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 All I need || Les colocs

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MessageSujet: Re: All I need || Les colocs   All I need || Les colocs EmptyMar 3 Sep 2013 - 20:29




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- Je suis en train de lui préparer quelque chose à boire et à manger, ça lui fera peut-être du bien. Tu sais ce qu’il s’est passé ?

Je fis un signe de la tête que non. Je ne lui avais pas demandé et je ne savais même pas si elle m’aurait répondu. Je ne savais pas comment m’y prendre et Raphaël non plus je supposais. C’était une situation délicate, on ne pouvait pas le nier.

- J’ai pas envie de la brusquer, je voulais attendre un peu avant de lui demander.
- Je vais t’aider à la soigner, on sera pas trop de deux. Je dois juste vérifier qu’elle veut bien de moi.

Cette fois-ci, je fis un signe positif de la tête, pour lui dire que je le laissais faire. Elle ne m’avait pas rejeté mais peut-être avait-elle retrouvé ses esprits à mon départ, peut-être ne voulait-elle pas que nous soyons là tous les deux. Comme moi, il s’avança vers elle pour la réconforter.

- C’est Raph, Hope … Tu … tu veux bien qu’on s’occupe de toi ? On va soigner tes pieds et ce qu’il y a besoin, d’accord ?

Il prit alors ce que j’avais sorti et lui annonça qu’il lui avait préparé à boire et à manger. Un remontant. Peut-être en avait-elle besoin, j’espérais que ça allait l’aider, même si ce n’était pas grand-chose. Sans vraiment que l’on s’y attende, elle se jetta au cou de mon frère pour le serrer contre elle. Rien que ce geste nous prouva qu’elle n’était pas bien, qu’elle avait besoin de nous. Nous étions prêts à l’épauler, nous étions patients, nous voulions qu’elle aille mieux. C’était tout ce que nous souhaitions.

- Je… Je vais bien. Ne t’en fais pas. Ne vous en faites pas.

Est-ce qu’elle était sérieuse là ? Elle allait bien ? Lui avait-on déjà dit qu’elle était une très mauvaise menteuse ? Parce que là, si elle espérait qu’on gobe cette énormité, elle pouvait aller sonner à une autre porte. Nous étions certes gentils et nous ne voulions pas la déranger, mais nous n’étions pas des imbéciles non plus. Ses yeux s’étaient posés sur moi. Très bien. Je plongeai mon regard dans le sien avant qu’elle le détourne, au cas où.

- Bien sûr Hope, et nous, nous sommes les lutins du père Noël.

Il n’y avait pas de méchanceté dans ma voix, juste l’envie de lui faire comprendre qu’on voulait l’aider et qu’elle ne nous dérangeait pas. Qu’escomptait-elle ? Que nous allions la laisser là, « baigner » dans ses larmes et son sang, et que nous allions ignorer sa détresse à travers les murs de l’appartement ? Elle se trompait sur notre compte. Nous n’allions pas l’abandonner.
Comme pour appuyer ses paroles, elle essaya de se relever. Ce n’était pas convaincant. Pas du tout. J’avais envie de soupirer. Mais ça ne se faisait pas. Elle était mal et elle n’avait pas besoin que je l’enfonce encore plus.

- Je vais bien.

J’avais l’impression que ça ne nous était pas vraiment adressé. Et puis même si ça l’était, je n’en croyais pas un mot. Si elle se voyait, jamais elle ne dirait ça. Qu’elle le veuille ou non, nous allions rester auprès d’elle. J’étais sûr que Raphaël était de mon avis.

- Installe-toi et laisse-nous faire, d’accord ? Si tu as besoin, appuie-toi sur l’un de nous. Ça va sans doute te faire mal alors j’espère que tu nous en voudras pas trop. De toute façon, on te laisse pas le choix.

Je m’assis sur le rebord de la baignoire, à côté d’elle, pour si elle voulait un quelconque appui. Mon frère quant à lui était chargé de s’occuper de ses pieds. Comme je le connaissais, il allait essayer d’y aller doucement, mais ce n’est pas forcément la meilleure des solutions. C’est bien ce qu’on dit : tirer un coup sec pour que la souffrance dure moins longtemps. C’était plus facile à dire qu’à faire, surtout quand ce n’était pas nous qui allions avoir mal. Mais à vrai dire, je ne savais pas par quoi nous devions commencer. Soigner ses plaie aux pieds ou panser les blessures qu’elle semblait avoir dans la tête et dans le cœur ? Tout, mais pourvu qu’on agisse et qu’on ne la laisse pas comme ça, s’enfoncer dans un trou noir sans fond et sans espoir. Son nom était bien « Hope » et nous devions lui en redonner, même si nous ne savions pas ce qu’il s’était passé pour la mettre dans un état pareil.
Je laissais mon frère opérer, je n’étais là que pour « accompagner » Hope allait-on dire. J’étais une plante verte, mais au moins, j’étais là.

