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 Lionnes. [Lena + Pollo]

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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptyJeu 21 Avr 2011 - 15:24

    Combat de lionnes.

    On ne sait jamais comment ça commence. Observation. Elles se regardent, se jaugent et s'observent. Elles s'affrontent et se lisent. Leurs yeux d'or qui brillent. Leurs monstres qui s'abandonnent. Elles se fixent. Longue agonie. Lueur dorée. Eclairs désabusés. Morosité. A l'affut. Leur pelage fauve qui se hérisse. Un grondement sourd qui s'échappe de leurs lèvres féminines. Elles se battent pour la dominance. Il ne peut y avoir qu'une gagnante. L'autre, elle ira se cacher. Mais dans un combat, il ne peut y avoir qu'une issue, et ce n'est que dans le début que tout s'engage. Chez les animaux comme chez les hommes, il y a une règle à ne jamais oublier. Dans un combat, le gagnant sait à l'avance qu'il va vaincre. Tout comme le perdant connait son échec. Il suffit de forcer la barrière des prunelles. Il suffit d'observer, de juger, de marquer la victoire ou la défaite au fer rouge. Mais les lionnes savent faire semblant. Elles ne montrent rien dans la première partie de la lutte. La dépouille. Tout n'est qu'enchantement. Et rien ne pourra les sortir de leur Enfer. Alors la marche macabre commence. Elles se tournent autour, échangeant en un concert des grognements sourds qui détruisent le reste des sons. Elles échangent insultes silencieuses et quolibets à peine dissimulés. Elles sont d'une cruauté sans faille. Elles cherchent ce qui les fera faiblir. L'une comme l'autre useront de fourberie. Sans vergogne aucune. Lionnes. La haine dévorent votre coeur. Au centre de ce terrain de combat, il n'y a pas de spectateurs, vous êtes seules. Les autres vous laissent, attendant l'issue de la bataille. Le pelage de votre corps se hérisse sur votre épiderme. Votre nuque vous démange. Vos pattes foulent le sol avec cette certitude de ne connaitre qu'un bonheur permanent. Vos griffes acérées ne cherchent qu'à trancher, et trancher encore. Votre corps pâmé devant l'absolue infinité vous donne envie de tuer. La soif de meurtre, pour le Mâle dominant. Vous donne envie d'assassiner. Vos yeux ne cherchent que les failles. Vos lèvres se retroussent en un sourire mauvais, découvrant vos dents prédatrices. La marche est longue, et vous pensez que ce concert de grognements vous épargnera l'issue fatale de la bataille, mais vous vous trompez. Il n'y a rien qui puisse vous sauver. Il n'y a rien qui puisse empêcher l'issue fatale de cette provocation hardie. Rien qui puisse vous empêcher de vous entretuer. Rien qui puisse empêcher quoi que ce soit. Même si la perdante des deux sait déjà qu'elle a échoué dans sa tâche. Elle le savait bien avant d'engager le combat. Bien avant que l'une se jette sur l'autre. Fracas des corps. Bruit de déchirure. Les touffes fauves s'envolent dans les airs, se laissent emporter par le vent. Le monde n'est plus rien en comparaison du combat qui s'engage. Elles se laissent aller à la furie. Elles sont deux lionnes qui se battent pour la position dominante. Elles sont deux lionnes qui se combattent avec acharnement, et qui ne s'abandonneront pas la plus belle pièce de sitôt. Elles sont deux lionnes qui s'affrontent, se mordent et se déchirent, se griffes et se hurlent dessus, leurs yeux ambrés se jetant des éclairs de haine, leur gorge poussant des rugissements à faire froid dans le dos. Le sang coule, la douleur est présente, mais l'échec ne se laissera pas avoir aussi facilement. Faites que l'autre s'en sorte avec l'oeil crevé. Ou une patte cassée, et même si elle gagne, faites qu'elle soit suffisamment amochée.

    Tu t'écartes d'elle, et de ses paroles de poison. Tu sais déjà que tu as perdu, Eris, mais tu ne veux pas la laisser en un seul morceau. Déchire la comme elle te déchire. Fais la hurler, pleurer, cogner, fais souffrir cette petite garce comme si ta vie en dépendait. Tu recules d'un pas, de deux pas. Tu t'interromps. La fixation ne dure qu'un instant. Tu n'en es qu'aux préliminaires. Et cette main blanche qui frôle la machine à laver vibrante. Tu aimerais qu'elle n'existe pas. Mais lorsque tu te rends compte que tu as perdu, tu ne peux plus rien faire. Tu dois te laisser mourir, ou partir, ou la tuer. Mais tu en as suffisamment fait comme ça, n'est-ce pas ? Alors tu lui tournes le dos, tes cheveux carmins dansant dans ton dos pâle. Attrape la chaîne accrochée à ton cou. Un seul nom y est écrit. Un seul. Pourtant sa simple vue serait capable de t'arracher des hurlements de douleur.

    Sonata.

    Alors tu ouvres la bouche, et récite beaudelaire, sans le vouloir. Sans comprendre. Les larmes ruissèlent en un torrent rouge le long de tes joues mais tu ne laisses rien voir. Ta voix ne te trahit pas. Tu la maîtrises à la perfection. Seules les larmes pourraient laisser voir ton chagrin.

    "Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre :
    La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ;
    Invisible aux regards de l'univers moqueur,
    Sa beauté ne fleurit que dans mon triste coeur."


    Why does my heart cry ?!
    Feelings I can't fight !!
    You're free to live me
    But just don't deceive me and please...
    Believe me when I say... I love you !!


