Wynwood University
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 *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3)

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MessageSujet: Re: *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3)   *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3) EmptyLun 29 Déc 2014 - 20:40


Quiconque ne connaissait pas le Rho Kappa, pouvait prendre son bâillement pour une marque d’ennui et d’impolitesse. Son regard fermé au possible n’aidait en rien. Il suffisait que l’adulte pose les yeux sur lui pour se mettre sur la défensive. Il faut dire qu’il n’appréciait guère les inspections. Dans son esprit, quel que fut l’effort, il n’était pas récompensé, quelle que fut la difficulté, tout devait être facile et quelle que soit la tâche, aisée ou compliquée, elle devait être remplie et sans rechigner. De toute manière, pour lui arracher une plainte, il faudrait lui bouffer les boyaux, et encore, ça serait trop accordé. Ainsi, lorsque le directeur entra pour examiner le travail, il croisa les bras et le jaugea, un air presque hostile sur le visage. Ses yeux bruns s’assombrirent. Même si Eden Cobb adoptait une allure désinvolte auprès de ses élèves, Siegfried le considérait comme un ennemi. Son statut lui donnait une marge de liberté incroyable, aussi restons méfiant. Mais il se permit un rictus léger lorsque le visage du directeur se fronça de dégout face aux petites boules plus ou moins molles qu’il lui montra. « Hé oui, c’est dégueulasse, que crois-tu. Moi je les regarde depuis ce matin, et je ne pense pas trop à mon repas de midi. » Pensa-t-il intérieurement.
 
« T’iras le porter à Monsieur Smith, il s’en débarrassera. Il s’occupe du toit pour le moment. 
- Humhum…, répondit-il.
- Après tu pourras rentrer chez toi.
- … ?
- T’en as assez fait pour aujourd’hui.
- … Ah. Merci. »
 
Il ne se départit pas de son air renfermé. Avec le temps, il avait appris à se méfier de chaque manœuvre adulte à son égard. Un présent, aussi faible soit-il pouvait dissimuler un cadeau empoisonné. Oui, c’était injuste. Il fallait dire que Cobb n’avait pas été si dégueulasse avec lui. Il s’en rappelait de sa visite à l’hôpital, peu après le braquage. En entendant le nom de son visiteur par l’infirmière, il s’était redressé dans son lit, blindé de volonté pour ne pas éclater en milles larmes disparates. Un professeur lui rendre visite ? Et pourquoi donc ? Intérieurement, une envie de se confier germa dans son esprit éclaté. Mais pour lui dire quoi ? Combien il avait eu peur ? Combien l’idée de mourir lui remuait les tripes ? Avouer qu’il y a des mois, une horrible chose s’était produite également ? Non, jamais de la vie. Parce que les adultes s’en fichent. Aussi, le Rho Kappa l’accueillit sans grand éclat. Assis sur son lit, ses yeux vides le fixaient sans vraiment le voir. Les questions n’obtenaient que des « oui », « non », « Je vais bien », « merci. ».
Parce que les adultes savent simuler n’importe quelle émotion, que cela soit de la gentillesse, de la compassion ou même de l’intérêt.
Cet évènement l’avait plus marqué que quiconque, non parce qu’il a été le martyr de ce malade habillé en noir, mais parce que ce moment fort et marquant l’a replongé dans un passé qu’il croyait mort et enterré. Que nenni… Pour ne rien laisser paraitre, il montrait toujours le même regard  assuré à chaque visiteur.
Même Kyle.
Sans compter ses amis.
Et surtout Ollie.
Puis Cobb lui rendit visite. Il l’avait accueilli tout comme s’il l’avait fait entrer dans son appartement, quelques jours plus tard. Le mot d’ordre était « résistance.  Je ne te montrerais jamais que j’ai mal. Tout va bien… ». Il suffisait de montrer une légère brêche pour que le prédateur en profite. Il s’en voulut d’ailleurs de s’être laissé aller avec Kyle puisqu’après tout, il était comme « tous les autres », lui aussi. Vous êtes tous pareils. Pourtant, il fallait admettre qu’une petite sieste avant – après ?- de faire les courses serait de bon ton. Un faible sourire apparut sur ses lèvres, mais sans plus. « Compris. J’irais les porter à Smith. » répondit-il en tournant le dos pour aller chercher ses affaires. Mais avant qu’il n’ait pu faire le moindre pas…
 
« Tu t’en sors avec les cours ? Ou… ton manque de sommeil n’a rien à voir avec ça ? »

Il fut sur le point de répliquer un acerbe « Rien à voir avec quoi ? » mais lorsque le nom de « Porter » fut prononcé. Un léger rictus s’esquissa sur le coin de ses lèvres et les durs souvenirs revinrent. Pas ceux qui suivirent le braquage, mais ceux qui précédèrent ses petites vacances à l’autre bout du pays.
 
