Quand il faut s'expliquer... [Alex]

Je rougis, confuse de sa méprise :

-Oh non non non ! Il ne s'est pas suicidé ! Il aime trop la vie pour ça. Mais il a fait une grosse bétise. Une énorme bétise. Et j'ai pris à sa place, parce qu'il n'était pas vraiment responsable.

Je souris tristement :

-Je n'en parle pas au passé parce qu'il est mort. C'est parce que je ne le reverrai jamais. J'ai coupé les ponts avec lui. Je n'avais pas le choix. C'était trop dur.

Alex s'installe tranquillement sur mes genoux, et me regarde. Il veut me faire rire. Oh, ça ne devrai pas être trop difficile. Je suis bon-public. Je lui fait un sourire espiègle :

-Eh bien alors ? En panne d'inspiration ? Tu n'as pas une vieille histoire ou une blague tellement conne qu'elle en est drôle à me raconter ? Allez vas-y, lance toi, je técoute.

Je pleure deux minutes, puis décide de sécher mes larmes pour de bon. Je me dégage et m'assois en tailleur face à Alex. Je ferme les yeux et calmement, je prends une grande inspiration. Je souffle doucement. Et je recommence. 1. 2. 1. 2. Une technique de relaxation simple et efficace. Puis, je farfouille dans mon sac et en sort un mouchoir propre. Je me mouche dedans. Pas super sexy, mais c'est tout de même mieux que d'avoir le nez qui coule. Je me frotte les yeux, comme pour me réveiller. Je n'ai pas mis de maquillage aujourd'hui, alors je m'en fiche. Puis je lève les yeux vers Alex. Il n'a pas bougé, et me regarde avec une curiosité mal dissimulée. Évidemment. Il veux savoir. Je tergiverse. Je donne difficilement ma confiance. Mais il mérite une partie de la vérité. Je ramène mes genoux vers moi et mon regards se fait lointain. Comme à chaque fois que je parle de Nathan.

-Nathan et moi nous sommes connus quand j'ai commencé à trainer à Brooklin. J'en avait marre de Manhattan, et les gens de l'Uppert East Side me cassaient la tête. C'était le premier jour des vacances. Alors que je me baladais, découvrant ce quartier si différent du mien, mon regard fut attirer par une foule de gens. Je m'y dirigeais et me faufilait parmi eux. C'est là que je l'ai vu. Au milieu de cette foule. Entrain de danser. De la danse de rue. C'était la première fois que j'en voyais. C'est l'une des plus belle chose que j'ai jamais vu de ma vie. J'étais novice, au départ, alors je ne pouvait pas le savoir, mais il avait un réel talent pour la danse. Je suis restée des heures à les regarder, lui et son crew. Quand ils eurent terminé, il est venu me parler. Nous nous sommes tout de suite entendus. Moi, la fille de Manhattan, et lui, le garçon des rues de Brooklin. Enfin c'est ce que je croyais. Mais la fin de l'été est arrivée. Le dernier jour des vacances, j'ai du lui dire au revoir. Je ne m'attendais pas à le revoir si vite. Le lendemain, jour de la rentrée, un certain Nathan était dans ma classe. C'était lui. Je lui en ai voulu, de m'avoir menti. Mais pas longtemps. Après tout, il ne m'avait pas vraiment dit d'où il venait. Moi non plus. Finalement, notre lien c'est renforcé. Mais, comme je te l'ai déjà dit, Nathan est un très bon danseur. Il voulait aller à Juliard, dans deux ans. Mais son père, le principal de notre lycée privé, voulait quelque chose de plus "prestigieux" pour lui. Les disputes ne cessaient plus. Nathan était sans arrêt triste et renfermé, comme éteint. Il ne me parlais plus. Et je ne pouvais rien faire pour lui. Je me suis senti tellement inutile !

Je secoue la tête et serre les dents. Pas de larmes. Je me tourne vers Alex.

-Voilà, c'est tout.

Ou presque.

