Wynwood University
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 Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack

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MessageSujet: Re: Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack   Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack EmptyDim 19 Jan 2014 - 1:15



Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut.

Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte que quelque chose n'allait pas chez Zack. Du moins, en plus du fait que le jeune homme, lors d'une fusillade qui emporta certains de ses amis, et dans laquelle il fut victime d'une balle dans le thorax, avait fini plongé dans un coma artificiel. Quelque chose dans son attitude, et surtout son regard, effrayait Elena. La jeune fille sentait bien qu'il y avait autre chose, de grave, qui s'était produit, mais elle était incapable de savoir quoi. Alors qu'elle se tenait aux côtés de son petit-ami, elle ne savait comment réagir face à ce-dernier, qui semblait en véritable souffrance, et terriblement distant. Il n'avait même pas réagi au contact de sa main sur son bras, alors que ce contact était le premier qu'ils avaient de manière consciente depuis un moment. Son regard glaça le sang d'Elena, empli d'une souffrance qu'elle ne comprenait même pas. Elle ne parvenait même plus à le regarder en face, sentant une tension palpable entre les deux jeunes gens, effrayée et mal à l'aise. Pourtant, elle ne souhaitait être nul part ailleurs qu'ici.

- Lena... Je... bredouilla Zack, ne sachant visiblement pas quoi lui répondre.

Mauvais signe. Lena ne le connaissait que trop bien, et plus les secondes passaient, et plus ses craintes se confirmaient. Sa sensation de mal aise grandit alors qu'il leva son bras droit afin d'essuyer une larme sur son visage. Une larme. Le jeune Khi pleurait. Mais pourquoi ? Là était la question. Était-ce une réaction post-traumatique ? Cette hypothèse se tenait, et pourtant, Elena sentait qu'il y avait autre chose. Son cœur s'accéléra alors qu'elle voyait son petit-ami en plein désarroi, et elle ne su comment réagir, ni quoi penser. De toute manière, elle n'eut pas le temps de réagir, car Zack sembla enfin s'apercevoir de sa main sur son bras gauche. Son comportement changea alors du tout au tout, faisant sursauter Elena, alors que d'un geste vif il repoussa sa main, allant jusqu'à se tordre pour y parvenir.

- Ne me touche pas. Ne me touche pas ! déglutit-il d'une voix blanche, en haussant le ton, qui figea d'abord Elena sur place.

La jeune fille, interloquée, fini par se redresser vivement, partagée entre la surprise, l'incompréhension et la peine. Pourquoi la repoussait-il ? Que lui arrivait-il ? Pourquoi cette attitude, et pourquoi ce changement soudain de comportement ? Tant de questions sans réponse, et cela, elle ne pouvait le supporter. Un peu plus et elle se serait mise à pleurer. Elena se savait sensible, et commençait de plus en plus à détester cette partie de sa personnalité, qu'elle ne savait contrôler. Elle parvint cependant à se retenir, se mordant les lèvres pratiquement jusqu'au sang. Si elle y parvint, ce fut uniquement parce qu'elle réfléchissait bien trop à ce qui pouvait bien arriver à Zack.

Elle aperçut alors un bandage qui se trouvait un peu en-dessous de là où sa main était placée. Un déclic se fit dans son esprit. Zack ne semblait plus pouvoir bouger son bras gauche, sinon il ne se serait jamais tordu afin de la repousser avec son bras droit. Il se serait aperçu plus tôt du contact de sa main sur sa peau. Tout alla très vite dans l'esprit de la jeune fille. Elle ne savait pas encore pourquoi, mais Zack semblait avoir perdu l'usage de son bras gauche. Ce fut soudain très clair dans son esprit, car cela expliquait parfaitement le comportement de son petit-ami. Perdre l'usage d'un membre était l'une des pires choses qui pouvaient arriver, du moins elle ne pouvait que l'imaginer.

