Sujet: Re: ∞ M.A.C.nifestation. Hunter. Dim 5 Jan 2014 - 15:18
M.A.C.nifestation
Ruby V. Young
▬ C’est n’importe quoi ! Vous n’êtes qu’une bande d’idiots, tous autant que vous êtes ! MAC ne teste pas sur les animaux ! ▬ Oh.
Mon intuition se révélait juste, la jeune femme réagit au quart de tour, me hurlant dessus telle une hystérique. Elle avait peut-être raison, après tout, je pensais aussi que c'était le cas avant que l'organisatrice ne m'affirme que si, MAC testait bel et bien sur les animaux et moi, je l'avais bêtement crue. Mais de l'autre côté, l'inconnue avait peut-être tort, non ? Dans le bénéfice du doute, j'aurais du rester avec Maeko et Anaeli pour manifester contre le bio art... Je me sentais affreusement bête. Mais la bataille ne faisait que commencer, la folle furieuse n'en avait pas fini de crier.
▬ Vous vous êtes renseignés, avant de lancer votre manifestation idiote ? C’est quoi, le nom de votre mouvement ? … que je vous ridiculise dès que j’en aurai l’occasion. Où est le responsable de tout ce cirque ? Je m’en vais lui donner ma façon de penser ! ▬ Oui, évidemment, hein. Hum. Elle est... Elle est là... Euh non, où elle est... ? Mince.
Je ne retrouvais pas la leadeuse et ça ne faisait qu'agacer davantage mon interlocutrice qui préférait alors s'en prendre à moi pour faire passer son message. Je commençais à en avoir plein le cul, moi aussi. Je me serais bien excusée mais son comportement m'en coupait très rapidement l'envie et me donnais plutôt celle de lui donner tort coûte que coûte.
▬ A l’avenir, renseigne-toi au lieu de prendre part à une manifestation… sauf si tu veux rester un mouton toute ta vie !
Là, c'en était trop, elle aurait du la fermer. Je regretterais sûrement mes paroles mais je n'allais certainement pas me laisser faire, surtout pas par une inconnue qui cache son visage dans du plâtre.
▬ Oh, ça va hein ! C'est pas une poufiasse couverte de fond de teint qui va me donner des leçons en me traitant de mouton ! Tu crois peut-être sortir du lot avec un masque aussi opaque ? Regarde toi.
Je répondais à son regard de défi en la fixant droit dedans, ma légère honte apparue quelques minutes plus tôt avait laissé place à de la rage. Je ne perdrais pas la face devant elle.
HRP : Désolée, c'est pas génial mais c'est enfin répondu ! o/
Ou comment la hache de guerre s'est retrouvée déterrée.
La fille à qui j’avais posé ma question était vêtue simplement, elle avait de longs et beaux cheveux noirs et soyeux – ce qui ne manqua pas d’attirer mon attention – et ses yeux clairs donnaient une intensité à son visage pâlichon. On aurait presque dit Blanche-Neige, si ce n’est qu’elle n’en avait pas la tenue. En tout cas, elle était vraiment très belle. Le genre de beauté naturelle et époustouflante qu’ont ces filles que les agences de mannequins repèrent, avant d’en faire des produits de marketing qui se ressemblent toutes. Grande, maigre et défilant parmi d’autres filles grandes et maigres, coiffées et maquillées pareil, au nom d’un grand styliste… qui, au final, va sortir exactement la même chose que ses confrères stylistes, parce que les pontes de la mode auront décidé que cette année, la mode est à l’aubergine. Je commençais de plus en plus à me demander comment j’avais pu me laisser aller à suivre ces dictats futiles, ce qui révélait sans doute que je gagnais en maturité.
« Oh, tiens prends donc un tract. On manifeste pour l'arrêt des tests sur les animaux que pratique la marque MAC » me dit-elle en me tendant un papier sur lequel on traitait la marque, où ma mère suait sang et eau, de tous les noms.
