[TERMINÉ] Je me souviens de toi... [ Warren & Paige ] ; Plage

Elle planait. A des milliers, des millions de kilomètres de là, de cette plage, de ce lycée et de ces étudiants. Et pourtant à chacun de ses mouvements elle sentait le corps de Warren contre elle. Un corps qui la ramenait sur Terre tout en l'emmenant ailleurs... Elle était là sans y être vraiment. Elle était haut, très haut dans le ciel. Petit endroit à part. Rien qu'à elle. Endroit où tout ses problèmes s'étaient résolus d'un coup. En un geste. Rien qu'un baiser et pourtant... C'était troublant. Complètement. Elle n'avait pas ressenti ça depuis un petit moment. Encore une fois elle se mit à penser à Alfred, à l'habitude qui s'était installée, au feu qui les avait consumé, à leur envie d'aller toujours plus loin. Avec Warren c'était encore différent. Comme si chaque baiser prenait une envergure différente par rapport à la personne. Elle n'y avait pas cru avant que d'être face à cette réalité.

« Ma plus grande folie ? Embrasser un garçon qui m'a rejetée lors de notre première rencontre en boîte. L'embrasser devant tous les étudiants présents sur la plage ce jour là, l'embrasser alors que je n'étais pas sûre d'être en couple. Je devrais dire que je n'aurais pas dû... Mais je ne regrette pas du tout ce geste au contraire. Je... J'en ai perdu mes mots !... J'ai terrible envie de recommencer... »

Sa voix se faisait douce et faible, comme si elle se méfiait des oreilles qui pouvaient traîner, pour que cette conversation ne soit que pour eux.
Pourquoi parlait-elle ? Pourquoi se devait-elle de gâcher ce moment ? Paige voulait savoir si tout ça n'était que le fruit d'une illusion, le soleil tapant trop fort sur sa tête lui donnant vertige et frisson ou bien simplement l'état de... Elle n'arrivait même pas à placer le bon mot. Béatitude ? Euphorie, extase, bonheur, satisfaction... Elle voulait glisser ses mains sur le corps de Warren, recommencer, laisser libre cours à ses envies...

Mais elle se devait d'arrêter là. Ce baiser, bien qu'incroyable, restait une erreur, qu'elle se devait de ne pas recommencer. Pas maintenant. Peut-être qu'avec le temps, un peu de réflexion... Cependant elle savait que Warren était un homme à femme ! La brune en bikini en était la preuve ! Alors quoi ? Elle se faisait un peu trop d'illusions sur ce baiser...
« Je pense que je ferais mieux de partir. Au cas où cette folie recommencerait justement. C'est sûrement la meilleure chose que je puisse faire... »

Elle s'écarta du texan, luttant contre sa volonté de rester éternellement dans ses bras. Paige lui fit un petit sourire tout en replaçant une mèche de cheveux. Elle tourna les talons pour retourner chercher son sac et partir s'enfermer dans sa chambre.
Alors qu'elle n'était encore qu'à quelques mètre de lui, elle se demanda s'il allait rajouter quelque chose, s'il lui donnerait rendez-vous ou simplement son numéro de téléphone au cas où...

Elle leva la tête vers moi. Nos propres regards se plongeant dans celui de l'autre. Je me noyai dans ses yeux, et je n'avais pas envie de remonter à la surface. Je voulais rester au fond, dans les abysses. Ne me soucier de rien, juste la regarder. La contempler. L'admirer. Tout ces mots bien synonymes mais qui pourtant ont pas mal de différences. Son visage s'approcha du mien. D'une lenteur incalculable. Je me demandai si elle allait m'embrasser. Ressentir ses douces lèvres contre les miennes une secondes fois. Un suspense insoutenable était présent. Nos visages se rapprochant de l'autre, toujours dans une lenteur insoutenable. Je voulais l'embrasser fougueusement, passionnément. Me donner corps et âme dans ce baiser. Mais soudain, le contact. Le contact de ses lèvres, contre les miennes. C'était encore un léger baiser, mais la sensation que ça m'avait produit n'avait pas été légère. Un frisson m'avait parcouru le corps entier, des pieds à la tête, se logeant dans tous mes membres, tous mes organes, s'incrustant dans mes os, jusqu'à la moelle. Puis elle s'éloigna, légèrement. Coupure soudaine. Je ne comprenais pas pourquoi ce léger contact m'avait fait autant de sensation. Je la regardai, mais je n'avais pas vraiment eu le temps de penser quoi que ce soit ; elle était à nouveau venue m'embrasser, fougueusement. J'étais un homme comblé. En l'espace de deux minutes, j'avais rencontré le bonheur. Cet état durable de plénitude et de satisfaction. Un état agréable où l'inquiétude et le trouble ne sont pas de la partie. Pendant ces deux minutes, j'avais oublié.. Mon passé. En fait, j'avais complètement oublié le moment le plus traumatisant de ma vie en la compagnie de Paige. Comment ça se faisait ? Pourquoi ? Cette putain de question qui revient sans arrêt. Celle qu'on se pose tout le temps. Elle se détacha de moi, une seconde fois.

J'ai payé ma dette ?

Elle baissa la tête, un petit moment, puis la releva, avec son léger sourire. Une dette fort bien payée, je trouve. Non pas que je n'avais pas aimé son paiement. Au contraire... Je lui souris également.

C'est parfait.

Importée par son rire, elle ne s’aperçut pas que Warren lui était passé devant et encore moins qu'il s'était arrêté. Ce n'est qu'au dernier moment, quand elle sentit son corps s'écraser contre quelque chose. D'abord elle cru que c'était un arbre, solution qu'elle écarta rapidement vu qu'ils étaient sur la plage, mais ça aurait très bien pu être un poteau ! Ou encore... Bon d'accord il n'y avait pas tant de solution. C'est pourquoi bien vite elle comprit qu'elle faisait face à un corps.

Lorsqu'elle sentit cette personne l'entourer de ses bras, son cœur fit un bon bond. Ses muscles se détendirent soudainement, elle se sentait apaisée comme ça.
« Alors qui avait parié pour que je ne la rattrape pas ? »
Elle leva la tête pour plonger son regard dans celui du texan. Il la retenait toujours contre elle. Les pensées de Paige n'arrivaient plus à se mettre en ordre. Elle ne savait pas quoi répondre. Pourtant les mots étaient juste là, c'était si simple, si évident.

L'étudiante ne fit pas ce qu'elle aurait dû faire, son cerveau c'était mis a déconné depuis qu'elle avait commencé à rire comme une gamine. Et ce corps... Si protecteur. Elle avait toujours eu ce besoin d'être protégée, de se sentir en sécurité. C'était compréhensible après tout ce qui lui était arrivé... C'était sûrement pour ça. Pour cette raison qu'elle se sentait bien qu'avec les garçons qui prenaient soin d'elle. Pour cette raison qu'à cet instant précis, Paige approcha lentement son visage de celui de Warren. Chaque millimètres qui les rapprochaient, rendaient le moment exquis. Une dernière danse, un dernier moment de suspens. Va-t-elle vraiment le faire. Et puis le contact. Ce n'était pas la première fois que leurs lèvres se rencontraient. Mais c'était la première fois que Paige faisait ce premier pas, qu'elle se sentait si libre. Au point de faire cette folie.

La jeune fille s'éloigna en clignant des yeux puis prise d'une soudaine passion revint embrasser Warren. La vision de l'ange qui donne de magnifiques baisers était bien vraie ! Elle se détacha une nouvelle fois pour dire d'une petite voix :
« J'ai payé ma dette ? »
Elle esquissa un petit sourire en baissant le regard. Elle se souvint alors qu'il avait eu à peu près la même réaction un peu plus tôt. Alors automatique elle leva les yeux vers lui, un petit sourire en coin.

Les remords, les doutes, la trahison... Pas le temps ni l'envie d'y penser maintenant.

La jeune fille ria en poussant quelques cris étouffés, ce qui me fit sourire.

Ah oui vraiment ? Je suis pas si sûre à moins que... Oh non ! Je crois que la brune avait qui tu parlais tout à l'heure à des choses à te dire... Elle a pas l'air de très bonne humeur, tu ferais mieux d'aller calmer le jeu...

Bordel, qu'est-ce-qu'elle me voulait celle là ? Paige fit une petite moue assez boudeuse, avec une grimace que je pourrais qualifier de mignonne, puis elle me désigna une direction dans mon dos. Putain, mais j'voulais pas la voir la brune. Je me retournais alors que j'entendais le bruit de pas qui court sur du sable. Elle m'avait bien eu ! Je me retournai et l'a vis non loin de moi, je commençai à courir d'un bon pas. Mais c'est qu'elle courrait quand même vachement vite ! Ses long cheveux blond s'entrelaçaient, bougeaient dans tous les sens ! Je la rattrapais assez vite, je pouvais l'entendre rire, un rire enfantin. Sa cadence ralentit, j'en profitai pour lancer une dernière accélération. Je me plaçai devant elle, alors qu'elle courrait toujours. Bien sûr elle me fonça dessus. Je l'enlaçai de mes bras musclés, d'une part pour ne pas qu'elle tombe, mais d'une autre, parce que j'en mourrais d'envie. Situation bien arrangeante & très plaisante en somme.

Alors qui avait parié pour que je ne la rattrape pas ?

J'avais prononcé ces mots doucement, mais mon sourire pouvait s'entendre. Je ne la lâchai pas, je ne voulais pas.

