Virée entre cousines. [Isy]

En observant bien Kity, on pouvait voir le cheminemant de ses idées. D'abord quand elle récupéra la précieuse photo. Isy l'avait toujours sur elle. C'était son moyen de ne pas rompre le lien. Une sorte de façon d'avoir le visage de son fils sur elle, en tout temps. Elle avait également autre chose... Ce pendentif qu'elle gardait tout le temps autour de son coup. Un "W" en or se posait tranquillement entre ses seins. Contact permanant près de son coeur. C'était sa mère qui le lui avait offert, deux jours après la naissance du petit. Au départ la blonde avait trouvé ça trop gros. Légèrement grotesque. Maintenant, elle ne pouvait plus s'en passer. C'était devenu psychologique. A chaque moment de stress, de solitude, de doute, etc... la main de la belle se reportait immédiatement à ce collier qu'elle agitait dans tous les sens. C'était d'ailleurs ce qu'Isobel était en train de faire.

Mais revenons à la réaction de sa cousine. Les yeux de celle-ci s'agrandirent, ils devinrent rond de suprise. Sa bouche s'ouvrit telle celle d'un poisson hors de l'eau. Elle se referma. Aucun son ne sortait. Puis finalement :

« Attends... Tu veux dire que... J'ai un petit cousin ?! Mais... Mais c'est génial ! »

Isobel ne s'était pas réellement attendu à ça. A vrai dire, si... Mais non. Toutes les femmes adoraient en général les enfants. Mais c'était difficile d'imaginer une demoiselle de deux ans de moins que vous, vous félicitez pour cet évènement qui à la base n'était qu'une erreur. Une erreur... Ce mot était tout simplement horrible. Isy s'en mordilla l'intérieur de la bouche. Une sorte de punition. Souffrir en silence pour avoir penser à cette absurdité. Ne plus jamais redire ça... Ne plus jamais redire ça !

« Comment veux-tu que j'aie honte de toi pour une chose pareille, Isy ?! »

L'anglaise se sentit rougir. C'était comme se retrouver face à sa mère, lui faisant encore une réprimande pour avoir dévorer l'intégralité du frigo... Ou d'avoir découché la nuit. Oui plutôt ce dernier point. Sauf que dans ce cas, c'était une belle blonde, aux cils battant et au sourire blanc qui vous faisait remarquer à quel point vous êtes idiot.
Iso ne savait trop quoi dire. Elle balbutia quelques mots incompréhensibles avant de laisser sa cousine parler de nouveau. Elle était d'un entrain fou... Comme si c'était la meilleure nouvelle de la semaine. Un indice flagrant sauta à la figure de l'étudiante. Kity avait été adoptée. Elle avait été élevée seule. Une fille unique, quoi. Normal qu'elle soit heureuse de découvrir une cousine, un petit cousin, une tante et tout ce qui va avec en un tout petit peu plus d'une semaine.

« Donner la vie, c'est quelque chose de tellement merveilleux... Peu importe l'âge auquel tu le fais, à mon sens. Comment est-ce qu'il s'appelle, ce petit bout ? Et quel âge a-t-il ? ... Oh, qu'est-ce qu'il est adorable ! »

« Oui, tu as raison. C'est peut-être, non en fait c'est sûr, il est la meilleure chose qui m'est arrivée. Seulement il y a des âges où c'est plus compliqué. Le regard des autres, l'arrêt du mannequina, l'abandon du petit-ami, les conseils de ta mère, les nausées et les cours... Bref ça n'a pas été simple. Et puis ce n'est que le début. Il faut que je l'élève maintenant. Ma mère ne sera pas toujours là... Pourtant je ne sais pas si j'y arriverai correctement. Enfin, tu sais... Apprendre les vrais valeurs et tout... Je suis pas un modèle !, elle s'arrêta puis reprit en haussant un sourcil. Pourquoi est-ce que je dis tout ça ? C'est fou ! Tu es en train d'apprendre des choses que je n'ai jamais dit à personne depuis deux ans... A part ma mère et la conseillère pédagogique. »

Isobel secoua la tête. C'était souvant dur de l'arrêter quand elle commençait à parler. De plus, la blonde savait que sa cousine aurait des arguments pour contre-attaquer la plupart de ses dires.
Les deux jeunes femmes voulurent reparler en même temps, seulement le serveur vint les interrompre :

« Ça a été ? Voulez-vous quelque chose d'autre ? »

Isy le regarda un instant. Elle n'avait pas vraiment fait attention à sa voix un peu plus tôt. Mais ça la frapper désormais. Cette voix était tendre et suave. Il aurait fait un super animateur radio. Mais bref. Ce n'était pas le moment de s'attarder. La jeune femme regarda sa montre. C'est dingue comme le temps passe vite. Elle répondit cordialement que ça irait pour elle. Kity en fit de même.
En attendant l'addition, Isobel répondit enfin :

« Il s'appelle Wyatt et il aura 3 ans au mois de novembre. Je le trouve précausse, c'est un truc de dingue... Il a grandi si vite... Enfin... Bon... Ça ne te dérange pas, si on continue cette conversation en marchant ? Parce que j'ai un rendez-vous médical ce soir, justement pour le petit et moi... Et je n'aimerai pas le louper.»

L'addition arriva. Les deux cousines se relevèrent, leurs sacs de vêtements dans les mains. Elles payèrent leur part, sortirent du bar.

« Ça m'ennuie de partir comme ça... J'aurais bien aimé discuter et trainer un peu plus longtemps avec toi. Ça te dit de me rejoindre au cinéma près du lycée ce soir ? Y a un nouveau film qui est sorti cette semaine et à parement il ne faut pas le manquer... Comme ça, on pourra toujours discuter après ! Mais sinon, j'ai ton numéro de téléphone, je pourrais t'appeler et t'harceler sans arrêt ! »

Elle lui fit un grand sourire avec de lui coller une bise sur la joue. Et de finalement la prendre dans ses bras. Ce fut plus fort qu'elle. C'était bon de pouvoir se confier si librement...

Désolée, j'ai un peu expédié la fin mais nos perso' ont trop changé depuis le temps, ça faisait un peu réchauffé à mon goût

La grande blonde semblait hésiter. Peut-être Kity s'était-elle montrée trop curieuse ? L'américaine se mordit la lèvre, embêtée. Elle était prête à dire à sa cousine de laisser tomber, qu'elle n'avait pas à répondre à une chose aussi personnelle quand celle-ci se lança.

" Disons que j'ai connu pas mal d'histoires très rapides. Je ne m'attachais pas parce que j'étais encore amoureuse d'un garçon. Enfin amoureuse... Disons que j'avais des sentiments confus à son égard. Mélange d'amour et de haine. Une tristesse m'a aveuglée et j'ai commis des erreurs. C'est un peu pour ça que je n'en parle pas forcément... J'ai pas vraiment envie que tu ais "honte" de ce que ta cousine a fait. Et puis, la plupart des hommes ont peur d'un sujet. Le mot de trop, le truc qui les fait tous fuir... Surtout à notre âge ! "

Kity l'écouta sans rien dire, attentive. Elle se demandait un peu où Isy voulait en venir, mais elle saisit quand même au passage que sa cousine avait peur qu'elle ait honte d'elle. Aussitôt, elle s'empressa de la rassurer à ce sujet.

" Isobel, ne dis pas ça, jamais je n'aurais honte de toi ou ne te jugerai, tu sais ! "

Et bien évidemment, elle était sincère. Comme pour la curiosité déplacée, ce n'était tout simplement pas dans sa nature de le faire. Sa cousine poursuivit alors.

" Je suppose que tu te demandes ce que c'est... Attends... Je te montre ça... "

Elle saisit son sac, le posa sur ses genoux et le fouilla, avant d'en sortir un porte-feuille. Hors de celui-ci, elle dégaina un papier rectangulaire qu'elle tendit à sa cousine. Kity s'en empara, un peu étonnée. Elle se demandait ce que ça pouvait bien être. Quand elle vit la photo d'un petit garçon tout blond et adorable, elle ne comprit pas immédiatement.

" Voilà, ce qui fait fuir les hommes de ma vie. Et j'ai peur qu'Alecto le prenne mal quand je le lui apprendrai. Je compte le faire. Mais c'est compliqué, j'ai peur de ruiner ce qu'on vient à peine de commencer. C'est toujours comme ça... J'aimerai que ça change, réellement. Mais je pense ne pas faire ça de la bonne façon... "

Le cerveau de Kity remit toutes les pièces du puzzle dans le bon ordre, et quand elle comprit où sa cousine voulait en venir, elle écarquilla grands les yeux, surprise. Si elle s'était attendue à une chose pareille, ça alors ! Elle ouvrit la bouche, la referma. L'ouvrit à nouveau.

" Attends... Tu veux dire que... J'ai un petit cousin ?! Mais... Mais c'est génial !, s'extasia-t-elle. Comment veux-tu que j'aie honte de toi pour une chose pareille, Isy ?! "

La blondinette était un peu choquée que son ainée ait pu envisager une chose pareille, mais soit, passons. Un grand sourire éclairait ses lèvres. Elle était heureuse de se découvrir de la famille en plus, surtout un petit bout aussi adorable. Elle se concentra à nouveau sur la photo.

" Donner la vie, c'est quelque chose de tellement merveilleux... Peu importe l'âge auquel tu le fais, à mon sens. Comment est-ce qu'il s'appelle, ce petit bout ? Et quel âge a-t-il ? ... Oh, qu'est-ce qu'il est adorable ! "

Les enfants, l'américaine adorait ça. Elle croisa à nouveau le regard de sa cousine anglaise, ravie. Elle avait envie de la féliciter, de la serrer dans ses bras... Mais elle avait un peu peur d'en faire trop, alors elle s'abstint et ne dit rien de plus. Cependant, elle continua de sourire. Elle était heureuse, tout simplement, et espérait que sa cousine le soit aussi avec Alecto.

