Wynwood University
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 C'est pas moi ! [PV Li K. Han]

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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyDim 5 Jan 2014 - 1:04

« De la danse ? Quel type de danse ? » Interrogea-t-elle curieuse de savoir.

Cela aurait pu paraître bizarre auprès de bien des gens, en particulier de la part d’autres mecs. Qu’un garçon fasse de la danse était rare, enfin tout dépendait du style de danse, parce que niveau hip-hop, c’était fréquent. Mais Li trouvait ça tout à fait normal, enfin dans son petit monde tout le monde faisait ce qu’il voulait, et peu importe la raison, elle acceptait, elle comprenait et surtout elle respectait ce choix, ce pourquoi elle ne s’étonna pas le moins du monde.

D’autant plus, qu’elle était tout particulièrement intéressée par le type de danse qu’il pratiquait, peut-être lui montrerait-il ses talents, elle qui n’avait décidément aucun don pour la danse. En même temps, Li ne dansait que très rarement, si ce n’est grossièrement devant la Wii avec sa mère, mais sinon, elle restait la fille coincée qui n’osait bouger son petit derrière. Elle se souvenait des conseils de Ty cette fois-là, qui lui disait d’avoir confiance en elle, mais une fois sur la piste de danse, c’est comme si cette confiance s’envolait, se consumait à petit feu. La trouille du regard des autres pouvait l’empêcher d’accomplir bien des choses.

« Sinon tu fais de l’escalade depuis longtemps ? » Demanda-t-elle ensuite. « Ca doit être dur non ? »

Naïve. Certainement pensait-elle ainsi quand elle savait ô combien elle n’avait pas de force dans les bras. Se hisser à la simple force de ses bras lui semblait impossible. Se retrouver face à un grand mur d’escalade, et ne pas réussir à décoller du sol. Au collège, elle avait eu une période d’essai en cours de sport, elle était incapable de faire quoique ce soit. Monter lui était impossible, puisque l’effort la tétanisait, et assurer ses camarades était tout aussi comique, puisqu’elle était si légère, qu’elle décollait du sol à la moindre chute. C’était un spectacle hilarant pour ses camarades, certes, mais pas pour elle qui avait horreur de faire face à l’échec. Le sport était une matière comme une autre, et la note qui était sortie à la fin de ce trimestre l’avait effondré.

D’habitude, elle faisait en sorte d’assurer, de faire d’énormes efforts pour atteindre un niveau correct, elle qui n’était pas sportive pour un sou. La course ce n’était pas si difficile, mais l’escalade lui avait semblé si insurmontable. Du coup, elle admirait tout ceux qui en étaient capables.

Suite à ça, alors qu’elle se perdait dans ses pensées, se remémorant les quelques souvenirs qu’elle avait gardé dans un coin de sa tête, elle entendit la voix d’Azraël, ce qui la ramena sur terre. « T’en veux ? » Lui avait-il demandé, et sur le coup, elle se demandait bêtement de quoi il parlait. De par son étourderie, elle failli lui demander, et alors qu’un bribe de phrase avait commencé à s’échapper de sa bouche, elle se rattrapa quand ses yeux se posèrent sur la bouteille d’eau.

« Non merci. » Répondit-elle poliment.

Puis, ce dernier rangea la bouteille dans le sac, sans demander son reste. S’en suivi la discussion à propos de son origine et en quoi être taïwanais changeait de la nationalité chinoise. Bien des gens lui auraient rétorqués qu’ils s’en foutaient, et que de toute manière ils ne voyaient pas la différence. Cela pouvait être blessant parfois. Ce peu de tact que les gens avaient à ce sujet. Pour eux, que Li soit chinoise, japonaise ou coréenne était la même chose. C’est ce qu’ils disaient, presque tous. Yeux bridés égal asiatiques, et rien de plus. Pour eux, ça ne changeait pas grand chose, c’était une jaune.

Pourtant, chaque pays a son histoire, sa culture, et Li savait que c’était insultant pour un japonais d’être pris pour un chinois, ou inversement. Il fallait connaître avant de juger. Et Li fut heureuse de voir qu’il comprenait très bien son point de vue, et même qu’il le partageait. Cependant, elle ne sut trop quoi répondre à ça, si ce n’est lui faire un petit sourire, tandis qu’elle remettait une mèche de cheveux derrière son oreille, que le vent ne cessait de lui envoyer au visage.

« T’es vraiment trop mignonne. » Finit-il par dire, sans que Li ne puisse s’y attendre.

Elle rougit davantage, n’ayant pas bien l’habitude de ce genre de compliments à son égard, elle baissa la tête, comme honteuse pour cacher ses joues qui avaient prit une couleur pourpre, et tenta de se calmer. Li n’était pas spécialement habituée aux éloges, et venant d’un garçon, ça ne la laissait jamais indifférente.

Elle mit deux trois secondes avant de se décider à relever la tête, et vit qu’il achevait sagement son dessin, et le rangea soigneusement avant d’étendre ses jambes. Ils vinrent à parler du lycée, à l’organisation un peu compliquée aux yeux d’Azraël qui demanda plus ample renseignements à la chinoise. N’ayant pas bien compris, elle répondit un peu au hasard, ce qu’elle pensait être la bonne réponse, puis quand il argumenta davantage, elle se rendit compte qu’elle avait vraiment répondu à côté de la plaque. Elle s’excusa promptement.

« Oh pardon, j’avais mal compris. Ne t’en fais pas, je suis là depuis septembre et j’ai jamais vraiment compris. Disons que de mon point de vue, les confréries sont là surtout pour permettre aux gens qui ont des passions communes d’être en contact plus facilement, malgré leur âge ou classe différente, mais quant au fait qu’il y ait des rivalités, elles m’ont l’air d’être là depuis longtemps. Et techniquement tu n’aurais pas le droit de me parler, à ce qu’il paraît les RK ne fréquentent pas les Khi comme moi. Va savoir ce qu’on a bien pu faire pour ça. Donc tu vois, je suis aussi paumée que toi sur ce point. »

Li fut désolée de sa réponse, qui n’aidait en rien le pauvre RK, qui s’attendait certainement à mieux, quelque chose qui l’éclairerait davantage sur ce qui se trame ici. Mais Li n’avait pas de réponses convenables, et ne voulait en rien émettre des hypothèses qui fausseraient la réalité du tout au tout. Ces questions, elle ne savait à qui les poser, mais elle-même était avide de savoir ce genre de choses.

Très vite, elle oublia ses tracas, quand il lui fit une proposition alléchante. Shooter dans les feuilles, parsemer le petit chemin du parc de rouge, de jaune, de brun, de quoi agacer le gardien. C’était un acte pas bien méchant, plus une bêtise, et bien que Li soit stricte à ce sujet, elle se sentait tout à fait apte à faire comme étant enfant, se jeter dessus sans craindre quoique ce soit, et foutre le souk dans toute cette perfection. Parce que oui, les petits tas étaient alignés, et presque de la même taille. Cela a du prendre du temps au gardien du parc, et voilà que deux fauteurs de troubles, viennent semer la zizanie dans son effort. Ce pourquoi, elle se leva et tapa d’abord tout timidement dans un tas.