Warren s'était arrêté, juste en face. Paige avait une vue dès lors dégagée et pouvait le contempler sans que le soleil ne la gêne. Il cachait entièrement l'astre brillant, ce qui donnait à sa silhouette une auréole dorée. Un peu comme la vision d'un ange... En plus musclé et en estimant que cet ange ait une bouche extrêmement douce et dont les baisers sont renversants... Ce qui était une supposition fondée sur un tout petit bisous innocent...
La jeune fille fit un effort pour reprendre ses esprits. Même si l'image était digne d'une photo de magazine, il fallait qu'elle reprenne contenance !
Cependant à chaque fois qu'elle voulait revenir à la raison, penser à des choses tristes, discuter du temps ou n'importe quelle chose qui pourrait arrêter de lui faire penser au corps qui se trouvait devant elle, Paige s'imaginait à son cou en train de lui donner un baiser fougueux pour ensuite partir en courant. Elle aurait été ainsi à peu près sûre de gagner le pari et aussi de perdre tout espoir de le revoir. Chose qui en fin de compte n'était pas trop mal. L'étudiante savait déjà qu'à chaque fois qu'elle le recroiserait elle se sentirait gênée et si elle ne l'embrassait pas elle ferait tout pour le revoir et si finalement elle l'embrassait elle ne pourrait plus regarder Alfred droit dans les yeux. Sans espoir ! Problème sans solution...

Elle soupira légèrement avant de retrouver son immense sourire. Warren avait à peu près le même sur le visage.
« Je prend le pari. Mais crois-tu sérieusement que je ne pourrai pas te rattraper ? Moi ? Le plus beau, le plus fort, le plus intelligent ? »
Son petit clin d’œil la fit légèrement glousser. Warren ne se vantait pas, il reprenait simplement ce qu'elle avait dit plus tôt !
« Ah oui vraiment ? Je suis pas si sûre à moins que... Oh non ! Je crois que la brune avait qui tu parlais tout à l'heure à des choses à te dire... Elle a pas l'air de très bonne humeur, tu ferais mieux d'aller calmer le jeu... »

Paige fit une petite moue boudeuse accompagnée d'une grimace, en pointant son doigt dans une direction derrière l'étudiant. Elle attendit qu'il se retourne pour prendre la fuite. Elle savait très bien que son petit jeu d'actrice ne lui ferait gagner que quelques minutes, ou disons secondes, mais c'était déjà ça ! Le temps qu'il se retourne, qu'il cherche du regard la fille, que finalement il s'aperçoive que c'était une ruse et que ses jambes fasse un premier pas... Combien ? 10 secondes ? Elle tendit l'oreille pour savoir s'il était déjà derrière elle. Pas moyen d'entendre correctement. Son souffle se faisait plus saccadé, son cœur s'accélérait, ses cheveux fouettait son dos, ses pieds s'enfonçaient dans le sable. Ce n'était vraiment pas simple de courir sur ce type de terrain ! La dernière fois qu'elle l'avait fait c'était... Un soir avec un garçon, elle s'était éloignée pour enlever ses bottes à talons, deux types bourrés lui étaient tombés dessus, elle avait fuit sans crier, un des hommes l'avait attrapée, bloquée au sol... Et là son petit-ami était venu la sauver et l'avait protégée en se battant contre eux... Pourquoi n'arrêtait-elle pas de penser à lui ? Il venait de rompre ! Du moins c'était ce qu'elle en déduisait. Alors, elle devait arrêter tout ces souvenirs et penser au présent. A Warren.

Elle continuait de courir le plus vite possible, comme jamais elle ne l'avait fait. Ses pensées s'envolèrent petit à petit et elle commença à rigoler comme une enfant. Un rire naïf et libérateur. Sa course se ralentit et il n'en fallut pas moins pour que Warren la rattrape...

Paige répliqua. De manière subite, je ne m'étais pas du tout attendu à ce qu'elle dise cela. Elle me dit qu'on est tous capable de faire ce qu'on aime, du moment qu'on est motivé. Elle m'apprit qu'elle dansait avant, qu'elle voulait devenir une danseuse reconnue parce que sa mère l'avait emmenée dans cette voie. Dans tout ce qu'elle avait dit, elle n'avait jamais l'air d'avoir fait les choses pour elle, et elle seule. Tout ce qu'elle entreprenait avait l'air d'être pour les autres. Sauf pour l'histoire de l'avenir, mais c'était sa mère qui l'avait poussée à faire de la danse, qu'elle réussisse dans cette voie là. Mais après tout, qu'avais-je à dire dans cela ? J'avais pas d'avenir moi. Aucune ambition. Plus rien depuis le fameux évènement. "Fameux"... Triste surtout. Celui qui m'a tout pris, et que je ne récupérerais jamais... Je ne me rappelai même plus de ce que je voulais faire avant. Le trou noir. Le néant. Le vide. Le mot qui me qualifie bien à l'intérieur.. Vide. Je suis vide. Parce que oui, derrière cette tête de beau gosse à la gueule d'ange, et ce sourire quasi-permanent se cachait un profond mal-être qui ne se voyait pas. Personne n'avait jamais deviné que j'étais mal. Sans exception. Paige avait abandonné le "métier" de danseuse. Et la raison ne me regardai pas pour l'instant. C'est alors, qu'ayant fini nos glaces, sa voix retentit, me faisant perdre le fil de mes pensées, ce qui ne me dérangeait entièrement pas.

Et si prise d'une énorme folie, je commençais à courir le long de l'eau après avoir parié que tu n'arriverais pas à me rattraper. Est-ce que tu serais toi aussi pris de cette folie et est-ce que tu relèverais le défi ?

Je m'arrêtai face à elle. Je lui cachais le soleil, je la voyais donc parfaitement devant moi. Ses cheveux blond aux pointes encore légèrement mouillées, ses douces lèvres que j'avais esquissé, sa peau laiteuse que j'avais effleuré, ses yeux clairs dans lesquels je m'étais perdu. Cette douce façon de sourire. Mais putain, Warren, arrête de rêver mon gars ! Je lui fis un grand sourire, répliquant :

Je prend le pari. Mais crois-tu sérieusement que je ne pourrai pas te rattraper ? Moi ? Le plus beau, le plus fort, le plus intelligent ?

Je lui fis un léger clin d'oeil. J'avais juste reprit sa réplique après tout, je n'avais rien inventé.

C'est vrai qu'au final, ils n'avaient tous les deux pas répondu de manière correcte à la question. C'était compliqué de placer un évènement sur cette demande. Pourquoi avait-elle dit ça ? Car après tout c'est elle qui avait demandé ! Au moins, il l'excusait. Elle ne pensait pas qu'il était du genre à abandonner quelqu'un sur le simple fait qu'il n'avait pas répondu de la bonne manière.

Ensuite le texan dit qu'il n'aurait jamais pu faire ça. Paige ne pu s'empêcher de répliquer :

« Dis pas ça ! On est tous capables de faire ce qu'on aime. Du moment qu'on y met notre cœur... Et puis moi à cette époque j'étais faite pour ça ! Ma mère m'avait élevée pour que je danse. Tous les ans je chaussais mes chaussons, je glissais sur le parquet... Je ne me demandais pas pourquoi je le faisais,je le faisais juste parce que c'était ce que je faisais l'année d'avant et celle d'avant et ainsi de suite. J'étais faite pour ça, je voulais à tout prix devenir une grande danseuse, être une chorégraphe reconnue qui fait des tournées partout sur Terre, qui donne son nom à une école... C'était mon avenir que je jouais en organisant cette soirée ! Si je n'y arrivais pas, j'aurais abandonné mon projet... Alors peut-être que tu n'aurais pas réussit à faire danser les gens de ton collège mais je suis sûre que tu serais parvenu à faire quelque chose de cette envergure ! Les gens ont tendance à se rabaissaient, quitte à ne jamais réaliser leur rêve... Même si moi au final j'ai abandonné ce projet, cette envie... »

La vie fait parfois de drôles de choses. Paige serait facilement entrée dans une grande école de danse à la renommée internationale. L'étudiante aurait facilement eut de bonnes notes. Elle serait facilement devenue cette femme célèbre pour ces ballets. Mais rien de tout ça n'arriverait, rien ne s'était passé comme prévu. Un seul évènement avait changé complètement sa vie... Et puis elle ne pourrait plus reprendre là où elle s'était arrêtée, tout d'abord parce qu'elle était trop vieille et puis la vie avait continuée. La jeune fille s'était trouvée d'autres passions, elle n'avait plus le temps de danser autant.

A chaque fois qu'elle repensait à ses années collèges, elle se sentait mal. L'engagement n'a pas toujours du bon... Paige eut la soudaine impression d'y être de nouveau. Une sorte de flash back, des images dansèrent devant ses yeux. Un frisson glissa le long de sa colonne vertébrale. Elle entendait son sang cogner contre sa tempe. Plus jamais ça ! Plus d'engagement, plus d'aide, plus de solitude, plus courage,... Plus rien. Paige ne laisserait jamais cette histoire recommencer, mais de toutes manières elle ne retrouverait jamais son ancienne vie.


Il fallait à tout prix qu'elle pense à autre chose. Après avoir finit sa glace, elle lança en regardant Warren :
« Et si prise d'une énorme folie, je commençais à courir le long de l'eau après avoir parié que tu n'arriverais pas à me rattraper. Est-ce que tu serais toi aussi pris de cette folie et est-ce que tu relèverais le défi ? »
Son sourire devenait de plus en plus grand. Elle voulais réellement s'amuser !