Le jeune brun ne la regardait même plus, les yeux écarquillés toujours rivés sur son bras gauche, vraiment perturbé. Et Elena comprenait bien pourquoi, mais elle ne savait plus comment réagir. Comment aurait-elle pu le deviner ? Elle ne s'était véritablement pas attendue à cela. Personne ne l'avait prévenu, et c'était normal. Ce n'est pas le genre de chose que l'on annonce par téléphone, et elle était venu directement ici après l'aéroport. La jeune fille aurait tout donné pour revenir en arrière, afin de préparer sa venue. Non, mieux encore. Elle serait remontée bien plus loin dans le passé, et se serait arrangée pour tuer Trent de ses propres mains. Avant qu'il ne s'en prenne à Enrick, à Masha, et à tous les autres. Avant qu'il ne fasse de leur vie un enfer. Ce soir-là, Elena avait presque été compatissante envers lui, se disant que si l'on devenait fou à ce point, c'est que l'on avait subi une souffrance telle qu'il ne nous restait plus que cette extrême. Mais maintenant qu'elle voyait Zack, sur ce lit d'hôpital, ne disposant même plus de son bras gauche, et si désemparé, elle ressentait une haine incommensurable pour ce Trent. S'il ne s'était pas déjà donné la mort comme un lâche, elle l'aurait retrouvé et lui aurait fait payer ses actes comme il se doit. Elena, d'ordinaire si douce et si fragile, ne se reconnaissait même pas dans cette haine. Ses poings se serrèrent, tout comme son coeur, en voyant Zack dans cet état. Il ne méritait pas ça. Pas lui.

- Vas-t-en. Vas-t-en d’ici, je ne veux pas que tu me voies comme ça. articula le beau brun sans même lever les yeux vers elle.

La blondinette reçut cette phrase comme une gifle. Elle sentait une sincérité pure dans ces paroles, son petit-ami ne voulait vraiment pas d'elle ici, elle le crut sur parole. Elle eu la sensation de tomber de très haut, et sa colère n'en fut que vivifiée. Elle fulminait littéralement, et n'avait qu'une envie, envoyer tout valser. Renverser toute la chambre. Evidemment, ce n'était pas la solution à son problème. Mais l'envie y était. Foutre son poing dans un mur l'aurait tout autant soulagé. Elle ne pouvait se résoudre à partir comme cela. C'était impossible, pas maintenant, alors qu'elle venait d'arriver et de découvrir ça.

- Je ne partirais pas... Je suis là pour te soutenir, c'est mon rôle ! lança-t-elle pitoyablement, en faisant les cent pas dans la chambre.

Elena ne parvenait pas à croiser le regard de Zack. Elle était bien trop en colère et secouée pour soutenir ce regard, quelle qu'en soit la nature. Elle avait peur qu'il lui annonce qu'il n'avait pas besoin d'elle, qu'il ne voulait pas d'elle ici, ou pire : qu'il ne voulait plus d'elle. Elle finit par reporter son attention sur le bras de son petit-ami, alors qu'elle se trouvait debout près de la fenêtre. Lena tenta de comprendre ce que ce bandage venait faire là.

- Comment tu t'es fait ça ?! demanda-t-elle en se rapprochant précipitamment de Zack, d'un ton étonnamment agressif.

Elle s'approcha et observa le bandage de plus près, les sourcils froncés. Le cheminement de sa pensée finit par en arriver à la conclusion que ceci était une connerie du jeune homme lui-même. Evidemment, il n'avait pas cela lorsqu'elle venait lui rendre visite alors qu'il était dans le coma. Il s'était fait du mal, sûrement en espérant ressentir une quelconque sensation. Elena prit alors conscience de son égoïsme. Elle était là, à se lamenter sur son sort, sur le fait que Zack était entrain de la rejeter, alors que c'était lui, qui souffrait horriblement. C'était lui, qui avait perdu l'usage de son bras gauche. Et plus, mais ça elle ne le savait pas encore. Ses yeux s'emplirent de larmes en comprenant ce que Zack venait de faire.

- Tu pourra me dire tout ce que tu veux, mais moi je resterais là pour toi... souffla-t-elle en se rapprochant de Zack, et en passant doucement sa main dans les cheveux du jeune homme.

Son regard était empli de peine pour lui, mais elle n'avait pas encore conscience de son erreur. Elle avait beau posséder un Q.I largement au-dessus de la moyenne, en ce qui concernait les relations humaines, Lena était très loin d'être douée. Son constant besoin d'aider les autres finissait toujours par la desservir, mais jamais au point de le regretter. Cette fois-ci, cela risquait d'être différent.



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MessageSujet: Re: Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack   Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack EmptySam 18 Jan 2014 - 21:30


La vie, c'est pas toujours comme
on veut, c'est souvent comme on peut.