Suite à l’infraction d’une simple règle, un litige prit forme dans l’appartement où Siegfried passait une énième soirée avec Ollie. Et puisque c’était un samedi soir, pas de couvre feu. Programme débile, discussion animé autour d’une réplique d’acteurs, coups d’oreillers dans la figure.
Et pizza.
Porter avait été très clair là-dessus. Pas de cochonneries. Et le sous-groupe alimentaire nommé cochonneries comprenait une longue liste de choses allant du simple hamburger à la grande pizza en passant par le bio Subway. Et les bonbons, le chocolat, la pizza hut et surtout, surtout le kfc. On ne sait pas ce que le négro souriant cache dans son poulet. Sans doute des restes de blancs. Trève. Il n’y a pas un seul aliment que Siegfried avait omis, et ce, derrière le dos du père un peu trop strict. Ho c’est sur que le gamin l’avait averti plus d’une fois. Mais cette fois, c’est pris la main dans le sac. Les choses auraient pu s’améliorer si le jeune homme s’était platement excusé mais au lieu d’excuses, ce fut des mots blessants qu’il jeta à la figure du médecin scolaire. Des mots dits dans le vif qu’il regretta aussitôt que les deux Porter furent parti. Ollie en pleurs. Le père furieux. Et le jeune, en colère contre lui-même.
Difficile d’entretenir des relations sociales. Depuis, Siegfried ne vit pas le gamin durant un moment, ni le père d’ailleurs. Et c’est tant mieux. Aveuglé par cette injustice, Siegfried ne se posait aucune question. Et le nom de Porter suffisait à allumer une lueur de colère. Les bras croisés, il leva à peine la tête vers le proviseur et se contenta de déclarer :
 
« Porter n’était là que pour soigner mes blessures. Maintenant qu’elles ne saignent plus, je n’ai plus grand-chose à voir avec lui. »
 
Quant à ce triste évènement...
 
« Et puis je me suis remis. Ce n’était qu’un braquage, après  tout. Je  suis vivant et le môme aussi. C’est tout ce qui compte. Il n’y a rien de plus à dire. »
 
Il avait tourné les talons et allé chercher ses affaires au fond de la salle. D’une main nonchalante, il attrapa son sac et revint vers l’avant. A présent que son heure de colle était finie, il n’avait plus qu’à prendre une bonne douche. Cependant, avant de partir,..
 
« Je me suis remis. D’ailleurs… » Il releva la tête et pesa bien ses mots avant de les prononcer. « Je voulais vous demander une baisse de mes heures de colle. Après tout, malgré cette petite farce, je me comporte bien. Non ? Bon, malgré la petite bagarre avec Trophime il y a quelques semaines, je me suis bien comporter. » Préparation du terrain. Le jeune homme mets toutes les chances de son côté pour obtenir ce qu’il souhaite. Mais tourner autour du pot n’est absolument pas dans ses habitudes. Aussi, il relève les yeux vers le directeur, enfin l’ex-directeur et demande d’une voix moins nonchalante qu’auparavant « Je vais être direct. Voyez vous, je ne suis pas bien riche et j’aimerais travailler. Je le fais déjà d’une certaine manière mais le vendredi soir et le samedi après midi. Alors… heum, ce n’est pas que je refuse d’assumer mes actes mais je dois quand même survivre dans un monde de brute et gagner de l’argent. Et les heures de colle, hé bien… c’est très fatigant surtout, le samedi. Et j’ai vraiment du mal à suivre les cours. D’ailleurs… » Il hésita à continuer mais puisqu’il le fallait… « Je travaille souvent en pleine nuit pour rendre le travail à temps. Je manque effectivement de sommeil. Alors si vous pouviez lever mes heures de colle, je vous serais reconnaissant. »Surtout que ces trucs ne servent à rien et puis c'était bien clair : Le français ne supportait PAS de travailler sans une paye. Il n'ira pas jusqu'à quémander quelques dollars, quand même pas, mais franchement, ces heures de colle empiétaient sur son travail scolaire. Enfin, pas toujours. Il eut un sourire à cette pensée. Quelque fois, il cessait toute activité pour terminer des exercices et ainsi, gagner du temps. Personne ne voyait jamais rien puisqu'en général, le boulot fait n'avait rien de baclé. Tout était fait "dans les règles". Y'en avait-il seulement ? Oui, une seule : ne pas se faire prendre.
Des mots récités comme un discours répété devant le miroir, sans une once d’hésitation. Il a le fond, il y met la forme et c’est important. Pour la santé. Y’a-t-il du mensonge ? Le plus important et qu’une part de vérité réside dans ce raisonnement. Effectivement, il devait travailler. Après avoir vécut deux ans à gagner son propre argent, il avait bien du mal à rester sans avoir un virement à la fin du mois. Ce n’était clairement pas possible. Il avait des projets et il souhaitait les concrétiser.
 