Le jeune homme s’avança à son tour, après avoir précautionneusement dissimulé leurs affaires personnelles, et tous deux se mirent à démolir le pauvre petit tas. Suite à ça, il lui attrapa la main, et ils se mirent à courir de tas en tas, les réduisant à néant à leur passage. Li riait à gorges déployées, elle trouvait ça drôle, et surtout franchement libérateur. Elle pouvait ainsi tout oublier en s’amusant ainsi comme une enfant.

« New York ? Et ça te manque ? » Lui demanda-t-elle. « Qu’est-ce qui t’as amené à Wynwood ? » Ne put-elle s’empêcher d’ajouter.

Elle voulait en savoir plus, Li voulait toujours en savoir plus. Les questions, elle n’en manquait pas, et sa curiosité était maladive, et c’était la raison pour laquelle elle avait peur qu’il la trouve trop envahissante. Mais elle n’eut pas trop le temps de s’interroger sur le sujet, puisqu’ils continuaient de courir, dans l’insouciance d’un monde sans problèmes, cheveux aux vents, entremêlés de feuilles séchées.

Puis, ce fut la chute. Une chute en entrainant une autre, Li finit avachie sur le sol, à côté d’Azraël qui avait glissé sans le faire exprès. Li ne cessait de rire, elle n’avait en aucun cas mal, et la façon qu’ils avaient eu de tomber était magistrale, il fallait l’avouer, un beau petit plongeon et le dernier tas à proximité.

« Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ri ainsi. » Dit-elle alors.

Puis une voix grave, et emplie de colère se fit entendre. Mince le jardinier, celui-ci arrivé, armé d’un râteau, en courant. Ils se relevèrent en toute hâte, et continuèrent à courir à en perdre haleine, pour éviter de tomber entre les mains de cet homme effrayant.

Li cependant, en voyant le dernier tas, s’arrêta une seconde et sema le chaos, faisant voltiger et tourbillonner les feuilles, puis se remit à courir aux côtés de son camarade, laissant dans son sillage les quelques dernières miettes de feuilles qu’elle avait écrasé.

« On va où ? On fait quoi ? »

Ce n’était pas de la panique, mais plus une grande adrénaline, comme si elle venait de faire quelque chose de grave, et qu’ils étaient deux fugitifs coursés par un grand méchant prêts à les achever. Li attendait la réponse de son camarade, en continuant à courir, essoufflée.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyLun 16 Déc 2013 - 23:47

"Je fais de l'escalade en priorité, de la course et de la danse."

"Pour le plaisir."


J'ajoutes. Voilà, si on reste dans le pur cliché, dans la tête de la petite Li, le mot "gay" doit clignoter au Néon. Un type qui avoue faire de la danse le fait toujours avec un petit air contrit. Mais je me sens pas du tout contrit. La danse, c'est cool, j'aime ca, et j'estime que j'ai pas a m'excuser d'en faire. Le groupe de danse de WHS essuie toujours des réfelexions plus ou moins fines sur leur sexualité. Ils s'en tapent comme de l'an 30, mais moi ca me tape sur les nerfs. Je vois pas pourquoi on devrait juger quelqu'un sur son physique ou sur ses passions. Si j'ai envie de tricoter des napperons, de m'adonner à la composition florale ou de me mettre a chanter dans une chorale, ca veut pas forcément dire que je rêve de zizis la nuit.

La vie est remplie de préjugés. Ca me saoule, et j'ai certes aucune envie de donner du crédit à ca. Vraiment pas. Qu'on ai des préjugés vis a vis de moi, ca me gonfle, mais je fais avec. Qu'on s'en prenne aux autres, ca me gonfle pas moins. Parce qu'avoir un préjugé sur quelqu'un, c'est l'avoir sanctionné alors qu'il n'a pas encore fauté. Et ca franchement, ca craind. Li a l'air d'une fille intelligente. Le genre première de la classe. Hyper studieuse. Ses chahiers sont tenus avec rigueur, les lettres rondes et bien tracées. On dirait du papier a musique. Elle écrit ces titres avec beaucoup de soin, en tirant un peu la langue, et elle souligne tout ca avec le contentement du maestro qui entendrait un air de musique vraiment bien executé par un novice. En fait, le mot qui me vient tout naturellement pour décrire cette fille c'est "naïve".

L'escalade et la course, c'est pas le même problème. C'est de l'ordre du vital. La danse, c'est pour l'eclate. Mais escalader, c'est un peu comme un défi perpetuel. Et courir, c'est obligé quant on est un jeune délinquant, pour échapper aux flics, ou dans une moindre mesure, aux pions. Je fouille dans la grande poche de mon sac à dos. J'extraie une bouteille d'eau et en prend une gorgée.

"T'en veux ?"

J'écoute son explication avec attention. Elle a précisé d'ou elle venait, donc ca doit être important pour elle.

« - Question de différenciation. Pour faire court, lors de guerres, la Taiwan a essayé d’obtenir l’indépendance. Chose qu’on ne leur a jamais accordée. Pourtant on la revendique toujours, ce pourquoi c’est important pour les gens de notre île qu’on comprenne bien cette différence. Enfin, je ne vais pas non plus faire un cinéma, c’est juste que par chez nous, c’est pas très bien vu. »

"Non, je comprends. Tu n'es pas chinoise, se serait réducteur. Tu appartiens à un peuple avec une histoire, et en plus qui est en plein combat pour son indépendance. Alors c'est normal que tu le revandiques. Et c'est courageux aussi"

J'ai rien a ajouter a part ca. Je trouve ca bien qu'elle s'en préoccupe alors qu'elle est loin de chez elle, aux Etats Unis. Je connais pas cette histoire de conflits. Mon monde se résume a une ville. Ca peut paraitre bizzare, un peu pitoyable et réducteur, mais c'est comme ca. Mon horizon s'arrète aux frontières de New York. Je ne suis pas américain. Je suis new Yorkais. Je suis rescapé d'un drame, et ce drame régit toute mon existence. Alors je suis pas sensibilisé aux problèmes des autres. Et je crois que ca craind en fait. Des problèmes actuels, des conflits qui se passent en ce moment même. Ca me semble quand même pas autrement plus grave que ce qui a déjà eu lieu. Ma mère ne partage plus ma vie, mais moi je suis sensé avancer quand même. Comment ceux qui restent sont sensés faire ? On oublie et on en parle plus ?

La voir rougir me fait sourire. Je m'y attendais. Li est le stereotype né de la gamine fragile. Je sais déjà que je dois faire attention. Je ne suis pas forcément la personne la plus délicate du monde, et je ne veux en aucun cas blesser cette fillette là. Or, me fréquenter, ca peut être corrosif par moment. Je suis toujours plus ou moins dans une aura depressive que je maintiens a cause -ou grace- au projet qui régit mon existence. Alors... Faut que je fasse gaffe.

«Oh merci, il ne fallait pas. »

"T'es vraiment trop mignonne"

Ben... C'est vrai quoi. Les filles asiatiques, elles ont toujours l'air plus jeunes qu'en vrai. On dirait une petite fille malgré ses fringues. Je lui ébourriffe les cheveux. Elle s'emerveille de peu. Et je termine mon dessin au pas de course. Je le range tranquillement ensuite et étire les jambes.

« - Je dirais que le fonctionnement ici, n’est pas bien différent d’un autre. Il y a juste toujours un temps certain d’adaptation. »

"Nan, j'me suis mal exprimé. Je veux dire, le délire des groupes, les fêtes, le fait qu'il faille parler a certaines personnes et s'abstenir de s'adresser à d'autres. C'est COMPLIQUE et ca me prend la tête."

