de ne pas s'être assez ouvert? Mais que pouvait-il faire de plus que ce qu'il avait déjà fait? Il lui avait raconté ce que personne d'autre au monde ne savait, il était entré dans les détails les plus sombres de sa vie, dans ses sentiments les plus enfouis. Il avait pleuré devant elle, alors que JAMAIS auparavant il ne l'avait fait. Il avait même été jusqu'à lui demander sa main! Non mais ALFRED MCMATHIS JR qui demande ça à une femme ça paraissait tellement improbable il y a encore quelques semaines! Et elle qui croyait que tout devait être naturel, elle ne voyait même pas son évolution, tout ce qu'il avait déjà fait pour elle! Il avait tellement donné dans cette courte relation que l'envie de renouveler ça ne se reproduirait plus jamais. Plus jamais il ne s'ouvrirait à quelqu'un. Il finirait sa vie seul et c'était terminé. Il ne pourrait plus jamais prendre le risque de se sentir à ce point trahit. Car oui, c'était une trahison. Une belle et putain de trahison.

Elle avait tenté de le calmer, lui expliquant ses choix, mais pour lui, c'était de la pitié dans le vent. Simplement ça. Elle ne voulait pas faire sa vie avec lui, sinon, peu importe les épreuves, elle lui aurait dit oui. Il ne voulait même plus lui parler, ni même répondre, ni même se battre pour cette histoire. Pour le moment, il avait trop de rage en lui pour pouvoir avoir une conversation posée. Il ne la verrait plus jamais de la même façon, comme si les rôles s'étaient inversé et qu'elle menait la danse, tenait les cartes entre ses mains. Il se sentait tellement minable d'avoir été ausi con, lui montrant sa fragilité, ses failles.

Pourtant il n'avait pas douté une seule seconde de leur amour, de leu histoire et de leur avenir. Il aurait tellement aimé que ça marchait et il en avait été tellement sûr. Plus que jamais sur de lui, néanmoins la vie lui montrait que la confiance ne payait pas. Il avait fait l'erreur une seule fois, il ne la referait plus. Elle lui demandait plus, sans apprécier ce qu'il lui avait déjà offert. Ses mots avaient torturés la jeune femme, mais se rendait-elle compte à quel point elle venait de le détruire là? Car oui, c'était ça. Comme une bombe, elle lui avait explosé dans les mains, alors qu'ils étaient sur de ses gestes.

Il aurait tellement aimé lancer cette bombe dans l'océan pour ne pas que ça les atteigne, mais que pouvait-il faire maintenant? Il ne le savait pas, pour lui, il avait tout fait, il avait tout donné dans cette relation, il y avait énormément mis d'attention, d'amour, et tout simplement de sa personne. Il se sentait vidé, comme si elle embarquait avec elle, l'homme qu'il était devenu grace à ses soins. Que pouvait-il dire? Rien, il n'y avait rien à dire. Elle voulait le quitter, qu'elle le fasse. Qu'elle aille refaire sa vie avec un autre, qu'elle lui prenne autant qu'elle avait pu lui prendre, qu'elle lui donne autant d'attention qu'il avait eu, autant d'amour, qu'elle réagisse à ses caresses, comme aux siennes.

Elle savait pertinemment ce qu'elle devait faire pour son bonheur apparemment. Elle avait toujours fait les bons choix, d'après ce qu'il savait d'elle, alors s'il fallait qu'elle parte et bien c'est qu'elle en avait décidé autrement et c'était tout.

Que pouvais-je faire? Je n’avais pas dis non! J’avais confiance en lui. Je ne savais pas quoi faire. J’étais perdue. Il me rejetait encore. J’avalais ma salive, essayant de le rattraper. Pour exposer ma vision des choses ou plutôt lui dire que ce qu’il disait était faux et que, et que rien. Je pris alors la parole alors qu’il était dos à moi.

- Je n’ai jamais dis non Alfred! J’ai jamais dis non plus que tu n’arriverais pas à te remettre de tout ça, j’ai juste dis qu’il te fallait du temps. J’te fais confiance Alfred mais apparemment tu n’y crois pas. Tu penses vraiment ce que tu dis? Tu voudrais vraiment que j’me fasse baiser par n’importe qui? Tu crois que je suis vraiment comme ça? Je hais tellement le venin que tu craches…

Moi aussi j’étais énervé moi. Mon ton restait emplit de rage et de colère. Il croyait vraiment que j’étais prête à donner mon corps à n’importe qui après tout ce que j’ai vécu? Que je ne lui faisais pas confiance, vraiment? Ses paroles me blessaient comme des lame acérées qu’on me planterait sans ménagement dans le cœur. Crucifiant mon âme, me l’arrachant. Brûlant mon corps et mes espoirs envolés. Il continuait à lancé ces poignards sans regarder sa cible. J’écoutais ses dires et je répondais avec toujours le même ton de colère.

- Je ne suis pas là hein, j’peux pas t’aider à remonter la pente? C’est-ce que tu penses? Tu veux que j’te dise oui Alfred? Tu veux vraiment que je te réponde positivement? Bien sûr que j’ai envisagé de faire ma vie avec toi et d’avoir des enfants de toi… Je ne te le cacherais pas. Je ne t’ai pas dis Oui parce que je pense juste que ce n’est pas le bon moment. Je t’aime Alfred, je t’aime réellement mais ta réaction actuelle me prouve que ce n’est pas le bon moment. Est-ce que tu te rends compte de ce que tu me dis? Tu veux que je devienne ta femme mais tu me dis avec tes mots acérés plein de colère que je devrais aller me faire baiser par n’importe qui, que je ne te fais pas confiance, que je ne peux pas t’aider à remonter la pente et que je dois m’casser.

Je sais bien qu’au fond de lui il ne veux pas que je parte. Ses dires sont tellement contradictoires de ses pensées et de ses sentiments. Avais-je fais une erreur en ne lui répondant pas positivement? Aurais-je dû écouter mon cœur et non ma raison? Étais-je en tort? Avais-je fais quelque chose de mal?

- J’suis tellement désolée que tu le prennes aussi mal Alfred. Je ne cherchais pas à te blesser quand j’ai dis ça. J’pensais juste que c’était trop tôt.

Je soupirais résignée, je l’avais blessé alors que je n’en avais pas l’intention. Il m’en voulait et je culpabilisais. Il ne voulait pas que je le touche alors je n’en fis rien. J’allais regrouper les affaires afin de les remettre dans le sac.

- Désolée, dis-je encore.