La jeune anglaise prit une bouchée de glace et commença. Je me demandai bien quelle était la chose la plus folle que Paige aurait pu faire.

Je ne m'étais pas rendue compte à quel point cette question est difficile ! Trouver LA chose la plus folle, celle qui s'élève au dessus de toutes les autres... Ce n'est pas..Facile ! Disons que je suis une grande fêtarde donc je fais facilement des choses idiotes après quelques verres, comme prendre des tables pour m'élever et faire une sorte de solo de danse. Oui ! Ça c'est assez fou, non ? Je finis toujours par... Nan, en fait c'est nul ! J'ai aussi déjà couru dans l'eau toute habillée puis je suis retournée en cours trempée...

Je rigolai du petit monologue qu'elle fit. En me demandant si c'était assez fou, répondant que c'était nul, enchaînant sur une autre proposition. A vrai dire, ce que j'avais raconté n'était pas très fou non plus, j'acceptais donc n'importe quoi. Enfin, fallait qu'il y ai un minimum de folie tout de même. L'anglaise se tourna vers moi et me sourit. Elle commença son discours. J'écoutai chaque mots, je dévorai chaque détails pour pouvoir bien comprendre ce qu'elle racontait, et surtout, parce que j'aimais entendre le doux son de sa voix. Elle me raconta qu'au collège, elle était très impliquée dans la communauté et qu'elle faisait partie intégrante au bon fonctionnement du collège. Et qu'un jour, alors qu'elle dansait dans le gymnase, un prof l'aperçue et lui demanda de créer une chorégraphie pour la fin d'année. Ce qu'elle fit en un temps record. Elle eu le temps de trouver, chorégraphe, musiciens, musique etc. Elle avait donné des cours. Elle s'était totalement investie dans ce projet. Elle avait crée un effet de surprise en ayant dit aux participants de ne pas dire à leurs parents qu'ils allaient danser. Ils ont été applaudis comme il se doit. A treize ans, elle avait crée quelque chose dont elle avait été la seule gérante. Jamais je n'aurais pu faire un truc pareil. Surtout en si peu de temps.

Je viens de répondre à côté de la plaque... Mmh tant pis ! Enfin, m'accordes-tu ton indulgence pour cette réponse loupée ?

Elle me sourit. Un petit sourire en coin avec le regard qui va avec. J'avais aussi un peu répondu à côté d'la plaque en même temps.

Bien sûr que je t'excuses voyons ! Et puis, moi aussi j'ai pas vraiment répondu tu me diras !

Paige avait l'air d'avoir vécu tellement de chose. Elle avait l'air remplie de vie, d'histoire. Seulement, on a tous une histoire dont on aimerait oublier l'existence. Une histoire qu'on aurait aimé jamais vivre. Et surtout, une histoire qu'on n'aime pas raconter. J'observai la jeune fille. J'avais bientôt fini ma glace, et une seule chose à dire m'était venu à l'esprit.

Jamais j'aurais été capable de faire une chose pareille.

Paige écoutait chaque mot qu'il prononçait, dévorant le moindre petit détail. Elle ne l'avait pas imaginé comme ça. Elle n'avait pas vu en lui ce genre de garçon, à la fois protecteur et qui pouvait créer en quelque sorte des problèmes. Une sorte de justicier. Elle ne parla pas pendant le récit, se contentant de marcher à côté de lui et de le regarder de temps à autre.

En réalité cette histoire avait mis la jeune fille face à ses propres souvenirs. Elle aurait adoré faire quelque chose de bien comme ce que Warren avait fait pour cette fille. Peut-être pas au point de mettre une tenue de cambrioleur et de frapper des inconnus un peu trop violents et stupides. Ça c'était typiquement le genre d'espoir masculin. Mais Paige aurait apprécié pouvoir dire qu'elle avait changé la vie de quelqu'un ou bien l'aider à s'en sortir... Elle n'avait rien fait de tout ça, c'était même le contraire. On avait toujours pris soin d'elle, toujours fait attention à ce que personne ne vienne la déranger. Elle savait même que si elle avait été à la place de la jeune fille dont parlait le texan, les hommes auraient eu de sérieux problèmes. Bien plus graves que les dégâts mentaux que Warren et son ami avaient commis.
Ce n'était pas le moment de penser à tout ça ! Avec de la chance ça la mettrait dans un mauvais état et Paige ne voulait en aucun cas que le garçon s'en rendre compte !

En parlant de lui, sa dernière phrase avait fait tiquer l'étudiante. Le son de la voix s'était fait différent. La demoiselle aux origines anglaises n'arrivait pas à mettre la main sur cette nuance. Quoi que... En y réfléchissant bien c'était peut-être un manque, de la mélancolie, de la tristesse ou encore de la nostalgie...

Évidement il retourna la question. Pourquoi n'avait-elle pas calculé ça ? Une réponse... Il fallait qu'elle trouve quelque chose. LA réponse... La plus folle... Tout dépendait de la folie ! En réalité elle pouvait placé un évènement marquant sur une sorte de folie suicidaire ou même sur une folie amoureuse. Mais ce genre de réponse mettrait un léger embarras. Et elle n'avait pas du tout envie de parler de ces problèmes. En fait, elle ne pouvait simplement pas le faire.

Paige prit une bouchée de glace, puis une grande inspiration avant de répondre :
« Je ne m'étais pas rendue compte à quel point cette question est difficile ! Trouver LA chose la plus folle, celle qui s'élève au dessus de toutes les autres... Ce n'est pas..Facile ! Disons que je suis une grande fêtarde donc je fais facilement des choses idiotes après quelques verres, comme prendre des tables pour m'élever et faire une sorte de solo de danse. Oui ! Ça c'est assez fou, non ? Je finis toujours par... Nan, en fait c'est nul ! J'ai aussi déjà couru dans l'eau toute habillée puis je suis retournée en cours trempée...»
Elle sourit et tourna son visage pour regarder le jeune homme. Tout comme ce début de discours loupé, ce geste n'était pas une bonne idée. Ses cheveux vinrent devant ses yeux l'empêchant de voir correctement. D'abord le soleil et maintenant le vent se rebeller contre son corps ! Elle sourit à Warren et entreprit de dire quelque chose de plus sincère, peut-être quelque chose qui correspondrait à la question :
« Au collège je m'impliquais énormément dans la vie de communauté. J'étais à la rédaction du journal, je préparais les bals, tout ce que je pouvais faire je le faisais... Et en fait... J'étais dans le gymnase en train de danser, croyant que personne ne me voyait quand mon prof de sport est venu me voir. Il m'a dit qu'il n'y connaissait pas grand chose dans ce domaine mais qu'il voulait me lancer un défi. Il voulait que j'organise une sorte de spectacle de danse pour introduire le discours de la fin d'année. J'ai accepté. J'ai dû en un mois : trouver des volontaires, une musique, une chorégraphie, apprendre aux volontaires les mouvements ce qui n'étaient pas facile vu que certains n'y connaissaient rien, faire de la pub, trouver des costumes, trouver des musiciens qui pouvaient jouer la partition que j'avais choisie, fabriquer un décor, trouver un début et une fin... Au final j'ai stressé pendant un mois, j'ai fait des demandes partout. J'étais tellement investie que les gens on finit par me suivre. Plus les jours avançaient, plus les gens venaient. J'avais enfin trouver les costumes. J'avais donné mes premiers cours de danse. C'était simplement enrichissant et tellement bon ! Et donc le jour de la représentation mes, entre guillemets, danseurs on fait comme s'ils n'étaient pas de la partie. J'ai caché leur participation au public, enfin disons qu'ils n'avaient rien dit à leurs parents. De leurs sièges ils ont sauté et dansé et m'ont rejoins sur scène. Finalement j'ai fait un solo de plusieurs minutes. On a été applaudis et de savoir que j'avais mené à bien cette folie, parce que oui à treize ans ça reste une folie de faire ce genre de truc, enfin tu vois, un truc d'adulte, et en étant seule sans aux autres aides que le soutien moral de mes amis... En fait c'est plus ma plus grande fierté que ma folie... Je viens de répondre à côté de la plaque... Mmh tant pis ! Enfin, m'accordes-tu ton indulgence pour cette réponse loupée ? »
Elle sourit de nouveau en regardant du coin de l’œil Warren. Ça faisait du bien de parler de ça. Au moins ce n'était pas une folie traumatisante comme lorsqu'elle avait... NON ! Elle ne devait pas y penser... Une grande bouffée d'air pure... L'odeur salée de la mer, le bruit des vagues... Il faut se calmer...
Elle cligna plusieurs fois des paupières pour finalement effacer ses dernières pensées. Paige revint à l'évènement qu'elle venait de raconter. Elle n'avait encore jamais à quiconque de sa vie londonienne, de ses années collèges. Elle aurait dû, ça fait du bien même si ces années restaient étroitement liées avec d'autres petites histoires inavouables...

La jeune anglaise me dit dans un sourire tout à fait charmant et taquin à la fois que si elle n'avait pas envie de faire tout ça, elle ne l'aurait pas proposé. En effet, c'était assez logique. Elle me fit un clin d'oeil et se leva. Elle enfila son short par dessus son maillot de bain encore légèrement mouillé et me tendit une main amicale pour m'aider à me relever. Je la saisis, même si je n'en n'avais pas vraiment le besoin, mais ça ne se refuse pas. Je me levai et restai debout à ses côtés pendant qu'elle rangeait quelques affaires dans son sac. Je ne l'aidai pas, elle irait plus vite sans moi, certainement. Paige tourna la tête vers moi dans un sourire, plissant légèrement les yeux à cause du soleil.

