Traque sur la plage... et plus si affinités? [Luce]

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Merde ! J’y étais allé un peu fort lorsque j’avais dis qu’il avait une attitude de prostituée. Mais le pire était encore à venir. Je baissais les yeux lorsque Luce me dit qu’il se fichait de mon argent avant de me sermonner sur ce rappel concernant mes moyens financiers. J’étais un peu choqué de ce qu’il venait de me dire, il ne comprenait pas que je voulais lui offrir le meilleur même si je savais que ça ne serait pas comme ça que je le charmerais (si j’avais besoin de le faire).

-Attends… Tu penses que je te dis que je suis riche juste parce que j’aime me la ramener ? Tu te trompes… Tu sais ce que je veux en faire de cet argent ? Je veux te faire plaisir et t’offrir ce qui te ferait plaisir… Je veux ton bonheur, tu sais…, murmurais-je en l’obligeant à me regarder dans les yeux.

Je m’étais bien gardé de le corriger sur le fait que je n’étais pas, comme il le disait, un gosse de riche. En effet mes parents n’avaient pas de richesses… Enfin pour ma mère c’était vrai mais pour mon père j’en avais aucune idée. C’était mon oncle et ma tante qui étaient riches et qui m’avaient élevé. Je jetais un bref regard à mon petit-ami en réalisant que pour le moment son bonheur était aux côtés d’Eden, son meilleur-ami. Je me remis en route avec Luce accroché à mon bras. Je me taisais, trop pensif pour parler à mon chéri puis nous arrivions à la voiture et là je fus obligeais de prendre la parole pour saluer mon chauffeur et lui donner les coordonnées du restaurant dans lequel j’allais emmener Luce.

-- Moi ? Une prostituée ? Désolé mon grand, mais t'as pas les yeux en face des trous. Je sais juste sur quel bouton appuyer pour obtenir ce dont j'ai envie !

Oui, c'est vilain, et très sale. Mais j'ai surtout très faim. Une sale envie de manger, juste manger, pas forcément des nems, un burger ou du caviar, juste manger. Ma faim est étrange. La petite voix au fond de mon ventre a disparu. Est-ce à cause d'elle que j'ai si faim ? En s'évaporant, elle n'a laissé derrière elle qu'un vide que mon corps ne demande qu'à combler. Alors j'ai faim.
Italien ? Français ? Je ne savais même pas que de tels restaurants existaient. Qu'est-ce qu'on mange exactement, en Italie et en France ? Des pizzas des quiches, non ? Pas très alléchant comme menu. Mais peu importe, tant que ça se mangeait.

- Mais non, je m'en fiche de ton argent, ignare. Arrête de me rappeler que t'es un gosse de riche, t'as pas besoin de ça pour me "charmer" !

Sur ce dernier mot, j'avais levé les yeux aux ciel, fait une grimace bizarre et agité les mains. Après coup, je me dis que je devais vraiment faire une tête bizarre. Mais... c'est vrai que ce côté-là de mon beau brun me gêne un peu. Ce côté "j'ai les moyens, t'as qu'à suivre", qu'il aime bien rappeler. Moi, les seuls moyens que j'ai, c'est les moyens que j'obtiens en bossant. Lui, il a tout : nourriture de luxe, vêtements en soie, chauffeur, servis sur un plateau doré. Et moi, j'ai quoi ? Des pâtes à tous les repas, des sweats glanés (à Eden pour la plupart) et une trottinette. C'est assez représentatif je trouve. Mais, j'ai la tête qui tourne. Je m'accroche à son bras, et lève les yeux vers lui.

- Je m'en fiche de manger Bulgare ou Néo-Zélandais, emmène-moi au restau le plus proche, j'ai juste envie de manger...

J’avais cette étrange envie de rire quand je vis Luce rouge de honte. Sérieusement… C’était bizarre : on avait l’impression qu’il allait faire une combustion instantanée ! En tout cas j’étais un peu déçu qu’il n’ait même pas envie de se faire une séance de câlin. Mais… Mais qu’est-ce qu’il foutait, là ? Oh merde ! Il mettait sa main dans la poche de mon jeans… Soit il était complètement taré soit ce gamin était une vraie catin ! Toute fois je ne lui tins pas rigueur de m’exciter de cette façon –hé oui… Je me sentais à l’étroit dans mon jeans…- puisqu’il m’expliqua qu’il se plierait peut-être à mes désirs si je l’invitais au restau. Après tout ça ne coûtait rien de lui payer le restaurant. En plus il me faisait une sorte de tête de chien battu… Je ne pouvais vraiment qu’accepter. Concernant l’argent que j’avais sur moi, il ne pensait pas si bien dire : j’avais toujours de l’argent sur moi au cas où et j’avais ma carte bancaire. J’allais lui répondre lorsque qu’il m’embrassa… Qu’est-ce qu’il pouvait se passer dans sa tête ? Subitement j’avais des doutes sur sa santé mentale… Si c’était le cas… On serait deux déséquilibrés mentaux en couple ! Bref rien de bien grave en somme.

