Wynwood University
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 Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal

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MessageSujet: Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal   Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal EmptyMar 13 Sep 2016 - 14:53


“Le bonheur c'est le plaisir sans remords.” ~ Socrate
19h27
« T’es en retard. » Je regarde mon père. Il est là, les bras croisés avec un air grave marqué sur son visage. J’hésite à sortir mon portable pour regarder l’heure mais n’ose pas le quitter du regard. Sa moustache lui donne un air de vieux mafioso en colère. Son pied tape sur le sol et après un moment de silence où nos deux corps se tenaient raides l’un en face de l’autre, nous avons fait un pas ensemble. En pleine synchronisation nous nous serrons la main sans dire un mot de plus. Je sais que sa colère n’est pas dirigée contre moi. Je crois avoir toujours connu mon père avec ce visage crispé et contrarié. Il n’y a qu’avec des clients qu’il arrive à sourire. Je me demande même s’il a déjà ri aux éclats.

Promettez-moi de ne jamais me laisser devenir comme ça…


A peine rentrés par la porte de service, mon père m’annonce : « Le barman nous a planté pour ce soir. Il a attrapé la grippe ou je ne sais quoi... Tu le remplaceras, Solal. Je ne te fais pas de briefing ? » J’enlève mon t-shirt que je jette dans un casier des vestiaires du personnel que j’ai l’habitude d’utiliser. J’enfile ma chemise blanche tout en répondant que je connais le métier et qu’il n’a pas à s’en faire pour moi. Une serveuse a pris place derrière le bar en attendant mon arrivée. Je la salue et regarde mon père s’éloigner. Je me tiens toujours plus droit, je m’efforce d’être le plus sérieux quand il est là. La pression paternelle, nous la connaissons tous non ?

Ma mère arrive au même moment dans la pièce. Elle est rayonnante comme à son habitude. Elle tient la main d’Izzie. Je jette un torchon sur mon épaule et tend les bras en direction de ma petite sœur qui accourt vers moi. Je la lève du sol et dépose un bisou sur sa joue. J’embrasse également ma mère qui me dit : « Tu excuseras ton père. Tu le connais, chaque grand soir il est un peu stressé et avec un barman en moins, on ne pouvait pas faire autrement que t’appeler… » Je lui souris. Elle est toujours là derrière mon père à l’excuser pour tout. « T’en fais pas ‘man, je n’avais rien de prévu. Vous restez là toutes les deux ou vous rentrez à la maison ? » J’en profite de la question pour reposer Izzie au sol. Elle a beau n’avoir que 6 ans et être un petit gabarit, elle pèse son poids ! Ma mère m’informe qu’elles allaient rentrer pendant que mon petit bout de sœur boude. Elle dit alors vouloir rester plus longtemps avec son grand frère. Elle croise les bras et tape du pied comme mon père l’avait cinq minutes plus tôt. C’est drôle comme à cette instant je me dis qu’elle lui ressemble.


20h08
Le service se passe comme à son habitude. Aucun problème de mon côté. Le restaurant est rempli. Depuis mon plus jeune âge, mes parents me mettent à contribution dans l’affaire familiale. Quand mon père a repris le restaurant, il a recruté de nouveaux chefs, il a ouvert deux autres établissements, il s’est agrandi, il nous a offert une meilleure visibilité, une bonne réputation de restaurant gastronomique. Il rêve que je sois là pour reprendre l’héritage familial. Je crois même qu’il a prévu d’ouvrir un restaurant que je devrais gérer par moi-même à la fin de mes études. Il compte sur moi, même s’il ne le dit pas, je le sens. Pourtant… Pourtant je ne sais pas si c’est ici qu’est ma place. Je suis si différent de lui. Il le sait. Peut-être est-ce pour ça que j’intercepte par moment ses regards inquiets lorsqu’il m’observe. J’ai peur de le décevoir. Ma mère a insisté pour que je fasse des études… Le droit ne me mènera nulle part. Plus j’avance, plus je sais que ce n’est pas non plus ce que je souhaite faire. J’ai 21 ans, bientôt 22 et pourtant j’ai l’impression d’être comme un gosse lorsque l’on me demande ce que je souhaite faire après mes études.