« Mais je m’engage à nettoyer toutes les tables. Pas de problèmes. D’ailleurs, je ne sais psa si vous avez donner ce travail à d’autres gens, mais il y en a qui datent d’au moins l’année dernière. A moins que… »
 
Il fit mine de réfléchir. Et si le Smith en question n’était pas un concierge doué hum ? Il pourrait très bien prendre sa place et se faire payer pour toutes les saloperies qu’il nettoie. Ce boulot est ingrat mais ce n’était pas le pire job. Wynwood était un grand institut populaire, aussi il n’y avait pas de sale petite racaille comme dans son ancien collège. C’était plus propre et les employés devaient suivre. Nettoyer la vermine des riches, il n’en avait rien à foutre. Du moment qu’à la fin du moment, l’argent rentre.
Il avait un cheval à entretenir à présent, la seule créature qui lui reste à présent.
Il sourit un peu avant de terminer sa phrase par un haussement d’épaules.
 

« Ho, non. Rien. C’est pas important. »
 
Alors ? Verdict ?
 
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MessageSujet: Re: *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3)   *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3) EmptyMer 5 Nov 2014 - 16:55

Pardon je dois me relire ._.

Tous les samedis matins, Eden devait les passer au lycée. Il avait des élèves en heure de colle, ou encore des étudiants qui devaient rattraper leurs erreurs en nettoyant toutes les salles, en ramassant tous les papiers trainant dans la cours ou encore, ratisser le parking et y ramasser tous les mégots de cigarette. Au moins il n'avait d'autres choix que de bosser lui aussi et ce, tout seul, parce que Mary, la secrétaire n'était pas présente. Elle ne travaillait pas le samedi, elle. Derrière son bureau, l'oreille contre le combiné, il débitait dans paroles en hindi. Il y a de cela presque un an, Eden était revenu d'Inde après un long voyage pour son travail qui était, à ce moment-là encore très porté sur la communication. Il avait créé au sein d'une nouvelle entreprise, un service de relation publique à la pointe et y avait même apporté les fonds nécessaire pour que cette entreprise fleurisse et apporte à l'Inde une économie un peu plus stable, mais juste un peu. De temps en temps, il prenait des nouvelles et donnait des conseils lorsque le responsable actuel le souhaitait, comme aujourd'hui. Se balançant de gauche à droite, appuyé sur le dossier de sa chaise, il se concentrait sur sa conversation et sur l'hindi qu'il n'avait plus pratiqué depuis un moment. L'Inde, un pays qu'il aime, qu'il chéri, un pays qui offre une richesse invisible aux yeux des touristes, et pourtant. Au même moment, alors qu'il écoute ce que lui explique son interlocuteur, ses yeux se pose sur une photo posée sur son bureau. Une jolie brune aux yeux bruns. Une jolie fille à la peau mate, une Indienne, la sienne. Eden regarde la photo de Jaya avant de répondre à l'indien au bout du fil et puis un bruit contre la porte annonçant la présence d'une personne. Eden avait bientôt fini sa conversation et indiqua à Siegfried de patienter, juste quelques minutes. Passant une main sur son visage, signe de fatigue ou même d'anxiété, il se redressa pour s'appuyer sur ses bras et finit par raccrocher quelques minutes plus tard. Eden se contente pendant plusieurs minutes de fixer Siegfried qui était appuyé contre le chambranle de la porte et ne dis rien. Il pense et repense, à ce jour où il avait été le voir à l’hôpital. Il avait été au courant de cette histoire de braquage. Il savait que plusieurs de ses élèves avaient subit un réel traumatisme face à ça, mais le rho kappa, lui, avait aussi subit physiquement. A l’hôpital, il était une toute autre personne. Une personne qui tentait tant bien que mal de se montrer forte, mais qui contre la volonté de l'être humain, avait subit des coups et blessures et contre quoi il ne pouvait pas faire face, ou difficilement. C'était encore un adolescent après tout. Eden lui avait laissé le temps de se remettre, avant de reprendre ses heures de colle le samedi matin. Il lui avait apporté les travaux à faire, avec un délai supplémentaire également et enfin, un résumé des cours en lui précisant que s'il avait une quelconque question, qu'il pouvait toujours demander au prof présentant le cours. Tout ça lui revenait en tête, comme si c'était hier et aujourd'hui, il se tenait là, debout, devant lui à attendre. Rapidement, Eden s'empara de son trousseau de clés qui ouvrait à peu près toutes les classes et se leva. Il s'approcha de son élève d'un pas assuré et continua à le fixer, sans vraiment sourire, mais sans non plus afficher d'air grave. Il avait juste un visage sans aucune émotion, que pourrait-il afficher comme émotion ? De la colère pour avoir foutu le bronx dans son cours ? Pour avoir volé la photo de Jaya ? Même pas. Ce n'était que des jeux puérils auxquels seul Emeric s'abaissait, mais pas lui.