Un peu plus de 97 heures qu’il était sorti de son coma. Une cinquantaine pendant lesquelles il avait dormi. Ce qui lui avait laissé un peu près une quarantaine heures pour réfléchir. Tordre et retordre son esprit dans tous les sens. Penser à toutes les choses qu’il ne pourrait plus jamais faire. S’enfoncer peu à peu dans la réalité. Prendre conscience de son immobilité. Essayer, encore et encore, de faire bouger les poids morts accrochés à lui, sans succès. Une douzaine de crises d’angoisse. Presque autant de crises de larmes, et au moins le triple de cris lancés à la figure des gens qui essayaient de positiver sa situation. Il ne voulait pas être positif. Il ne voulait pas se dire qu’il pourrait être autonome avec un bras, une jambe. Il ne voulait pas entendre parler du fauteuil roulant électrique. Il ne voulait pas non plus envisager un retour à Wynwood, il ne voulait pas revoir tous ses amis. Zack ne voulait pas que les gens le voient ainsi. Il avait honte. Il avait mal. Il avait peur.

Chaque fois qu’il baissait les yeux sur son bras gauche, l’adolescent sentait la rage lui serrer les tripes. Il forçait, il forçait tant qu’il le pouvait… au point que parfois, les veines de son front saillaient et son visage pâle se teintait d’un voile de colère. La panique s’emparait de lui, et s’il n’arrivait pas à se calmer, il lui arrivait de manquer d’air. Il attrapait alors le sachet en papier laissé par l’infirmière et s’appliquait à respirer dedans pour se calmer, trop faible ou trop lâche pour simplement se laisser étouffer et en finir. Ou alors, dans ces moments de rage mêlés d’angoisse, il essayait de se faire mal. Le brun se blessait volontairement, pour essayer de sentir quelque chose. Quelques heures après son réveil, il avait enfoncé ses ongles dans sa peau. Rien. Le soir-même, en voyant son pansement, il avait recommencé. Seul dans sa chambre, un coup de folie s’était emparé de lui. Il avait arraché le petit bout de tissus imbibé de produit désinfectant et avait gratté son bras si fort qu’il l’avait fait saigner à nouveau. Le lendemain, il avait prit le couteau du petit déjeuner et avait essayé de se blesser avec… en vain, c’était un couteau à tartiner. Alors, Zack s’était emparé du verre d’eau. Il avait jeté son contenu sur le sol, avait fracassé le verre sur le bord de sa table de nuit et s’était enfoncé un éclat dans le bras. Rien. Rien de rien. Juste cette sensation qu’il lui manquait quelque chose. Qu’il n’était plus lui-même, mais un pantin brisé. Le bruit du verre qui se casse avait attiré l’infirmière en chef, qui avait retrouvé Zack en pleurs dans sa chambre, blanc comme un linge, les draps pleins de sang et le bras ouvert sur presque 10 centimètres. A présent, le jeune homme avait des points de suture. On les lui avait fait sans l’endormir. Il avait regardé l’aiguille passer et repasser dans sa peau avec une fascination morbide… pour finalement vomir l’entièreté de son repas.

Ses parents se faisaient beaucoup de souci pour lui. Mary, sa mère, n’en dormait plus de la nuit. Elle avait envie de rester en permanence auprès de son fils, mais les infirmières avaient catégoriquement refusé qu’elle passe trop de temps enfermée avec lui. Dennis, son père, était beaucoup plus calme… en apparence. Mais au fond de lui, la peur attendait patiemment les moments où il se retrouvait seul pour lui sauter à la gorge. Le père Woods voyait son couple se disloquer, petit à petit. Cela ne faisait que 4 jours, et Mary et lui s’étaient déjà disputés deux fois. Pendant le coma, ils étaient restés unis… mais à présent, voir leur fils dans cet état les plongeait tous les deux dans un état mental qui rendait les disputes plus faciles. Tous deux étant au bord de la crise de nerfs perpétuellement, il leur suffisait de soulever le problème de l’argent pour qu’ils se liguent l’un contre l’autre. Emprunter à quelqu’un ? Des amis, la famille ? Il n’en était pas question pour Dennis, qui voulait faire un emprunt à la banque. S’endetter ? Qu’importe, ils étaient déjà au bord du gouffre. Chaque jour passé à l’hôpital, c’était un mois d’économies jeté par les fenêtres. C’était la sueur qui perlait à leur front, de voir le solde de leur compte-épargne diminuer et se rapprocher dangereusement de 4… puis 3 chiffres. L’argent partait si vite, c’en était effrayant.