Kity répéta un passage de la dernière phrase qu'Isobel avait dit. C'était difficile d'expliquer ça sans dévoiler immédiatement toute la vérité. Elle avait peur de devenir le "mauvais exemple à ne surtout pas suivre" pour sa cousine qui avait à peu près le même âge qu'Isy quand elle était tombée enceinte. Kity avait quoi déjà ? Quinze, seize ans... L'année de toutes les erreurs de la grande blonde. Faire un pari, aller vers ce garçon, tomber amoureuse de lui, aller plus loin, ne rien dire, ne pas abandonner le bébé, se retrouver seule... Regretter le bébé, le laisser à sa mère, fuir dans des bars, se dire que des hommes l'aimeront pour ce qu'elle est... Se retrouver seule à nouveau après avoir dit qu'elle avait un enfant, ne plus pouvoir faire de mannequina, devoir redoubler d'effort pour ne pas foirer son année scolaire. Pleurer, voir la déception sur le visage de sa mère...

Il pouvait très bien arriver la même chose à Kity. Seulement l'histoire n'aurait pas le même début. Ni la même fin d'ailleurs. Et c'était dans un certain sens, mieux. Et dans l'autre non... Isobel était heureuse, elle ne regrettait rien. Cependant, si elle avait été timide, elle ne serait jamais allée vers Chase...
L'anglaise se demandait comment répondre, elle finit son café tout en bredouillant un "bah, disons que...". Elle finit par tirer une phrase qu'elle jugea correcte et lança :

« Disons que j'ai connu pas mal d'histoire très rapide. Je ne m'attachais pas parce que j'étais encore amoureuse d'un garçon. Enfin amoureuse... Disons que j'avais des sentiments confus à son égart. Mélange d'amour et de haine. Une tristesse m'a aveuglée et j'ai commis des erreurs. C'est un peu pour ça que je n'en parle pas forcément... J'ai pas vraiment envie que tu ais "honte" de ce que ta cousine à fait. Et puis, la plupart des hommes ont peur d'un sujet. Le mot de trop, le truc qui les fait tous fuir... Surtout à notre âge ! »

La demoiselle s'étonna d'en avoir dit autant. C'était sorti tout seul, naturellement. Elle avait cette impression de tout pouvoir dire à Kity. Maintenant que c'était lancé, Isy ne pouvait plus faire demi-tour. Encore une fois elle allait révéler un petit poids qu'elle supportait presque toute seule.

« Je suppose que tu te demandes ce que c'est... Attends... Je te montre ça... »

Elle prit son sac à main, le posa sur ses genoux et fouilla à l'interieur. Elle sortit son portefeuille, l'ouvrit. Une photo était glissée à l'intérieur.

« Voilà, ce qui fait fuir les hommes de ma vie. Et j'ai peur qu'Alecto le prenne mal quand je le lui apprendrai. Je compte le faire. Mais c'est compliqué, j'ai peur de ruiner ce qu'on vient à peine de commencer. C'est toujours comme ça... J'aimerai que ça change, réellement. Mais je pense ne pas faire ça de la bonne façon... »

Et voilà, c'était dit. La blonde était assez amer. Cette peur de révéler à Alecto. C'était la première fois qu'elle la ressentait. Avant, c'était simple de dire "j'ai un fils, tu peux partir". Isy avait l'habitude de jeter tous les hommes, ou de faire en sorte qu'ils partent de même. C'était sa façon de régler ses comptes avec les hommes de sa vie. Tous des lâcheurs. Alors voilà... Mais Alecto... Il y avait ce petit quelque chose de différent. Ne serait-ce pas de l'amour ? Pour la deuxième fois dans la vie de l'anglaise...

Sa cousine sembla étonnée à l'idée que Kity puisse connaître Alecto. "Le" play-boy du lycée. Du coup, Kity s'empressa de la rassurer au sujet de leur amitié. Toutes les filles qu'elle croisait avaient un jour finit la soirée dans le lit du beau blond, mais ce n'était absolument pas le cas de la petite blonde. La question d'Isobel demandait peut-être un éclaircissement à ce sujet.

" Oui, je le connais... Mais je te rassure tout de suite, je ne suis jamais passée par la case "pieux" ! On est simplement amis., ajouta-t-elle en souriant. "

Sa cousine plongea le nez dans son café, comme gênée par ce qu'elle venait de dire. Kity ne pu s'empêcher de lui adresser un grand sourire. Alors, qui parlait de sourire niais à l'instant ? Les deux cousines étaient bel et bien amoureuses toutes les deux, Kity s'en rendait compte. Elle espérait cependant que ça se passe mieux pour Isy que pour elle, parce qu'avec Lancelot, hé bien... ça n'avançait tout simplement pas du tout ! La grande blonde répondit au sourire de l'américaine.

" J'espère que ça marchera entre nous... J'ai un passé laborieux alors j'espère qu'il ne partira pas en courant en apprenant des choses sur moi ! "

Kity fronça un sourcil. Elle n'aimait pas se mêler de ce qui ne la regardait pas, mais il lui semblait qu'Isobel venait de lui confier quelque chose d'important... Pour ne pas la forcer à répondre si elle n'en avait pas envie, elle employa une technique apprise dans un manuel de psychologie : la répétition.

" Un passé laborieux ? "

Elle n'avait jamais vraiment testé cette fameuse "technique", mais il parait que comme ça, la personne se sent libre d'expliquer ou pas pourquoi elle a dit ce qu'elle a dit. Il ne faut pas se mentir ; Kity était tout de même intriguée par les paroles de sa cousine. Mais jamais elle ne se serait permis d'insister pour que celle-ci lui raconte tout dans les moindres détails. Ce n'était pas dans sa nature d'agir ainsi, ça ne l'avait jamais été. En plus, elle détestait se montrer curieuse. Elle reprit sa tasse et termina sa boisson, tandis qu'Isy replaçait une mèche de cheveux derrière son oreille.

La réaction de Kity fut assez surprenante. Isy ne comprit d'ailleurs pas exactement ce qui se passait avant que sa cousine lui dise d'elle-même. Sa bouche grande ouverte, dans un "o" d'étonnement. Puis elle lui offrit un grand sourire. Avant lancer :

« Tu sors avec Alecto ?! »

Mmh... Sortir, sortir... Elle avait dit ça ? Noooon ! C'est un bien grand mot ! Isobel n'avait passé qu'à peine une heure avec lui, puis une soirée et une nuit puis une autre journée puis... Bref. Voilà ! Des petits rendez-vous. Quoi que le premier avait eu raison des sentiments de la jeune femme. Ce garçon s'était montré exceptionnel. Ils avaient eu de tels points communs... Le temps semblait passer trop vite et en même temps chaque seconde était incroyable. Mais, il y avait eu quelques complications. Enfin une en particulier. Son couple avec Alecto avait ruiné l'amitié qui les liait à Calyspo. Heureusement la blonde avait su recoller les morceaux avec la sportive... Mais elle ne savait pas de ce qu'il y avait entre le blond et elle... Étaient-ils encore en froid ? Avaient-ils eu une amitié plus approfondie qu'ils ne le lui en avaient parlé. Alecto parlait d'une amitié aussi forte qu'un frère avec sa sœur. Et Caly, elle, elle évitait le sujet...
Bon, à vrai dire il y avait un autre soucis. Un énorme quelque chose qui finirait par arriver très vite dans les conversations. Wyatt.

Tout ça pour dire, que sa relation avec Alecto n'en était qu'à son début et qu'il ne fallait pas trop s'avancer en les nommant "couple de l'année". Même si au fond l'anglaise rêvait de vivre ça pour une fois.

« J'ai l'impression que, pour en revenir à ce que tu disais, l'amour c'est compliqué pour tout le monde. »

« Totalement ! Je pense qu'on échappera jamais aux caprices de l'amour et du destin ! Mais... Tu connais Alecto ? Enfin... J'ai l'impression que tout le monde le connait au lycée ! Et c'est vrai qu'il est incroyable... Je crois que depuis que je suis arrivée à Miami c'est le premier gars qui arrive à me faire voyager et avec qui je peux être totalement naturelle ! Je peux dire toutes mes blagues vaseuses ! D'être "la reine" du playboy au grand cœur du lycée...»

Elle s'était emporté légèrement en souriant. Pour se reprendre Isobel se replongea dans son café. En fait, elle n'était pas si différente de sa cousine ! Après une longue tirade, l'anglaise se reprit. Elle replaça une mèche blonde derrière son oreille et sourit.

« J'espère que ça marchera entre nous... J'ai un passé laborieux alors j'espère qu'il ne partira pas en courant en apprenant des choses sur moi ! »

La belle tenta un sourire mais n'y parvint que partiellement. Son attention était focalisée sur son fils et sur tout ces hommes qui fuient quand on leur annonce qu'on a un bébé. Pourtant on aime d'abord quelque avant son de se préoccuper de son passé...

Un doigt délicat vint se poser sous le menton de Kity, qui sursauta. Ce doigt, appartenant bien évidemment à sa cousine, l'obligea à relever la tête. Le regard des jolies blondes se croisa, et Isobel conseilla à sa cadette de planter ses yeux dans ceux des personnes à qui elle parlait, parce qu'ils étaient jolis. Le rouge monta doucement aux joues de Kity, qui la remercia d'un sourire. Elle se rendit alors compte que, gênée, elle baissait à nouveau les yeux. Dans un effort surhumain - du moins c'est ce qu'il lui sembla - elle releva la tête et croisa le regard de sa cousine, approbateur. Celle-ci se redressa alors sur son siège pour reprendre une position normale, bu une gorgée de café et se lança dans un court monologue, dont Kity ne loupa pas une miette.

" Je sais que c'est difficile d'avouer ses sentiments. Je crois bien que je ne l'ai jamais fait... Je n'ai jamais été éperdument amoureuse, au point de vouloir tout plaquer, d'avoir ce sourire niais aux lèvres, je... Enfin, si... Pour moi ça a toujours été extrêmement compliqué. Une fois, je suis tombée amoureuse au point de finir par le haïr. Et puis, il y a Alecto maintenant... Encore une histoire qui sort du commun... Donc je ne suis définitivement pas la bonne personne pour les conseils ! ... Sincèrement Kity, je serais là pour lui donner une bonne baffe s'il ose te jeter, toi ! Parce que sincèrement tu es une pépite d'or qui vaut tellement ! "

Kity ne releva pas le coup du "sourire niais", trop absorbée par ce que sa cousine venait de dire. Elle ne rêvait pas, n'est-ce pas ? Isobel venait bien de parler d'Alecto ? Genre... son Alecto ? Qu'elle avait tendance à surprotéger un peu dès qu'elle le voyait, alors qu'il était plus âgé qu'elle, plus grand, plus fort, plus résistant...? Hallucinée, Kity ouvrit grand la bouche, avant d'adresser un sourire ravi à sa cousine.