-Tu t’es plains parce que je t’avais pris pour une prostituée mais désolé… Tu as vraiment une attitude de prostituée ! Mais peu importe, tu me plais comme tu es et tu auras ton restaurant… Tes désirs sont des ordres !, lui dis-je en pensant qu’il était vraiment un p’tit con quand il cherchait à m’exciter à mort.

Je sortais mon téléphone portable et composais un numéro. A peine la première sonnerie eut retenti que mon chauffeur privé (Bha oui j’étais un fils de riche et j’avais ramené mon chauffeur de L.A.) avait déjà décroché. Je lui demandais de venir, immédiatement, j’avais vraiment pas envie de marcher jusqu’au restaurant où je comptais emmener Luce… D’ailleurs je ne lui avais même pas demandé dans quel type de restau il voulait que je l’emmène. Je raccrochais bientôt à mon interlocuteur téléphonique avant de me tourner vers mon petit-copain. Merde ! J’avais dis au chauffeur que j’étais accompagné par une charmante personne mais j’avais pas dit que c’était un mec… Mes parents allaient être au courant… Faudrait que j’ai une petite discussion privé avec mon chauffeur concernant mes relations et surtout ma sexualité assez débridée. Je n'avais toujours rien dit à mes parents de bisexualité et je continuais à penser qu'il fallait mieux qu'ils ne sachent rien.

-Tu préfère quel restaurant ? Italien ? Français ? Ne t’inquiète pas de l’argent, j’en ai bien assez pour te payer le restau le plus cher de la ville ! Et mon chauffeur vient nous chercher devant le lycée… Ca te va ?, lui demandais-je en passant mon bras autour de ses épaules et en l’entraînant vers le point de rendez-vous prévu avec mon chauffeur.

...
Hé ben, au moins il était franc le bougre. Je balbutie comme un idiot.

- Heu, ben, c'est une idée, mais, heu... même si je sais que t'as la bite en feu là, heu... j'ai pas vraiment envie là tout de suite...

C'est limite si de la fumée sortait par mes oreilles tellement je suis rouge de honte. Mais une idée démoniaque germe bien vite dans ma tête. Lui meurt de désir, et là, je suis d'humeur joueuse. On va s'amuser un peu.

- Hmmm... Mais c'est négociable si... tu m'invites au restau par exemple. J'ai rien mangé ce matin, et il est bientôt midi, je meurs de faiiiim...

Ton mielleux, tête penchée sur le côté et yeux implorants, l'équation est parfaite. Aguicheur, je glisse ma main dans la poche de son jean. Inutile de préciser l'état de son entrejambe. Oui, je suis une catin.

- Je suis sûr que t'as un peu de liquide sur toi...

Petit clin d'oeil de souillon. J'ai revêti ma peau de vilain garçon. Et c'est très très rigolo. Je suis machiavélique. Je ne le laisse pas répondre, et scelle ses lèvres avec les miennes. bah oui, depuis le début, c'est toujours lui qui me roule des patins. C'est moi le vilain garçon dans l'histoire, namého !
Hop, un pas de côté, et je m'arrache à sa bouche. La frustration le fera marcher jusqu'au restau...

Luce était enfin calme, il n’était plus le jeune homme effarouché et indomptable d’hier. Il restait dans mes bras sans dire un mot. Peut-être trouvais-je le temps trop long ? En tout cas ce fut moi qui brisai le silence entre nous. Luce ne semblait pas s’attendre à ma question car il me fixa. Etrangement, ce qu’il me dit semblait ne pas m’être totalement adressé. Cependant, sa réponse me satisfit. Je me penchais sur mon petit-ami, puisque c’était ce qu’il était désormais –ça me faisait bizarre de me dire que j’avais un petit-ami-, et posais délicatement mes lèvres dans son cou. Nom de dieu ! Ce que j’avais envie de lui ! Mes lèvres quittèrent son cou pour venir se coller à son oreille.

-Ca ne te dirais pas qu’on aille dans ma chambre pour… faire l’amour ou peu importe ce que qu’on fait… J’ai envie de toi… Je meurs d’envie de sentir ta peau nue contre la mienne…

Qu’est-ce que je faisais ? J’étais juste sincère avec lui. J’étais tellement sincère que ça devrait être puni par la loi. Ma main glissait lentement dans les cheveux de l’Alpha Psi alors que l’autre descendait dans le bas de son dos et mes lèvres… Vous devez certainement vous douter que mes lèvres étaient venues se sceller à celles de mon bien-aimé. Je ne voulais pas y croire, j’étais amoureux d’un type dont je ne savais rien. Non… Je ne savais pas rien sur son compte : je savais que sa simple présence suffisait à me rendre heureux et qu’avec lui je pourrais passer une journée entière dans un lit sans forcément m’envoyer en l’air pendant toute cette journée, il me rendait sincère, avec lui je pouvais être un homme meilleur… Je savais certaines choses sur lui mais c’était principalement sur ce qu’il me faisait ressentir et j’en savais encore trop peu à mon goût. D’ailleurs… J’étais terrorisé. J’étais terrorisé à la simple pensée qu’il puisse ne jamais m’aimer et rester fou amoureux de son meilleur ami durant toute notre relation… Non il ne fallait vraiment pas penser à ça, j’arriverais à le séduire, à lui faire oublier l’autre mec pour qu’il commence à m’apprécier et à m’aimer.