Par quoi commencer ? Je propose l'achat d'une glace suivit d'une discussion le long de l'eau puis mmh... Je ne sais pas, une course poursuite folle, les cheveux au vent !

Je lui fis un grand sourire et acquiesçai pour lui dire que ce petit plan me plaisait bien ! Nous partîmes vers le marchand de glaces qui n'était pas loin de là où nous étions posés. Elle commanda deux glaces et en bon homme que j'étais, et surtout, gentleman, je n'allai pas la laisser payer la sienne. Sauf qu'elle n'était pas d'accord pour que je la lui offre. Nous avions donc décidé de payer chacun sa propre glace et comme ça tout le monde était content. Nous marchions au bord de l'eau l'un à côté de l'autre. Nos deux glaces au même parfum à la main, le son des vagues rythmant nos pas et le soleil tapant sur nos dos qui devenaient sûrement de plus en plus brûlants. Le soleil devenait presque aussi chaud qu'au Texas, mais même s'il atteignait le même degré de chaleur, il ne me rendrait jamais autant heureux. Il manquerait.. Ce désert immense. Ces buildings. Ces routes avec autour, ses immenses étendues d'herbes séchée. J'entendis la douce voix de l'anglaise résonner.

Quelle est la chose la plus folle que tu ais jamais faite ?

La chose la plus folle que j'ai jamais faite... Elle me bloquais. La chose vraiment folle que j'avais faite, elle avait failli me coûter la vie, et je m'en mordais les doigts, car j'avais tout perdu à cause de ça. Bien sûr, je n'avais pas fait ça seul... Ca lui avait coûtée la vie, à elle. Peut-être que je devrais me contenter de raconter quelques délires de quand j'étais plus jeune. Des délires de mes quinze ans, entre potes. Mais je ne trouvais rien... Peut-être que j'en avais trop fait. Ou bien, c'était le fait de l'avoir embrassée alors qu'elle était en couple.. Hm. Un délire de pote. Un délire de pote.

Hum.. Je crois que c'était en été, avec un pote... Ouais, c'était ça. On avait remarqué une bande de racaille qui avait emmerdé une fille dans un coin de rue la veille. Ils avait commencé à la toucher un peu trop alors on les avait stoppés, mais ils avaient apparemment recommencé. Moi et mon pote, on aimait pas trop que plusieurs gars s'en prennent à une seule fille, surtout dans un coin de rue. Enfin, donc, moi et mon pote, sachant après qu'ils avaient recommencés à l'emmerder, on a repéré où chacun des membres du groupe habitait. Ils habitaient dans le même immeuble, même étage. On s'est renseigné un peu partout pour savoir s'ils allaient sortir un de ces quatre, ou préparer une soirée dans un des appartements, avec seulement eux comme participant. Tu sais, le genre de soirée jeux vidéos, ou carrément porno. dis-je en riant Enfin, certainement que vous les filles, ça vous arrive pas tous les jours ! Donc, sur un jour, on a réussi à savoir qu'ils menaient une petite escapade tous les jeudis soir au environs de vingt-trois heures dans un endroits précis, pour repérer, justement, des filles à embêter, ou des gars à racketter. Heureusement, ce jour-là, nous étions jeudi. On s'était habillés d'un jean noir, de chaussures de sécurité, d'un grand sweat noir, d'une cagoule, et on avait mis notre capuche par dessus. On était partit quelques minutes avant vingt-trois heures pour repérer bien l'endroit et tout. C'était une rue, où une poignée de jeune devaient passé pour rentrer à leurs appartements du lycée. Il y avait deux chemins possible, mais l'autre était beaucoup plus long, et les jeunes sont pressés quand ils rentrent de soirées généralement. On avait fait en sorte de bloquer l'arrivée des gens, en mettant des barrières de travaux, et on avait attendu qu'ils arrivent cachés dans cette ruelle. On les avait entendus arriver avec les cliquetis des bouteilles de bières qui se cognait l'une à l'autre, et à leur rire de kéké ambulant. Ils s'étaient arrêtés au milieu, comme à leur habitude, apparemment. Nous nous étions mis en marche moi et mon copain, et on avait commencé à roder autour d'eux, discrètement, faisant un minimum de bruit, juste de quoi les affoler. Moi et mon pote, on avait tout prévu, puis on était malin, on savait quoi faire si jamais il y avait un imprévu, par exemple la police, ce genre de chose. Toujours un plan B ! On tournait autour d'eux, faisant crisser des bouts de verres sur les murs. Ils étaient complètement affolés, et se demandaient ce qu'il se passait. Ils étaient cinq au total. Mon pote donne un premier petit coup dans la jambe de l'un, tout était calculé. Mon tour, dans la jambe du deuxième, et ainsi de suite. Il paniquait, c'était très marrant à voir, mais on avait promis vengeance à la jeune fille. On pouvait pas se permettre de rigoler et donc de gaffer. On continuait, puis le groupe de kéké flippait tellement qu'au moment où on allait commencer à les attacher ensemble pour déconner, parce qu'on les aurait pas tapés, ils ont commencés à s'énerver et à tenter de donner des coups dans le vide un peu partout. Puis mon pote s'en ai reçu un, alors, ils ont tous sautés dessus. J'les ai étalés par terre, un par un, puis on a prit des grosses lampes qui font énormément de lumières, on leur a mis dans les yeux, et on leur a dit qu'il fallait qu'ils réfléchissent avant d's'en prendre aux filles. Les kékés ont plus jamais recommencés après ça. Il paraît même qu'ils ont portés plainte, mais ils n'avaient aucun visage, aucune voix, rien du tout. Du coup, bah, on s'en est sortit indemne et depuis, tout le monde passe dans cette ruelle tranquillement. Je cache pas qu'on était fier de nous. Et que la fille nous a remercié énormément. Elle était à la limite du viol. Enfin, voilà. J'ai pleins de petits plans comme ça qu'on a fait avec ce pote. La plupart de mes grands délires sont avec lui. C'est pas forcément une chose bien folle, mais ça en reste mon meilleur souvenir au Texas !

Mon ton se fit nostalgique sur la dernière phrase. En effet, j'avais passé toute mon enfance avec lui. Je souris à la jeune anglaise. On avait parcouru pas mal de chemin quand j'avais raconté tout ça. Je tournai mon regard vers elle, souriant.

Et toi, c'est quoi la chose la plus folle que tu ai jamais faite ?

Son sourire se fut alors plus taquin et elle répondit du tac au tac :
« Si je n'avais pas envie de faire tout ça, je ne l'aurais pas proposé ! Viens ! »
Elle lui fit d'abord un clin d’œil avant de se relever. Elle attrapa son short en jean qu'elle enfila. Son maillot de bain n'était pas encore sec et colla au tissus mais elle n'y prêta pas attention. Elle tendit la main à Warren pour l'aider à le relever. Il n'en avait sûrement pas besoin mais c'était aussi un signe pour lui dire qu'elle avait quelque chose dans la tête. Lui faire comprendre qu'elle allait faire quelque chose et lui demander de la suivre en quelque sorte.
Elle mit tout ce qui risquait d'être volé au fond de son sac et regarda le texan en souriant. Le soleil tapait toujours et Paige devait plisser les yeux pour voir correctement. Mais ce n'était pas ce petit inconvénient qui allait lui faire perdre son sourire !

« Par quoi commencer ? Je propose l'achat d'une glace suivit d'une discussion le long de l'eau puis mmh... Je ne sais pas, une course poursuite folle, les cheveux au vent ! »
Elle aurait adoré faire sa gamine. Le toucher et partir en courant en annonçant que c'est lui le chat. Avoir du mal à courir dans le sable, sentir sa respiration s'accélérer lors de la course et finalement le cœur battant se laisser attraper.
Paige aurait vraiment voulu faire ça mais elle ne connaissait pas encore assez Warren pour se laisser aller ainsi. Si ça se trouve il allait la trouver complètement tarée et partirait en regrettant d'avoir abandonné la brune tout à l'heure ! Ou, au contraire, peut-être qu'il l’appréciera encore plus... Qu'il s'éclatera, qu'il n'oubliera pas cette après-midi...

Il fallait qu'elle apprenne à le connaître avant de savoir quel comportement elle devait adopter avec lui. Mais après tout, elle avait à être elle-même. Elle attrapa son porte monnaie et se dirigea vers le marchand de glaces. Elle commanda deux glaces. Après une négociation, ils finirent par ce mettre d'accord et ils s'achetèrent eux-même leur glace. Paige n'avait pas voulu le laisser débourser un centime pour elle et quand elle décide quelque chose, on ne peut pas la faire changer d'avis !

Sa glace à la vanille et au chocolat entre les mains, la jeune fille commença à marcher près de l'eau. Warren se trouvait juste à côté d'elle. La musique des vagues et le soleil tapant leur dos donnait cette impression d'être ailleurs. D'être en vacances... Il ne manquait plus que la musique reggae puisqu'elle avait déjà le garçon musclé et la glace bien fraîche !

« Quelle est la chose la plus folle que tu ais jamais faite ? »
Question dérisoire. Seulement, elle n'avait pas envie qu'il y ait un silence qui s'installe entre eux. Alors elle avait dit ce qui lui était passé par la tête et bizarrement ce fut cette question...