    Je suis une femme enchaînée, qui est toujours passée en seconde dans le coeur des hommes comme des femmes, pourquoi cela changerait-il à présent ? I n'y a rien que je puisse faire pour me protéger, rien. Je ne peux rien faire. Alors je laisse mon âme s'envoler, pour que je puisse cracher ma haine et ma rage à ceux que je trouve devant moi. Sombre poésie. Mon corps te tourne toujours le dos, ma haine me donne envie de te cracher au visage à ta simple vue. Si je pouvais te détruire je le ferais. Si je pouvais te tuer, je le ferais, mais je ne veux pas tout perdre. Je le perdrais. Je l'ai déjà perdu. La haine dans mes veines, comme un poison d'une violence inouïe. Emportez la. Tuez la. Faites moi oublier ce scandale. Permettez moi de ne plus souffrir. De savoir quelle vie est la mienne. De savoir comment m'en sortir. Aidez moi.

    "Tu me prends peut-être pour une petite salope sans coeur qui prend un malin plaisir à déchirer le bonheur d'une pauvre enfant transie d'amour comme toi, n'est-ce pas ?"


    Et sans le vouloir, j'arrachais la chaine autour de mon cou. D'un claquement sec. Le pendentif au nom de Sonata bringuebale autour de la chaîne brisée. Je le tiens dans ma paume, tandis que le fermoir tombe dans un léger cliquetis sur le carrelage. Mon visage déformé par la haine et le chagrin se tourne avec vivacité vers la fille. Elle a gagné. Ma rage a pris le dessus. Elle a gagné. Elle gagnera toujours. Elle doit en être sacrément fière. Mon maquillage noir et rouge n'est plus qu'un torrent le long de mes joues. Mais je m'en fous. D'un geste brutal je lui balance la chaîne dans la figure, espérant qu'elle le rattrapera au vol. Elle ne comprendra pas sa signification, mais ça n'a pas d'importance. Aucune importance. Ma voix s'élève, ma voix devenue plus grave, plus rugueuse. Une voix de monstre en souffrance. Une épée dans les côtes.

    "Sais tu seulement ce que j'ai traversé, lors des dix-neuf années de ma vie ?! Sais-tu seulement ce que c'est, de frôler une vie parfaite et de se retrouver au pied du mur à cause d'un secret, a cause d'une trahison ? Sais-tu seulement ce que c'est que de passer des années aux côtés du même homme et d'apprendre que pendant toutes ces années, vous avez été la seconde, tout ce temps ?! Sais-tu ce que c'est de passer sa vie dans l'ombre de femmes qui se pavanent aux côtés de vos espoirs, qui seront jamais vôtres ? D'être obligée de laisser de côté, d'abandonner tout ce que vous aviez de plus cher, pour le laisser pourrir devant une porte et de ne garder de lui qu'un misérable pendentif en or blanc qui vous laisse des cauchemars atroces la nuit ?! Tu n'es rien de plus qu'une sale gamine bouffie d'orgueil qui croit que tout lui est dû ! Et tu oses dire que je ne me remets jamais en question ? Ce que tu as dans mes mains est ma punition perso, espèce d'abominable petite salope !! Ma punition, et si elle ne suffit pas, je n'aurais qu'à me jeter dans le caniveau !"


    Dégouline. Rien de plus Quelques pas vers le mur. Mon poing gauche fuse et frappe le plâtre avec violence, laissant sur place une fissure bien visible et une tache de sang. Du vrai, cette fois. Et me tourner vers elle, encore une fois. Laisser la folie faire le reste. Ecarter les bras.

    "Si tu estimes que je ne mérite pas le bonheur, moi qui ai passé toute ma vie dans l'ombre de ceux que j'ai chéri, alors jette moi la première pierre. Et si je ne peux pas l'obtenir, je le volerai, ou je me laisserai crever, c'est aussi simple que ça. Alors qu'attends-tu ? Me voir au fond du gouffre serait la chose la plus jouissive pour toi, pas vrai ? Alors regarde moi bien. Prends une photo si tu veux. Tu as gagné. Je pourrais faire ce que j'ai fait dans le passé, mais je ne réitère jamais mes erreurs. Qu'attends-tu ? Rince toi l'oeil. J'en ai plus rien à foutre."


    Baisser les bras. Eris, tu as baissé les bras. Tu devrais avoir honte, chérie.

    Toi, tu la fermes.
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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptyVen 15 Avr 2011 - 0:21

Elle me sourit, moqueuse, et posa son casque avec lenteur sur la machine à laver. Elle restait de marbre face à moi, figé comme les poupées russes. Avec sa tête toujours moqueuse et les coeurs qui dégoulinaient. Elle me dégoûtait.

Oh, oui, je suppose que c'est parce que j'ai couché avec ton mec que tu me regardes comme ça, pas vrai ?

Quelle salope. Elle se croit intelligente en plus ? Elle en est fière ? En fait, elle me fait penser aux filles du collège qui espèrent tout avoir quand elle le veulent. Qui ne supportent pas d'être dans l'ombre. Et celle qui lui fait de l'ombre, c'est moi. Sache que dans la vie, t'as beau être ce que les garçons peuvent rêver, tu n'obtiens jamais ce que tu veux. Cette fille avait l'air de cacher une grande déception, une grande détresse en elle. Et j'espérais du fond du coeur que ça la bouffait. Oui, cruelle et méchante, je pouvais l'être. Il ne faut pas oublier non plus que des choses mal, j'en ai faites. Comme elle. On fait tous quelque chose de mal à un moment de sa vie. Tous à des degrés différent, évidemment.

-Je ne te donnerai ni explications ni excuses, si c'est ce que tu cherches. Juste la promesse de recommencer à chaque fois que j'en aurais l'occasion, elle s'approcha de moi, prenant mon menton entre ses doigts fins,et qu'il soit amoureux de toi ou non, j'en ai rien à foutre.

Là, ma petite, si tu me cherchais, ça allai fuser. Mon calme je le garderai, t'inquiètes pas pour ça va. Je la regardai dans les yeux, poussant calmement et légèrement son poignée d'un revers de main.

