Yes, I run every day ! (terminé )

Ethan tendit la portable d'Hayden à Paige. Il donna aussi le numéro de l'infirmerie. Il contourna la pompom girl puis passa un bras sur la jambe valide de la jeune fille et l'autre dans son dos. L'étudiante sentit la tension des muscles du jeune professeur. Il lui demanda de passer son bras autour de son cou et elle s'executa immédiatement. La Rho Kappa percevait tous les efforts que faisait le jeune homme cependant une vague de douleur l'assaillit. Elle avait tellement mal que les larmes lui montèrent aux yeux et pour les cacher elle enfouissa son visage contre le torse d'Ethan. Près d'eux Paige parlait au téléphone. La jeune fille dit que l'accident ne datait que de cinq minutes... Seulement? Pour Hayden l'accident datait d'une éternité. Le jeune professeur accéléra un peu le pas mais Paige l'arrêta en posant sa main sur son épaule avant de demander :

-Vous pensez pouvoir tenir ou bien vous voulez que l’on prenne le brancard ? L’infirmerie est juste là bas.

Les élèves, trop curieux, avaient les yeux fixés sur la cheerleader mais cessèrent dès que Paige leur demanda aux gens de faire de la place. Hayden ne regardait pas lorsque Paige prit l'une des poignées du brancart mais elle savait que la jeune fille ne ferait qu'essayer de l'aider. De nouvelles vagues de douleur plus fortes les unes que les autres lui tirèrent de nouvelles larmes et grimaces de douleur. Plus elle patientait plus elle avait mal. Comment pouvait-elle essuyer autant de douleur?

Alors que le jeune professeur lui demandait son portable, elle eut à peine le temps de porter sa main vers sa poche que la demoiselle blessée tendit le sien au prof. Paige soupira, elle s’était encore sentit inutile, bon c’était pas ça le plus grave mais quand même ! La jeune fille précisa qu’elle avait toujours du crédit, incrédule la guitariste se demandait comment une étudiante de son âge faisait pour ne pas être scotchée à son téléphone, elle ne l’éteignait jamais et c’était même ce qu’ils lui avaient recommandé au cas où il arriverait quelque chose de grave se produisait et qu’elle devrait passé le coup de fil « s.o.s ».
Elle posa ses yeux de nouveau sur la cheville de la cheerlader, elle devait réellement souffrir, son visage exprimé assez bien la douleur pour que Paige comprenne que ce n’était pas qu’une simple douleur qui passerait. Ce genre de blessures reste, et vous restez très longtemps avec une fragilité. La sportive devrait faire très attention à la moindre chute et même ne pas trop restait sur ce pied comme appuie pendant encore longtemps.
En fait c’était un peu comme les blessures du cœur où un mauvais mot pouvait rouvrir toute la douleur que vous avez enfermée. Paige secoua la tête il ne fallait pas qu’elle ai ce genre de pensées. Relativiser ! Ce serait dur, surtout pour la blessé, mais il faut RELATIVISER se cria la jeune étudiante intérieurement.
L’homme se tourna vers elle et dit de sa voix nette et calme : « Tu peux appeler l’infirmerie. Le n° c’est (… ). Explique-leur le cas que nous avons. »
Ce n’était pas une mauvaise idée, pendant le trajet elle appellerait, alors que lui serait occupé à porté l’autre fille.
Elle récupéra le portable et tapa le numéro. Paige n’eut pas de soucis avec le portable, qui n’était pas très compliqué en soit.
La personne au bout du fil décrocha, alors elle dit d’une voix qu’elle essayait de laisser neutre :
__ « Allo ?... Nous avons une blessée, et voulions vous prévenir pour préparer l’infirmerie… Quel type de blessure ? Alors… On suppose une fracture de la cheville, elle courait dans le parc et s’est faite avoir par un nid de poules. Bref… Euh…Quand ?... Y a … euh… Je sais pas moi ! C’est dur comme question se dit elle intérieurement, elle refaisait mentalement la scène. 5 minutes, où bien le temps paraissait beaucoup plus long et ça ne faisait que 3 petites minutes…Elle reprit : Je pense que ça ne fait pas plus de 5 minutes, nous sommes en direction de l’infirmerie. »
Après un brouhaha qui provenait de l’infirmerie, la jeune fille supposa que l’infirmière sortait ses instrument : glace, chevillière… Elle articula une dernière phrase avant de raccrocher : « Je suis sous le porche avec un brancard. Ah ! Je vous vois. »