Nous ne nous quittions pas des yeux. Un regard autant soutenu par elle que par moi. J'avouerais que j'aimais beaucoup la regarder. Elle était tout de même si belle. Elle me sourit aussi, d'un magnifique sourire. Un sourire parfait qui lui allait comme un gant. Mais ce sourire avait quelque chose de particulier, quelque chose que je ne saurais décrire. Je ne savais pas trop ce que c'était. Le sourire parfait qui permet de détendre l'atmosphère, tout le monde pouvait le faire. Ce que j'avais fais quelques minutes plus tôt. Un sourire qui pouvait dire tellement de chose mais qui suscitait le silence. Pas de question possible face à un sourire qui exprime la plénitude totale. J'entendis sa voix résonner, alors que mes yeux verts étaient plongés dans les siens.

On pourrait parler. On pourrait se moquer des gens sur la plage. On pourrait aller chercher une glace et s'amuser à en mettre sur le nez de l'autre. On pourrait se raconter nos pires avantures depuis le début de l'année. On pourrait piquer un ballon à d'autres étudiants, partir en courant et s'amuser à se l'envoyer. Mmh... Je n'ai plus trop d'idées, là ! Oh ! On pourrait s'échanger nos numéros de téléphones...

Je souris. J'étais d'accord pour faire toutes ces choses, tant que c'était en sa compagnie. Je me rendais compte qu'en fait, je n'avais pas envie d'être avec une autre personne qu'elle. Elle, qui m'avait fait oublier mon passé pendant une bonne partie de l'après-midi, et qui continuerait sans doute si je restai encore avec elle. A peine je pensais à cette idée, et déjà je me sentais plus confiant. Le Warren était de retour. Fini ce manque de confiance en soi. Et puis, elle avait tout de même dit qu'elle aurait aimé me rendre mon baiser... Ce n'était pas rien. Sûrement que l'occasion se représenterait. J'espérais en tous cas. C'était la seule chose possible que je pouvais faire à présent. La seule chose que je désirais d'elle, c'était un baiser. Un baiser fougueux et passionné, réciproque. Sans forcément aller plus loin. Elle fit un sourire digne d'une pleine confiance en soi. Mais je voyais au fond de moi que quelque chose la perturbait. Je ne savais pas quoi, et j'espérais aussi qu'elle m'en parle avant la fin de la journée.

C'est plein de bonnes idées ! J'suis partant pour tout faire ! Et toi, qu'en dis-tu ?

Je ne cachais pas que j'étais content qu'elle demande mon numéro. Elle serait sûrement l'une des seules filles à qui je répondrais après avoir passé une après-midi en sa compagnie.

Leurs yeux étaient à nouveau connectés. Elle se sentait si petite face à ce regard. Elle avait l'impression d'être si proche. On dit souvent que le regard est une ouverture sur l'âme. Paige ne savait pas si c'était vrai, elle ne savait pas non plus comment interprêter celui que lui lancé Warren. Ce dont elle était sûre, c'est qu'elle avait l'impression de pouvoir tout dire à travers deux simples yeux. Voir toutes les nuances de verts qui dansaient jusqu'aux pupiles, celles-ci étaient dilatée et l'anglaise avait l'impression qu'elle pourrait y trouver son reflet, cette lueur, ce pétillement...

Après un soupire qui fit craindre le pire à la jeune fille, le texan sourit. Elle ni fit pas vraiment attention, trop absorbée par ses yeux. Elle l'imaginait très bien. Le genre de sourire parfait que l'on sort à tout moment. Celui que l'on a dans la poche pour les occasions, pour détendre l'atmosphère.

Paige savait très bien ce que pouvait cacher ces petits mouvements effectués par la bouche. Elle était devenue une professionnelle pour en sortir de toutes les formes. Elle savait faire celle qui s'intéressait, la timide, le sourire niais, la fille aimable, la joie, et bien d'autre encore. Des heures d'entraînement à manipuler son visage pour faire ressortir de fausses expressions. Sa façon à elle de mentir. Son sourire parfait. Une seule personne avait réussit à le mettre à jour. Une seule personne savait quand son sourire trahissait son mal-être. Alfred. Elle sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale. Son estomac se serra. Paige devait arrêter d'y penser ! Immédiatement.

Les yeux... Se rattacher à la seule chose qui se trouvait en face d'elle. Ce regard magnifique. Cette présence. Cette force. Cette volonté.
Brisant un silence qui s'était installé sans que l'étudiante s'en rende vraiment compte, Warren lâcha avec un petit rire, qu'il valait mieux qu'ils oublient tout ce qui venait de se passer. Elle était d'accord même si elle savait très bien que ça ne serait pas aussi simple. Sans laisser une autre seconde de silence il demanda ce qu'ils pourraient faire maintenant. Bonne question...

« On pourrait parler. On pourrait se moquer des gens sur la plage. On pourrait aller chercher une glace et s'amuser à en mettre sur le nez de l'autre. On pourrait se raconter nos pires avantures depuis le début de l'année. On pourrait piquer un ballon à d'autres étudiants, partir en courant et s'amuser à se l'envoyer. Mmh... Je n'ai plus trop d'idées, là ! Oh ! On pourrait s'échanger nos numéros de téléphones... »

Elle lui sourit de nouveau et s'écarta un peu plus. Elle devait lutter. Toujours lutter ! Ne pas lui montrer l'envie folle qu'elle avait. Cette attirance qui la rendait dingue. Et surtout ses questions sur lui. Ne la manipulait-il pas comme toutes ses autres conquêtes ? Etaient-ils faits pour devenir amis ? Allaient-ils réussir à rester ensemble jusqu'à la fin de cet après-midi ?
Paige devait faire face à toutes ses demandes sans réponses, laisser échapper un sourire. Ce fameux sourire plein de confiance en soi, plein de force...

Je ne voulais absolument pas qu'elle parte. Même si l'ambiance ne serait jamais la même. L'allure du gars sûr de lui à la gueule d'ange s'était éteinte. Face à elle, à Paige. Je n'aurais jamais du baisser la tête, montrer ma faiblesse. Pour une fois que je voulais juste embrasser une fille. Sans arrière pensée, sans avoir l'idée d'aller sous la couette. Juste échanger un baiser avec ses lèvres parfaites.. Sa voix retentit, douce & apaisante. Un peu comme l'effet d'une papuche que prendrait un enfant après une dispute avec ses parents. Réconfortant.

Je reste. Je resterai. On ne devrait pas précipiter les choses comme ça, tu sais. Et puis il y a Alfred... C'est tellement compliqué ! J'adorerais te rendre ton baiser là, tout de suite mais... Regarde-moi ! Tu comprends ?

Elle avait fait en sorte que je relève mon menton. Je plongeai mon regard dans le sien, elle me faisait un mini sourire. Je soupirai, et lui fis de même mon plus beau petit sourire.


Spoiler:

J'espérai juste que l'atmosphère se détendrait, et qu'on pourrait peut-être reprendre une conversation qui ferait oublier mon geste. Mais je ne savais pas réellement quoi dire, ni quoi faire.. Je ne pouvais pas me lever et partir, ce serait lâche. Et j'en avais nullement envie. Commencer une nouvelle conversation... Mais sur quoi ? Déjà, je savais qu'elle voulait bien me rendre mon baiser, mais ça ne se ferait pas maintenant...

Bon, oublions. Je pense que c'est mieux autant pour toi que pour moi.

Je lâchai un petit rire, et reprit quelques instants plus tard, ne laissant aucun blanc s'installer.

Qu'allons nous faire maintenant ?

Paige n'avait pas la moindre envie de partir. Des paroles lancées à contre-coeur, qui reflettaient plus la raison que l'étincelle qui sommeillait en elle. Tout briser. C'était l'effet d'une telle bombe. Ruiner l'atmosphère qui s'était créée entre eux deux.
Alors que sa main glissait toujours aussi lentement sur la peau de Warren, il la lui attrapa. D'un geste vif mais pas brusque. Il ne la lâchait plus. Que ce soit par le touché que par le regard.

L'adrénaline augmentait en Paige. Son coeur battait plus fort. Le sang cognait contre sa temps. Sa respiration était presque coupée. Elle attendait de voir la réaction du jeune homme. Suspens. Elle ne voulait pas partir. Elle désirait qu'il lui dise de rester près de lui. Qu'il la fasse sentir unique. Mais elle savait grâce à son regard qu'elle n'avait pas besoin de s'éloigner.

Bien sûr il s'excusa. Prévisible face à sa réaction. Pourquoi tout était toujours si compliqué ? Cette question n'arrêtait pas de revenir en ce moment. Cette foutue interrogation qui restait toujours sans réponse. L'étudiante aurait adoré savoir ce qu'elle devait faire, comment elle devait agir. Voir le futur pour savoir comment les faits allaient se dérouler. Si seulement elle pouvait savoir... Si seulement elle avait su...

Le texan baissa la tête. Il quitta les yeux de Paige pour fixer un point invisible plus bas. C'était bien la première fois qu'elle le voyait faire un tel geste, comme de la honte. ce garçon si sûr de lui, si fort semblait à cet instant avoir perdu cette aura d'invinsibilité.
Pourtant il serrait toujours la main. Elle devait trouver les mots justes. Arranger la situation, l'adoucir...