Le jeune homme tomba de haut, c'était certain. Elle venait tout simplement de lui dire non. Un simple non. Un simple non qui lui arracha tout espoir, toute envie, tout désir. Il lâcha ses bras et se recula. Il l'écouta mais pour lui, il n'en avait rien à faire qu'elle garde ça dans un coin de sa tête. Elle ne le prenait pas au sérieux? Ok. Au moins les choses étaient dîtes. Elle venait de lui repprocher qu'il ne lui fasse pas confiance, mais est-ce qu'elle lui faisait réellement confiance elle? Pas du tout, même loin de là. Très loin.

Le jeune homme se recula, la regardant alors, d'un air grimaçant entre le dégoût et la fierté absolument détruite par son "non". Il tourna la tête et pinça son nez avant de se retourner pour partir de là où il était venu. Qu'avait-il maintenant? Ou plutôt, qu'avait-il perdu aujourd'hui?

• Son frère
• Sa dignité
• Sa copine
• L'espoir
• L'ambition
• Cette petite flamme pour laquelle il aurait été prêt à se battre réellement.

Il fit alors demi-tour en le lâchant aucun mot. La jeune femme voulu le retenir, mais il la fit lâcher son bras, d'un air en colère oui. Il était énervé car malgré ses efforts, rien ne se passait en sa faveur. En répondant cela, elle venait de détruire quelque chose entre eux, c'était certain, il le ressentait vraiment. Elle venait de l'humilier au plus haut point qu'un homme pouvait l'être. Il avait voulu prendre sa vie en main mais à quoi bon si le Ciel ne lui en laissait pas l'opportunité? La jeune femme voulu le rattraper encore une fois et il se dégagea de nouveau en lui lança, d'une voix énervée:

- Ne me touche pas Helinä. Ne me touche pas. J'te fais pas confiance hein? Mais est-ce que tu es fichu de me faire confiance toi? Tu ne crois même pas en moi ! Avoue le putain! Tu me dis non, tu me dis non car tu es certaine que je n'y arriverai pas! Que je n'arriverai pas à me remettre de tout ça et que je vais sombrer et tu as simplement peur pour toi et ton fils! Bah vas-y alors! Fais ta grande là, fais ta vie. Va te faire baiser par je ne sais pas qui! Tu crois quoi hein? Tu crois que c'était facile pour moi de te dire tout ce que j'ai pu te dire depuis le début? Tu crois que c'est simple de demander une femme en mariage? Tu crois quoi toi? Hein?!

Le jeune homme vida son sac, sous le coup de la colère, ne contrôlait pas toutes ses paroles, il continua alors:

- Tu me dis que je dois devenir plus stable, bah oui, c'est bien de la dire hein! Tu avais ton frère et tu avais Aaron!! Moi là, qu'est-ce qu'il me reste? Qu'est-ce qu'il me reste pour que je finisse par remonter la pente?! Sûrement pas toi, c'est sûr, tu viens de me le prouver ce soir. Ah tes belles paroles c'est toujours facile de parler, de dire un tas de conneries, mais quand il faut les appliquer, agir, y'a jamais personne! Tu veux te barrer? Tu veux t'casser? Bah vas-y tires toi alors!

Le jeune homme jura et finit par partir vers ces affaires laissées seules. Il jeta son pied dans un cailloux qui se trouvait là, le faisant tomber puis couler dans l'océan. Belle métaphore.

Au fond de moi j’espérais qu’il me court après, qu’il me rattrape, qu’il me dise qu’il était désolée par son attitude, qu’il me prenne dans ses bras… Mais d’un autre côté était-ce vraiment ça que je voulais? Il n’avait pas confiance en moi, il me rejetait, il me faisait pleurer, il me faisait faire des choses qui était à l’encontre de mes sentiments. Alors qu’avais-je à y gagner? Mes pleures redoublèrent alors, je ne voulais pas le quitter et pourtant je l’avais fait. J’étais partie comme il me l’avait demandé. Il ne me rattraperait pas apparemment, c’était vraiment finit alors? J’avalais ma salive, laissant mes yeux cracher toute leur peine.

Alors que je ne m’y attendait plus deux bras puissant me retinrent et me tournèrent face à lui. Je lui demandais de partir lui ordonnant de me lâcher mais il n’en fit rien. Il prit mes avant bras dans ses mains, étant un peu trop brutal, j’allais lui demander de ma lâcher quand il me demanda de me calmer. Mais comment voulait-t-il que je me calme? J’essayais de l’aider, de lui faire prendre conscience qu’il n’était pas tout seul, et lui il me demandait de partir, de le laisser. Alors que je me calme je ne pouvais pas. Mes larmes s’arrêtèrent de suite que je sentis une certaine colère m’envahir. Il osait me dire de me calmer.

Et voilà qu’il voulait que je lui pardonne. Combien de fois m’avait-t-il demandé de le pardonner? Plusieurs fois déjà. C’est alors que je venais de comprendre la fin de sa phrase, il me jurait qu’il serait le meilleur des maris. Non je rêvais, il ne pouvait pas avoir dit ça. Il ne pouvait pas avoir dit ça. Alors je décidais de ne pas en prendre note…

Il reprit la parole et me dit alors qu’il venait de se réveiller. Se réveiller de quoi? Ça restait un mystère. Il continua sa réplique me disant qu’il n’avait jamais été aussi sûr de lui et qu’il était plus que sérieux. Alors plus sérieux de quoi? Je comprenais rien à ses divagation. Continuant sur sa lancée, il me dit qu’il devenait un autre homme grâce à moi. Qu’avais-je fais pour qu’il devienne quelqu’un d’autre? Ça aussi ça restait un mystère. Moi pour toujours? Il me voulait moi pour toujours? Pour toute la vie? Pour toute l’éternité? C’était une blague de mauvais goût. C’était ça j’étais filmé en caméra caché.

