Chasing the sun (PV Hunter)

Il faisait vraiment beau, et la température était vraiment agréable, bien que le soleil ait tendance à taper fort. Ebloui, j’enfilais une paire de lunettes de soleil, et observait la mer, brillante, en perpétuel mouvement, et l’horizon qui se dessinait au loin. Paysage de carte postale, dont je rêvais étant enfant, et j’étais là, face à lui, ce sublime tableau, que je peux voir et toucher.

Malheureusement, à part le regarder tristement de la fenêtre de ma chambre, je n’y vais guère aussi souvent que je le voudrais, voire pas du tout. Alors il fallait que je sorte, que je m’assois sur ce sable, chaud et fin, à admirer la mer faire des va et vient, regarder les enfants barboter dans l’eau, et les plus courageux jouer sur le sable.

Etrangement, j’avais vraiment pensé être seul ce jour-là, au calme, paisible, mais voir Hunter avait changé tous mes plans. Non pas que je n’aie pas envie de la voir, au contraire, cela me faisait même plaisir, puisqu’au final nous n’avions pas l’occasion de nous voir aussi souvent qu’on le voudrait.

« Hm, je comprends, aller en maths est un supplice. » Je riais quant à sa qualification de pouilleux. « Tu peux le dire qu’il est pouilleux, ce prof est une vraie sangsue, tu as bien fait de ne pas assister à son cours. »

Les cours étaient généralement la cause principale de tous nos problèmes, et il y avait des matières qu’on supportait moins que d’autres, alors c’était jamais évident de tenir le coup, assis sur une chaise inconfortable à écouter un prof déblatérer un cours pendant des heures, sans pouvoir comprendre le moindre mot.

« Tu comptes remettre les pieds en cours après ? Ou tu t’accordes la journée de libre ? »

Généralement, quand je venais à sécher, je ne grattais pas que un cours, parce qu’une fois dans mon lit je n’avais plus la motivation pour sortir de mon halo de chaleur, emmitouflé sous ma couette, retenu par le lit moelleux et attiré par le sommeil.

« Et non, pour une fois, je ne sèche pas, j’ai juste pas cours, alors je suis venu profiter un peu de la plage, j’ai pas l’occasion de venir souvent ici. Puis ça ressource un peu, et ça change de l’effervescence de la ville, tu trouves pas ? »

J’avais besoin de prendre l’air, et sortir au grand air, à la plage, ou encore à la montagne, ou même en forêt ne me dérangeait pas, je devais juste sortir de toute cette agitation. J’en pouvais plus d’être confiné entre tous les bâtiments de la ville, à ne fréquenter que des bars et autres, il fallait que je change carrément de destination, sans quoi j’allais très vite péter un câble, et puis avec la pression des cours, les évènements récents, ceux qui arrivaient à grand pas… Il y avait tellement de choses à penser, qu’il était dur de rester concentré, sans fumer de la tête complètement.

« T’as pas de la crème solaire par hasard, histoire que je ne devienne pas tout rouge dans deux heures, pour souffrir pendant trois jours. »

J’avais une peau relativement fragile, et pas habitué au soleil de Miami, en comparaison avec celui d’Oxford, je préférais encore me tartiner de crème, plutôt que de souffrir le martyre. La dernière fois, j’avais pas pu bouger pendant trois longs jours, sans avoir une douleur lancinante qui me parcourait le corps tout entier. J’enfilais un t-shirt et cela me faisait l’effet d’une énorme griffure. Personne n’osait me toucher sous peine de déclencher ma colère. Il était rare que nous partions en voyage au soleil, mais la dernière fois en Italie, ça avait été tout particulièrement mortel, et j’avais trop peu jaugé la capacité du soleil, ce qui m’a coûté cher, très cher.