Enfin, Eden lui lança son trousseau de clé et lui expliqua ce qu'il devait faire aujourd'hui. En clair, il devait curer les dessous de table et enlever tous les chewing gum qui pouvaient s'y trouver. En effet, les élèves avaient cette sale manie de les coller en dessous, pour une raison que probablement tous les profs ignoraient. Non respect du matériel, peut-être ou encore par peur d'être pris sur le fait. Eden s'en fichait pas mal que ses élèves mastiquent, tant que ça restait discret et qu'il n'avait pas l'impression de se trouver face à un troupeau de vaches en train de brouter. Il se doutait que ce genre de travail était non seulement répugnant, mais en plus chiant. C'était presque un travail de fourmis et pourtant il fallait que ça se fasse et ce n'était certainement pas lui qui allait s'y coller. Sieg aurait peut-être moins envie de lâcher des souris ou d'autres conneries du genre après ça et encore, ce n'était qu'un travail parmi tant d'autres. La semaine prochaine, soit il finirait ce qu'il avait commencé, soit il s'en donnerait à coeur joie sur le parking pour ramasser en compagnie de son amie tous les mégots et les saletés qu'accueillait ce tarmac et à la main, s'il vous plait. Une chose qu'Eden pouvait retenir de Siegfried était sa détermination. Qu'importe le travail, il le faisait et sans rechigner. C'était pas comme Soraya, qui elle voulait à tout prix faire le tri ce qui ne plaisait évidemment pas à Eden. Il le regarda disparaitre, les bras croisé, appuyé contre son bureau et puis, se redressa pour retourner s'asseoir. Devant lui, un dossier, toujours le même : celui d'Haven. Ce dossier avait fait bien plus de bruit qu'il n'aurait dû et Eden se demandait encore là, maintenant, ce qu'il se passait dans la tête d'Eric. Suite à la lettre qu'il lui avait remise, le jeune étudiant avait été bouleversé et même si il n'était pas là pour materner ses étudiants, il ne pouvait s'empêcher de se demander comment il vivait cette nouvelle, voir même ce chapitre de vie qui allait se greffer à tous les autres depuis sa naissance. Depuis lors, Eric ne venait plus en cours, que ce soit ceux d'Eden ou encore des autres profs et même si aux yeux d'autres professeurs ce n'était qu'un étudiant parmi tant d'autres, aux yeux du jeune directeur c'était un jeune en difficulté scolaire, mais pas que, un jeune pour qui il avait déjà donné beaucoup de sa personne et qu'il voulait continuer. Tous les matins, il se renseignait auprès de Mary, pour s'assurer qu'Eric n'avait pas laisser un message, comme quoi il était malade, ou quelque chose d'autre, mais non. Rien. Pas un message. Un autre coup de fil le sorti de ses pensées et finalement, il se plongea à nouveau dans son travail, comme si de rien n'était.