Vétérinaire, pompier, policier, professeur… Tous les enfants répondaient ce genre de chose quand ils étaient petits. Ma réponse à moi ? Être libre. Je crois que déjà à cet âge là, je rêvais de grands horizons, d’abolir les limites que nous fixe la société.

L’avantage avec le bar, c’est que j’ai pu apprendre un grand nombre de choses sur les alcools. J’ai également attrapé le virus de la bonne bouffe. C’est un passe temps que j’apprécie. Je crois que personne ne le sait mais j’adore passer du temps en cuisine à associer des saveurs. A part ma mère et ma petite sœur, je ne cuisine pour très peu de monde. A vrai dire, que va faire un étudiant en droit des affaires, membres de la confrérie des intellos et légèrement junkie sur les bords, dans une cuisine ? Je crois qu’il n’y a pas plus hybride que moi…

Un moment de calme, permet à mes yeux azures de faire le tour de la salle du restaurant. Je regarde chacune des tables et j’essaye d’imaginer ce qui a poussé ces inconnus à venir ici. En couple, en groupe de 4 ou plus, des personnes à la retraite, des cadres dynamiques, des familles, peu de jeunes, des visages inconnus. Des rires, de l’espagnol, de l’anglais, des mots plus forts que les autres, des bruits de couverts s’entrechoquant, le vin remplissant les verres, les nourritures avalées… Des tas de sons différents emplissent la salle. J’ai l’impression d’écouter une musique différente chaque soir que je passe ici. Les odeurs s’entremêlent. Le parfum de cette vieille femme se confond avec cette du magret de canard servi à la table d’à côté et le whisky que je tiens entre mes mains.

Ma journée est loin d’être finie. Je me demande un instant si quelque chose viendra pimenter la soirée. Une commande sortira-t-elle de l’ordinaire ? Un client viendra-t-il s’assoir face à moi ? Aurais-je le temps d’aller me griller une petite clope ? Je regarde ma montre un instant et vois que l’heure tourne au ralenti. Je continue mon job comme il se doit. Dès que mon père passe près de moi, ma colonne vertébrale se contracte et je me redresse. Je parle à une serveuse que j’aime bien. Plutôt jolie fille, je m’amuse à la draguer. Nous coucherons peut-être ensemble un jour. Je ne m’en fais pas trop pour ça. Je la sens assez réceptive. J’avoue ne pas être un grand coureur de jupon. Pas comme tous ces Pi Sigma qui se battent pour avoir le plus beau tableau de chasse… J’aime me dire que je récolte ce que je sème. Je n’ai pas besoin d’enchaîner des conquêtes pour être heureux.

En parlant de ça, je sens mon portable vibrer. Discrètement je le sors pour vérifier de qui vient le message. J’aperçois alors les quelques mots : « Soirée. Ce soir. RDV où tu sais. M.J » Matthew est un pote du lycée. Je comprends directement ce qu’il insinue comme lieu. Je sais également que j’aurais probablement le temps d’y passer après le service et qu’il y aura tout ce qu’il faut pour une bonne soirée : la plage, de l’alcool, de la fumette, des gens cool loin des bourges qui peuplent l’université de Wynwood. Je souris. Voilà qui va rendre ma soirée un peu plus intéressante si ça reste aussi calme au bar !


Dernière édition par Solal McCarthy le Jeu 15 Sep 2016 - 15:49, édité 1 fois
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Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal Empty
MessageSujet: Re: Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal   Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal EmptyMer 14 Sep 2016 - 19:25

La famille, est-ce vraiment si important que ça ? Pourtant j'ai l'impression que si je me retrouvais seule au monde, un jour. Que si je devenais la seule survivante suite à un Tsunami, une tempête ou un tremblement de terre raflant tout sur son passage, j'avancerait difficilement dans la vie. Je ne suis pas si proche de ça de ma mère. Mon père est un vendeur de rêve, mon grand-frère est gay et trop parfait pour être supportable et ma soeur et moi ne vivons pas dans le même monde. Adam doit être le seul dont je me sens proche, mais sa possessivité à parfois tendance à m'étouffer. Et pourtant je suis pareille que lui. Je n'aime pas savoir qu'un jour peut-être, une fille prendra plus d'importance que moi dans sa vie. C'est un peu ce à quoi se résume ma famille et pourtant, je ne pense pas pouvoir me retrouver un jour toute seule. Comme on dit, la douleur est temporaire, alors que l'abandon est définitif.