" Tu sors avec Alecto ?! Ça alors ! Quelle excellente nouvelle ♥ C'est vraiment quelqu'un de bien, je suis contente pour toi Isy ! Et... merci..., ajouta-t-elle doucement. C'est agréable de se sentir soutenue... Mais quand même, une pépite d'or, je ne sais pas !, rigola-t-elle. J'ai l'impression que, pour en revenir à ce que tu disais, l'amour c'est compliqué pour tout le monde. "

Elle soupira, songeuse. Positivons : Si c'était facile, il n'y aurait plus aucune saveur. On en apprécierait beaucoup moins les bons moments, s'il n'y avait plus que ça. La blondinette espérait, en tout cas, que son amie n'aurait jamais à donner de baffe au compositeur. Parce que si c'était le cas, ça voudrait dire que Lancelot l'avait rejetée, et rien que de l'imaginer, ça lui faisait mal au coeur.

Après une gorgée de café et une respiration profonde, Kity répondit à la dernière question de sa cousine. Isobel l'écouta attentivement. Dégustant chacun de ses mots, un sourire au coin des lèvres. Kity était mignonne ainsi. Un petit peu de rouge se nichait sur le haut de ses pommettes.
Le garçon, ce musicien, elle l'avait déjà repéré il y a de cela plusieurs années. Il devait être vraiment doué pour remporter un concours prestigieux et l'admiration particulière de la petite Wilson... Isy avait toujours été impressionnée par les joueurs de musique. Surtout les pianistes, ou même les guitariste, les chanteurs, les... Bon d'accord, tous ! Ces personnes avaient un sens du rythme, une oreille à toute épreuve... La plupart était envoutant, c'était juste... Mythique ! Isobel avait toujours rêvé qu'un garçon lui dédie une chanson au piano. Extrêmement cliché mais terriblement romantique ! Un côté que la plupart des hommes qu'elle avait fréquenté ignoraient. Car oui dans son côté mangeuse d'homme, la blonde n'avait pas montré son côté amoureuse sentimentale. De toute façon, tous les hommes la quittait quand elle disait avoir un fils... Pourvu que ça se passe différemment avec Alecto. Mais ça c'était une autre histoire.

Kity continua sur sa lancée en disant qu'elle n'oserait pas avouer ses sentiments au jeune homme. Elle était perdue... Et rapidement la belle baissa les yeux. Pourquoi ? Quelle raison la poussait à se replier sur elle-même ? Isy n'était décidément pas comme sa cousine. Elle approcha sa main et à l'aide de son index, remonta son menton pour la regarder droit dans les yeux.

« Tu as de magnifiques yeux, alors plantent les dans ceux qui sont en face ! »

La blonde lui fit un petit clin d’œil avant de s'éloigner et de reboire une longue tirade de son café.

« Je sais que c'est difficile d'avouer ses sentiments. Je crois bien que je ne l'ai jamais fait... Je n'ai jamais été éperdument amoureuse, au point de vouloir tout plaquer, d'avoir ce sourire niais aux lèvres, je... Enfin, si... Pour moi ça a toujours été extrêmement compliqué. Une fois, je suis tombée amoureuse au point de finir par le haïr. Et puis, il y a Alecto maintenant... Encore une histoire qui sort du commun... Donc je ne suis définitivement pas la bonne personne pour les conseils ! ... Sincèrement Kity, je serais là pour lui donner une bonne baffe s'il ose te jeter, toi ! Parce que sincèrement tu es une pépite d'or qui vaut tellement ! »

Isobel lui sourit sincèrement. Elle parlait librement à sa cousine et elle était vraiment capable de retrouver cet étudiant s'il osait faire souffrir sa cousine.

Isobel n'eut le temps de rien dire que déjà leur commande arriva. Kity observa l'aisance de sa cousine avec une pointe d'envie. Elle était si naturelle, si parfaite... Exactement le genre de fille qu'elle même aspirait à devenir. Souriante, celle-ci se concentra à nouveau sur la conversation dès que le serveur fut parti, sans néanmoins les avoir gratifiées d'un regard inquisiteur.

" Dit comme ça, il a l'air parfait ! Il sait que tu penses tout ça de lui ? Parce qu'il y a une chose que j'ai fini par apprendre : on a parfois beau faire tous les signaux du monde, ça n'équivaut jamais les mots ! "

Le rose monta doucement aux joues de Kity. Le dire à Lancelot était pour elle tout à fait improbable. Et ce pour plusieurs raisons. De une, elle avait bien trop peur. Peur d'ouvrir son coeur une bonne fois pour toute, coeur qu'elle s'était appliqué à protéger en érigeant d'immenses murailles autour de lui. Ensuite, elle ne voulait pas prendre le risque de perdre le compositeur. C'était peut-être idiot, mais tant qu'il ne savait rien des sentiments qu'elle éprouvait envers lui, il ne pouvait pas la rejeter. Kity était de ces filles qui attendent désespérément que leur Prince Charmant fasse le premier pas. Malheureusement, la plupart du temps, c'est en vain qu'elles patientent, encore et encore. Mais cela, la blondinette préférait ne pas y penser. Et enfin, elle n'avait aucune idée de la manière dont on déclare ses sentiments. Là, elle pouvait encore se bercer d'illusions, mais après ? Que ferait-elle si l'élu de son coeur lui déclarait ne rien ressentir de réciproque envers elle ? Elle souffrirait, à n'en point douter. Et ça aussi lui faisait peur. Elle se cacha derrière son café, faisant semblant de le savourer. Isobel lui posa alors une autre question. Elle lui demanda comment elle l'avait connu. Reposant sa tasse, Kity prit son inspiration avant de se lancer dans son récit.

" Et bien, je le connais depuis de très nombreuses années, en réalité. Enfin, façon de parler... Il est compositeur, comme je te l'ai dit, et il a participé à de nombreuses reprises à un concours de musique classique que j'affectionne tout particulièrement. Il l'a même remporté ! Plusieurs fois. Alors, quand je l'ai vu, à Wynwood, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller lui parler. Avec le recul, je me demande encore comment j'ai osé faire ça ! De fil en aiguille, nous avons sympathisé... Il sait que je l'admire beaucoup pour son talent musical, mais... c'est tout. Je ne lui ai jamais parlé de quoi que ça soit d'autre. Et je ne pense pas que je le ferai, malgré tes conseils... Je crois que j'ai trop peur de le perdre... Je suis un peu perdue., termina-t-elle, penaude. "

Dieu, Isy n'imaginait sans doute pas à quel point ça lui faisait du bien de se confier enfin à quelqu'un - et pas n'importe qui, sa cousine adorée ! - à propos du jeune homme. Doucement, la blondinette baissa les yeux pour s'intéresser aux replis de son short en jeans. Elle avait toujours peur de lire le jugement dans le regard d'autrui, c'est pourquoi elle affrontait beaucoup trop rarement le regard des autres. Ça lui était très pénible, surtout lorsqu'elle comprenait clairement qu'elle inspirait de la pitié à ses proches, ou pire : lorsqu'elle les sentait déçus.

Les robes furent achetées. Une fois sortie de la boutique, Kity proposa de faire une pause. Elle montra un petit café en face. C'était l'endroit idéal pour s'asseoir et discuter tranquillement. Isy avait envie de se poser sur une chaise. Faire les boutiques ce n'est pas de tout repos ! Même si jusqu'ici les cousines n'en avaient pas enchainées des tonnes. L'anglaise acquiesça donc.
Elles choisirent une petite table en terrasse. Rapidement un charmant serveur vint prendre leur commande. Kity prit un café liégeois et Isobel se contenta d'un Caffè Michiato. Elle adoré le dire à l'italienne. Malheureusement les seuls mots qu'elle savait dire était ceux des cartes de restaurant.
Une fois l'employé parti, la blonde commença à parler.

« Alors... Par où commencer ? Je te préviens, Isy, je ne suis pas vraiment douée pour parler garçons... Disons qu'il... il est vraiment exceptionnellement gentil, dans son genre. Tendre, attentionné... Et puis... Il est compositeur, musicien, il chante.. »

Isobel était à peu près sûre que c'était la première fois pour sa cousine qu'elle se confiait. Ça semblait compliqué à dire mais une chose était certaine : elle avait de réels sentiments. Le garçon, peu importe quelle était son identité, était le plus chanceux. Kity l'admirait, l’idolâtrait, l'aimait tout simplement. Des sentiments pures et innocents. Oh, oui elle était innocente. Ce qui rendait sa cousine plus vulnérable que jamais.
Isy la regardait. Elle observait ce visage d'ange, ces traits fins, ces yeux brillants... C'était comme si rien ne pouvait atteindre cet étudiant, qu'elle avait placé sur un piédestal. Et qu'elle, petite fille douce, l'observait sans oser y toucher.
L'anglaise eut envie de protéger sa cousine, telle une grande sœur. Elle voulait lui dire les risques, lui raconter ses expériences. La blonde désirait rencontrer cet étudiant, l'évaluer, l'avertir de ne pas faire de mal à son adorable cousine.

Le serveur revint avec un plateau et les deux boissons. Isy lui fit un sourire quand il déposa leur commande sur la table et prononça un "merci". L'homme leur fit un clin d'oeil avant de repartir. Elle le regarda un moment s'éloigner avant de reporter son attention sur Kity qui lui souriait.

