☍ J'ai fait le rêve de voler dans les étoiles ft. Analeigh Lindhagen. || Finie

Id Card ÂGE : 17 ans. DATE DE NAISSANCE : 12 février 1996. LIEU DE NAISSANCE : Kodiak Island, Alaska. ORIGINES : Alutiq & Européennes. CLASSE: Junior. CONFRERIE : Eta Iota.   RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse d’étude. AVATAR: Emma Roberts. SCÉNARIO OU PI ? PI.

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→ Emma Roberts [color=red]ϟ[/color] Analeigh Lindhagen

Je ne suis pas spécialement grande, je mesure un mètre soixante sept. Je ne suis pas spécialement grosse, pas spécialement fine. On ne se pèse que pour les visites médicales chez moi, autrement dit la dernière fois, c'était il y a... six ans. J'ai les formes d'une femme normale, je ne pense pas être en surpoids, je ne pense pas manquer non plus de kilos. J'ai les cheveux plutôt longs, qui se mettent a onduler quand ils en ont envie. J'ai les yeux marrons. A Kodiak, les gens ont tous plus ou moins la peau mâte, les yeux noirs ou marrons et les cheveux foncés également. Je ne sais pas de qui je tiens le plus, mon père ou ma mère. Mais  apparemment, je ressemble à ma mère, j'ai vu quelques photos sur internet et oui, j'ai des airs, je trouve. Je tiens de son côté européen. Je n'ai pas de tatouage, pas de piercing non plus. Ce ne sont pas des choses qui se font chez nous ça. Mon corps est resté le même, tel quel, depuis le jour de ma naissance. Bon bien sûr, j'ai désormais de la poitrine et mon corps s'est modifié avec l'âge, mais je ne cherche pas à m'écrire des choses puériles sur la peau. Je ne comprends pas ce principe. Comme la teinture pour les cheveux, je trouve ça totalement inutile. A quoi ça sert de se peindre les cheveux, franchement? Je vois parfois des choses qui me font halluciner, lorsque je regarde d'un peu plus près, les coutumes de certains américains.

En ce qui concerne les vêtements, je dois avouer que je n'ai pas eu trop le choix durant toutes ces années. Les vêtements n'étaient pas une priorité et ce n'était pas quelque chose que l'on fabriquait, on devait se faire exporter. Il n'y avait qu'un seul magasin, une sorte de très grande surface, où il y avait de tout ! Des outils, des matériaux, des aliments, des voitures et aussi des vêtements oui. Bref, c'est là-bas que je m'habillais, je ne prenais que le strict nécessaire. Autrement dit, des pantalons chauds, des pull en laine, un gros manteau, des gants, une écharpe, des chaussettes, des chaussures solides et puis des culottes d'enfant, à motif avec un petit noeud. Oui, parce que les sous vêtements ne sont vraiment pas ma priorité ! Personne d'autre que moi ne les voit et pour le peu que ça sert, honnêtement, je ne me vois pas mettre plus de 20$ là dedans.

Je pense que je vais faire tâche à l'école américaine, mais je m'en fiche. Je ne suis pas là pour un concours de beauté, je suis là pour réussir mes études et voir du pays. C'est tout. Mais grâce à ma bourse d'étude de l'école, plus ma bourse d'Alaska, j'ai un budget assez conséquent qui va me permettre de refaire ma garde robe. Je ne sais pas ce qu'est une robe, des sandalettes ou bien un débardeur. Je pense découvrir vraiment énormément de choses, surtout que j'ai choisi une confrérie de filles. Je pense qu'elles vont savoir me conseiller non?