Je me laisse aller dans ses bras. Ca me fait du bien de pleurer. Depuis le temps que je les retiens, ces larmes de fureur. Je fini par me calmer un peu, et me dégage en hoquetant :

-Non, mais... Je... Je suis désolée... Je ne voulais pas m'énerver contre toi... C'est juste que parler de Nathan... Ravive des souvenirs douloureux et... Je retenais mes larmes depuis longtemps... Je suis désolée que ce soit toi qui ai tout pris... J'espère que tu ne m'en veux pas...

Je renifle et frotte mes yeux. Ils sont rougis, ainsi que mon nez. Très glamour. Je hoquète encore un peu. Je dois vraiment me calmer. J'inspire et expire calmement. Deux minutes plus tard, je vais déjà beaucoup mieux. Je lève les yeux vers Alex, qui n'as pas bougé.

-Je suis désolée, hein ? Tu sais, je ne pleure pas souvent... Pas devant les gens en tout cas ! Alors ne t'inquièrte pas, ça ne se reproduira plus. Et puis, maintenant que j'ai pleuré, ça va mieux, dis-je en esayant de sourire.

Je regarde Alex et lève les yeux au ciel. Je ne vais pas l'engueuler, mais j'en ai un peu assez que les gens pensent ça, à chaque fois.

-Non, je ne parles pas de mon petit ami. Beaucoup de gens croient que je l'aime. C'est vrai, mais c'est de l'amour fraternel. Je veux dire, il est la seule personne à qui je peut vraiment me confier. Parce que je sais que, de son côté, il me dit tout et que, quoi qu'il arrive, il ne me jugera pas. Sauf que contrairement à un petit-ami, j'ai toujours été proche de lui, et je le serai toujours. Ce n'est pas facile à croire, mais c'est parce que la plupart des gens n'ont pas ce genre de relation et que pour eux, l'amitié fille/garçon finit toujours en amour.

Je l'observe. Depuis tout à l'heure, il a ce sourire qui ne décolle pas de son visage, et je ne sais pas pourquoi.

-C'est pour quoi, le sourire ? Tu pense que je mens, c'est ça ? Quand faite, je te dit qu'on est juste amis avec Nathan, mais que c'est du vent, pas vrai ?

Je suis folle de rage. Pas vraiment à cause de lui. Mais s'il savait ce que j'ai fait pour Nathan. Des larmes de rages se mettent à couler et je me prends la tête entre les mains. Ca ne sert à rien de pleurer comme ça. Mais je nn'arrive plus à m'arrêter.

-Je... Je suis désolée... Je...

Je pense que, pendant qu'il me racontait son histoire, ma machoire s'est décrochée, parce que je referme ma bouche d'un coup. Nan mais quel boulet je suis !

-Oh mon dieu ! Je suis vraiment désolée Alex ! Si j'avais su, je... Enfin... On a du te le dire une centaine de fois, j'imagine... Raah ! Je suis une idiote !

Ah. Il veut que je parle de mon passé. Pfiou. S'il s'avait à quel point c'est passionnant.

-Ben... Que dire... Je n'ai pas eu une vie passionnante... J'ai toujours vécue à New York, dans l'Upert East Side. Mais des l'âge de dix ans, peut après le divorce de mes parents, je me suis mise à trainer à Brodway. C'est là-bas que j'ai rencontré Nathan, mon meilleur ami... On est devenu si proche en si peux de temps...

Nath... Mes pensées s'éloigne, et je sais que mon regard devient lointain. Je secoue la tête :

-Bref, je n'ai jamais supporté le climat de l'UES. Trop de gosses de riches, de petites garces... Le genre de personne que je ne peut pas blairer, quoi. Et puis après, j'ai eu quelques problèmes, entre autre le remariage de ma mère avec un homme dix ans plus jeune, et je suis partie... Tu vois, globalement, je suis juste une gosse de riche qui a piqué sa petite crise de nerfs, dis-je en souriant.