C’est alors que mes craintes retentirent. « Acceptes de devenir ma femme… ». Il avait vraiment l’air sérieux. Je cherchais tout de même la caméra qui devait nous filmer, mais je n’en trouvais aucune. J’ancrais mes yeux alors dans les sien afin d’y déceler une touche d’humour mais rien de tout cela. Juste une sincérité et un sérieux déconcertant. Il attendait ma réponse là… Si j’voulais devenir sa femme? Euh! Bizarrement je ne trouvais aucune réponse, ni même un non, ni même un oui, ni même un j’sais pas. J’étais surprise et pas qu’un peu. Pourquoi, pourquoi me demander ça alors qu’il n’avait pas confiance, qu’il ne voulait pas me faire voir toutes les facettes de sa personnalité, qu’il ne voulait pas que je le vois ainsi. C’était une décision qui n’avait aucune réflexion et je me reculais doucement de lui. La colère avait fuit laissant place à la surpris, le questionnement. Je pris la parole alors…

- Alfred ne dit pas des choses aussi sérieuses si tu n’y a pas réfléchis posément. Tu me demandes d’être ta femme alors que même pas quelques minutes avant tu as honte de me faire voir tout de toi, tu me demandes de partir. Tu n’as pas confiance en moi Alfred, si tu me demandes d’être ta femme c’est juste parce que tu as peur de louper certaine chose. J’suis désolée mais je ne peux pas accéder à ta demande, apprends d’abord à me faire confiance, chasse tous tes démons et ne me fuis plus. Pour le moment tu n’as pas les idées claires, tu viens juste de perdre ton grand frère alors tu ne peux pas me demander ça. Sa mort est encore bien trop présente dans ton esprit, fais ton deuil pour commencer. Et une fois que tu auras fait toutes ces choses alors peut être pourrais-je te répondre positivement à ta demande.

Certes j’avais envisagé ma vie partagé avec Alfred, lui étant mon mari, ainsi que le père de mes futurs enfants. Mais là je ne pouvais pas répondre à sa demande. Cela m’était impossible puisqu’Alfred même s’il le disait ne pouvait pas être sérieux. Ses pensées étaient altérées par le décès de son frère et la peur de louper plusieurs choses s’il ne se précipitait pas. Mais on avait l’temps pour penser au mariage et aux enfants. Je l’embrassais tout de même pour ne pas qu’il prenne ce que je disais pour une excuse et un rejet et j’ajoutais:

- Mais je garde ta proposition dans un coin de ma tête et je te répondrais quand le moment sera venu.

Elle voulait arrêter notre histoire là? Et bien qu'elle le fasse! Je la testais pour voir si elle restait, si elle m'aimait sincèrement mais en réalité non! Je la regardais s'éloigner et je me mis à grimacer de dégoût. Putain, j'avais vraiment été trop con de croire à cette histoire, de croire que ça aurait pu marcher entre nous! J'avais raison depuis le départ en réalité, en réalité j'étais fait pour être seul, je faisais partir tout les gens autour de moi, ma famille, Paige, en réalité tout était de ma faute, j'étais vraiment un monstre de la pire espèce.

Je me sentais mal en cet instant, mon frère venait de mourir, ma copine me larguait et quoi d'autre encore hein? On allait me tuer? Et bien qu'on me tue, j'étais tellement las de la vie de toute façon, je n'avais plus rien!! Plus rien du tout alors à quoi bon se battre? A quoi bon rester dans ce monde si c'est pour être malheureux et seul? Je ne voyais pas l'intérêt, vraiment pas. Je la regarda une nouvelle fois, elle était loin à présent, elle marchait jusqu'à la route afin de trouver un taxi. La nuit tombait et l'obscurité me priva d'elle. L'obscurité ou bien moi même?

N'était-ce pas mes démons qui se jouaient de mes souffrances et de mes souvenirs? De mes défauts, savant exactement ou me piquer pour tout me détruire? Je me retrouvais seul, face à la mer qui devenait folle. Le vent devint plus frais et mes affaires étaient là et je me sentais perdu. Comme ce fameux soir où tout avait basculé. Qu'avais-je fais à Dieu pour souffrir autant? Pour être ce que je suis? Un vrai monstre, voilà ce que j'étais! Les personnes que j'aimais le plus me l'avaient bien fait comprendre: Heli, Hayden, mon père... alors oui, c'était vrai, j'étais un monstre. Un monstre de douleur et d'égoïsme.

Je ne la voyais plus, je me sentais mal, mon coeur était comme en prise dans la main d'un démon. Un démon qui souriait, rigolait face à moi. Il voulait me détruire, me rendre seul, me rendre fragile et monstrueux, mais je n'étais pas un monstre...

Je me mis alors à courir derrière elle, à vouloir la rattraper. Mais je n'y parvins pas. Où était-elle? Déjà partie? Je regardais autour de moi, tournant sur moi même mais je ne la voyais pas. Je priais Dieu de me défendre de ces démons qui m'assaillaient et c'est à ce moment que j'entendis un reniflement au loin. Je tendis l'oreille et chercha à m'approcher de ce bruit. Elle pleurait, j'étais sur que c'était elle qui pleurait. Je finis par voir sa silhouette et je m'approcha d'elle. Arrivant en courant, je ralentis quand j'arrivais à sa hauteur, elle était dos à moi. Je la pris alors dans mes bras, la faisant se retourner. Mais elle se débattis, m'ordonnant de partir. Je restais là, lui prenant les bras pour lui faire taire ses coups. Je lui lança alors d'une voix un peu brutale et rauque:

- Helinä, Helinä calme toi! Je suis là, je ne te laisserai pas partir, pas toi. Je t'en prie écoutes moi! Je ne veux pas te perdre, pardonne moi. Je... je suis perturbé par tout ce qui arrive. Je ne sais plus quoi penser de ma vie à l'heure actuelle, mais je prends conscience de certaines choses. Je me suis trop longtemps fais avoir par mes propres démons, je me sens prêt à les affronter aujourd'hui, mais j'ai... besoin de toi. Pardonne moi, je te jure que je serai le meilleur des maris...

Ces mots m'avaient échappé. Je n'avais pas contrôlé ce que je disais, trop ému par son départ et trop perturbé si elle devait me quitter. Elle s'était calmé et je lui lança alors, d'une voix beaucoup plus douce:

- Je sais que c'est tôt, ça fait à peine un mois qu'on est ensemble, je sais tout ça. Je t'avais aussi dis que je ne voulais pas aller trop vite oui, mais la mort de mon frère m'a réveillé, j'étais comme dans le coma avant. Je.. je sais que d'un instant à l'autre tout peu basculer alors je te le demande Helinä et je crois que je n'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie, aussi sérieux et sur de moi. Je veux que tu devienne ma femme, mon épouse. Je veux vivre avec toi, je veux te faire des enfants, et tu sais pourquoi je te dis tout ça maintenant? Parce que je viens de me rendre compte de tout ce que j'ai laissé filé dans mes filets de ces démons qui me hantent, je sais tout ce que j'ai perdu, des années entières, cependant depuis que je te connais, je deviens un autre homme, je deviens meilleur. Je sais ce que je veux et c'est toi, juste toi et pour toujours. Je suis sur de ça, crois moi, je n'ai jamais été aussi sur de moi de toute ma vie. Alors s'il te plait acceptes, acceptes de devenir ma femme...