-Tu te prends pour qui ? J'en veux pas des tes excuses de merdes Eris. Si t'es une débauchée, une traînée, et que t'es restée dans l'ombre toute ta vie, et que tu te sens misérable, tu devrais peut-être te remettre en question ma chérie.

Bien, Elena
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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptyJeu 14 Avr 2011 - 13:58

    Tu veux jouer à ça ? On va jouer à ça.

    La haine dévore notre corps, elle nous entraîne vers le fond. Elle nous fait régresser. Elle nous emplit d'un ressentiment impossible à décrire. Elle nous tue, elle nous déchire, elle nous plonge dans des abîmes dont nous n'avions pas conscience. Les abîmes de notre coeur. Elle nous serre dans ses bras à nous en étouffer. Elle nous étrangle. Elle nous étouffe. Elle aime nous voir souffrir. La haine. La haine. Cette haine qui ne veut pas partir, qui ne veut pas s'effacer de notre coeur. Nous pouvons haïr les personnes que nous voulons chérir. Nous pouvons ressentir de la haine, autrement que de la colère. Nous voudrions les voir souffrir. Mais aussi les voir souffrir. Nous voudrions que tout s'arrange, mais rien ne peut arriver. Nous voudrions nous en sortir, mais notre destin est brouillé dans quelque monde impossible à décrire. Il ne reste de nous que des étapes brisées par les coeurs épurés. Il ne reste de nous que de la douleur, une douleur incommensurable qui ne veut pas s'enfuir. Il ne reste de notre grandeur qu'une pitoyable sensation douce amère. Lorsque nous regardons par la fenêtre, la haine nous empêche de voir le soleil, elle nous empêche de ressentir la chaleur, le bonheur de passer une belle journée. Nous devenons des êtres immobiles, pensant à mal, nous devenons les bourreaux et eux les victimes. Elles nous bouffe les entrailles, elle nous prend aux tripes. Elle se fout de notre gueule. Elle ne veut voir que ce qu'elle désire voir, à savoir tout ce qui peut être mauvais chez l'autre, méprisable, stupide et épuré. Nous cherchons à sortir, mais elle nous enferme, dans la pièce la plus noire de notre coeur. Elle nous déchire et nous maudit. Nous sommes les victimes et les bourreaux à la fois. Fierté de faire souffrir. La douleur fait du bien au moral. Mais à cet instant je ne ressens que du mépris pour cette fille, qui croit que se payer ma tête est la chose à faire avec moi.

    Elle ignore tout de moi.

    Franchissement. Une porte de plus. Une âme en moins. C'est comme ça que ça marche. Donnant donnant. Pénétrer dans l'esprit de la mort comme on ferait en entrant dans la pièce la plus noire d'une maison hantée. Noirceur du lieu. Tout est sombre.

    Tu pues déjà. Toute la maison pue le cadavre.

    Tout l'univers.
    Encore une image. Macabre sensation. Cette impression de ne rien trouver par nous-mêmes. Entre ces murs blancs, ça pue l'abandon. Pardon, j'ai dit blancs, les murs ? Non. En vérité, ils sont bien pire que ça. Peut-être trouvera-t-on un chat emmuré dans quelque cloison impénétrable. Sous nos pieds, deux cadavres, deux personnes qui ne furent sans doute recherchées que quelques jours, sans grands succès. Deux personnes qui n'ont pas su pourquoi la torture fut si rude. Le chemin pour la postérité est long et semé d'embûches. A-t-on besoin de beaucoup d'éclaircissement pour comprendre ? Pourquoi chercher à comprendre l'incompréhensible ? Ce lieu est un lieu de mort. Et c'est sans doute pour cette raison que nous sommes là. Sensation nauséeuse. Je devrais tout lâcher sur toi, mais je me retiens. Un minimum de respect pour les morts-vivants. Tu m'entends ? Télépathie dangereuse, douce agonie. Je m'en fous. Je me fous de tout de toute manière. En cette heure fatidique tu viens de te faire une ennemie. Vague de haine pure, qui te transperce de part en part mais qui ne t'atteint pas. Un calme puissant. Patience déchue. Dans le silence. Rien d'original. Classique à toute épreuve. Silence, cri, silence. Hurlements dans la nuit, supplications, douleur, lancinante et prenante, au sein même de notre esprit. Un rythme saccadé, accéléré, comme si le monde tournait autrement, à présent. Alpha. Chaos. Le début de tout.. Bêta. Eros. Engendré. Gamma. Héméra. Sans lumière, nous ne sommes rien. Delta. Nyx. Dans laquelle nous sommes, pour l'heure. Epsilon. Erèbe. Les Ténèbres lents, décomposition. Zèta. Gaïa, Mère, dévastatrice, séductrice. Bonheur amplifié. Êta. Ouranos. Et avec lui, les dix-huits autres. Douze seulement. Resteront gravés dans nos mémoires. Comme une sorte de déchirement dans l'espace-temps. Dès cet instant je peux lire en toi comme un livre ouvert. Ou presque. Méprisable créature. Ton regard de glace. Aucune atteinte. Douleur sur ma joue. Colère sans limite.Tu commences sérieusement à me faire chier, tu le sais, ça ?

    "J'ai une puce !
    - Une puce ? Il y a encore des puces ??
    - A moins que ça ne soit un morpion.
    - Mais... a partir de là, l'humanité pourrait se reconstituer ! Tue la, vite !!
    - Je vais chercher la poudre !"
    Ham & Clov, Fin De Partie.

