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 [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen

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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptySam 22 Fév 2014 - 12:10



Une aprem' à la patinoire

Ils ont voulu cet après-midi ensemble, enfin surtout Karen, mais Kevin est venu, donc il l’a voulue aussi. Pourtant, malgré le bon moment passé jusque-là, ils ne peuvent pas s’empêcher d’être mal à l’aise, d’être nerveux, un peu comme si beaucoup de choses dépendaient de ça. Ce qui était vrai d’ailleurs, même s’ils ne le savent pas encore réellement. La calèche avance et en fait, ils ne font pas vraiment attention à ce qui les entoure, préférant discuter, se poser des questions, rougir et paraître cons. Parce que oui, c’est un peu ce qu’il se produit. Karen, bien malgré elle, avoue qu’elle est contente de le voir. Si ça la dérange de dire clairement, ou presque, qu’il lui fait de l’effet, ça la dérangerait encore plus qu’il croit que non. Et puis le silence s’installe de nouveau, avant que de nouvelles questions ne soient émises. Ils en viennent à parler du shooting photo, de celui qu’ils ont fait dans un autre temps, presque dans une autre vie. Pourtant, la jeune fille s’en souvient très bien, alors même qu’elle n’aurait pas misé sur sa mémoire sur ce coup-là.

-T'en fais pas pour sa santé, à part un robot aucun être humain pourrait supporter son train de vie. Et puis, il me supporte depuis que je suis gosse, d'ailleurs en ce moment je travaille sur un shooting pour lui.

Ah bon ? Encore un shooting à deux ou tout seul ? La Norvégienne est prête à poser la question, mais elle se retient, pas besoin de sortir sa jalousie de la sorte. Est-ce que Kevin est vraiment difficile à supporter dans la vie de tous les jours, avec sa famille ? Elle se doute bien qu’il n’est pas pareil avec ses parents qu’avec elle par exemple. Et puis, étant gosse, il était déjà comme ça ? Elle est soudain très curieuse d’apprendre pleins de petits détails mais elle n’ajoute rien, se contentant de répondre à la question posée ensuite par le beau Japonais. Elle veut juste savoir s’il se souvenait d’elle. Il se souvenait déjà de son prénom, le jour de la rentrée, mais est-ce que ça allait plus loin que ça ? Comment elle l’a marqué si effectivement il n’avait pas oublié ? Il rit et recommence son tic nerveux de jouer avec ses bijoux.

-Même moi qui ai une passoire à la place du cerveau, je me souviens de toi. Je pense que peu importe où tu vas tu marqueras les esprits vu ton caractère...

Vu son caractère ? Comment elle doit le prendre ça ? Elle sait qu’elle n’a pas un caractère facile, et jusque-là, ça ne l’a jamais dérangée, parce qu’elle ne se résume pas à simplement un caractère de con. Elle a presque l’impression qu’il insinue qu’on ne se souvient d’elle que parce qu’elle en fait baver l’équipe de travail, ce qui est d’ailleurs vrai, elle n’est pas tendre. Mais il n’y pas que ça, elle est jolie, elle sait poser devant l’objectif, elle a quand même un certain talent, même s’il est loin d’être aussi développé que celui pour la comédie. Elle décide quand même de ne pas prendre mal ce qu’il vient de dire, parce qu’elle ne sait justement pas sur quel ton et avec quel arrière-pensée c’est avoué. Elle préfère se concentrer sur le froid qui la mord, en se rapprochant, très discrètement attention, de Kevin. Tellement discrètement qu’il lui demande si elle a froid, mais elle ne répond pas. Heureusement pour elle, la calèche est secouée ce qui lui permet de s’accrocher à lui presque naturellement. Sans sa réponse, il décide quand même de retirer sa veste et de la passer autour de ses épaules. Ils sont proches, très proches, et il y a un petit moment de flottement. Finalement, le jeune homme vient l’embrasser tendrement et Karen se laisse aller contre lui, ne luttant pas contre l’intensité de leur étreinte qui augmente en flèche ou la main du garçon qui se fait plus baladeuse. Il finit par se détacher d’elle, comme s’il a commis une faute et elle ne comprend pas vraiment cette réaction. Elle veut donc lui montrer qu’il n’y a pas de mal et qu’elle n’est pas fâchée. Elle lui dit de ne pas avoir peur d’elle, de sa réaction, et vient l’embrasser doucement, l’espace de quelques secondes. Parfois, il n’y a pas besoin de grands discours pour faire passer un message. Là, clairement, ils n’émettent plus les mêmes signaux qu’en se retrouvant à la rentrée.

La calèche s’arrête, la balade est finie et le cocher n’est pas aveugle. Peut-être que lui, il a vu ce qu’eux refusent de voir, c’est-à-dire qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Parce qu’ils ne peuvent pas prétendre qu’ils sont indifférents, ou que ce n’est qu’un jeu. Le jeu est fini depuis longtemps, ils sont rentrés dans une autre cour. La jeune fille ne commente pas les paroles de l’homme, mais elle aurait bien envie de l’écraser avec les roues de son carrosse. Et pas qu’une fois. Cependant, elle oublie toute idée de meurtre en regardant de nouveau Kevin. Il a l’air aussi perdu qu’elle dans ses pensées, si ce n’est plus, alors elle le pousse un peu pour descendre, l’emmenant avec elle sans trop lui laisser le choix. Quand elle lui demande de venir, elle a juste droit à un « mouais » pas très sympathique à ses yeux, au point qu’elle se demande si elle n’a pas fait quelque chose de mal. C’est une des raisons qui la motive à libérer les doigts du brun d’ailleurs. Elle n’a pas envie, mais il faut qu’elle rentre chez elle. C’est justement parce que les choses ont une fin qu’on aime quand elles se produisent. On sait que ce n’est pas éternel et on profite plus de ce qu’on a. elle lui demande s’il peut la ramener, hésitante.

-Non je te laisse là en plan et tu rentres à pied. Bien sûr que je te ramène.

Un instant, elle a cru qu’il ne plaisantait pas et qu’il allait vraiment la laisser plantée ici. Mais son sourire le trahi de toute façon. Elle le remercie, mais pas que pour le fait de la raccompagner chez elle. elle ne sait pas s’il va comprendre, mais elle ne peut clairement pas lui dire « merci d’être venue, j’aime passer des moments avec toi, il faudra qu’on recommence ! ». Visiblement, ce simple mot a un effet plus important que ce qu’elle aurait attendu.

- mais non, tu as pas à me remercier. Je... allez viens !

Il récupère sa main, sans la regarder, et la tire vers la voiture, sans trop de délicatesse. Allons bon, elle a vraiment l’impression de tout faire de travers aujourd’hui ! Docile, alors qu’on ne la connait pas comme ça, elle le suit en silence, essayant de tenir la cadence, elle a quand même mal à ses petites jambes fatiguées. Ils arrivent à la voiture et encore une fois, elle se débrouille pour s’y installer. Elle n’a pas droit à un mot du voyage, ce qui la fait énormément douter. Elle en a marre de douter avec Kevin, elle qui ne ressent jamais ça, elle qui ne se pose jamais de question sur elle, qui a une totale confiance en sa personne. Elle ne sait pas toujours quoi penser. Alors qu’elle se fiche de blesser les autres, de mal agir, qu’ils lui tournent le dos, elle a peur d’avoir mal fait avec le Kappa, d’avoir brisé quelque chose, que finalement, c’est leur première et dernière sortie. Sortie. On dirait plus un rendez-vous. Rendez-vous galant, amoureux, appelez ça comme vous voulez, l’idée reste la même. Ils arrivent devant le lycée alors qu’aucun des deux n’a prononcé un mot. Karen aurait tant voulu, parce qu’avec ce silence, elle se fait des idées et elle a l’impression qu’il lui en veut pour quelque chose. il se gare, c’est le moment de descendre.

-Voilà princesse, vous êtes arrivée à destination. C'était sympa, je me suis bien amusé. Il faudra se refaire ça.

Elle le regarde, surprise. « C’était sympa ». C’est tout ce que ça lui inspire ? Oui, il faudra se refaire ça, mais elle a l’impression que c’est plus un « Je te rappellerai pour ça. Non en fait, je te rappellerai pas, c’était nul, je dis juste ça parce que c’est la politesse et que je suis pas non plus un vrai connard de première. » qu’autre chose. Elle retient l’information, à la limite d’être vexée, mais ne le montre pas. Elle a déjà assez montré de choses comme ça, elle déteste perdre le contrôle. Elle se contente de hocher la tête, même si elle aurait envie de lui faire ravaler ses mots maladroits et blessants. Elle hésite avant de partir à sa manière de lui dire au revoir, mais les dernières phrases de Kevin l’ont refroidie, et elle estime avoir assez forcé dans la journée. Elle finit donc par se lever sans l’embrasser, ni sur la joue ni sur les lèvres, sans rien lui dire non plus. Elle est prête à s’éloigner quand il l’apostrophe.

-Princesse

Elle se retourne, remplie d’espoir. Mais de quoi au juste ? Qu’il lui dise que c’était plus que sympa ? Elle le fixe de ses yeux chocolat, attendant qu’il continue à parler.

- Oui ?
- Je...

Tu ? Est-ce que c’est si difficile pour lui de lui parler ? Elle n’a aucune idée de ce qu’il veut lui dire. L’attente lui semble presque interminable, alors qu’il ne la regarde même pas. Mais c’est quoi son problème ? Elle trouve qu’il agit bizarrement, mais au fond, elle n’est pas mieux, elle aussi n’agit pas comme d’habitude. C’est pourtant simple à comprendre, que leur seul problème, c’est qu’ils s’aiment mais qu’ils sont trop fiers pour se le dire !

- On se voit au bal alors ? Bonne soirée.

Quoi ?! C’est tout ? Elle a comme l’étrange impression qu’en fait, il voulait dire autre chose, mais elle abandonne vite fait cette idée. Ce n’est qu’elle qui invente des choses, c’est exactement ce qu’il veut dire. Elle sent comme une déception pointer le bout de son nez, mais elle ne peut en rien effacer le moment parfait qu’elle vient de passer avec lui. Elle le fixe quelques secondes avant de lui répondre, calmement.

- Oui, on se voit au bal. Bonne soirée à toi aussi.

Elle finit par filer sans demander son reste, ne se retournant pour voir la voiture s’éloigner que quand elle est assez loin pour que personne ne le remarque. Elle sent déjà un vide s’emparer d’elle. Ne pouvait-elle pas rester encore un peu en sa compagnie ? Elle sait qu’elle va le revoir, au bal, mais elle ne peut s’empêcher de penser que c’est trop loin, qu’elle ne pourra jamais attendre jusque-là. Pourtant, ce n’est qu’une histoire de quelques jours, quelques jours où il lui faudra chercher la robe parfaite d’ailleurs. Elle est loin de se douter qu’elle le verra effectivement avant, quelques heures, lors de l’enchère des Alpha Psi et des Khi Omikron. Elle est loin de se douter que ça va enfoncer un peu plus la lame dans la brèche et que le bal sera le coup fatal pour la faire exploser.
En remontant dans sa chambre, elle sourit, se rappelant par-ci par-là de l’après-midi. Elle est étrangement calme, comme un chien dangereux à qui on aurait mis une muselière pour ne plus qu’il morde, alors qu’elle n’a aucune muselière. Elle n’est même pas d’humeur à se chamailler avec son insupportable colocataire. Elle est trop occupée à penser et à imaginer comment sera sa future soirée avec lui, même si son imagination est loin du désastre. Elle est bel et bien déjà amoureuse et personne ne peut rien y faire.
(c) Arwy

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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyMar 18 Fév 2014 - 4:25



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

.


HRP: je te laisserai clôturer dans ton prochain post et classer cet rp ;)


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyLun 10 Fév 2014 - 22:49



Une aprem' à la patinoire

Karen n’a pas envie qu’il s’éloigne, même si c’est seulement deux minutes, même si c’est seulement pour aller chercher des chocolats chauds. Elle lui dit alors de ne pas se perdre en chemin, comme pour lui intimer de se dépêcher, qu’elle l’attend sagement. Elle glisse même l’idée qu’on puisse la kidnapper, on ne sait jamais après tout, il y a des cinglés à tous les coins de rue. Il lui lâche la main sans pour autant s’éloigner tout de suite.

-ça m'étonnerait qu'on vienne de kidnapper ou alors c'est que tu auras voulu le suivre. Et puis, tu te débarrasseras pas de moi si facilement! Je te l'ai déjà dit nos destins sont noués!

Elle en aurait presque gloussé de joie, si elle n’avait pas été elle. Donc, il n’a pas l’intention de la laisser, c’est bon à savoir. Parce qu’elle n’a pas non plus dans l’idée de se barrer avec un autre. De toute façon, on l’aurait à peine touchée qu’elle se débattrait comme une furie, aussi bien physiquement que verbalement.

-Je reviens attends-moi .

Tout ce que tu veux, aurai-elle envie de lui répondre. Elle le suit des yeux, le perdant même un instant, mais pas du tout inquiète quant au fait qu’il reviendrait. Son dernier murmure l’a rassurée, même si elle doute encore. Surtout qu’il revient un peu perdu dans ses pensées et qu’ils ne disent rien en s’installant dans la calèche. C’est très étrange car très inhabituel. Mais pas désagréable non plus de l’avoir à côté d’elle, de sentir la chaleur de son corps et l’odeur de son parfum qu’elle connait presque par cœur maintenant. Kevin finit cependant par parler, lui demandant si elle voulait savoir quelque chose sur lui, lui laissant poser une question à laquelle il répondrait. Elle ne sait pas trop quoi choisir, elle en poserait bien des centaines de questions. Elle se tourne néanmoins vers quelque chose d’un peu spécial, à savoir pourquoi il est là. Et puis elle a un peu peur de la réponse, surtout devant son air surpris, alors elle se rétracte, baissant les yeux pour ne plus voir ceux de son compagnon. Elle ne veut pas faire du forcing, avoir une info parce qu’elle en a donné une. Elle trouve ça injuste, alors qu’il n’y a pas si longtemps que ça, elle aurait tout fait pour en apprendre plus sur sa vie, surtout dans son dos. Maintenant qu’elle a la possibilité, elle ne la saisit même pas. Pas par manque d’intérêt, non, mais elle a l’impression qu’elle doit juste laisser faire les choses et qu’elle aura bien ses réponses un jour. Elle pense qu’il va bien abandonner, comme elle le lui a demandé, mais c’est mal le connaitre.

-Probablement pour la même raison que toi non? Pourquoi tu aurais préféré que je ne vienne pas?

- Si ! Enfin … je suis contente que tu sois là …

Il joue avec ses bagues et elle aimerait faire pareil, sauf que ses mains sont « nues » de tout bijou. Elle ne veut pas le rejeter, mais c’est quand même dur à avouer qu’elle veut sa présence, qu’elle le veut à ses côtés.

- Je t'offre sur un plateau d'argent un moyen d'en apprendre plus sur moi et tu refuses, je me sentirais presque vexé!

Elle ne répond rien, gênée. Elle ne veut pas le vexer et si elle ne rajoute aucun mot, c’est pour ne pas s’enfoncer. Elle a déjà expliqué ses raisons, pas besoin d’y revenir et prendre le risque de le peiner davantage. Finalement, elle opte quand même pour une question qui est dans sa tête depuis le jour où elle l’a revu, à la rentrée. S’il se souvient du shooting qu’ils ont fait ensemble.

-Sincèrement? Avant de te re-rencontrer non, j'avais pratiquement aucun souvenir du calvaire du shooting photo, même ce dont tu m'as parlé à la rentrée à propos du coussin, j'avais complètement oublié de quoi tu parlais. Comme si je m'étais débarrassé des souvenirs désagréables liés à ce shooting et puis je suis pas quelqu'un qui cogite vraiment sur mon passé. Le passé est du passé. Mais plus je te côtoie, plus des détails me reviennent. Puis je sais pas si tu te souviens mais c'était quand même mon oncle qui dirigeait ce shooting donc quand je veux, je peux retrouver les photos.