Aujourd'hui, quand mon père me dit qu'il est de passage à Miami et qu'il veut en profiter pour qu'on aille diner, dans un premier temps, j'ai l'espoir de me dire que dans sa nouvelle vie, il a un peu de place pour moi. Lorsque je vais chez lui, un weekend sur deux, il n'y en a que pour sa nouvelle famille. Sa nouvelle femme, ses nouveaux enfants, sa nouvelle maison, son nouveau chien et pendant que ma mère peine parfois à joindre les deux bouts, lui il s'éclate dans sa nouvelle villa. Et puis au milieu, il y a moi. Il ne fait aucun effort pour essayer de m'intégrer. A croire qu'il subit les jugements des avocats et juge et jusqu'à ma majorité, il n'a pas d'autres choix que de me prendre chez lui. C'est comme ça et puis voila, il fait avec. C'est qu'un weekend à me supporter après tout. Alors oui, quand il me propose d'aller diner un soir, alors qu'il passe par là, ma première réaction est de me dire que je ne suis peut-être pas une obligation dans sa vie, peut-être que je suis plus importante que ça. Et puis quand je me pose cinq minutes, quand mon esprit se met en action et commence à se poser mille et une questions. J'analyse la situation et je me rends compte que s'il ne devait pas venir icii pour son boulot, jamais il ne serait venu. Jamais il ne se serait dit de lui même qu'il vient à Miami pour nous voir, pour me voir et non pas « par bonne occasion ». J'avais cependant accepté sa proposition. J'avais mis de côté une soirée organisée pour l'anniversaire d'une copine, un genre d'anniversaire surprise pour passer une soirée avec mon père. Juste lui et moi, pas avec sa nouvelle et parfaite petite famille. Alors oui, naïvement j'y crois dur comme fer. Je me dis même qu'on arrivera à retrouver une complicité, comme on avait avant, il y a une dizaine d'années déjà.

Ce soir, j'ai fait l'effort d'abandonner mes copines plus tôt pour me préparer. Je m'étais douchée, je m'étais appliquée pour ne pas remonter mes cheveux simplement à l'aide d'un bête élastique comme je faisais souvent. J'avais fait l'effort de me trouver une jolie robe pas trop chère, mais assez classe et puis j'avais aussi trouvé de quoi mettre aux pieds qui s'assortirait bien à ma tenue. Oui, j'avais fait l'effort de mettre une jolie robe blanche, pas vulgaire. Pas de quoi vouloir draguer ou séduire quiconque vu que normalement, je partais passer une soirée avec mon père. Probablement la seule avant les 18 prochaines années. Sait-on jamais, peut-être s'était-il fait un rituel : tous les dix huit ans, il emmène sa fille cadette au restaurant. Le hic, c'est que dans dix-huit, j'espère avoir avancé, j'espère ne plus être la même pauvre petite naïve qui a encore l'espoir que son père pourrait avoir une heure de son précieux temps, de sa précieuse vie pour elle.

Devant le restaurant, j'hésite à tourner les talons. Cet un restaurant correct, un restaurant devant lequel je passe souvent, mais où je ne me suis jamais arrêtée. Je n'y suis jamais allée, je n'ai jamais invité personne à y manger et c'est la première fois qu'on m'y invite. J'hésite à l'attendre lui, ou à entrer et finalement j'entre et parle de la réservation que j'espère, mon père a faite. Au nom de Matthews. En voyant la tête de la demoiselle qui semblait étonnée, comme si c'était la première fois qu'elle entendait ce nom, je pensai naïvement qu'elle n'était peut-être juste pas au courant. Ou bien qu'il n'y avait pas eu besoin de réserver. _ Je suis désolée mademoiselle, je n'ai pas de réservation à ce nom. C'est pour combien de personnes ? On peut peut-être encore vous trouver une place. Une fois de plus, j'hésite à lui dire de laisser tomber et à partir. Mais pourquoi aurait-il réservé ? Nous ne sommes que deux, pas 10. Il y a toujours moyen de caser deux personnes. Une table, deux chaises et c'était largement suffisant. Qu'importe si c'était au fond du restaurant, sur la terrasse, à l'étage ou bien près des cuisines. _ Deux. C'est seulement pour deux personnes. La jeune fille trouve facilement une table et je la gratifie d'un sourire. Elle devait être la plus chanceuse de Miami ce soir, parce que je m'étonne moi-même d'être aussi agréable. Ordinairement j'aurais eu cette façade sur de moi, hautaine, qui marche la tête haute. Ce genre de fille qui n'a qu'un charisme caché, que l'on découvre en grattant bien. Autrement, qui peut être aussi froide que la reine des glaces.