Paige vu au loin la dame qui s’occupait des blessés. Mais le professeur accéléra le pas, il était tellement concentré dans sa tache qu’il n’entendit pas Paige lui dire que l’infirmière était là à côté d’eux quand ils montèrent les marches. Une fois à l’intérieur il s’arrêta un bref instant.
Elle en profita pour poser la main sur son épaule et l’inciter à se retourner. L’infirmière vint avec le brancard pliant, elle dit :
__ « Vous pensez pouvoir tenir ou bien vous voulez que l’on prenne le brancard ? L’infirmerie et juste là bas. »
Sa voix était pressente, elle montra le couloir du doigt, l’infirmerie était juste là-bas. Paige pensa que le professeur aller tenir mais elle remarqua qu’il n’avait pas l’air à son aise, et que la jeune fille glisser légèrement. Elle demanda aux gens qui l’entouraient de faire de la place et de retourner à leurs occupations. Assez compréhensifs ils se poussèrent laissant un large cercle autour des 4 personnes, mais trop absorbés par le spectacle pour retourner en salle de cours. Elle prit une poignée du brancard, montra à l’infirmière de faire de même et fit un geste de la tête pour qu’il dépose la jeune fille dessus. Il pourrait ainsi reposer ses bras. Le chemin n’était pas long et Paige savait qu’elle pourrait tenir. Elle essaya de lui faire comprendre, du regard que pour elle c’était OK.

Ethan se releva et Hayden tourna les yeux vers lui. Le jeune homme lui dit :

-Ok, alors, si tu ne peux pas te lever, je vais te porter d’accord ? Faire venir une ambulance prendrait encore plus de temps et on en a déjà assez perdu.

Elle le regarda lorsqu'il fit jouer ses muscles, le jeune professeur l'observa l'air de ce dire "Combien pèse-t-elle?"

-Je fais 52 kg... Je suppose que vous vous demandiez si j'étais lourde, alors je préfère vous rassurer immédiatement... Et je ne vois pas de problème à ce que vous me portiez, dit-elle avec l'un de ses magnifiques sourires dont elle avait le secret.

Ethan farfouilla dans ses poches à la recherche de quelque chose puis il lâcha : "Merde j’ai pas de portable" avant d'ajouter à la jeune fille blonde à côté de la pompom girl : "Bien sur que tu peux être utile ! Tu as un portable n’est-ce pas ? Il faudrait que tu appelles l’infirmerie pour leur demander de tout préparer pour l’arrivée d’une blessée, fracture de la cheville.". Il semblait à Hayden qu'elle avait pris le sien. Elle tâta ses poches et sorti son téléphone avant de le tendre au jeune professeur.

-J'espère que vous savez vous... en servir... Prenez le temps qu'il vous faut pour expliquer mon cas, je ne m'en sers jamais alors j'ai toujours du crédit..., expliqua-t-elle en serrant les dents lorsqu'une vague de douleur l'assailla puis elle souria quand même.

Hayden ne savait pas du tout si c'était effectivement un professeur mais elle préférait adopter un vouvoiement. Elle se dit alors qu'elle avait peut-être gâcher la journée des deux personnes qui se trouvaient avec elle. Elle n'aurait pas dû venir ici, elle regrettait. Ces derniers temps elle ne faisait que des erreurs. Elle fixa l'herbe, cachant son regard qui trahissait son remord. S'ils voyaient qu'elle regrettait ils ne pourraient s'empêcher de la plaindre et d'avoir pitié d'elle et la jeune fille ne voulait pas qu'on la plaigne. En tout elle ne voulait pas qu'on la plaigne ces derniers temps.