Ce détail en effet lui a échappé. Quand il veut il a les photos ? Eh bien qu’il les cherche ! Finalement, ça voudrait dire que ce n’est pas un si mauvais souvenir que ça. Le passé est du passé, sans doute, mais parfois, ça a du bon de s’en souvenir. Il libère ses hanches et elle se demande ce qu’elle a fait de mal pour qu’il ne veuille plus avoir ce contact avec elle. En même temps, il sourit, et elle ne sait plus vraiment quoi penser. Content ou pas content d’être avec elle ? Pourquoi briser ce contact pour lui sourire ? Elle ne réfléchit pas plus longtemps, écoutant ce qu’il a à lui dire.

- Mon oncle m'a avoué ne jamais avoir vécu un tel enfer avec personne, déjà plus jeune on faisait des étincelles et on pouvait pas se blairer. Je suis curieux de revoir ces photos, ça doit faire bizarre. Je me demande ce que ça donnerait un nouveau shooting photo toi et moi? Il ya une scène qui m'a bien marqué, une des poses... celle où je devais me coller à toi et mettre un doigt sur tes lèvres. Tu m'avais repoussé en disant que j'en profitais pour tâter le terrain... terrain que tu n'avais clairement pas à l'époque. Tu n'as jamais voulu finir cette pose-ci, et mon oncle a dû abandonner son plan de la mener jusqu'au bout. Avoue que c'est parce'que tu étais trop timide pour avoir un garçon aussi proche de toi!

En même temps qu’il parle, elle revoit toute la scène. Oui, elle l’a déjà accusé à l’époque de balader un peu trop ses mains. Elle sait qu’elle n’avait pas énormément de formes à l’époque, bien que maintenant ça ne soit pas exceptionnelle non plus, mais elle est un peu frustrée qu’il s’en souvienne et lui rappelle. Mais elle ne commente pas, elle comprend bien que ce n’est pas pour lui dire qu’elle n’est pas belle. Enfin, elle espère.

-et toi tu en gardes beaucoup des souvenirs de cette période ?

Bien sûr. Tout. A part que c’était son oncle, elle a tout en tête, comme chaque fois. Il vaut mieux se souvenir avec qui on travaille, ça peut toujours servir. Et là, clairement, elle se félicite de s’en rappeler, bien que ça soit pour d’autres raison que professionnelles.

- Je me souviens toujours de tout ce qui est utile. Et pour ta gouverne, je ne suis PAS timide avec les mecs, j’accepte juste pas que n’importe qui pose ses mains sur moi. Une étincelle de défi brille dans ses yeux. Et quand tu veux pour recommencer, j’espère simplement que ton oncle a la santé solide.

En gros, ça veut dire que puisque lui peut poser ses mains sur elle, ce n’est pas n’importe qui à ses yeux. S’il le souhaite, elle est même prête à refaire un shooting, et ça sera selon ses règles. Evidemment, maintenant, elle ne le repousserait pas s’il a les mains un peu trop baladeuses, tant que ça reste correct. Les temps ont changés et pas sûr que ça ne soit que des disputes qui viendraient à bout de la patience de l’oncle de Kevin. En fait, les deux adolescents sont un peu hors du temps, un peu hors de tout quand ils sont ensemble, alors les diriger et leur faire faire ce que l’on veut ne s’avérera sans doute pas si facile que ça. Elle lui fait un petit sourire en coin, qu’elle ne tarde pas à perdre.

-Mais pourquoi avoir choisi cette question parmi les nombreux choix que tu avais ?

Euh … très bonne question. Elle a presque envie de garder sa réponse pour elle. Mais il a été honnête, à son tour. Et puis de toute façon, ça ne peut pas la tuer, si ? Elle finit son chocolat et pose le gobelet à côté avant de lui répondre

- Je voulais juste savoir … si tu … si je t’avais … marqué. C’est stupide.

Visiblement, marqué en mal. Mais ça ne la dérange pas. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question. Elle vouait juste savoir, c’est tout. Elle-même ne gardait pas un bon souvenir de ce shooting, bien qu’après réflexion, maintenant qu’elle a retrouvé le jeune homme, elle ne trouve pas que ça soit la pire coopération qu’elle ait dû faire. Sans trop savoir pourquoi, surement à cause du froid, elle se colle de nouveau à lui, comme manquant de sa chaleur. Il en profite pour passer sa main dans son dos, elle soupire se soulagement intérieurement, elle a eu peur qu’il la rejette. Après tout, c’est lui qui s’est éloigné d’elle peu avant. Elle n’aime pas parler de ce qu’elle ressent, encore moins qu’elle ne sait pas vraiment, alors elle commente la décoration autour d’eux. Elle s’en fiche en fait, mais voilà, elle ne sait pas quoi dire d’autre et elle est trop bien avec lui pour laisser un malaise s’installer entre eux. Au lieu d’une réponse à sa remarque, elle a le droit à une question un peu étonnante.

-Tu as froid ?

Admettre que oui la rendrait faible, admettre que non la rendrait ridicule. Ça se voit mais elle ne veut pas l’avouer, pas directement en tous les cas. Heureusement pour elle, la calèche les secoue un peu et elle se laisse un peu balancer, profitant vicieusement pour s’accrocher à son compagnon. Compagnon qui finit par enlever sa veste et la passer autour de ses épaules à elle. Elle se demande bien pourquoi il fait ça, elle ne lui a jamais demandé de prendre soin d’elle, mais elle doit avouer qu’elle aime ça. Il lui conseille de s’habiller plus chaudement et lui pince le bout du nez. Sous son regard intense, elle se sent rougir légèrement.

-Tu devrais t'habiller plus chaudement.

Elle est presque paralysée par ses deux yeux sombres en face d’elle. Il ne se rend pas compte d’à quel point il la chamboule, elle qui se montre au mieux indifférente à tout, au pire méprisante. Elle se sent bien à l’abri, au chaud, dans cette veste qui a l’odeur du garçon. Mais étrangement, il n’y a pas que cette chaleur-là pour la cajoler. Elle est incapable de détourner les yeux et de toute façon, elle ne le veut pas. Il vient caresser sa joue, la glaçant au passage, mais elle s’en fiche. Elle est totalement obnubilée par ce visage en face du sien, si proche qu’elle n’arrive même pas à réagir à ça. Par contre, réagir aux lèvres de Kevin sur les sienne, ça, elle sait faire. Un peu surprise au départ, elle tarde un peu avant de lui rendre son baiser, mais elle le fait avec toute la douceur dont elle est capable, aussi déroutant que ça puisse être. Son souffle se mêle à celui du Rho Kappa, son cœur accélère quand elle sent sa main passer sur son ventre. Elle ne l’arrête pas, au contraire, elle aurait presque envie de l’encourage, ne se rendant plus bien compte de où elle est, à part dans les bras de son camarade de classe, qui se rapproche plus de son petit ami à ce moment. Mais il n’a pas besoin d’elle pour se stopper, ce qu’elle regrette énormément. Quand il se sépare d’elle, elle a un gout de trop peu sur les lèvres et elle a peur que finalement, il n’aime pas l’embrasser. Ce qui n’a pas vraiment de sens, vu que ce n’est pas la première fois, et que sinon, il n’aurait pas recommencé. Elle le voit nerveux, jouant avec sa lèvre et son pouce, le problème ne vient donc pas de là. Mais d’où alors ? Il semble presque avoir peur de sa réaction. Elle se sent obligée de le rassurer.

De sa main gauche, elle attrape celle de Kevin qui est sur son ventre, sans pour autant la retirer de là où elle est. De sa main libre, elle relève sa tête pour pouvoir plonger à nouveau dans ses yeux. Dans les siens, il n’y a aucune colère, aucune reproche, rien. Juste de la « douceur », autant qu’il peut y en avoir dans ses yeux à elle, et un peu de déception de le voir s’arrêter ou même baisser la tête devant elle.

- Hey … t’as rien à craindre de moi. Je suis plus une ennemie.

Mais depuis quand au juste ? Depuis le théâtre ? Elle a comme l’impression que c’est plus vieux que ça. Doucement et presque timidement, elle vient aussi sceller leurs lèvres, seulement quelques secondes qui semblent suspendre le temps. Elle ne veut pas le forcer à quoi que ce soit. Elle rouvre ses yeux qu’elle avait fermés et s’aperçoit qu’ils sont de retour à la case départ, ou presque. Il ne reste plus qu’à la calèche de s’arrêter, ce qu’elle fait d’ailleurs. Le cochet se retourner vers eux, sourire aux lèvres. Il leur fait même un clin d’œil.

- Terminus. La balade est terminée les amoureux. En espérant que ça vous ait plu.

Karen ne commente pas, mais elle lui jette un regard noir, qui hurle presque « je suis pas amoureuse, c’est n’importe quoi ! ». Et puis ses yeux se reposent sur Kevin et elle perd l’agressivité qu’elle a eue envers le chauffeur à travers son regard. Et elle explique comment le fait qu’elle soit devenue aussi douce qu’un bisounours en la présence du garçon ? Elle explique comment le fait qu’elle ressente une douce chaleur dans son ventre à chaque fois qu’il pose ses prunelles sombres sur elle ? Qu’elle sente son cœur s’accélérer et ses jambes devenir coton quand il l’embrasse ? Elle ne l’explique pas, et c’est bien là son plus gros problème, celui qui mènera à un désastre sans pareil dans sa vie. Elle se lève, gardant les doigts de Kevin entrelacés avec les siens et s’apprête à descendre.

- Tu viens ?

Elle essaie tant bien que mal de garder la veste sur ses épaules et c’est tout juste quand elle pose enfin un pied à terre. Elle libère sa main, peu certaine que ce contact ne le gêne pas, et de toute façon, il aurait fallu changer de main pour ne pas avoir à se tordre le bras. Elle garde cependant la veste, presque comme un trésor. Trésor qu’elle devra bien rendre quand ils rentreront chez eux, ce qui ne saurait tarder. Elle n’a pas envie de le quitter, mais même les meilleures choses ont une fin. Il ne faut pas abuser et elle a peur de casser le peu de choses qu’ils ont réussi à construire en un après-midi. Elle ne se rend même pas compte que c’est déjà trop tard, que tout est destiné à tomber en poussière. Elle est bien et en même temps, déstabilisée par tout ça, tellement nouveau pour elle. Il lui faut du temps avant de s’y faire. Ils s’éloignent un peu de la calèche et du monde environnant, du bruit alentour. C’est timidement, ou presque, qu’elle lui adresse la parole.

- Tu … me ramènes ?

Elle a presque peur de le blesser. Ce n’est pas pour le repousser qu’elle veut retourner dans sa chambre, mais pour garder un souvenir parfait de ce moment, avant que quelque chose ne vienne le gâcher. Elle ne se justifie pas mais elle en aurait presque envie. Elle ne peut quand même s’empêcher de rajouter quelque chose.

- Merci …

Elle ne parle évidemment pas du fait qu’il accepte de la ramener, mais pour le fait d’avoir accepté de venir aujourd’hui. Merci est un mot qu’elle dit très rarement, et là, il est sincère. Comme quoi, en amour, on peut toujours avoir des surprises.
(c) Arwy

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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyMar 4 Fév 2014 - 14:33



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

.


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyMar 28 Jan 2014 - 17:12



Une aprem' à la patinoire

Si elle doutait en début d’après-midi, ce n’est plus du tout le cas. Désormais, elle est sûre d’avoir fait ce qu’il fallait, d’avoir fait le bon choix en envoyant ce sms, en donnant rendez-vous. C’était ce qu’il y a de mieux à faire et la présence de Kevin à ses côtés la réconforte dans cette idée. Evidemment, elle pourrait se poser des questions, sur ce que signifie tout ça, leur rapprochement, leur comportement l’un envers l’autre. Mais non, elle préfère attendre pour se questionner, attendre que ce soit terminé pour faire un point, pour savoir où ils en sont réellement. Elle a l’impression qu’à cet instant, un « nous » est en train de se former, mais elle ne saurait en être sûre, elle ne saurait faire face à cette révélation tout de suite. Pourtant c’est bien vrai. A toujours chercher le contact, à ne plus s’attaquer et se mordre comme deux chiens enragés, à ne même plus faire attention au monde autour, ils sont en train de se créer une bulle, rien que pour eux deux. Néanmoins, c’est une bulle très fragile qui peut péter à tout moment et qui est programmée pour bientôt exploser.
Presque sans gêne et indirectement, elle avoue que c’est bien lui qu’elle veut et pas un autre. En même temps, après ce qu’ils se sont dit au théâtre, comment penser qu’il en est autrement ? Ce n’était plus un jeu, ce n’était plus du bluff, c’était la vérité, forcée à sortir dans sa forme la plus pure et la plus vraie. Ces quelques mots semblent beaucoup plaire au garçon, qui, de toute façon, n’arrête pas de sourire depuis qu’ils se sont retrouvés. Elle aussi d’ailleurs, ne quitte pas ce visage illuminé qu’on lui connait peu, souvent remplacé par un masque froid et dur. Celui-ci semble avoir d’ailleurs fondu en présence de Kappa, comme par magie.
La magie, aussi, c’est que sur la glace, Karen n’est pas aussi à l’aise que sur la terre. Mais heureusement pour elle, elle a un prince charmant pour la relever si elle a besoin. Et quand elle tombe, c’est ce qu’il fait, il s’inquiète et il l’aide. Elle, elle est bien obligée de le rassurer, tout va bien. Tant qu’il est près d’elle, de toute façon, tout ira toujours bien. Enfin, c’est ce qu’elle pense sur le moment, parce qu’il viendra bientôt le jour où se tenir à côté de lui sera la pire des tortures qui soit. Une fois de nouveau sur ses deux jambes, et bien qu’encore un peu tremblantes, le garçon, rassuré sur son état, ne manque pas de la charrier, sans non plus aller dans la méchanceté. Ils ont toujours le besoin de se chercher, mais à un autre degré. C’est différent entre eux … sans vraiment trop l’être. Différent, mais pas trop, voilà comment résumé. Seulement, ça l’est assez pour la chambouler, pour la changer, et pour qu’elle ne réponde pas avec mépris, qu’elle ne soit pas totalement sur la défensive. Juste boudeuse et vexée. Ce qui, encore une fois, semble amuser son camarade.

-Non la prochaine fois je t’emmènerais dans une vraie patinoire et je la réserverais pour nous. Ça sera bien mieux.