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MessageSujet: Re: All I need || Les colocs   All I need || Les colocs EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 17:11


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Ft. Gabriel, Raphaël and Hope

Il n’y avait absolument rien. Absolument rien. Rien. Rien… L’écho envahit mon être, me rend folle. Les murs de la salle de danse bougent. Ils se transforment. Ils sont mous. Ils se rapprochent. Ils me compriment. Mes camarades rient. D’abord un puis un autre et finalement ils rient tous à gorge déployée. Leurs rires ressemblent aux croassements de corbeaux. Ils sont graves, sinistres et macabres. Les élèves se moquent de moi. Je n’ai plus qu’à avancer sur la potence. Madame Shiranova passe la corde autour de mon cou. Il n’y avait absolument rien me susurre-t-elle à l’oreille. Un sourire est gravé sur son visage. Ou peut-être est-ce un rictus diabolique. Une sorte d’étirement de ses sombres lèvres. Mes yeux se rivent sur mes camarades. Une dernière phrase ? Un dernier mot ? Rien… Il n’y a absolument rien qui sort de ma gorge. Je suis finie. Je n’ai plus rien à faire dans cette école. Si la prof de danse me vire de ses cours alors que c’est mon enseignement principal, je peux faire une croix sur cette école. Allez-y ! Tirez sur la poignée. Activiez le mécanisme. Baissez la trappe. Pendez-moi ! Je n’ai rien à faire dans cette école, dans cette ville, dans cet appartement, dans ce corps qui n’est plus le mien. Pourquoi ne suis-je pas morte en même temps que mes parents ? Pourquoi n’ai-je pas succombé à mes blessures lors de l’accident de voiture avec Warren durant notre voyage au Texas ? Pourquoi les membres du gang ne m’ont jamais trouvée ? Ils auraient pu me tuer. Ils auraient dû ! Regardez-moi ! Regardez la loque que je suis devenue ! Je ne suis même pas capable de réaliser mes rêves ! Je ne suis pas capable de vivre une vie normale. C’est tout ce que je souhaite… Etre une adolescente normale ! Mais il semble que cela est trop compliqué. Changer d’apparence, de noms, d’identité… Qui vit ça au cours de sa vie ? Qui se fait humilier par une prof sévère ? Beaucoup. Je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Je sais que ce n’est pas anodin. Mais je me croyais forte. Je me croyais bonne. Tous mes espoirs sont tombés en lambeaux. Je voulais pour une fois être maitre de mon destin. Je faisais quelque chose qui me plaisait. J’ai réussi à entrer dans cette école. J’ai réussi les examens. Je pensais être un minimum intéressante… J’avais enfin un peu d’espoir. L’espoir fait vivre. L’espoir n’est qu’une illusion nous guidant dans un oasis hallucinogène. Mon monde s’écroule.

Je sens le carrelage froid se coller à ma peau. Ma transpiration forme une fine pellicule d’eau sur mon corps. Mes vêtements me collent alors à la peau. J’ai mal au dos mais je ne sais si c’est bien l’endroit qui me fait souffrir le plus. Je suis à bout de souffle. J’ai toujours envie de vomir. Mon estomac est noué. Il est bloqué. Mon repas du midi remonte ma trachée. Le goût du hachis Parmentier s’est transformé. Plus amer et acide. Il me dégoûte. Je ne vois rien. Mes larmes humidifient mes genoux. Mon corps tremble. Je ne sais plus où je suis. Un coup je pleure dans ma salle de bain puis la seconde d’après je me retrouve dans l’école. J’ai envie de les effacer. J’ai envie d’oublier tout ce qui vient de se passer. Mais ce n’est pas l’humiliation le problème. Le problème c’est que je suis l’humiliation. Je ne suis pas capable de réaliser ce qui m’était destiné. J’étais douée pour ça. J’ai toujours rêvé de cette carrière. Si je ne parviens pas à tenir plus de deux semaines dans cette école… Alors que vais-je pouvoir faire ? Je ne suis bonne à rien d’autre. Je n’ai jamais rien réalisé de ma vie. Ma mère rêvait de me voir sur scène. Je dois réaliser ce souhait… C’est mon seul et unique but dans la vie. Je n’ai rien d’autre. Je ne suis rien d’autre. Je n’ai pas d’amis. Je n’ai pas de projet. Je n’ai pas de famille. Je n’ai même pas le droit de révéler mes véritables origines. Plus personne ne sait que je suis anglaise. Je suis désormais qu’une fille qui aime le thé avec un nuage de lait. Je ne suis plus Pearl. Tout le monde me connait sous un prénom qui ne m’appartient même pas. Je ne suis personne. Alors j’aurais aimé pouvoir être cette fille qui a son solo lors d’un spectacle. Je veux être la danseuse que tout le public regarde. Je veux être cette voix qui résonne sur une mélodie. Est-ce si compliqué ?

