You grow, you grow like tornado. { Luce & William [X]

Je souriais à sa première réplique. Je n’y pouvais rien si j’étais sexy ! Je le sens frissonner sous mes doigts, ça prouvait que je ne le laissais pas de marbre, ça me plaisait. Puis ce fut à son tour de commencer à me caresser mais il s’arrête sur mes poils et il m’en arrache un. Je sursaute et gémis avant de lâcher :

-Tu sais que tu peux vraiment être con quand tu t’y mets ?! Merde ! Ca fait mal de se faire arracher un poil !

Ma main n’avait pas quitté son torse et Luce vint poser sa main sur la mienne avant de m’embrasser langoureusement. Bon Dieu, ce que j’aimais quand il prenait le dessus sur moi ne serait-ce que pour quelques instants. Il enlève la chemise et me dit qu’il avait envie de moi. Alors que je ne m’y attendais pas, il prit ma main pour la poser plus bas sur son corps. Comme je n’aimais pas faire les choses à moitié, je glissais franchement ma main dans son caleçon afin de caresser tendrement son sexe alors qu’il s’allonge dans le lit. Il m’embrasse encore, je lui rends son baiser, je goûte ses lèvres douces et attirantes. Je l’aimais tellement. J’avais envie de lui, comme d’habitude, et pourtant je n’arrivais pas à bander –et ça me faisait désespérer. Avec un peu de chance dès que Luce me toucherait un peu plus, je parviendrais à avoir une érection. Mes lèvres se séparent des siennes afin d’aller explorer son corps. J’embrasse son cou, son torse… Sa peau, sa chaleur, tout en lui devenait une drogue pour moi, à ce rythme-là je serais dépendant dans peu de temps et je ferais toutes les conneries possible pour l’avoir.

- Huhu, évidemment que je t'ai tripoté, ça t'apprendra à exposer un bas-ventre aussi mignon !

Il a glissé sa main sous ma chemise. Enfin, sous sa chemise. Mais sur moi... enfin, vous m'avez compris. Lentement, je sens ses doigts palpiter sur ma peau. J'en frissonne.

- Mais sinon, oui, j'ai bien dormi...

Je regarde son torse encore nu. Quelques poils en émergent. Je pose ma main là et caresse le chair du garçon. Y'en a un plus long que les autres.
TIC
Willy sursaute et gémit. Victorieux, je brandis le poil rebelle en affichant mon plus beau sourire :

- Il dépassait, maintenant il dépasse plus !

Et je ris de ma bêtise. Je jette le poil part terre.
Un sursaut parcourt mon échine. Sa main est toujours là, sur mon torse... c'est si chaud. Je le toise de bas en haut. J'ai le temps d'imaginer encore un tas de chose. Qu'est-ce qu'il va se passer, maintenant ? Je pose ma main sur la sienne qui parcourt ma peau, et la serre fort. Je me hisse à son niveau et l'embrasse langoureusement. J'ai trop chaud, j'enlève la chemise.
Tant pis pour le déjeuner.

- J'ai envie de toi.

D'un geste calculé, je déplace sa main baladeuse vers mon caleçon, et la pose délicatement à cet endroit. Je me sens bien à l'étroit. D'un mouvement brusque, je m'étale sur le lit, et l'entraîne avec moi. Je l'embrasse encore, toujours en tenant sa main sur mon bassin.

Qu'on me pende si le message n'est pas clair.

Alors que je dormais, j’avais l’impression que quelque chose ou plutôt quelqu’un s’éclatait avec mon anatomie. Peut-être était-ce un rêve ? Peut-être était-ce Luce qui me tripotait ? Ah oui, c’était vrai qu’hier on avait fini dans le même lit, on avait refait l’amour et on sortait ensemble. Hier avait été une merveilleuse journée. Suite à ce tripotage, je ne dormais plus tout à fait, j’étais un peu dans un état second, j’allais certainement émerger dans plusieurs minutes. J’entendais ce qu’il se passait. Finalement je sentais le poids du corps de Luce sur moi, ses lèvres sur les miennes. Il m’appelle « Gros ours en hibernation », génial la comparaison mais peu importe, j’ouvre les yeux en grommelant. J’aurais bien dormi encore un peu avec mon petit bout d’homme dans les bras. Je me redresse, dépose une nouvelle fois mes lèvres sur celles de mon bien-aimé. Je l’obligeais à se décaler de moi afin que je puisse m’asseoir sur le bord du lit, je passais mes mains sur mon visage pour tenter de me réveiller un peu plus. Ensuite je me levais. Ah oui, c’est vrai que j’étais nu… Bon, où était mon boxer ? Il y avait mon jeans au pied du lit, Luce avait ma chemise –D’ailleurs, ça ne lui allait pas du tout, faut dire qu’elle était dix fois trop grande pour lui- mais je ne trouvais pas ce foutu boxer ! Je le retrouvais sous le lit, qu’est-ce qu’il foutait là ? Je l’enfilais avant de remettre mon jeans. J’allais ensuite m’asseoir dans le lit avant de prendre Luce dans mes bras. Je glissais mes mains sous la chemise qu’il m’avait empruntée, je caressais sa peau douce et chaude. Je lui aurais bien refait l’amour, là tout de suite.