"Tu vois... J'trouve ca un peu débile. Enfin on s'en fout"


Je saute sur mes pieds, quand elle me dit qu'elle veut bien jouer avec moi. C'est sûr, cette fille est trop bien *_*. Elle donne un petit coup de pied timide dans le tas le plus proche. Je choppe nos sacs et les planque dans un buisson. Si on se fait courser par un jardinier, faudrait pas qu'on se les fasse confisquer. Je donne un grand coup et les feuilles s'envolent tout autour de nous. Ca pleut en doré, en rouge, en orange et en jaune, en marbrures colorées d'automne. J'attrape sa main et la tire.

"Viens on courre ! Et on tape dans le plus de tas possible avant de se faire chopper !"
Je l'entraîne et nous tapons dans tout les tas.


«Tu me dis que tu es nouveau ici ? Tu viens d’où ? »

"New-York !"

J'ai dit ca avec beaucoup de fierté. On a des feuilles mortes dans les cheveux, et nous sommes en train de retapisser le parc d'un tapis de feuilles mortes. Un tapis qui va du doré au marron, eclairé par le pâle soleil de novembre.

On en loupe un, je dérape, manque de me casser la figure en l'entrainant avec moi. On tombe, et je la tient a bout de bras pour qu'elle ne se fasse pas mal, au dessus de moi. On attérit dans l'herbe et je me met à rire. Deux gosses en plein fou rire. Je suis obligé de m'assoir pour reprendre mon souffe. J'entends un cri de colère.

"Hé SALES GOSSES !"

Oups.

Je me relève d'un bond et la remet debout d'une pression. Je lui fait un grand sourire.

"On ferait mieux de filer !"

En plus il reste un tas de feuilles. L'autre avance a grands pas décidés, avec son rateau au poing.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyLun 11 Nov 2013 - 14:46


C'est pas moi.

La vie était remplie de préjugés, et Li était enfermée dans tous ces clichés. Bien qu’elle n’y attache pas spécialement d’importance, elle ne pouvait parfois s’empêcher de jouer la grosse naïve qu’elle était, et y croire. Oui, y croire, parce que Li était de ce genre à gober n’importe quelle connerie, pour le graver dans sa petite tête. Ce qui avait pour effet que d’autres prennent un malin plaisir pour en profiter. Bien sur, elle ne s’en rendait jamais compte.

Li avait beau être le stéréotype de l’élève aux résultats brillants, elle n’en était pas moins complètement à côté de la plaque en dehors des cours. Vous pouviez vous amuser à lui raconter qu’un éléphant rose avait marché le long de la plage de Miami, elle serait encore capable d’aller se renseigner pour voir si c’était vrai.
Qui sait ? Peut-être que quelqu’un expose son éléphant tout de rose vêtu pour une fête ? Vous répondra-t-elle avec la plus grande spontanéité du monde, et pas une lueur d’humour. De la sincérité pure et dure, ce qui la range dans la catégorie des personnes qu’il faut absolument se servir pour rire un bon coup.

Parce que forcément, elle était l’objet de moqueries, et elle n’avait jamais compris que c’était du à ça. Honte à elle, d’ailleurs. Mais que pouvait-elle y faire. Bien ignorante du monde qui l’entoure, elle était parfois vraiment incapable de discerner le vrai du faux, puisqu’elle était calée dans bien des domaines, mais pas la réalité extérieure. Les sorties ne faisaient que rarement, et sa préoccupation principale était de connaître sur le bout des doigts toutes les dates importantes qui ont composé l’histoire des Etats-Unis. Pas franchement intéressant, cela ne lui servait qu’à avoir des notes exemplaires à ses devoirs, mais pas un A+ en relation.

Toujours est-il que jusqu’à ce qu’Azraël lui avoue être un Rho Kappa, elle était persuadée que c’était un Alpha Psi. Et bien des choses la conformaient dans cette vision qu’elle avait du jeune homme. Toujours enfermée dans les stéréotypes de la société, elle imaginait plus un Rho Kappa comme le valeureux Trey, à la carrure de rugbyman et aux muscles plus que visibles.
Li se sentait honteuse sur le coup, mais il fallait avouer que rien ne laisser à prévoir qu’il pouvait faire partie de la confrérie des sportifs, il donnait plus l’impression d’être cet artiste, à part, doué et dans son monde, plutôt qu’une grosse brute aimant à plaquer les autres joueurs lors d’une partie de rugby. Du moins c’est comme ça qu’elle le percevait. Mais elle devait se tromper lourdement sur son compte, c’était sur.

« - Oh. » Répondit-elle d’abord, gênée d’avoir lancé une telle affirmation. « Tu pratiques quels genres de sports ? » Demanda-t-elle ensuite.

Aucune hypothèse ne voulait sortir de sa tête, elle en avait déjà trop dis. Bien sur elle aurait pu imaginer qu’il était plus taillé pour faire des sports comme l’escalade, voire même la natation, mais elle le voyait mal dans l’équipe de football américain de Wynwood. Mais encore une fois, elle préféra ne pas trop se reposer sur ses préjugés, puisqu’il venait déjà de lui en briser un, alors peut-être était-il un amateur de foot. Qui sait.

A sa réponse : Taiwanaise, Azraël répondit du tac-au-tac, lui demandant qu’elle pouvait bien être la différence avec la nationalité chinoise. C’est sur, personne ne pouvait vraiment comprendre, parce qu’au final c’était la même chose. Mais dans les mœurs ancrées depuis des années sur cette île, les habitants ne veulent pas se considérer comme des chinois à proprement parler.

Tout ça n’est que résultats de guerre, de conflits, de traditions. Cela n’est vraiment perçu que par les habitants eux-mêmes. C’est vrai, il n’y aucune différence sinon, et même parfois entre d’autres pays. Un asiatique ressemble à tout autre asiatique. A croire qu’ils étaient tous fabriqués à la chaine. Li le savait ça, ce qu’on pensait sur eux et leurs petits yeux bridés, mais elle ne voyait aucune ressemblance.

« - Question de différenciation. Pour faire court, lors de guerres, la Taiwan a essayé d’obtenir l’indépendance. Chose qu’on ne leur a jamais accordée. Pourtant on la revendique toujours, ce pourquoi c’est important pour les gens de notre île qu’on comprenne bien cette différence. Enfin, je ne vais pas non plus faire un cinéma, c’est juste que par chez nous, c’est pas très bien vu. »

Li ne voulait surtout pas s’amuser à faire un cours d’histoire à son camarade, qui devait certainement penser que ça ne lui ferait pas plus de belles jambes qu’à l’accoutumée. Enfin, du moins, cela restait important pour la petite chinoise. C’est sur cela ne lui posait pas plus de problèmes que ça, qu’on lui donne cet adjectif, mais elle aimait bien à le dire, et à le faire savoir, bien que cela n’empêche pas la terre de tourner autour du soleil.

Soudain, Azraël déterra une fleur et la tendit à Li, qui sentit le rose lui monter aux joues. Cela pouvait paraître tout de suite complètement exagéré ce genre d’attitude, mais la moindre petite attention, aussi amicale soit-elle, mettait Li dans tous ses états. En même temps, ce genre de cadeau, aussi anodin soit-il, ne lui était offert qu’à chaque décennie. C’est dire ô combien c’était rare pour elle. Cela ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Un sourire béat et niais apparut sur son visage.