Il n’avait pas vraiment répondu à ma question principal à savoir la présence d’Aaron. Ses mots m’énervèrent plus que tout. Il voulait que je parte, il voulait vraiment que je m’en aille et le laisse seul. Croyait-t-il vraiment que je n’étais pas digne de confiance, que si je le voyais dans cet état le rendait fragile. N’était-t-il pas le jeune homme qui m’avait sauvé la veille au soir? Comment pouvait-t-il se penser comme ça. Je me reculais de lui, debout lui faisant face, les lèvres pincés un soupir bruyant.

- Tu te crois vraiment comme un minable, pitoyable, incapable? Tu me déçois Alfred plus que tu ne peux l’imaginer. Tu me dis m’aimer, mais tu n’es pas prêt à me montrer l’être sensible, triste, nostalgique que tu es au fond. Tu veux savoir ce que je vois en toi là en ce moment même? Oui pour le coup j’te vois la toute suite comme un être incapable de faire face à ses problèmes. Tu fuis encore, alors que je suis là, que j’essaye de te réconforter, que j’fais tout pour alléger ce que tu ressens en ce moment même. Mais je n’veux pas aimer un être insensible, impassible, criminel ou que sais-je encore? J’veux t’aimer dans ton entièreté, j’veux aimer la personne que tu es pas seulement l’homme que j’ai pu voir la première fois, tu es un jeune homme qui reste sensible au fond, si tu pleures et bien je sèche tes larmes, si tu va trop loin j’arrêterais tes ardeurs, si tu vas mal j’essayerai de t’aider à aller mieux.

J’étais sincère dans mes paroles mais il voulait que je parte et bien je partirais, il n’a visiblement pas besoin de moi. Je tournais ma tête, afin d’essayer d’enlever cette sensation de mal être qui m’envahissait. Les frissons désagréable qui s’emparait de moi. Je contournais le brun afin d’accéder à sa demande.

- Puisque tu veux tellement que je parte, j’accède de suite à ta demande, tu ne me fais pas assez confiance pour pleurer devant moi. J’vais jouer ton rôle un p’tit peu c’est pas la peine qu’on continue. Il y a quelques unes de tes affaires dans le sac, des couvertures et un peu de nourriture.

Ma voix partie un peut plus dans les aigus et je me dirigeais vers la station de taxi en pleur.

Le jeune homme passa ses mains sur son visage, il devait s'arrêter de pleurer. Il devait être plus fort que ça. Il passa ses mains dans ses cheveux et les ébouriffa. Il souffla un grand coup dans ses mains. Helinä venait de lui dire qu'elle voulait le présenter à son frère et ce, dès demain matin. Le jeune homme n'en avait absolument pas envie. Il ne voulait pas rencontrer le seul membre de sa famille alors qu'il était dans un tel état. Pour lui, il n'y avait qu'une seule chose qui lui trotait dans la tête en cet instant: revenir en Angleterre et régler tout ce qu'il fallait y régler là-bas. Il ne voulait plus paraître aussi faible devant elle, comment le voyait-elle en cet instant hein? Il était pitoyable et il la dégoûtait, il la savait. Le jeune homme lança alors à la jeune femme:

- Pour qu'il me voit dans cet état? Pour voir à quel point je suis minable et pitoyable? Non Helinä. Je ne veux pas rencontrer ta famille maintenant, je suis désolé. Je ne suis pas prêt. Qu'est-ce qu'il y aurait à montrer de toute façon? Une gonzesse? Un pauvre mec incapable de faire face à ses problèmes? A son passé? Non. Et puis même toi là, tu n'aurais jamais du me voir dans un état pareil, je préfèrerai que tu partes.

Le jeune homme devenait plus dur, mais simplement parce qu'il avait honte de s'être ouvert autant devant elle, de lui avoir montré toutes ces facettes de sa personnalité. Le jeune homme ne voulait pas qu'elle le voit dans un tel état, cependant au fond de lui, il la testait. Encore et encore, il ne cesserait que quand il serait sur de pouvoir lui faire confiance.

Le brun me demanda mon téléphone afin de joindre sa famille et certainement de savoir la cause du décès de son frère. Il ne resta visiblement pas très longtemps au téléphone. Il revint vers moi et me tendit mon téléphone. Il pleurait encore, cela me faisait énormément de peine de le voir comme ça. De voir le grand Alfred McMathis dans une état aussi déplorable. Non pas que cela me faisait pitié ou me faisait le prendre avec compassion. Simplement voir l’homme que vous aimez, que vous penser fort et atteint par rien, pleurais devant vous. C’est assez déstabilisant pour moi mais surtout je devais le réconforter. J’essayais tant bien que mal de le faire mais je ne savais pas vraiment si je parvenais à mon but. Je n’ai jamais été douée pour donner des conseils ou consoler quelqu’un. C’était déstabilisant et tout nouveau pour moi. Je le pris de nouveau dans mes bras, caressant ses cheveux, lui murmurant des mots réconfortant. Mais qu’est-ce qui pouvait consoler une personne alors que celle-ci vient de perdre un membre de sa famille le seul qui lui restait d’après ses dires. Je haïssais tellement les parents qui renié leurs enfants et je haïssais aussi les parents d’Alfred de l’avoir fait tant souffrir. J’inspirais une grande bouffée d’air alors qu’Alfred me dit qu’on partirais demain. J’acquiesçais face à tant de détermination et je pris la parole.

- Dis moi est-ce que je peux emmener mon fils ou alors il serait préférable que je le laisse à mon frère? Si c’est le cas il va falloir que je te présente à lui et ce demain matin.

Je ne lui dis bien sûr pas que j’avais promis à mon frère de lui expliquer tout ça mais que je devais aussi lui présenter une personne importante pour moi. Cette personne n’était autre qu’Alfred. Mais était-il en état de vouloir être confronté à des présentations. Et puis moi étais-je vraiment prête pour ça. J’aimais mon frère mais je savais aussi comment il réagirait. Il rejetterait d’abord Alfred lui promettant mille mort si il s’amusait à me faire mal ou souffrir. Mon frère n’était pas un tendre quand on s’en prenait à sa famille. Alors que le brun était toujours dans mes bras et que ses pleurs avaient apparemment disparus je l’embrassais sur les lèvres et séchais de nouveau ses yeux humides. Il prit soin de me préciser que nous iront chez ses grands parents paternels. Parce qu’ils étaient les seuls à savoir qu’il était en vie. Ses mots me firent mal et je voulais lui dire que même si pour sa famille il était mort moi dans ma vie et devant moi il était vivant. Je l’enlaçais de nouveau, afin de lui donner force et courage.