Pour l’instant, Zack ne se rendait pas compte de cela. Il ne voyait qu’une chose. Une seule chose : sa vie était foutue. Gâchée à tout jamais par un être qui s’était ensuite donné la mort, préférant fuir ses responsabilités que d’assumer ses actes. Le jeune homme pensait à Trent tous les jours. Il revoyait son visage. L’expression de son regard, juste avant qu’il ne lui tire dessus. Ses oreilles entendaient la détonation. Son ventre se crispait, des frissons lui parcouraient l’échine et ses yeux se fermaient de douleur, tant mentale que physique. Bref, Zack allait mal. On avait bien essayé de lui faire parler avec une psychiatre… mais c’était trop tôt. Il avait simplement hurlé, hurlé et hurlé jusqu’à ce qu’elle quitte sa chambre d’hôpital. Bientôt, il serait transféré dans un centre de rééducation… mais en attendant, les infirmières ne pouvaient pas se permettre de le laisser déranger ainsi les autres patients.

Ce jour-là, sous perfusion, Zack était dans la même position que d’habitude. Allongé sur son lit, les bras le long de son corps, les jambes droites sous les draps. Les yeux rivés au plafond. La télévision allait, mais il avait coupé le son pour se plonger dans le silence. Au matin, il avait fait une crise jusqu’à ce que sa mère parte. Dennis était resté avec lui, et c’était un peu près une des rares personnes à pouvoir lui parler sans se faire rembarrer. Zack ne voyait pas la pitié dans les yeux de son père. Il ne voyait que sa force, et ça l’apaisait. En revanche, l’adolescent supportait très mal le regard que sa mère posait sur lui. Il ne supportait pas d’y lire sa pitié. Il n’avait pas besoin d’elle pour se rendre compte de son état. Cela n’aidait pas les Woods. En plus des problèmes d’argent, Mary reprochait en silence à son mari d’avoir une place auprès de leur fils. Dennis voyait que ça faisait du mal à sa femme, mais il ne pouvait pas se résoudre à abandonner son fils. Néanmoins, à 14 heures, les infirmières l’avaient renvoyé chez lui. Il avait passé la nuit avec son fils, éveillé… et il ne tenait presque plus debout. Zack était donc seul depuis près d’une heure, à broyer du noir. Intérieurement, un volcan en irruption ravageait tout au passage de la lave que composaient ses pensées. Extérieurement, il était aussi calme et immobile qu’une statue. Et tout à coup… Toc, toc, toc. Le brun sortit de ses pensées et tourna la tête vers la porte. Seb’ toquait toujours avant d’entrer. Cela ne pouvait être que lui. Il n’avait envie de voir personne d’autre.

« En… » commença-t-il, mais sa voix dérailla et il dut se racler la gorge pour reprendre, plus fort : « Entrez ».

Perdu dans sa blouse d’hôpital un peu trop grande pour lui, le jeune homme s’apprêtait à composer un sourire forcé sur ses lèvres striées de craquelures dues à leur sécheresse. Sauf que son ébauche de sourire disparut en un temps record quand il vit que ce n’était pas son cousin derrière la porte… mais Elena. Ses pupilles océan s’écrasèrent sur elle, sur son visage, ses cheveux, sa nuque, ses épaules,… vives, elles imprimèrent le moindre détail de sa tenue, la moindre expression de son visage, le moindre mouvement de son corps frêle. Il se souvenait. Des flashs. Les paroles qu’il lui avait écrites, juste avant que Trent ne débarque dans la pièce où il se trouvait à Halloween.

Je t’aime.

« Salut, Zack… » lui dit-elle.

Sa voix était à peine audible. Elle fit mal au jeune homme, elle s’insinua en lui et se faufila un chemin jusqu’à son cœur, qu’elle empoigna avec force pour l’écraser d’une poigne ferme. Zack ne répondit rien, immobile. Il baissa les yeux sur son bras gauche, et sentit les battements de son cœur accélérer la cadence. Il ne voulait pas qu’elle le voie comme cela. A moitié vivant. A moitié lui. L’ombre de lui-même. Un cri, dans sa tête.

VAS T’EN !