« - Oh merci, il ne fallait pas. » Répondit-elle tout sourire, gênée, mais vraiment touchée.

Li adorait les fleurs, de par leur beauté toute particulière et l’odeur enivrante qui s’en échappait. Emerveillée par une si petite chose, elle ne remarqua pas tout de suite qu’Azraël s’était remis au dessin d’une façon précipitée. C’était le portrait de Li qu’il retouchait. Du coin de l’œil elle observait le jeune homme s’adonner à ce merveilleux art qu’est le dessin. Impressionnée par son coup de crayon, elle aurait aimé un jour être capable d’un tel talent. Bien qu’elle sache que pour ça il lui suffisait de pratiquer.

« - Voilà ce qu’il manquait. » Dit-il en affichant un sourire satisfait sur son visage.

Le dessin représentait Li à la perfection, et la ressemblance était parfaite. Il y avait ce même sourire innocent qui la caractérisait, qui était là sur le papier, et qui la fit sourire à son tour. Impressionnée, elle se retenait de le dire, parce qu’à part lui exprimer un Wow, elle ne se connaissait pas suffisamment dans ce domaine pour oser prétendre avoir une critique constructive digne de ce nom. La seule chose qu’elle était capable de lui dire, c’était qu’elle le trouvait très réussi.
Apparemment nouveau, il en demanda un peu plus sur le fonctionnement de l’école à la chinoise. A dire vrai, elle n’était pas là depuis plus longtemps que lui, et elle ne saurait dire ce qu’il entendait par « fonctionnement. » parce qu’après tout Wynwood restait un lycée comme un autre, où il fallait aller en cours, ne pas sécher. Enfin, le truc basique.

« - Je dirais que le fonctionnement ici, n’est pas bien différent d’un autre. Il y a juste toujours un temps certain d’adaptation. »

C’était un peu hésitante qu’elle avait prononcé ces deux phrases, en même temps, elle n’avait pas su trouver quoi dire d’autre, et le jeune homme semblait préoccupé par une chose toute autre, elle comprit, et notamment quand il lui fit une demande toute particulière.
Amusée, personne ne lui avait demandé une telle chose, mais dans un sens, elle en était bien contente. Cela lui arrivait rarement à son âge qu’on lui propose de mettre le désordre dans des tas de feuilles proprement entassés par les jardiniers.
Retrouvant son âme d’enfant, elle se leva, se débarrassa de son sac, le posa sur le banc et mit à l’abri cette petite fleur, afin qu’elle ne prenne pas son envol à cause du vent.

« - Avec plaisir. » Répondit-elle simplement en ouvrant les hostilités en commençant par donner un petit coup timide dans le tas qui leur faisait face.

Elle s’attendait à ce qu’il la rejoigne, ainsi elle pourrait se lacher, oublier le reste et agir comme un môme.

« - Tu me dis que tu es nouveau ici ? Tu viens d’où ? »

Il n’y avait plus aucune gêne, Li appréciait son camarade, et le trouvait bien différent que n’importe qui, ce qui au fond l’intriguait, mais lui plaisait au plus haut point.
© one more time.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyMar 5 Nov 2013 - 11:26

Le dessin. Art complexe. Comme tout les arts. J'assome ma petite voix dans un coin de mon cerveau et je la balance aux oubliettes. Art complexe, donc. Souvent peu ou pas maîtrisé. Des années d'entraînement, un oeil qui se forme, une main que se délie. Et beaucoup d'incompréhensions. Je pourrais devenir poète,avec un tel sujet entre les pattes. Poète pouet-pouet, poète du dimanche, du genre qui fait fuir plutôt qu'il n'attire. Je montre ma page, sans vraiment y mettre de la bonne volonté. C'est qu'en soi, ca m'emmerde un peu quand même. Bon. En fait, ca m'emmerde beaucoup. Moi, montrer mes gribouillages, ca me fait moyennement kiffer. Je ne me pose pas de questions sur mon niveau. Je sais reconnaître un dessin d'un niveau inférieur, et je sais admirer ceux qui me dépassent en technique, en style, en grâce, ou parfois en tout. Je sais aussi regarder ceux là avec arrogance : un jour, je les dépasserait tous. Je ne suis pas pressé. Mon truc, c'est plutôt le dessin anonyme, le dessin vagabond, le dessin vandale. Je tague et je me tire.

J'aimerais bien être un artiste. Mais je n'en suis pas un. Vraiment pas. Un artiste est quelqu'un qui est reconnu pour son art par ses pairs. Or, moi, je ne veux pas laisser d'adresse. C'est ainsi, je n'y tient pas. Vraiment pas. Si je pouvais entendre les pensées de Li, je m'en irais sur le champs. Ou je lui fracasserait mon carnet sur le crâne. Son mignon petit crâne de jolie chose.

Le dessin, ca s'apprend. Bien sûr, il faut être attiré, et désirer y consacrer du temps. On apprend pas d'un coup de baguette magique. Beaucoup de patience, et... Oui, je suppose, de la passion. Ne pas baisser les bras quand on obtient des résultats déplorables. Des résultats déplorables pendant des semaines parfois. Il faut un sale caractère, je crois. Je n'ai pas su dessiner à la naissance. Mes premiers dessins ressemblaient à ceux de mes petits camarades : un bonhomme baton avec un sourire et des pics sur son visage rond pour symboliser les cheveux. Cependant, j'ai vite compris que mon bonhomme ne ressemblait à rien. J'ai voulu reproduire ce que je voyais. Epaissir les jambes, le tronc, les bras, mettre cinq doigts. Et puis, quand le dessin abstrait -tout y était, mais pas forcément dans le bon ordre- ne m'a plus convenu, j'ai cherché plus loin. Et encore plus loin. Je dessinais pour le plaisir, sans prétention. A l'adolescence, mon truc c'était plutôt les bandes-dessinées, et la découverte d'internet. Réseaux sociaux et sites pornaux. C'est après que tout a changé.

Après, j'ai copié, décalqué, analysé pendant de longues heures. Avec la folle envie d'y arriver. Sans jamais être satisfait. C'est le lot de tout perfectionniste. Et il est sûr que je le suis, pour mon plus grand malheur. Je ne suis satisfait de rien. Si je devais être un schtoumph, puisque cette image me poursuis -dans ma tête. On ne m'a pas forcément trop fait cette remarque, sauf en primaire et au collège, mais je me la fait tout seul- je serais sans doute le Grincheux. L'insatisfait chronique.

«Moi c’est Li. »

Je sais  déjà comment tu t'appelles, mignonne. Je mets un peu de bonne volonté, et me décale sur le banc pour te permettre de t'assoir. Ca met mal-à-l'aise, non, d'être obligé de baisser les yeux pour fixer son interlocuteur ? En tout cas, moi, être obligé de me dévisser le cou pour croiser ton regard, j'ai tendance à trouver ca peu commode.

«Oui c’est bien ça. »

Je sais. Mais je suis poli. Donc j'ai demandé comme si je ne savais pas. Et je ne te fais pas remarquer que je le savais. Je suis poli. Très suffisant, certes. Mais cela ne transparait pas, c'est un luxe intérieur que je m'accorde.