    Un sourire se dessine sur mon visage d'albâtre. Un sourire moqueur, du même type que celui que tu m'adresses. Je pose avec lenteur mon casque sur la machine à laver qui nettoie mes vêtements heu... bizarres. Elle m'emmerde. Mais peu importe. Il faut bien briser la glace, et si personne ne le fait à ma place, qui le fera ? Je veux qu'on me tue, qu'on m'assassine, qu'on me détruise, qu'on me questionne. Qu'on me délimite par la mort et l'incompréhension. Qu'on me déchire. Qu'on me développe. Qu'on me laisse tranquille. Qu'on me laisse Apollo. Mais le choix est vite fait. Je suis toujours passée en deuxième, pourquoi cela changerait-il, présent ? Mes yeux clairs te fixent, longtemps, ce sourire figé sur ma bouche, comme si j'étais incapable de parler. Une statue de marbre. Ou du sel de mes larmes. N'aurais-je donc jamais un moment de paix et de félicité, dans ma vie ? Qui m'aidera à m'en sortir ? Personne, sans doute. Séparation. Sôma. sèma. Le tout dans une effusion. Une explosion. Volcanique. Tellurique.

    "Oh, oui, je suppose que c'est parce que j'ai couché avec ton mec que tu me regardes comme ça, pas vrai ?"

    Avancer d'un pas vers toi. Moqueuse. Tellement moqueuse. Je souffre, mais ma cuirasse est impénétrable.

    Mon amour, plonge moi dans les Ténèbres. Montre moi toute ta suprématie, pour finalement te laisser mourir dans une effusion de haine et de colère. Mon amour, laisse toi tomber dans le cercle vicieux de l'imaginaire, laisse toi plonger dans une mer de larmes, dans un océan de fées et de reines perdues. Tu ne dois pas te laisser dévorer par le monde qui t'entoure. Tu voulais la méchante. A présent elle dévore ton âme et ne la laissera jamais en paix. Parce que t'es une traînée. Si singulière créature que tu es. Si terrible amour que tu portes. Mon amour, pour toi je décrocherais le soleil, pour qu'il te brûle la peau et te consume. Mon amour, pour toi je verserais du sel sur ta chair à vif pour t'entendre hurler. Mon amour, pour toi j'attacherais une corde autour de ton poignet, je te suspendrais à cent mètres, et j'écouterais avec passion tes os craquer, ta chair se déchirer autour de tes tendons divinement enlacés. Je t'entendrais crier, crier mon nom dans un sanglot de souffrance et de haine, et j'en jouirais. De dépit mon amour. De dépit. Je te montrerai par la souffrance. Car c'est toujours ainsi que je procède. Par la souffrance. La grande et dépitée souffrance...


    "Je ne te donnerai ni explications ni excuses, si c'est ce que tu cherches. Juste la promesse de recommencer à chaque fois que j'en aurais l'occasion."

    S'approcher. Encore. Mettre une main sur ton menton. Immobile. Stalagmite. Statue. Strate.

    "Et qu'il soit amoureux de toi ou non, j'en ai rien à foutre."
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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptySam 2 Avr 2011 - 18:19

Oui, c'est vrai, j'essayais de savoir ce qu'elle cachait sous sa tonne de maquillage. J'essayais de savoir quelles étaient ses pensées les plus noires soient-elles, ce qu'elle pensait en me regardant ainsi, me méprisant du coin de l'oeil.
Toujours assise sur la machine à laver, elle retira son casque brusquement, mais dans son regard, je voyais qu'elle n'avait pas voulu le faire, comme pour essayer de garder son calme, comme moi-même je le faisais. La déstabiliserai-je ? Hum... Je savais provoquer. Et j'étais de nature calme, je fis un petit sourire en coin à ce moment-là, histoire de dire "Tu m'amuses.".

-C'est moi. Elena, Pas vrai.

Elle descendis de la machine, avec un calme inné cette fois. Je la regardais faire, que pouvais-je faire de plus ? Je sens que cet instant pourra rester dans nos mémoires. Et dans sa tombe.

-Qu'est-ce-que tu me veux ?

Ce que je lui voulais... Hm.. Sa mort ? Sa descente vers les enfers ?

Lena, arrête.

Voyons, petite voix qui parle dans ma tête depuis le début, essayerais-tu de me résonner ? Ne me dis pas que tu ne penses pas pareil ? Soit.

-Je pense que tu devrais le savoir. Sache que j'étais juste de passage, je ne te cherchais pas. La musique m'attire.

Petit sourire insolent, du je-me-fous-de-ta-gueule.

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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptySam 2 Avr 2011 - 16:22

    Musique.

    Me dévore, me détruit, échauffe mon âme et la laisse se repaître de ma douleur.

    Musique.

    Illumine mes jours, mes nuits, mon monde, ma douleur, mes apparences.

    Musique.


    Meurt jours après jours. Désinvolture et souffrance abominable. Ne connait pas la félicité.

    Musique.


    Tu étais pour ainsi dire, la seule raison que j'avais d'exister.

    Pourtant, rien n'est clair. Tout est expliqué, mais rien n'est compréhensible. Dans ta tête, tes pensées s'entremêlent. Trop collante. ? Allez, marche ou crève. Avance un peu, puis recule. C'est l'heure, pour toi. ça sera toujours l'heure, tu ne pourra jamais y échapper. Tu te redresses, essayant de fuir les pensées néfastes que tu as de logées, si profondément à l'intérieur de ton coeur et de ta tête. Il n'est pas trop tard, pas trop tôt. Il est l'heure de ressentir le crime, de goûter à la jouissance, à la puissance de ces maux. Tu l'observes un instant, cette inconnue, tu la dévisages, tu te plonges dans la tromperie, dans la quintessence même du mal. Tu t'aventures sur un terrain miné dans lequel tu ne pourras jamais sortir. Tout est affaire de mort et de douleur. Si seulement tu pouvais la détruire. Tu observe son visage calme, baigné lui aussi de larmes anciennes. Que peux-tu lui dire ? Tu es si choquée de la voir que tu n'en essuies pas tes larmes. Tu restes calme. Toi aussi. Retires cependant un peu trop brusquement tes écouteurs de tes oreilles. Tu ne voulais pas être aussi brusque, mais peu importe. Cette fille, elle est comme Amina. Une truie. Une fille qui te vole encore du bonheur. Une fille qui n'a rien demandé à personne, mais qui te fait encore passer en seconde. Ta main se crispe sur ta robe blanche, au point d'en faire pâlir tes jointures. Tu ne dois pas montrer ton énervement, tu dois rester calme, reposée. Tu dois ne pas montrer ton agacement. Non. Tu restes aussi calme qu'elle. Après tout elle n'y est pour rien. Rien, si tu passes encore après elle. Tu sais comment tout ça va finir. Tu es a méchante dans l'histoire. Il va t'abandonner pour elle. Les hommes sont faits pour faire de belles promesses, mais ils ne les tiennent jamais. Liam t'avait demandée en mariage. Pourquoi, alors qu'il l'était déjà ? Il voulait un enfant de toi. Il aurait pu, si tout cela n'était pas arrivé. Tu souffres. Tu en baves. Mais tu te contentes de la fixer, un instant, seulement un instant.