« Dit comme ça, il a l'air parfait ! Il sait que tu penses tout ça de lui ? Parce qu'il y a une chose que j'ai fini par apprendre : on a parfois beau faire tous les signaux du monde, ça n'équivaut jamais les mots ! »

Un "je suis enceinte", vaut toujours mieux qu'un "tu sais je vais arrêté ma carrière de mannequin et je mangerai beaucoup de fraises". Peut-être pas... Mais bon... C'est plus radical et parfois plus douloureux. Mais au moins cette solution évitait d'attendre éternellement quelqu'un qui ne viendra jamais. A quoi bon être amoureux à sens unique ? Cet amour est le pire de tous. On a quoi en retour ? Le réconfort d'un possible renvoie d'affection de la part de l'être aimé ? Mais ça n'arrive jamais. Ça blesse. Un temps perdu, pour quoi à la fin ? Pour se rendre compte qu'on était aveugle... Que ce type avait la manie de bouger ses cheveux dans tous les sens... Qu'il couchait avec tout ce qui bouge... Qu'il aimait les hommes... Qu'il vivait et vivra toujours chez ses parents. Qu'il vous traitait comme un chien...
Quand ce voile de perfection tombe, quand le cœur est alors libéré, on peut vivre. Définitivement. Aimer à sens unique et une perte de temps. Il vaut donc mieux affronter la situation dès le début. Déclarer sa flamme à cœur ouvert. Et qui sait ? Recevoir quelque chose en retour...

« Tu l'as connu comment ce garçon ? » dit-elle avant de boire une gorgée de son café chaud, pour ne pas faire peur à la cadette avec ses idées.

Immédiatement, Isy se montra plus qu'intéressée par le sujet, faisant rougir sa cousine encore plus fort. Elle lui dit qu'elle aussi avait rencontré un garçon, et retrouvé un amour de jeunesse. Kity prit bonne note, pour plus tard. Apparemment, l'histoire avec le garçon rencontré était intéressante, puisque sa cousine lui déclara que ça c'était fait de manière assez originale. Elle qualifia ensuite Lancelot de businessman marié, ce qui fit sourire la blondinette. Ensuite, Isobel rentra dans sa cabine, avant d'en ressortir la tête pour ajouter une dernière petite phrase de son cru.

" Je vais pas te lâcher avant d'avoir des détails ! Tu peux compter sur moi... "

Bizarrement, Kity en était totalement convaincue. A son tour, elle rentra dans la cabine pour se changer. Un dernier coup d'oeil dans le miroir avant d'enlever la robe termina de la convaincre : elle s'achèterait cette robe. Un petit plaisir une fois de temps en temps ne pouvait pas lui faire de mal. Rapidement, elle se changea et retrouva sa cousine dehors. Ensemble, elles se dirigèrent vers la caisse. Kity souriait, elle était contente de voir que sa cousine achetait la jolie robe rose qui lui saillait à ravir. Ensuite, elles quittèrent le magasin, et la benjamine avisa un café, de l'autre côté de la rue.

" Bon, puisqu'il s'avère que nous avons plein de choses à nous raconter, je te propose une petite pause ! On y va ? "

La grande blonde approuva, et elles se dirigèrent d'un même pas vers le café en face. Prenant une table en terrasse, elles commandèrent - un café liégeois pour Kity - à boire au serveur. Kity le regarda s'éloigner en soupirant, avant de se décider à parler.

" Alors... Par où commencer ? Je te préviens, Isy, je ne suis pas vraiment douée pour parler garçons... Disons qu'il... il est vraiment exceptionnellement gentil, dans son genre. Tendre, attentionné... Et puis... Il est compositeur, musicien, il chante... "

L'admiration sourde qui pointait dans la voix de la jeune fille n'aurait pas échappé même à un sourd. Elle avait des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre, rien que de songer à Lancelot. Elle avait envie d'y croire. L'espoir. Voilà ce qui la portait, pour le moment, en plus de l'amour. Car oui, elle l'aimait, ce garçon. Rêveuse, elle remarqua à peine le joli serveur qui apportait leurs boissons. Celui-ci leur fit un clin d'oeil, avant de repartir vers le café. Kity sourit à sa cousine, à l'aise. Il était rare qu'elle se sente aussi bien, alors il fallait absolument qu'elle en profite !

La dernière phrase de l'anglaise eut une conséquence sur sa cousine qu'elle n'avait pas imaginée. Une montée de sang au niveau de ses pommettes. C'est après sa réponse que la réaction s'accentua. De plus en plus rouge, le regard fuyant. Un garçon lui plaisait et un jeune homme, qui plus est, célibataire ! N'était-ce pas l'occasion rêvé de toutes les demoiselles pour tenter leur chance ? Kity n'était sûrement pas comme ça. En fait, c'était certain. Mais en ne s'approchant de personne, on a deux fois moins de chances de tomber sur un être incroyable. Que ce soit un homme ou pas...
Isobel avait toujours été populaire et loin d'être timide. Aller vers les autres étaient une seconde nature. On avait toujours dit de la jeune femme que c'était un caméléon. Capable de s'adapter à tous les types de groupes, elle plaisait aux autres. Son sourire, ses blagues, ses monologues idiots avaient fait d'elle une vraie petite starlette. Mais à force de côtoyer des gens, on finit par mal retomber. Des imbéciles. Des étranges... Des hors du commun, pas dans le bon sens... Des pervers. Isobel ne voulait pas que ça arrive à sa jolie cousine préférée. Sauf qu'elle était consciente que c'était grâce à ces mauvaises rencontres qu'elle s'était construite. Ça lui avait donné cette confiance en elle. Plus affirmée que jamais. Isobel savait où elle allait, connaissait en un clin d’œil si elle s'adressait aux bonnes ou mauvaises personnes. C'est ce que l'on appelle l'expérience. Et il était certain que Kity n'en avait quasiment pas.

C'était ça que désirait voir Isobel dans les yeux de sa cousine. Elle voulait la voir s'avancer la tête haute, fière d'elle, rire à souhait, bouger ses cheveux, frôler un garçon juste pour le narguer, acheter des talons hauts... Montrer qu'elle sait ce qu'elle veut et où elle va. Kity avait un potentiel incroyable. Cette demoiselle pouvait devenir ce qu'elle voulait. C'était cette petite étincelle qui brillait dans ces yeux. Ce petit quelque chose qui fait toute la différence.

Laissant cette analyse à plus tard, Isy répondit :

« Oh... Un garçon ! Je veux touuut savoir ! Moi aussi j'en ai rencontré un mais d'une manière assez originale, disons. Et j'ai retrouvé un amour de jeunesse... Mais ne changeons pas de sujet ! On se change et tu me parles de ce mystérieux jeune homme ? Quoi que... C'est peut-être un businessman marié... »

L'anglaise fit un grand sourire à sa cousine avant d'y ajouter un clin d'oeil. Elle rentra dans sa cabine et avant de s'y enfermer, Isobel sortit la tête et prévint sa cousine :

« Je vais pas te lâcher avant d'avoir des détails ! Tu peux compter sur moi... »

Une fois ceci dit, elle se changea, remit sa tenue originale, passa une main rapide pour recoiffer ses cheveux... Tout était ok. Un sourire s'afficha sur son visage quand elle prit la petite robe rose entre ses mains. Une petite dépense... Pour se récompenser d'avoir bien travaillé ce mois-ci, d'avoir retrouvé sa cousine et de quitter son job au restaurant.
Elle ne tarda pas à se diriger vers la caisse sans lâcher Kity du regard.

Souriante, Isobel s'approcha de sa jeune cousine, lui saisit la main et l'invita à tourner sur elle-même. Kity s'exécuta, amusée. Les pans de la robe se soulevèrent légèrement autour des jambes fines de la jeune fille. Elle se sentait bien, dans cette jolie robe. Confortable, mettant joliment en valeur son teint hâlé... Lancelot la trouverait-elle jolie, pareillement vêtue ? En tout cas, elle plaisait à sa cousine, qui lui déclara qu'elle votait pour cette robe, car Kity avait l'air d'une princesse, dedans. La blondinette rosit de plaisir, remerciant doucement sa cousine.

" Je pense que la dépense va être inévitable ! Ton copain, ou futur copain, sera ébloui par cette tenue ! "

Kity adressa un gentil sourire à son amie, légèrement rougissante. Elle pensait à Lancelot... Malheureusement, il était bien loin d'être son copain, même si c'était tout ce dont rêvait Kity à l'heure actuelle. Hésitante, elle expliqua à sa cousine qu'elle n'avait pas de petit ami, mais...

" Oh, euh... J'ai pas de petit ami, tu sais... Même si... Euh..., bégaya-t-elle. Il y a peut-être un garçon qui me plait et qui est célibataire... "

A la fin, sa voix n'était plus qu'un murmure et ses joues affichaient une jolie couleur rouge tomate. Jamais elle n'avait parlé de ses sentiments à personne, et encore moins de Lancelot. Mais il était temps que cette situation change. Après tout, Isy était sa cousine, et entre cousines, on doit pouvoir tout se confier, non ? L'américaine désirait du plus profond de son coeur qu'il en soit ainsi avec son ainée, et il fallait bien commencer par quelque part pour instaurer cette relation de confiance entre elles. Du coup, Kity s'était jetée à l'eau, en espérant que sa cousine ne la juge pas trop à ce propos, et qu'elle se sente un jour assez en confiance elle aussi pour lui confier ses petits tracas. Les mains de la jolie blonde torturaient l'ourlet de sa robe blanche, qui serait certainement sa prochaine acquisition, puisqu'Isy le lui conseillait. Les yeux rivés au sol, elle attendait que sa cousine réagisse. Curieusement, d'ailleurs... Elle aurait très bien pu dévier le sujet, retourner sa question à Isy ou rentrer dans la cabine. Mais elle se rendit compte qu'elle ne fit rien de tout ça, tout simplement parce qu'elle avait besoin d'en parler avec quelqu'un. Cela faisait des mois qu'elle gardait ses sentiments pour elle, puisque sa meilleure amie, Samus, avait déménagé, de même que Lou, une amie à qui elle se confiait de temps en temps. A présent, elle avait l'impression d'être seule. Du coup, elle espérait qu'Isobel voudrait bien prendre cette place de confidente qui manquait tant à sa cousine.