Pas un mot ne franchit ses lèvres. Le bruit de la porte qui se refermait, après plusieurs secondes, lui fit relever brusquement les yeux. Comme si le danger était là, et que s’il le quittait des yeux… pan, le noir. Le vide. Le néant le plus total. Pan. La détonation qui l’avait plongé dans le coma craqua à ses oreilles. Zack essaya de se redresser, mais il n’arriva qu’à se remuer comme un misérable ver dans son lit. Elena, quant à elle, fit un pas vers lui.

VAS T’EN D’ICI, VAS T’EN ! avait-il envie de hurler, mais ses lèvres refusaient obstinément de s’ouvrir.

Son corps était tendu comme un arc, un arc mal bandé. Un arc dont il manquerait une partie… mais un arc tout de même. Les battements de son cœur allaient si vite que le jeune homme en souffrait. Ou alors, c’était peut-être simplement la présence d’Elena dans cette pièce, alors qu’il avait cru ne jamais la revoir. Alors qu’il avait cru mourir. Il ne fallait pas qu’elle le voie dans cet état. Mais c’était trop tard. Ses yeux se posaient déjà sur lui. Il ne voulait pas affronter son regard. Il ne voulait pas comprendre à quel point il lui avait manqué. Il ne voulait pas comprendre qu’elle l’aimait, et encore moins qu’elle avait mal pour lui de le voir étendu là. Il voulait juste être seul, ou en présence de son père… de Sebastian, mais pas elle. Pas elle qui avait une trop grande sensibilité, qui la forcerait sans aucun doute à le regarder comme s’il était un animal blessé. Un être misérable, un moins que rien. Et soudain, une question.

Savait-elle ?

La jeune femme était proche, bien trop proche de lui au goût de Zack, qui voyait avec terreur la confrontation venir. Il s’entendait lui demander… non, lui ordonner de partir. Il savait qu’il ne prendrait pas de pincettes, parce qu’il ne pensait qu’à lui. Qu’à sa douleur, son état, son handicap. Qu’à ce qu’elle penserait de lui. Le brun savait qu’elle ne voudrait pas d’un copain… comme ça. Savait-elle, seulement, qu’elle l’avait perdu ? Qu’elle avait perdu celui qu’elle aimait, dans cette fusillade ? Qu’il ne restait plus rien de lui d’autre qu’une loque ? Sans doute pas, elle s’installa au bord de son lit. La gorge de Zack se serra avec férocité. Il sentit les larmes lui piquer le nez, en arrivant aux portes de ses canaux lacrymaux.

« Je suis désolée de ne pas avoir pu venir avant, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour être là le plus tôt possible » lui dit-elle d’une voix douce, sur fond de vibreur.

Le brun releva les yeux doucement pour la voir sortir un téléphone de son sac et l’éteindre. Une larme roula sur sa joue. Il devait l’affronter, il le savait. Affronter le regard de celle qu’il aimait, de celle à qui il avait adressé une de ses dernières pensées… et de celle qui devait probablement le regarder avec toute la pitié du monde dans les yeux.

« Tu n’aurais pas du… » murmura-t-il, en se décidant enfin à plonger ses yeux dans ceux d’Elena.

« C'est bon de te revoir, Zack... »

Pas de pitié dans ses yeux. Pas de pitié, simplement une gêne palpable jusque dans sa voix… et de l’amour. Elle ne savait pas. Elle ne devait pas savoir, sans quoi elle ne le regarderait pas avec ces yeux-là.

« Lena… » chuchota-t-il, en sentant une nouvelle larme mouiller sa joue. « Je… »

Il ne savait pas quoi dire. Le brun souleva son bras droit et plaqua sa main sur son visage pour masquer ses larmes. Il était complètement perdu, à fleur de peau… tout dégoulinait en lui, que cela soit les larmes, la joie de la revoir, la peur qu’elle ne découvre qu’il n’était plus le même qu’avant, la peur de la perdre… et l’envie furieuse de la repousser. Envie qui s’intensifia lorsqu’il ôta sa main droite de son visage et que ses yeux se posèrent par inadvertance sur la main d’Elena. Une main qu’il n’avait pas sentie… une main qui était posée sur son bras gauche, un peu au-dessus du bandage qui recouvrait ses points de suture. D’un geste vif, incontrôlable, il la repoussa de sa main droite, ce qui l’obligea à se tordre.