Ouh, là, c’est presque la promesse d’un nouveau rendez-vous. Pour peu, elle en aurait presque rougi. Mais comme ses joues sont déjà roses à cause du froid, aucune chance pour qu’il le remarque, non, vraiment aucune. Mais elle note, elle retient. Avec les moyens qu’il a, il peut aisément tenir sa promesse, théoriquement. Est-ce qu’il en aura toujours envie un autre jour ? Et puis, ce « nous » la ferait frémir. Juste tous les deux. Comme dans le théâtre, comme dans la voiture, personne d’autre et ils finiront par perdre le contrôle d’eux-même, c’est sûr. Mais laissons le futur là où il est, sinon, on risquerait de le faire fuir.
Kevin en profite alors pour poser une nouvelle question sur sa vie et elle décide d’y répondre, bien qu’elle n’aime pas spécialement raconter ça. Elle en veut à sa mère pour ce qu’elle a fait à cette époque, même si ça lui a permis d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a presque honte, mais elle a appris à ne plus le montrer. Comment va réagir le jeune homme ? Lui tournera-t-il le dos après avoir entendu ça ? Elle n’en sait rien et elle prend le risque, elle a confiance. Elle sait qu’il ne peut pas l’abandonner comme ça. Peut-être même qu’il pensera qu’elle ment, il est impossible de deviner qu’elle a des origines plus que modestes, et presque impossible de le croire quand on la voit. Mais elle est sincère, elle n’a pas de rôle, à part le plus vrai : le sien. Elle aurait pu être une petite fille paumée à cause de tout ça, rendue timide par le monde oppressant de la richesse, mais elle a choisi la force et ça lui colle plutôt bien à la peau. Il hoche la tête mais ne dit rien. Bon ou mauvais signe ? Ca ne peut pas être mauvais, si ? Non, ça ne peut pas. Sauf si tout de suite après, il propose d’arrêter. Elle commence à s’inquiéter un peu, se disant qu’il ne veut que la raccompagner chez elle immédiatement pour mieux l’oublier après. Pourtant, elle ne dit rien de ses craintes et elle tente plutôt de lui faire comprendre que même s’ils arrêtent de patiner, elle veut rester avec lui autant qu’elle le pourra. Elle tient toujours sa main et sans vraiment y faire attention, elle caresse celle du sportif, sans doute pour l’encourager à rester à ses côtés. Il plonge ses yeux sombres dans ceux de Karen pour y lire quelque chose qui ne s’y trouve pas mais ce contact visuel ne lui donne qu’envie de se « réfugier » contre lui pour l’empêcher de s’en aller. Mais encore une fois, elle s’en empêche, peu habituée à avoir des envies de ce genre.

-Non bien sûr que non, je pensai faire un tour voir ce qu'il y a de beau.

Réalité ou essai de se rattraper ? Au diable les questions, profite Karen, c’est tout. Ils partent donc de la glace et se retrouvent dans la rue, à l’extérieur, avec tout un tas d’activités à disposition. Karen propose de marcher, mais pas sûr que ce soit le mieux après avoir autant maltraité leurs pieds à l’aide des patins. Finalement, elle lui laisse totalement le choix, mais ayant une idée en tête, qu’elle ne souhaite pas imposer. Pendant qu’il réfléchit, elle se laisse aller à un peu de tendresse et vient lui prendre doucement la main. Même si lui l’a fait plus d’une fois sur la glace, c’était pour l’aider à avancer et pour ne pas qu’elle tombe. Là, ce geste n’a aucune utilité autre que de lui montrer qu’elle tient un minimum à lui. Contre toute attente, il ne la rejette pas et lui sourit, bien qu’il soit surpris.

-Je vais aller acheter 2 boissons chaudes pour nous réchauffer et on a qu'à essayer de faire un tour en calèche. Ça remonte à tellement vieux la dernière fois que je l'ai fait ça devait être avec mes parents quand j'étais encore un enfant. Puis faudrait reposer nos jambes.


Yes, il a pile choisit ce qu’elle voulait sans qu’il le formule. Elle ne fait aucun commentaire sur son choix, mais se rendant bien compte qu’il n’est pas anodin. Elle hoche simplement la tête et commente autre chose.

- Te perds pas en chemin, on pourrait venir me kidnapper …

Elle lui fait un petit sourire d’encouragement, renonçant à un simple baiser avant qu’il ne s’en aille. Elle le suit du regard, jusqu’à ce qu’il se fonde à la foule, espérant qu’il ne mette pas trop de temps. Heureusement pour elle, il ne met que quelques minutes et vient lui tendre un chocolat chaud, l’esprit visiblement ailleurs.

-tiens
- Merci.

Elle, elle ne se gêne pas pour le fixer et se demander à quoi il pense. S’est-il passé quelque chose sur le chemin ? Regrette-t-il sa proposition ? Ce n’est tellement pas dans ses habitudes de douter que Karen a l’impression qu’elle va devenir dingue à le faire autant en si peu de temps, à cause d’une seule personne. Elle n’aurait jamais pensé ça. Le garçon lui offre même la place dans la calèche, en plus de la boisson. En temps ordinaire, elle aurait refusé, clamant haut et fort qu’elle pouvait se débrouiller toute seule et qu’elle n’avait besoin de personne. Mais là, elle laisse faire, contente de cette petite attention à son égard. Elle le suit sans mot dire et s’installe à côté de lui dans la calèche. Ils sont seuls, à l’exception du « chauffeur », concentré sur les chevaux. Comme dans la voiture, une gêne s’installe et il ne la regarde pas. Alors quoi, elle ne lui plait plus ? Il s’est senti forcé, c’est ça, et il ne voulait pas faire un tour avec elle. Elle n’ose pas prononcer le moindre mot, de peur de geler encore plus la situation. Enfin, il pose ses yeux sur elle, il en aura mis du temps ! Il vient se coller à elle et elle oublie de nouveau toutes ses craintes. S’il voulait vraiment l’éviter ou ne plus la voir, il n’aurait pas fait ça, si ? Encore une fois, leurs regards s’accrochent et elle sent que son cœur est sur le point de renoncer à son travail : c’est-à-dire battre à une vitesse normale pour sa bonne survie.

-Tu m'as parlé sincèrement de toi tout à l'heure en jouant le jeu, alors vas y pose moi une question de ton choix et j'y répondrais. C'est l'échange équivalent.

Oulah, mais qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir lui demander ? Elle n’en sait strictement rien. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans sa tête. Déjà, d’où il vient. Elle lui a révélé ses origines, que ce soit son pays ou les conditions dans lesquelles elle vivait quand elle était plus petite, et elle meure d’envie de savoir qu’elle est l’histoire de l’origine de Kevin. Elle sait déjà qu’il est enfant unique et très proche de sa mère. Elle déduit que ce n’est pas vraiment ça avec son père, vu qu’il n’en parle pas. Ce n’est pas l’admiration et l’amour de ses parents dont il parle, mais bien seulement de sa mère. Et si c’est conflictuel avec lui, pas besoin de jeter encore plus un froid en entamant cette conversation. Ensuite, elle aimerait beaucoup savoir à quoi il passe son temps. Elle se doute qu’il fait du sport, vu qu’il fait partie des Rho Kappa, mais elle se demande lesquelles déjà, et puis s’il y a autre chose. Mais au final, ce ne sont que des banalités. Elle a aussi très envie d’en savoir plus sur ses relations avec les filles, mais elle se sait extrêmement jalouse, et entendre parler d’histoires, même si elles sont finies, la mettra sans doute en colère. Elle n’a sans doute pas l’exclusivité, elle n’est pas la seule à avoir tapé dans l’œil de Mr Ikeda. Elle aurait aimé, mais elle se doute que ce n’est pas le cas. Alors que lui … c’est vraiment le seul qui ait jamais réussi à faire battre son cœur, à la déstabiliser au point de la faire tomber ou à réussir à ce qu’elle le considère comme un égal.
Pendant qu’elle réfléchit, elle boit quelques gorgées de son chocolat chaud et sent l’une des mains de Kevin sur sa hanche, qui l’attire encore plus à lui. Des milliers de petites décharges électriques parcourent son corps et elle se fait violence pour ne pas lui sauter dessus et l’embrasser. Est-ce qu’il voit l’effet qu’il lui fait dans ses yeux ? Elle ne cherche plus à le cacher. Dans ses bras, elle se sent bien et parfois, son esprit lui hurle qu’elle est devenue trop niaise. Au diable cette voix qui visiblement n’y connait rien aux mystères de l’amour humain. Karen a une autre question en tête, même si elle ne sait pas vraiment à quoi ça peut mener. Sur un coup de tête, elle la pose quand même, sans y réfléchir plus, la tête un peu embrumée par la présence de Kevin, trop proche pour qu’elle puisse y mettre de l’ordre correctement.

- Pourquoi tu es là ?

Question qui peut avoir deux sens. Pourquoi est-ce que tu es à Miami ? Toujours un moyen détourné d’en connaître un peu plus sur ses origines, ce qui fait qu’il se retrouve ici et pas ailleurs, voilà quoi, quelque chose dans ce style. Peut-être pour le boulot de ses parents, ou pour suivre une ex petite-amie, qui sait. Deuxième sens : pourquoi as-tu accepté de sortir avec moi aujourd’hui ? Surtout, pourquoi après m’avoir presque évitée depuis le théâtre ? Elle ne précise pas plus et se rend compte qu’en fait, cette question peut aussi être très gênante. Et ce n’est pas son but d’installer un pont invisible entre eux deux. Elle baisse les yeux une seconde avant de les relever.

- Non, oublie ma question. C’est pas important. Bien sûr que ça l’est. Tu sais quoi ? J’ai pas envie de monnayer des informations, j’ai pas envie que tu me dises un truc seulement parce que je t’en ai dit un. Elle a envie qu’il lui en dise mille. Tu me dis ce que tu veux, et si tu veux rien dire, je ferais avec.

Il n’y a pas forcément besoin de parler après tout. Ils peuvent toujours rester l’un contre l’autre, à admirer les décorations, enlacés, comme le couple romantique qu’ils ne sont pas. Elle a une autre question en tête, juste pour information, parce qu’elle est très curieuse et qu’elle se pose beaucoup de question sur le passé, et notamment le petit passé commun qu’elle a avec lui. Est-ce qu’à l’époque, c’était une autre vie ? Est-ce que ça pouvait déjà prédire ce qu’il se passe aujourd’hui ? Est-ce qu’il se souvient de tous les petits détails qui ont pu faire de leur vie un enfer mais qui elle, l’a marquée à jamais, sans qu’elle y fasse attention ?

- Mais j’aimerais juste savoir, tu te souviens beaucoup de notre shooting photo ?

C’est aussi un moyen de savoir si elle lui a marqué l’esprit, s’il a posé sur yeux sur elle pour autre chose que la haïr. Elle ne sait pas si c’est la proximité de Kevin ou la faible température, mais elle frissonne. Elle se promène souvent peu habillée, dans le sens où elle met peu de vestes très chaudes, peu de pantalons d’hiver ou même de chaussures rembourrées. Elle vient d’un pays froid et à croire qu’elle a ça dans le sang. Mais ça fait tellement longtemps qu’elle vit en Amérique, surtout que depuis qu’elle est montée dans la calèche, elle n’est plus vraiment en mouvement par elle-même, et sujette au vent qu’il peut y avoir. Presque imperceptiblement, elle se colle un peu plus au garçon, pour profiter un peu de sa chaleur humaine, et regarde autour d’elle. La ville est éclairée de mille feux, on ne peut pas passer à côté des décorations. C’est brillant, presque … aveuglant.

- Dis donc, ils se foutent pas de nous quand ils font les déco.

Tout ce fric dépensé. Mais bon, elle s’en fiche un peu, ils gèrent comme ils veulent, et c’est la première à dépenser de l’argent, puisqu’elle en a à disposition. La calèche avance toujours, dévoilant des recoins de la ville qu’elle ne connait pas. En même temps, à part l’école et les magasins, elle ne se promène pas vraiment comme ça, juste histoire de découvrir dans qu’elle ville elle veut. Elle laisse volontiers ça à ceux qui ont du temps à perdre. Sauf qu’aujourd’hui, elle a envie de passer un moment avec Kevin et le tour en calèche lui permet ça. Ils ne seront pas dérangés par un lourdingue, ils ne risquent pas de tomber et ils peuvent se coller l’un à l’autre avec l’excuse que la calèche est petite, c’est donc l’activité idéale.
(c) Arwy

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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyDim 26 Jan 2014 - 6:41



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyDim 19 Jan 2014 - 23:19



Une aprem' à la patinoire

Kevin est là, près d’elle, et elle se rend compte qu’aujourd’hui n’est pas un jour comme un autre. Non, c’est un jour où elle peut remarquer des changements en elle. Non seulement, elle n’a pas envie de mépriser la terre entière, mais en plus, ses pensées ne sont pas focalisées sur elle-même, pour une fois. Elles sont entièrement tournées vers le garçon qui est à ses côtés. Chaque contact avec lui est quelque chose qu’elle apprécie, même si elle n’arrive pas à s’y faire. Ce n’est donc pas du contentement qui passe sur son visage quand il fait l’action de lui réchauffer les doigts, mais bien de la surprise. Mais nullement une envie qu’il arrête. C’est un peu égoïste de sa part, mais elle veut recevoir de l’attention de lui, sans vraiment en donner. Pas qu’elle ne l’apprécie pas, au contraire, mais plutôt parce que le montrer serait une faiblesse. Raison pour laquelle Kevin stoppe son geste d’ailleurs, parce que c’est un peu trop … bizarre. Pour eux deux en tous les cas. Cet arrêt est suivi par un léger moment de flottement, où Karen croit qu’il est sur le point de l’embrasser, mais le type qui a failli la faire tomber revient à la charge. Sur le coup, elle le maudit. Non mais il voit pas qu’ils sont occupés là ? Sans doute qu’il a vu qu’il n’avait plus aucune chance s’il les laissait faire. Sauf qu’il n’a pas compris que même comme ça, il n’aura jamais rien de Karen. Et elle compte bien le lui faire comprendre une bonne fois pour toute. Puisque l’indifférence ne lui sied pas, elle va utiliser une technique un peu plus directe. Elle le ramène près de Kevin et lui fait comprendre qu’il est loin d’être un frère ou un simple ami. L’autre s’en va donc, sans doute vexé et se disant que cette fois-ci, il s’est attaqué à une plante trop belle pour être inoffensive. Sauf que Karen en a profité pour embrasser son camarade et qu’elle s’en veut presque, parce qu’elle ne sait pas si c’était un geste bien placé ou accepté. Et puis dans un sens, en le présentant comme son copain et en l’embrassant par la suite, c’est comme officialiser les choses non ? Elle est loin d’être prête à officialiser ça, parce qu’elle n’est pas comme les autres et qu’on ne peut en rien comparer leur « couple » avec les autres couples qui se trouvent autour.

Contre toute attente cependant, le Kappa en profite pour faire comme elle. Une fois tranquilles, il ne se pose pas de question et l’embrasse réellement. Pas un petit baiser de trois secondes histoire de presque satisfaire une pulsion ou pour jarreter un mec trop collant. Non, quelque chose d’intense qui endort er réveille en même temps les sens de la jeune fille, qui en profite pour se coller au garçon. Peut-être qu’elle aurait été plus loin si elle n’avait pas été à la patinoire et s’il ne s’était pas détaché d’elle finalement. Mais il fallait bien, sinon, ils allaient manquer d’oxygène tous les deux, et ce n’était pas vraiment le but. Karen a même un peu de mal à se remettre de ce baiser plus que brûlant. Elle doit avouer que ce moment était un moment parfait entre eux et elle ne dirait pas non à recommencer. Mais avant, reprendre un peu ses esprits et ne pas bafouiller comme elle est en train de le faire. Ça ne semble pas le déranger plus que ça au rire qu’il émet.

-Ce genre de service ne me dérange pas même à 5 heures du mat' je viendrais te rejoindre si tu me le demandes.

Oh oh. Qu’il ne promette pas la lune. Mais elle prend note. Si elle demande, il vient. Mais quelque chose lui dit qu’à 5 heures du matin, ça ne serait pas exactement en toute innocence … Remarque, si elle l’appelle à 5 heures, ce n’est sans doute pas pour la réconforter après un cauchemar ! Apparemment bien remis, lui, il propose de repartir à patiner, puisqu’ils ne risquent plus d’être dérangés. Ils repartent donc sur la piste mais il n’y a pas que l’effort physique. En effet, Kevin lui demande de dire quelque chose sur elle. visiblement, il veut en apprendre plus et elle ne sait pas vraiment comment le prendre. Réel intérêt, simple retour de question -il a sans doute grillé la question détournée d’il y a quelques minutes- ou tentatives de capture d’informations pour les utiliser plus tard au bon moment ? Avec son hésitation, elle n’a pas le temps de répondre qu’il s’arrête sans crier gare. Elle n’a pas le choix que de lui rentrer dedans et heureusement pour elle qu’il a bon équilibre, sinon, elle serait tombée. Elle se retrouve donc l’espace d’un trop court instant contre lui et entend son reproche. Qui ne sonne pas vraiment comme tel d’ailleurs. Le comprenant, elle lui répond sur le ton de la rigolade, avec de fausses menaces de retourner voir l’autre mec. Même si elle le faisait, vue comment elle l’a balancé, il n’accepterait même pas qu’elle lui parle. Encore une fois, il rit, et décidément, elle se dit qu’elle aime beaucoup ça. Cette atmosphère si détendue entre eux, qu’elle n’a jamais connu auparavant. Qu’elle ne connaître peut-être jamais plus.