« Je reste. Je resterai. On ne devrait pas précipiter les choses comme ça, tu sais. Et puis il y a Alfred... C'est tellement compliqué ! J'adorerais te rendre ton baiser là, tout de suite mais... Regarde-moi ! Tu comprends ? »
Elle avait fait en sorte qu'il relève le menton. Elle se voulait tendre, toujours aussi douce et sa voix appésante. Paige tentait de calmer les ardeurs de Warren et les siennes par la même occasion. Elle devait se montrer mature et forte. Digne de confiance, elle devait prouver qu'elle savait resister à la tentation. Elle se laissait une semaine. Sept jours pour mettre tout au clair. Clarifier sa vie de couple. Se poser les bonnes questions. Et revoir les bonnes personnes. Oui, elle allait faire ça !

En attendant, le garçon était toujours là, face à elle et l'ancienne londonienne lui sourit timidement. Elle serra sa main contre celle de Warren. Elle voulait lui promettre que rien n'était perdu.
Seulement cet après-midi risquerait d'être fini. L'ambiance ne serait à jamais la même. Pourraient-ils au moins faire semblant que rien ne s'était passé ?

La jeune anglaise eu l'air de réfléchir quelques instants. Se demandait-elle si c'était une bonne idée, une mauvaise, que faire ? Sûrement. Mais quelque chose était différent en moi. Je n'avais pas envie de l'embrasser pour l'avoir dans un lit après, mais juste pouvoir l'embrasser. Juste pouvoir toucher ses lèvres avec les miennes. Un baiser sans retour. D'ailleurs, elle me caressa la joue d'une lenteur et d'une délicatesse sans pareil avec son pouce avant de le faire aller caresser mes lèvres, me souriant si parfaitement.

C'est une mauvaise idée... Il vaudrait mieux que je parte...

Partir ? Non. Fallait pas qu'elle parte. Je voulais pas. J'avais tout gâché. Tout. J'le faisais toujours. Quand je passai un bon moment, -ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps- je gâchai tout le temps le moment présent. J'aurais pu me contenter de rigoler avec elle... Je lui attrapai la main d'un geste vif, et la regardai dans les yeux. Je ne voulais pas qu'elle parte. Elle me faisait oublier mes cauchemars...

Reste. S'il te plaît. Je gâche toujours tout, excuse moi.

Je baissai la tête, honteux. Cette situation ne m'était jamais arrivé, j'me trouvais con face à elle. Je ne voulais pas lâcher ses mains, même si elle en aurait besoin bientôt. Elles étaient si douces, si belles. Je sentais encore son pouce contre mes lèvres alors qu'elle avait fermé les yeux. Ses cheveux, malgré la chaleur, gardait une teinte mouillé alors qu'ils étaient à peu près secs. Je n'osais plus trop la regarder. Je comprenais à présent. Ma façon d'être avec les filles n'était pas très adéquate. Pas du tout même. Elles ne devaient pas tellement aimer les plans sexes d'un soir. Mais elles ne pouvaient en rien savoir pourquoi j'étais comme ça ? Pourquoi mes relations se limitaient au sexe et au petite amitié, rien de vraiment concret. Elles ne le savaient pas ça... Et c'était peut-être mieux ainsi..

Paige s'était complètement retournée vers Warren. Elle sourit tout en lachant ses cheveux pour qu'ils se replacent naturellement. La garçon s'était approché. Elle n'avait pas perçu ce mouvement avant de planter son regard dans le sien. Il était beaucoup plus proche. Son sourire s'élargit en l'entendant dire qu'il pouvait attraper un coup de soleil. La chose paraissait impropable mais l'intention y était. En même temps, qui pouvait resister à une invitation pour un massage gratuit ?

Ils étaient toujours là. Toujours aussi près l'un de l'autre. Les yeux se fixaient et puis elle sentit le regard de Warren descendre. Il glissa jusqu'à ses lèvres. Elle en était quasiment certaine. L'anglaise savait très bien ce que cela signifiait. Cette envie, ce désire fou, sa bouche trop tentante... Toutes ses choses qui pourrait ruiner en un instant cet après-midi si agréable et drôle. Mais qui pourrait par ailleurs le rendre bien plus délicieux, plaisant, enivrant...
Elle aurait pu dès lors s'éloigner. Rompre la charme qui c'était installé. Mais elle ne fit rien. Une sorte de concentement peut-être... Elle ne voulait pas tromper Alfred. Cependant elle avait le terrible désir de se rapprocher du texan.

Un baiser. Juste un. Un contact qui réussit à la mettre dans tout ses états. Elle était confuse, gênée, euphorique... Pourquoi s'était-elle laissée faire ? Paige se mordit nerveusement la lèvre inférieure tandis que Warren s'excusait. Il avait simplement reculé la tête. Ils étaient encore dans cette bulle que formait leurs deux corps.

« Je.. Je suis.. J'ai envie de recommencer. »
Cette nouvelle phrase frappa Paige de plein fouet. Elle devait se ressaisir. Elle ne pouvait pas embrasser ce garçon ! Elle était en couple ! En couple, m*rde ! Son histoire tombait peut-être à l'eau, elle avait peut-être le coeur brisé à cause d'un garçon trop différent, trop renfermé. Elle ne pouvait quand même pas ! Non, vraiment ! Comment pouvait-elle oser ? Comment ce sentiment d'envie s'était-il immiscer dans son coeur ?
Elle était perdue. Totalement perdue entre des voix qui lui soufflaient différentes choses.
"Embrasses-le ! Avec toute ta fougue, ta sincérité ! Amuses-toi ! On s'en fiche des conséquences, ce gars se tape plusieurs filles par jour ! Autant en profiter !". Cette pensée là, elle la destestait ! Ce n'était pas elle. Elle ne pouvait pas profiter de quelqu'un juste histoire de se divertir pendant une petite heure.
D'un autre côté la raison lui disait qu'elle ferait mieux de s'en faire un ami. De lui taper sur l'épaule, de lui sourire et de lui dire clairement qu'elle était en couple et qu'elle n'avait aucunement envie d'être de celles qui trompent leur amour. Et puis évidemment il y avait cette idée : partir en courant sans se retourner. Trop honteuse...
Elle devait faire quelque chose et bizarrement ce ne fut pas ce à quoi elle s'était préparée. Son corps agit avant que sa tête eut le temps de lui dire quoi faire. Paige caressa la joue de Warren avec une délicatesse incroyable. Elle lui sourit avant de dire :
« C'est une mauvaise idée... Il vaudrait mieux que je parte... »

Son pouce glissa sur la lèvre du jeune homme. Elle ferma les yeux pour se donner la force de quitter cette bulle, cet atmosphère si parfaite qui s'était créée entre les deux étudiants...

Ca faisait quelques temps que je lui étalai la crème sur le dos, et d'une certaine manière, j'aimai bien le faire. Au moins, elle n'aurait pas la peau rouge tomate après avoir passé la journée avec moi. Elle répondit à ma question, d'un ton tout naturel, même si je décelai un minimum de nostalgie.

C'est magnifique... Des étendues immenses de vert, des falaises grises... Londres ! tu peux t'y promener nu que personne ne ferait attention à toi... Il n'y fait pas si froid... Enfin moi je mettais des petites jupes et débardeurs toute l'année ! Et puis ce n'est pas la chaleur qui fait tout ! Oh ! Et je préfère de loin notre façon de parler à votre accent !

Dans ma tête, je me disais que des immenses étendues de vert, on pouvait en trouver partout, surtout au Etats-Unis. Mais pour Paige, les immenses étendues de vert qu'elle connaissait et qu'elle trouvait si magnifique, elle ne les retrouverait jamais ici. Je connaissais ça. Jamais à Miami je ne pourrais retrouver mes immenses étendues désertiques, et ma chaleur. Même les tornades me manquaient... J'étais très attaché au Texas. Et c'est là que je comprenais le sentiment américain. Le sentiment qui te dit d'aimer ta ville, ton état, ton pays. D'accrocher le drapeau américain sur la façade de ta maison. Je souris pour moi même alors que Paige se retourna pour me regarder et me sourire à son tour. En la regardant, je m'étais rendu compte que j'avais très envie de faire quelque chose de fou...

Merci du service ! Je ne te propose pas de te le faire... Tu n'en as nullement besoin ! Dommage je suis une super masseuse ! A ce qu'il parait...

Elle s'était retournée vers moi en disant ça, replaçant ses beaux cheveux blond sur son dos. Je m'approchai doucement d'elle. Warren, c'est pas bien... J'me tenais difficilement à carreaux. Je soupirai et me contentais de lui sourire. J'étais toujours proche d'elle.

Oh, je pourrais attraper un coup de soleil si ça se trouve qui sait !?

Bien sûr, c'était pas du tout possible. Mais qui refuserait de se faire masser le dos par une aussi jolie fille que Paige ? Je n'avais pas bougé et je lui souriais toujours, mes yeux dans les siens. Mon regard se dirigea vers ses lèvres. Elles étaient fines, parfaitement bien dessinées. Parfaites.
J'approchai ma tête de la sienne, et déposai un léger baiser sur ses lèvres. Seulement, je venais de réaliser ce que je venais de faire. Elle était en couple, merde ! Je reculai ma tête, sans pour autant me reculer entièrement. Nos têtes étaient toujours à quelques centimètres d'écart. J'étais tout gêné. Et c'était bien la première fois ! Jamais avant je me serais reculé, jamais. Mais là...

Je.. J'aurai pas du désolé.

Mais d'une certaine manière, j'avais encore envie de le l'embrasser. De l'embrasser vivement, mais je pouvais pas m'opposer..

Je.. Je suis.. J'ai envie de recommencer.