« Ne me touche pas » déglutit-il d’une voix blanche. « Ne me touche pas ! »

Il avait élevé la voix, les yeux écarquillés. Le brun avait l’impression de devenir fou, complètement fou. Elle avait posé sa main sur lui, c’était leur premier contact depuis l’accident… et il ne l’avait pas senti. Il ne l’avait pas senti, comme tout le reste. Comme ses ongles déchirant, lacérant sa peau. Comme le couteau qui s’était acharné en vain, comme l’aiguille qui s’était afférée dans son bras ou encore le morceau de verre qui lui avait ouvert les veines au point de souiller son drap d’une marque rouge sang. Cette marque lui voila la vue, il avait l’impression de la revoir se matérialiser sous ses yeux alors qu’il ne se passait tout simplement… rien du tout. La morphine qui se répandait régulièrement dans son corps par l’intermédiaire d’une des perfusions n’était peut-être pas étrangère à cela, mais il ne le comprit pas. Tout ce qu’il comprit, c’est qu’Elena allait découvrir la vérité. Et il ne voulait pas de ça. Il ne voulait pas qu’elle le quitte, mais en même temps il ne désirait qu’une chose : qu’elle parte. Qu’elle disparaisse. Maintenant.

« Vas-t-en » articula-t-il, les yeux rivés à son bras immobile. « Vas-t-en d’ici, je ne veux pas que tu me voies comme ça ».


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MessageSujet: Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack   Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut. ~ Zack EmptySam 18 Jan 2014 - 19:12



Tu sais, la vie c'est pas toujours comme on veut, c'est souvent comme on peut.

Depuis 4 jours, Elena ne songeait qu'à une seule chose. Une seule phrase résonnait dans son esprit inlassablement, comme un disque rayé que l'on laisse tourner indéfiniment. Mais cela n'avait rien d'agaçant, en revanche. Obsédant, mais pas agaçant. Au contraire, elle résonnait comme une franche et douce mélodie. L'attente du retour était insupportable, et rendait la jeune fille, d'ordinaire si bien élevée, insolente et irritante aux yeux de sa mère.

En effet, Lena était en voyage depuis quelques jours à New York. Sa mère avait décidé, comme souvent, de l'emmener avec elle à une conférence de presse politique de l'une de ses nombreuses conquêtes. Le rôle d'Elena n'était que de faire bonne figure, dans des tenues aussi élégantes que coûteuses, et de parader dans les dîners mondains de Manhattan. Pourtant, son esprit n'y était pas. Dès le premier jour, la jeune fille eu du mal à s'en tenir au rôle de la belle-fille polie et irréprochable, tout sourire et mielleuse. Son esprit vagabondait à des centaines de kilomètres de là, et voguait jusqu'à l'hôpital de Miami, où son petit-ami était emprisonné dans un coma artificiel. Elena avait eu la sensation de l'abandonner, mais sa mère s'était montrée intraitable, et ce malgré toutes les excuses que sa fille avait pu lui exposer. Les femmes de cette trempe se laissaient rarement mener par le bout du nez par leurs progénitures, et ne se souciaient guère de ce que ces dernières pouvaient ressentir.

C'est ainsi qu'Elena s'était retrouvée dans un avion à destination de New York, sa ville natale. Une ville chargée de souvenirs pour la jeune fille, dans la mesure où son père y était décédé dans un tragique accident de voiture. Cela n'arrangea pas son moral. Son séjour s'annonçait mal, partagée entre le dégoût de ce monde dans lequel elle était plongée, et ses inquiétudes envers son petit-ami. C'était sans compter le texto que la jeune blondinette reçut de son ami Sebastian, le cousin de Zack. Un texto lui annonçant que ce dernier venait de se réveiller. Et dire qu'elle se trouvait à des centaines de kilomètres de là, dans l'incapacité de rentrer chez elle. Cela faisait déjà trois jours qu'elle avait reçu ce texto, et elle ne savait toujours pas combien de temps elle resterait ici.