« Tu es chez les Alpha Psi ? »

... Question fatidique. Et un peu cliché, je dois avouer. Si je dessine, je ne fais pas FORCEMENT parti des Alpha. Tout comme le fait de lire un bouquin ne me classe pas d'office chez les binoclards. Bon ok, j'ai l'air lunaire, voir carrément perché, bien que je ne prenne aucune substance illicite. Et à moins de me ballader à poil et d'exposer mon corps, on ne risque pas de deviner que je suis musclé. Je suis bien trop longiligne pour cela. Au lieu de saillir, mes muscles se sont dévellopés en long. C'est harmonieux, certes, et parfait quand je danse torse-nu. Pour le reste... J'ai l'air d'un gay, ou d'un intellectuel. Et dieu seul sait que je ne fait partie ni de la première ni de la seconde catégorie. Non. N'en déplaise à quiquonque, je suis un sportif. Peut être pas un sportif à l'image que l'on s'en fait ici. Je ne roule pas des mécaniques -j'aurais bien du mal, avec mes épaules sous dévellopées- et je ne pense pas que le muscle doive remplacer là cervelle. Mais je suis drogué à l'adrénaline, et ma cam, c'est la course, l'escalade, par dessus tout, c'est repousser la limite, jusqu'a se casser la gueule, jusqu'a ce que les muscles crient grâce, jusqu'à être au bord de l'évanouissement s'il le faut. C'est la douleur, c'est la sueur, c'est l'effort. Alors... Même si j'ai l'air du vilain petit canard... Non, je ne suis pas un cygne. Juste un poussin un peu plus moche que les autres. Mais sans nul doute échoué dans le bon nid.

"Je suis un RK".

Je n'ai pas pris un ton particulier. En fait, j'ai dit ca comme on énonce une banalité. S'en est une pour moi. Je laisse la surprise s'installer sur son visage de poupée, puis je répond à son interrogation muette d'un haussement d'épaule. "J'ai pas le physique, ni le profil, mais les muscles, l'endurance et la motivation y sont"

«C’est un très joli parc. Tu étais en train de dessiner le paysage ? Désolée, je suis trop curieuse, ça ne me regarde pas. »

Bien vu, grosse curieuse. Mais je suis curieux aussi, et tu m'offres l'occasion de parler avec une personne de ma classe. Alors je ne vais pas te rabrouer. Ou en tout cas, je vais tenter de ne pas le faire. J'ai pas un caractère facile, et je dis ce que je pense avant de réflechir. Ca plait pas trop, en général.

«Tu es chinoise ? »

«Taiwanaise. »

"C'est quoi la différence ?"

Ok, on repassera pour la politesse. Mais ca m'intrigue, moi. Ce genre de petite rectification qui fait tout. Si elle est Taiwanaise, elle est pas du même groupe ethnique que Maeko. Si c'est le cas, elle est surement moins méchante. Les femmes méchantes sont toutes des Maeko qui s'ignorent. Elles sortent du même moule, et à la chaîne s'il vous plait.

Elle à un sourire béta, et ca, je trouve ca mignon. Oui, bon, on ne se refait pas. On dirait une gamine. Je me penche vers le sol et cueille une fleur. Pourquoi celle-là ? Juste parce qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment, je crois. Je la tend à la jolie damoiselle. Parce que j'ai trouvé cette expression superbe, et parce qu'elle m'a donné la clé. Ce qui manque à mon dessin, pour qu'il ne soit pas simplement ressemblant, mais un rapport fidèle à la réalité. C'est ta naïveté qu'il manque sur cette page. Un portrait décrit toujours mieux qu'une photo. Une photo peut mentir très facilement. Un véritable portrait en dira toujours plus long. Enfin, ce n'est que mon avis. Je rectifie en quelques traits. Des traits d'enfant, des traits de joie pure, du genre qu'on ne ressent que dans les premières années de sa vie, quand on est encore innocent, protégé et coupé du monde. Et Li prend place sur la page.

"Voilà, c'est ce qu'il manquait ! Dis, apparement t'es là depuis plus longtemps que moi non ? Tu crois que tu pourrais m'expliquer ce que t'auras compris du fonctionnement de cet endroit ? C'est un peu le Dawa pour moi encore..."

J'avise un tas de feuille sagement entassé. Un jardinier conscienscieux sans doute. Cet ordre, moi ca me met le crâne à l'envers. Ca me donne des envies primaires, des envies gamines. Et comme nous sommes entre gamins, je propose le plus naturellement du monde :

"Tu viens taper dans les tas de feuilles mortes avec moi ?"
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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyMar 22 Oct 2013 - 20:37


C'est pas moi.
Azraël et Li

(HRP : Ne t'inquiètes pas surtout pas pour ça, tu peux prendre le temps qu'il faut pour répondre, je ne suis vraiment pas à cheval là dessus ne t'en fais pas, et puis ta réponse est parfaite ;)

Le dessin. Art qui fascine la petite chinoise, tout particulièrement. Toujours très admirative quant aux artistes, elle reste toujours complètement béat devant une esquisse, une toile, ou tout autre peinture. Certes, elle  pourra vous faire une biographie de l’artiste, mais elle pourra aussi donner une opinion subjective face à une œuvre lui faisant face. Et ce qu’elle préférait c’était voir de ses propres yeux ces fameux artistes, qu’ils soient célèbres ou non, pour pouvoir les féliciter comme il se doit. Oui, Li était comme ça. Fallait avouer en même temps, qu’elle n’était guère très douée pour le dessin, et cela ne date pas d’hier.
Comme tout enfant, elle a été amenée à vouloir dessiner, être fière et montrer à quiconque était intéressé ses « œuvres ». Mais cela resta mignon, des dessins d’enfants, où les personnages ne sont que successions de traits faits aux feutres, et où les dessins ne sont franchement pas réalistes, mais ils avaient le mérite au moins de signifier quelque chose. On remarquera qu’un môme dessinera toujours quelque chose qu’il a vu, vécu, qu’il ressent, et même si l’on peut considérer ça comme du gribouillage, il a un sens qu’il faut parfois prendre le temps de chercher.
Néanmoins, Li dessinait comme les enfants de son âge, et refaisait très souvent le même, une maison, un arbre, des oiseaux – faits avec un V- et trois personnes qui représentaient ses parents et elle. Dessin basique de l’enfant aimant ses parents.
Mais, malheureusement on ne pouvait pas dire que ça s’améliore d’années en années. Malgré son attirance pour cet art, elle n’a jamais réussi à faire quelque chose de potable, ayant gardé son coup de crayon d’enfant. Dommage, mais ses chats ne ressemblaient pas à des chats, bien qu’elle y mette vraiment du sien pour y parvenir. Ce n’est pas un talent donné à tout le monde.
Au final, bien qu’elle ait une connaissance impressionnante sur à peu près tous les sujets, elle n’en est pas moins comme tous les autres. Si on lui enlève son intelligence, elle reste une débutante dans bien d’autres domaines qui ne nécessitent pas forcément un travail intellectuel, et que tout ce savoir ne lui servirait pas à grand chose.
C’est pourquoi, elle avait arrêté de dessiner, croquer, mais quand il lui arrivait –quand elle s’ennuyait- à s’adonner à quelques coups de crayons, il y avait toujours sa mère, qui au dessus de son épaule riait à gorge déployée. C’était ainsi, Li était une bien piètre dessinatrice. Alors si un jour, un gamin lui demande de lui dessiner un mouton comme dans l’œuvre de Saint-Exupéry, il serait bien déçu, puisqu’il ne ressemblerait jamais à un mouton, bien que ce soit simple d’en dessiner un même très grossièrement.
Tout ça pour en revenir à la question qu’elle venait de poser à son camarade de classe, qu’elle ne connaissait pas le moins du monde. Elle se souvenait de son visage, mais rien de plus, et en le voyant concentré, elle en avait déduit qu’il devait faire parti de ces gens qu’elle enviait tant, avec leur don de rendre vivant un dessin. Mais la question lui avait échappé, elle l’avait posé de façon impolie, peut-être n’avait-il pas envie de lui parler, lui répondre, et après tout cela ne la regardait pas ce qu’il faisait. Et si ça se trouve, il n’avait même pas envie de lui montrer son dessin. Qu’est-ce que Li pouvait parfois être curieuse qu’elle en oubliait la politesse !
Cependant, il ne l’envoya pas balader, et se présenta. Azraël Trophime. Ce garçon de sa classe, qu’elle avait reconnu, s’appelait Azraël. Nom peu commun, mais qui plaisait bien à Li. Les prénoms peu communs pouvaient avoir leurs avantages, comme leurs inconvénients. Vous aviez un nom unique certes, mais parfois la moquerie qu’il suscitait pouvait être dur à vivre, puisqu’un prénom se porte à vie. Mais Li n’en faisait rien, se moquer n’était pas dans ses cordes.