J'allai m'excuser bien sûr, j'étais tout gêné sur les premières phrases, mais ma dernière était sincère. J'avais vraiment envie de l'embrasser. Et pour une fois, je voulais pas aller plus loin pour l'instant. Paige m'avait fait redécouvrir le plaisir de rigoler, de passer une bonne journée en la compagnie du sexe opposé. C'était une façon à moi de la remercier...

Warren prit le tube et commença à étaler la crème solaire. C'était devenu rapidement la meilleure amie de Paige. Les premiers jours avaient été durs pour la jeune Anglaise. S'habituer au climat, se faire à l'accent, se protéger du soleil... Heureusement elle n'avait pas eu à rajouter le décalage horraire grâce à son séjour à New-Yors juste avant sa venue... Enfin, elle ne savait pas vraiment si c'était une bonne chose....

Enfin, elle avait finit par s'habituer à ce soleil qui est présent quasiment six jours par semaine. Elle pouvait même dire qu'elle avait bronzé ! Ça peau n'était plus complètement blanche mais elle avait une petite couleur rosée... L'étudiante aurait bien aimé avoir ce teint caramel qu'ont toutes les filles sur cette plage. Mais bon il fallait qu'elle arrête d'y songer. Elle avait des gènes d'anglais. Elle aurait même pu être rousse ! Au moins elle montrait à tous sa différence, ses origines... Finalement ça aussi elle n'était pas vraiment sûre que ce soit une bonne chose...

Les mains de Warren voguaient sur son dos quand il répondit. Au fur et à mesure qu'il parlait, des images défilaient devant les yeux de la jeune blonde. Il avait adopté un ton différent. Comme si repensait à sa terre natale lui faisait remonter une vague de souvenirs. Le texan retourna la quetion.
« Et toi, l'Angleterre, c'est comment ? Je n'ai jamais osé aller là-bas malgré mes nombreuses occasions à cause du climat... J'aime la chaleur et je n'ai jamais pensé en trouver là-bas. »

Elle comprit soudainement la nostalgie qu'il avait exprimé. Le Royaume-Uni lui manquait. Londres lui manquait. Les anglais lui manquaient. Les tasses de thé lui manquaient. Cette façon dont tout le monde se moque de qui vous êtes, de ce que vous avez fait... Cet anonyma lui manquait. Le pudding lui manquait. Son parapluie jaune canari lui manquait ! Tellement de choses qu'elle avait dû rayer de sa vie en venant sur ce continent. C'était pour son bien. Elle ne pouvait se répéter que ça. C'était la phrase qu'avait dit son père en lui annonçant qu'elle partirait. New York avait été dur mais ici c'était encore pire. Elle n'avait pas vraiment parlé de ce qu'elle ressentait, de ce manque constant, de cette impression d'être différente, de ne pas être naturelle...
Paige s'était faits des amis... Mais ça ne suffisait pas. C'était comme ce sourire qu'elle balançait à longueur de journée. Un parfait petit sourire qui évite à tout le monde de vous poser des questions gênantes. Qui fait croire que tout va vraiment bien quand vous répondez à cette fameuse question "Comment ça va ?". Tout le monde se fiche de qui Paige est réellement alors pourquoi s'embêter à la leur livrer. C'était bien mieux de rester dans sa coquille et ne montrer que la partie extérieure de l'iceberg.

Alors l'anglaise se décida à répondre tout naturellement :
« C'est magnifique... Des étendues immenses de vert, des falaises grises... Londres ! tu peux t'y promener nu que personne ne ferait attention à toi... Il n'y fait pas si froid... Enfin moi je mettais des petites jupes et débardeurs toute l'année ! Et puis ce n'est pas la chaleur qui fait tout ! Oh ! Et je préfère de loin notre façon de parler à votre accent ! »

Elle pivota un peu pour lui sourire. Ses dernières pensées étaient déjà loin et Warren n'avait sûrement rien perçu.

« Merci du service ! Je ne te propose pas de te le faire... Tu n'en as nullement besoin ! Dommage je suis une super masseuse ! A ce qu'il parait... »
Paige ne voulait pas le draguait mais cette idée revint encore une fois : il était vraiment beau. Des allures d'acteurs de films d'action avec ses cheveux légèrement ébourifés et humides, son corps musclé et perlé de quelques gouttes... Il était hors de question qu'elle craque pour lui ! Elle ne pouvait pas... Elle ne devait pas.

La jeune anglaise avait complètement l'air perdue dans ses pensées jusqu'à ce que je ne l'interrompt en posant ma question.

Ah ! Euh... Oui ! Si ça ne te dérange pas d'avoir les mains poisseuses ! C'est que je n'arrive pas encore à m'en mettre dans le dos !

A moins qu'elle n'ai un bras télescopique. Ce qui n'était apparemment pas le cas. Paige me tendit le tube de crème à l'indice extrêmement fort. Je me demandais si elle avait du en prendre avec un indice plus fort lorsqu'elle est arrivée à Miami. J'en doutais pas.

Ça ne me dérange pas, t'en fais pas.

Elle me tourna le dos, tenant ses cheveux sur le côté d'une main ferme. Son dos était blanc, mais pas trop non plus. Ça faisait sûrement déjà un moment qu'elle était présente à Wynwood.

Je suppose que tu ne dois pas te servir de ce genre de crème souvent toi ! Au fait c'est comment le Texas ?

Oh, ça avait été une de mes nombreuses techniques de drague. Les filles n'arrivaient jamais à se mettre de la crème solaire dans le dos, alors tu viens tu demandes, t'en mets bien partout et après tu restes avec les jeunes filles toute l'après-midi, numéro de téléphone en poche, soirée avec l'une d'entre elles et hop au lit. Ça marchait tout le temps pareil. Mais avec Paige, malheureusement, ce ne serait pas possible. Enfin, peut-être qu'avec elle, je pourrais me comporter différemment ? Etre enfin un homme honnête. Rien n'était moins sûr. Elle était en couple en plus. Pour ce qui était du Texas...

Pour moi, le Texas, c'est magnifique. Il fait chaud, enfin tout dépend de où tu te trouves, c'est l'état le plus grand des Etats-Unis. Je trouve que c'est l'état le plus fascinant. Niveau histoire, géographie, peuplement. Enfin... Miami est très différent du Texas, c'est tout ce qu'il y a à savoir. Rien que pour la saison des tornades.

Alors que je disais cela -sur un ton on-ne-peut-plus nostalgique-, j'appliquai la crème sur la totalité de son dos. Enfin, j'allai pas tout en bas non plus. Je respectai la limite quand même. Son dos devenait encore plus blanc qu'il ne l'était déjà. Je souris intérieurement. Je continuai à la masser lentement, pour que la crème s'incruste bien dans les pores de la peau et que la lotion soit bien efficace. Avoir parler du Texas me faisait remonter pleins de souvenirs à la gueule. Je soupirai discrètement.

Et toi, l'Angleterre, c'est comment ? Je n'ai jamais osé aller là-bas malgré mes nombreuses occasions à cause du climat... J'aime la chaleur et je n'ai jamais pensé en trouver là-bas.

Warren avait sagement attendu qu'elle lui propose de s'asseoir pour le faire. Il s'intalla avec un petit sourire. Les jambes repliées ainsi contre lui on aurait presque cru qu'il n'était plus aussi conifant en lui. Enfin, c'était cette image de bulle que formaient ses bras autour de lui qui donnait cette impression à Paige. Elle savait qu'elle faisait sûrement fausse route, que ça n'avait rien à voir avec lui, avec ce qu'il était, sa façon d'être et d'agir. Pourtant elle aurait peut-être eu plus confiance si ça aurait était le cas. A chaque fois qu'elle le regardait, elle ne pouvait s'empêcher de penser à toutes les filles à qui il avait dû briser le coeur. Elle savait qu'elle-même serait bouleversée par un tel sort... Ce qui lui fit penser à Alfred. Elle avait ce préssentiment de le perdre. C'était peut-être idiot. Mais il ne répondait plus à aucun de ces messages depuis deux jours. En y réfléchissant bien, c'était même plus vieux que ça... Ses pensées s'affolèrent soudainement. Paige essayait de comprendre ce qui se passait. Des petites voix lui soufflaient des choses idiotes...

Heureusement le texan la tira de se tourbillon qui l'emportait. Il proposait à l'anglaise de lui mettre quelque chose. Il fallut un petit temps de réfléxion pour qu'elle comprenne. L'étudiante avait le regard fixé sur le tube de crème solaire depuis tout à l'heure. La dernière chose à laquelle elle avait penser avant d'être emporter dans ce flux de questions.
« Ah ! Euh... Oui ! Si ça ne te dérange pas d'avoir les mains poisseuses ! C'est que je n'arrive pas encore à m'en mettre dans le dos ! »

Elle lui sourit avant de prendre le tube entre ses mains et de lui tendre. Elle dégagea ses cheveux, en les tenant d'une main et pivota pour lui montrer son dos. C'était un peu gênant de se servir de lui ainsi. En arrivant sur la plage, elle avait fait une critique mauvaise sur toutes ses filles qui vont voir chaque homme pour se faire tripoter en pretextant mettre de la crème. Elle se mettait elle-même dans cette catégorie désormais... Minable !
Cependant elle n'avait eu aucune arrière pensée en lui demandant ce service... Ça compenser un peu, non ? Pour ne pas trop se préoccuper de l'image qu'elle donnait, elle lança d'un ton détaché :
« Je suppose que tu ne dois pas te servir de ce genre de crème souvent toi ! Au fait c'est comment le texas ? »
Tout ce qu'elle en savait c'était que cet état était immense, qu'il y faisait chaud et qu'il y avait des tornades. A part ça, rien de plus que les reportages... C'était bien loin de son Royaume-Uni ! Bien plus calme, bien moins chaud... Si seulement elle aurait pu hériter d'une peau un peu plus clémente ! Ça lui aurait évité de souffrir à chaque rayon de soleil, soit tous les jours ici ! Au moins son short aura été rentabilisé !
Quoi que si ça peau n'était pas si capricieuse, elle ne se ferait pas "masser" par ce beau garçon !