Je ne comprenais rien à ce qu'elle venait de me dire, mais je me dis, que si elle plaçait mon prénom dans sa phrase, c'est que ça voulait sûrement dire "Je t'aime Alfred". J'étais encore triste pour le décès de mon frère, je ne savais pas si j'allais un jour véritablement m'en remettre. Heureusement qu'Helinä était avec moi en cet instant, parce que sinon, j'aurai perdu tout espoir. Tout espoir à tout les sujets.

Ce petit moment seul, où Heli était repartit, me fit du bien, j'avais parlé à mon frère, parlé à Dieu, j'avais repris un peu plus confiance en l'avenir, même si ça restait assez faible. Je la regarda arriver avec son sac, ça devait être assez lourd vu son visage rougit. Elle était toute essouflée et je ne pu empêcher un léger sourire se dessiner sur mon visage. Quand je la voyais comme telle, à présent, je ne pouvais pas imaginer qu'on se sépare, je nee pouvais pas imaginer finir ma vie sans elle. Alors oui, ça ne date que de moins d'un mois, certes, mais elle dégageait quelque chose qui m'empêchait de voir la chute de notre histoire. Avec elle, j'arrivais à me projeter dans l'avenir et ça me fit du bien. Quand elle arriva à ma hauteur, je lui demanda:

- Excuses moi Heli, est-ce que je peux appeler ma famille un petit moment avec ton téléphone, j'ai.. cassé le mien...

En effet je me revoyais très bien l'éclater contre le mur en face de la chambre d'Hélinä. Je le prit quand elle me le tendit et alla m'installer un peu près loin, soupira un grand coup, je composa le numéro de mes grands-parents paternels et attendit.

Ce sont eux qui m'avaient prévenu. Ils comprenaient le geste de leur fils me concernant, mais avaient du mal à me faire passer pour mort, aussi, dès que j'avais besoin de quoi que ce soit, ils restaient là. C'est ma grand-mère qui déccrocha, d'une petite voix presque éteinte. Elle me dit qu'elle était avec ma mère. Ces mots là me firent un pincement au coeur et je me retins de m'éffondrer en larmes au téléphone. Je lui demanda alors comment Mick était mort. Elle me raconta alors qu'il s'agissait d'un accident de voiture. Ca me fit mal d'entendre ça, mal d'entendre que c'était à cause de ça qu'il était mort. Je lui demanda alors si la date des funérailles était arrêtée, elle attendit un peu avant de me répondre, me demandant si je comptais venir.

- Dans deux jours? Alors je serai là grand-mère. Oui je viendrai, il faut que je vienne.

Il ne voulait pas la mettre dans l'embarra plus longtemps et ne tarda pas à raccrocher. Aussitôt fait, les larmes vinrent lui dévorer ses yeux noirs. Entendre sa grand mère et savoir que sa propre mère, qui le croit alors mort, était juste derrière elle était très épprouvant et encore plus après une telle nouvelle.

Il tourna son visage pour dire à Heli:

- On part demain. On ira chez mes Grands-parents du côté de mon père. Puisque tout le reste de la famille me croit mort.

Il effaca ses larmes et attendit une réponse de la part de la jeune femme.

Il pleurait encore, je ne fis rien cette fois ci. Je restais seulement dans ses bras. Il déposa un baiser sur mon front avant qu’il ne se détache de notre étreinte afin d’observer de nouveau cet océan, cette étendue qui ressemblait à l’infinie. Nous ne pourrons jamais en voir la fin. Le brun prit alors la parole pour me dire qu’il pensait quitter Wynwood enfin du moins les dortoirs. J’avais aussi envisagé de quitter cette ridicule chambre que l’on se devait de partager avec un colocataire. Heureusement que cette colocataire était plus que parfaite et je ne m’en plaignais pas. Mais je devais aussi bien avouer que l’idée de prendre un appartement me faisait peur. J’avais peur de me retrouver seule dans un appartement en compagnie de mon fils. C’était pour cette raison que j’avais abandonné l’idée j’avais juste peur de la solitude. Je secouais le tête de gauche à droite. Je regardais aussi l’océan, la nuit commençait à prendre de l’ampleur plongeant ainsi la ville de Miami dans la pénombre, nous forçant à allumer nos lumières. Le visage d’Alfred se tourna un peu vers moi il reprit la parole me disant que si je voulais dormir je n’avais qu’à rentrer à Wynwood et qu’il dormirait à la belle étoile. Je lui dit alors de m’attendre ici que je revenais d’ici une heure ou deux. Je déposais mes lèvres contre les siennes et partis en direction de la station de taxi.

J’en appelais un qui s’arrêta et je lui indiquais l’adresse de mon lycée, il m’y amena et je lui donnais une somme plutôt conséquente en vue de la course qu’il venait de réaliser. Je montais les marches d’escalier rapidement. J’entrais dans la chambre d’Alfred que je vis dévasté autant par le chagrin que par la colère. Je pris quelques affaires à Alfred ainsi que sa veste et une couverture qui trônait sur son lit. J’inspirais longuement avant de retourner dans ma chambre, je fis la bise à Alisa. Mon petit ange dormait et je m’excusais alors auprès de lui pour le laisser chez son tonton cette nuit. Je ne pouvais pas laisser Aaron une nouvelle fois avec Alisa. Elle aussi avait une vie et je lui avait déjà pris une journée complète. Je préparais donc les affaires de mon ange ainsi que les mienne je fourrais les affaires d’Alfred ainsi que le mienne dans un grand sac de voyage n’oubliant pas bien évidemment mes couvertures. Parce que c’était peut être bien beau de dormir à la belle étoile quand on se couchait il faisait généralement bon mais quand arrivait la nuit il faisait froid et ce même si on est à Miami. Je mis le Sac ou se trouvait nos affaires à Alfred et moi sur le dos, le sac à langer sur mon épaule.

J’envoyais un texto à mon frère lui disant que j’arrivais chez lui d’ici quelques minutes que j’avais un service à lui demander. Je repris un taxi qui m’emmena jusqu’à chez mon frère. Je frappais et entrais chez lui. Lui expliquant que j’avais quelque chose d’urgent à faire cette nuit et que je ne pouvais pas y emmener Aaron. Ma demande pouvait être égoïste mais je ne pouvais pas laisser Alfred seul. Surtout que Lena et Pollo avait eux aussi un bébé à s’occuper déjà qu’ils avaient du mal à faire face à tout ça surtout avec Katarinaa mais il ne fallait pas qu’il reste seul. Je dis alors à mon frère que je viendrais tôt le lendemain matin récupérer Aaron et que je lui présenterais quelqu’un. Mais que ce quelqu’un avait besoin de moi en ce moment même et qu’Aaron n’avait rien à faire dehors que ce soit avec sa mère ou non. Pollo accepta s’inquiétant certainement un peu trop pour moi. Mais bon je le remercierais plus tard. Je lui laissais le sac de mon fils et je filais voir ma nièce qui dormait je l’embrassais sur le front et en fis de même avec mon fils. Remerciant mon frère et sa femme à plusieurs reprises. Le rassurant aussi pour lui dire que non je n’allais pas faire de bêtise juste aider quelqu’un qui en avait besoin.