« - Moi c’est Li. » Se présenta-t-elle à son tour.

Elle ignorait s’il connaissait déjà son nom, après tout il était dans la même classe, et peut-être avait-il fait plus attention aux prénoms qu’elle ? Après tout ce n’était pas impossible, mais au cas où ce ne serait pas le cas, elle préférait se présenter.

« - On est dans la même classe, non ? »
« - Oui c’est bien ça. » Répondit-elle en souriant. « Tu es chez les Alpha Psi ? » demanda-t-elle ensuite.

En fait, pour elle cette question était inutile, s’il dessinait il ne pouvait que faire parti de cette confrérie d’artistes, mais autant s’en assurer avant. Li  avait bien du mal à savoir avec certitude dans quelle confrérie était tel ou tel étudiant, parce qu’au final on avait tous des passions différentes. Li en était la preuve. Elle aimait le piano et la musique, et pourtant elle était chez les Khi, comme quoi elle ne pouvait se permettre de se reposer sur de simples affirmations. Mais en y réfléchissant, elle avait du mal à l’imaginer ailleurs. Mais comme on dit toujours, on ne juge pas un livre à sa couverture.

« - C’est un très joli parc. » Remarqua-t-elle en regardant les feuilles virevolter sous l’effet du vent. « Tu étais en train de dessiner le paysage ? » Décidément, cela la titillait vraiment de le savoir. « Désolée, je suis trop curieuse, ça ne me regarde pas. » La curiosité est un vilain défaut.

En voyant toutes ces teintes de couleurs, Li aurait aimé être là, feuille posée sur un carton de dessin, à dessiner ce paysage et à prendre un plaisir fou à lui mettre de la couleur. Jaune, orange, rouge, brun… toutes ces couleurs chaudes, qui apportaient un peu de gaieté, et de chaleur à cette saison au ciel gris et menaçant.

« - Tu es chinoise ? »
« - Taiwanaise. » Répondit Li du tac au tac. Oui pour elle cette nuance était importante, même si au fond oui elle était chinoise.

Alors qu’elle regardait son camarade, celui-ci finit par ouvrir une page de son cahier et la lui montrer, c’était elle. Li trouvait son dessin particulièrement réussi et aussi très ressemblant. Fascinée, et heureuse qu’il lui ait montré son œuvre, elle  sourit bêtement avant de dire : Wow. Silence, puis : C’est vraiment bien fait, tu es doué. Li était admirative.
:)

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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyLun 21 Oct 2013 - 1:52

HRP : Je te présente mes excuses pour le temps de réponse, je suis habituellement plus réactive, ça ne devrait plus se reproduire ^^. J'écris à peu près cette quantité tout le temps, parfois un poil plus court ou un poil plus long. En espérant que ça te plaise :coeur1: Si il y a le moindre souci, n'hésite pas à me mp !

Si Li ne se souvient tout d'abord pas d'Azraël, lui se souvient d'elle. Les gens de sa classe, il y a pour ainsi dire prêté peu d'attention, mais il a retenu les visages et les prénoms associés, même s'il n'a encore parlé avec personne, excepté les "bonjour-bonjour" qu'on s'échange poliment avant le début des cours, les yeux encore embués par le sommeil, les cils collés de tout se sable que Morphée vous a aimablement balancé dans la tronche. Li. Studieuse. Il y a une brochette d'éléments studieux dans la classe. Pour eux, Morphée s'éclate. Il attaque pendant qu'ils veillent, dans l'espoir futile de terminer tout leurs devoirs, ceux pour le lendemain et même ceux pour après, histoire d'être enfin débarrassé. Ou d'avoir le temps pour faire chaque exercice au mieux. Azraël n'est pas un type très sérieux. En tout cas, pas appliqué à ce point là. Ca le dépasse même carrément, pout tout dire. Il a autant de respect pour ces gens là pour leur abnégation que ce qu'il se moque d'eux à cause de ce qu'il pense être une perte de temps. Du temps mal employé. Il est impliqué, certes. Pas envie de se prendre papy vicious sur le coin de la tronche. Mais en tout cas, pas a ce point là, force est de l'admettre. Alors Morphée ne l'assassine pas quand il planche sur ses devoirs. Ses devoirs, il les fait plutôt à la sauvette, en savourant un verre de jus de fruit au bar, ou en pré-digérant les informations et les exercices pendant ses longues séances de poses, lorsqu'il présente sa tenue d'Adam à toute une foule de petits curieux scribouillards. Futurs peintres, ou futurs rien du tout. Morphée, lui, il le choppe plutôt quand il rentre -ca lui arrive de rentrer entier, faut pas croire, bien qu'il arbore en ce moment même deux bandages qui recouvrent ses avants bras et un pansement presque discret sous le menton-. Azraël ne se fait jamais autant pelleter la tronche que quand il tente vaille que vaille de regagner sa chambre d'internat.

Azraël n'a pas dessiné Li parce qu'elle est une des élèves de sa classe. Non, ces condisciples de cours, ces compagnons de bagne, il les plaque sur ses feuilles de cours, dans les marges. Il s'attaque toujours à ceux qu'il a devant lui. C'est pour cela qu'Azraël s'assied systématiquement au fond. Il ne l'a pas non plus dessiné parce qu'elle est chinoise, bien que l'explication soit tentante. Maeko n'occupe pas à ce point ses pensées. Personne n'occupe ses pensées, d'abord. Et surement pas elle, en plus. Naméo. Il l'a dessiné pour la symétrie délicate de son visage, pour ses yeux étirés qui ont l'air de porter un sourire continuel, et qui se plissent quand elle éternue, quand elle grimace, ou quand elle est joyeuse. Azraël trouve ça attachant. Les traits de ce visage sensible l'attachent à son crayon et à sa gomme. Cet air de femme-enfant, comme une indécision permanente. Cette tenue empruntée à la mère, ou en tout cas qui semble si peu lui correspondre. Comme ces hommes qui ne sont pas fait pour porter le costard et qui ressemblent à des pingouins une fois qu'ils l'ont enfilé. Le costard se tient droit, mais eux sont de travers à l'intérieur. Ils n'y peuvent rien, c'est ainsi.