«Chut … tout va bien … tu es à la maison. » Des bras. Une voix. Une présence. Un parfum. Je me laisse porter par Gabriel. Sa présence me rassure. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Je me sens un peu mieux. Pas vraiment mieux… Juste un peu. Je garde les paupières fermées. Je ne veux pas revenir dans la salle de bain. Je veux me revoir dans ma chambre à Londres. Je me souviens du jour où je suis rentrée. J’avais treize ans. J’ai vu un homme se faire torturer. Il était mort. Son sang, si sombre, coulait sur le sol tandis que les hommes fourrais des armes et de la poudre blanche dans des caisses. J’étais pétrifiée. Mon appareil photo était bloqué contre ma poitrine. Mon doigt restait appuyé. J’étais bloqué. J’étais là… Je n’avais rien fait. Quand j’ai fini par rentré à la maison, je n’ai rien dit. Je me suis enfermée dans ma chambre. Papa avait défoncé la porte, je m’étais mise à pleurer. Il s’est alors arrêté. Il a stoppé ses cris et s’est effondré à mes côtés. Il m’a pris dans ses bras et m’a murmuré que tout allait bien, que j’étais à la maison et que je n’avais rien à craindre. C’est étrange que ses mots ressortent aujourd’hui. Je n’ai pas assisté à un meurtre. Je ne suis témoin de rien à part de ma propre humiliation. Je ne devrais pas être dans le même état. Je suis grande désormais. Je suis censée être plus forte !

«Il faut nettoyer. Bouge pas, je reviens » J’entends sa voix sans savoir de quoi il parle. Il est là et loin en même temps. Je suis noyée dans mes souvenirs, dans ma douleur et dans ce que j’ai vécu. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je le vis mais je ne peux pas agir. Je suis bloquée. Complètement coincée. Je ne sais combien de secondes s’est écoulée jusqu’à ce qu’une main se glisse dans mes cheveux. Un simple contact doux et tendre. J’ai envie d’être forte. Je ne veux plus être cette fille bouffée par les remords. Je veux être forte… J’aurais aimé pouvoir envoyer Shiranova dans les rosiers. J’aurais dû lui répondre. N’est-ce pas ce qu’elle attendait ? Elle voulait voir si j’étais faite pour le métier. Ne sommes-nous pas capable d’affronter les castings avec dignité et rigueur ? Nous devons faire face aux refus, aux critères, aux galères… Le suis-je ? N’était-ce pas qu’une épreuve de plus pour me tester ainsi que tous les autres ? Si j’abandonne alors il sera correct de dire qu’il n’y a absolument rien à tirer de ma performance dans cette école. « C’est Raph, Hope … Tu … tu veux bien qu’on s’occupe de toi ? On va soigner tes pieds et ce qu’il y a besoin, d’accord ? » Nouvelle voix. Nouvelle présence. Nouvelle demande. Veux-je de l’aide ? Est-ce que je mérite un coup de main ? Ce n’est pas forcément ce que je mérite. Je pourrais très bien me laisser dépérir et faner. Telle une rose coupée, j’ai survécu avec l’eau que l’on me livrait mais ce n’est pas éternel. J’ai fini par me replier sur moi-même et aujourd’hui mes pétales tombent au sol.

Il m’annonce par la suite qu’il a préparé quelque chose pour moi. Imaginer de la nourriture me donne légèrement la nausée. Encore. Il me reparle de mes pieds sans que je sache pourquoi. Je lève alors les yeux. Le visage de Raph est flou. Il bat des cils et des larmes s’écoule encore sur les joues. Je le vois soudainement sous un nouveau jour. Il a l’air inquiet. Il est là. Il me regarde. Je sais que lui et Gab seront à mes côtés mais je ne veux pas le leur imposer. Je sais que ce n’est qu’une perte de temps pour eux. Je ne veux pas… Je ne veux pas être un poids lourd.