Ne supportant plus cette attente et désirant retrouver Zack au plus vite, Elena se chargea de se prendre un billet d'avion de retour avec la carte de crédit de sa mère. Puisqu'elle ne la laissait pas partir, et bien la jeune fille s'enfuirait, tout simplement. Elle savait qu'elle aurait des comptes à lui rendre à son retour, mais pour le moment, ce n'était que le cadet de ses soucis. Zack passait bien avant les punitions ou les remontrances de sa mère. Elle prit donc un vol de nuit et se dirigea vers l'aéroport pour embarquer. Pas une première classe, comme elle avait l'habitude, non. Lena voyagea dans la classe économique, celle des "petites gens", car elle se fichait bien du confort. Elle ne souhaitait plus gaspiller l'argent par les fenêtres comme le faisait sa mère.

Lorsqu'Elena arriva à l'aéroport de Miami, c'était déjà le début d'après-midi. Le quatrième jour qui s'était écoulé depuis le réveil de Zack. A peine arrivée, elle se jeta dans un taxi et demanda à ce qu'il la conduise directement à l'hôpital. Les embouteillages n'en finissaient plus, et la jeune Khi commençait sérieusement à s'impatienter à l'arrière du taxi, les appels incessants de sa mère sur son téléphone, qu'elle passait son temps à filtrer, n'arrangeaient rien. La jeune fille arriva enfin à bon port à 14h45. Elle se dirigea en hâte vers l'accueil, n'eut même plus besoin de se présenter et se dirigea directement vers la chambre de Zack.

Elle s'arrêta devant celle-ci, le cœur battant. La jeune Khi avait tellement espéré ce moment qu'elle ne savait pas comment réagir ni comment s'y prendre. Devait-elle pleurer de joie ? Ou faire croire qu'elle n'en avait jamais doutée ? Dans quel état d'esprit était-il ? Elle était maintenant prise aux doutes. Se secouant de la tête aux pieds, elle souffla un grand coup et décida d'oublier tous ces doutes. C'était un moment de bonheur, et elle en était là, à se prendre la tête pour savoir de quoi elle avait l'air et sa manière d'aborder la chose. Il suffisait d'entrer et de revoir celui qu'elle avait cru perdu peut-être à jamais...

Et c'est ce qu'elle fit. Elena frappa à la porte, attendit un signe qui lui montre qu'elle pouvait entrer et pénétra dans la chambre du jeune Khi, les mains et les jambes tremblantes.

- Salut, Zack... murmura-t-elle, ne réalisant toujours pas qu'il était sorti du coma.

Salut, Zack. N'aurait-elle pas pu trouver mieux à dire à quelqu'un qui avait failli passer de l'autre côté ? Quelqu'un qui était revenu à lui depuis déjà quelques jours et qu'elle n'avait pu passer voir qu'aujourd'hui ? Non, elle n'avait rien trouver de mieux. Il avait meilleure mine que lorsqu'il était plongé dans le coma, néanmoins, ce n'était pas encore la grande forme. Elena ne savait pas comment réagir, partagée entre l'envie de se jeter dans ses bras, de pleurer de joie, ou de disparaître sous terre sans sa réaction tardait à venir. Plus elle attendait, comme cela, plantée devant la porte de la chambre, et plus il risquait peut-être de se froisser. Dieu seul sait dans quel état d'esprit pouvait se trouver un jeune homme de l'âge de Zack après une telle épreuve.

Elena finit par fermer la porte derrière elle et se dirigea lentement jusqu'au chevet du garçon, où elle avait passé tant de temps, elle aussi, et comme le reste de ses proches. Arrivée à sa hauteur, elle s'assit sur le rebord du lit et se tourna vers son petit-ami.

- Je suis désolée de ne pas avoir pu venir avant, j'ai fais tout ce que j'ai pu pour être là le plus tôt possible. s'excusa-t-elle sincèrement.

Le voir sous perfusion n'avait rien d'agréable, et lui brisait le coeur. La première fois qu'elle était venue le voir, Elena lui avait dit qu'elle l'aimait pour la première fois. La jeune fille n'avait aucune idée de si Zack l'avait entendu ou non, mais quoiqu'il en soit, et pour une raison qui lui était inconnue, elle n'arrivait pas à se résoudre à le lui redire. Elle se sentait bloquée, actuellement. Son téléphone ne cessait de vibrer, aussi le sortit-elle de son sac à main et l'éteigna aussitôt. Sa mère, évidemment, mais Elena n'en avait que faire, et reporta son attention sur son petit ami.

- C'est bon de te revoir, Zack... lui murmura-t-elle finalement en posant une main timide, mais qui se voulait réconfortante, sur son bras gauche.


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