- Mais je n'ai pas dit que ça ne me plaît pas. Tu n'iras pas le faire un autre imbécile de un... parce que c'est moi que tu veux et ensuite parce que sinon ce mec signera son arrêt de mort.

Il a raison. Au détail près que ce n’est pas lui qui signerait son arrêt de mort mais elle qui le ferait à sa place. Mais oui, c’est lui qu’elle veut, et il n’est plus possible d’en douter à présent. Franchement, elle ne se pensait pas capable d’être comme ça, elle ne se pensait pas capable d’oublier la laideur du reste du monde pour se focaliser sur les rayons que lui envoie Kevin. Pourtant c’est bien ce qui se passe. Le jeune homme est de plus en plus dans ses pensées, au point qu’elle ait ravalé un peu de sa fierté pour lui envoyer un sms et lui donner rendez-vous. Au point qu’elle en soit devenue une guimauve incapable de s’empêcher de sourire dès qu’il fait un geste ou prononce un mot.

- Pour une fois, je suis d’accord avec toi, j’en ai rien à faire de lui …

Ce n’est pas avouer directement que c’est lui qu’elle désire, mais c’est un début, non ? On ne peut pas tout lui demander à la fois ! Surtout qu’elle n’arrive toujours pas à faire face à ses sentiments, à comprendre qu’elle est amoureuse. Et pourtant, son cœur qui bat plus vite quand il s’approche, la joie continuelle qui l’habite quand elle est en sa compagnie, entre autres, devraient lui mettre la puce à l’oreille. Mais parfois, il y a des choses plus difficiles à éclaircir et à imprimer dans sa tête, même si ça l’est déjà dans le cœur. Elle a aussi très bien saisi qu’il est sérieux quant à l’autre pouilleux, il est tout à fait capable de lui faire payer son intérêt pour elle.

Il fait alors quelque chose de très étrange et tourne autour d’elle parfois si rapidement qu’elle a un peu du mal à le suivre. Mais que fait-il ? Il veut la rendre malade ou quoi ? Elle ne comprend pas bien ce qu’il cherche à faire mais trouve qu’en tout cas, il se débrouille vraiment bien pour quelqu’un qui ne va qu’occasionnellement à la patinoire, comme tout le monde. À moins qu’il soit en pleine crise d’elle ne sait quoi, il maitrise parfaitement ce qu’il fait. Presque trop. Mais là, à cet instant, elle n’est plus du tout soupçonneuse et elle ne remarque rien, perdue dans ses questionnements. Enfin, il s’arrête pour poser de nouveau la même question, et elle ne peut pas y échapper. Elle ne sait pas vraiment quoi lui répondre. A vrai dire, sa vie personnelle n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant. Elle n’a pas eu la foule d’amis et d’aventures, elle n’a pas une famille extraordinaire. Sa vie se résume un peu à ses essais de devenir une actrice reconnue et à ses échecs lamentables, même si elle ne l’admettra jamais. Elle préfère donc parler de sa toute petite enfance, quelque chose qui lui semble tellement lointain qu’elle ne se mouille pas trop en racontant un passé qui lui échappe. Surtout qu’on ne dirait pas du tout le sien. Petite fille pauvre, aimante et respectueuse. Bien sûr, elle a peur que cette révélation ne la raye aux yeux de Kevin de la liste des personnes fréquentables. Même si aujourd’hui il en est autrement, elle est née dans un endroit très modeste, avec le minimum pour vivre à peu près comme il fallait. Elle ne se rend même pas compte que ses paroles peuvent amener tout un tas de questions, parce qu’elle, elle connait déjà les réponses. Et puis, ce n’est pas grand-chose pour elle comparé à sa vie de maintenant, à tout ce qu’elle possède et peut faire. Elle ne va pas non plus regretter l’époque où elle était fille de fermiers non plus ! Elle en fait d’ailleurs la remarque, il n’y a rien de plus vrai.

Kevin ne répond rien. Va-t-il lui dire qu’il ne veut plus la voir ? La méprise-t-il tout à coup ? S’en fiche-t-il ? Pourquoi est-ce qu’il ne réagit pas ? C’est étrange et Karen s’en inquiète. Ca capte toute son attention. Et la déconcentration mêlée au fait que les patins commencent à lui faire mal entraine une chute. Pas non plus la chute mémorable, mais suffisante pour la blesser quand même un peu dans son égo et la sonner. La sonner assez pour qu’elle ne tente pas de se relever sur le coup. De toute façon, elle n’est même pas sûre de trouver l’équilibre pour remonter sur ses jambes sans casse. Elle attend une intervention divine, ou mieux encore, celle du sportif. Il ne tarde pas à la rejoindre et s’accroupit près d’elle.

-ça va tu t'es pas fait mal?

Serait-ce un peu d’inquiétude ? Elle aimerait tellement. Elle n’est pas sûre de ne pas s’être fait mal en fait. Elle a mal où elle est tombée mais ce n’est pas non plus insupportable et il n’y a rien d’autre à signaler.

- Non non, je crois que c’est bon.

Il l’aide à se relever et de nouveau, elle s’arroche à lui presque en mode désespérée. Non mais quelle cloche ! Elle sent la main du garçon sur son flanc et elle se retient de mettre la sienne par-dessus, juste pour être sûre qu’il ne la lâche pas. Il faut déjà qu’elle se remette de sa mini auto-humiliation. Va-t-il se moquer ou plutôt continuer à s’en faire pour sa santé ?

-Tu as rien de cassé?

- Non, je pense pas. mais je suis bonne pour un bleu à mon avis !

Comme elle le craignait, un sourire moqueur s’installe sur son visage alors qu’il la chambre gentiment.

-On en était où déjà avant que tu nous fasses une incroyable démonstration du débout-couché. Je connaissais pas cette figure en patinage mais c'est visionnaire. Ah oui, je pense comme toi l'important c'est ce que je suis actuellement et ce que je deviendrais dans la futur mais surtout c'est le présent la chose la plus précieuse à mes yeux. Le seul temps qui mérite d'être vécu c'est le présent.

Il a raison, mais le présent devient passé et le futur est destiné à devenir présent. Un instant, la jolie blonde se demande s’il parle du présent en général ou du présent … présent. Puis, elle se dit que c’est une question débile de toute façon et préfère écouter ce qu’il rajoute.

-Alala, pas le choix, tu vas refaire une chute si je te tiens pas! Qu'est-ce que tu ferais sans moi sur cette glace, je me le demande? On peut pas te lâcher 5 minutes!

Il récupère sa main pour l’emmener avec lui et elle se laisse faire avec satisfaction. Elle parie qu’il a eu peur pour elle un instant et ça lui plait parce que ça veut dire que dans un sens, il tient à elle. elle lui sourit avec cependant une petite mine boudeuse.

- Me lâche pas alors, si ça te chantes. Mais j’y peux rien si je suis pas aussi douée que toi, va falloir m’emmener ici plus souvent …

Ouais, en gros ça veut dire « commences déjà par m’inviter, plutôt que ça soit moi qui prenne mon courage à deux mains pour qu’on se voit. Mais sinon, j’aime beaucoup nos sorties même si c’est la première ! ». Et la dernière avant un bon moment d’ailleurs, mais ne leur gâchons rien. Lui il semble gêné à nouveau. A vrai dire, tous les deux, sont heureux d’être là. Ils se laissent aller, écoutant un instinct qu’ils n’ont pas l’habitude de suivre, subissant des réactions déroutantes, y rougissant presque de temps en temps mais surtout, ne s’avouant pas qu’ils aiment tout ce qui se passe entre eux. Elle presse un peu plus les doigts de Kevin, refermés sur les siens.

-Je suis curieux de savoir comment vous êtes arrivés à vous enrichir si comme tu dis vous étiez pas bien riche?

Ah, elle savait bien qu’une question viendrait. Elle en attendait même plus, mais c’est la seule qui est venue. Et bizarrement, celle à laquelle elle aurait aimé le moins répondre. Parce que c’est presque une honte pour elle, même si ça lui a permis, à elle et à sa mère, de s’en sortir. Mais elle a suffisamment confiance, et elle a envie de confier ça à Kevin, puisque personne ne le sait ici. Il sera comme un gardien du secret.

- Ma mère ne s’est pas enrichit, elle a épousé quelqu’un qui avait déjà des millions. Elle la rencontré dans le bar miteux où elle travaillait comme serveuse. Entre ça et le ménage la journée, tout ce qu’elle savait faire c’était dépenser ce qu’elle gagnait dans des jeux illégaux. Alors forcément, un gérant américain de casino, c’était le destin. Je crois que la meilleure chose qu’elle a fait dans sa vie, à part moi bien sûr, c’est de passer de Nadja Dahl à Nadja Albarns.

Elle se rend alors compte qu’elle en a quand même dit pas mal à son sujet. Maintenant, s’il ne connaissait pas son beau-père, il connait. S’il a eu vent des casinos qui se trouvent un peu partout dans le pays -mais surtout à Los Angeles- il peut en déduire un peu l’influence qu’il a. et oui, Karen a gardé le nom de famille de son père. C’est sa mère qui a préféré, parce que si elle avait un nom de famille déjà connu, ça pouvait lui fermer des portes justement parce qu’on peut penser qu’elle s’en servira. Et puis un nom nordique, ça passe toujours bien au cinéma, s’il n’est pas trop compliqué. Ça donne un certain charme, et Karen se charge de faire le reste. Après tout ce qu’elle a dit, elle préfère garder le silence. Et si elle fait une erreur en lui disant tout ça ? Non, pour l’instant, cette journée est parfaite, pas d’erreur.
Ils continuent alors quelques tours et la Norvégienne a de plus en plus de mal à avancer sans trembler. Pas qu’elle soit spécialement fatiguée, ou qu’elle ait mal après sa chute. Mais elle a l’impression, avec le manque d’habitude, que les patins pèsent désormais des tonnes. Le jeune homme doit le remarquer puisqu’il s’arrête et se tourne vers elle.

-Tu commences à être fatigué? Tu veux rentrer?

Rentrer, bien sûr que non ! En a-t-il envie, lui qui propose ? S’est-il lassé de sa présence ? Est-il déçu de découvrir d’où elle vient ? Peut-être que ça fait quelques minutes qu’il rumine ce qu’elle a dit dans sa tête et qu’il en a conclu qu’il valait mieux la ramener chez elle et enterrer tout ça. Sauf qu’elle, elle ne veut pas. Et quand elle ne veut pas quelque chose, elle fait tout pour que ça n’arrive pas. D’ailleurs, il a « oublié » de lui lâcher la main, et elle, elle en profite pour caresser doucement le dos de la main avec son pouce.

- C’est pas que je suis fatiguée, mais les patins me font mal aux pieds. En même temps, même si j’y connais rien, on pouvait pas s’attendre à de la bonne qualité. Mais on est pas obligés de rentrer, si ?

Parce qu’un « reste encore un peu avec moi » lui aurait arraché la gorge, elle tente quand même de lui faire comprendre qu’elle en veut pas déjà le quitter. Mais pour aller faire quoi ? Kevin est d’accord visiblement pour partir de la patinoire et une fois qu’il lui répond, ils vont rendre les patins loués et récupérer leurs chaussures. Déjà, Karen se sent mieux dans ses baskets, c’est le cas de le dire. Heureusement qu’elle n’a pas mis de chaussures avec des talons, avec les patins, ça aurait été mortel. Ils s’éloignent alors de quelques pas pour laisser passer ceux qui veulent aller sur la glace. La Sigma regarde alors un peu autour d’elle, pour voir ce qu’ils peuvent faire. Il y a bien la balade en calèche, mais ça fait un peu trop … romantique, non ? Raison pour laquelle elle ne la propose pas, même si elle meurt d’envie d’aller s’asseoir là-bas, avec une bonne excuse pour se coller tout contre Kevin. Au lieu de ça, elle propose autre chose.

- On peut juste marcher un peu, non ? Ou aller prendre un truc au chalet de dégustation là-bas, ça peut nous réchauffer. On fait comme tu veux, je te laisse choisir.

Et si tu préfères les chevaux, ma foi, ça me va très bien aussi, pense-t-elle. En plus, elle est gentille, elle lui laisse le choix, elle accepte de ne pas tout contrôler et de laisser faire. En espérant qu’il ne choisisse pas la luge, un bleu ça suffit … Comme par hasard, la calèche revient à ce moment-là de l’autre côté de la rue pour décharger les passagers, en vue d’en prendre de nouveaux, mais la jeune fille évite de les regarder. De toute façon, elle n’aime pas spécialement les animaux, ce n’est pas ça qui l’intéresse. Hésitant pendant le temps de réflexion de l’asiatique, elle finit quand même par venir se loger près de lui et par faufiler sa main dans la sienne. Ça, ça vaut presque une déclaration pour elle, alors profite Kevin, tant que tu peux encore.
(c) Arwy



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyDim 19 Jan 2014 - 13:18



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyJeu 16 Jan 2014 - 15:48



Une aprem' à la patinoire

Pourquoi Karen n’a-t-elle pas voulu dire ce qui l’intéressait réellement à la vente aux enchères ? Peut-être qu’en mettant les choses au clair dès maintenant, en expliquant qu’Antonio ne l’intéresse pas pour lui mais pour ce qu’il sait faire, et qu’il n’y a pas à s’inquiéter, il n’y aurait pas eu de problème. Mais sans le savoir, en battant des ailes pour échapper à la question de Kevin, la demoiselle vient de déclencher une tempête à l’autre bout du monde. Et cette tempête compte bien de renforcer jusqu’à déverser sa furie, le soir du bal de Noël. Pourtant, ajouter quelques mots ne lui aurait pas fait plus de mal, ça les aurait épargné tous les deux. Le trajet étant court, ils arrivent rapidement en ville et descendent de la voiture, intacts. La jeune fille a bien remarqué la tension et les regards, mais étant elle-même déstabilisée même si elle ne le montre pas, elle n’a fait aucun commentaire.
Le Rho Kappa la remercie alors de lui avoir communiqué son numéro de téléphone. Après tout, elle l’a bien dit, que ça lui serait utile un jour. Tout vient à point à qui sait attendre, même si, d’accord, un mois et demi, c’est peut-être un peu exagéré depuis le théâtre, et quand même trois mois et demi depuis la rentrée. Il lui dit qu’elle, elle n’aurait pas de cadeau puisqu’elle n’avait pas été sage. Avec lui, non, elle ne l’avait pas été. Mais pas plus avec les autres, sauf que ça, il ne le savait pas. Enfin, il pouvait très fortement s’en douter, vu que Karen n’était gentille avec personne, et ce, depuis déjà bien des années. Elle le lui fait remarquer et il lui demande alors ce qu’elle a fait avant. Oui, avant, elle n’était pas coincée dans un lycée miteux avec tout un tas de morveux, fils et filles à papa qui faisaient n’importe quoi, à commencer par perdre leur dignité. Non, avant, elle était là où elle aimait être, sur un plateau de tournage, et entrer dans un personnage. Mais même comme ça, tout ne tourne pas toujours comme elle le veut, et ça ne s’est pas très bien passé, en particulier avec son partenaire à l’écran. D’ailleurs, elle n’a aucune idée de ce qu’il devient, et si elle le recroisait, sa main à couper qu’il y aurait des étincelles. Kevin ne lui répond pas, et un instant, elle a peur d’avoir dit quelque chose de travers. Elle a tellement l’habitude de détruire, de commenter avec mépris, qu’éviter de blesser lui est difficile. C’est presque un mécanisme automatique chez elle, même si ça a déjà changé depuis qu’elle connait Kevin en fait. Plutôt, depuis qu’elle le revoit.