-Vas-y déjeunes, j’ai pas faim…, lui dis-je avant de lui demander : Tu as passé une bonne nuit ? Au fait tu ne m’aurais tripoté quand tu es réveillé ?

Je ponctuais ma question d’un baiser sur son front. C’était dingue à quel point j’étais devenu fou de Luce qui avait parfois l’air d’une adolescente un peu tarée par moment mais il était vraiment adorable même s’il n’était pas amoureux de moi, malheureusement.

... La tempête est passée.

Un éclair de lumière. Aaaah... mes yeux. J'entrouvre les paupières. C'est le matin. Le soleil perce les rideaux blancs.
La même chambre d'hôtel qu'hier soir. Normal, je n'ai pas le don de téléportation. Je ne bouge pas, je suis toujours pas réveillé. J'inspecte un peu ce qui m'entoure.
J'ai la tête posée sur le torse de William. Un joli torse, n'empêche. Ma main se perd vers son nombril et son bas ventre un peu poilu. Hop, automatisme, je joue avec. Muhuhu. Les bas-ventres poilus, j'ai toujours trouvé ça sexy. Oui, j'ai l'air d'un arriéré à frotter quelques poils comme ça, et alors ?
J'admire le joli garçon, lentement, j'explore tous les recoins de sa peau de mes yeux avides. je soulève les draps. Ha oui, on est bien tous nus, l'un contre l'autre. Hum, là aussi, il est très beau.
Je lève les yeux. Je contemple son visage endormi. Il a l'air serein, reposé. La lumière du jour ne l'a absolument pas dérangé, il n'a pas bougé d'un cil. Je souris, et passe un doigt lent sur sa joue mal rasée.
Bon. Hop. Je lève une jambe, l'autre, et tout de suite, ma nudité devient moins de circonstance. Ca en devient presque gênant. Vite, j'enfile mon caleçon de la veille (celui-là même qui avait rapidement volé vers le sol la veille au soir), et une chemise bien trop grande pour moi, jetée en vrac sur la chaise à côté du lit. Ca doit probablement être la sienne. J'ai l'air d'un simplet, apprêté comme ça. Ce doit être un tic chez moi, de porter des affaires trop grandes. Et qui plus est, les affaires des autres.
Je m’assois sur le lit. Willy dort toujours. Je m'ennuie un peu. J'aurais bien aimé qu'il se réveille, là, maintenant... je l'aurais embrassé, sur la bouche, puis dans le cou, puis je me serais couché sur lui, je l'aurais senti tout chaud contre moi, ça l'aurait excité, et puis on aurait refait l'amour tout comme hier...
j'arrête là le fantasme. J'ai faim. J'empoigne le téléphone blancasse et appelle le room service. Il est 9h et demie. Pile dans les temps. Ca sonne. Quelqu'un décroche.

- Room service, bonjour ?
- Heu... oui, bonjour monsieur... je voudrais un petit déjeuner pour la chambre douze, s'il-vous-plaît...
- Oui. Du lait, du jus d'orange ?
- ... Heu... les deux ?
- Oui. Biscottes ?
- Oui, je crois...
- Hm. Autre chose ?
- Heu... du chocolat chaud ?
- C'est noté. Je vous envoie ça.