Je jette mes bras autour du jeune homme et le serre comme je l’avais fait avec mon père lorsqu’il était venu dans ma chambre pour me consoler. Je me serre contre lui et murmure un « merci » à peine audible. Je ne sais même plus pourquoi je lui dis cela, ni à qui je le dis. C’est comme si aucun autre mot ne pouvait sortir de ma gorge, comme si j’étais programmée pour le prononcer et qu’il est le seul de mon vocabulaire.
Je me redresse légèrement et l’observe. J’essaye de calmer le tremblement de mes mains. Je dois paraître sincère et honnête. J’inspire profondément et calme ma nausée. « Je… Je vais bien. Ne t’en fais pas. » Ma voix semble celle d’une autre. Je ne sais à qui je l’ai empruntée. Elle est différente et avec une tonalité indescriptible. Mon regard pivote vers la porte. Je crois que j’essaye de fuir les yeux de Raphaël. Au lieu de cela, je tombe sur Gab. Alors je reprends. « Ne vous en faites pas. » Ma gorge se noue à nouveau. Je ne dois rien leur imposer. Surtout pas mes douleurs, mes larmes et mes problèmes. Je sais très bien l’impact qu’on les larmes d’une fille sur un homme. Elles sont destructrices. Elles sont dangereuses. Je ne peux pas me permettre d’utiliser les miennes contre les deux frères. Ils sont incroyables. Ils ne méritent pas un tel traitement.

Je pose ma main gauche au sol et m’appuie sur cette dernière pour me relever. Je ferme les yeux. La Terre tourne. Mon monde s’écoule. Mes jambes flageolent. Mon cœur s’emballe. Je retombe sur le rebord de la baignoire. Je m’y assois et souffle. « Je vais bien. » Ce n’est désormais plus aux garçons que je parle. J’essaye de me convaincre.

© Belzébuth
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MessageSujet: Re: All I need || Les colocs   All I need || Les colocs EmptyMar 20 Aoû 2013 - 23:44

Le calme régnait presque dans notre grand appartement, en ce début d’après-midi. J’avais décidé de le briser en cherchant quelques chansons sur mon ordinateur. Depuis que j’avais rencontré Dany, j’essayais d’élargir encore plus mes connaissances en matière de musique. Nous nous retrouvions régulièrement pour passer un moment privilégié musique ensembles. Je l’aimais bien. Nous nous entendions vraiment bien. Avec elle, je ne me posais aucune question. Je ne m’imposais pas de retenue. Je blaguais, je me livrais un peu à elle. Je profitais de ces moments passés avec elle. C’était rare. En fait, elle était devenue mon amie. Elle avait beau être plus vieille que moi, ça ne me dérangeait pas. Dans ma tête, j’avais toujours été plus avancé que mon âge.  Je ne savais toujours pas ce qu’elle étudiait exactement. J’avais compris à demi-mot qu’elle allait consacrer son année prochaine à la musique, et ça me suffisant. Elle était gentille, souriante, drôle. Bon, d’un regard extérieur, elle était également égocentrique et prétentieuse, mais moi, je ne le voyais pas comme ça. Elle avait confiance en elle.

J’étais donc occupé quand la porte de l’appartement s’ouvrit à la volée, laissant passer une tête blonde. Je l’entendis et tournai la tête pour l’apercevoir, mais elle fut trop rapide pour moi. J’étais d’ailleurs au téléphone avec Dany, et je ne pouvais pas la balancer comme ça. J’étais en train de lui donner une liste de chansons qu’elle pouvait écouter si elle ne les connaissait pas, et dont elle pouvait apprendre les partitions si elles existaient pour un piano ou une guitare seuls. De mon côté, j’allais apprendre les paroles et travailler ma voix dessus. Ça n’allait pas être très très difficile, j’avais une bonne mémoire et un bon sens du rythme. J’allais lui dire que je devais la laisser quand Gaby se pointa au balcon.

- Hope est là. Il y a un problème. T’iras fermer la porte quand t’auras fini.

Sa voix … Il était visiblement inquiet. Moi aussi. Dany, au téléphone, me demanda si ça allait. Je tentai de prendre une voix calme malgré l’inquiétude qui commençait à monter et à être douloureuse. Je n’étais pas démonstratif, mais j’appréciais énormément Hope. Elle apportait de la douceur dans notre foyer, une présence féminine.