Le garçon lui demande ce qu’elle veut faire et son regard se tourne vers la patinoire. Elle n’a jamais vraiment eu l’occasion d’en faire, et là, c’est ce qui la tente. Ça semble beaucoup moi plaire à son camarade, mais il finit par la suivre, craignant de passer pour un dégonflé s’il ne le fait pas. Elle ne pense pas une seule seconde qu’elle ne maitrise pas du tout et qu’elle peut se ridiculiser, à vrai dire, elle est focalisée sur comment LUI va se débrouiller, sans que l’idée qu’il puisse s’en sortir lui effleure l’esprit. Elle se lance sur la glace et déstabilisée par un type qui passe, elle se retrouve obligée de s’accrocher à Kevin pour ne pas tomber. D’ailleurs, elle n’y fait pas vraiment attention, ce contact ne la dérange pas le moins du monde. Le garçon en profite pour la taquiner un peu au sujet de son poids, même si celui-ci est très loin d’être en excès. Elle préfère ne rien répondre, mais elle garde la remarque en tête, juste au cas où. Se rendant compte alors qu’elle tient toujours le bras de son camarade, elle le lâche et déclare vouloir aller patiner. Bon, d’accord, elle a changé, mais pas au point non plus d’avoir le cerveau fondu par la connerie de l’amour. Elle s’attend à ce qu’ils partent plus à l’intérieur de la piste, plutôt que de rester sur les côtés, mais le Kappa s’avance vers elle et lui demande depuis quand elle est aussi belle. Si ça l’étonne un peu, elle n’en montre rien, elle s’est entrainée depuis des années à ne jamais se montrer en perte d’équilibre, alors elle est devenue maitresse en la matière. Non, elle répond du tac au tac, comme souvent, même si cette fois-ci, ce n’est pas pour le rembarrer ou la casser, au contraire, elle a toujours aimé les compliments. Lui, il essaie de se reconcentrer et détourne le regard pour lui répondre, rappelant au passage qu’ils ont un passé commun.

-Vu comme on s'aimait à cette époque, si j'étais resté pour voir ça, l'un de nous 2 serait mort à l'heure actuelle et flotterait quelque part dans un étang gelé en pleine montagne.

Oui, passé commun loin d’être très glorieux. C’était la guerre, mais vraiment pire que maintenant. Si aujourd’hui c’est une confrontation recherchée, à l’époque, Karen l’aurait volontiers fait disparaitre de la surface de la planète. Et pourtant, à l’époque, sans s’en rendre compte, elle courrait déjà après ces combats parce qu’il a toujours été le seul adversaire à sa hauteur. A croire que c’était comme ça que ça devait fonctionner entre eux, à croire qu’il leur fallait des tensions pour pouvoir se parler et admettre qu’il y a le courant qui passe. Bon, en faisant quelques étincelles, mais il passe bel et bien. Karen pensait avoir oublié tout ça, cette époque, et ce shooting qu’elle avait jugé pénible sur le coup. Au final, elle en est très heureuse, et les souvenirs lui sont revenus. Quand elle pense à ce qu’ils ont dû faire, si elle avait su qu’elle le reverrait un jour, et surtout dans les circonstances d’aujourd’hui … Elle se serait bien moquée de quiconque lui aurait dit ça. Ça n’avait pas été facile d’ailleurs, ils en avaient fait voir à toute l’équipe, mais heureusement, ce n’était qu’un shooting, pas un travail régulier. Effectivement, il avait raison, si ça avait été le cas, l’un des deux serait sans doute mort, voire même les deux adolescents. Karen se garda de dire qu’elle aurait gagné, parce que plus elle le connaissait, plus elle se disait qu’elle n’est peut-être pas si inébranlable que ça en sa présence. Elle se contenta d’hocher la tête, souriante, d’accord avec lui. Pourtant, on ne peut jamais savoir ce qui se serait passé s’ils avaient continué à se fréquenter.
Ils allèrent donc patiner un peu, doucement et lentement guidée par Kevin, la demoiselle se laisse totalement emmenée, sa main dans celle du jeune homme. Il la complimente sur ses progrès, elle retourne le compliment sur les aptitudes à apprendre. Ce qui est fou, c’est que depuis le début, ils sourient tous les deux, presque tout le temps. Dès qu’ils se parlent, dès qu’ils se touchent, à croire qu’on leur a scotché les lèvres. Certains muscles responsables du sourire ne peuvent être activés volontairement, et quand on sait un peu observer, il est facile de reconnaitre un vrai sourire d’un faux. Sauf que là, il n’est pas besoin d’être spécialiste des muscles pour savoir que Karen est vraie, qu’elle ne joue pas un rôle, qu’elle ne joue pas avec Kevin. Non, elle ne se moque pas de lui, et franchement, elle est si bien, là, maintenant, qu’elle n’en aurait même pas l’idée !
Il finit cependant par la laisser toute seule, allant patiner de son côté, avec un peu plus de liberté. Le sourire de la Norvégienne se fane un peu, mais elle continue de le suivre du regard, patinant aussi au passage, prenant un peu plus d’assurance. Il revient au bout de quelques tours et Karen se sent de nouveau en pleine forme. Cette fois-ci, il ne se met pas à côté d’elle, mais bien en face, patinant en arrière. Malicieux, il ne peut s’empêcher de la taquiner en lui disant qu’il voudrait la voir tomber sur les fesses. Ayant toujours une carte à sortir dans sa manche, elle lui rétorque qu’il avait peur pour la glace un peu plus tôt, histoire de lui remettre un peu dans les dents sa remarque sur son poids, bien qu’elle ne l’ait pas spécialement mal pris. Il se remet à côté et rit aussi, bien que plus discrètement.

- Tant pis pour la glace, l'idée de te voir sur les fesses est plus alléchante.

Karen s’apprête à répondre quand le type du début revient à la charge. Clairement, il veut quelque chose d’elle. Il est con ou il est con ? Non parce que depuis le début, ça se voit bien qu’elle est accompagnée, et surtout qu’à part quelques coups d’œil agacés, elle ne lui prête pas un regard. Kevin en profite pour lui demander si elle ne veut pas lui reprendre le bras et elle refuse plus ou moins en lui demandant s’il est sûr. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, mais elle n’a pas encore l’habitude et elle a encore tendance à vouloir se battre contre elle-même, contre ses sentiments et contre ses envies de se blottir dans les bras du sportif. Visiblement, il ne voit pas de quoi elle parle quand elle évoque ses démonstrations. Pour le moment, c’est vrai qu’il n’a pas fait grand-chose. Elle préfère abandonner ses questions pour l’instant, surtout qu’il semble avoir une bien meilleure idée. L’aide, elle aussi, à prendre de la vitesse, puisque la patinoire est moins remplie. A croire que quelque chose de plus intéressant se passe ailleurs. Elle le met donc en garde, les mains sur les hanches, pas plus bas, et il n’a pas intérêt à la lâcher. Maintenant, il la connait assez bien pour savoir que ça risque de mal se passer pour lui s’il lui arrive quelque chose à elle.

- ça princesse... il faut que tu essayes pour savoir si oui ou non, je vais te lâcher en cours de route. Ok! ok! J'ai compris! Mes mains ne descendront pas sur ta croupe même si c'est tentant.

Elle a envie de sourire comme une idiote mais se retient de justesse. Mince, il suffise que Kevin lui dise que c’est tentant d’aller plus loin que de rester sagement accroché à ses hanches pour qu’elle ait envie de crier sa joie. Mais ressaisis-toi, aurait-elle envie de se hurler. Heureusement, le vent qui commence à lui fouetter le visage la rappelle à l’ordre. Encore une fois, elle se laisse totalement guider, elle a confiance. Vous lui auriez demandé la même chose au moins de septembre, il en aurait été tout autrement. Comme quoi, les temps changent. Une fois la vitesse prise, elle le sent dans son dos, elle sent sa présence et son souffle, et heureusement qu’il ne peut pas voir son visage, parce qu’il aurait pu la voir légèrement rougir de contentement. Elle se fiche bien de tout ce qui peut se passer en dehors, elle n’est concentrée que sur leur deux corps tellement proches, en train de voler sur la glace. Enfin, c’est la sensation qu’elle a en tous les cas. Elle voit bien le couple qu’ils sont sur la point de percuter, mais en totale confiance, elle ne s’inquiète même pas. Elle se détend petit à petit, profitant ainsi de ce moment qui lui restera en tête comme un moment précieux. Mais comme à chaque fois, seuls quelques tours sont faits, et ils finissent par s’arrêter. Au final, il a trouvé un supplice pire que de balader ses mains sur son corps. Elle profite de leur pause pour retenter de le questionner sur ses aptitudes en patin, et le complimenter au passage. Bon, elle n’y connaît pas grand-chose, mais elle trouve que c’est déjà plus que ce que font les autres autour d’eux. Il a une aisance naturelle qui le fait presque resplendir sur la piste.

- Tu trouves? Bof, je suis loin des pros.

Mais elle ne lâche pas et elle saisit l’occasion pour le questionner, très discrètement, on peut lui accorder ça, sur sa vie. Elle se voit mal lui lancer « dis-moi Kevin chéri, t’as des frères et sœurs ? Et ton enfance, ça a été ? Raconte-moi une histoire ! ». Non, elle passerait pour une folle quoi. Et puis ce n’est vraiment pas son genre.

- Nop, je suis fils unique. Ma mère me trouvait trop parfait, elle n'a pas sentie le besoin de faire un autre enfant. J'ai appris tout seul comme un grand.

Bien, fils unique. Elle a compris la leçon et ne fait pas de remarque sur sa mère. Mais elle a très bien capté qu’elle pourrait se révéler gênante, elle a l’air un peu trop protectrice envers son fils, et lui tient beaucoup à elle. Elle hoche la tête, rangeant consciencieusement les informations dans un coin de son cerveau. arrêtés et plus en mouvement, le froid les mord plus sauvagement et le garçon lui prend les mains entre les siennes.

-Tu dois avoir les doigts gelés! La prochaine fois que tu vas à la patinoire pense à amener des gants et une écharpe!

Il entreprend alors de lui réchauffer, mais surprise, elle le regarde un peu comme si c’était un problème. Ça n’en est pas vraiment un, mais bon, c’est quand même très surprenant de sa part. il la lâche et elle est presque déçue. C’est une attention qu’elle a aimé, même si elle se juge assez grande pour s’occuper d’elle-même, et même s’il ne faut pas oublier que c’est une fille du froid, qu’elle ne vient pas d’un pays chaud. Elle se promène d’ailleurs très souvent en t-shirt alors que d’autres grelottent en manteau. Karen sent un rapprochement presque invisible entre elle et Kevin, cassé par l’autre débile de mec, qui revient à la charge. Excédée, elle décide de prendre les choses en main et de mettre fin à ce harcèlement sans attendre. Elle file sur la glace, le rejoint et le ramène vers Kevin. D’abord, elle ne donne pas d’explication au Japonais, il comprendra bien assez vite. Elle le présente alors comme son copain, ce qui n’est pas tout à fait faux, mais pas tout à fait vrai non plus, pas officiellement en tous les cas. Elle en profite au passage pour l’envoyer bouler et le menacer très clairement. Maintenant, s’il ne les lâche pas, c’est qu’il est vraiment plus que débile. Elle va jusqu’à embrasser Kevin, même si c’est plus une envie qu’un besoin pour faire dégager le lourd. En somme, c’est une action distinguée et raffinée de sa part, comme souvent.

Le type finit par dégager en grognant et elle se sent presque obligée de se justifier, honteuse de son geste, en ayant l’impression que Kevin ne serait pas d’accord, en ayant l’impression d’être un peu trop fleur bleue, un peu trop intime peut-être. Tellement habituée à cette façade glaciale et inaccessible, elle a un peu de mal à se montrer plus douce, plus tendre, à se faire à l’idée qu’elle est en droit d’embrasser me garçon quand elle le souhaite et qu’il peut faire pareil, même s’ils n’ont pas mis de mot précis sur leur relation. Le fait qu’elle baisse la tête l’empêche de voir le regard de Kevin sur elle suite à sa remarque et de se sentir encore plus mal. Elle n’arrive même pas à comprendre son propre comportement, s’en est énervant. Elle s’attendait à des reproches sur sa manière de procéder pour virer le dragueur à deux balles, mais non, elle sent les doigts de son camarade relever sa tête et c’est hésitante qu’elle plonge ses yeux dans le regard sombre de Kevin et qu’elle l’écoute lui murmurer quelques mots.

- Je suis pas sûr qu'il ait bien compris.

Il ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit et pose ses lèvres sur les siennes. Si au départ, on pourrait presque comparer ce baiser à un chaste baiser, il n’en est pas moins que le cœur de Karen s’affole subitement. Une main sur sa joue, l’autre qui descende lentement le long de son dos, le souffle de Kevin qui se mêle au sien, il n’e faut pas plus pour qu’elle perde pied, et qu’elle perde le contrôle de son corps. Même si elle avait pu bouger, elle ne l’aurait pas fait en fait. A ce moment, elle est bien trop heureuse, bien trop sur un nuage, bien trop incapable de le repousser. Elle sent une douce chaleur envahir son ventre alors que leurs langues commencent à jouer ensemble. Un balai tendre et amoureux, qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de jouer jusque-là, même si ce n’est pas la première fois que leurs lèvres sont scellées. Ça lui fait du mal de l’admettre, mais elle comprend maintenant tous ces niais qui disent que le temps est suspendu et qu’on en oublie tout ce qu’il y a autour. Une guerre pourrait se déclencher qu’elle n’en aurait rien à faire, tant qu’elle ne se sépare pas de Kevin. En parlant de séparation, il profite de quelques secondes pour reprendre son souffle et capture de nouveau les lèvres de Karen pour réitérer l’expérience, au plus grand plaisir de la jolie blonde. Retrouvant un peu ses esprits, elle se colle à lui autant que possible, profitant largement de l’instant et ayant l’impression d’être sur le point d’exploser. Elle n’a jamais ressenti ça avant, cette puissance l’effraie un peu, mais elle se laisser bercer quand même, sans poser de barrière. Elle ne sait au bout de combien de temps il finit par se détacher d’elle à bout de souffle. Heureusement, elle commençait à sentir sa tête tourner, totalement enivrée. Elle sent ses jambes tremblantes mais elle est heureuse.

- C'est toujours un plaisir de te rendre service princesse mais bizarrement, je doute que tu ais besoin de mon aide pour recaler les lourds...

Il a tout à fait raison, mais elle ne lui dira pas. Elle tente rapidement de reprendre ses esprits, mais c’est quand même un peu confuse qu’elle lui répond.

- Je … penserai à te demander plus souvent service … alors.

Un sourire tendre se dessine sur son visage, oui, exactement, sur son visage à elle. La Karen d’il y a quelques mois lui aurait collé des claques, bien fortes et bien humiliantes, pour lui apprendre à être aussi guimauve rose. C’est quoi la prochaine étape ? Aller sautiller main dans la main avec lui dans un champ de poneys magiques ? Pouah. Heureusement pour elle, il propose de continuer à patiner, sinon, elle serait encore en train d’imaginer des choses niaises à souhait. Il se remet à côté d’elle tout d’abord, lui jetant quelques regards, et reprend sa position face à elle. Elle qui, d’ailleurs, ne remarque pas non plus les trois pouffiasses qui fixent Kevin. Elle aussi a les yeux rivés sur lui, sauf qu’elle, elle en a tout à fait le droit.