C'étaient des paroles que je jugeais sincères.
William m'avait fait tout un beau discours, j'en était flatté. Venger toutes ses anciennes conquêtes ? je serais donc un justicier ? Ca me plaît.
Et puis, je sens ses bras s'enrouler autour de mon tronc. Cette fois, je ne le repousse plus. Pourquoi ? parce que même si ça me fait braire, j'en ai envie. j'avais envie de le sentir contre moi; Envie de me sentir protégé, couvert, à l'abris sous ses grands bras. Je ferme les yeux. Une foultitude de choses se passent dans ma tête. C'était l'antédiluvien duel entre ma tête et la petite voix au fond de mon ventre. Car ma tête ne sait pas quoi faire, et la petite voix l'embrouille encore plus. "Mais, t'sais, t'es amoureux d'Eden, tu le sais ça ? Hein, hein ? Et tu vas sortir avec lui ? Tu serais pas un peu nympho ? Hein, hein ?" Quoi que je fasse, ce sont les paroles qui résonnent dans mes boyaux. Assez. Assez, assez, assez ! Qu'elle se taise !
" Alors, on se rebelle ?
- Tais-toi ! J'en ai assez de t'entendre toujours, tout le temps, toutes les nuits ! Tu m'empêches de dormir, de me sentir bien, de vivre !
- Oh la la, et tu crois qu'à cause de ça je vais arrêter de te torturer l'esprit ? Tu sais quand même que te pourrir la vie, c'est mon plus grand plaisir ?
- Je sais. Mais tu es à l'intérieur de moi, c'est moi qui décide.
- Oh ! Et pour quelle bonne raison énoncée par ta divine personne je me tairais ?
- Parce que, parce que, parce que !"

J'ai mal au ventre. Je me sens bête de devoir me battre contre moi-même. Mais c'est éprouvant. William baisse la tête.

- Tu crois qu’il serait possible, dans pas mal de temps, que tu puisses aimer le gros mystère que je suis ?

Silence. Je ne m'y attendais pas. Je plante mon regard dans le sien. Ma bataille a pris fin. Car ces dernières paroles s'adressent autant au garçon en face de moi qu'au bruit incessant qui me ronge :

- Quoi qu'il arrive, j'ai décidé de vivre sans plus me poser de questions sur demain.

Dans le genre boulet, en ce moment, je battais des records. J’avais été trop sec avec Luce et il l’avait mal pris. Ses prochaines paroles me minèrent le moral. Il n’avait pas voulu venir… Ce n’était pas très étonnant : je l’avais traité comme une merde et il m’en voulait… C’était évident… Qu’est-ce que je m’imaginais ? Qu’il allait ne pas m’en vouloir et accepter de sortir avec moi ? J’inspirais profondément, je me retenais de partir en courant pour aller me cacher et pleurer… J’étais faible et ça me désespérais. Cependant je restais, peut-être me dirait-il quelque chose de plus encourageant. J’eu un petit sourire un peu triste lorsqu’il me dit que ce n’était pas une mauvaise idée qu’on se mette en couple mais qu’il ne m’aimait pas… Ca je le savais déjà : je l’avais vu dans les couloirs quand il regardait son ami, Eden –si je ne me trompais pas. A la fin de sa tirade, mon envie de pleurer comme un gamin de 5 ans avait disparu.

-Si tu me fais souffrir, tu auras vengé toutes mes anciennes conquêtes auxquelles j’ai fait croire que je les aimais. Je pensais sérieusement que tu ne voudrais plus entendre parler de moi après ce que je t’ai fait. T’as pas à t’excuser… J’ai été un enfoiré et je mérite amplement qu’on me remette à ma place…, murmurais-je. Je fis une pause avant de reprendre : J’assumerai de vivre une relation avec des sentiments à sens unique… Je veux essayer avec toi

Je n’avais rien de plus à lui dire. Je pris Luce dans mes bras. J’aimais tant sentir son corps contre le mien. J’avais envie d’aller plus loin, de recoucher avec lui. Je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui a pu se passer cette nuit-là pour que je m’attache à lui, ces moments passés avec lui ne cessait de revenir en boucle dans mon esprit et je ne trouvais toujours pas le déclencheur de ces sentiments plus qu’étranges à mes yeux. Je crois que j’avais juste était touché par lui, quand je l’avais trouvé au bar, seul, à se bourrer la gueule… Oui il y avait eu un mal-être chez lui qui m’avait marqué et touché… Peut-être était-ce ça le fameux déclencheur que je cherchais depuis plus d’une semaine.

-Tu crois qu’il serait possible, dans pas mal de temps, que tu puisse aimer le gros mystère que je suis ?

Hum… Bravo William ! Quelle belle question que je lui pose, là ! C’est le genre de truc qui risque de faire fuir Luce ! J’espérais sincèrement ne pas avoir fais une nouvelle bourde qui le ferait s’éloigner encore plus de moi… En fait, s’il s’éloignait de moi je suis sûr que ça me détruirait. Je l’aimais c’était indéniable… Je l’aimais comme un fou et être loin de lui me tuait à petit feu. Je souffrais déjà beaucoup lorsqu’il n’était pas là alors il ne pourrait pas me faire plus mal.