- Ecoute … Je dois te laisser pour une urgence. Je te rappelle plus tard.

Elle me répondit qu’elle comprenait, et je lui dis au revoir en l’embrassant virtuellement. Je me levai donc de ma place, mais m’arrêtai au bout de quelques mètres. Qu’est-ce que je devais faire ? Gaby était plus doué que moi pour s’occuper de quelqu’un et le rassurer. De là où j’étais, je l’entendis qui parlait à voir basse, sans distinguer ses mots. Mon arrivée serait peut-être de trop ? Je réfléchis donc quelques instants et me décidai à préparer une boisson qui pourrait la réconforter un peu. Je savais que c’était bien maigre comme idée, mais mon frère s’occupait déjà d’elle, et une présence supplémentaire pouvait la braquer, si ce n’était pas déjà le cas. Je savais ce qu’elle aimait et ce qu’elle n’aimait pas. Je préparai donc sa boisson favorite, et sortis quelques petits gâteaux.
En passant dans la cuisine, je m’aperçus de l’heure qu’il était. J’avais passé toute mon après-midi sur ces musiques. Sans me rendre compte qu’Hope aurait dû être revenue depuis des heures déjà. Que lui était-il arrivé ? La boule déjà gênante dans mon ventre grossit encore, me tordant les entrailles. J’étais vraiment inquiet, là. Qu’est-ce qui avait bien pu la retenir aussi longtemps ? Sans qu’elle ne nous prévienne, en plus. J’entendis Gaby fouiller dans la salle de bain. D’où j’étais, j’entendais bien, mais je ne voyais rien. Pendant que sa boisson se préparait dans la machine, j’osai une excursion dans la salle de bain d’Hope. Elle était par terre, en train de pleurer. Je remarquai immédiatement qu’elle avait les pieds blessés. Gab avait de quoi la soigner entre les mains. Quand il leva la tête vers moi, je lui lançai un regard interrogatif. Je n’attendais pas de réponse immédiate, pas devant elle. Il me rejoignit, et je lui parlai à voix basse.

- Je suis en train de lui préparer quelque chose à boire et à manger, ça lui fera peut-être du bien. Tu sais ce qu’il s’est passé ?

Je me doutais bien que non, il ne savait pas. Hope était toujours en pleurs, et elle n’avait pas dû lui raconter pourquoi elle était dans cet état. Toujours était-il que dans l’immédiat, nous devions nous occuper d’elle. Je m’en voulais énormément de ne pas avoir vu l’heure passé, et de ne pas avoir remarqué son absence. J’étais un imbécile ! Trop obnubilé par ma musique et mes instants d’émotion avec Dany, j’en avais délaissé mon amie. Je m’adressai toujours à Gabriel, tout en ne quittant pas Hope des yeux.

- Je vais t’aider à la soigner, on sera pas trop de deux. Je dois juste vérifier qu’elle veut bien de moi.

Mon frère acquiesça. Lui avait déjà du tâter le terrain, et à croire qu’elle ne l’avait pas rejeté. Elle pleurait toujours. Je m’avançai dans la salle de bain et m’accroupis auprès d’elle, passant ma main dans ses cheveux pour dans son dos.

- C’est Raph, Hope … Tu … tu veux bien qu’on s’occupe de toi ? On va soigner tes pieds et ce qu’il y a besoin, d’accord ?

Je m’approchai encore un peu, passant ma main d’avant en arrière sur son dos pour la rassurer. Puis je saisis le nécessaire que Gab avait réussi à extraire de sa salle de bain. Je lui souris, protecteur, pour la rassurer si elle levait la tête vers moi. Déjà, elle ne me rejetait pas.

- Si tu veux, j’ai préparé quelque chose à boire et à manger dans la cuisine. Je t’amènerai ça quand on en aura terminé avec tes pieds.