-Vas y dis moi quelque chose sur toi, quelque chose que je ne sache pas.

Surprise, elle ne sait pas quoi répondre sur le coup. D’accord, lui, il adopte la technique du direct. Elle n’a pas le temps de répondre qu’il s’arrête brusquement. Elle le percute et est bien obligée de se rattraper à lui, en gros, en lui tombant dans les bras. Bon, c’est un peu exagéré, mais c’est l’impression qu’elle a. lui, tout ce qu’il fait, c’est sourire. A croire qu’il l’a fait exprès.

- T'as fini de me faire du rentre dedans princesse!

Aha, et en plus, c’est elle la coupable ! Elle lui sourit aussi, malicieuse, s’il espère s’en tirer comme ça ! Reste à savoir si elle va répliquer tout de suite ou attendre et le rappeler à l’ordre plus tard, une chose qu’elle sait très bien faire. Au final, elle choisit maintenant, mais ça ne donne pas grand-chose de bien profond, à croire qu’elle a perdu de son répondant si mordant. Elle pointe un doigt accusateur vers lui.

- Ose me dire que ça ne te plait pas ! Mais si tu préfères, je peux toujours aller en faire à l’autre imbécile, lui, il ne se plaindra pas …

Encore une fois, il se remet à côté d’elle, sauf qu’il n’y reste pas sagement et commence à bouger tout autour, au point où elle se demande s’il ne s’est pas cogné la tête quelque part sans qu’elle ne s’en aperçoive … Et après ça, il dit qu’il a un niveau moyen et qu’il a appris tout seul ! Enfin, Karen est sur le point de sentir sa tête tourner quand il s’arrête. Elle a pleins de questions en tête, et notamment sur ce qu’il vient de faire, mais il attaque de nouveau et elle est détournée de toutes les demandes qu’elle comptait lui adresser.

-Donc, je disais dis-moi quelque chose sur toi.

Hum, quelque chose sur elle ? Mais quoi ?! Elle ne sait pas. Qu’est-ce qui pourrait être intéressant ? Selon elle, toute sa vie est intéressante, mais face à Kevin, ses convictions sont un peu moins certaines. Et puis bon, il n’y a pas grand-chose à dire sur sa vie. Elle n’a rien fait de palpitant à part vivre dans un monde de luxe. Sauf que ça, il le sait déjà. Ce qu’il ne sait pas par contre, c’est qu’elle n’est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, pas comme lui. Son père avait une petite exploitation agricole et elle, elle était une petite fille pleine de vie, douce et aimante envers tout le monde. Mais c’est tellement loin de sa vie d’aujourd’hui qu’elle a l’impression que ce passé ne lui appartient plus. Sans compter sur sa mère qui dépensait le peu d’argent qu’elles avaient dans des jeux illégaux, et qu’elle devait travailler en tant que femme de ménage et serveuse dans un bar pas très réputé. Ce n’est pas quelque chose de très glorieux, pas quelque chose qu’on a envie d’avouer à quelqu’un qui vit à un échelon très élevé dans la société. Sauf qu’en même temps, ça fait partie d’elle non ? Et elle a envie de répondre à sa question. Après tout, elle sait maintenant qu’il n’a pas de frère et sœur. C’est pas très assurée qu’elle lui répond.

- Euh … comme toi, je suis fille unique. Pas de grand frère pour me surprotéger, pas de petite sœur pour me jalouser. Juste moi, et je crois que ça suffisait.

Mais c’est nul ça comme chose à dire sur elle. Elle a envie d’en dire plus mais elle a peur qu’en révélant ses origines, il ne veuille plus lui parler, même si elle est loin de l’image d’une gentille petite fermière aux bottes boueuses aujourd’hui.

- J’étais tellement remplie d’amour, douce et gentille que ma mère non plus n’avait pas besoin de plus. Et heureusement, on était déjà pas bien riches, avec un autre môme, j’imagine pas ce que Nadja aurait fait pour nous élever après la mort de mon père.

Nadja, c’est le prénom de sa mère. Parfois, elle a besoin de mettre cette distance, de se dire que la femme qui se déshabillait presque devant de riches étrangers est loin d’être celle qui l’a soumise à une éducation stricte et étouffante. Et puis non, toute l’attention sur elle, c’est très bien. Même si elle n’a pas dit grand-chose, elle a quand même avoué à demi-mot ses origines peu glorieuses, ce qui constitue presque une honte pour elle. Comme quoi, on peut partir de rien, et grâce à un petit coup de pouce, arriver loin. Elle compte bien monter haut d’ailleurs, et être reconnue comme une grande actrice, même si pour le moment, elle n’est pas en activité professionnelle.
Après ça, elle ne sait pas vraiment quoi rajouter. Elle n’a pas d’ami, n’a jamais eu de relation avec personne, déteste à peu près tout le monde, et vit dans son monde gouverné par l’argent. Elle déteste ceux qui piétinent leur fierté pour arriver à leur fin, parce que selon elle, on peut toujours obtenir ce qu’on veut en gardant sa dignité. C’est peut-être un peu à cause de sa mère d’ailleurs et de ce qu’elle a dû faire pour s’en sortir. Bon, ce n’était pas le trottoir non plus, mais ça a suffi à Karen pour juger les femmes et leur comportement, pour déclarer que les hommes n’étaient pas dignes de confiance, viles profiteurs de la détresse de certaines. D’ailleurs, c’est la première fois qu’elle parle de la mort de son père à quelqu’un, à par Liam, mais lui, elle lui a juste balancé qu’il était passé dans une machine, ce n’est pas pareil.
Mal à l’aise une nouvelle fois, elle ne sait pas quoi ajouter. Au final, elle aime parler d’elle, mais seulement d’éléments de surface, jamais ce qui touche sa personnalité profonde ou son passé trop ancien. Surtout qu’elle ne sait pas comment va réagir Kevin et qu’elle a peur de le dégouter parce qu’elle n’est pas « de sang pur » si l’on peut dire. Certains apportent beaucoup d’importances à leurs relations, elle la première, et elle sait que le moindre détail peut tout faire changer.

- Mais ça, c’est pas intéressant, n’est-ce pas ? J’ai l’impression que c’est pas ma vie, alors au diable ce qui a bien pu se passer. Je préfère largement ce que je suis aujourd’hui, et ce que je serai plus tard.

Parce qu’elle est certaine de réussir. Sans hésitation, elle sait qu’elle touchera son rêve et elle sait qu’elle ne fera pas non plus n’importe quoi pour y arriver. Il y a toujours un moyen, il y a toujours un choix, et elle juge que beaucoup font le mauvais, parce que c’est le plus évident, le plus facile, le plus attendu par la société d’aujourd’hui. Karen est un peu perdue dans ses pensées, dans son passé qu’elle pensait bien enfoui au fond de sa manière, et la présence de Kevin ne l’arrange pas non plus, c’est comme s’il apportait chaque voie un voile qui l’empêchait de réfléchir et d’analyser correctement, voile de plus en plus opaque à mesure qu’ils se voyaient. Et la jeune fille, privée de sa réflexion, commet des erreurs. Aggravées par la mauvaise qualité des patins à ses pieds. Avant qu’elle ne puisse lui demander ce qu’il faisait un peu plus tôt, en lui tournant autour, elle se prend les pieds l’un dans l’autre. Même si elle a fait des progrès, il ne faut pas oublier que c’est quasiment la première fois qu’elle monte sur la glace, et que c’est très facile de perdre l’équilibre. Elle n’a même pas le temps de s’accrocher qu’elle se retrouve déjà par terre, mais pas sur les fesses, sur le flanc. Heureusement que la patinoire s’est vidée, ça évite que les autres lui passent ou lui tombent dessus, comme ça arrive souvent. Karen est sonnée et dans un premier temps, elle n’esquisse même pas un geste pour se relever.
(c) Arwy



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyDim 5 Jan 2014 - 13:04



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyMar 31 Déc 2013 - 0:50



Une aprem' à la patinoire

L’envie de revoir Kevin a été plus forte que sa fierté. Karen a bien été obligée de la ravaler, souffrant plus de la distance du garçon que de sa dignité écrasée. Depuis quand est-ce que ça a changé ? Depuis leur face à face au théâtre à vrai dire. Elle déteste se laisser bercer par son instinct comme ça, elle déteste ne plus avoir le contrôle de ses moindre gestes, elle déteste ne plus pouvoir mener sa vie seule et sans aide. Elle déteste avoir l’envie de sourire en voyant ce visage, ces yeux si sombres se poser sur elle. Elle déteste aussi cette impression qu’il évite le contact avec elle. Alors c’est aussi un moyen de tester, un moyen de voir si réellement, il ne veut pas la voir. Dans son message, elle ne lui demande pas son avis, mais s’il ne veut pas venir, personne ne l’oblige. Elle se trouverait juste con à attendre quelqu’un qui se fout visiblement d’elle. Sauf qu’il a proposé lui-même de venir la chercher, et c’est ce qu’il fait effectivement. Karen monte dans la voiture, heureuse de voir qu’elle va passer du temps avec lui, et qu’elle a un peu d’intérêt à ses yeux. Elle observe Kevin, sa tenue, tout ce qui peut tomber sous ses yeux. Elle écoute vaguement son histoire de musique et fait ce qui lui plait, à savoir embrasser le garçon. Ce n’est pas la première fois depuis le théâtre, mais elle a l’impression que cette fois-ci, c’est différent. Pourtant, elle ne dit rien et se réinstalle, prête à partir. Elle fait juste un commentaire sur la voiture, qu’elle trouve tout à fait à son gout. Après tout, il faut au moins ça pour une jeune fille de son rang. Le Kappa semble content de l’effet de son véhicule.

-Oui, un beau bébé, c'est un cadeau de mes parents pour mon rétablissement.

Ah oui, le rétablissement. Pour un peu, elle aurait oublié cette histoire de balle dans le bras. Elle est contente que ça aille mieux, qu’il n’ait plus le bras comme avant, même s’il doit quand même avoir mal et ne pas pouvoir faire tous les gestes qu’il veut. Elle ne préfère pas repenser à tout ça d’ailleurs. Elle se concentre sur la route, n’ajoutant rien, sentant toujours cette culpabilité au fond d’elle. il demande alors si c’est bien en centre-ville qu’il doit se rendre et elle confirme simplement, en souriant, sans rien dire de méchant ou de piquant. Le garçon cache bien sa surprise d’ailleurs.

-Oui, on y sera dans moins de 10 minutes.  

Bien, juste dix minutes avec ce malaise qui a fait sa place dans la voiture. Comme si, soudainement, ils n’ont plus rien à se dire. Ou plutôt, comme s’ils n’ont pas envie de se « blesser » comme d’habitude. Karen ne lui a pas demandé de venir pour le descendre, ni pour se prendre des remarques en pleine tête. A vrai dire, elle attend autre chose de cet après-midi, de ce … rendez-vous. Même si elle ne sait pas vraiment quoi, elle veut quelque chose de différent.
Pour dissiper un peu la tension, le garçon lui demande si elle compte aller à l’enchère prévue pour bientôt, ainsi que le bal de Noël. A vrai dire, elle a entendu parler du premier événement, ainsi que plusieurs personnes qui y seront vendues. Elle a tout de suite repéré Antonio et son talent à manier la caméra. Elle sait qu’elle se déplacera pour lui, et elle écoutera sans doute la prestation des autres, on sait jamais, des bonnes surprises existent peut-être. Par contre, pour le bal, elle ne sait pas vraiment pourquoi elle y va. Peut-être dans l’espoir d’y croiser quelqu’un d’important ? Ou d’observer un peu ceux qui l’entourent, comme elle le fait souvent. Elle essaie, et bien vite, ça l’énerve, alors elle abandonne pour mieux recommencer. Elle avoue au passage qu’elle a repéré deux trois choses qui peuvent lui être utiles, sans préciser plus, et demande à Kevin s’il compte y être aussi.

- J'irais y faire un tour probablement. Quel genre de truc intéressant??

Probablement ? Seulement ? Sur le coup, elle serait presque déçue. Mais après tout, il fait bien ce qu’il veut, elle n’a pas à se mêler de ses affaires. Elle n’a pas à vouloir savoir, même si ça l’irrite qu’il ne dise pas blanc ni noir. Oui, elle VEUT savoir si elle le verra, et si non, quelle est la bonne raison pour qu’il n’y aille pas. S’il compte rester seul ou si justement, il a quelque chose de prévu avec quelqu’un pour ne pas se déplacer. Mais sa foutue fierté de merde l’empêche de lui dire qu’elle aimerait le voir là-bas. Surtout si elle enchérit sur Antonio, elle sait que ce n’est pas la meilleure idée du siècle.

- Deux trois talents. A croire que ça existe encore dans ce monde.

Il n’en saura pas plus, il n’en a pas besoin. Pas la peine de gâcher ce moment si bien commencé. Surtout que c’est réellement les talents qui l’intéressent, et pas les personnes qui les détiennes. Pas de quoi s’en faire, en somme.
Ils ne tardent pas à arriver, et heureusement, parce que la jeune fille ne peut pas rester dans cette espace si petit en la compagnie du sportif sans bouger. Finalement, un seul petit baiser ne lui suffit pas, mais elle musèle bien ses envies, histoire de ne pas faire n’importe quoi non plus. Il lui reste un peu de dignité tout de même, pour ne pas montrer à Kevin qu’elle le désire autant. Ils descendent de la voiture et la conversation reprend sur son numéro de téléphone, qu’elle a eu la bonté de lui « offrir ». Elle rit à cette remarque. Elle lui a bien dit que les choses utiles, elle les garde, et sur ce coup-ci, elle s’en félicite. Elle rebondit sur le fait qu’elle n’ait pas été sage cette année. Au moins, elle, elle n’a pas couché à droite à gauche, elle ne s’est pas droguée dans les ruelles sombres, elle n’a pas planté un poignard dans le dos d’un ami parce qu’il lui a volé sa dernière console de jeu. Donc, elle estime qu’elle a été sage, contrairement à toute la vermine qui compose la jeunesse aujourd’hui et qui fait n’importe quoi. Au passage, elle ne manque pas de faire une remarque sur le parfum du jeune homme. Karen sans pique n’est pas Karen, même si ce n’est pas méchant. Avec plaisir, elle voit son camarade rire aussi.

-J'ai pensé à toi, j'ai vidé ma bouteille. Ben vas- y raconte moi, tu as fait quoi avant septembre?

Pour une fois, sa question est directe. Il est vrai qu’il ne sait pas grand-chose sur son passé. Juste ce qu’elle a bien voulu en dire le jour de la rentrée, et encore. Qu’est-ce qu’elle a fait ? Elle a pris des cours par correspondance, et elle a passé des castings pour jouer dans un film. Casting qu’elle a réussi d’ailleurs, même si le tournage ne s’est pas passé comme c’était prévu. Cependant, elle ne regrette pas. Courber l’échine, sourire parce que ça plait au producteur, et laisser cet abruti lui marcher sur les pieds je ne sais combien de fois, très peu pour elle. Elle est partie de son plein grès, en femme libre. Même si elle préfère ne pas dire qu’elle n’aurait pas été la bienvenue si elle avait voulu revenir.

- Eh bien, tu vois, j’étais devant une caméra, là où est ma place. Mais je ne m’entendais pas vraiment avec mon collègue. Très mignon d’ailleurs, mais sans saveur. Je préfère les noix un peu pourries aux coquilles vides, et lui, il était plus que vide.