Je n'aimais pas le ton sec qu'il venait d'employer. Si j'avais mauvaise mine, lui avait carrément une belle gueule de déterré.

- J'essayais seulement d'être sympathique.

Dernière phrase déclarée sur un ton glacial. Très bien. Le but, c'était qu'il comprenne que j'étais pas là pour rigoler.

- Bon... ce matin, j'ai déployé des efforts immenses pour venir te retrouver. Faut dire que j'en avais pas vraiment envie. En fait, j'arrive pas vraiment à te cerner. Tu es encore trop énigmatique pour moi, et je trouve la situation trop... délicate.

J'avais plongé mon regard dans ses yeux sombres. Le matin pointait à peine le bout de son nez, et je distinguais à peine sa pupille au milieu des iris noirs.
J'avais peur de regretter ce que je m'apprêtais à déballer. Alors, je prenais une grande inspiration, et me jetai à l'eau.

- J'ai vraiment mal dormi. J'ai réfléchi. Et puis, je me suis dis que, finalement, toi et moi, ce n'était pas une si mauvaise idée. Mais je te le redis : je ne t'aime pas. A toi de décider si tu seras capable d'endosser une relation avec tes sentiments à sens unique. Personnellement, j'y ai réfléchi. Evidemment, j'ai très peur de te faire du mal, car malgré les quelques ressentiments que j'avais à ton égard, tout porte à penser que recommencer du début ne serait pas une mauvaise idée. Mais si tu es décidé, alors ce n'est plus mon problème. Mes propos son durs, je sais, mais je n'en pense pas moins. Excuse-moi d'être aussi sincère.

...
Ouf.
J'avais réussi à tout déblatérer. A lui maintenant de se conduire en mâle.

Je ne m’attendais pas à le voir débarquer avant plusieurs heures. Je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne… Apparemment les vieux et leurs dictons avaient raison : « Les meilleures choses arrivent au moment où on s’y attend le moins ». Je n’avais pas entendu Luce arriver près de moi. Je n’aurais levé les yeux vers lui s’il ne m’avait pas touché l’épaule. Bien que le soulagement de le voir ici soit intense, je ne souriais pas ou ne montrais pas une once de bonheur. J’étais rongé par mon désir de l’avoir à moi seul. J’allumais une nouvelle cigarette avant de lui dire d’un air grave :

-Ce n’est pas toi qui m’as dit qu’on n’était rien l’un pour l’autre ? Alors pourquoi tu viens de me surnommer ?

Mon ton était plus sec que ce que j’avais voulu. Mon regard était, en revanche, doux et suppliant. J’étais tombé bien bas pour un dragueur comme je l’avais été il y a si peu de temps. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire.

-T’as mal dormi ? Tu as mauvaise mine…, murmurais-je d’une voix plus douce.

Je me relevais sans le quitter des yeux. Ce simple contact visuel me rappelait cette nuit qu’on avait passée ensemble et ce qu’il m’avait dit la veille. J’avais dû m’emballer un peu trop vite. Peut-être mes sentiments étaient-ils factices ? Je ne savais plus du tout quoi penser. En revanche, j’étais sûr que s’il me disait « oui » immédiatement, je n’hésiterais pas, je ne dirais pas « non ». J’approchais ma main de la sienne, j’avais envie de sentir sa peau contre la mienne mais je doutais que lui en ai envie alors je stoppais immédiatement mon geste.

J'avais passé une mauvaise nuit. La petite voix au fond de mon ventre avait décidé de se manifester une nouvelle fois, et répétait sans cesse "Alors, qu'est-ce que tu vas faire, hein ? Tu vas faire quoi, hein, dis dis dis ? Tu sais, t'es amoureux d'Eden, hein ? Et ce William, là, il a l'air vraiment à fooooond sur toi, hein, hein, hein ? Tu vas choisir lequel, hein, hein, dis, dis, dis ?"
Et elle avait raison, la petite. Je ne savais vraiment pas quoi faire. Evidemment, une relation sérieuse, je n'attendais que ça. Mais, serais-je capable d'assumer et de vivre pleinement une relation sans éprouver de sentiments ?

La nuit passa vite. Dès que les premiers rayons du soleil percèrent le rideau, je sortis de mon lit en vrac. Je n'avais pas beaucoup dormi, trop occupé à écouter la petite voix. Je ne déjeunai pas. Pas faim. Eden dormait encore, dans son lit à côté du mien. J'aimerais tellement qu'un jour, nous partageâmes le même. Bref. J'enfilai rapidement un sweat large à motif marinière, sautai dans un baggy et enroulai mon keffieh bleu marine autour de mon cou. Aussitôt sorti du lycée, je me roulai une cigarette.

Je n'eus pas à attendre William, le bougre était déjà là, le cul dans le sable. Scène mièvre à crever : le grand brun, jambes ramenées contre lui, grillais cigarette sur cigarette, face à la mer miroitante sous les premiers rayons du matin. Contre toute attente, j'en fus un peu ému. Sûrement mon côté artiste.
Lentement, je m'approchai du garçon, et lui touchai l'épaule.