Je pousse un gros soupir de soulagement :

-Ouf ! Tant mieux ! Parce que moi non plus je... Enfin, sans vouloir te vexer... Heu... Bref, non mais je vais me débrouiller, ne t'inquiète pas, je souris. On ne dirait pas comme ça, mais je sais me défendre ! Et puis j'ai déjà un peu étudié la ville, je sais quels sont les quartiers a éviter.

Il s'éloigne de moi et s'assoit dans l'herbe. Il semble tergiverser, puis me demande si je veux venir m'assoir près de lui pour profiter du temps, qui s'est légèrement réchauffé. Le pauvre. Il est sure que je vais refuser. Je retiens un sourire, et hausse les épaules :

-Pourquoi pas !

Je m'assois à côté de lui, n'y trop près n'y trop loin. Alors que le silence s'installe quelques instant, ma curiosité s'éveille. Je me déplace en face de lui et le fixe du regard, sans ciller :

-Alors, parles-moi un peu de toi. Que fais-tu ici ? C'était quoi, ta vie, avant ? J'ai cru comprendre que tu as eu des problèmes de drogue... Enfin, dis-je en rougissant, tu n'es pas obligé de m'en parler si tu ne veux pas, bien sur...

Il me serre dans ses bras. Pas sans arrière pensées n'y rien, mais quand même. J'attends qu'il ai finit de parler, et je me dégage de son etreinte.

-Alex.

Je prononce son nom d'un ton grave. Je ne veux pas lui dire ça. Enfin si, mais je ne veux pas lui faire du mal. Il va surement me haïr. Me prendre pour une sale garce. C'est peut-être ce que je suis, d'ailleurs. Je n'aurai pas du le laisser m'embrasser. Je suis une idiote.

-Je ne peux pas accepter. Je... Je t'aime bien mais... Nous deux, ce n'est pas possible. Déjà, parce que, sans vouloir te vexer, je ne suis pas sure que tu sois le genre de mec capable d'une relation sérieuse et aussi parce que le fait de lui ressembler ne fait pas de moi Melany. Je sais ce que tu espère. Enfin je pense le savoir. Nous sommes surement très différentes l'une de l'autre. Tu ne me connais pas. Pas encore. Je ne veux pas que tu sois déçu. Et passer du temps avec moi ne résoudra rien. Je ne sais pas quand vous avez rompus, mais ça doit surement être récent. Alors, si on pouvait tirer un trais sur ce qui c'est passé, et recommencer du début... Comme futurs amis...

Je me mordille la lèvre, anxieuse. Je n'ai strictement aucune idée de comment il va réagir, et je m'inquiète. J'espère juste qu'il ne m'en voudra pas. Pas trop.

Je sors des dortoirs et marche quelques minutes. L'air frais me fait du bien. Le vent apporte des odeurs marines. Je respire à font. Je crois que je me dirige vers... Attendez, je me dirige où ? M*rde, j'en sais rien ! Je lève la tête, et observe les alentours. Je suis dans un parc, j'imagine. J'aperçoit le toit de la résidence, un peu plus loin. Mais il y a tout un tas de chemins, et des arbres qui me bouchent la vue. Impossible de savoir par ou je dois passer. Bah ! Tant pis ! L'endroit est parfait de toute façons. Je m'alonge doucement sur la pelouse, et observe le ciel. La nuit ne va pas tarder à tomber, et je commence à avoir froid. Mais je m'ignore. Je suis bien, comme ça, a regarder les nuages se déplacer dans le bleu du ciel. Ca me permet de penser, et de faire le tris. Et vu ma journée, j'en ai vraiment besoin. Je pense, je cogite. Mais arrive un moment ou mon cerveau fatigue. Alors que je commence à m'enfoncer dans le sommeil, ce qui est une très mauvaise idée compte tenue du froid, j'entends un bruissement, et me relève. Alex arrive d'un des chemins, tout écheveulé et essouflé d'avoir couru...