Kity la suivit. Isobel adorait sa nouvelle cousine. Elle avait ce petit côté de petite fille sage que l'anglaise n'avait jamais été. Une fois plus proches de la robe tant convoitée, l'autre blonde annonça que ce n'était pas exactement la même. A vrai dire, la mannequin se souvenait vaguement de l'image qu'elle avait reçu sur son portable. Sa mémoire lui faisait défaut et puis ce n'est jamais simple de retenir des détails issus d'une petite image compressée sur un écran. Les motifs, la forme, les broderies, la qualité, les couleurs, les ombres des recoins du tissus souple... Toutes ces petites choses difficiles à incruster dans sa mémoire. Et puis, à moins d'être chanceux, il faut être très fort pour retrouver une robe vu sur quelqu'un d'autre. A moins d'oser lui demander des détails. Mais là c'était une star... Donc Isobel c'était concentrée sur le style global pour pouvoir montrer des vêtements à Kity qui risquerait de lui plaire.

Le petit regard que sa cousine lui lança, fit sourire la mannequin. Elle hésitait. Un essayage, ça ne coûte jamais rien ! Avec un petit clin d’œil accompagné d'un mouvement de tête, Isy motiva la demoiselle à prendre l'une des robes. Les deux jeunes femmes désormais munies d'un cintre entre leur main, se dirigèrent vers les cabines. Elles y pénétrèrent et se changèrent. Rien de bien extraordinaire ! Isobel profitait toujours de ce petit moment de solitude pour s'observer dans le miroir. L'image qu'elle renvoyait lui paraissait parfois d'une confiance exagérée. Un sentiment de honte... Elle ne s'aimait pas vraiment. Fille sans père, sourire trop facile à faire venir, peau trop parfaite, corps cachant de véritable supplice. Qui savait qu'elle avait été anorexique pendant sa jeunesse ? Qui savait qu'elle s'était parfois privée d'une nouvelle paire de chaussures pour payer le loyer ? Elle ne parlait pas assez... Peut-être que si elle s'ouvrait un peu plus au monde... Si elle brisait sa carapace... Non. Une nouvelle souffrance risquerait de l'assaillir.

Isobel sortit de ce moment d'introspection pour ajuster les plis de la robe. Elle sortit de la cabine et vit Kity en sortir à peu près au même moment. Un sourire éclaira le visage de la blonde, chassant un instant les idées qui lui avait traversé l'esprit quelques secondes plus tôt.

« Waaah, Isy, tu es magnifique ! On dirait que cette robe a été faite pour toi ! »

Le compliment la toucha. C'était tellement sincère, si admiratif. Isobel ne pensait pas en méritait autant. Ses yeux verts décryptèrent alors l'allure de la jolie demoiselle lui faisant face. Un air sage et fragile. Une petite poupée de porcelaine si précieuse qu'on ose à peine la toucher. Isy s'approcha toute sourire, lui prit une main pour la faire tourner sur elle-même. La robe brodée se souleva légèrement. Une vraie poupée.

« Et toi alors ! Je vote pour cette robe ! Avec ça tu ne peux avoir que des compliments, on dirait une princesse... »

Prestigieuse, précieuse, sensible, douce... Cette fille tomberait un jour sur un garçon protecteur et aimant qui lui fera vivre un vrai comte de fée. Isobel la voyait déjà aux bras de cet homme, comme un couple de star. Enfin... Peut-être qu'elle s'avançait un peu trop. Après tout, Kity avait peut-être déjà son cœur pris par quelqu'un... L'anglaise ne se souvenait pas lui avoir posé la question.

« Je pense que la dépense va être inévitable ! Ton copain, ou futur copain, sera ébloui par cette tenue ! » dit-elle dans un large sourire.

Le regard appréciateur d'Isobel se mouva sur la robe que sa jeune cousine avait sortie du rayon. Elle examina le tissu, la forme, la couleur, ... sous le regard intéressé de sa cadette. C'est fou à quel point Isy avait l'air pro, en faisant ça. Ou alors, peut-être le devenait-elle dans les grands yeux naïfs et plein d'admiration de la petite blonde ? Qui sait... Elle déclara que Kity avait l’œil, ce qui la fit rosir de plaisir. Pour qu'une mannequin, habituée du monde de la mode, lui dise ça, c'est que ça devait être un peu vrai, non ? Isy lui reparla ensuite des chaussures Louboutin qu'elles avaient vues dans le magasin précédent. Kity n'avait pas spécialement besoin qu'on lui rafraichisse la mémoire à ce sujet : elle y pensait presque sans arrêt depuis qu'elles avaient quitté le magasin ! La grande blonde adressa un sourire angélique et innocent à la petite, qui lui tira la langue, taquine.

" Au fait c'est dans ce magasin que tu as vu la belle robe que tu m'as envoyée sur mon portable ? Parce que je crois avoir vu quelque chose qui y ressemblait là-bas sur le mannequin en plastique... On va voir ça de plus près ? Et j'essayerai cette tenue ! "

Kity tourna la tête dans la direction indiquée et remarqua effectivement une robe qui ressemblait à celle qu'elle avait repérée sur Blake Lively. Sa cousine prit le cintre de la robe rose et se dirigea vers le dit mannequin, suivie de près par Kity.

" Ce n'est pas la même, mais c'est vrai qu'elle y ressemble ! ... Et elle est vraiment moins chère, en plus., ajouta pensivement Kity. Hm... Je vais peut-être en prendre une pour essayer... "

Elle lança un regard hésitant à sa cousine, qui l'encouragea d'un coup d’œil. L'américaine sourit et s'empara de la robe blanche brodée de fleurs en taille 36. Elle repéra ensuite les cabines d'essayage, qui étaient non loin d'elles. Ensemble, les jeunes femmes s'y dirigèrent, chacune portant une robe à essayer. Une fois à l'intérieur de sa propre cabine, juste à côté de celle d'Isobel, la blondinette souffla. Bon. C'était pas le moment de flancher : il fallait qu'elle ait confiance en elle, un peu. Après tout, elle n'était pas moche, comme fille. Certaines personnes la disaient même adorablement mignonne, à croquer, jolie comme un coeur... Bon, d'accord, il s'agissait de sa mère adoptive... Et alors ? Elle se changea en tournant le dos au miroir, avant de sortir de la cabine en même temps que sa cousine. Quand Kity la vit dans la robe qu'elle avait dénichée, ses yeux se remplirent d'étoiles et elle s'en trouva toute émerveillée. Le tissu tombait parfaitement sur les hanches de son amie, la couleur s'accordait à merveille à son teint hâlé, la coupe lui donnait un air encore plus sexy et assuré que d'habitude... Kity avait l'impression de se trouver face à une déesse grecque.

" Waaah, Isy, tu es magnifique ! On dirait que cette robe a été faite pour toi ! "

Kity se disait difficile. Elle aimait les couleurs pastel, les choses simples mais se demandait si ce n'était pas parce qu'elle n'osait porter un autre style. A vrai dire il y avait sûrement des deux. La cousine de l'anglaise avait le teint idéal pour porter des couleurs pâles et claires. Et puis c'était également une jeune fille très timide. Isobel ne la voyait pas s'affirmer en portant un t-shirt indiquant un parti politique ou même un slogan. Elle ne la voyait pas non plus s'amener au lycée avec une mini jupe et des talons hauts. C'était une conclusion que l'on pouvait faire rapidement en compagnie de cette demoiselle. Et elle en était plus agréable. Toutes ses étudiantes prêtes à tout pour valoriser leur corps vis à vis des hommes n'étaient pas les grandes amies de la blonde. Autant dire que les Eta Iota n'étaient pas ses meilleures amies. Isy était contente que Kity ne soit pas ainsi... Elle avait trouvé une cousine qui lui ressemblait bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Malgré leur différence d'âge, malgré leur sang d'origines différentes...
Bien que la belle fasse du mannequina, elle n'arrivait à comprendre ce principe de la beauté suprême. Un culte du corps passant avant tout le reste. La plastique de rêve avant le cerveau. Le sourire lumineux avant la joie. La poitrine refaite avant l'amour... Évidemment ce type de pensée était contraire à la période qu'elle avait eu plus jeune où elle sautait sur tout ce qui bougeait ou presque... Mais ça... Ça c'est une autre histoire ! Un récit bien trop long pour être raconté.

Kity rigola après le commentaire de l'anglaise. Un rire franc et agréable. Sa cousine devait vraiment se lâcher plus souvent ! Car même si ce rire sortait naturellement, il semblait rare. Sourire, s'amuser, rigoles, plaisanter, raconter des histoires... Étaient les maîtres mots d'Isobel. C'était sa vision de la vie. Une bonne humeur pour une bonne santé.

« Non, moi je vois plutôt quelque chose comme... ça »

Les yeux verts de l'étudiante se posèrent immédiatement sur la petite robe que Kity sortit. Elle était vraiment belle ! Rapidement Isobel vit l'autre blonde la lui mettre devant son corps. Elle reproduisait les gestes de Isy mais avec plus de sérieux. Car bien que très courte cette robe avait une couleur spéciales et une forme originale. Le genre de tissu qui ne laissait pas indifférent la mannequin.

« Elle est vraiment sympa ! Tu as le coup d’œil dis donc ! Mais là tu me tentes à l'essayer... Tu ne penses pas qu'elle t'irait à toi aussi ? A moins... A moins que tu préfères faire des économies pour les jolies chaussures de tout à l'heure ! »

Isy lui fit un sourire angélique.

« Au fait c'est dans ce magasin que tu as vu la belle robe que tu m'as envoyée sur mon portable ? Parce que je crois avoir vu quelque chose qui y ressemblait là-bas sur le mannequin en plastique... On va voir ça de plus près ? Et j'essayerai cette tenue !»

Elle prit dans ses mains le cintre que tenait jusque là Kity et s'avança dans les rayons.

C'est dur de faire 2 rps sur le même sujet sans se répéter. J'ai pas trop d'inspi', désolée >.<>

La cousine de Kity approuva, et les deux jeunes femmes pénétrèrent dans le magasin. La mode pour l'hiver prochain serait très colorée, d'après ce que pouvait en constater la blondinette. Elle aimait bien porter des couleurs, mais quand elle avisa un pull vert électrique, elle ne pu s'empêcher de se dire qu'il y avait des limites. Sa cousine l'entraina sur la droite en fouillant activement dans les rayons. Quand elle en sortit un cintre sur lequel reposait une robe en maille verte et orange, Kity ne pu s'empêcher de manifester son amusement. Ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire, tandis qu'Isobel lui demandait ce qu'elle aimait porter comme vêtements. " Certainement pas ça ! ", songea la jeune femme.