- Salut, Willy...

J’avais encore merdé : Luce me repoussait une nouvelle fois. Je compris rapidement la raison de son acte. Le surnom stupide que je venais lui donner était en partie responsable mais le fait que je m’étais déjà attaché à lui alors qu’il était amoureux d’un autre était la raison principale. J’étais tellement choqué par ce qu’il m’avait dit que j’en étais pétrifié. Je n’avais toujours pas réagis lorsqu’il me proposa qu’on se revoie le lendemain au même endroit. J’aurais aimé lui dire qu’attendre demain serait trop long mais je n’en eu ni la force ni le temps car Luce s’éloignait déjà avec un petit signe de la main. Lorsqu’il fut loin je me laissais tomber dans le sable avant d’allumer une cigarette et pleurer comme je n’avais jamais pleuré auparavant. Qu’est-ce qu’il se passait avec moi en ce moment ? Merde ! J’avais eu le coup de foudre pour un gamin débarqué de nulle part et qui se foutait totalement de moi. Mes larmes se tarirent mais je ne quittais pas la plage pour autant. Le Soleil se couchait et je restais. Je restais et grillais cigarettes sur cigarettes. Puis le Soleil se leva et je fis la même chose pour quitter la plage pendant peu de temps.

Je revins sur l’étendue de sable moins d’une heure plus tard, j’étais rentré au lycée pour prendre une douche et changer de vêtement. Luce me manquait, il me manquait affreusement et pourtant je le connaissais à peine. J’avais envie de lui, de son corps, de le sentir contre moi comme ce fameux soir où l’on s’était rencontré. Je mourrais d’envie de regoûter au sexe avec lui. Pendant deux heures, j’avais observé les environs au cas où je le verrais arriver mais peu à peu une idée fit son chemin dans ma tête : peut-être avait-il dit qu’on se reverrait aujourd’hui juste pour me faire plaisir pendant quelques temps avant que ça ne soit à lui d’avoir du plaisir à me voir souffrir parce qu’il m’aura posé un lapin… Non… Non… Luce ne pouvait pas être comme ça. C’était impossible. Toute fois, je ne scrutais plus les environs. J’étais assis dans le sable, les bras enroulés autour de mes jambes et mon front posé sur mes genoux. Je me faisais pitié. Comment avais-je pu devenir ainsi ? Je n’y comprenais plus rien. Quand allait-il arriver ? Je n’en pouvais plus, je crevais de douleur de le sentir loin de moi. Avoir des sentiments c’était ce sentir vivant mais c’était aussi souffrir et je ne comprenais pas pourquoi tant de monde aimait aimer quelqu’un.

Je constate que j'ai un sens de l'autorité assez conséquent, puisque le grand gaillard a accédé tout de suite à ma demande. Ou alors, c'est juste ma technique spéciale "yeux de cocker battu" qui fait son effet. Bref. Il était chaud. C'était agréable. Sûr, j'aurais préféré que ce soit un certain autre garçon, mais en ce moment, n'importe quel mec faisait l'affaire. Et j'aimais bien son odeur.
...
Euh, attend là...
"Mon coeur" ??
Je repousse William d'un coup, et plante mon regard dans le sien. Désemparé, je pousse un soupir désapprobateur.

- Heu... bon, faut croire que le simple fait que je te demande de me serrer contre toi t'excite un peu trop, alors je tiens à être clair : on vient à peine de se revoir, et pour le moment, on n'est rien l'un pour l'autre, alors évite les surnoms mièvres s'toplait. Ca me touche beaucoup tout ce que tu dis là, mais je ne suis pas amoureux de toi. Je ne sais pas ce que tu ressens exactement pour moi, mais, pour le moment, évite de te faire de faux espoirs.

Je stoppais mon laïus. J'envisageai rapidement toutes les issues possibles. Rapidement, je me rendais compte qu'il n'en existait pas trente-six : l'envoyer royalement balader, ou bien lui proposer de se revoir plus tard. Or, je n'avais pas envie de l'envoyer bouler, pour la simple et bonne raison que malgré une certaine réticence, j'avais envie d'en savoir plus sur ce jeune garçon. Et puis merde, quoi, il m'avait quand même sauté, alors le connaître un tantinet ferait peut-être paraître la chose un peu plus décente.

- Bon, alors... qu'est-ce que tu dirais de se revoir... un peu plus tard ? Là, je dois rentrer. Demain ? Ici ?

En réalité, je n'avais rien de spécial à faire. Seulement, rester ici quelques minutes de plus m'aurait été insoutenable : entre le sentiment de malaise qui régnait et son regard d'éperdu, je ne tenais plus en place. Je devais m'enfuir de là. Alors, sans un au revoir, juste un signe de la main, je tournai les talons et pris la fuite.