Elle le regarde, il est mal à l'aise, il ferme le cahier. Elle a cette faculté de tout réduire à ces yeux. Azraël ne regarde qu'eux et son environnement tout autour s'étiole pour se réduire à ce regard là. Elle n'est pas la seule à savoir très bien faire ça. Azraël est un être contemplatif, et le capturer de cette façon n'est pas un challenge.

J'ai rien fait, d'abord. Je me sens toujours fautif, quand je me fais surprendre. Si je me fais surprendre, c'est que je me cache, bien sûr. Le dessin d'observation est un jeu de patience. Le croquis d'observation de modèles vivants est un jeu de cache-cache. Le regard doit aller vite, capter ce qu'il y a de significatif, voler tout ça en un clin d'oeil et l'étaler sur la feuille vite vite, pour un second regard, un regard qui vérifie, qui vole encore. On coule l'oeil en discrétion, il s'agit de ne pas se faire pincer. Voler, c'est clairement illégal, qu'elle que soit la raison. Si le modèle vous à vu, c'est grillé. Dès qu'il le sait, soit il se sauve, soit il se dérobe. Le pire est encore quand il se met à poser. L'attitude exagérée, la fixité de profil egyptien. Antique.

Non. Non, le pire, c'est maintenant. Le pire de tout, c'est quand on vous a vu, et que on s'avance vers vous d'une démarche assurée. Là, ca ne sent pas bon. Comme quand on vient de se faire attraper à piquer un fruit sur un étalage. Une soudaine envie de déguerpir. Je ne bouge pas, bien sûr. J'ai toujours été un peu lâche, et un peu curieux aussi. Non en fait, je suis très curieux, et sûrement trop lâche pour ne pas céder à la tentation de voir ce qu'il va advenir. C'est un peu des deux.


« Tu étais en train de dessiner ? »

C'est dit d'une voix un peu gênée, gênée par quoi, aucune idée. Peut être que ca ne lui plait pas trop, de savoir qu'on la dessine. Il y a ceux qui s'extasient. Il y a aussi ceux qui crient. Je n'aime ni l'un ni l'autre. La question n'en est pas une, nous le savons tout les deux. Je suis tenté de lui dire qu'en fait non, j'étais en train d'enfiler des perles. Mais je n'ai pas le coeur à ça, alors je m'abstient. Elle est dans ma classe après tout. Et je dois me sociabiliser. Il parait.

"Je m'apelle Azraël. Azraël Trophime." Bond. James Bond. Non, en fait, non. Je ne suis pas un tombeur, même si j'aime les femmes et leur seins à en crever. Et puis ne n'ai pas assez de panache pour être Bond. Quand je sors de la piscine, ma coiffure est toujours ruinée, et mes vêtements trempés. Outre les effets spéciaux foireux dont je ne dispose pas, on est loin de la tenue du super agent secret, même si la mienne aussi dissimule mes secrets. Je ne suis pas en costard, mais plutôt en jean. Quant à la veste, exit, j'ai opté pour un de mes éternels sweets à capuche et manches longues, parfait pour dissimuler les bandes sur mes avants-bras. Je n'ai rien pu faire pour le menton. Le port de la burqa, ca ne me branche pas trop, j'avoue. Je vois bien ses yeux qui dévient sur le carnet que le sert entre les doigts de ma main libre. L'autre, je lui ai tendu, elle la sert un peu maladroitement.

"On est dans la même classe, non ?"

Vas-y, sors encore une banalité de ce genre et l’astéroïde vengeur des débuts de relations bien chiantes s'abattra sur ta tronche séance tenante. La chinoise ne perd pas la nord. Elle me réponds, mais on s'en fout : elle regarde toujours le carnet. Je pousse un soupir. Les chinois sont tétus. Tétu, ce gosse qui n'a pas voulu me lâcher, avec ces yeux-boutons, têtue, la mère qui ne comprend pas que son fils est un peu à moi maintenant et que d'ailleurs, celui ci me réclame. Je suis sûr qu'elle est chinoise. Presque. Elle est têtue. Ca ferait un critère de reconnaissance. Enfin une caractéristique a ranger dans mon tiroir desespérement vide.

"Tu es chinoise ?"

Ca palabre, j'écoute, mais son regard lui n'a toujours pas dévié. J'ouvre le carnet en le portant à hauteur de regard -du mien- pour ouvrir à la bonne page. Je n'aime pas faire étalage de mes dessins, et j'aimerais mieux qu'elle ne voit pas celui de Ginger. Les rumeurs vont semble-t-il bon train toutes seules par ici, inutile donc de les alimenter. Je tourne le carnet vers elle. Un petit face à face avec ton toi crayonné, et j'attend la réaction. Je suis le mendiant qui attend la pièce, le pigeon qui espère la miette de pain, voire le quignon. Gêne ? Louanges ? Ennui ? Aucune réaction ne me semble adéquate, toutes me déplaisent et me séduisent. Je ne sais pas à quoi m'attendre mais j'attends bien sagement. Elle s'assied près de moi sans rien dire, et j'attends encore. Advienne que pourra.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyMer 16 Oct 2013 - 19:31