Je pris soin de passer par une pharmacie pour la pilule du lendemain ainsi qu'une boite de pilule pour tous les jours puisque nous n'avions pas été la chercher et m’arrêtant dans une épicerie prendre deux trois trucs à grignoter. Je repris le taxi et il m’emmena au dune que j’avais quitté il y a de cela une heure bien passé. Alfred était encore là regardant toujours droit devant lui, ne lâchant pas du regard cette étendue d’eau. Je m’approchais de lui et déposais un baiser sur sa joue. Visiblement il avait encore pleuré. Je murmurais alors doucement à son intention.

- Je reste dormir avec toi cette nuit, j’ai apporté tes affaires et aussi des couvertures.

Je laissais ma phrase en suspend afin d’observer à mon tour le reflet de la lune dans l’eau agité. Le bruit des vagues qui se cassent nous parvenait aux oreilles. Berceuse naturelle, chant divin, je comprenais pourquoi les marins aimaient tant l’océan ou la mer. Parce que cela reste un grand mystère et que son battement régulier et sa musique mélodieuse ne pouvait que combler un homme.

- Rakastan sinua Alfred! Dis-je dans ma langue natale.

Peut être avais-je trouver en Alfred l’homme qui partagera ma vie et ce pour l’éternité. Enfin je l’espérais.

Même si ce moment était tendre, je ne pu m'empêcher d'être triste. Triste de savoir que jamais mon frère ne rencontrerai Helinä, ne me verrai dans le future, il n'y aura plus de "Tonton", il n'y aura pas ce visage à Noël, cet oncle éternellement célibataire qui les submerge de cadeaux tous plus beaux les uns que les autres. Il n'y aura pas cet homme que je voyais être mon témoin lors de mon mariage, il n'y aura plus tout ça car dorénavant ma vie se fera sans mon frère. Abandonné dans les méandres de la vie, ou plutôt de la mort, j'espère seulement qu'il est en paix et que son âme reposera tranquillement jusqu'à ce que je vienne je retrouver, bien plus tard. Les rôles seront alors inversés, je ferai office de grand frère, pour lui raconter ma vie et tout ce que j'aurai vécu.

Je secoua la tête et me rendit compte qu'une larme coulait encore d'elle même. Je déposa un baiser sur le front de la jeune femme, avant de la contourner pour faire face à l'océan. Les mains dans les poches, je fixai cette étendue, repensant alors à mes nombreux souvenirs d'enfance avec lui. Il était partit si jeune... ce n'était pas juste... Je fixais cet étendue infinie bleue, le soleil venait de terminer de se coucher, la nuit et sa pénombre n'allait pas tarder a arriver et cependant, je n'avais nulle envie de rentrer. La fatigue me fit bailler et l'alcool me fit tituber à nouveau, mais je tins bon. J'avais une nouvelle fois envie de pleurer, le chagrin s'était emparé de mon âme et je ne savais pas lorsqu'il allait se décider à me la rendre.

Je me tourna alors vers la jeune femme et lui dis, d'une voix fermée:

- Je pense quitter Wynwood. Au niveau logement je parle. Je pensais à me prendre un appartement en ville, j'en peux plus de vivre dans une chambre à l'école, surtout depuis que je dois la partager avec Blacke.

Je ne la regardais toujours pas, les mains au fond de mes poches, je fixais cet océan qui m'emplissait de souvenirs, puis je me tourna de moitié pour la voir et lui dire:

- Rentres à l'école si tu veux dormir, moi je vais passer la nuit à la belle étoile ce soir. J'en ai besoin je pense.

Alfred ne se voyait certainement plus remettre les pieds dans sa chambre. Blacke aurait une magnfiique vision de la chambre à son retour, mais malgré le fait qu'il ne l'appréciait pas, il s'en fichait car ce soir, la seule chose qui avait de l'importance était son frère. Etant petit, ils avaient souvent fait ça. Montant dans la vieille cabane que Mick et lui avait construite, ils s'emmitouflaient dans des couvertures et passait la nuit là. Parfois désagréables, le plus souvent d'ailleurs, ces nuits restaient merveilleuses. Son frère lui parlait d'énormément de choses, dont Al' ne se souvenait même plus... Il se souvient même du jour où il lui avait donné la liste des prénoms pour ses futurs enfants... Enfants qu'il n'aurait malheureusement jamais. Pour le garçon, c'était... Selim, en honneur à un personnage qu'il adorait et si c'était une fille (mais il préférait que ça soit un garçon) ça serait Rowan. Alfred ne pu s'empêcher de sourire face à ce souvenir, il ne pensait pas qu'il s'en souviendrait un jour. Comme quoi...

Il partageait mon baiser, il s’accrochait à moi et j’étais folle de lui. Il me comblait aussi mentalement et physiquement. Me faisait me sentir sur un nuage par ses gestes et par ses mots. S’il me perdait il en mourrait… d’après ses dires. Des gouttes trahissaient encore mes sentiments. Je ne savais pas s’il se rendait vraiment compte que ses dires me rendait tellement heureuse avec plein de perspectives pour le futur. Il en mourrait hein? Malheureusement pour lui je n’étais pas prête de partir et de le laisser. Après si je venais à mourir, il ne pourrait pas mourir parce qu’il aurait mon fils sur les bras et qui sait peut être d’autres enfants qui seront les nôtres. À cette idée un sourire vint fleurir mes lèvres et il me demanda alors ce qui pouvait me faire sourire comme ça et je lui répondis.

- Je pensais au futur, juste à notre futur.

Alors qu’il m’étreignait comme une chose précieuse et fragile en y mettant tout de même un peur de force qui témoignait de ses dires. Sur le fait est qu’il ne voulait pas me perdre. S’assurant que j’étais réel et pas seulement un rêve qui pouvait s’évaporer à tout moment. Peut être était-ce un rêve plein de promesse dont il ne se réveillerait pas et j’aimais assez qu’il ne se réveille pas si ce n’était que le fruit de son imagination ou de son inconscient. Je le serrais à mon tour quand il me demanda de l’accompagner pour l’enterrement de son frère. Il me faisait confiance et j’appréciais tellement qu’il le fasse pour de bon et pas qu’à moitié.