Au bout de deux heures, Eden sortit de son bureau et ferma la porte de celui-ci à clé. Habillé ordinairement, d'un simple jeans et t-shirt à longues manche noirs avec une veste de la même couleur, il déambula dans les couloirs, à la recherche du rho kappa. Avait-il avancé ? Avait-il chômé ? La dernière proposition serait étonnante, parce que malgré cette histoire en cours, Eden avait beaucoup d'estime pour le rho kappa. C'était un étudiant qui s'endormait parfois en cours, certes, mais qui restait un étudiant correct. Dans les couloirs, quelques étudiants et principalement des Khi omikron, préférant passer leur samedi à travailler qu'à aller profiter du soleil de Miami. Dans le couloir, son téléphone portable sonne, il décroche. Jaya. Elle voulait savoir comment il allait, ce qu'il faisait, elle s'ennuyait. Plus que deux heures et il pourrait rentrer, lui aussi et passer l'après-midi avec la jeune indienne. C'était un retour qui l'avant vraiment frustré, voir même bouleversé et finalement, il en était bien heureux. Il avait l'impression que ce manque qu'il avait ressenti depuis son départ de Bombay était désormais comblé. Il pouvait vivre sa vie comme il le voulait, sans contrainte et sans même aucune histoire de mariage. S'il voulait l'épouser, il pourrait le faire sans problème et surtout, quand ils le souhaitaient. Enfin, Eden s'approcha d'une classe dont la porte était ouverte. Une musique en sortit, une musique qui n'était d'ailleurs pas de son goût et dans cette classe, Siegfried dormait. Eden le fixa un moment, puis dans un premier temps, arrêta la musique avant de s'approcher du banc. Le directeur appela le rho kappa, une fois, deux fois, même trois fois avant qu'il ne se réveille. Hourra, il était encore vivant. Il porta son attention sur le jeune homme. Une pause, il voulait une pause. Eden avait remarqué qu'il avait déjà effectué plusieurs classes au moins, et c'était pas mal. Il restait de marbre face à cette subtile demande. Enfin, Siegfried descendit de l'estrade accompagné de son seau plein de chewing gum. Eden afficha un air de dégoût face à ces gommes mâchouillées, baveuses et répugnantes. Néanmoins, il ne comptait pas porter le seau.


« T'iras le porter à monsieur Smith, il s'en débarrassera. Il s'occupe du toit pour le moment. Après tu pourras rentrer chez toi, t'en as assez fait pour aujourd'hui »


Gardant ses bras croisés sur son torse, Eden gardait toujours cette même expression, tenant dans sa main son téléphone portable. Préférant ne pas répondre à sa question, il enchaina avec une autre, soulignant probablement le manque de sommeil de l'étudiant.

« Tu t'en sors avec les cours ? Ou... ton manque de sommeil n'a rien à voir avec ça ? »

Il avait un doute. Il avait vécu un traumatisme, mais fallait-il appeler un chat un chat ? Fallait-il mettre les pieds dans le plats et lui parler directement de ce qu'il avait vécu. Finalement, probablement que seul Siegfried comprendrait :

« T'en as parlé à quelqu'un ? Porter par exemple ? »
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MessageSujet: *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3)   *~* L'homme face à sa condition *~* (Eden <3) EmptyDim 2 Nov 2014 - 2:44

Chaque samedi, le même rituel. Lever à six heures, comme à son habitude. Cela ne changeait pas du reste de la semaine. Mais ce qui changeait, était le programme. Pendant que les autres Rho Kappa s’occupaient de leurs activités fétiches, lui allait dans les couloirs de l’école, payer. Parce qu’on a rien sans rien. Cette épreuve passée début de l’année avait certes, été une réussite  aux yeux du chef de sa confrérie, mais aussi un échec pour le corps enseignant. Aussi, il passa en conseil de discipline par deux fois depuis le mois de septembre : une fois pour l’épreuve et une autre avec Azraël. Siegfried fit  alors profil bas, car son temps libre, déjà restreint, s’était vu grignoté davantage. De toute manière, avec cette histoire de braquage, sa fierté mal placée s’était calmée. Malgré l’ennui que lui inspirait les travaux d’intérêt généraux, il s’y plia, sans discuter. En général, il les faisait en compagnie de Soraya, mais ce jour-là, elle s’était envolée dans les bras de son chéri, en direction de son pays d’origine. Ce n’était pas très grave car ce matin-là, il n’avait aucune envie de parler, ni de s’amuser. C’est donc avec un air fermé qu’il toqua à la porte du directeur. Accroché à son téléphone, Cobb lui avait fait signe de l’attendre. Patient, il s’accouda à l’encadrement de la porte. Cobb mit fin à son entretien et l’invita à s’asseoir. Annonce de la couleur : les dessous de tables sont infestés de chewing gum secs et ce n’est pas le nouveau prof de biologie qui allait les enlever. Siegfried ne dit rien et acquiesça, se demandant si devenir un Rho Kappa était une raison suffisante de sacrifier tous ses samedi matins. Cobb lui file les clés et le travail peut commencer. Le français ne moufte pas. Pourquoi le ferait-il… ? Y’a rien d’autre à faire que d’assumer.
 