Je ne l’avais pas laissé finir sa phrase lorsque je l’avais embrassé. De toutes façons, ce que j’en avais écouté m’avait laissé démoralisé et le fait qu’il me repousse pour briser notre baiser puis qu’il s’essuie la bouche avec le revers de sa manche me faisait bien comprendre que je n’étais pas du tout le bienvenu dans sa vie et dans son cœur. J’avais envie de m’enfuir pour aller pleurer toutes les larmes de mon corps (car l’air de rien ça me faisait souffrir que Luce ai une aussi mauvaise image de moi) mais je restais, j’avais l’intuition qu’il n’avait pas fini de me régler mon compte.

Effectivement, il avait mal interprété mon geste concernant l’argent… Ca je m’en doutais. Malgré tout, j’avais les larmes aux yeux et je galérais pour garder mon regard planté dans celui de Luce. Ca me faisait beaucoup plus mal que ce que je ne pensais… J’étais pas programmé pour me faire insulté… Hé oui… Ca me blessais qu’il m’insulte de «gros queutard» mais je prenais sur moi pour qu’il le remarque le moins possible. Puis je vis qu’il pleurait. Ce qu’il dit ensuite n’était pas forcément tendre envers moi mais ça adoucissait l’insulte proférée un peu avant. Je voyais une facette de Luce qui me plaisait, ce côté sensible… Je venais de comprendre que le matin où je l’avais laissé seul après une nuit inoubliable, je l’avais blessé et même torturé bien plus que je l’avais pensé ou imaginé.

Ses pleurs redoublaient d’intensité. A ce moment-là la seule chose que j’avais envie de faire c’était de le prendre dans mes bras, de pleurer avec lui, de me faire pardonner et de l’embrasser comme jamais. Je me mordais la lèvre inférieure… Je réfléchissais, il pensait vraiment que je me ferais tant de mal en restant avec lui ? Je me faisais déjà du mal à moi-même alors venant de lui ce serait presque un plaisir de souffrir… C’était officiel : j’étais masochiste ! Ce qui était bien, par contre, c’était qu’il avait enfin fini de parler et j’allais pouvoir répliquer. Quoi que, il n’avait pas fini : il me fit une requête que je ne pouvais refuser : le prendre dans mes bras. En plus elle était ponctué de ce joli surnom qui m’allait si bien : «idiot». Quelques secondes après son dernier mot dit, j’accédé à sa demande. Je pris dans mes bras ce corps si frêle que j’avais tant désiré retoucher pendant la semaine qui s’était écoulée. L’une de mes mains vint se poser sur sa joue baignée de larmes. Ce simple contact me fit aussitôt pleurer. On ne pouvait pas vivre avec ce masque d’indifférence peint toute sa vie, non ?

-Tu sais, Luce, tu te trompes quand tu dis que j’ai aimé me faire un gamin inconnu : j’ai juste aimé coucher avec toi parce que le peu de ce que j’ai pu admirer de ta personnalité m’a plu, m’a séduit… Tu m’as touché quand je t’ai vu ce soir-là complètement torché au bar parce que j’ai vu un jeune homme mignon comme tout qui souffrait et qui avait besoin de moi… Et ne t’inquiète pas pour ta montagne de problème, moi aussi j’ai mes problèmes et mes démons qui me suivent partout… Et puis je pense que sais tout ce qu’on pourrait faire pour être avec la personne qu’on aime ! Allez, arrête de pleurer, mon cœur…

D’une main, je lui relevais le menton pour venir goûter une nouvelle fois à ses lèvres exquises. A mesure que je passais du temps avec lui, peu importe ce que je faisais avec lui, mon intuition se confirmait : je l’aimais, j’étais réellement amoureux de lui. Nom de dieu… Après 17 ans à n’aimer que ma petite personne je connaissais enfin l’amour pour une autre personne... Aussi étrange que cela puisse paraître j'avais avoir insinué que je l'aimais uniquement par habitude de la drague (faire penser à l'autre qu'il était important pour nous) mais sur le coup, je m'étais trompé. Devais-je lui avouer mes sentiments ? Resterait-il ou s’enfuirait-il s’il savait mes sentiments son égard ? Mieux valait de rien et de toutes manières, mon comportement envers me trahirait bien vite !

"Que... que... quoi ?! Je l'obsède ?! Mais... mais ce type est malade ! C'est un putain de psychopathe !!"

Un laïus monotone et sans couleur s'était lamentablement échappé de la bouche de ce salaud. Et moi, je restais là, sans piper. Le voir dans cet état m'inspirait plus de pitié et de dégoût que de compassion. Dire que j'avais couché avec lui. Ou plutôt, ça. La bonne blague.
J'en ai assez. Trop de silence. Dire un truc, vite.

- Ecoute, William, tu te doutes bien qu'après ce qu'on a vécu, je puisse pas t'encadrer. De toute façon, maintenant, je cherche quelque chose de sérieux. Alors, s'il-te-plaît, va-t-en et laisse-m...

Quelque chose fit barrage à mes derniers mots, les empêchant de franchir la barrière de mes lèvres. Le salaud. Il me fallut un certain temps de réaction avant de comprendre que William m'embrassait. Je sentais monter en moi un élan suffisant pour lui envoyer un nouveau taquet, mais je me retins. A mon plus grand désespoir, un part de moi trouvait ce baiser terriblement agréable. Cependant, j'y mis un terme en poussant la poitrine du garçon en face de moi. D'un geste sec, je m'essuyais la bouche du revers de ma manche, fusillant le brun du regard. Ça y'est. Je me sentais partir : le grand Willy allait avoir droit à un grand topo.