Papa et sa famille m'ont toujours dit que j'étais une vraie petite du pays. Pourquoi? Parce que je suis brute, un peu comme les gens de là bas. Je vais droit au but, je ne passe pas par quatre chemins lorsque je veux savoir quelque chose. Je ne suis pas quelqu'un de timide, la timidité n'existe pas chez moi, il n'y a que la solitude ou le fait d'être froid. Je peux être froide par moment, je le sais très bien. Je suis une fille avec du caractère, un vrai caractère de merde. Un caractère dur. Je veux toujours avoir raison, je veux toujours faire à ma façon, je n'aime pas forcément qu'on piétine sur mes plates bandes. Cependant, je suis quelqu'un de confiant, on peut sincèrement me faire confiance, pour tout et n'importe quoi. Je suis également très généreuse, j'ai appris ça grâce à ma famille et ses valeurs. On donne beaucoup aux autres, même si on ne possède plus rien ensuite, ça n'est pas grave. Nos hôtes seront toujours bien accueilli. Je suis avive de découverte, d'exploration, d'aventure. Le nombre de fois où je suis partie dans la forêt, parce que je voulais parler à un grizzli. Et oui... Je partais à l'aventure et souvent, lorsque papa rentrait d'un long séjour sur les mers, il m'emmenait camper avec lui dans son endroit secret et là, on y voyait les aurores boréales. La plus belle chose qui existe en ce monde, sincèrement. Mon rêve? C'est de devenir astronaute. Oui je sais que c'est complètement décalé, mais je veux et je vais devenir astronaute. Peu importe les efforts, les sacrifices et les difficultés. Je suis quelqu'un de tétue et de déterminée. Lorsque j'ai décidé quelque chose, c'est impossible de me faire changer d'avis. Je suis très proche de la nature également, j'ai vu qu'il y avait une association d'écolo mais à mon avis, ça va encore être cet effet de mode que les américains pratiquent. L'écologie ça n'est pas mettre un papier dans une poubelle ni même trouver des fonds pour mettre dans une association qui s'occupera de défendre la planète ou les animaux pour nous. Ils n'y comprennent vraiment rien.
Oui, vous l'aurez remarqué, je suis assez dure avec vous, les américains. Je vous vois vraiment comme des personnes ingrates, mal élevées, abruties et sans l'ombre d'une quelconque forme d'humanité, de générosité et d'intelligence. Je suis raciste? Peut-être, au fond, j'en sais rien. Mais au fond de moi, je trouve ça absurde, alors que je ne vous ai jamais fréquenté. Nous verrons donc bien si j'ai raison ou tord de partir avec cet a priori.