Aussi, il rentra dans la première classe, armé  des clés confiées par le directeur et commença son labeur. Seau. Gant en plastique. Truelle en ferraille. Et une bonne dose de sang-froid, parce  que même avec une paire de gant, il n’y a rien de pire que de toucher un truc encore un peu viv…collant. Ce sont de petites bosses collées les unes à côté des autres. Certaines sont encore un peu chaudes. On entendrait encore le pouls, m’voyez. Maintenant que Siegfried avait une vue imprenable sur la vie cachée des dessous de table, il se promit de ne plus jamais glisser ses deux petites mains pleines de doigts sous les pupitres. Jamais. Déjà parce que c’est  gluant. Ils ne se décollent pas tout de suite et lorsque c’est tout seul, il faut y aller avec la truelle, et même avec les doigts. Mieux encore, ce n’est pas du tout hygiénique.
A cette pensée, Siegfried eut un pauvre sourire. Si Kyle le voyait, déjà il se foutrait de sa gueule et lui dirait combien il est bon de se laver les mains après avoir touché ces endroits infestés. Mais voilà, le vieux l’insupporte, et c’est réciproque. Soupir. Si seulement il n’avait pas vu ces surgelés, jamais le médecin ne l’aurait jarté.
Siegfried balaya ces pensées et se concentra sur ces immondices bien que l’acide montait le conduit de sa gorge avec de plus en plus d’insistance. Malgré le dégout, il réussit à nettoyer trois salles ainsi. Il en conclut que même  les « bons élèves » assis devant, aimaient les chewing gum. Mais le plus grand nombre occupaient les derniers pupitres, avec une croissance accrue dans le coin à droite. Ou gauche. Cela dépend des salles. Quatrième salle et la démotivation se pointait déjà. Un coup de truelle. Deux coups de truelles… et son regard voguait déjà vers le bâtiment de la bibliothèque. Une silhouette bien connue venait d’y entrer. Mais il fallait travailler, aussi, le jeune français détourna la tête et continua la purge. Les petites boules toutes collantes s’amoncèlent dans le seau. Doucement, très doucement. Mais surement. Ses yeux se posent souvent sur la bibliothèque. Il est neuf heures et cela fait une heure que ses doigts décollent ces affreuses petites choses du  bois des pupitres. Il n’en a plus envie. C’est long. Chiant. Nul. Et son esprit réclame quelque  chose, une motivation, une source de pensée positive. Autre chose que… que ça. C’en est presque pathétique toute cette merde. Epreuve Rho Kappienne faite. Oui mais voilà, il perd  son temps après coup. De plus, rien ne va. Si encore, il n’y avait que ça : la chasse aux chewing gum. Mais non ! Ces fichues vacances à Portland, cette horrible ville qui avait été si belle l’année dernière. Ces longues heures marchées dans le froid, la capuche sur la tête, la lèvre inférieure mordue afin de ne pas laisser les larmes couler trop longtemps, ce pèlerinage n’avait rien d’une cure de santé, loin de là. Mais il y a des choses que l’on doit faire, et celle-ci en fait partie. C’est comme un rituel, un devoir de mémoire. La ville n’avait plus d’âme et, sous cette pluie froide et battante, il avait songé que son existence avait beau avoir pris un tour favorable, cela n’avait pris qu’un temps. C’était cruel comme blague : un équilibre fragile, une main qui se tend, une aide inespérée. Puis, une  connerie. Parce que les accidents mortels, eux, n’arrivent pas comme ça, de manière inopinées. On les provoque. Les conneries, c’est pareil. S’il vous en arrive une, il ne faut vous en prendre qu’à vous-même.
Il se sent minable, voilà la vérité. Tandis que les autres passent leur samedi matin à la salle de sport ou entre amis, lui c’est dans une salle de classe  qu’il passe sa matinée, comme un mauvais élève. En d’autres circonstances, il aurait fait profil bas. Pas de colles, juste des A, des B et rarement des C écrit en rouge sur ses copies. Cobb ne l’aurait remarqué que par ses notes et non son comportement merdique. Puis, aucun braquage, pas de sang, pas de cauchemars. Non, en d’autres circonstances, il n’aurait même pas mis une patte sur le sol floridien. Ici, les choses ont commencées à s’arranger mais très vite, le destin avait détruit ce qu’il avait commencé à construire avec peine. Alors une idée raisonnable lui vient en tête.
Et s’il…
Non. Il y a bien quelque chose qui le retenait dans cet endroit ensoleillé. Ollie par exemple. S’il venait à partir d’ici, l’enfant ne lui pardonnerait jamais. Mais sans Porter, ce n’est pas la même chose. Pourtant, il y a Azraël. Il le remplacerait sans peine… parce qu’entre eux deux, l’entente est au beau fixe. « Tu voulais une famille unie, hé bien t’en as une, gamin. »
… et s’il… 
Non… ! Parce qu’il y a encore des gens ici. Mike par exemple. Les emails. Le flash-mob sur la plage. Les souvenirs… tout ça. Oui merde, tout cela. C’est important. Parce que ce sont des amis proches maintenant, peu importe le départ de Soraya pour les Sigma Mu, elle est une amie et sans ces  deux tourtereaux, Siegfried serait peut-être mort. 
Alors… s’il repartait…
Non. Parce qu’il y a encore d’autres raisons qui le retenaient ici. Mieux, une personne l’attirait. Présente dans la bibliothèque, elle doit sans doute travailler d’arrachepied. Française. Grande. Blonde à mourir. Et  terriblement tentante. Elle est là-bas et lui, il est à quelques centaines de mètres. Son quotidien est mort, bien que Cassandre lui confie parfois Ollie lorsqu’elle en a la garde.
« Tu peux réparer ton erreur. Cela ne tient qu’à un fil et c’est toi qui le tiens. Il est possible d’aller le voir et… »
Non. Cette pensée ne sera pas formulée. Il n’en est pas question. C’est fini tout ça. C’est terminé. Tout est terminé.
Cette pensée le fit trembler car son équilibre lui plaisait. Merde alors, pourquoi foutre en l’air toutes ces choses pour… pour ça ? Il détourna ses pensées. Rester seul dans une classe et retirer chaque boule de gommes dégueu vous fait réfléchir. La cervelle s’ennuie de la tâche ingrate alors, elle s’amuse à poser des questions désagréables. L’homme est face à sa triste  condition. Mieux vaut se hâter.
Mais… Héra ? S’il restait ici, à continuer à bosser comme un nègre, il allait droit dans le mur. Et puis, ce soir, il ne faisait rien. Pourquoi ne pas l’inviter ? Après tout, il en meurt d’envie. La jeune femme ne dirait peut-être pas oui mais au moins, il aurait essayé.
Lance toi.
 