    Il ne faut pas grand chose pour que ça avance. Une petite note dite sans superflu. Une petite note, reprise par un petit air. C'est beau. Quelques effets majeurs. Le sourire qui apparaît ? Non, pas encore. Tu ne peux pas savoir tant que tu n'as pas écouté. Tu ne peux pas comprendre cette beauté, tu ne peux pas assimiler le bien que cette écoute te procure. Pour l'heure, la seule chose qu'il t'arrive, c'est un apaisement clair, net et précis. Mais non. La voix se fait rocailleuse. L'ambiance est lourde, la douleur est forte. Tu crois pouvoir t'en sortir ? L'apaisement était de courte durée. Il a fait mal, si mal. Il a blessé la moindre petite parcelle de ton corps. Il a tué le petit bout de ton être qui restait. La nuit du chasseur. Tu croyais pouvoir échapper à cette sentence. Mais tu ne peux pas y échapper, Eris, tu n'as jamais pu. Tu as toujours été bercée dans des cauchemars. Tu as toujours été emplie dans des rêves lointains qui ne t'ont jamais quittés. Un choc t'a bercé dans une enfance presque définitive. Mais maintenant tu te relèves, tu passes à l'âge adulte. Dans ta tête, c'est un poison qui brûle. Tu crois que tu peux t'en sortir, mais la douleur n'a jamais pu te laisser en paix. Pour toi tout résonnait comme un feu qui te dévorait les entrailles. Elle te mordait. Elle t'apaisait, puis faisait couler son sang pour te nourrir. Mais tu ne lui as jamais témoigné la moindre gratitude. Pour toi, tout te revenait de droit. Je ne crois plus en rien pour toi, ma jolie, ma douce, ma tendre. Aucun moyen de te faire craquer, pas vrai ? Un cocon ardent, une place sans cesse reprise par les êtres qui ont dévoré ton âme pour les transformer en buissons ardents. Tu ne comprends toujours pas qu'il est temps pour toi de penser à autre chose que te faire dévorer par l'inconnue ? Mais non. Tu préfères avancer et reculer, avancer et reculer, comme si ta vie en dépendait. Tu espères, ou tu meurs ? Tu ne peux pas savoir. L'éveil est lancé, la mort est dans ton camp, elle t'embrase de douleurs et de chagrins aussi piquants les uns les autres. Cadeaux de noël. ça tue pas vrai ? Amuses toi. Détends toi. Cours, cours, vers le couchant, comme si ta vie en dépendait. Cours et danse, vole et roule, laisse toi aller dans le noir de ton propre esprit.

    Une sensation reliée à l'apport futile de choses incongrues. Je me sens comme stressée et éparse. Un monde sans fin qui ne s'arrête jamais. Il faut que je me sauve de cette merde, de cet endroit infâme et bouffi par l'orgueil et la méchanceté. Je Suis la méchanceté. Je suis un être si étrange. Un démon. Un monstre. Un monstre de vanité et de préjugés jugés impossibles. Je me lis, je me doute, je sais et je devine. La jalousie est si divine. Si triste et si gaie à la fois. Vous allez me sortir de là ? Cette voix ne veut pas me laisser tranquille. La nuit elle murmure dans mes rêves, elle m'insupporte, elle me dévore, elle tremble et tremble, elle s'avance vers l'infini. Elle sait et elle comprend. Elle repousse et elle attire. Pour elle c'est comme une promesse. Cette voix, on l'entend si souvent. Les lumières de la nuit, décrivent des cercles concentriques dans la lueur opaline. Le lyrisme est de pêche. Elle est ma proie, elle est mon ombre, elle est ma nouvelle vie. Elle est dangereuse et sécurisante. Elle n'a pas de nom, si elle en avait un je serais perdue à l'avance. Anagramme. Anagramme de gentilles pensées, et de mauvaises choses. Il faut toucher et sentir pour comprendre. Pour savoir. Théâtral. Encore troublée par ma mauvaise volonté. Il me faut un dernier morceau avant la chute, un dernier chant. Platon. Pluton. Potion. Potion d'amour et d'angoisse. Elle m'angoisse. Elle créé en moi une sorte de chamanisme incroyable. Dupé par les gens qui savent, qui connaissent. Elle est si belle, elle est si douce, elle est mon aide-mémoire. Elle est mon âne sur un balai. Mythomanie. Mythe. Créance. Une réalité qui n'est pas dévoilée, qui touche et qui dupe, qui raconte des versions si différentes de tout. C'est à la fois une mort et une invention. Ils sont persuadés de dire la vérité, alors qu'en fait ils mentent. Putain de chienne de vie. C'est basculer dans l'irréel, travailler dans la démesure, c'est la trace de mon angoisse, ma parole à peine voilée. Ma parole si morte, si perdue. Ma parole, ma dernière parole. C'est mon dernier travail avant la chute. C'est ma dernière virée dans la mort et dans l'engouement pour l'angoisse. J'ai peur, mais finalement je me sens enfiévrée. On va s'en taper une, faut pas déconner. Je consomme de la mort, je ne force personne. Je suis si apeurée par les choses. Je suis si désoeuvrée. Liée pour l'éternité. A toi dont j'ignore le nom. Un jour je comprendrai, je saurais qui tu es. Tu viendras me sauver, pas vrai ? Oui, je m'en doute. Tu es endormie, je vais te réveiller.