Routine matinale, Li buvait le fond de sa tasse de café, partit se brosser les dents avant de se précipiter vers sa voiture pour aller à l’unique cours de la journée. Des profs avaient décidé de déserter en ce jour, et donc la journée s’était miraculeusement écourtée, laissant libre cours à la jeune chinoise.
Ayant déjà mis à jour ses cours, ayant déjà fais les devoirs demandés, elle n’avait plus qu’à profiter après son unique heure de cours. Elle s’était décidée à visiter Miami, ayant eu vent d’un parc avoisinant l’école. La nature, elle aimait ça, être à l’abri de conifères, sentir le vent lui caresser la joue, voir les enfants jouer, courir dans tous les sens.
La nature pour elle était renaissance, la vie. Plutôt symbolique pour elle, mais parfois dégradée par d’autres. Ce qui la chagrinait un peu.
Sur la route du lycée, elle se laissait aller à ses pensées, en oubliant presque qu’un peu la route.
Arrivée sur place, elle attrapa son sac en bandoulière et se précipita vers l’entrée du bâtiment. Elle n’était ni en retard, ni en avance, mais elle préférait ne pas se reposer sur ses lauriers, et s’avançait vers les couloirs dans l’intention d’être en tête de file pour s’asseoir aux premiers rangs. Si elle arrivait en retard, elle n’aurait plus que les rangs du fond, et pour entendre et suivre aisément le cours, ce n’était jamais facile.
Son raisonnement provoquerait certainement quelques moqueries, mais ce que les gens pouvaient bien penser d’elle, elle s’en fichait. La petite chinoise avait fini par apprendre à vivre à travers les critiques qu’on pouvait bien lui faire. Ayant toujours été comme ça, et ne voulant certainement pas changer pour ces personnes qui ne le méritaient pas, elle se laissait convaincre qu’ils finiraient bien par cesser, puisqu’ils n’en tireraient aucune satisfaction. Li les ignorait tout simplement, et retournait vaquer à ses occupations l’air de rien. Pas de violence, ni de jurons, elle n’avait trouvé que le silence et l’indifférence pour s’en tirer sans aucun soucis, du moins jusqu’à maintenant.
La cloche sonna, il était huit heures. Les couloirs se remplissaient, tel le sang qui coule dans les veines, on aurait dis une autoroute remplie en heure de pointe. Des bouchons, oui des bouchons d’élèves. Tous se bousculait, tentait de se frayer un chemin, en vain. Il fallait dire, que tous s’y prenaient mal. Arrivant en masse, cela devenait de vrais troupeaux de bêtes, qui sans réfléchir se rentraient dedans mutuellement. Li soupirait face à un tel spectacle, elle qui était déjà là, devant la porte de sa salle de classe.
Ce matin, c’était cours de Biologie, et Li aimait ça par dessus tout. Voulant entreprendre des études dans le domaine de la médecine, il valait mieux pour elle que ce ne soit pas une contrainte de se rendre dans un cours scientifique. Mais apparemment, vu l’air enjoué de ses camarades, ce n’était pas le cas de tout le monde. Même Ty n’avait pas l’air franchement ravi de subir un cours relatant de la vie d’animaux, de problèmes de molécules et tout ce qui en suivait.
Comme d’habitude, le professeur arriva en retard, s’excusant presque plus, et Li se précipita au premier rang, comme si c’était crucial qu’elle parvienne à s’asseoir à quelques mètres du bureau de l’enseignant.
Lorsque tout le monde fut installé, c’était l’heure pour le prof de s’exécuter, et activant son mode élève sérieuse, Li ne disant plus rien et était littéralement scotché aux lèvres de l’enseignant, notant scrupuleusement le cours qu’il énonçait. Ce dont elle avait hâte c’était les cours de TP dont on lui avait tant parlé. Se transformer en un petit laborantin et faire des expériences l’attirait au plus haut point. Aussi, elle avait hâte de voir les commères de sa classe se faire humilier publiquement tellement leurs connaissances étaient limitées, si ce n’est la composition de leur maquillage qu’elles connaissaient sur le bout des doigts.
Li s’en réjouissait d’avance.
Mais l’heure passa trop vite au goût de l’étudiante, qui particulièrement passionnée avait toujours du mal à sortir d’un cours aussi vivant et intéressant.
Posant quelques dernières questions à l’enseignant avant de partir, elle s’imaginait au parc bouquinant tranquillement un de ces livres dont elle raffole tout particulièrement et qui résume à la perfection tout le lexique à connaître pour entrer en médecine. Oui, Li préparait déjà activement sa rentrée prochaine.
Une fois dehors, elle s’aventura dans les rues de Miami se rappelant avec précision les instructions que lui avait énoncées sa mère le matin-même. Tournant une fois à gauche, puis à droite, elle réussit miraculeusement à déboucher sur une grande porte en fer, surmontée du mot Parc écrit en lettres majuscules, sans se perdre. Une première.
Une fois dans l’allée principale, elle nota une touche de poésie dans ce décor totalement dépaysant de la ville de Miami. Les feuilles des arbres prenaient des teintes orangées, brunes ou jaunes, ce qui créait un jeu de couleurs étonnamment réussi. Certaines tombaient, et se laissaient emporter par le vent. L’automne arrivait à grand pas, et malgré son côté monotone, gris et pluvieux, il n’en restait pas moins une merveilleuse saison, ou une touche de couleur redonnait gaieté à un temps désastreux.
Prête à aller s’asseoir sur un banc disponible, elle remarqua une personne. Non inconnue à ses yeux, à vrai dire. Etrangement, cette personne la regardait, l’analysait même, ce qui parut bizarre aux yeux de Li, qui n’avait pas l’habitude d’un tel regard envers sa personne.
Comme emprisonnée par ce regard, elle finit par se souvenir. Bien que quelque peu tête en l’air, la chinoise avait finit par se rappeler d’où elle avait vu ce visage. En effet, il faisait parti de sa classe, la Senior C. En ce moment, elle rencontrait étrangement que des personnes de sa classe, et ne prenait temps à leur parler en dehors des cours, sinon quoi elle ne se laissait pas une minute pour faire connaissance. Quand il s’agissait d’écouter en cours, tout ce qui était autour lui était bien peu important. Et oui, Li pensait un peu trop aux cours.
Finalement, elle le vit fermer subitement le cahier qu’il tenait ouvert depuis quelques temps déjà. Intriguée par son contenu, et parfois trop curieuse, elle s’avança de l’étudiant dont elle ignorait par contre le prénom.

« - Tu étais en train de dessiner ? » Demanda-t-elle alors, se sentant un peu mal de s’immiscer comme cela.

Cela n’était pas passé inaperçu aux yeux de Li, qui avait bien remarqué que cela ne pouvait être ni cours, ni écrits, mais bel et bien un dessin.
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MessageSujet: C'est pas moi ! [PV Li K. Han]   C'est pas moi ! [PV Li K. Han] EmptyLun 14 Oct 2013 - 23:50

Du haut de ses 1m 60, elle me toise, et moi, je rétrécit. Elle à les yeux chocolat. J'aime bien le chocolat, mais j'aime pas ses yeux. Ils ont cet aspect enfantin qui m'horripile : l'oeil du photographe, l'oeil du gosse qui boit le monde par les yeux, l'oeil de celui qui n'oublie pas. Elle à l'air d'une gamine, malgré son haut ouvert et sa jolie poitrine ronde. Mais comment savoir ? Les asiatiques ont toujours l'air plus jeunes. Peut être qu'ils se trempent dans le formol tout les matins pour se conserver. Je suis sûr qu'elle fait ça, ma jolie Chinoise. Je vois celle-là, je pense à l'autre : logique. Celle-là aussi à l'air douce comme un agneau. Mais moi maintenant, je ne jure plus de rien. Qui aurait imaginé au premier regard que Maeko ai un caractère de pitbull enragé ? Hein ? Pas moi en tout cas.

Elle me toise, petite poupée de porcelaine, on dirait qu'un souffle de vent va l'emporter. C'est peut être à cause de ses membres déliés de danseuse. Elle à l'air si fragile, comme suspendue a un fil, funambule sur le fil même de la vie. Je deviens poète. Rien ne va plus. Elle à les cheveux raides et noirs, comme n'importe quelle femme de son bout du monde. Sa silhouette jolimment dessinée n'est pourtant pas vraiment mise en valeur par ses vêtements. On dirait une petite fille qui aurait piqué les vêtements de sa grande soeur ou de sa mère. Son visage sans maquillage joue sans doute dans l'équation. Je la détaille comme si mon regard qui la fouille allait faire disparaître le malaise. Il me semble, je crois, je crois qu'elle m'a vu. Et ça ça pue un peu. Je savais bien que ça risquait d'arriver, bien sûr, je m'y attendait, sans doute. Mais ca pue quand même.

Je referme précipitamment mon cahier, l'air de rien. Non, ce n'est pas moi. Je ne te regarde pas, et toi tu ne m'as pas vu. Le portrait qui à s'est coulé là, sur la page suivante, celle qui recouvre le corps de nonne de Ginger, cette page là ne contient pas ton visage, alors inutile de t’arrêter. Tu ne veux pas faire comme le quidam moyen, et passer ton chemin ? Non, tu ne veux pas. Tant pis. Tant mieux. je ne dis rien. On est comme dans un Western. Manque la musique. Une feuille morte passe entre nous et remplace le rouleau de végétation séchée. Ton regard tire comme une mitraillette et le mien prend un air de candeur innocente. J'ai rien fait. D'abord.
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