La jeune anglaise laissa échapper un petit cri de surprise sûrement, puis me suivit alors que je m'étais mis à courir. Arrivé à la serviette, elle se laissa littéralement tomber dessus, avec un soupir de soulagement.

Aaah ! Je m'y attendais pas à celle là !

Je ne m'étais pas assis. Mes parents m'avaient quand même bien éduqué, et j'attendis qu'elle me propose de m'asseoir, ce qu'elle fit sans tarder en se décalant un peu et en tapotant sur le côté qu'elle m'avait gentiment laissé sur sa serviette me demandant si je voulais m'asseoir. Je hochais la tête rapidement en un sourire, et m'assis à ses côtés, les jambes pliées et mes bras les entourant, regardant au loin. Le mouvement des vagues avait le don de me fasciner. Le bruit par la même occasion. J'écoutais tranquillement le son des vagues s'écrasant sur l'eau. La chaleur m'était trop supportable, le Texas me manquait. Une chose était sûre, les texan aimaient avoir chaud. Chaud à s'en brûler la peau. La saison des tornades par contre, les texan ne l'aimaient pas trop elle... Elle s'attaque principalement sur cet état des Etats-Unis, vu la superficie, et la position. Mais nous sommes résistants. Je regardais Paige, qui jouait avec son tube de crème solaire, me regardant dans le coin de l'oeil.

Tu veux que je t'en mette ?

Je lui souriais, c'est vrai que sa peau ne supportait pas bien le soleil.

Paige avait atteint le plage. L'eau arrivait à la hauteur de ses chevilles. En dehors de l'eau, elle ne savait pas si elle avait plus ou moins froid. Le soleil tapait vraiment fort et elle sentait déjà les gouttes glisser sur sa peau. La jeune fille savait que le temps qu'elle arrive à sa serviette, elle serait déjà à moitié sèche. Enfin c'était ce qu'elle pensait à cet instant.

Elle n'eut pas le temps de se retourner pour voir si Warren la suivait, qu'il l'attrapa. Le texan l'avait prit contre elle. Il la serrait en déposant sur elle de l'eau.
Elle sentait collé contre elle le corps du garçon. Un corps musclé, fort. Si Paige n'avait pas été en couple, elle aurait facilement craqué pour le garçon. Le seul soucis avec lui, c'était le fait qu'il était un vrai courreur de jupons. Ses succès étaient désormais célèbres à Wynwood. Il avait la réputation de se faire toutes les filles qu'il foulait et quand il le désirait. Le genre d'homme que Paige avait tendance à détester. Ce mec si sûrs d'eux, si machos. A croire qu'ils étaients les rois du monde et que bizarrement les femmes leur appartenaient et ainsi ils faisaient leur choix. Et ils jettaient celles qu'ils avaient déjà utilisées, comme de vulgaires chaussettes...
Et puis il l'avait rejettée lors de leur première rencontre, ce qui voulait dire qu'il n'était pas du tout intéressée par elle. Elle n'était pas son genre. Elle devait peut-être s'en réjouir. Il ne serait pas tenter par elle et Paige n'aurait ainsi pas à résister... Enfin, pourquoi pensait-elle à ça ? La question n'était pas là... Il n'y aurait sûrement aucune séduction entre eux. Pourtant elle aurait adoré le sentir plus longtemps comme ça contre elle.

Paige avait tout de même laissé un petit cris de surprise s'échapper de sa gorgée sur le moment. Puis quand elle vit le jeune homme courir, elle en fit de même. Elle rigola comme une enfant. Une fois arrivée à sa serviette, elle se laissa tomber sur ce tissu en lançant :
« Aaah ! Je m'y attendais pas à celle là ! »
Elle se souviens alors qu'à l'origine Warren n'avait pas de serviette et s'était installé sur la sienne. Elle se décala de façon à lui laisser plus de place. Elle tapota sur l'espace qu'elle venait de laisser avant de dire :
« Tu veux t'asseoir un peu ? »
Elle allait se laisser sécher tranquillement au soleil. Elle aimait bien sentir cette chaleur contre sa peau, cependant celle-ci supportait mal ce surplus de lumière. Dans un instant elle devrait étaler de la crème sur son corps. Elle joua avec le tube de protection solaire en regardant du coin de l'oeil Warren.

Il y avait deux solutions, soit elle dirait que j'avais raison et rajouterais quelques adjectifs flatteurs, soit elle lançerait une remarque comme quoi elle aurait très bien pu me battre. Dans les deux cas, la réponse m'aurait plu.

Oh mais bien sûr mon cher Warren ! C'est toi le plus fort, le plus intelligent, le plus beau ! Je ne peux rien contre !

Très flatteurs. Le plus beau, intelligent, et fort. J'étais tout à fait d'accord. Mon narcissisme prenait le dessus. Je souris, bien que je savais qu'elle usait l'ironisme. Ou bien le pensait-elle vraiment ? Une des choses que j'aimerais savoir. Elle me lança un sourire ironique, et me tapa l'épaule. Bon, maintenant, je ne savais plus du tout quoi penser. Au pire, elle m'apprécie un minimum, c'est déjà ça !

Merci, merci.

Je vis ses dents commencer à claquer les unes contre les autres. J'étais habitué au forte chaleur, grâce au Texas, mais j'étais loin d'être frilleux. Par conséquent, il pouvait faire n'importe quelle température, je ne me plaindrai jamais. Mais était une anglaise respectable, du coup, pas habituée au forte chaleur, et certainement qu'avant elle était habituée aux basses températures, mais depuis qu'elle doit affronter le soleil, ne l'est plus. Deux solutions étaient possible, soit on re chahutait, soit on sortait.

Mmmh... je pense que je vais sortir. D'abord parce que j'ai froid et puis parce que j'ai trop peur que le grand Warren me fasse une démonstration de sa force !

Elle se mit à marcher en direction de la plage arès m'avoir éclabousser. Hm... Elle me cherchait ? Elle avait froid, je ne pouvais quand même pas la repousser dans l'eau... Que faire ? Que faire ? Que faire ? Elle était arrivée au niveau du sable. Je me mis à courir vers elle. Mais avant d'arriver à sa hauteur, je plongeai dans l'eau, mon corps à nouveau tout mouillé. Je me remis en marche vers Paige, et je la pris dans mes bras mouillés, son dos collant à mon torse mouillé lui aussi, mes cheveux et l'eau de ma tête dégoulinant sur ses épaules et ses cheveux blonds soyeux. Ce n'était pas une vengeance digne de ce nom, mais c'était toujours mieux que de la re noyer dans l'eau. Je la lâchai vivement, et partis en direction de la serviette en courant, par peur de sa vengeance, tout souriant.

« Pas grave. Tu venais tout juste de dire que tu ne faisais pas le poids contre moi, ce que je trouve tout à fait normal. »

Warren prenait un malin plaisir à montrer sa supériorité. Elle aurait adoré lancer une remarque féministe mais il s'attendait sûrement à ça. Ça aurait été d'ailleurs son premier réfléxe. Une petite réplique tel que "Il n'y a rien de normal à ça ! J'aurais très bien pu te mettre chaos..." blablabla. Sauf qu'à la place de cela elle trouva plus marrant de rétorquer :
« Oh mais bien sûr mon cher Warren ! C'est toi le plus fort, le plus intellient, le plus beau ! Je ne peux rien contre ! »

Elle lui donna un petit coup de poing à l'épaule et lui sourit ironiquement. Certains points étaient peut-être vrai, mais elle n'allait pas vérifier ! En tout cas une chose était sûre,il avait du charme. Mais Paige n'allait pas se laisser emboboner par sa petite gueule d'ange et son regard foudroyant.

Elle sentit que ses dents commencèrent à s'agiter et à s'entrechoquer les unes contre les autres. A force de rester ainsi sur place, sa température avait baissé. Alors soit elle décider de nager, soit elle recommençait à chahuter avec l'étudiant ou alors elle décidait de sortir.
«Mmmh... je pense que je vais sortir. D'abord parce que j'ai froid et puis parce que j'ai trop peur que le grand Warren me fasse une démonstration de sa force ! »

D'un geste de la main, elle lui envoya un dernier jet d'eau, histoire d'avoir le dernier mot et pivota vers la plage. Elle n'avait pas attendu de savoir s'il voulait la suivre ou non, elle était trop gelée pour rester une minute de plus. Elle vérifierait une fois les pieds dans dix centimètres d'eau.

Paige espérait seulement que le dernier petit pic ne le laisse pas dans une folle envie de l'attraper et de la jeter à l'eau. Sans quoi elle se mettrait à courir le plus vite possible jusqu'à sa serviette. Au fond ne l'avait-elle pas fait justement exprès ? Psycologie inversée ou quelque chose dans le genre... La jeune fille avait envie de chercher la petite bête, d'agacer et de rire avec le texan.