Ca raccroche. Je soupire. j'ai toujours été nerveux en parlant au téléphone. Ca ne s'est toujours pas arrangé. J'en viens à me demander si ce n'est pas pathologique.
Quand j'ouvre au jeune groom la porte de la chambre, je découvre un petit jeune homme, à peine plus vieux que moi, mais pas plus grand. Enfin une personne que je pouvais regarder dans les yeux ! Puis j'ai vu sa gêne dans son regard, deux fois. Une première fois, quand il m'a vu. C'est vrai qu'avec la chemise grise du Willy qui m'allait comme un tablier, j'avais l'air d'une jeune ingénue qui sortait de sa première nuit. Décalage étrange. Le groom me toise de haut en bas, avant de déclarer :

- Votre petit-déjeuner, monsieur. Le règlement se fera à l'accueil, en bas.

Le petit homme tourne les talons. Mais ses yeux croisèrent l'homme qui dormait dans le lit, et ses paupières s'écarquillèrent. Je n'aime pas imaginer ce qui a pu se dire dans sa tête à ce moment-là. Puis son regard revint vers moi, un regard entre le dégoût et l'apitoiement, un regard qui disait "Pauvre de toi", sur un ton condescendant. Je referme vite la porte.
Soupir. Ne plus penser à ces yeux-là.
D'une démarche sautillante, je me dirige vers le lit, m'affale sur le bonhomme qui y dormait encore, et le réveille d'un baiser.

- Allez, gros ours en hibernation, on ouvre les yeux... tu sens l'odeur de thé et des croissants ?

Je ne sais pas si lui sent quoi que ce soit, mais moi oui. Et j'ai faim.

Je ne faisais plus attention à ce qu’il se passait. Tout allait très vite en allant très lentement, c’était étrange mais ça me convenais. Je me sentais bien et même plus que bien lorsqu’il me prit dans ses bras. La seule chose que je comprenais en ce moment, c’est qu’on était bien plus doux l’un envers l’autre. Si ça avait été possible, je serais resté collé à lui pendant des heures. Mais il fit quelque chose qui m’étonna plus qu’il n’était possible : il me plaqua sur le lit. Je lui jetais un regard inquisiteur tout en lui souriant. Ses mains restaient posées sur mon torse alors que mon cœur battait à tout rompre et s’il avait pu, il aurait battu plus vite quand il avait posé ses lèvres sur ma poitrine. Décidément, il savait quand même si prendre… Je le laissais faire quand il enlevait mon boxer et m’enfilais le préservatif. Pendant qu’il faisait ça, je lui caressais les cuisses. Je savais qu’on n’allait pas tarder à passer aux choses sérieuses et j’avais hâte. Je voulais tout effacer, effacer ma prestation minable et brutale du soir où l’on s’était rencontré… Selon moi, notre première fois était celle qui allait arriver pas cette chose qu’on avait faite quelques temps auparavant. Nos lèvres se rencontrèrent une dernière fois avant que… Mais… Mais… Qu’est-ce qu’il fait là ? Il me dit qu’il ne peut pas mener la danse et là, c’est un peu ce qu’il fait !
Je renversais rapidement la situation, je le plaquais à mon tour contre le lit et commençais mes va-et-vient en lui. Je tentais d’être le plus doux possible même si ce n’était pas mon domaine d’excellence. Au lit, j’étais quelqu’un de brutal, le sexe était un vrai combat mais aujourd’hui je désirais inverser cette tendance.
On avait à peine commencé mais je savais que tout serait différent du soir où l’on s’était rencontré car, cette fois-ci, j’étais amoureux de lui et j’avais peur de lui faire mal, de le blesser, etc… Rien ne serait plus pareil avec Luce, désormais. Je l’embrassais tendrement dans le cou.