" Te parler de moi... Hé bien, je pense que de ce côté, je suis plutôt difficile, j'en ai bien peur. J'aime les choses simples, les couleurs pastels... Mais parfois, je me dis que c'est parce que je n'ose pas que je ne m'habille pas autrement., ajouta-t-elle dans un soupir résigné. Donc, tu t'imagines que cette robe, ce n'est pas vraiment pour moi... "

Malgré ses paroles, Kity se vit affublée de la robe par sa cousine. Enfin, à moitié, puisqu'Isy se contenta de la mettre devant elle, taquine. Même si elle ne voyait le désastre que du dessus, Kity imaginait aisément que ce n'était pas joli. Surtout que cette couleur orange ne lui allait pas du tout ! Et mixée au vert, et bien... ça ne ressemblait plus à rien. En prime, pour bien achever de la convaincre que c'était vilain, les couleurs rendaient le bronzage de la petite américaine un peu artificiel, orangé. Pour plaisanter, sa cousine lui fit remarquer que cette robe irait parfaitement avec les chaussures vertes du magasin précédent. Kity éclata de rire, un peu surprise elle-même par son geste. Ce n'est pas le genre de chose qu'elle faisait, de manière générale. Non, habituellement, elle n'avait pas assez confiance en les gens pour se laisser aller ainsi. Cela lui fit donc du bien. Elle avança un peu dans le rayon, après avoir remis la robe au milieu de ses semblables.

" Non, moi je vois plutôt quelque chose comme... ça !, fit-elle triomphalement en sortant une autre robe de son rayon. "

La jolie blonde la tendit vers sa cousine. Celle-ci arborait une couleur un peu vieillie, rose. Une des préférées de la petite blonde. Elle était serrée à la taille, plissée sur toute sa longueur - qui ne l'était pas, en fait, longue... c'était même plutôt l'inverse ! - et enfin, pour compléter le tout, elle possédait des épaulettes un peu bouffantes. Elle était un peu osée pour Kity, mais la jeune fille était sûre que ça irait parfaitement à sa cousine. Ce fut à son tour de la placer devant sa compagne de shopping, avant de murmurer plus pour elle même que pour son amie.

" Hm, ça t'irait bien, cette couleur... "

Si elle affirmait cela, c'est qu'à elle, cela lui allait particulièrement bien et qu'Isobel, tout comme Kity, était blonde et avait le teint légèrement halé. Elle adressa un sourire à sa cousine, contente de se trouver là avec elle.

C'était exactement ce qu'elle avait imaginé. Kity approuva et elles sortirent au plus vite. Cet épisode avait été des plus étrange. Chaque personne mettait les sous-vêtements qu'il voulait. Mais en général personne n'en parlait. Surtout quand on ne se connait que depuis quelques jours ! Au moins elles sauraient désormais que ce n'était pas à refaire de si tôt !

Alors qu'elles se dirigèrent vers un magasin de vêtements particuliers et déjà repérer, sa cousine lui dit quelque chose d'étonnant. Un compliment auquel l'anglaise ne se doutait pas du tout. Kity semblait totalement sincère. La perfection... Isy n'avait jamais entendu de tels mots lui étant destinés. Bien sûr beaucoup d'hommes lui avait parlé ainsi. Mais ce n'était qu'un jeu de séduction, des lourdos qui disaient cela à longueur de journée. Être placé au rang de perfection par la petite blondinette lui faisait quelque chose de bizarre. Isobel se sentait fière et légèrement gênée en même temps. Elle avait cette impression d'être un modèle à suivre et qu'il ne fallait pas qu'elle fasse le moindre faux pas. La responsabilité d'une grande sœur. Une sœur qu'elle avait toujours rêvé d'être...

Elle ne savait quoi répondre quand sa cousine continua en disant que la boutique serait remplie de vêtements sur lesquels elles craqueraient. Elle avait sans doute raison. Car à peine rentrée, Isy tomba nez à nez avec une jolie jupette plissée.

« Notre bonheur... Ça c'est clair ! Bon on commence par où ?... Mmh... En avant, droite ! »

Isobel voulait passer un bon moment. Et tant qu'à faire, elle préférait faire les boutiques en plaisantant et rigolant comme une enfant. La blonde était contente que son porte monnaie soit à peu près plein. Elle achèterait certaines affaires et peut-être qu'elle trouverait quelque chose pour sa mère... Ou même Wyatt ! Il y a bien des affaires pour enfants dans les magasins de la ville ! En plus de cela, Isy craquait tout le temps devant les petites chemises et les chaussures d'enfants. Si bien qu'elle remerciait le ciel d'avoir tout le temps à faire avec son planning chargé, sinon elle dépenserait facilement sans comptait simplement pour son adorable petit trésor.

« A ton tour Kity de me parler de toi ! Qu'est que tu aimes en matière de fringue ? Ça par exemple ? »

Elle sortit une robe en lourd tricot vert et orange. Des mailles qui devait donner bien chaud et des coloris étrangement assortis... Oui vraiment c'était pas terrible... Classons cette robe dans la catégorie "spéciale". Mais Isobel se tourna vers sa cousine, en plaçant le cintre sous son cou comme pour montrer l'effet que la tenue aurait eu sur elle. Puis avec un sourire taquin, elle rajouta :

« Avec les chaussures vertes de tout à l'heure ça aurait été parfait ! »


Pas eu le temps de faire mieux et encore moins de relire >.< Je pars une semaine donc prends touuuuuuut ton temps !

Isobel déambulait dans le magasin, apparemment très à l'aise. Ce qui n'était pas vraiment le cas de Kity. La plus âgée des deux Wilson entama alors un laïus sur les sous-vêtements, que Kity écouta religieusement, tout en suivant sa cousine dans les rayons.

" Les couleurs claires. Les hommes aiment ça en général. Tu sais, le blanc, le rose fumé, le crème... Des couleurs presque virginales. C'est super bizarre de te raconter tout ça ! Mais bon des cousines ça se raconte tout, non ? "

Kity hocha vigoureusement la tête, tandis qu'Isy poursuivait. Quant à la jeune blonde, elle la suivait toujours, observant les tissus, les matières au passage. Elle prenait bonne note de tout ce que lui disait Isobel. On ne sait jamais, après tout, cela pourrait lui être utile un jour. Plus tard. Ou jamais. Oui, probablement jamais.

" C'est bizarre, j'avais toujours pensé que les hommes préféraient le rouge, le noir... Genre diablesse !, lâcha-t-elle en murmurant presque. "

Pour sa part, Kity ne portait que du blanc, du noir ou du rose pâle. Des couleurs simples, pas provocantes pour un sous. Du moins, pas provocantes quand Kity les portait. Et ce n'était certainement pas de la dentelle ou de la soie. L'anglaise tira alors un soutien-gorge d'un rayon et le présenta à Kity, lui disant que ce n'était pas mal pour plaire. La petite blonde l'observa attentivement, notant au passage les détails du tissu. Peut-être qu'un jour, elle oserait porter ce genre de choses... Elle pensa alors à Lancelot, et ses joues se colorèrent immédiatement d'une couleur rosée que certains jugeaient adorable. La jeune fille ramena ses cheveux devant son visage pour que sa cousine ne remarque pas son trouble. Ainsi, quand Isy lui proposa de s'en aller avant que la vendeuse ne les aborde, Kity sauta sur l'occasion.

" Oui, allons-y !, lâcha-t-elle avec précipitation. "

Les deux jeunes femmes sortirent une nouvelle fois dans la rue bondée, et Kity ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Ce moment avait été ... particulier ! Elle prit Isobel sous le bras et l'entraina en souriant vers le magasin de vêtements qu'elle avait repéré quelques instants plus tôt, avant d'entrer dans le magasin de lingerie fine. Un sujet l'avait interpellée, dans le magasin, elle en profita donc pour y revenir.

" Dis, Isy... Quand tu dis que tu as des poignées d'amour... Tu plaisantes, pas vrai ? Je n'ai jamais vu une fille aussi belle que toi..., avoua-t-elle sans honte à sa cousine. Je ne t'imagine pas plus mince, pour moi tu représentes déjà la perfection, telle que tu es. "

Elle pensait tout à fait ce qu'elle venait de dire à sa cousine. Néanmoins, pour ne pas la mettre mal à l'aise, elle essaya de changer de sujet plus ou moins discrètement.

" Je pense que dans ce magasin, on va trouver notre bonheur ! "

Isobel sentit dans la voix de sa cousine comme une pointe de gène. Elle ne devait pas être à l'aise dans ce magasin. En y repensant ça devait être logique, Kity était une jeune fille timide. Elle n'osait pas porter des talons alors acheter un corset devait être une épreuve pour elle. Mais ce n'était pas une mauvaise chose. Les filles commencent à vouloir être sexy bien trop jeune. Isy en était le parfait exemple, elle, la reine d'un collège privée. Elle avait réussit à faire rêvé des garçons avec sa simple tenue imposée. Alors elle n'avait rien à redire... Kity était une fille idéale. Sage, attentionné, du genre à rougir au moindre compliment. L'anglaise se demanda d'ailleurs si la blondinette avec un petit-ami ou même des vues sur quelqu'un...

« Tu es sûre que tu veux vraiment qu'on face ce genre de boutique ? Ce n'est pas un peu étrange ? Moi, personnellement, j'y viens toute seule habituellement. Et pour ce qui concerne mes goûts je suis plutôt... Mmh.. Les couleurs clairs. Les hommes aiment ça en général. Tu sais, le blanc, le rose fumé, le crème... Des couleurs presque virginale. C'est super bizarre de te raconter tout ça ! Mais bon des cousines ça se raconte tout, non ? Enfin comme on a été élevée seule je suppose que tu n'as pas non plus la réponse à cette question. Sinon j'ai beaucoup de dessous en dentelle, ou bien avec des laçages, des rubans, de la soie... Je suis pas fan des truc voyants... »

Tout en parlant, elle marchait. Isy regardait, touchait, contemplait certaines pièces qu'elle ne pourrait s'acheter aujourd'hui ou même jamais vu les prix. Elle pourrait très bien passer pour une folle avec tout ce qu'elle racontait sur la lingerie. La londonienne en connaissait un rayon, avec lu pas mal de choses sur l'art de séduire les hommes et les avait d'ailleurs testées. Mais aujourd'hui, alors qu'elle était en présence de sa cousine, plus jeune qu'elle, elle trouvait ça un peu déplacé. Surtout quand elle voyait le visage gêné de Kity.
Elle sortit de son rayonnage un petit soutiens gorge balconnet en satin de soie et tulle aux couleurs ambrées.