Ca fait vingt minutes que j'attends mon père. Pas de nouvelle de lui, aucun papa en vue et il ne décroche pas son téléphone. J'étais pile à heure, donc je n'avais même pas à attendre paisiblement. Non. Il devait être là depuis vingt minutes, c'est tout.  C'était tout ce qu'on lui demandait. Ah, et de payer aussi, pour bien faire. Je commande un simple verre d'eau, pour dire d'occuper mes doigts, de m'occuper moi et de faire passer le temps. Quarante-cinq minutes. Trois-quarts d'heure et il n'est toujours pas là. Je sais pertinemment qu'il ne viendra pas, mais au point où j'en suis, autant attendre combien de temps il mettra pour me dire qu'en fait, il a autre chose de prévu. Peut-être même qu'il s'excusera. Ou pas. Je croise le regard d'un couple âgé qui me regarde avec énormément de pitié. Et oui, humiliée par son propre père, si c'est pas beau. Cet homme est comme tous les hommes : un vendeur de rêves, mais là, ça fait encore plus mal. Si je ne peux même pas faire confiance en mon propre père, en qui puis-je vraiment ? Au bout d'une heure sans nouvelle de lui, je finis par me lever, blasée. Blessée et je rejoins le bar. Je m'y installe _ J'aimerais un Mojito s'il vous plait. Ton blasé, dépité même et aucun regard vers le barman. Il y a de forte chance pour qu'il me remballe, ou qu'il me demande ma carte d'identité auquel cas je n'aurais qu'à lui dire que je l'ai oubliée. Ou bien peut-être tenter de lui faire du charme pour qu'il accepte de me servir étant donné que je ne suis pas majeure. Mais même cette dernière solution ne me tente pas. Pour une fois, j'ai juste envie que tout sois simple. Alors je prends de l'avance sur ce qu'il me répondra _ Non, je n'ai pas vingt-et-un ans, je n'ai pas l'âge légal pour boire de l'alcool, mais je ne suis pas là pour me bourrer la gueule, juste pour me donner une raison valable d'être venue. Et venir ici, attendre une heure pour boire un verre d'eau et un coca, je trouve ça particulièrement moyen. Alors voila, j'aimerais un Mojito.
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MessageSujet: Re: Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal   Le bonheur c'est le plaisir sans remords. || Malina & Solal EmptyJeu 15 Sep 2016 - 22:06

Vous êtes vous déjà posé à un endroit à regarder les gens qui vous entourent ? Regardez alors les visages. Essayez de lire sur leurs expressions ce qu’ils pensent, ce qu’ils sont. Dans un simple regard, des tonnes de mystères y sont cachés. Ce n’est pas si compliqué de déceler des mimiques qui trahissent ce que les gens sont en train de cacher dans leur fort intérieur. Observer des inconnus est l’une de mes activités préférés. Parfois je repère une cible et j’essaye de comprendre sa vie et ce qui l’a mené ici, maintenant. Un jour j’ai suivi un homme aux cheveux poivre et sel dans la rue. Je ne sais pas pourquoi mais il avait sur son visage un air grave qui le rendait étrangement intriguant. J’avais passé plusieurs minutes à l’imaginer avec sa femme alors que son alliance était serrée à son annulaire. Avait-il un enfant ? L’aimait-il ? Ou était-il ce père absent et distant que l’on ne souhaite pas devenir ?

Je me suis souvent demandé comment je serais lorsque j’aurais des enfants. Je pense que j’en aurais. Je n’ai pas trouvé la bonne personne mais je m’imagine comme un père cool mais stricte parfois. J’apprendrais à ma fille à se battre et à réparer les moteurs de vieilles voitures sans avoir peur d’un peu de cambouis sous ses jolis ongles polis. Je lui offrirai ma Ford Mustang Shelby de 68 pour ses 21 ans. Si jamais ma voiture tient le coup jusque là… Enfin je dis ça… Je ne suis pas du genre à fantasmer ma vie et à me faire des tas de films. Autant vivre au présent sans se soucier de l’avenir. C’est juste que pendant mes heures d’ennui, je me laisse aller à certaine rêverie.