Ce que je donne ? Qu'est-ce je donne au juste ? Des sentiments mal placés ? Un amour hypocrite ? Des emmerdes ? Pour le moment je ne vois que ça. Mais Willy est têtu, alors je ne dis rien. Il enlève son jean. J'ai la tête qui tourne. Parce que je ne sais plus où j'en suis. C'est vrai, c'est allé très vite. Hier encore, je ne savais pas qui il était. Aujourd'hui, cet homme à moitié nu devant moi, c'est mon petit ami. Et j'ai un peu peur. Parce que je l'aime beaucoup. Et c'est justement ce "beaucoup" qui pose problème.
Et puis soudain, il s'écarte, et se baisse. Il ouvre son portefeuille, et en tire un petit étui bleu métallique. Alors ça y'est, on y est. Willy revient vers moi. Je caresse ses joues, il est mal rasé, il pique. J'aime pas les monsieurs mal rasés. Mais lui, je l'aime bien quand même. Il m'embrasse. Je sens les prémisses de sa présence en moi, nos lèvres se caressent, brûlent ensemble. C'est le début de l'alchimie, c'est les braises folles qui tourbillonnent, c'est le réveil de l'eau qui dort. Je le prends dans mes bras, je me frotte à lui. Il est tout chaud. Et moi j'ai froid. Mais... il a toujours ce petit étui dans sa main. Bon, s'il l'avait voulu, il l'aurait déjà enfilé depuis belle lurette, donc j'en déduis qu'il veut que le geste vienne de moi. Soit. Je le plaque sur le lit, les mains bien collées à son torse. C'est drôle, un si petit d'homme qui en plaque un plus grand. J'embrasse sa poitrine, et me rue vers ses hanches. J'ôte son dernier vêtement, et nous voilà nus l'un contre l'autre. Je remonte langoureusement le long de son corps et me colle à lui, dépose un baiser sur son menton et m'empare du petit étui. Un coup de dent, un tour de main, et le voilà fin prêt. Bon. C'est la fin de la rigolade. Je m'avance, dépose une dernière fois mes lèvres sur les siennes, et descend sur ses hanches. J'ai chaud. Ca y'est, nous faisons l'amour. C'est l'amour du premier soir, la dernière fois n'était qu'un pâle brouillon, un coup de pinceau jeté sur une toile, un simple défouloir. Ce soir, c'est le soir. Nous sommes en plein dans l'alchimie, nous sommes le feu qui danse, nous sommes le torrent qui bouillonne. Ce soir, c'est la première fois, c'est notre première fois.

Je ne savais trop ce qu’il passait avec Luce… Ou plutôt ce qu’il se passait dans sa tête. Tout ce passait plus vite que la première fois : j’avais à peine glissé les mains sous son sweat qu’il faisait la même chose en un peu plus « développé ». Je m’étais retrouvé torse nu si rapidement que j’en étais presque paralysé. Il m’étonnait de plus en plus. Par contre ses caresses me sortirent bien vite de ma torpeur. Toutes ses caresses, tous ses baisers m’excitait davantage et me rendait encore plus accro à lui. Mon désir augmenta particulièrement, me faisant me sentir à l’étroit dans mon jeans lorsque Luce me caressa, me massa les cuisses. Il n’était peut-être pas un vrai mec mais il savait comment m’exciter au maximum !
J’haussais un sourcil interrogateur lorsque mon chéri se déshabilla entièrement. C’était dommage, j’adorais déshabiller mes conquêtes. Mais bon, je le laissais faire et l’observais. C’est vrai qu’il n’était pas viril mais peut-être qu’il ne m’aurait pas plu s’il l’avait été. Tout est-il que je l’aimais comme il était. Je rougis légèrement à son adorable déclaration.

-Tu ne le sais peut-être pas mais je t’aime comme tu es ! On n’en serait peut-être pas là si tu n’étais pas « l’antinôme du masculin ». Et ce que tu me donne est bien suffisant, ne t’inquiète pas.

Je l’embrassais comme pour nous faire taire tout les deux. Pour finir j’ôtais mon jeans, restant en boxer pendant encore quelques temps. J’avais encore envie de faire durer les choses même si, je le désirais plus que jamais et ça devait se voir… Merde ! Je récupérais mon jeans pour chercher dans mon porte-feuille si je n’y avais pas glissé un préservatif. Bingo ! Il y en avait un ! En fait il était rare que j’en ai dans des moments pareils… Je le posais sur la table de chevet avant de me remettre à embrasser mon petit-ami. J’avoue, je n’étais pas vraiment décidé à enlever seul mon boxer ni à mettre seul la capote… Je préférais quand c’était mon partenaire qui le faisait… et j’espérais que Luce le comprendrait.