    Je me redresse lentement, sans cesser de te regarder, assise sur cette machine à laver. On dirait que tu cherches à me percer du regard. Tu es plutôt mignonne, mais ne cherches pas à savoir ce que je ressens, cela ne servirait à rien, je ne te dirais rien. Je prends un air blasé. Je m'en foutiste à souhait, alors qu'en vérité je suis l'inverse même. Allons, on ne va pas se laisser aller pour si peu, n'est-ce pas Elena ? On ne va pas... ou alors si. Je te hais sans te connaître. Toi qui cherches à me percer à jour, tu ne trouveras que de l'encre noire tachée du sang de mon passé. N'oublie jamais. Que je n'ai pas fait que des choses bien dans ma vie. D'ailleurs, en ais-je fait une seule ?

    "C'est moi. Elena, Pas vrai."


    Je descends de ma monture, avec un calme que je mesure parfaitement. J'ai appris à gérer ce genre de situation. Depuis l'accident, j'ai appris à la gérer. Toute cette haine. Si je ne me contrôlais pas, tu serais morte jeune fille.

    Mais ne parlons pas de choses qui fâchent.

    "Qu'est-ce que tu me veux ?"

    Comme si je le savais pas.
    Ta gueule, Eva.
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MessageSujet: Re: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptySam 2 Avr 2011 - 15:17

Je rêvais. Cela était impossible. Impensable. Comment avait-il pu me faire ça ? Je savais que la Voix ne balançait pas des rumeurs comme ça, et j'aimais bien écouter ses discours tout les mois. Mais celle-là, cette rumeur là, elle aurait pu la taire. La laisser enfouis sous un tas de poussière et ne jamais la laisser sortir. L'enterrer, six pieds sous terre. Je ne comprenais pas, j'étais... Perdue. Je me sentais si mal, et pourtant, cette fille là, Eris, je ne lui en voulais pas directement. C'est normal ? Elle est la cause de ce problème. Mais Apollo, il savait ce qui avait coulé sur mes mains, il savait à qui ça appartenait, et surtout pourquoi... Je lui avais fais confiance, peut-être n'aurais-je pas du ? J'étais heureuse, oui, ça je l'étais, mais maintenant, tout est différent. Je me sentais trahie, et bien plus encore. Je me sentais comme une mal-baisée. Une fille qu'on prend pour la jeter. Une merde.

Elena, t'es une grosse naïve, il faut que tu changes.

Mais je n'y arrives pas... Apollo était mon amour, j'aurais donné ma vie, mon coeur, mon âme, mon corps. J'aurais tout donné ! Malgré ça, je l'aime. Je ne peux pas abandonner, je ne peux pas rester sans rien faire. On a trop joué de moi, de mes sentiments. J'ai tout perdu. Je suis seule. En face à face avec quelque chose d'insurmontable. Une chose grandissait en moi. Beaucoup de larmes étaient tombés sur mes joue pâle, elles ruisselaient, en silence, comme un ruisseau, puis elles venaient s'écraser sur ma poitrine. Aucune de mes larmes du passé, ne m'avait fait mal autant que celle-là, elles me brûlaient les joues, elles faisaient mal.

Lena, tu es forte, tu t'en sortiras. Tu as vécu tant de choses.

Je ne l'abandonnerai pas. Je ne le laisserai pas. Je l'aime. Oui, je l'aime. Je pourrais pardonner, je pourrais... Parcourant les nombreux couloirs de Wynwood, je ne voulais pas tomber sur Eris. Même si la curiosité me rongeait... J'en devenais folle. Qui était-elle ? D'où venait-elle ?

Lena, ta gueule.

Je repensais à Aspen, avec Pollo dans le foyer. Quand il m'avait attendu pour que je lui coupe ses cheveux, quand je l'avais embrassé, quand nous nous étions raconté nos "secret", quand il m'avait pris dans ses bras lorsque je pleurais. Ces pensées me firent sourire, des souvenirs que je n'oublierais jamais. Des larmes, roulèrent encore et toujours, traversant les couloirs. Pourquoi ? Je savais pas. J'aimais les couloirs, encore un endroit où j'avais retrouvé Apollo, un soir où je n'arrivais pas à dormir. J'avais donné mon corps.

Elena, arrête de penser à tout ça...

Oui, j'arrête. Les gens me regardaient de haut en bas, j'avais l'habitude. Ma minis-jupes noires, avec mes collants effilés, mes fidèles Doc Martens noires, mon t-shirt vert anis, celui qui collait à ma peau et qui faisait ressortir mes formes généreuse, ainsi que mon fidèle cuir et mon écharpe noire intriguaient nombres de personnes. Pourquoi je m'habillais comme ça ? Je sais pas. J'aimais ça. Toujours avançant dans mon expédition sans but avec ma démarche lente et irrégulière, la porte avec écrit "Laverie" s'offrait à moi. Bruit de machine, et un fond de musique. Merci mon ouïe inné. J'entrais. Une fille, assise sur la machine, casque sur les oreilles, habillée d'une magnifique robe blanche avec des motifs de coeurs qui saignent, ainsi que sur sa joue humide de larmes. Des cheveux rouges, d'une beauté surprenante. Deux mèches dépassaient et tout le reste était regroupé dans un chignions. Coiffure parfaite. Elle tourna la tête pour me regarder.