Bon, ce n’est pas tout à fait vrai. Elle ne l’a jamais trouvé mignon, elle le trouvait juste insupportable. Trop gentil, trop parfait, sans caractère, qui se pliait à la moindre volonté des maquilleurs ou des scannéristes, ou même du stagiaire d’une semaine. S’ils avaient voulu le faire jouer dans une robe en dentelle, il aurait surement dit oui, c’est pour dire … Non, il faut quelqu’un avec plus de poigne à la demoiselle, même si ce quelqu’un a un caractère de con. Il lui faut un homme pour lui tenir tête. Un peu à l’image de Kevin … Elle chasse cette idée de sa tête, se rendant compte qu’elle est un peu trop plaisante pour son bien, et montre la patinoire en affirmant que c’est ce qu’elle veut faire.
Visiblement, il n’est pas aussi emballé qu’elle mais elle ne lui laisse pas le choix. Il finit par la suivre, de toute façon, sinon, elle le plante là, comme un con. Dégoutée des chaussures mais ne faisant quand même pas demi-tour, elle galère un peu à attacher les patins et c’est donc le garçon qui l’attend, une fois sur la glace. Elle finit par gagner et par le suivre aussi, peu assurée. En moins d’une seconde, il peut voir qu’elle n’a pas l’habitude de ça. Elle n’en a pas fait depuis tellement longtemps qu’elle ne sait plus de quand ça date. Dans des endroits comme ça, trop de monde, et surtout pas assez de gens comme elle. Que du bas peuple, auquel elle ne veut pas se mêler. Elle se tourne alors vers lui et lui demande s’il a déjà eu l’occasion de chausser des patins et de profiter des joies d’une patinoire.

- Oui j'en ai déjà fait, comme tout le monde quoi. C'est comme du roller puis tu oublis que je suis un rho kappa princesse.

Comme tout le monde. Il oublie qu’elle n’est pas tout le monde. Du coup, maintenant, elle veut savoir s’il sait se débrouiller. Est-il comme tous les mâles, qui cherchent à gonfler la poitrine pour pavaner devant la femelle ou a-t-il vraiment les plus belles plumes de la basse-cour sans avoir à en rajouter des tonnes ? Elle ne demande qu’à voir. Surtout que les patins et le roller, ça n’a pas vraiment l’air d’être la même chose. Dans le principe, si, sans doute. Dans la pratique, pas vraiment. L’un roule, l’autre glisse. Alors la jeune fille suppose que ce n’est pas pareil, même si elle n’a rien sur quoi se baser pour dire ça. À peine arrivée sur la glace, un type déboule à toute vitesse et manque de la faire tomber. Sans quitter son caractère de feu, elle le menace, même s’il n’entend rien et qu’il est déjà loin. Elle fait alors une autre remarque, à l’intention de Kevin, attendant presque son approbation. Au lieu de ça, elle a un rire timide et une réponse pas tout à fait en accord avec ce rire, ou même ce qu’elle attend de lui.

-Tu es sûr de ne t'être pas jeté sous ses roues ou alors tu as pris du poids.. Ils auraient dû te peser avant de te donner les patins, tu vas nous briser la glace de la patinoire.

Elle rêve ou il insinue qu’elle a grossi ? Elle sent son sang ne faire qu’un tour dans ses veines mais se retient. Ce n’est que de la provocation, rien de plus. Il en le pense pas, pas vrai ? Elle qui fait si attention à son image. Et bizarrement, elle a peur qu’avec quelques kilos de plus, elle ne puisse plus lui plaire. De toute façon, elle a toujours un corps parfait, alors ça ne change rien. Légèrement fâchée, mais sans lui répondre pour autant, elle l’incite à partir de l’endroit où ils sont pour aller vraiment patiner. Au passage, elle le lâche. Si vraiment il la trouve grosse, il peut aller se brosser pour qu’elle lui tienne le bras de sa propre volonté !
Visiblement, cette proposition doit passer à côté de ses oreilles, puisqu’il s’évertue plutôt à la fixer, ne disant rien. Au bout d’un moment, elle se demande même s’il n’y a pas un problème. Qu’est-ce qu’il a à la regarder de la sorte ? Il essaie de trouver combien de kilos elle a pris à l’œil nu ?! Mais non, il finit par se rapprocher dangereusement, trop près d’elle, toujours en la regardant. Elle qui d’habitude a toujours quelques centimètres de plus que lui grâce à ses talons, se trouve tout d’un coup petite, même si elle fait la même taille que lui.

-Depuis quand tu es aussi belle princesse? Hier? Il  ya 1 semaine? 1 mois?  

Alors là, elle se n’y attend pas à celle-là ! Surtout qu’il n’a pas l’air de se moquer d’elle cette fois-ci. Il sourit, il a l’air sincère. Mais que lui arrive-t-il ? La trouve-t-il vraiment belle ? Surtout, elle aime les compliments de sa part. Pour un peu, si elle n’était pas elle-même, elle ne aurait rougit. Si les compliments des autres lui semblent être un dû, ceux de Kevin sont une petite victoire. Elle se reprend vite, même si elle reste les yeux plongés dans les siens. Ça la déconcentre pas mal d’ailleurs, mais elle parvient à ne pas bafouiller …

- Mais depuis toujours, mon cher Kevin. Seulement, tu n’étais pas là pour le voir.

Ça sonne presque comme un reproche. Il avait qu’à entrer dans sa vie plutôt. Ou à la place, y rester quand il en a eu l’occasion. Parce qu’elle n’oublie pas qu’elle ne le connait pas que depuis la rentrée, non. elle a toujours en tête ce shooting photo avec lui. Ils avaient dû être assez proches, ce qui est toujours demandé aux mannequins de sexes différents dans une séance photo. Il faut de la complicité et s’il n’y en a pas, à défaut, un peu jeu d’acteur. Karen en vient même à se demande si ça n’avait pas collé à cause de la tension qui devait déjà exister entre les deux. Etaient-ils trop jeunes pour comprendre qu’ils s’attiraient ou étaient-ils vraiment deux inconnus sans avenir commun à l’époque ? En attendant, elle est bien contente de le retrouver maintenant, même si elle ne pense pas plus à un avenir à deux. Elle s’y refuse tout simplement. Elle ne sait même pas ce qu’est le garçon pour elle. Il est ce qui se rapproche de plus d’un petit-ami, mais elle n’a pas la même définition du couple que les autres. Avec elle, c’est plutôt compliqué. Et puis, pourquoi forcément mettre un mot sur leur relation ? Tant qu’il n’y a pas de problème, autant rester ainsi.
Il secoue la tête, comme pour chasser ses pensées. Heureusement sans doute, une seconde de plus et elle l’aurait embrassé de nouveau sans aucune retenue. Elle qui pourtant déteste voir les autres faire, jugeant ça dégradant de s’étaler en public.

-Bon il semblerait que tu ne veuilles pas passer l'aprem ici, alors patinons! Faisons quelques tours lentement, le temps que tu prennes le coup de main.

Il attrape sa main et elle n’a pas d’autre choix que de le suivre. Alors qu’elle était fâchée quelques instants plus tôt, après tout, elle est comme toutes les filles, elle n’aime pas qu’on s’attaque à son poids, elle oublie tout ça pour ne retenir que sa main entourée de celle de Kevin. Elle se laisse trainer, elle en oublie toute envie de dominer, de contrôler. Au début, elle n’est clairement pas à son aise, se cramponnant presque à lui, comme si sa vie en dépendait. Lui d’ailleurs, se débrouille plutôt vraiment bien, et c’est une surprise pour elle. Elle aurait pu avoir la rage de ne pas le voir galérer comme elle, mais son contact lui fait un peu oublier toute colère qu’elle pourrait avoir, qui pourrait grandir en elle. Elle aurait limite envie de faire encore un tour, et puis un autre, encore un autre sans jamais s’arrêter.

-Tu apprend vite!

Elle lui sourit. Evidemment qu’elle apprend vite ! Un peu de flatterie ne fera pas de mal au Rho Kappa, surtout qu’elle pense ce qu’elle va dire.

- C’est parce que j’ai un bon professeur ça …

Il professeur qui lui lâche la main sans crier gare d’ailleurs. Elle aurait envie de récupérer sa main, mais elle n’ose pas. Oui, elle n’ose PAS le faire et elle finit par faire quelques tours toute seule, plutôt lente et pas encore très confiante, mais bien plus qu’au début. Elle observe de loin Kevin faire ses propres tours, avec un peu plus de vitesse. A parier qu’il y a été plus que « comme tout le monde » à la patinoire. Il finit par revenir auprès d’elle, mais en face, patinant à reculons. Déjà pas quelque chose de facile pour n’importe qui. Mais la jeune fille garde son commentaire pour elle. elle pourra toujours le cuisiner plus tard.

-J'aimerais bien te voir tomber sur les fesses princesse.

Elle rit doucement. Bien sûr ! Sauf qu’elle, elle n’a pas vraiment l’intention de tomber. Surtout si c’est pour se faire mal, ou prendre un coup dans sa fierté. Tout simplement hors de question.

- Ah bon ?! Je croyais que tu avais peur pour la glace, je voudrais surtout pas la casser en tombant dessus …

Il se remet à sa droite et elle tourne la tête vers lui, ralentissant un tout petit peu. Elle a effectivement peur de tomber et le savoir à côté d’elle la rassure un peu. Alors qu’au final, elle ne sait pas si c’est vraiment une bonne chose. Il semble juste se débrouiller, c’est tout, pas de quoi en faire un dieu du patin. D’ailleurs, le même mec qu’un peu plus tôt les frôle de nouveau, manquant une autre fois de la faire tomber. Il est vraiment stupide ou il le fait exprès ? Cette fois-ci, il regarde Karen d’une façon qui lui déplait. Visiblement, ça déplait aussi à son camarade. Tant mieux.

-Princesse tu voudrais pas t'agripper encore à mon bras comme au début? c'était... tellement... mignon.

Wow, là, c’est vraiment le monde à l’envers ! Mignon dit-il ? Ca ne lui ressemble tellement pas. Karen se dit qu’il y a autre chose là-dessous. Essaie-t-il de « marquer » son territoire ? C’est vrai qu’elle aimait bien qu’elle elle lui tenait le bras, ou quand il lui tenait la main. Surtout que le garçon, depuis le début de l’après-midi, ne semble pas oser faire grand-chose vis-à-vis d’elle. si elle se demandait s’il était vraiment heureux de la voir, là, elle est bien obligée d’admettre qu’il l’est sans doute un peu.

- T’es sûr ? Je voudrais surtout pas te gêner dans tes démonstrations.

Un compliment détourné, voilà le mieux qu’elle peut. Lui dire qu’il patine bien et qu’elle serait sans doute un boulet à son bras. Finalement, Kevin a une bien meilleure idée.

- ça doit t'ennuyer de faire des tours plan-plan te connaissant,non?Tu veux que je t'aide à prendre de la vitesse, je te tiendrais... Tu as confiance en moi?

Encore une fois, leurs yeux s’accrochent et il pose ses mains sur ses hanches. Un léger frisson la parcourt, elle mettra ça sur le compte du froid qu’il n’y a pas tant que ça. Il est plus entreprenant, elle aime ça, surtout que ce n’est pas désagréable, loin de là. Est-ce qu’elle a confiance en lui ? Drôle de question, elle ne sait pas vraiment. Elle sait que c’est compliqué entre eux, pas l’amour idyllique, plutôt une petite guerre. Mais pas une haine au point de lui faire un coup de pute. La preuve, tout se passe bien depuis qu’il est venu la chercher. Le malaise entre eux s’est dissipé et tout va bien dans le meilleur des mondes. Alors oui, elle pense qu’elle peut avoir confiance.

- T’as raison, on s’ennuie un peu. J’ai confiance, mais tes mains restent sur mes hanches, compris ? Et si jamais t’as le malheur de me lâcher, je te préviens que tu le regretteras.

Ça, ce n’est pas à prendre à la légère. Pourtant, Karen aimerait bien que les mains de Kevin parcourent autre chose que ses hanches … mais pas en public ! Elle se laisse alors guider, sentant les doigts du garçon sur son corps, et la vitesse aussi, faisant légèrement trembler ses jambes. Ses cheveux volent avec le vent qui s’engouffre dessous. Elle aurait peut-être mieux fait de les attacher, dommage.
Ils font à nouveau quelques tours ainsi, où elle est aidée par le garçon et où la peur de tomber disparait peu à peu. Elle est de plus en plus détendue et ça doit se sentir à sa manière de se tenir et d’avancer. Finalement, elle aime beaucoup la patinoire, même si elle ne reviendra sans doute pas seule ou avec quelqu’un d’autre que Kevin. Est-ce vraiment l’activité qui lui plait ou la personne avec qui elle la pratique ? Elle ne sait pas vraiment, sans doute un mélange des deux. Au bout d’un moment, ils finissent quand même par s’arrêter et se mettre sur le côté pour se reposer un peu, parce que ça ne sert à rien d’enchainer sans reprendre son souffle, on s’épuise trop vite. Karen peut alors poser des questions. Il a l’air trop sûr de lui, trop content, et pour elle, il n’y a pas que sa présence qui fait ça. Le garçon est bien obligé de lâcher ses hanches mais pour lui faire plaisir, elle se met en face de lui, très près.

- Je savais pas que tu patinais aussi bien. Presque un pro !

Bon, elle ne peut pas juger uniquement sur ça, surtout qu’elle n’y connait rien, mais pour elle, c’est déjà beaucoup ce qu’il arrive à faire.

- Qui t’a appris ? Un grand frère peut-être ?

Elle se maudit presque pour sa question. En fait, elle ne connait pas grand-chose de Kevin, ils n’ont pas vraiment le genre de discussions aidant à étaler leurs vies personnelles respectives. Elle n’a jamais entendu parler de frères ou sœurs, seulement d’une mère qu’il aime beaucoup. C’est une manière d’essayer d’en apprendre plus sur lui, même si c’est très maladroit de sa part. Il vaut mieux ça que rien, non ? Alors qu’ils sont arrêtés, le type revient une nouvelle fois à la charge, passant lentement devant eux et souriant à la jolie blonde. Celle-ci en a marre et ce n’est pas dans ses habitudes de ne rien dire ou faire.

- Tu m’excuses deux minutes ?

Elle ose alors partir sur la glace et rejoint le type, qui n’attendait visiblement que ça.

- Hey, jolie demoiselle ! Je commençais à croire que tu ne m’avais pas vu …

Ouais, encore un boulet qui s’y croit. Rien qu’à voir sa tête, elle a envie de lui faire bouffer de la glace. Pourtant, elle lui fait un grand sourire d’ange alors qu’ils sont déjà à la moitié du tour.

- Comment j’aurais pu ne pas te voir ? Tu viendrais avec moi deux minutes ? Je voudrais te montrer quelque chose.

Il type sourit encore plus. Mais quel con.

- Oh, mais c’est qu’elle y va direct la coquine … J’aime ça.

Il aimera moins la suite, elle le garantie. Elle va pousser les choses loin pour bien lui faire comprendre. A l’image de beaucoup de mec, il pense avoir une belle gueule et il n’a rien dans la cervelle. Le tour est déjà fini et elle l’emmène auprès de Kevin. Pas pour le rendre jaloux, loin de là. l’autre abruti s’arrête aussi et Karen se colle à son camarade de classe, passant un bras dans son dos.

- Inconnu, je te présente mon COPAIN, Kevin. Alors maintenant, tu vas nous lâcher, ou je t’en fous une et lui aussi. C’est clair ? Je suis pas venue pour tomber dans les bras du premier abruti qui passe, retourne t’amuser avec tes poupées gonflables, c’est tout ce qui voudra de toi.

Pour bien appuyer ses dires, elle donne un baiser plutôt fougueux à Kevin. Au final, n’est-ce pas une bonne excuse pour faire ça, le mec relou qui veut la draguer ? Sans doute un peu. D’ailleurs, l’imbécile la regarde avec mépris mais elle s’en fiche.