- Bon, maintenant, tu vas m'écouter, mon grand. Ça fait une semaine que je rumine. Et tu sais quoi ? La nuit qu'on a passée y est pour beaucoup. J'étais bourré. J'avais le cafard, j'étais vulnérable, et toi, gros queutard que tu es, tu en as profité. Je t'ai plus, hein ? Ça t'a plus de te faire un gamin inconnu, hein ? Et puis, ce fric laissé sur la table le matin... tu m'as pris pour un escort ou quoi ? Désolé mon grand, je fais pas là-dedans.

Je repensai aux évènements de cette nuit-là. Je repensai au plaisir que j'avais ressenti. Bordel, que j'avais envie de ressentir ça une nouvelle fois. Je commençai à pleurer. Je pleure vraiment pour de la merde. Je réussis à balbutier encore quelques mots, entrecoupés de sanglots.

- Et puis... merde quoi ! Je t'ai vu, je t'ai aimé deux heures, et voilà où ça me mène ! Pourquoi se voiler la face, après tout ? Je pense, je rumine, je sens que mon crâne va exploser, si ça continue, je sens que je vais devenir cinglé. En désespoir de cause, j'essaye de me persuader que, dans l'histoire, c'est toi le connard, mais au fond de moi, je sais que c'est ma faute, et uniquement ma faute : c'est moi qui cherchait de quoi me changer les idées ce soir-là, et j'étais bien content que tu veuilles bien de moi. Et puis... sans préavis, tu m'as laissé comme un déchet, accompagné de quelques étrennes comme un pourboire pour les éboueurs.

Les larmes coulaient à grands flots. J'avais planté mon regard dans les prunelles noires de William. Sourcils froncés, fou de rage, contre moi-même.

- Et voilà que maintenant, tu reviens. J'ai déployé des efforts colossaux pour oublier tout ça, et voilà que tu te pointes à nouveau. Je suis désolé, William, mais... je... je ne sais plus où j'en suis. J'aime quelqu'un d'autre. Quelqu'un de cher à mes yeux, et qui ne voudra pas de moi. Et je doute qu'il soit possible d'aimer deux personnes à la fois. Me fréquenter, c'est comme arpenter une montagne de problèmes et de pensées noires. Tu aimes tant te faire du mal ?

Voilà. J'estimais en avoir assez dit. William n'avait pas bronché. Mon faciès furieux s'était changé en un regard implorant. Mon corps réclamait cette chose trop longtemps attendue. Je pleurais de plus belle.

- Prends-moi dans tes bras, idiot.

Mon enthousiasme de revoir Luce afin de lui demander… Non plutôt pour le supplier de me pardonner pour mon comportement d’enfoiré s'évapora bien vite. Je vis très bien que Luce n’avait pas eu besoin de me voir pour savoir que c’était moi. Ma voix seule avait suffit. Le gamin se tourna vers moi et me frappa au visage avec une violence incroyable. Je ne pensais pas qu’il pouvait frapper aussi fort. Je me retrouvais allongé sur le dos, dans le sable. J’étais trop sonné pour me relever. Misère ! Déjà que je ne savais pas qu’un garçon de cette carrure pouvait frapper aussi fort mais en plus il avait réussi à me mettre KO. Je ne me relevais pas tout de suite. Je réfléchissais à ce que j’allais faire : j’aurais voulu lui mettre une droite en retour mais je n’en étais pas capable, je ne pouvais pas frapper sur un garçon pour lequel je ressentais quelque chose.

Je me relevais difficilement puis me dirigeais vers lui. Je l’observais. Je pouvais lire dans ses yeux à quel point je l’avais blessé… A moins que ce soit mon imagination, il me semblait bien qu’il me détestait. Quand j’étais à quelques centimètres seulement de Luce, je pris ses mains (pour éviter de me reprendre un coup dans pleine face) et je me lançais :

-J’ai merdé, je sais… Mais s’il-te-plaît, pardonnes-moi ! Ces derniers jours m’ont paru être des siècles ! Tu as bouleversé ma vie sans t’en rendre compte ! Déjà que le soir où je t’ai rencontré je n’avais les idées claires parce que j’ai cru être tombé amoureux d’un homme mais depuis qu’on a couché ensemble tu m’obsède !

Je lui avais dis ça ! J’avais du mal à y croire mais je lui avais ouvert mon cœur. J’espérais qu’il serait un vrai cœur d’artichaut et par conséquent qu’il serait réceptif à mon aveu. Je lâchais ses mains afin de prendre sa tête entre mes mains. Si j’avais à me reprendre un coup de poing, autant l’embrasser avant de se le prendre ! Je posais mes lèvres sur les siennes, les embrassant avec passion. Mon Dieu ce que ses lèvres m’avaient manquées !

[A partir de maintenant, je fais parler Luce à la première personne. Parce que j'ai envie.]

"You hit me once, I hit you back, you gave a kick, I gave a slap, you smashed a plate over my head, then, I set fire to our bed."