-Je suppose que tu es Eris.

J'étais calme, et pas prête de m'énerver.
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MessageSujet: Lionnes. [Lena + Pollo]   Lionnes. [Lena + Pollo] EmptySam 2 Avr 2011 - 14:04

    « La salle est plongée dans la nuit, froide et sombre, impétueuse et folle. Une main en touche une autre, imperceptiblement. Deux âmes, presque éteintes, tant la pénombre est violente et impitoyable. La salle sent la poussière. C'est un fait presque certain. Après, si on devait toujours se fier à son odorat... bref. En gros, il y a des miroirs. Des tonnes de miroirs. Dans l'obscurité, ils réfléchissent tous la lumière de la lune, au centre de la pièce dont le plancher grince légèrement. C'est plutôt spacieux, comme endroit. Il faut dire que si nous y sommes pour quelque chose nous n'en savons rien. Alors, main dans la main, ils avancent, gracieux comme des cygnes, en direction de la lumière bleutée dans laquelle on peut apercevoir de fins grins de poussière voleter lentement, et entraîner leur course lascive vers le sol, pour tapisser un peu plus le plancher de matière grisâtre. Quelle importance. Nos deux protagonistes entrent dans le cercle. Elle, robe rouge vif, quelques frous frous par ci par là, un bustier élégant. Une tenue de soirée ? Je dirais plus une tenue de danse. Des chaussures à talons aux tons de la robe, son visage entouré de deux mèches frisées, le reste est enroulé dans un chignon serré. Rien ne dépasse, la demoiselle est une perfectionniste. Lui, cheveux courts, très noirs. Le visage fin, une ébauche de barbe mal rasée. Un parfum, puissant sans être écœurant. Des yeux d'un bleu azur, reflétant le visage de porcelaine de l'enfant qu'il tient par la main. Pour lui, la sobriété. Costume noir, sans tache ni trace de poussière aucune. Il pourrait nous sembler parfait. Mais ne l'est-il pas, finalement ? Une musique, venue de nulle part. Un violon, seul, entame une mélodie endiablée et improvisée, sous un agréable orchestre de cordes, un tango d'une finesse incroyable. Un chant d'hommes se mêle à la musique déjà prenante. Deux voix, si distinctes l'une de l'autre. L'une, rocailleuse et laide, en contraste avec celle de l'autre, douce et mélodieuse, plaintive et légèrement macabre. Quelques mots espagnols, pour la forme. C'est une ambiance plutôt intéressante pour eux deux, il faut bien l'avouer. Ces voix qui se mêlent, provoquent d'intenses frissons à la belle, qui ne lâche pas la main de l'autre. Imperceptiblement, face à face, leurs corps se rapprochent, de plus en plus, pas après pas, minutes après minutes. Et puis, aux premiers coups d'archers, leurs corps s'animent. Se lancent dans une danse effrénée. En mouvement, rapides et cadencés, légèrement suspendus par moment. Sa robe, à elle, virevolte au rythme de ses pas, alors que dans la salle poussiéreuse elle semble s'envoler, à la manière d'un aigle ayant récupéré sa proie. La tête rejetée en arrière, le cou tendu, le corps musclé qui bouge, guidé par ses pas qui la laissent progresser dans cet endroit désaffecté et vide de poésie. Elle est si belle, cette jeune fille lorsqu'elle suit le rythme de ce puissant tango. Collée à son partenaire, c'est un jeu de séduction auquel il ne faut pas perdre. Une main dans son dos, l'autre sur le haut de sa jambe, soulevant sa robe avec l'élégance qui lui sied si bien. Après tout c'est un Gentleman. Pas question d'aller dans la vulgarité. Ici il n'y a qu'eux, et ils ne cherchent pas le moins du monde à s'aimer. Ils jouent, à leur manière, le chat et la souris qui se courent après. Cette jeune femme, elle pourrait danser les yeux clos. C'est une ballerine, mais c'est aussi bien plus que cela. Chacun de ses pas sont assurés, posés sur le sol en étant sûr qu'ils ne peuvent à aucun moment déraper pour lui provoquer une chute. Les voir se mouvoir ainsi, au milieu de tout, c'est contempler un véritable spectacle de perfection. Tandis que les deux voix s'enchaînent pour ne former qu'une seule et unique musique, possédant cette qualité si particulière, ils suivent le rythme, agiles comme des chats. Lui, la soulève, la repose à terre, la fait tourner, la plaque contre son corps. Cette scène est très réussie, on se croirait dans un tableau. Lorsque la musique joue son dernier accord, il lui fait rejoindre le sol avec délicatesse, comme si son poids n'était que celui d'une simple fleur. Ainsi... »


    La haine. Elle dévore mon coeur, mon corps, mon âme, elle déchire mon corps en milliers de morceaux, elle tue et elle dévore, elle voudrait assassiner et tout oublier. Elle voudrait pouvoir la tuer, celle qui t'a pris ta place, Eris. Celui qui t'a compris ne sera jamais tien, puisqu'il se situe dans les bras d'une petite garce dont le seul nom parvient à t'échauffer les oreilles. Il te suffit d'un signe, d'un mouvement, d'un bruit, d'un cri. D'une plainte jetée et crachée contre toi, il te suffit d'une plainte, d'un coup, un seul. Comment pourrais tu faire du mal à la favorite de ton bien aimé ? Cela serait un manque de jugeote total. Tu ne dois pas la toucher, tu ne dois pas l'insulter. Elle ne comprendra jamais pourquoi tu as jeté ton dévolu sur celui qu'elle aime, mais après tout, que veux-tu en faire. Tu ne pourra pas lutter, tu t'es infiltré dan sur un terrain dangereux, et tu ne pourras pas à chaque fois éliminer ceux qui t'ont fait du mal. Cela compromettrait ton avenir, ma pauvre Eris. Quoi ? Tu t'en fous ? Ben voyons. Et pourquoi pas. Tu décides, sans véritablement savoir pourquoi, de prendre tes fringues et de les emmener à la laverie. Après tout Ange avait versé dessus, une semaine auparavant, de la glace à la framboise sur ta valise, qui sait si tes vêtements ne sont pas touchés. Alors il faut y aller. Attraper à la hâte, se rendre dans la laverie. Dans ta tête, tu te remémores la journée de la veille. Lorsque tous les gens de ta classe t'ont observé avec des yeux ronds. Tu as même entendu des Êta Iota te traiter de traînée lorsque tu es passée. Mais le pire, pour toi sans doute, a été le petit sourire satisfait d'Alecto Zavettieri lorsque tu es passée devant lui. Pourquoi ? Rien de bien compliqué en somme. Tu t'en rappelles nettement, de cette petite voix méchante qui t'agresse, et qui insulte ton amour propre. La seule chose que tu te demandes encore c'est... comment a-t-elle pu savoir ?!