- Alors je t’accompagnerais et nous ferons voir à ton père que tu n’y es pour rien et que le seul coupable reste et restera ton père. Parce que d’après ce que tu m’as dit si tu as passé autant de mauvais moment dans ton adolescence c’est la faute de ton père parce que c’est lui le déclencheur de tout ça. Si il ne le reconnaît pas et bien je serais là et je serais ta nouvelle famille avec Aaron.

Lui dis-je concluant mes dires par un baiser.

Son baiser fut le plus franc qu'elle ne m'est jamais porté. Elle avait fait surgir cette flamme et ne comptait pas s'en dessaisir. La jeune femme agissait pour moi, comme un baume sur mes blessures. Ses lèvres se collant franchement contre les miennes, je ne pus m'empêcher de répondre à son baiser. Faisant entrer ma langue dans sa bouche, je la serrai au niveau du bassin, contre moi. Je ne pouvais pas imaginer la perdre elle aussi. Elle m'apportait tellement... La jeune femme était devenue bien plus pour moi, qu'une simple petite amie. Elle me voyait comme j'étais réellement, je savais tout de moi et était encore là, me montrant cette même passion alors qu'elle avait vu ces multiples facettes que comptait ma personnalité. Elle n'avait pas peur, elle n'avait pas fuit et je l'aimais plus que tout en ce moment. Je le serrai encore contre moi, ne voulant pas me défaire de cette sensation magnifique. Je l'embrassais encore, jouant de ma langue dans sa bouche, plaquant ma main derrière son crâne pour la retenir. Elle s'agrippa à moi et je ne pu l'en empêcher. Je défis mes lèvres des siennes pour lui murmurer alors:

- Je suis fou de toi Helinä... Si je venais à te perdre un jour, j'en mourrai... Je suis sur d'une chose maintenant, tu es la seule qui m'acceptes comme je suis réellement. Toi et personne d'autre. Je t'aime tellement fort, tu n'imagines même pas à quel point...

Je l'embrassais encore, sentant les larmes de la jeune femme couler sur mes joues. Elle était à la fois triste de mon récit, mais à la fois émue par mes soudaines paroles. Je me surpris moi-même car il y a encore quelques mois de cela, je n'aurai jamais pu dire ça à qui que ce soit, aujourd'hui j'avais changé et c'était grace à elle. Etre à son contact me rendait meilleur chaque jour, me renforçait chaque jour. Je ne voulais pas me décoller d'elle, je ne voulais pas que cet instant de bien être ne s'arrête, je voulais la sentir contre moi. Pour me rassurer de sa présence. Elle était bel et bien là et je ne la laisserai jamais partir. Je me recula alors pour lui dire:

- Accompagnes moi là-bas oui.

Elle me donnait force et courage alors oui, je voulais qu'elle soit avec moi. Je voulais montrer à mes parents que je n'étais pas qu'un simple drogué délinquant. Que je pouvais prendre soin d'une femme et prendre ma vie en main. Je voulais leur montrer qu'ils avaient eu tord durant toutes ses années et que m'exiler à l'autre bout du monde ne changerait rien au fait qu'ils avaient eu tord. Et que le coupable n'était pas moi.

Il me dit que son frère m’aurait aimé pour ma combativité. Je souris à ces mots et il me prit enfin dans ses bras, me serrant aussi fort qu’il le pouvait. Je pouvais sentir dans son étreinte qu’il ne voulait pas que je lui échappe. Ce simple geste me rassura. Au moins j’étais l’une des choses dans ce monde à quoi il pouvait se rattacher. J’entendis alors des reniflements de sa part, pleurait-t-il? Oui il pleurait… Pour quelles raisons cela m’échappais encore. Je le fis se reculer et pris son visage dans mes mains, des larmes inondaient son visage. Je le fis baisser son visage à l’aide de mes mains et j’embrassais le coin de ses yeux avant de n’y passer mes pouces sous ses deux yeux pour lui enlever ses quelques perles salées. Pleurer devant moi pouvait peut être le blesser dans sa fierté mais c’était pour moi l’un des plus beau cadeau qu’on pouvait me faire. Parce qu’il ne se cachait pas de moi, parce qu’il se laissait aller devant moi et parce qu’il me faisait une partie de sa personnalité. Alfred était un homme sensible, cachant sa sensibilité et sa tristesse derrière une allure de bad boys. Il s’ouvrait à moi laissant son côté méchant garçon pour montrer son vrai visage. Je le serrais de nouveau contre moi et répondis à sa réplique.

- Tu peux aussi prendre le temps qu’il te faut pour honorer sa mémoire une nuit, une journée, une semaine. Autant de temps qu’il te faudra pour faire honneur à ton frère. Et puis si tu veux que je t’accompagne pour l’enterrement, pour ne pas que tu sois seul face à ta famille.

Je voulais lui dire que ce n’était pas à lui d’avoir des regrets mais plutôt à son père, parce que si Alfred était dans cette situation c’était bien à cause de son géniteur, si il avait vécu toutes ces choses c’était encore la faute de son père mais je n’en fis rien. Je lui dirais plus tard ce que je pense de tout ça pour le moment les pensées du brun était tourné vers son frère et ce n’était pas le moment de parler de sa famille. Il caressa ma joue je tombais dans ses yeux et lui fis un sourire apaisant. Quand le jeune homme me dit « Je t’aime Helinä, Je t’aime tellement… » mon cœur fit un bon dans ma poitrine et mes battements s’étaient affolés, je les entendait cogner dans ma tête. Une larme vint de nouveau dévaler ma joue. Une perle de bonheur de joie. Malgré la situation il arrivait à me dire je t’aime. Je lui répondis par un baiser poussé par une pulsion inconnue mon baiser était un peu brutal quand même.

- Oui... Il t'aurait aimé, il aurait aimé ta combativité, c'est sûr.

Alfred embrassa le crâne de la jeune maman et la serra contre lui. Se laissant enfin aller à quelques gestes tendres, il passa ses bras autour d'elle et la serra fort. Il ne voulait pas la perdre et si jamais ça devait arriver, il ne pourrait pas s'en remettre, mais maintenant, il avait peur de ça. Peur de la perdre et de passer à côté de quelque chose. Peur que leur histoire n'arrive à son terme plus tôt que prévu. Il la serra encore contre lui, ne voulant pas la perdre se mit alors à pleurer une nouvelle fois. Cachant son visage dans les cheveux de la jeune femme pour ne pas qu'elle le voit dans cet état, il en avait trop honte. Il retenait ses bruits, ne laissant que des reniflements s'entendre. Il ne voulait pas qu'elle le voit ainsi, perdant toute sa virilité, tout son honneur. Pleurer devant elle, s'était pour lui comme se retrouver nu devant ces hommes. La même honte.