Moi ? Être vu comme un vrai mec ? Nan, c'est juste pas possible. Pas possible. Parce que je suis petit, parce que je suis imberbe, parce que je fais 48 kilos et que rien en moi ne prouve que je suis un garçon, un vrai, à part un petit bout de chair entre mes jambes.
C'est ce que j'aurais aimé lui dire. Mais je sens déjà ses mains sur mon torse, ses paumes chaudes aux doigts noueux, dont je sens chaque recoin des empreintes digitales, qui me parcourent de part en part. Il court sur mon corps comme l'étalon court le long d'une plaine.
Parce qu'il est tout à moi, et que là, maintenant, tout de suite, je suis tout à lui.
Je sens son regard qui me dévore, son souffle brûler mon cou, j'aime l'idée que sa respiration laisse une marque de feu sous ma peau. Je tends les mains, embrasse sont front, ses yeux, sa bouche. Je passe quelques doigts langoureux dans ses mèches brunes, et ces doigts malotrus osent se glisser sous son t-shirt et le lui arracher d'un coup sec. Je caresse sa poitrine, je l'embrasse, je l'enlace. Je l'enlace fort, comme si j'avais peur qu'il s'envole.
Parce qu'il est tout à moi, et que je suis tout à lui. Je masse ses cuisses, libère mes vices. Et j'enlève tout. J'enlève le haut, j'enlève le bas, et me voilà tout nu devant toi. Un petit bout de monsieur, un petit bout de mec, et c'est tout. Un ersatz de garçon, c'est bien peu, je sais, mais j'ai le naïf espoir que cela te satisfasse. C'est frêle, et c'est un bien frugal repas pour un carnivore comme toi. Mais ce peu, je te le donne, parce que je suis ton mouton, et tu es mon loup affamé. Alors je t'enlace de plus belle, je me laisse dévorer par tes yeux, et je m'offre.

- Tu vois, ça. Tout ça. Tout ça, c'est moi, c'est Luce. petit, imberbe, 48 kilos, l'antinôme du masculin. C'est peu. Mais ce peu, je te le donne. Parce que tu es tout à moi, et que je suis tout à toi.

Vous devez vous douter de ma réaction face au refus de Luce : je perdis mon sourire. J’étais vraiment déçu mais je ne pouvais trop lui en demander aujourd’hui : il avait accepté de devenir mon petit-copain et de coucher à nouveau avec moi. Je fus incroyablement surpris lorsqu’il s’excusa parce qu’il lui semblait qu’il y était allé trop fort. Je ne bougeais pas tout de suite mais au bout d’un moment, je fus obligé de sortir un cendrier de la table de chevet. Je posais ma cigarette sur le cendrier. Je m’asseyais à côté de lui lorsqu’il m’expliqua pourquoi il refusait de jouer le rôle du « mec ». Je retins un rire lorsqu’il me dit qu’il n’était pas un vrai mec. Finalement lorsqu’il eu terminé sa tirade, j’explosais de rire. L’air de rien mon chéri était vraiment drôle. Je le laissais parler parce que j’étais dans l’incapacité de parler. Quand il eu totalement fini de parler, je repris la parole après avoir mis hors de portée les coussins.

-D’accord je le ferais, c’est pas grave. Par contre je veux quand même que tu sache que pour moi, tu es un vrai mec, tu manque juste d’expérience et de pratique mais tu as tout ce qu’il faut où il faut pour être un vrai mec….

J’avais murmuré cette dernière phrase en lui touchant la cuisse et en rapprochant de plus en plus ma main de son entrejambe. Je l’embrassais encore une fois avant de reprendre ma cigarette. Etrangement, je n’étais pas pressé de commencer… En tout cas je n’étais pas aussi pressé que la première fois. Lorsque j’eu fini ma cigarette, je me glissais contre Luce. J’étais curieux de savoir comment ça allait se passer cette fois-ci. Finalement, je me jetais sur ses lèvres, les embrassant avec passion tout en glissant une main sous le sweat du jeune homme. A la première caresse que je lui procurais, je sentais le désir que j’avais éprouvé la première fois mais il était bien plus intense. Peut-être était-ce que cette fois je savais qu’il y aurait d’autres fois derrière pour épuiser tout ce désir puisqu’il était mon petit-ami ou était-ce juste parce que je l’aimais et que j’aimais caresser son corps ? Je ne savais pas précisément la raison mais le fait était là : j’étais fou de lui, fou d’amour, fou de désir, certainement aussi serais-je fou de jalousie lorsque je le verrais regarder amoureusement Eden, lorsque je le verrais regarder Eden comme j’aimerais qu’il me regarde…

Vif mouvement de recul. Quoi ? Mais, mais... comment il peut me demander ça ? Enfin, je veux dire...

- Non !

Ha. Merte. J'ai peut-être été un peu brusque sur ce coup-là.