    "Aperçus, Apollo et Eris plus que proches sur le toit de l'établissement. La folle furieuse de Wynwood a enfin rompu les armes face à Apollo, l'erreur de la nature de l'année ! On demande bien ce qu'elle lui trouve... Peut-être embrasse-t-il comme un Dieu ? Eris et Elena pourront nous le dire, mais je doute que la deuxième apprécie beaucoup ! Copine officielle, un job à risque ! *Cling * Oh, tiens, serait-ce le bruit d'un couple qui se brise ? Quel dommage... Le poste de meilleure amie paye beaucoup mieux, tiens le toi pour dit, Elena !"


    Elle est cruelle. De toute manière, qu'est-ce qui n'est pas cruel ? Elle tue d'une manière excessive, lente mais puissante. Elle tue, vite et bien. Elle tue parce qu'elle aime tuer, et elle est de plus en plus en vogue en ce moment. Elle tue sans qu'on s'en rende compte, misérable et routinière, dans notre monde, il n'y a souvent pas assez de place pour elle. Mais à présent ? A présent elle sait que son heure est arrivée. Parce qu'aujourd'hui elle s'infiltre partout, sans que personne ne lui dise rien. Qui pourrait lui dire quoi que ce soit ? Les personnes infectées ne s'en rendent pas compte. Elle court, de salles en salles, répandant son poison maléfique. Et au moment venu elle ne dit plus rien et attend. Elle voit la salle se désagréger, lentement mais sûrement. Avec elle tout est une question de lenteur. Les autres explications ne sont pas valable. C'est une volubile déesse de l'évasion. Elle ne cherche pas le contact, et elle sait comment ferrer ses proies sans avoir besoin de la moindre aide. Elle est incolore, inodore. Inoffensive en apparence. Mais lorsqu'elle s'infiltre dans les salles les plus concernées à la manière d'une espionne, elle les laisse agoniser. Peu de salles ont conservé leur éclat après son passage. Il y a toujours une détérioration quelconque, il faut avoir l'oeil pour la trouver, seulement. L'éclat muet des journées mortes. Elle ne s'en doute pas, mais il y aura toujours quelqu'un pour la vaincre. Tapi dans l'ombre de la salle. Prêt à lutter contre elle, main contre main, à la fois violemment et doucement. Elle n'a même pas un instant à elle, pour se reposer. Sinon, elle sera vaincue. Et par elle-même. Elle est dangereuse et fourbe, et pourtant nous n'en avons pas peur. Pourquoi ? N'est-elle pas effrayante, en vérité ? Cette ombre mouvante et impénétrable. On n'y peut rien si elle est là. Mais c'est elle, qui un jour nous tuera.

    Je suis furieuse, contre cette Voix qui a parlé sachant parfaitement les incidences que cela aurait. La folle furieuse de Wynwood ? Bravo, vraiment. J'ouvre rageusement la machine à laver, y enfourne mes vêtements à la hâte, et déclenche le lavage. Je vais attendre ici. Je vais attendre que ça soit fini, ensuite j'irai dans ma chambre. Je m'asseois lentement sur la machine, mon casque dans mes oreilles. Vêtue aujourd'hui d'une robe blanche bordée de coeurs ensanglantés, sans parler de ceux que je possède sur mes joues, ainsi que de rangers me montant sous forme de cuissardes, j'ai l'air d'une folle, définitivement. Mes cheveux noués en quelques chignons bordéliques. Je m'aime comme ça, du moins c'est ce que je croyais. Alors, je me laisse aller, lentement. La musique dans mes oreilles.

    Je suis perdue.

    Les larmes coulent le long de mes joues, en longues trainées, dessinant des larmes de sang sur mes joues. Les coeurs saignent, encore une fois. Ils saignent bien trop depuis un certain moment. Dans quel pétrin me suis-je fourrée ? Tu m'as promis, Apollo, que tu ne m'abandonnerais pas, mais je ne peux pas te croire. Je ne peux pas croire cela, pour être passée en second lieu à chaque fois, je ne peux pas croire qu'on se moque de moi de cette manière. Je me laisse aller à une haine incommensurable. Rien ne me laisse plus perplexe. Je ne sais pas comment m'en sortir. Je ne peux pas m'en sortir. Désillusion. Crainte. Peur. Haine. Désolation. Meurtre. Non. Tu ne peux pas Eris. Eva. Qui tu veux. Tu te rappelles de ton passé, ce passé que tu ne pourras jamais changer. Tu n'as pas d'avenir, tu n'es qu'une conne Eris, une conne, tu m'entends ? Une sale conne. Et, la tête entre les genoux, ta musique laissée là, libre, hurlant ces paroles dans tes oreilles, tu pleures ta haine, enfouie dans tes propres bras. Sans même voir qu'une autre personne venait d'entrer dans la pièce. Sans doute la dernière personne que tu avais envie de voir aujourd'hui...
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