Assourdie par la douleur, Hayden n'entendit pas le jeune professeur courir vers elle. Elle ne remarqua sa présence près d'elle lorsqu'il s'accroupit à côté d'elle et lui posa sa main sur l'épaule.

-Ne bouge surtout pas d’accord ? Evite de poser ta cheville sur le sol, laisse-la en l’air.

L'homme empestait le tabac... Un fumeur à tous les coups. *Comme si j'allais poser mon pied par terre alors que ma cheville est devenue horrible... Je suis pas masochiste!*, pensa-t-elle.

-C’est pas beau tout ça. Et tu dois avoir bien mal. Probablement une fracture de la cheville. Une foulure pour être optimiste.
-Je dois être pessimiste alors parce que je suis sûre que ma cheville est cassée... Les pompom girls vont devoir se passer de moi cette année vu ma cheville..., souffla-t-elle entre ses dents.

Le jeune homme était incroyablement calme... Tellement calme que ça calmait presque Hayden. Il lui demanda d'essayer de se lever sans s'appuyer sur la jambe blessée. Il lui donna même la possibilité de s'accrocher à lui. Cependant ses tentatives furent vaines. La Rho Kappa n'arrivait pas à se relever. La jeune fille tourna enfin son regard vers le jeune professeur. OK... Ca ne pouvait pas être un prof de sport... Il n'en avait pas la tête (c'est un peu réducteur comme façon de penser mais c'est pas grave)...

Hayden perçut un mouvement en face du jeune homme. Elle tourna la tête dans la direction opposée et vit une jeune fille un peu plus jeune qu'elle. La jeune fille blonde lui dit :

-Hmm si tu veux t’appuyer sur mon épaule aussi… OU si je peux être utile en quoi que se soit...
-Je crois que je vais pas trop avoir besoin de toi... J'arrive pas à me relever, murmura Hayden.

Elle remarqua soudain qu'inconsciencement la pompom girl avait posé sa main sur le bras d'Ethan. Décidément elle faisait vraiment des choses étranges lorsqu'elle ne faisait pas attention. Elle chuchota un timide "Pardon" à l'intention du jeune homme dont elle avait lâché le bras.

Elle l’observa faire sa cigarette roulée. Il avait l’air plutôt énergique, assez spide.
Elle sourit en le voyant chercher un briquet, au pire elle en avait un dans son sac, au cas où… Enfin elle n’allait pas rédiger un paragraphe argumentant la présence d’un briquet, c’était le genre de chose indispensable si jamais elle se retrouver perdue en plein milieu d’une foret elle n’aurait jamais réussit à frotter des pierres pour allumer un feu, quoi que elle aurait été capable de faire un barbecue géant avec tout le bois qui l’aurait entourée par inadvertance. Ou bien si un délinquant lui demandait du feu et qu’elle n’en avait pas, elle finirait attaquée, voir tuée pour un simple « Non désolé je ne fume pas, ma mère trouvait que c’était le meilleur moyen pour vous tuez en ayant l’air cool ». Enfin tout ça pour s’apercevoir qu’il avait finit par en trouvait un et qu’il était dos au vent pour allumer cette cigarette.
Elle remarqua qu’il faisait tout pour que la fumée ne vienne pas vers elle. Puis elle eut un irrésistible envie de rire quand il la jeta après un bouffée en lâchant un « En fait, j’aime pas les roulées ». Quel gâchis, savait-il qu’il perdait un peu d’argent à chaque bouffée ?