La bibliothèque est vide. Presque vide. Le français a tout laisser dans la classe après avoir fermé la porte à  clé. Les passes patientaient dans sa poche, bien au chaud. Maintenant, il s’agissait de trouver la Khi Omicron et de lui faire une simple demande. C’est tout. Oui mais voilà, c’était que le regard glacial de la parisienne l’épinglait sur place. Puis, ce jour-là, il ne s’était pas habillé en prévision d’une telle demande. Mieux, il ne faisait pas attention tout court. Vieilles baskets. Vieilles chemises datant de ses seize ans. Les tee-shirt n’en parlons même pas, même sa mère les avait déjà vus. Tous. Et puis ses cheveux… avant d’entrer dans la bibliothèque, le jeune homme s’était regardé dans une glace. Une catastrophe. Il n’y avait aucune forme, aucune identité, juste une masse de cheveux qui tombaient de chaque côté de ses tempes. Ils sont secs, pas lavés depuis deux jours, et surtout, ses fringues sont laids. C’est une heure de colle, pas un rendez-vous, mais tout de même. Il aurait pu choisir mieux que ce débardeur de merde couleur vomi. Mais allez donc. Il faut bien mettre un pied devant l’autre pour avancer. Et c’est justement ce qu’il allait faire : Héra, s’il te plait. Dis le que ma place est encore ici. Donne moi envie de ne pas me barrer en courant d’ici.
Il rentre dans ce monde silencieux et regarde partout avant de l’apercevoir, assise à l’une des longues tables. Personne dans les environs. Il s’approche et tend sa main vers sa nuque. Ses doigts glissent doucement le long de la colonne vertébrale. Elle sursaute et lève la tête. Sourire réciproque. Une pause dans son travail. Il le faut bien. Leurs voix chuchotent dans le calme de la bibliothèque mais ses yeux n’osent se lever vers elle car c’est… c’est très… c’est particulièrement genant. Lui qui peut aborder une fille dans un bar ou sur la plage, c’est mission impossible de la regarder elle. Alors il fait le « je m’en fiche de toi » alors qu’il guette la moindre attention. Sa voix se fait hésitante et trébuche, comme une paire de jambe maladroite dans une forêt recouverte de ronces. Il meurt d’envie de l’inviter parce qu’elle lui plait. Elle le fascine cette blonde française aux yeux glacés. Si Cobb le prenait la main dans le sac, hors de sa prison, c’est sur qu’il allait rajouter  le samedi après-midi mais qu’importe. « Prenez moi le matin, prenez moi mon temps, prenez ma vie, prenez moi tout : Mais laissez-moi le plaisir de la regarder encore cinq minutes. ». Ils parlent. Puis ils se lancent avec une hésitation étrange mais sincère. Elle accepte de venir manger chez lui le soir même. C’est fait. Il l’a regarde comme s’il s’agissait d’une blague, mais non. Plus tard, il paniquera à l’idée de cuisiner un truc dégueulasse mais tant pis, là, pour le moment, elle a dit oui à  sa proposition de dîner avec lui. CHEZ LUI. La main du jeune homme se  pose sur la cuisse de la fille qui ne fuit pas. Elle se tourne vers lui et s’avance vers lui afin de l’embrasser sur la joue. Encore  un peu et il lui roulait une pelle mais il faudra attendre un long, très long moment avant de conclure. Elle le remercie et se sauve. Lui aussi parce que l’heure tourne et il n’a fait que quatre salles de classe.
Etrangement, Siegfried ressentit moins de répulsion à l’idée de travailler. Sans même songer à ce qu’il fait, son esprit s’échauffe à toute vitesse : que faire comme repas digne pour une fille raffinée comme elle ? Héra Delacroix, la dame parisienne, dans la cuisine du pouilleux du coin. C’est… presque risible. Mais il faut bien essayer. Alors on essayera.
Pour rythmer son travail, Siegfried avait sorti son téléphone de sa poche et l’avait branché sur les haut-parleurs disponibles sur le matériel audio de la classe. Ce lycée avait équipé ses salle de technologie assez récente pour lui permettre de passer son samedi matin dans la crasse, certes, mais aussi dans la musique. Celles qui rythment  le film Sucker Punch font très bien l’affaire. Il en est à sa septième salle. C’est toujours aussi dégoutant mais qu’importe. Maintenant qu’il était sûr de ne pas passer une soirée seul à nouveau, le cœur y était. Et puis on s’habitue à ces petits trucs gluants.
 