Nous nous observâmes un très court instant… et je compris qu’elle avait compris qu’elle ne s’adressait pas du tout à la bonne personne. Je fronçai un sourcil et pinçai les lèvres, avant de déchirer son foutu tract en petits morceaux et de le balancer au-dessus de ma tête. Tant pis s’il tombait par terre. Non ! Tant mieux, même ! Ces écolos, quelle bande de cons. Je les détestais, quand ils s’attaquaient aux choses bêtement, juste parce que c’est dans l’idée de tout le monde que qui dit « maquillage » dit forcément « torture ».
« C’est n’importe quoi ! » m’exclamai-je vivement. « Vous n’êtes qu’une bande d’idiots, tous autant que vous êtes ! MAC ne teste pas sur les animaux ! »
Je posai mes poings fermés sur mes hanches et toisai la jeune femme qui se trouvait face à moi.
« Vous vous êtes renseignés, avant de lancer votre manifestation idiote ? C’est quoi, le nom de votre mouvement ? … que je vous ridiculise dès que j’en aurai l’occasion. Où est le responsable de tout ce cirque ? Je m’en vais lui donner ma façon de penser ! »
Je cherchai des yeux, à travers la foule, quelqu’un qui avait l’air de prendre plus activement part à cette connerie. Le Chef de cette belle bande de nigauds, qui osaient s’en prendre sans fondement à MAC. Comme je ne voyais rien, et que de toute façon je n’avais pas la patience pour chercher, je me retournai vers la brunette et plantai mon regard dans le sien, histoire de bien l’assassiner sur place.
« A l’avenir, renseigne-toi au lieu de prendre part à une manifestation… sauf si tu veux rester un mouton toute ta vie ! »
Depuis quelques jours déjà, il faisait froid dans les rues de Miami. Enfin, pas aussi fraîchement que dans l'Iowa, car la Floride avait la chance d'être dans un climat en général plus chaud, tropical. Mais ces derniers temps, ça s'était quand même couvert et j'avais ressorti le bonnet, me disant que finalement, j'avais bien fait de ne pas m'en séparer. Rouge, évidemment, un accord quasi parfait avec les mèches de mes cheveux. Quoiqu'il en soit, tout ceci tombait à pic pour nous rappeler que, très bientôt, les fêtes de Noël allaient arriver. Mais je savais aussi, en tant que membre de la confrérie Nu Zêta, que la période de ces festivités étaient également une période assez propice pour les manifestations. En cette période, c'était l'idéal pour se faire entendre car les foules se précipitaient dans les magasins pour leurs achats de Noël alors, forcément, du peuple à qui faire part de sa ou ses cause(s).
En ce jour de Décembre, j'avais donc prévu de rejoindre un groupe de gens pour manifester contre une grande entreprise de cosmétiques. On ne m'avait pas encore dit laquelle mais apparemment elle testait tous ses produits sur les animaux alors je n'avais pas hésité à leur confirmer ma venue. Jeans, t-shirt à manches longues, un gros pull, une veste en simili cuir ainsi que des bottines de la même matière et j'étais parée pour affronter le vent et les contestataires. Mais arrivée au point de ralliement, quelle ne fut pas ma surprise de voir le logo de la marque qu'on allait contrer. MAC. Surprise ? Parce que je ne pensais pas qu'ils testaient sur les animaux. Je demandais confirmation à l'organisatrice de la manifestation, elle en était persuadée et n'en démordait absolument pas, donc je la croyais. Ni une, ni deux, nous prenions nos pancartes et nous dirigions vers le centre ville.
Une fois devant la boutique MAC, on s'arrêtait, scandant nos slogans, distribuant nos tracts informatifs aux passants lorsque j'entendais une jeune femme d'environ mon âge s'adresser à moi.
▬ Qu’est-ce qui se passe, ici ? ▬ Oh, tiens prends donc un tract. On manifeste pour l'arrêt des tests sur les animaux que pratiquent la marque MAC.