__«Enchanté de même... »

Elle vit qu’il hésita de continuer sa phrase. Était-ce le tutoiement qui l’avait gêné ? Paige partait du principe qu’il avait commencé par un « te » alors elle avait enchaîné également par un simple « tu ». Mais quand il finit par répondre, elle sourit, non elle n’avait pas la moindre idée de quel accent venait d’où. Le seul qu’elle connaissait parfaitement était celui qui venait tout droit d’Angleterre et ses petites variantes. Mais à part avoir vécue plusieurs années à New-York dans une école fréquentée principalement par des Anglais ou des Français. Elle n’avait jamais eu l’occasion de repérer les différents accents. Certes elle avait plus de mal à comprendre certaines personnes, mais de là à dire qu’elles venaient de Californie ou bien du Texas… Elle finit par répondre :
__ «Je n’avais pas remarqué… »

Elle n’eut pas le temps de répondre, elle regardait son interlocuteur. Mais celui-ci regardait dans une direction différente, elle suivit son regard et vit la jeune coureuse. Elle ne comprit pas ce qui se passa, l’instant d’après elle sursauta par la plainte de la jeune femme qui était au sol.
Le jeune prof se dirigea vers elle et Paige le suivit par réflexe. Elle ne s’était jamais rien cassé et ne connaissait pas ce genre de douleur, mais rien que de voir la cheville de la joggueuse elle avait mal pour elle. Elle alla rapidement récupérer son sac, et sa guitare, calant l'un sur son épaule et mettant sa guitare dans son dos grâce à une lanière. Puis elle revint pour se placer du côté inverse à l'homme, de la blessée.
__ « Hmm si tu veux t’appuyer sur mon épaule aussi… OU si je peux être utile en quoi que se soit... »

Dans la précipitation elle n’avait pas remarqué son portable restait caché dans l’herbe…

Hayden était venue faire un jogging dans le parc du lycée. Cela faisait deux mois qu'elle n'avait pas mis les pieds ici et elle n'y avait jamais fait de jogging mais la jeune fille avait repéré l'endroit. Vêtue d'un débardeur, d'un short et de ses vieilles baskets, la Rho Kappa commença à courir. Ses foulées étaient légères et s'allongeaient de plus en plus. Elle comptait bien commencer son entrainement aujourd'hui. Il fallait qu'elle se remmette en forme pour l'équipe de pompom girl. Mais son entrainement n'était pas la seule raison qui l'avait poussée à venir courir aujourd'hui : elle avait besoin de se vider la tête après qu'elle ai appris qu'elle était enceinte de six semaines et son entrevue avec sa mère lorsqu'elle s'était fait accompagnée de Josh pour aller rechercher son ordinateur portable. Ca allait beaucoup trop vite ces derniers temps : elle ne savait plus où elle en était. En plus sa rencontre avec Josh et leur béguin mutuel l'un pour l'autre s'en était trop... C'était trop rapide.

Bientôt elle arrivait à la hauteur de deux jeunes gens : un homme plus vieux qu'Hayden et une fille plus jeune que la pompom girl. Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne vit pas le nid de poule avant qu'elle ne mette le pied dedans. Sa cheville émit un craquement sinistre. La jeune fille s'effondra dans l'herbe en hurlant :

-PUTAIN!!!

Sa cheville avait presque doublé de volume et avait pris une teinte immonde. La douleur lui donnait envie de vomir. Elle avait certainement eu de la chance car il y avait des gens non loin d'elle, ils l'aideraient certainement. Elle serra les dents, se retenant de hurler de nouveau. Pourquoi avait-elle eu la mauvaise idée de venir faire son jogging aujourd'hui? Décidément il ne lui arrivait rien de bon ces derniers temps... Cela lui donnait presque envie de devenir supersticieuse.

__ « Faut dire qu’au départ c’était pour faire plaisir à une amie et après je suis un peu devenue accros, la musique dans la peau ! »
Elle devait se rendre à l’évidence, c’est vrai qu’elle ne vivait que pour la musique, entre ses compos et ses chorés, elle était en perpétuelle recherche de nouveaux accords, nouvelles notes qui lui donnerait de nouvelles idées.
Bien sur que ses doigts avaient souffert au début elle trouvait ça inadmissible. Elle était obligée de ne pas avoir une belle manucure, ou bien de la massacrer après avoir joué. Elle avait donc adopté le plectre, son nouvel ami ! Et puis elle avait finit par si habituer. C’est quand elle s’est rendu compte que l’intérieur passé avant l’extérieur, que ses dons artistiques qui faisait sa personnalité passaient avant son physique et ce que pouvait penser les autres. Elle avait mis du temps à comprendre ça. Mais une fois cette idée ancrée en elle, Paige ne pouvait s’empêchait de se répéter cette phrase au moins une fois par jour.
Elle avait donc réussit à dépasser sa timidité, pas assez à son goût… Mais suffisamment pour regarder les gens droit dans les yeux.
C’est ce qui était en train de se produire, les yeux de l’inconnu était fixés dans les siens. Habituellement elle aurait détourné le regard à la première seconde, mais cette fois si elle le soutenait comme testant ses propres limites.
Elle ne savait pas qui avait détourné les yeux e premier, elle sourit en voyant qu’il l’examinait, elle avait bien fait la même chose !