- Heu, désolé... j'y suis p'têtre allé un peu fort. Mais... non, c'est pas possible ! Désolé, mais... je peux pas. Ca n'a vraiment aucun rapport avec toi, mais...

C'est le big bang dans ma tête. Il me prend vraiment de court là, le saligaud. Je me défais de ses mains, je e rassois sur le lit. Abasourdi, complètement abasourdi. Je le regarde fixement.

- Je... désolé. Je ne me sens vraiment pas à l'aise dans ce... rôle. Ce n'est pas "mon rôle". Je... c'est difficile à dire, mais, je suis pas un vrai "mec". Je ne sais pas assumer les rôles de mecs. Je suis juste un... gamin paumé. Je sais pas faire ça. J'y arrive pas. Désolé, peut-être que tu attendais autre chose, mais je ne peux pas faire ça.

Et puis merde. Que dire d'autre ? Je ne sais pas faire ça, c'est tout. J'enfouis ma tête dans les oreillers. "Mener la danse". Une si jolie expression, et qui pourtant me fait si peur. Je ne suis pas capable de "mener la danse". Parce que je ne suis pas fait pour être cavalier. C'est triste à dire, mais c'est moi qui ait besoin d'être mené. Je soulève de quelques centimètres les coussins.

- C'est toi qui doit "mener la danse". Comme la dernière fois, et comme toutes les prochaines fois.

Etrangement, nos pas nous avaient ramené dans où nous avions couché ensemble. Il y avait peu de chance pour que le guichetier nous redonne la même chambre mais c’est ce qu’il s’est produit. J’étais un peu mal à l’aise, je restais planté non loin de la porte. J’arrivais pas à croire à ce qu’il se produisait en ce moment. D’un autre côté, c’était certainement un signe du Destin qui nous donnait la chance de pouvoir corriger nos erreurs passées. Visiblement, je n’étais pas le seul à penser ça, c’était rassurant, ça ! En fait Luce retraduisait fidèlement ma pensée. Je l’observais alors qu’il s’asseyait sur le lit et je compris que cette fois-ci était totalement différente de la première : j’étais épris de Luce et j’avais envie de lui 24h sur 24. Peu à peu, sans que je ne le veuille vraiment, je me rapprochais de Luce et du lit jusqu’à m’asseoir, à mon tour, sur ce dernier. Je ne me souvenais pas que ce lit était si mou, il faut dire que je n’y avais pas vraiment prêté attention la première fois. Je me jurais que la prochaine fois qu’on irait dans un hôtel pour faire l’amour, je l’emmènerais dans un hôtel plus luxueux.
J’eu un petit sourire en l’écoutant parler. J’aimais sa façon de parler, il employait tout le temps des images et je trouvais ça marrant et souvent bien trouvé. Toujours est-il que j’étais tout à fait d’accord avec ce qu’il me disait. Ce sourire s’agrandi quand il m’annonça qu’il voulait qu’on parle un peu. Ce fut d’ailleurs à ce moment que je décidais de m’allonger à ses côtés. Je me tenais sur un coude afin de pouvoir le regarder dans les yeux. Malheureusement, il se leva pour tirer les rideaux avant que je ne puisse répondre à toutes ses interrogations. Je me rasseyais, le fixais et lui dit gravement :

-Tu dis que tu as dû mal à y voir clair alors que, au contraire, c’est très clair. Je suis sûr à 95% d’être amoureux de toi... Je ne suis pas tout à fait sûr mais je sais que je ressens des sentiments très forts pour toi. Donc oui je t’aime tant que ça. Tu ne sais pas le nombre de fois où je t’ai cherché dans les couloirs, juste pour te voir sans te parler. Combien de fois j’ai cherché à accroché ton regard alors que tu ne te doutais même pas que je puisse faire ça… La seule réponse, la seule raison pour laquelle je me suis donné du mal c’est que je t’aime et cesse de te rabaisser ! D’accord tu as des défauts mais t’as aussi des qualités, comme tout le monde ! Tu es adorable et ça tu ne t’en rends pas compte. Tu as quelque chose de vraiment attachant. Tu penses sérieusement que je t’aurais remarqué dans ce bar si tu n’avais pas un truc en plus ? Et puis… Je crois que de nous deux, je suis pire que toi au niveau des défauts : je suis égoïste, narcissique, un accro à des tas de trucs et je suis pas fichu d’accepter d’être bisexuel en face de mes tuteurs… Tu ne pourras pas me faire plus de mal que je ne m'en ai fait moi-même, ne t’inquiète pas…, murmurais-je en allumant une cigarette.