Mais aussitôt que j'eus fini ma phrase, je faisais un peu plus attention à l'allure de mon interlocutrice qui semblait tout droit sortie d'un magazine people. Pas à cause de ses vêtements, non, mais, son visage parfaitement lisse et maquillé et... ses cheveux blonds et si bien ondulés. J'avais soudainement l'impression de m'adresser à la mauvaise personne car je sentais un certain malaise entre nous. Simple intuition féminine.
Sujet: ∞ M.A.C.nifestation. Hunter. Mer 11 Déc 2013 - 21:49
M.A.C.nifestation
Ou comment la hache de guerre s'est retrouvée déterrée.
Décembre. Noël approchait à grands pas, et comme chaque année je cherchais de quoi faire de jolis cadeaux aux gens que j’aimais. Néanmoins, je n’étais pas très productive… il n’y avait qu’un cadeau auquel je réfléchissais vraiment depuis des jours, sans doute le plus important. Celui que je destinais à Ki. Et bien entendu, je m’arrachais les cheveux de désespoir. Plein de choses me faisaient penser à lui… mais rien ne me semblait assez bien, à la hauteur. Cela faisait plus de 3 heures que je marchais dans les rues bondées de Miami, allant de magasin en magasin avec l’espoir vain de tomber sur la perle rare. Je commençais à avoir mal aux pieds, et pourtant ils étaient confortablement logés dans des bottines noires à petit talon. Pour accompagner ces chaussures, un jeans slim noir, une blouse ample de couleur crème par-dessus laquelle j’avais enfilé un gilet long. Plus quelques petits accessoires, rien de bien transcendant. Je n’avais plus vraiment l’envie de me faire remarquer en ce moment, et en partant ce matin-là j’avais sélectionné mes vêtements en un temps record – afin de passer le plus de temps possible à arpenter les boutiques de Miami –. Un pan du foulard que je portais glissa sur ma poitrine, et je le remis en place tout en observant les différentes vitrines qui se dressaient sur mon chemin. J’arrivai ensuite à une intersection ; à droite, une rue pleine de monde et à gauche, une rue plus étroite où se trouvaient quelques bars et devantures. J’hésitai un instant… et mes yeux se posèrent sur une enseigne, qui surplombait la foule. M.A.C, la marque où ma mère officiait en tant que Directrice Artistique. La marque qui avait fabriqué le rouge à lèvres pourpre que je portais sur les lèvres – le Rebel, de son petit nom –. Je souris et décidai de m’approcher, curieuse. Ma mère ne m’avait pas parlé d’une nouvelle collection, je trouvais donc étonnant de voir autant de monde rassemblé devant cette boutique du centre-ville. Je me frayai un passage à travers la foule, afin de voir ce qu’il se passait à l’intérieur.
Sauf que…
Le spectacle ne se trouvait pas à l’intérieur, mais bien à l’extérieur du magasin : tous ces gens que j’avais vus de loin portaient des pancartes clamant des slogans qui insultaient M.A.C, ils hurlaient des choses atroces sur les dirigeants de cette marque qui devraient, d’après eux, avoir honte de faire subir tout cela aux pauvres animaux sans défense. Choquée, j’entrouvris les lèvres et regardai autour de moi tous ces tarés hippies qui avaient oublié de fumer leur joint ce matin, visiblement.
« Qu’est-ce qui se passe, ici ? » demandai-je à une fille qui se trouvait à ma droite, en relevant mes lunettes de soleil que je laissai sur le haut de ma tête.
Je me fondais presque dans la masse… j’étais habillée tout aussi normalement qu’eux, et personne n’était supposé savoir que mon rouge à lèvres était un M.A.C – de même que mon fond de teint, ma poudre, mon paint pot champagne, mon mascara et mon blush… hum –. En tant que fille de membre du personnel, haut placé qui plus est, je recevais d’office toutes les collections et je ne me maquillais par conséquent qu’avec ces produits.
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