__ « Ça te gène si je fume ? Sois sincère, parce que même si j’ai sortit herbe et feuilles, je peux les ranger aussitôt ! » Avait il dit de sa fois de fumeur.
Elle savait d’instinct que même s’il voulait lui faire plaisir en s’empêchant de fumer, son envie le torturerait jusqu’à ce qu’il arrête de résister. Elle avait déjà fumé, comme tous les jeunes de son âge. Mais elle n’avait pas ressentit l’envie de continuer. Pour se rendre cool vis-à-vis des copains ? A quoi bon, ils ne faisaient partit que d’une longue liste de personnes avec qui elle aura partagé des choses, et puis elle ne voulait pas s’abîmer, maltraiter son corps. Et puis quand on pratique du sport, il n’y avait rien de pire que des poumons encrasser pour vous couper le souffle, quoi que ça n’ait pas l’air de gêner cet homme…
__ « Non, non pas du tout ! »
Mais qui était-il ? Elle et sa curiosité ! Elle ne pu s’empêcher de demander :
__ « En fait, enchantée ! Tu es ici depuis quand ? »
Elle espérait que la réponse serait à la hauteur, qu’il en dirait plus. Son nom peut être, et avec un peu de chance, si il est prof, elle l’aurait peut être en cours et elle reconnaîtrait son nom ! Il avait l’air plutôt cool, et pas strict comme la vieille professeur d’anglais qu’elle avait croisé la dernière fois ! Cette dernière l’avait menacée d’une heure de colle parce que Paige avait eu le malheur de lui foncer dedans sans s’excuser automatiquement. A vrai dire elle avait été sous le choc de se retrouver face à face avec cette femme. En y repensant la situation était plutôt comique. Paige avait réussit avec un de ses nombreux tours à mettre la situation à son avantage, elle s’était excuser (bien que trop tard) et avait accompagné cette charmante professeur dans sa salle en lui disant tout le bien qu’elle pensait de sa matière.
Elle vint à se demander la matière qu’il pouvait exercer. Prof de sport ? Elle le voyait bien coach, criant des insultes aux jeunes joueurs et en leur disant qu’il y a peu il avait foutu une raclée à toutes les équipes de l’état. Elle en conclu qu’elle n’aurait pas le plaisir de le voir en cours…

Paige jouait toujours mais ressentait une activité près d’elle, quelqu’un bougeait elle était aux aguets du moindre mouvement suspect (une vieille habitude) ce qui lui fit faire quelques fausses notes. Elle n’en avait que faire, rien ne pourrait la déranger, c’est ce qu’elle s’était dit tout à l’heure. Elle aurait du regarder l’heure, combien de temps m’était elle pour aller dans le bâtiment déjà ? Et puis tant pis si elle était en retard, elle battrait des paupières, jouerait avec sa petite voix frêle et timide, lançant l’excuse de la nouvelle arrivée qui c’était perdu dans l’un des nombreux couloirs et puis elle avait cours de quoi ? Maths ou bien Anglais, ou français... Elle n’en avait pas la moindre idée !
D’ailleurs elle avait eu du mal à s’habituer à ses nouveaux cours, leurs salles, et les professeurs. Les profs ! Parlons-en, la plupart avaient l’air bien trop strict aux goûts de la jeune fille, les autres ennuyeux… Elle soupira bruyamment. Puis sentit l’odeur acre de la fumée de cigarette. Sûrement un élève ayant besoin de décompressé, elle aurait bien aimé décompresser avec lui se dit elle en souriant.
Les cigarettes étaient le passe-temps favoris d’une tante de Paige, le genre de personne qui pouvait vous énumérer le nom des marques, ou même plus surprenant, la composition de certaines cigarettes, la ville où elle avait trouvé les meilleurs cigares... Etant petit Paige avait adoré parler avec cette tante assez étrange et plutôt différente. Sa famille était tellement monotone, aux allures parfaites mais qui se détestait. Rien de très passionnant. La jeune fille c’était donc réfugié dans la danse et ses études puis plus tard la fête, la photographie et la musique.