« Un cocktail de la Maison et un verre de Chardonay pour la 16. » Je lève mes yeux verres la serveuse qui me sourit en me lançant sa commande. « C’est comme si c’était fait ! » Je m’exécute immédiatement et vais servir la dite table. Je dépose les verres avec un sourire au couple de retraité qui occupé la table 16. Ils étaient de grands habitués du restaurant. Ils s’asseyaient toujours à cette table précise. Ils avaient l’un envers l’autre un regard pleins d’amour qui devaient rendre fous les fans de romantisme. Ce qui n’est pas vraiment mon cas mais bon… Là est un autre sujet. Peut-être pour ça que je ne serais jamais père !

Je retourne derrière le bar et continue de bosser et après quelques longues minutes, une voix blasée me lance : « J'aimerais un Mojito s'il vous plait. » Je range une bouteille qui trainait, me relève et observe la jeune femme qui vient de s’installer au bar. Dans sa robe d’un blanc virginal, elle semble frêle et fragile. Sa voix lasse indique une mauvaise journée. Elle ne m’accorde aucun regard. Malgré tout, je crois connaître la demoiselle. Oh… Je ne l’ai pas souvent croisée. Je ne lui ai même probablement jamais parlé mais je suis sûr de la connaitre.

Réfléchis Solal… Réfléchis…


La réponse est là, juste au bout de ma langue. En évaluant son âge, son physique, sa voix, ses manières et peut-être même la façon dont ses cheveux retombent sur ses épaules, je vais y arriver… Une Eta Iota ! C’est une fille de Wynwood. Je le sais, je le sens, je mettrais ma main à couper. Je suis sûr que c’est ça. Elle fait partie de ces fausses filles qui se croient incroyablement belles, qui ne jouent que par leur physique et en oublie que parfois le cerveau sert à quelque chose. Cette confrérie qui démonte la mienne à la moindre occasion. Cette confrérie qui représente toutes les valeurs qui me dégoûtent. Je n’ai rien dit. Je n’ai même pas prononcé un mot qu’elle ajoute une longue tirade pour me prévenir qu’elle n’a pas l’âge légal pour boire. Elle semble énervée. Ou plutôt agacée et vexée. Je ne sais pas à quoi ressemble sa soirée mais elle n’a pas l’air d’être au top de sa forme. Moi qui pensais que ma soirée était d’un ennui mortel. J’ai trouvé quelqu’un qui vit bien pire que moi. Et en plus je viens de gagner une distraction ! Un sourire étire mes lèvres. Si seulement elle savait que sans même dire un mot de plus, je l’aurais servie. Elle fait assez vieille. Mon père m’aurait peut-être fait une réflexion mais j’aurais répondu que sa carte d’identité indiquait bien 21 ans. Je suis plutôt fort pour rouler mon père dans la farine.

J’attrape une bouteille de rhum et m’applique à servir un verre à la demoiselle. Je lui prépare dans un grand verre son mojito mais à côté, je verse dans deux shooters un peu de rhum arrangé. Je lui en tends un et en garde un pour moi. « Tiens princesse, de la part de la maison, t’as l’air d’en avoir besoin ! » J’avale le shooter d’un coup et grimace légèrement. Un petit remontant de temps en temps, ça n’a jamais tué personne. Je tente de lui sourire pour lui offrir un peu de bonne humeur. Je ne sais pas pourquoi je fais ça… Je déteste les Eta Iota mais ce soir… Ce soir je ne me sens pas assez maléfique pour enfoncer le clou. Je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie. Quoi que…

« T’avais un rendez-vous galant avec Pi Sigma et t’as posé un lapin parce que ça devient trop commun de vous voir tous traîner ensemble ? » Je lui temps son verre de mojito et regrette presque immédiatement d’avoir lancé cette phrase. Elle est sortie toute seule, sans que je la contrôle. Lancer ça à quelqu’un de mauvaise humeur, ça ne sera probablement pas sans conséquence. Advienne que pourra !
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