Je me voulais le plus rassurant possible. Elle devait comprendre que mon frère et moi étions là, et que nous allions tout faire pour elle, pour qu’elle se sente mieux. C’était ça, le rôle d’un vrai ami. Déjà que j’y avais failli en ne remarquant pas son absence … Hope était notre amie et colocataire, nous aimions nous occuper d’elle, nous aimions la chouchouter et la dorloter de temps en temps. j’espérais sincèrement que ça irait, maintenant qu’elle était rentrée à la maison.
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MessageSujet: Re: All I need || Les colocs   All I need || Les colocs EmptyMer 14 Aoû 2013 - 12:04




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J’étais sur la grande table, à l’entrée de l’appartement, des feuilles étalées un peu partout. J’avais décidé de sortir tous les dessins qui étaient en ma possession. Il ne m’en manquait que quelques-uns, accrochés dans ma chambre. Mais ceux-là, ils étaient terminés, je le savais parfaitement. Car c’était bien là mon but : finir ce que je n’avais pas encore achevé. Je triais alors ce qu’il me restait et ce qui était bouclé. Ça me faisait plusieurs paquets de feuilles et pour quelqu’un d’étranger, c’était un fouillis inutile et incompréhensible.
Je faisais ça depuis que j’étais rentré des cours et je n’avais toujours pas changé d’objectif. J’étais tellement plongé dedans que je ne fis pas vraiment attention à l’heure qui défilait. Pourtant, à plusieurs reprises, je me dis qu’il était bizarre qu’Hope ne soit pas encore revenue. Raphaël était sur le balcon, avec son ordinateur portable, en train de chercher une chanson. Laquelle ? Je ne savais pas. Depuis qu’il avait rencontré une jeune fille avec qui il pouvait chanter, il était parfois étrange. Là, il cherchait quelque chose de parfait. D’ailleurs, je ne tardais pas à l’entendre téléphoner à cette fille. Je ne savais rien d’elle, il ne m’en avait pas vraiment parlé, comme s’il voulait garder quelque chose de précieux pour lui seul. Je n’avais pas insisté. C’est à ce moment je crois que j’entendis du bruit au niveau de la porte. Au départ, je pensais que c’était chez les voisins, aussi je ne me levais pas. Quand j’entendis la porte -notre porte- s’ouvrir, je compris que je m’étais trompé. J’eus à peine le temps d’apercevoir une tornade blonde disparaitre dans le couloir. Quelque chose n’allait pas. Je me levai et me dirigeai vers le balcon dans un premier temps.

- Hope est là. Il y a un problème. T’iras fermer la porte quand t’auras fini.

Je ne lui laissais pas le temps de me répondre, je savais qu’il m’avait compris. Je me dirigeai alors à grands pas vers la chambre de notre colocataire. Quand elle nous avait dit qu’elle voulait bien emménager avec nous, nous étions très contents. Elle était gentille, douce, une présence féminine nous faisait du bien. Nous ne la connaissions pas encore par cœur, mais un lien s’était formé entre nous trois. Arrivé devant le battant de bois, je frappais doucement. Je ne savais pas si j’étais le bienvenu dans son sanctuaire.

- Hope ? Je peux entrer ?

Aucune réponse, mais j’avais l’impression d’entendre des sanglots, un peu loin et étouffés. Est-ce que je devais entrer quand même ou la laisser tranquille ? Je ne savais pas quoi faire et n’ayant pas de sœur, je ne savais pas prévoir les réactions de la jeune femme à chaque fois. Pourtant, elle semblait avoir besoin de quelqu’un. Tant pis, je décidai d’entrer. Au pire, elle me jetterait dehors si elle ne voulait voir personne. Je poussais la porte et pénétrai dans sa chambre : elle était vide. Je l’entendais cependant bien pleurer non loin de là. Je me dirigeai alors vers elle, en me repérant grâce au son. Je la trouvai dans la salle de bain. Sa vision me désola. Elle était contre la baignoire, assise sur le sol dur et froid, la tête entre les genoux. Elle se balançait, comme un enfant aurait pu le faire après un cauchemar. Les sanglots s’échappaient de son petit corps, qui me semblait si fragile à cet instant. Je voyais que ses pieds saignaient. Son âme semblait encore plus en peine que son enveloppe charnelle. Je crus qu’elle ne m’avait pas vu. Je m’avançai prudemment, ne voulant pas la brusquer ou l’effrayer.

- Hope … c’est Gabriel …

J’avais peur qu’elle ait une réaction violente, qu’elle me crie dessus pour que je m’en aille. Ou qu’elle pleure encore plus, en se rendant compte que quelqu’un la voyait dans cet état. Arrivé à sa hauteur, je m’accroupis en face d’elle. J’étais hésitant et je ne savais pas comment m’y prendre. Finalement, je m’assis à côté d’elle et l’entourai de mes bras pour la ramener contre moi. J’étais un peu penché vers elle, pour ne pas être installé trop inconfortablement. Je posai doucement ma tête sur la sienne, j’avais presque l’impression d’avoir une poupée de chiffon entre les mains. Je pouvais sentir sa tristesse. Quoi que ça puisse être, c’était terrible et elle ne méritait pas de se retrouver dans un état pareil. Je lui murmurai alors quelque chose à l’oreille.