Je me demande un peu pourquoi j'ai cette chanson dans la tête depuis ce matin. Au saut du lit, les paroles ont commencer à résonner dans ma caboche. Pas de raison, nope.
Là, je suis sur la plage. Le cul collé au sable, observant attentivement le va-et-vient des vagues. C'est drôle, ces derniers temps, je passe beaucoup de temps à la plage. La dernière fois, j'ai parlé avec Samsam sur la plage. Ca faisait longtemps. J'ai aussi marché sur quelqu'un, juste là-bas, il y a trois jours. Heureusement, Jimmy est un type gentil. Je me souviens m'être dit que j'étais similaire à la mer, "poursuivant un but que nous n'atteindrons jamais". Mais j'ai déjà pleuré à propos de "ça" il y a trois jours, assez chialé pour le moment.

"My black eye casts no shadow, your red eye sees nothing..."

Rahh, foutue chanson. Et puis quoi, combattons le feu par le feu. J'enfile d'office mes écouteurs, c'est parti pour deux minutes de "Kiss with a fist".

"A kick to the teeth is good for some, a kiss with a fist is better than none"

Etrange comme cette chanson me rappelle une aventure récente. "Un baiser accompagné d'un coup de poing est mieux que pas de baiser du tout", en gros. Je me remémorai les évènements d'il y a quelques jours. J'avais couché avec un parfait inconnu. Un certain William. Certes, j'avais fait ça sur un coup de tête, pour oublier Eden. Certes, c'était une connerie. Et j'était déchiré. Mais putain qu'il baisait bien. Je prends ma tête dans mes mains. Non, non, non, ne pas penser à ça. Ce mec était un salaud, qui s'est tiré aux aurores, ne me laissait qu'avec trois mots griffonnés sur un papier volant et quelques sous. Et qu'est-ce que j'étais, moi ? Une prostituée ? Une vulgaire pute, tout comme toutes ces greluches que se tapait Eden ? Si ce n'était pas ça, en tous cas j'en avait fortement l'impression. Mais une petite voix, au fond de mon ventre, susurrait tout de même : "Mais, banane, baiser puis ne plus jamais se revoir, c'est le principe de ce qu'on appelle "coup d'un soir" ! Ce mec a juste agi comme il le fallait, et si tu te sens mal à cause de ça à présent c'est entièrement ta faute !"
Bref. Je sens que ça monte, alors j'arrête de penser. Putain, je chiale vraiment pour rien en ce moment.
Je finis pas me lever. Le sable et le sel avaient fini par me lasser. Et j'entendis à nouveau le morceau résonner dans mon crâne.

"Love sticks, sweat drips, break the lock if it don't fit"

- Hé, Luce ! Ca va depuis la dernière fois ?

Ho merde. Cette voix, cette putain de voix, je la reconnais. Je sens un flot indescriptible monter le long de mon corps, une vague chaude surgissant du plus profond de mon ventre. Je ne réfléchis pas. D'un bond, je me retourne et envoie violemment mon poing dans la face de ce salaud.

"A kiss with a fist is better than none."

Cela faisait quelques semaines que j’avais couché avec ce gamin, Luce. Je m’étais comporté comme un lâche, je l’avais fui avant qu’il ne se lève pour qu’il ne me voie pas. Depuis… Il m’obsédait… Je n’arrive pas à y croire mais mon obsession de Chris s’était évanouie lorsque naissait celle pour Luce. C’était incroyable : je le regardais dans les couloirs, je le suivais lorsqu’il sortait, je cherchais à en apprendre plus sur lui et je voulais renouer un contact avec lui mais je comptais lui parler uniquement au bon moment.

Mon premier souvenir à mon réveil était que j’avais une sale tronche et mon manque de sommeil ces derniers temps n’aidait pas à en avoir une belle. Après une bonne douche chaude, je revêtis un jeans, un t-shirt et des baskets. Oui… Je n’étais pas dans mon état normal, je ne faisais même pas attention à ma tenue ce qui était une vraie preuve de mon changement d’état… Enfin quand on me connaissait et qu’on savait que je faisais toujours attention à mon apparence. Je sortais du lycée dès que je fus prêt. J’allais au Starbuck le plus proche du lycée, je pris le café que je prenais toujours. A peine eu-je payé que je remarquais Luce, il était dehors et se dirigeais vers la plage. Je me précipitais vers la sortie du café, me hâtais de boire ma boisson avant de jeter mon gobelet dans la première poubelle. Je n’avais quitté le jeune homme du regard. Je devais prendre mon courage à deux mains pour aller lui parler. Je décidais de foncer que ce soit physiquement que moralement. Je me dépêchai, le dépassai et posai ma main sur son épaule pour l’obliger à s’arrêter.

-Hé, Luce ! Ca va depuis la dernière fois?, lui demandais-je alors que mes yeux ne cessèrent de faire l’aller-retour entre ses yeux et ses lèvres.

Je me souvenais encore de leur goût et de la sensation que j’avais éprouvée en les embrassant… J’avais encore envie d’y goûter! J’étais sûr que Luce aurait compris mes pulsions.