- Complètement tarée celle-là ! grommèle-t-il.

Il s’éloigne enfin, repérant sans doute une nouvelle proie et Karen récupère son bras, sans pour autant s’éloigner du garçon.

- Ce qu’il faut pas inventer pour les recaler, ceux-là !

Sauf qu’elle n’invente pas vraiment. Après tout, ne peut-elle pas le considérer comme son copain ? Elle s’en donne le droit. Un peu mal à l’aise quand même, elle baisse légèrement la tête. Elle n’aurait peut-être pas dû faire ça, peut-être que Kevin ne voulait pas être « affiché » de la sorte. Par contre, s’il veut des excuses, il n’aura pas plus que ça.
(c) Arwy



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyVen 27 Déc 2013 - 15:59



Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

.


Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen   [Terminé] Une aprem' à la patinoire~Karen EmptyMer 25 Déc 2013 - 2:24



Une aprem' à la patinoire

La fin de l’année approche à grands pas. Qui dit fin d’année dit début d’une nouvelle. Et la plupart du temps, ça s’accompagne de bonnes résolutions, qu’on ne tient jamais. Karen, elle, ne compte pas en faire. Pas pour éviter de les trahir, évidemment, mais parce qu’elle n’en a pas besoin. Elle est déjà parfaite. Pourtant, elle devrait bien réfléchir. Même si elle ne le sait pas, elle est en train de changer. Oh, pas de grandes choses. La jeune fille ne sera jamais une douce et docile demoiselle, qu’on peut promener à sa guise sans qu’elle ne dise rien, et qui rougit à chaque fois qu’on lui adresse la parole ou qu’on la regarde. En fait, elle change avec une seule personne, mais ce n’est pas n’importe qui. Kevin.

La fusillade l’a profondément marquée. Et à vrai dire, elle garde plus en tête la blessure du jeune homme que la sienne. Elle se souvient encore de l’inquiétude qu’elle a ressentie pour lui. Du manque, dans un certain sens, pendant deux semaines : l’absence du Kappa en cours. Ce ne sont pas des choses qu’elle a clairement pris conscience tout de suite. Il lui a fallu une confrontation, totalement involontaire. Alors qu’elle était en train de visiter le club de théâtre, il est entré. Il est venu lui parler, il a voulu lui prouver qu’il savait jouer la comédie parce qu’elle lui a lancé le défi. Et finalement, ils ont fini par se perdre tous les deux. Emportés, n’arrivant pas à s’arrêter, ils ont fini par se dire des choses qu’ils ne pensaient pas possible. Karen s’est retrouvée face à la violence du désir de Kevin, et le jeune homme s’est retrouvé face à la possession excessive de la demoiselle. Elle lui avait dit qu’elle voulait qu’il pense tout le temps à elle, à chaque moment. Elle doit avouer qu’elle aussi, se retrouve dans ce cas. L’avoir dans la même classe ne l’aide pas d’ailleurs.

Justement, c’est le départ de tout. Les cours. Parce que la Norvégienne a bien remarqué la « distance » prise par le sportif. Il ne s’enfuit pas non plus à chaque fois qu’elle lui parle, mais il évite les contacts physiques. Sauf que quand Karen veut quelque chose, elle se fiche que l’autre ne soit pas d’accord. Et à plusieurs reprises, elle a décidé de voler un baiser au garçon entre deux cours dans les couloirs. Seulement, elle n’a pas l’impression que ça avance à grand-chose de faire ça, alors elle a décidé de mettre sa fierté de côté. Parce que pour elle, ce n’est pas à elle d’inviter, ce n’est pas à elle de courir après, ce n’est pas à elle de demander. Pourtant, elle a bien appuyé sur « envoyé » pour donner rendez-vous à Kevin. Un rendez-vous, c’est bien le bon mot. Elle ne lui a pas laissé le choix d’ailleurs. Si elle veut le voir, elle le verra. Au passage, elle a accepté qu’il ait son numéro, qu’il n’avait toujours pas depuis la rentrée. Elle a été surprise quand il lui a répondu, encore plus quand il a proposé de venir la chercher. Il n’a pas eu de mal pour deviner qui elle était, elle n’en attendait pas moins de lui. Elle a même fait un effort surhumain pour lui avouer qu’elle vivait à l’école, même si elle ne l’a pas dit directement.

Toujours est-il que maintenant, elle doit trouver une tenue. D’ordinaire, elle n’a aucun problème pour ça. Mais là, elle hésite, comme si elle pouvait se tromper sur ce qu’elle allait mettre. Alors que franchement, elle s’habille toujours avec gout, et il n’y a pas de quoi stresser en voyant Kevin. Elle le voit tous les jours pour les cours. Justement, le fait que ça soit en dehors la panique un peu. Un bref instant, elle se dit même qu’elle a fait une bêtise en envoyant ce message. Et puis très vite, elle se dit que non. Elle en avait envie, elle l’a fait, c’est tout. Après quelques minutes à fouiller dans son armoire, elle déniche enfin quelque chose qui trouve grâce à ses yeux. Une fois n’est pas coutume, elle porte un pantalon avec un pull gris, des baskets et une montre prouvant bien qu’elle ne fait pas partie des pouilleux de cette ville ici. Elle laisse ses cheveux libres, ondulés, descendre jusque ses épaules, voire même un peu plus bas. Depuis la rentrée, ils ont bien poussé, et elle ne compte pas les faire couper. Un peu de liner et de mascara et le tour est joué. Elle hésite un instant et fini par se parfumer légèrement. Elle qui est toujours si sûre d’elle a peur de ne pas plaire à Kevin habillée ainsi, sans une jolie robe pour mettre ses formes en valeur. Surtout que sans talons, elle perd les quelques centimètres qui lui permettait d’être plus grande que lui, elle se retrouve à sa hauteur.
Ressaisis-toi Karen ! se répète-t-elle. Elle n’a pas à avoir peur, elle a juste à sortir de cette chambre et à attendre qu’on vienne la chercher. Elle regarde sur sa montre. Elle a presque 10 minutes d’avance, mais elle ne tient plus en place dans sa petite chambre. Elle fourre quelques papiers dans ses poches, c’est très pratique pour une fois de ne pas avoir à se promener une pochette ou un sac, ça lui laisse les mains totalement libres. Puis, elle descend lentement les escaliers, se regardant une dernière fois dans le miroir avant de fermer la porte de l’endroit où elle vit. Au final, elle n’a plus que 5 minutes d’avance en arrivant en bas. Il n’y a aucune voiture pour elle visiblement. D’ailleurs, comment va-t-elle le reconnaître ? Son cœur tape dans sa poitrine et elle tente de se calmer.

Jusqu’à voir une superbe voiture noire débarquer. Le genre de chose qui ne passe pas inaperçu, même dans une ville comme Miami. Le véhicule s’arrête devant elle et elle en reconnait le chauffeur. Elle se retient de sourire, mais elle constate avec joie qu’il ne s’est pas foutu d’elle. Non seulement, il est venu, alors qu’il aurait pu la planter -après tout, elle l’avait bien fait, elle, pour le devoir à faire à deux- mais en plus, pour le coup, il a vraiment un très beau carrosse.

-Yo princesse, le carrosse est avancé.

Elle n’attend pas de la part du garçon qu’il lui ouvre la portière, de toute façon, il ne semble pas vouloir bouger ses fesses. Elle contourne la voiture et va s’installer côté passager. Se retrouver aussi proche de lui, dans une situation autre qu’à l’école, la panique un peu. Elle n’a pas l’habitude. Le garçon n’arbore plus sa couleur rose, mais a les cheveux bruns, ce qui lui va bien mieux. Elle ne peut s’empêcher d’analyser ses vêtements, son visage. Elle ne sait pas trop quelle attitude elle doit adopter avec lui. Va-t-il encore être distant ou le fait qu’il soit là prouve qu’il ne veut pas la fuir ?

- Si tu veux changer de musique tu peux. Les cd sont tous dans la boite à gant devant toi.

Elle fait semblant de ne pas remarquer la façon dont il triture ses doigts. Serait-il nerveux ? Elle aussi, mais elle essaie de ne pas le montrer. Elle n’a aucune idée de si ça fonctionne ou non. Elle en a marre de devoir réfléchir alors elle lâche un tout petit peu la bride. Elle se penche vers lui, pose l’une de ses mains sur la joue de Kevin et l’embrasse pendant quelques secondes. C’est sa manière de dire bonjour. Ce qu'elle veut, elle le prend. S’il n’est pas d’accord, c’est la même chose. Elle ne fait même pas attention au fait que ça puisse être un comportement de quelqu’un qui est en couple, elle refuse de se poser des questions et surtout, d’y apporter des réponses.

- Jolie voiture …

Elle se réinstalle dans son siège, portant son regard sur la route, et s’attachant, prête à partir. Enfin, il démarre le véhicule, parce qu’après tout, ce n’est pas au lycée qu’ils comptent rester.

-Tu veux aller au chalet au centre ville c'est ça?

Elle est prête à lui faire une remarque comme quoi il doit avoir une petite mémoire pour lui redemander mais s’abstient. Ce n’est pas forcément une bonne idée, alors qu’il se propose gracieusement de l’emmener. Elle sourit, toujours sans le regarder.

- Exact ! Tu sais où c’est au moins ?

Il rejoint alors la route et il roula quelques instants en silence. A un moment, la jeune fille sentit son regard sur elle et tourna la tête. Il fuit aussitôt, se reconcentrant sur la route. Encore une fois, elle se retient de rire, trouvant ça mignon. Hein, quoi ?! Elle devient un peu gâteau et se promet de ne plus utiliser ce mot en pendant au jeune homme.

- Tu vas aller à l'enchère qui à lieu dans quelques jours et au bal le soir?

Ainsi il s’intéresse à  sa vie. Ou alors c’est juste histoire de remplir les blancs.

- Oui, j’ai repérer deux ou trois trucs qui m’intéressent elle parle de deux ou trois personnes bien sûr et je compte aussi faire un petit tour au bal. Et toi, tu comptes te déplacer ?

Si elle le voit là-bas, tant mieux, si elle ne le voit pas, tant pis. Elle a déjà en tête ce qu’elle veut. Et ce qu’elle veut répond au nom d’Antonio. Un jeune homme très charmant d’ailleurs, qui peut tout à fait s’attirer les foudres du possessif Kevin. Mais ce n’est pas ça qui intéresse Karen, c’est surtout sa maîtrise de la caméra. Qu’il ait quelque chose entre les jambes ou non, ou même une belle tronche, elle s’en contrebalance.
Il ne leur faut pas longtemps avant de rejoindre le centre-ville et de trouver un endroit où laisser la voiture. Ils descendent de la voiture et marchent côté à côté jusqu’au centre de toutes les attentions. Il y a tout un tas d’activités proposées. Du maquillage, de la dégustation, une photo avec le Père-Noël, mais Karen a déjà repéré ce qu’elle désire.

-Alors tu veux faire quoi? La maison du père noël? Tu n'as pas été assez sage cette année princesse! Au faite, merci j'ai enfin ton numéro, c'est un joli cadeau de noël que tu me fais!

Cette fois-ci, elle ne se retient pas et rit. Si on part de ce principe, elle n’est jamais sage.

- Tu ne sais pas ce que j’ai fait avant septembre … Et puis je t’en prie pour le cadeau, ça me fait plaisir. Elle retrousse le nez quelques secondes. La prochaine fois, je penserais à un nouveau parfum, je suppose qu’avec tout ce que t’as mis aujourd’hui, tu dois plus en avoir.

Après tout, elle ne peut pas ne rien dire sur son odeur. Odeur qu’elle apprécie pourtant, parce qu’elle associe le parfum à celui qui le porte.

- Je veux ça.

Elle montre de la tête la patinoire. Elle en sait même pas pourquoi. La dernière fois qu’elle en a fait, c’était il y a des années, et elle sait qu’elle ne va sans doute pas bien se débrouiller. Mais si elle est déstabilisée par la chose, elle suppose qu’il en sera de même pour son camarade, donc elle ne s’en fait pas trop.

-T'es sûr de toi sur ce coup là princesse? Regarde là bas il y a un truc pour faire de la luge.

Il oublie sans doute à qui il a affaire. La luge ? C’est pour les enfants ou les sauvages ça ! S’il ne veut pas, tant pis, elle, elle ira faire du patin à glace, même si elle doit se prendre une gamelle. La tête haute, la démarche féline, elle se dirige vers la piste de glace. Il a peur ou quoi ? Encore une fois, ses yeux brillants lancent un défi, que Kevin fini par saisir en disant que c’est comme elle veut. Bien sûr que c’est elle qui mène la danse ! Ils vont chercher leurs patins, chacun payant sa part. Ce qui arrange bien Karen. S’il avait décidé de payer, on aurait vraiment pu dire que c’est un rencard. Avec une grimace de dégout, elle regarde les chaussures déjà portées par tout un tas d’ignobles gens. Tant pis, elle l’a voulu, elle est bien capable de faire ça. Elle enfile les patins, se bat un peu avec les lacets. Elle serre bien, elle sait que c’est important, pour être tombée étant jeune parce que sa cheville n’était pas bien tenue.
Elle lève les yeux et voit Kevin déjà en place. Il sourit, il a l’air heureux, ce qui contraste  avec son envie de la faire changer d’avis d’un peu plus tôt. Elle note dans un coin de sa tête que c’est étrange et pose un premier pied sur la glace. Une première lame pour être plus exact. Elle n’est pas très assurée mais pour le moment, tout se passe bien. Elle pose un deuxième et rejoint Kevin en faisant très attention. En même temps, elle n’a que quelques centimètres à parcourir.

- T’en as déjà fait ?

Elle ne sent pas vraiment qu’elle a un bon équilibre sur ces choses-là et elle hésite à se lancer. Il faut vraiment qu’elle le veuille bien pour se mettre en situation de faiblesse comme ça ! Elle attend sagement une réponse du garçon quand un type, visiblement bon patineur, passe à toute vitesse à côté d’elle, ne faisant même pas attention. Il la bouscule légèrement et continue sa route comme si de rien n’était. Réflexe : elle essaie de se retenir à la première chose qu’il lui passe sous la main. Autrement dit, Kevin. Elle lui attrape le bras, celui qui est intact, et s’appuie dessus, réussissant à rester debout.

- Et ça te dérangerait de regarder où tu vas, connard ?! La prochaine fois, je te fais avaler tes patins !

Il n’a sans doute pas vraiment entendu, mais tant pis, elle sait qu’elle est capable de tenter d’exécuter sa menace. Elle se retourne à nouveau vers Kevin, la colère étant passée.

- Ya vraiment des imbéciles ici. Les pires sont ceux qui savent faire et qui ignorent les autres, tu trouves pas ?

Pour une fois, elle est comme tous les autres. Elle est face à une situation nouvelle et elle doit apprendre à gérer, même si ça veut dire tomber. Elle le fera avec la tête haute !

- Bon, on va rester ici tout l’aprem ?

Elle se rend compte alors qu’elle tient encore le bras du jeune homme et le lâche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Elle attend un signal de sa part. Pour une fois, elle le laisse mener la danse, décider, et elle le suivra. Enfin, elle fera comme elle pourra, parce qu’elle le sent déjà, le patin à glace, ce n’est pas pour elle. Pourtant, elle ne regrette pas d’avoir choisi ça, il faut aussi savoir s’amuser dans la vie, non ? Déjà, c’est un bon départ, elle ne se tient ni au mur, ni à Kevin, et elle ne tremble pas de la tête aux pieds. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle est super à l’aise, contrairement à Kevin. On a même l’impression qu’il a déjà fait ça plein de fois.
(c) Arwy



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Une aprem' à la patinoire

«Karen & Kevin »

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Dernière édition par Kevin Ikeda le Lun 15 Déc 2014 - 18:38, édité 2 fois
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