- Chut … tout va bien … tu es à la maison.

Sa maison. Notre maison. A tous les trois. Pourtant, tout n’allait pas bien, sinon nous ne serions pas dans cette position. J’avais envie de la rassurer, de la voir sourire, mais je n’avais aucune idée de ce qu’il s’était passé. Et je doutais que ma seule présence suffise. Je me balançai aussi, légèrement, comme pour la bercer. Elle ne m’avait pas encore repoussé. Peut-être était-elle trop sonnée pour le moment et que ça n’allait pas tarder ? Je n’en savais rien et rester dans l’ignorance était bien quelque chose que je détestais.
Mes yeux se posèrent sur ses orteils, rouges. Il fallait faire quelque chose pour ça, elle devait en souffrir. Je n’étais pas médecin mais je savais qu’il fallait nettoyer et désinfecter. Sauf que pour ça, je devais lâcher la demoiselle.

- Il faut nettoyer. Bouge pas, je reviens, lui dis-je pour éviter qu’elle ne s’accroche trop à moi.

Je me levai avec mille précautions, comme si ce simple geste allait la briser. Quelque part dans ses placards, elle devait bien avoir une trousse de secours, ou même les produits que je voulais. Compresses, désinfectant. Le plus douloureux allait être de retirer les sparadraps de ses pieds blessés. Je cherchais rapidement quand j’entendis des pas qui se rapprochaient dans le couloir. Raphaël s’était enfin décidé à nous rejoindre. Il toqua doucement à la porte, que j’avais laissée entrouverte, et arriva à la porte de la pièce où nous étions. Comme moi, il constata l’état de notre colocataire. Je voyais une note d’interrogation dans ses yeux et il me fit signe de sortir pour me parler. Mais je n’en savais pas plus que lui et j’hésitais à poser des questions. S’il s’était passé quelque chose de grave, en parler n’allait pas aider Hope à se sentir mieux. Maintenant, je m’en voulais d’avoir été si absorbé dans mes dessins au point de ne pas avoir accordé beaucoup d’importance à son absence. J’aurais pu au moins envoyer un message, pour savoir si tout allait bien.
Je venais de trouver ce dont j’avais besoin. Je les posai sur le rebord de l’évier et rejoignis mon frère en silence. Je devinais sa question, mais je n’avais aucune réponse à lui donner.

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MessageSujet: All I need || Les colocs   All I need || Les colocs EmptyDim 4 Aoû 2013 - 15:25


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Ft. Gabriel, Raphaël and Hope

Je cours. Mes pieds martèlent l’asphalte à un rythme effréné. Le vent envole mes cheveux derrière moi. Ma vue se trouble. Je ne remarque plus les détails autour de moi. J’ai mal dans la poitrine. La douleur est intense, aiguë. J’ai l’impression d’avoir un pic à glace planté en moi. Mais je ne m’arrête pas pour autant. Mon souffle court me donne envie de vomir. J’ai l’impression que mes jambes vont finir par se dérober sous mon poids. Je serais alors écraser au sol, en larme. Je passe une main sur mes joues rosies par l’effort. Je ne sais plus si ce sont des larmes ou des gouttes de transpiration. Je n’ai qu’un seul objectif : rentrer au plus vite. Je veux rentrer. J’ai besoin de sentir la chaleur du foyer. J’ai besoin de me noyer dans mon cocon. Je ne veux plus les voir. Je veux les faire taire et pourtant je revois en boucle la scène. Alors que je cours vers l’appartement, j’ai l’impression d’être toujours bloquée dans cette fichue salle de danse. Le décor bouge autour de moi. Une voiture klaxonne. Je sursaute. Je retourne sur le trottoir sans arrêter ma course. Je n’arrive plus à réfléchir. Je bouscule des passants, ils m’insultent. Je ne les entends plus. Je ne veux pas les attendre. Pas eux aussi… J’ai l’impression d’être sur le point d’exposer.