« Ça par exemple c'est pas mal... Et pour reprendre sur ce que l'on disait tout à l'heure... Oui quand j'avais ton âge... Oh ! Mais c'est une phrase que ma mère aurait pu me dire ça, "quand j'avais ton âge, à l'époque, j'étais beaucoup plus sage blablabla" ! sh*t !... Oui donc il y a trois ans, j'étais très bien certes, mais j'étais surtout beaucoup plus mince. A la limite de la maigreur. C'est pour ça que je n'aime pas me revoir comme ça. J'étais à cheval sur la limite mince et maigreur maladive. S'en était devenu presque dangereux... Mais bon c'est du passé ! Maintenant j'ai mes petites poignées d'amour et je lutte pour avoir un ventre et des cuisses fermes ! Bon assez parlé de moi ! Ça te dit de sortir d'ici, avant que e trouve réellement quelque chose que je ne peux pas m’acheter et que cette vendeuse là-bas vienne nous interpeller pour nous conseiller... »

Elle avait d'un geste de la tête, pointé la brune qui s'avançait déjà vers les deux demoiselles.

Sa cousine ne porta aucune attention au magasin suivant, trop occupée à répondre à Kity. Elle l'entraina donc à l'intérieur et une petite sonnette tout à fait charmante annonça leur entrée. L'intérieur du magasin était frais, bien plus agréable que la rue. Il s'en dégageait une odeur de rose boisée, probablement destinée à mettre les client(e)s à l'aise. Or, pour Kity, ce n'était pas gagné. Un ensemble en dentelle noire des plus provocants la narguait juste sur sa droite, ce qui ne manqua pas de la faire sourciller. Pourquoi étaient-elles entrées ici, déjà ? La jolie blondinette n'avait que 16 ans et, il faut bien l'avouer, était plutôt prude, comparée aux autres jeunes de son âge qui étaient pour la plupart tout à fait à l'aise avec ce genre de choses. Quant à sa cousine, elle lui disait à l'instant qu'elle pourrait voir ses photos, qu'elle avait toutes conservées. Elle ajouta que c'était elle il y a deux ans, et qu'il ne fallait pas y regarder de trop près.

" Arrêtes, je suis sûre que tu étais très bien à mon âge ! "

A son âge... Kity était curieuse de voir comment sa cousine avait évolué en deux ans. Était-elle plus jolie qu'avant, actuellement ? Elle n'arrivait pas à se représenter Isobel "plus jeune". Bref, elle reprit le cours de ses pensées bien vite, tout en observant d'un air étonné le visage de sa cousine et amie changer du tout au tout. Comme si... comme si elle venait de se rendre compte de l'endroit où elles se trouvaient. Kity sourit quand elle vit la bouche d'Isy s'ouvrir en grand face à un ensemble rouge affriolant et atrocement sexy. Sa blonde cousine marmonna quelque chose que Kity ne comprit pas, avant de s'exclamer.

" Kity tu viens de mettre le doigts sur l'une des mes addictions ! "

Bizarrement, cela n'étonnait pas vraiment sa cadette. Le corps d'Isobel était tellement parfait qu'il était normal qu'elle aime le mettre en valeur avec des sous-vêtements comme ceux que l'on vendait dans ce magasin. De plus, à 18 ans, quoi de plus naturel que de s'acheter ce genre de choses ? Pour sa part, Kity su tout de suite qu'elle repartirait les mains vides de ce magasin. Certes, elle portait des soutien-gorges... mais pas des petits bijoux pareils ! Elle offrit son plus charmant sourire à sa cousine, avant de se diriger d'un air décidé vers un rayon.

" Alors, euh... C'est plutôt quoi, ton style ?, demanda-t-elle d'un air gêné. "

Après tout, elle voulait tout connaître de sa nouvelle cousine, non ? Elle voulait partager des choses avec elle. Hé bien, l'occasion était donc idéale, puisqu'Isy venait de lui révéler qu'elle adorait la lingerie fine.

Kity semblait faire un grand effort pour trouver qu'elle était la bonne solution à adopter. Isy était suspendue à ses lèvres. Tout dépendait de ce qu'elle décidait de faire. Soit rester quelques minutes de plus pour enfiler cette paire dans un sac plastique et regarder les yeux ébahis le ticket de caisse. Ou bien partir les mains dans les poches en imaginant ce qu'on aurait pu mettre avec ces chaussures.
La jeune fille finit par lancer d'un air déterminé qu'elle préférait attendre la fin de la journée, histoire d'avoir le temps d'y réfléchir complètement. C'était une bonne alternative et l'anglaise hocha la tête pour approuver.

Elle se souvenait bien de l'image que sa cousine lui avait envoyé sur son portable. Une jolie robe blanche aux motifs qui semblaient cousus main. Elle avait l'air d'être très courte mais bon... Ça ne pourrait encore que mettre les jambe de Kity en avant !
Tout en repensant à ce message, les deux, désormais inséparables, cousines sortirent du magasin. Une fois dans la rue Isobel fut surprise par la chaleur étouffante. Elle n'avait pas fait attention à la climatisation en entrant et souffrait maintenant de ne plus l'avoir. Le soleil était haut dans le ciel et ses rayons reflétait sur le goudron chaud. Isy plissa ses paupières. Des ses yeux verts, elle parcouru la rue pour constater que les gens d'ici marchaient dans différents sens, tous vacants à leurs occupations. Certains avaient des sacs pleins les bras, d'autres une glace en train de fondre sur leurs mains, d'autre encore parlaient d'une voix forte au téléphone. Ça lui faisait penser à Londres, à sa folie et son anonymat. Avec le soleil et la chaleur en plus...

Alors qu'elles avançaient vers la prochaine boutique, la blondinette à côté d'elle lui demanda si un jour, elle aurait la chance de voir des photos de Isobel en mannequin. Isy comprenait cette curiosité. Elle n'avait pas vu ce qu'y était entreposé dans les vitrines du magasin et hocha la tête pour acquiecer. Quoi que ça puisse être comme articles, elle savait qu'elles avaient tout leur temps et donc qu'elles pouvaient passer dans beaucoup d'échopes différentes. Elle répondit alors qu'une petite clochette annonça leur entrée :

« Évidemment que tu pourras les voir... Après tout, tu es de la famille ! Ça fait un peu sentimentale mais j'ai tout gardé dans un classeur. Page de magasin, photos de défilés... Et puis j'ai mon book. Enfin, c'était moi il y a deux ans ! Alors pas de commentaire, hein ! »

Quand elle revoyait ces photos, ce qui la choquait le plus était ça maigreur. Isy se rappelait alors les repas constitué de très peu, les mauvaises nuits, les sautes d'humeurs, les critiques des photographes, l'ambiance pesante avec les autres mannequins. Dire qu'elle allait recommencer tout ça.
Alors qu'elle levait enfin la tête, elle aperçu un ensemble de sous-vêtements. Mêlant dentelle et satin rouge flamboyant, l'accord était parfait. Un esprit vintage pour des allure de femme fatale. Associé à un porte jarretelle et cet ensemble était digne d'une Dita Von Teese. La bouche de Isy tomba. Un rapide regard lui fit comprendre qu'elle était entré dans un magasin dédié au dessous. N'était-ce pas un peu délicat avec quelqu'un que l'on connait très peu ? Et surtout pour le porte monnaie de la jeune femme...

« Je... J'aurais dû faire gaffe avant d'entrer..., dit-elle dans un murmure qu'elle seule pouvait entendre puis elle s'éclaircit la gorge avant d'annonce à sa cousine, Kity tu viens de mettre le doigts sur l'une des mes addictions ! »

En réponse à sa question muette, Kity se vit offrir un sourire chaleureux et rassurant par sa blonde cousine. Curieusement, cela suffit à l'apaiser. Elle demanda alors son avis sur les chaussures à Isobel, tout en tournoyant devant le miroir, légère. Sa cousine lui répondit que les Louboutin lui allaient parfaitement, et que selon elle, Kity devrait les acheter. Elle vint alors se placer juste derrière sa cadette, devant le miroir également. La petite blonde stoppa ses mouvements et observa son amie. Il était étrange de constater à quel point elles se ressemblaient, physiquement, alors qu'elles n'avaient pourtant aucun lien de sang qui les reliait. Peut-être était-ce pour cela que Kity se sentait si agréablement proche de sa nouvelle cousine ? L'aspect physique rendait peut-être les choses plus simples ? Pendant que Kity tergiversait, son ainée répondit à une question qu'elle lui avait posée précédemment.

" Je pense pas que ce serait raisonnable que j'achète une paire... Je n'ai pas flashé sur des chaussures du magasin. Mais il me reste encore tout l'après-midi pour trouver mon bonheur ! "

A cette perspective, les lèvres de la petite blonde s'étirèrent en un grand sourire. Elle ferma un instant les yeux, se concentrant pour savoir si, oui ou non, elle achèterait ces escarpins qu'elle aimait tant. Elle en profita pour répondre à sa cousine.

" Oui, tu as raison ! J'aimerais acheter cette robe, aussi, tu te souviens de mon message ? ... Bon !, lâcha-t-elle finalement, déterminée. Je ne les prends pas maintenant, mais nous repasserons fin de journée, si tu veux bien. J'aurai eu le temps de réfléchir à la question, comme ça... "

Elle rouvrit les yeux, avant de plonger son regard noisette dans celui de la grande blonde. Celle-ci lui adressa un clin d’œil. Kity sourit, avant d'enlever les chaussures avec la plus infime précaution et de les remettre à leur place. Quand ce fut chose faite, les deux jeunes filles quittèrent le magasin pour pénétrer à nouveau dans la chaleur écrasante de Miami et de ses rues commerçantes. Kity était bien contente de porter un dessous si court, qui laissait ses jambes respirer librement.