Le seau se remplissait. Il était dix heures trente, à tout casser. Il se relève et pose le récipient sur une des tables avant de s’asseoir sur le bureau du prof. Pause. Il lui fait une pause. La nuit n’a pas été facile, comme d’habitude. Les nuits sans sommeil se font moins fréquentes grâce aux somnifères donnés par Kyle mais mieux valait ne pas en abuser.
Ses yeux commençaient à se fermer. Irrésistiblement, il posa sa tête dans ses  bras croisés. Etait-ce trop demander une nuit sans interruption ? Qu’avait-il de mal à vouloir dormir comme les autres ? A la place, c’est une silhouette sans réelle forme qui s’approche de lui, les mains tendues vers sa gorge. Des doigts se glissent alors autour de sa gorge mais il se fiche éperdument de cela car Morphée daigne enfin l’enlacée. Un démon est tout proche, prêt à sauter sur sa proie mais d’abord, il l’observe. Sagement. Qu’importe. Du moment qu’il puisse dormir, Siegfried n’avait cure d’être jaugé. Une voix rauque prononce son nom, il ne réagit pas. Ses sourcils se froncent légérement car c’est bruyant en fait. Je dors là. Son sommeil pose son couvercle sur ses oreilles. Non, il n’entend rien. Parle plus fort. Un grognement accueille une deuxième tentative. Merde, qui était entré dans sa chambre ? Non, attendez, était-il seulement dans sa chambre ? Curieux, son oreiller n’est pas aussi confortable que d’habitude. Zut, encore une fois. Il doit y avoir un souci. Non deux. Il ouvre un œil et voit le décor de la salle de science qu’il devait nettoyer. Non, pas de chambre. Ce n’est pas le moment de roupiller. Et puis, Cobb est  là. Moment de solitude.
Le jeune homme se rend  compte alors qu’il s’est réveillé en sursaut, comme un cerf à l’affut, les yeux posés sur un prédateur potentiel. Debout. Ho la la, encore un mauvais rêve. L’impression désagréable est revenue mais pas trop. Il marmonne un bref « Désolé… je voulais faire une pause.  Je suis fatigué. »
 
Tentative de fuite ? Peut-être. Mais c’est bel et bien la vérité puisque depuis des semaines, ses nuits n’avaient pas la qualité requise pour faire un sommeil réparateur. Fatigué, il l’est tout le temps. Il ne cherche même pas à se défiler. Non sans bailler, il descend de l’estrade avec nonchalance, prend le seau et le pose près du professeur.
 
« Et voilà, un seau plein, dix salles, ou onze je sais plus trop. » Dit-il non sans réprimer un bâillement. Il rajoute d’un ton badin sans être familier « … Monsieur Cobb, vous venez m’inspecter maintenant ? C’est nouveau. »
 
Parce qu’en général, il ne vient pas le  voir non. Les bras croisés, Siegfried attend. Un problème ? Une tribu de souris  dans le bureau ? Un vol à l’étalage ? Il soupire et regarde sur la montre. Allez mon grand. Pense au soir. Pense à ce soir. Et au repas que tu feras pour ta belle.
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