Elle se perdit rapidement dans ses souvenirs, dès qu’elle pensait aux membres de sa famille,Paige ne pouvait s’empêcher de les imaginer à l’instant même. Elle revit le sourire de sa mère quand elle lui disait « Good Morning ! », la voix grave de son père qui la sermonnait car elle n’était pas rentré de la nuit, les querelles de ses parents qu’ils croyaient discrètes le soir, le sac à main de sa grand-mère qui sentait le cuir, les rires à noël, puis les larmes qu’elle versait quand ses parents partait dans d’autres pays la laissant seule, sa nourrice, Elizabeth une femme brave et tendre à la fois qu’elle considérait parfois comme sa mère elle lui avait tout appris, les années qui la conduisirent ici, ses sombres années de doute et la peur de décevoir…

L’instant d’après elle entendit quelqu’un lui parlait, elle était encore loin et n’avait pas écouté sa phrase. Elle dut le regarder avec un regard incrédule car il répéta sa question :
__ « Depuis combien de temps tu grattes ? »

Avant de répondre elle observa cet homme, qui avait l’air trop âgé pour être un élève et pourtant jeune, si c’était un professeur il ne devait pas avoir de longues années derrière lui !
Elle comprit aussitôt que c’était de lui que venait l’odeur de cigarette qu’elle avait sentit juste avant, c’est alors qu’elle compris le début de sa frase, qu’elle n’avait pas réellement écouté : « Ca fait un petit moment que je t’écoute… »
Il avait également dit qu’elle jouait bien, ce qui la flatta. A part Elena et ses professeurs de musique personne ne l’avait entendu jouer. Elle se sentit rougir. Elle remarqua que les cheveux de cet homme étaient mouillés et certaines mèches tombées devant ses yeux lui donnant un aspect d’homme sportif sortant de l’eau, comme dans les films ! Paige sourit elle revoyait les nombreuses scène où des hommes bien battit sortait de l’eau d’une piscine ou de la mer en secouant leurs cheveux et adressant la parole à la jeune héroïne.
Bon dans son cas, ils étaient dans un parc, et à moins qu’il sorte d’une baignade avec les petits canards... De plus il avait du courir car l’odeur de cigarette se mêlait à celle de la transpiration. Et puis en quoi Paige ressemblait à ces actrices ? Bon physiquement peut être, mais elles étaient toute plus bêtes que les autres, des copies conformes… Ces films nous menaient à la même chose. Les réalisateurs étant des hommes ils avaient rapidement compris qu’ils pouvaient faire passer un message grâce à leurs films et dire à la femme que celle qui cuisine bien en restant sexy attirerait les beaux garçons qui sortent de l’eau, c’était le bon plan !

Elle ouvrit la bouche et répondit pour mettre fin à ses pensées qui partaient de plus en plus loin, elle divaguait souvent ces jours ci !

__ « Pas assez à mon goût, si j’aurais su j’aurais demandé à mes parents de m’acheter une guitare toute petite ! Ca fait un peu plus de… 2 ans, peut être 3… J’ai été du genre à prendre des leçons 4 soirs par semaine. Elle sourit avant de reprendre. Merci, personne ne m’a fait de compliment sur ça, ‘fin faut dire que je les laissais pas écouté ! »
Elle posa sa guitare sur le sol. Gardant un sourire sur ses lèvres de façon à se donner un côté joyeux.