Je suis née en Alaska, en 1996. La première chose que vous vous dîtes lorsque vous entendez le mot Alaska, c’est l’immensité? Ou bien Grizzlis, pêche, solitude, aurores boréales? Les habitants y sont rejetés du reste du continent parce que nous vivons différemment, parce que notre pays semble au bout du monde, glacé dans un froid hivernal continu, vivant d’un métier démodé et dénué de sens pour vous, qui vivez d’une nourriture et d’une culture largement industrialisée. Nous n’avons rien en commun quand on y pense, ça se voit tout de suite, non ? J’en sais rien en fait.
Mon père, Arnold, est un marin pécheur reconnu à Kodiak. Il a sa propre entreprise de pêche et de vente. Il est l’un des premiers de la région, il est respecté de tous. Il est brave, travailleur et c’est une personne de confiance. Il a des valeurs que ses origines Alutiiq lui ont été transmises par sa famille. C’est un homme du pays. Il est brut, un peu lourd, il ressemble à l’un de ces grizzlis solitaire que l’on peut apercevoir dans les forêts. Il y ressemble d’ailleurs aussi physiquement. Il est extrêmement poilu, mais c’est un peu un nounours. Le genre de personne qui ne donne pas envie en apparence pour certain mais qui au fond, est une vraie mine d’or. Mon père est un homme génial. Je l’ai placé sur un piédestal depuis que je suis petite fille, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je le respecte trop, c’est mon héro. Mon gourou. Mon chef. Mon papa. Il m’a tellement appris… Surtout lorsque maman nous a quitté.
Elle n’est pas morte, non. En fait, je vous explique. Mes parents se sont rencontrés lorsque ma mère est arrivée à Kodiak. Elle était étudiante et devait faire un stage de sciences marines, elle venait faire des études de sol et je ne sais trop quoi exactement. C’est à ce moment là qu’ils se sont rencontrés. Elle avait demandé l’aide de mon père pour qu’il l’emmène un peu partout grâce à son bateau. Mon père est tout de suite tombé amoureux. Une petite européenne, blanche, intelligente, ça le sortait de l’ordinaire, de la routine et bien que maintenant il est totalement laissé tombé ce goût de l’aventure –suite sûrement à cette histoire- à l’époque, il était attiré par ça. Pour maman, je pense que c’est son côté courageux, peur de rien, ce côté peut-être très masculin, débrouillard, un peu sauvage qui lui a plu. Mais je pense qu’elle ne réalisait sans doute pas ce que tout ça impliquait. Pour elle, ce n’était que des vacances, qu’une amourette.
Mon père avait 23 ans, ma mère en avait 19. Elle est resté quatre mois, elle est tombée enceinte mais l’ignorait et puis, elle est repartie chez elle. Mon père l’avait demandée en mariage, il avait essayé de faire selon les traditions de chez lui, mais ma mère n’était vraiment pas mature, pour elle ce n’était décidemment qu’un jeu. Lorsqu’on en parle, mon père prend sa défense, il l’aime toujours, ça se voit. Mais moi, j’ai une haine intime et profonde pour elle.
Bref, environ un an après son départ, elle est revenue à Kodiak. J’étais née et elle m’avait fait faire le tour du pays comme si je n’étais qu’un vulgaire bagage. Elle a fait peur à mon père en le menaçant de m’abandonner quelque part, s’il ne prenait pas ses responsabilités. Mon père n’a pas hésité une seule seconde et m’a prit avec lui, tandis qu’elle repartait à nouveau. C’est la dernière fois que j’ai « vu » ma mère. Je n’ai jamais eu de carte de Noël, d’anniversaire ni rien d’autre de sa part. Aucune nouvelle venant d’elle. Mais mon père ne m’a jamais menti. Il a toujours été honnête avec moi, même lorsque j’étais jeune, il ne m’a pas caché l’attitude qu’elle a eu envers moi. Je suivais la carrière de maman dans les journaux, pendant un temps et puis, j’ai arrêté. J’ai su qu’elle s’était mariée et qu’elle avait eu une famille. Tant mieux pour elle.
Ce que je ressens ? Je ne peux pas le définir exactement. J’ai la haine envers elle, parce que son comportement a été atroce envers moi et papa mais de l’autre, je m’en fiche. J’ai eu le bonheur de ne pas la connaître, de ne rien partager avec elle, alors je n’ai pas de souvenirs. Je n’ai rien à quoi me raccrocher, qui me ferait du mal en y repensant. Un autre sentiment me traverse l’esprit lorsque j’y pense, le fait qu’au fond, je m’en fous. Mais lorsque je dis ça, je suis obligée de repenser à ces moments précis, notamment à l’école, aux fêtes du village, lorsque je voyais mes camarades d’écoles avec leurs deux parents et leurs frères et sœurs… Ca fait quelque chose, oui, mais on en meurt pas non plus.
Papa n’a jamais voulu se marier ni entamer une quelconque histoire avec qui que ce soit après ça. Nous sommes restés que tous les deux, tout le temps. Lorsqu’il partait en mer pendant des jours, voir des semaines, j’allais chez grand-mère et grand-père. J’adorais vivre chez eux, c’était génial. J’étais la petite princesse et ils me racontaient sans arrêt des histoires de la tribu. Les vraies. Pas celles qu’on racontent aux touristes. Leurs vies ont été tellement riches, tellement belles.
Pour Vous l’Alaska est quelque chose d’Abstrait. Pour moi, c’est le paradis sur terre. Loin de tout, loin des choses néfastes, c’est un lieu où l’on apprend à survivre, à combattre, à admirer la nature, les choses telles qu’elles sont. C’est un pays riche et tellement simple à la fois. Il y a tout ce dont on a besoin, sans surplus. J’adore mon pays, j’adore mon île plus précisément et lorsque j’ai appris que j’étais acceptée à l’école de Miami, j’étais franchement, plus triste que contente. Papa m’avait fait promettre que pour ma dernière année de lycée, il voulait que j’obtienne mon diplôme mais surtout, que j’élargisse ma vision du monde. Je n’ai jamais quitté l’Alaska. Alors il a jugé nécessaire que je vois un peu le monde autour de moi, que je ne reste pas figé dans ce que je connais depuis toujours. C’est étonnant venant de lui, non ? Bref, j’ai accepté, mais c’était y’a des années ! Maintenant, on y est et ça me fait bizarre. J’ai pas franchement envie de quitter mon pays et surtout pas pour me retrouver parmi des étudiants tous plus ingrats les uns que les autres. On les connais les Américains hein.

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(c) Suika