Pleurer lui faisait du bien, car il avait trop peur de la perdre et ne croyait plus en rien en cet instant. Il ne croyait plus en la vie et ce qu'elle pouvait quand même lui offrir. Oui, il y avait des coups durs, mais il se souvint d'un proverbe arabe qu'on lui avait appris: "Le plus dur n'est pas de tomber, mais de rester à terre."

Il ne pouvait pas continuer comme ça plus longtemps. Ce soir, c'était particulier, puisqu'il venait de l'apprendre, il ressentait un peu de fatigue le submerger, la faim ne se faisait pas ressentir, puisque son chagrin était bien trop présent. Il passa sa main sur son visage, toujours caché des yeux bleus de la jeune femme et se redressa enfin. Il bougea sa tête dans tout les sens et lança:

- Faut apprendre à se relever, je suis d'accord. Mais laisses moi juste ce soir pour être triste. Pour honorer la mémoire de mon frère.

Il regarda encore une fois l'océan et finit par ajouter:

- Je vais y aller. J'irai enterrer mon frère, car il aurait voulu que je sois là, une dernière fois. J'en subirai les conséquences s'il y en a, mais je ne veux plus avoir de regrets, c'est terminé, ça fait trop mal.

Il regarda alors la jeune femme, ne pouvant pas lui sourire, il lui caressa la joue, mais il lu son sourire dans ses yeux et ça lui suffit à être un peu plus apaisé. Elle lui était devenue essentiel, c'était certain.

- Je t'aime Helinä... Je t'aime tellement...

Il lâcha la bouteille comme je le lui avait demandé. Il était toujours dans ses pensées. Jusqu’à qu’il me demande si un jour il serait heureux plus d’une journée. Pourquoi est-ce qu’il pensait qu’il ne pourrait jamais atteindre le bonheur? Je le regardais droit dans les yeux afin de lui répondre.

- Bien sûr que tu sera heureux plus d’une journée. Je ferais tout pour que ça arrive. Parce que si tu n’es pas heureux je ne le suis pas non plus.

Il est vrai que dans une relation amoureuse le but des deux protagonistes c’est de rendre heureux l’autre et si l’un ne l’est pas l’autre ne l’est pas non plus. Je souris à mon petit ami. Il n’était pas bien, il allait mal. Je supposais que son frère était quelqu’un de très important pour lui. Et malheureusement je ne pouvais pas remplacer l’amour fraternel qui pouvait existé entre eux. Je n’osais même pas imaginé qu’il arrive quelque chose de malheureux à mon frère. Je serais anéantie, vidée, perturbée, blessée et je lui en voudrais aussi de me laisser. Je ne voulais même pas y penser cela me rendait triste rien qu’à l’idée de perdre mon frère. Je vins calé ma tête contre le torse du brun afin d’être rassuré alors que c’était plutôt à moi de le faire. Je voulais quand même lui dire quelque chose.

- Je ne connaissais peut être pas ton frère mais si tu y tiens autant c’est que c’était une personne merveilleuse, alors je suppose qu’il voudrait que tu sois heureux et que tu prennes ta vie en main.

Je disais ça en espérant que ça aide le jeune homme à croire un temps soit peu qu’il avait droit au bonheur et ce plus d’une simple journée.

Elle me demanda d'arrêter de boire. Je regardais ma bouteille en l'écoutant me parler puis la jetais dans les dunes, pratiquement pleine. Je titubais presque mais j'étais bel et bien conscient de ce qu'il se passait. Elle avait cessé de pleurer et c'est sa dernière phrase qui me fit le plus de bien. Quand elle me dit qu'elle m'aimait malgré tout ce qu'elle venait de vivre aujourd'hui par ma faute, ça me fit du bien. J'étais dans une étape décisive dans ma vie, je le savais. Soit je me laissais aller à boire, fumer et perdre ce qu'il me restait, soit je prenais les choses en mains, j'essayais tout ce que je pouvais pour me reconstruire. Je savais que c'est ce que Mick aurait voulu. Il aurait voulu que je me batte, seulement pour le moment, c'était trop tôt pour avoir l'espoir. J'étais effondré par sa mort. J'étais anéanti, moi qui croyais pourtant tout contrôler, je me rendais compte que non. On ne peut jamais tout contrôler et qu'un jour ou l'autre, nos démons nous rattrapent, nous lient, nous capturent et ne nous relâchent que si on est plus fort qu'eux. L'étais-je? Avais-je cette force en moi pour me battre et affronter mes propres démons? Ce soir, la réponse était non.

Je me sentais tellement mal, tellement détruit, bouffé de l'intérieur par toute cette histoire, par cet évènement tragique et soudain. S'il s'agissait de mon père, ça ne m'aurait pas fait autant de mal, mais là, il s'agissait de mon grand frère, la personne qui même loin, pensait à moi, prenait de temps en temps de mes nouvelles et qui m'aimait encore. Surtout ça. Le seul membre de ma famille qui m'aimait encore un peu. Maintenant, je me retrouvais comme orphelin. Livré à moi même, comme durant cette nuit tragique.

Je ne savais même plus quoi penser, ma tête tournait et je me sentais mal. Je ne pouvais ni sourire, ni dire un mot de plus. Je n'avais pas envie de tendresse, j'aurai simplement désirer qu'il soit là. Qu'il vienne me voir avant de partir, qu'il me conseille, m'aide, me dise ce que je devais faire, comment m'en sortir. Me dire aussi pourquoi. Pourquoi être mort maintenant que je réussissais à trouver un certains équilibre? La vie était bien trop fragile à mon goût et je ne voulais plus perdre quelqu'un de cher à mes yeux. Je savais qu'à la prochaine étape, je ne me relèverai jamais. Je me tirerai une balle dans la tête ou bien plongerai dans l'océan, des plombs accrochés aux chevilles, pour que plus jamais on ne me retrouve. A la prochaine étape, j'en finirai, parce que pour moi, la vie était bien trop dure. Si ça continuait comme cela toute ma vie durant, je ne voyais pas l'intérêt. Ne pas toucher au bonheur ou alors juste l'effleurer du bout de mon doigt, ce n'était pas ça que je voulais. Ce que je voulais, c'était être heureux, en paix et j'avais la sensation que je n'y aurai jamais le droit.

Je murmura alors:

- Tu crois qu'un jour, je pourrai être heureux plus d'une journée?