" Dis, Isy... Tu me montreras quelques photos de toi, un jour ? J'aimerais beaucoup en regarder, je suis sûre que tu y es superbe ! "

Elle avait demandé cela à sa cousine dans la continuité de la discussion au magasin. Le suivant en était un de sous-vêtements. Kity lança un regard interrogateur à sa cousine, désireuse de savoir si cela l'intéressait ou, au contraire, si elle préférait éviter celui-ci. Le suivant, dans le dernier cas, était un magasin de vêtements.

Isy regarda sa cousine s'installer sur un des fauteuils libres pour enfiler les chaussures sur lesquelles elle avait craqué. En enfilant les souliers, Kity l'informa qu'elle n'était pas étonnée du fait qu'elle soit mannequin. Pourtant Isobel ne se sentait pas aussi bien faite qu'avant. A vrai dire à l'époque elle avait quasiment la peau sur les os. Ce qui n'était pas magnifique mais c'est ce qui plait dans ce milieu. Entre temps elle avait pris du poids, elle avait plus les formes d'une femme. Il n'y avait donc qu'elle qui trouvait ça étrange de reprendre du service... Elle n'allait pas s'en plaindre ! Elle devrait juste faire un peu plus confiance à ce que pense les autres...

Sa cousine continua en lançant qu'elle était légèrement triste de ne pas pouvoir travailler avec plus longtemps au restaurant. C'est vrai que leur collaboration n'aura duré que très peu de temps. Mais sa démission ne signifierait rien par rapport au lien qu'elles entretiendraient. Isy était sûre de ça ! Quoi qu'il arrive et même si elles auraient moins de temps pour se voir, elles garderaient toujours contact. Elles deviendraient plus proches et elles continueraient d'apprendre à connaître l'autre. Elles fêteront leurs anniversaires, elles se raconteront des secrets, elles découvriront des passions communes et s'entre-aideront...

La jeune anglaise fit un sourire dès plus réconfortant face à la mine inquiète de Kity. Celle-ci se redressa et alla contempler ses pieds nouvellement habillés, dans un miroir.

« Ce que j'en pense moi, c'est que ses chaussures te vont à merveilles ! Tu devrais les acheter ! »

Elle se plaça derrière sa cousine, toujours souriante. De toute façon, si elle n'investissait pas dans cette paire, Isy les lui payerait en cachette pour les lui offrir plus tard. Ça se voyait qu'elle les adorait et en plus elle lui allait à merveille. Peut-être qu'en attendant les soldes, elles coûteraient moins cher... Quel était leur prix d'ailleurs ? Car c'était de la marque, alors elles n'étaient certainement pas données...
La décision n'appartenait qu'à sa cousine. Mais on ne peut pas passer à côté d'un coup de cœur ! Après on y pense s'en arrêt, on finit par craquer et là il n'y en a plus à notre taille et finalement on regrette d'avoir fait le mauvais choix au début. C'est toujours comme ça !

« Je pense pas que ce serait raisonnable que j'achète une paire... Je n'ai pas flashé sur des chaussures du magasin. Mais il me reste encore tout l'après-midi pour trouver mon bonheur ! »
Isobel fit un petit clin d’œil à sa cousine tout en glissant son regard sur les chaussures qui occupaient le magasin, les clients, les vendeuses, la caisse... Prochaine direction ?

Sa cousine Isobel, une fois lancée, était un vrai moulin à paroles. C'est avec un grand sourire et moult gestes des mains qu'elle expliqua à sa cadette son passé de mannequin, sa probable démission au Sweety City, les raisons de celles-ci... La petite blonde l'écoutait avec une extrême attention, les chaussures beiges toujours calées au creux des mains. Elle n'en revenait pas d'apprendre tout cela sur sa "nouvelle" cousine, mais en était absolument ravie. Sauf sur un point... Elles ne travailleraient plus ensemble ! " Mais si c'est pour son bien, alors ça me va aussi... ", songea la jeune blonde. Kity avait cependant l'impression de déjà se sentir déstabilisée, car elle ne connaissait pas bien les autres serveuses : Il faut bien avouer qu'elle passait tout son temps libre à faire causette avec sa cousine adorée ! Cousine qu'elle admirait beaucoup, et qui s'imposait à elle comme un modèle à suivre pour s'ouvrir au monde. Oh, bien sûr, elle ne se voyait certainement pas mannequin, mais elle aurait adoré dégager cette aura de confiance qu'elle voyait planer, vraie ou pas, au dessus des jeunes femmes pratiquant ce métier.

Bref, sa cousine conclut en lui suggérant d'essayer ses chaussures. Kity lui rendit son sourire et s'installa sur un siège. Elle se déchaussa et passa les Louboutin avec une extrême précaution, tout en répondant à sa jolie cousine.

" Hé bien... Je ne sais pas trop quoi dire ! En fait, ça ne m'étonne pas vraiment, il aurait été étrange qu'une magnifique fille comme toi ne se fasse pas repérer par une agence !, lança-t-elle en enfilant la chaussure gauche. Ça m'attriste un peu, pour le Sweety City, mais si c'est mieux pour toi alors je te conseille de foncer ! Et puis, je suppose que c'est mieux payé..., poursuivit-elle en passant la chaussure droite. Voilà qui va me forcer à m'ouvrir un peu et à parler aux autres collègues, ce n'est peut-être pas plus mal... Et puis... On restera en contact, hein..?, demanda-t-elle d'un air soudain inquiet. "

Elle se redressa avec l'impression d'être dans sa chambre en pantoufles. Jamais encore elle n'avait essayé de chaussures aussi confortables que celles-ci, qui étaient de plus à talons ! Elle marcha avec précaution vers le miroir, tout en appréciant l'effet du claquement de la paire de ses rêves sur le parquet. La petite blonde tourna et retourna devant le miroir, les admirant sous tous les angles, et force lui fut de constater qu'elles étaient parfaites. Elles s'accordaient à merveille à sa tenue, lui faisaient des jambes encore plus interminables et galbées, rentraient tout à fait dans son style... et coutaient un os. Elle se retourna vers Isobel, mi-figue mi-raisin.

" Tu en penses quoi...? Tu n'as rien vu qui te plaisait, Isy ? "

Kity ne chercha pas plus loin. Elle montra un peu d'étonnement mais ne répliqua pas. C'était peut-être une bonne chose, non ? Isy s'attendait tout de même à un peu d'intéret, elle pensait que sa cousine voulait en savoir plus sur elle. Même si cette époque n'était pas bordée que de bons souvenirs....
Kity entreprit de lui montrer une paire qui lui plaisait. Elle délaissa d'ailleurs les magnifiques chaussures vertes à plateform. Chose tout à fait regrettable vu leur extrême beauté !
La jeune fille prit la paire avec la plus grande douceur, comme si elles pouvaient disparaître d'un instant à l'autre... Les petits souliers beiges étaient jolis, très distingués avec leurs petits nœuds blancs. Ils auraient été parfaits avec la tenue que Kity portait actuellement. Pourvu qu'elle les essaye et qu'elle les achète ! Pour des premières chaussures à talons c'était un investissement formidable ! Isy avait vraiment envie que sa cousine est le déclic aujourd'hui et qu'elle ose les prendre et les mettre régulièrement. Ces chaussures n'allaient pas avec tout, contrairement à des escarpins noirs, ce qui faisait une excuse pour ne pas les portait tous les jours. De toute façon, il ne faut jamais porter la même paire de chaussure deux jours de suite. Petite règle que Isobel s'était imposée. Elle ne se souvenait plus qui lui avait dit ça, mais revoyait un styliste agiter les bras dans tous les sens en expliquant comment prendre soin de ses pieds et de ses souliers. Elle ne se souvenait que de cette image grotesque mais qui au bout du compte l'avait assez marquée pour qu'elle y obéisse plusieurs années après !

« Attends...! Tu veux dire que tu as été mannequin ?! Tu as fait des séances photos pour des magasines ? »
Isobel sourit devant cette soudaine réaction. Finalement il y avait un peu d'attention à cette histoire. L'anglaise se serrait sentie peut-être un peu délaissée si un sujet de conversation, lancée par elle et sur elle, serait tombé si facilement à l'eau.

« Oui j'ai été mannequin ! J'ai été repéré à Londres, je devais être plus jeune que toi. Je n'avais même pas seize ans... Mais ça n'a pas duré longtemps, j'ai rapidement abandonné pour diverses raisons dont les conditions, l'ambiance, la maigreur imposée, etc... Mais une agence m'a proposée un contrat récemment. J'ai fait quelques photos... Et du coup si je retravaille dans ce milieu je devrais abandonner mon poste au Sweety City. De toute façon je pense pas pouvoir continuer avec les études et tout... J'ai eu assez de mal au dernier trimestre pour tout coordonner. Pendant la journée j'étais en cours, dès que je le pouvais je prenais les transports pour aller voir ma mère et Wyatt, ensuite j'allais travailler au restaurant jusqu'à la fermeture, je rentrais à l'interna et ne dormais que quatre heures pour que mon réveil sonne que je fasse mes devoir et direction les cours encore où je finissais ma nuit. Avec tout ça j'étais de mauvais humeur, je me suis mise des prof à dos et je n'avais pas le temps de manger à part le midi... Et encore parfois fallait que je bosse mes devoirs ! Alors c'est sûr j'ai assez maigri pour qu'une agence me recrute ! Au fait les chaussures t'iraient vraiment bien ! Il faut à tout prix que tu les essaies ! »

Isobel lui fit un grand sourire. Elle s'était encore mise à parler de tout et de rien sans s'arrêter ! Pendant son récit elle s'était aidée de ses mains pour illustrer ce qu'elle racontait.
Elle qui voulait prendre son temps pour dire qu'elle démissionnait, c'était plus rapide que prévu ! Il fallait bien qu'elle le lui annonce un jour ou l'autre ! Jamais elle n'aurait pu cumuler les deux emploi et celui de mannequin lui permettait beaucoup plus de liberté, même si elle allait devoir faire attention à sa ligne et tout ce qui s'en suit.