Je me relevais, me dirigeais vers mon petit-ami. Je pris son visage entre mes mains, dont une tenait la cigarette que j’avais allumé quelques instants auparavant, et posais délicatement et brièvement mes lèvres sur les siennes.

-Ce serait avec plaisir mais je veux que ce soit toi qui mène la danse cette fois-ci… Tu veux bien ?, lui demandais-je d’un ton suppliant tout en gardant un grand sourire greffé aux lèvres.

Citation :

Suite de ce sujet : https://wynwoodu.forumsrpg.com/t1492p15-traque-sur-la-plage-et-plus-si-affinites-luce#26293

Comme je la retrouvais, cette vieille chambre d'hotel. Exactement la même. Les draps blancs, les cadres au mur, et William qui me regarde, l'air de dire "le hasard fait bien les choses". Cet idiot de guichetier nous avait donné la même chambre que la dernière fois.
Je regarde le lit. Ce lit tout mou, impersonnel, dans lequel j'ai sué. En y repensant, c'est la vie qui me rattrappe. J'ai mal agi la première fois, voilà ma seconde chance. La scène est la même, seules les circonstances sont altérées.
Je tourne la tête. J'ai un air neutre, un peu hagard, et je fixe Willy. Je ne sais pas vraiment quoi dire.

- J'ai... vraiment l'impression que c'est fait exprès. Comme si ça voulait dire quelque chose. J'en suis sûr. C'est absurde, c'est vrai, rit si tu veux, mais j'en suis convaincu. On est déjà venus ici, tous les deux. Et on a agi comme des brutes, des vrais saligauds. Sans sentiments, sans romance, sans rien. Sauf que, moi, maintenant, tout de suite, je sens que c'était une erreur. Une erreur dans le pur acte. Pas une erreur dans la chose en elle-même, sinon, on ne serait pas ce qu'on est l'un pour l'autre aujourd'hui. Mais dans le pur acte, c'était une erreur. On n'a pas eu tort de le faire, on a eu tort dans la façon de le faire.

Je m'asseois sur le lit. Je dis des choses bizarres, certes. Je ne sais pas trop si il saisit tout ça. Mais pour moi, tout est très clair.

- C'était à charge de revanche. Là, maintenant, c'est une deuxième chance. On efface et on recommence. C'est une ardoise magique. On secoue et on redessine.

Je regarde ses yeux. Je les regarde en-dedans. Ils sont sombres. C'est sombre, à l'intérieur. Comment sonder cette obscurité ? Je ne sais même pas s'il comprend ce que je dis. J'aimerais. Mais, j'ai l'impression d'être si loin de lui. Du moins, pour le moment. Je ne demande qu'à ce que ça change.
Je m'allonge. Le lit est mou, encore plus mou que la première fois. Je défais les draps. J'aime pas les draps blancs. Je ne veux pas salement "baiser". J'aimerais faire l'amour. Mais pas de suite.

- J'aimerais bien qu'on parle un peu. C'est vrai... ça s'est passé si vite, tout ça. Hier matin, je ne soupçonnais même plus ton existence, hier soir je te détestais, aujourd'hui, il fait encore grand soleil, on est ensemble.
J'ai du mal à y voir clair. Tu es vraiment amoureux de moi ? Tu m'aimes vraiment tant que ça ? Tu m'as vraiment cherché tout ce temps, depuis la dernière fois ? Tout ça, c'est... c'est trop pour moi. pourquoi tu t'es donné autant de mal pour moi ? Je sais pas si j'en vaux la peine. Je comprends pas comment on peut m'aimer. Je suis un coeur d'artichaut, je ne sais pas me décider, je suis bordellique... Non, je vois vraiment pas. J'ai vraiment pas envie de te faire du mal.

J'ai du désir pour William. Mais j'ai peur que ce désir ne soit pas appuyé du bon sentiment. C'est précisément ce qui risque de lui faire mal.
Dehors, l'après-midi bat son plein. Le soleil illumine la rue. Je ne suis pas un exhibitionniste. Alors, je me lève, et tire les rideaux.

- Willy, voudrais-tu recommencer notre "première fois" ?