" Ariel : Vous allez faire des merveilles. " (Alec J. Goldstein)

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Je rêve. Non, je cauchemarde. Les images sont floues. Des souvenirs. Seulement des souvenirs. Je me revois poser mon sac à l'entrée, comme d'habitude. Je soupire comme d'habitude. Je me dirige vers le couloir, dont les murs sont fanés. Il y a quelques cadres avec des photos. Des photos qui me font mal au coeur. Je sais même pas pourquoi je les ai pas encore enlevées. Je continue d'avancer dans le couloir et m'arrête devant une porte. Je toque légèrement et ouvre. Je le regarde. Il est là, allongé sur son lit, sa bouteille de vodka à la main. Mon père. Ivre et veuf depuis dix-sept années maintenant. Je le sermonne. Il me répond pas. Se contentant juste de me regarder de son regard vide et cerné. Il m'énerve. Il est assis sur le lit maintenant. Il tente de se lever mais n'y arrive pas. Il me dégoûte. Je m'apprête à m'enfermer dans ma chambre mais je sens une forte pression sur mon poignet. Je sens mes mains se refroidirent, inévitablement. Je me retourne. Je le vois me regarder d'une drôle de façon. D'un regard que je ne lui connais pas. Je n'ai pas le temps de réfléchir. Il tire sur mon poignet et je me retrouve allongée sur le lit. Il se place à califourchon juste au-dessus de moi. J'ai envie de crier. STOP.

J'ouvre les yeux, des perles de sueurs sur mes tempes. J'ai les mains congelées. Je tremble. Peur. J'ai peur. Petit à petit, je reprends conscience de l'endroit où je me trouve. Et je vois quelqu'un, juste en face de moi. Je le regarde craintivement. Je suis terrorisée.

(C'est pourri. Désolée pour ça et pour l'attente.)

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Ma lampe de chevet est allumée, mon trieur est ouvert, mon stylo écrit frénétiquement sur ma feuille blanche, maintenant noircie par tout ce que j'ai pu écrire dessus. Je suis en plein devoirs de maths et ma feuille commence à saturer, de toute façon j'ai presque finis, je remplis les derniers blancs avant de refermer le trieur, ça dois faire quatre heures que je suis au dessus de mon bureau, je n'en peux plus. J'étire douloureusement mes jambes et me lève de ma chaise. Il n'y à encore personne dans ma chambre, je n'avais encore jamais rencontré mon colocataire, écoute tant mieux, au moins je suis sur de pas me prendre la tête avec... Je me laisse mollement tomber sur mon lit en tournant la tête et la je vois, je vois quoi ? Un tas de linge sale énorme, je me relève lentement, et prends mon porte feuille qui traine sur mon bureau, je le range dans ma poche puis attrape mon linge que je jette dans un de mes sacs.

J'éteins les lumière de la chambre puis sors, je marche dans le couloir totalement sombre, réfléchissant au nombre de fois où je m'étais dis que j'allais faire ma lessive, j'ai toujours laissé tomber au dernier moment... Un raie de lumière passe sous la porte de la laverie, je serais pas seul, chic... J'ouvre doucement la porte, une jeune femme est en train de dormir sur une chaise, je ne veux pas la déranger, je met donc mes vêtements foncés dans une machine et met ma monnaie dedans puis je referme la porte et met de la lessive avant de la programmer et de m'assoir moi aussi sur une chaise, en face de celle de la jeune femme.

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Je pose mon stylo sur mon bureau. Je referme mon cahier et soupire. Je viens de finir un vilain devoir sur feuille de mathématiques. Je m'étire. Je regarde ma copie. Des calculs, quelques coups de correcteur blanc par-ci, par-là, un peu de rédaction. Ma petite écriture carrée sur les lignes. Tout à l'air correct. Je range la feuille dans mon sac. Je regarde l'heure sur le cadran à cristaux liquides de mon réveil. Vingt-trois heures et vingt-sept minutes. Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je fais tourner mon stylo entre mes doigts, en pensant à ce que je pourrais bien faire. Mon T-shirt trop grand recouvre mes mains. Je regarde dans un coin de la pièce et y trouve mon énorme sac de linge sale. Pourquoi pas ? Et puis, j'ai du temps à perdre. J'enfile un vieux jogging trop grand pour moi et attrape le sac près du mur. Je prend mon porte-monnaie au passage. Je passe la porte et la ferme. Je traîne le grand sac derrière moi et avance dans le couloir. J'arrive près du porte où est inscrit dessus ce que je recherche : "LAVERIE". J'ouvre la porte et entre dans la pièce. J'allume la lumière. Les néons sont vieux et s'éclairent les uns après les autres. Les ampoules émettent une lumière vacillante. Je m'approche d'une des vieilles machines à laver. Je regarde les tarifs puis dans mon porte-monnaie. Ça va, j'ai assez pour faire deux machines. Comme j'ai beaucoup trop de fringues, une seule n'aurait pas suffit. Je mets l'argent dans la petite fente et lance le processus de lavage. Je m'assieds sur une des chaises de la pièce et croise les bras. J'attends patiemment. Le rythme du tambour de la machine m'endort. Je regarde les vêtements faire des cercles à travers la vitre. Je ferme les yeux, doucement.