Elle est là. Au bout de la rue. Je la reconnais, la porte de l’immeuble. C’est la dernière ligne droite et pourtant j’ai l’impression qu’elle dure des heures. Je suis au ralenti. Ou plutôt j’ai l’impression que la scène se déroule en marche arrière. Plus j’approche de mon but et plus j’ai l’impression de m’éloigner. Je veux rentrer. Avez-vous compris ? Pourquoi ne me laissez-vous pas entrer ?
Je m’acharne sur la porte. Je la pousse. Je compose le code confidentiel. La lourde porte ne bouge pas. Je réessaye. Mes doigts tremblants touchent plusieurs chiffres à la fois, mes larmes brouillent ma vue. Je respire. Je tente de garder mon calme mais rien y fait. Mon corps tremble, il est secoué de spasmes. Mes pleurs me coupent la respiration. J’ai froid tout en mourant de chaud. J’ai mal. Je me sens épuisée. J’ai l’impression d’être sur le point d’exploser. Je veux rentrer… Maintenant.

Par un miracle incroyable, la porte finit par s’ouvrir. Je ne réfléchis pu. Je la pousse et monte précipitamment les escaliers. Je loupe une marche au premier étage, je trébuche et tombe. Ma tête s’écrase contre le sol. Je sens que les larmes reviennent à l’attaque, en plus grand nombre cette fois-ci. Je continue. Je dois continuer. Je ne suis plus loin maintenant. Je me redresse et recommence mon ascension jusqu’à l’étage de notre appartement. La porte est là. Elle n’a pas bougé. Elle est fermée. Il me faut la clé… Où ai-je mis cette foutue clé ? Je tapote les poches de mon jean. Je fouille mon sac. Je les touche sans les voir. Je dois mettre des heures avant de mettre la main dessus. Ou peut-être n’est-ce que quelques minutes… Peut-être même des secondes. Je n’arrive plus à avoir une notion concrète du temps. J’ai du mal à glisser la clé dans la serrure. Elle semble trop étroite, trop petite, trop serrée pour la clé. Je mets cette dernière dans un sens, puis dans l’autre. Je n’y arrive pas. Un râle sort de ma gorge, accompagné de nouvelles larmes.

Je finis par y arriver. Je la tourne. Je pousse. Je cours à nouveau. Je m’engouffre dans le couloir sans réfléchir à la porte donnant sur l’extérieur de l’appartement. J’y ai laissé mes clés coincées à l’intérieur. Ai-je fermé la porte ? L’ai-je claquée ? Je ne sais plus. Mes mains glissent sur les parois des murs du couloir. Je continue d’avancer. J’ouvre la porte de ma chambre, pivote dans le dressing et finis la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. Je me redresse et passe une main tremblante dans mes cheveux. Je me laisse tomber au sol et m’appuie contre la baignoire. Je continue de pleurer. J’enlève en douceur mes chaussures. On peut alors voir du sparadrap en sang autour de mes orteils. Mes mains ne cessent de bouger sans que je le veuille. Je respire difficilement. Mes paupières se ferment et je les revois.

Ils sont tous là assis en face de moi. Ils ont leurs regards pointés sur mon corps. Ils m’observent. Ils sont tous heureux de ne pas être à ma place. Je dois effectuer la chorégraphie. Seule, devant toute la classe. Nous venons de l’apprendre dix minutes plus tôt. J’enfile mes pointes et je me dresse face à eux. La musique commence. J’enchaine les mouvements avec peu d’assurance. Je sens leurs regards. J’entends leurs murmures. Au moment où je réalise mon grand jeté dans la diagonale de la salle, je n’ai pas un très bon équilibre sur ma jambe d’appui. Je retombe mal. Légèrement tremblante.
Quand je m’arrête, je suis essoufflée. Je jette un coup d’œil au pianiste puis à la professeur de danse. C’est une russe. Son chignon hissé en haut de son crâne lui allonge le visage. Ses vêtements intégralement noirs lui donnent un air grave. Elle ne m’offre ni sourire, ni attention, ni regard. Elle se tourne vers les autres élèves et dit : « Vos critiques ? » Tout le monde se regarde. Ils n’osent prendre la parole. Tout le monde sait qu’avec elle, nous avons toujours tort. Surtout parce que nous sommes des premières années. Son but est de nous amener à bout et de nous faire craquer. Elle nous a annoncé qu’à la fin du trimestre, dix d’entre nous seront partis ou partiront sous peu. Lorsqu’elle nous a annoncé cette nouvelle, elle ne m’a pas quitté des yeux. « Vous n’en avez pas ? Pourtant il n’y a que du négatif à tirer de ce que vient de nous faire Blackwood. » Son accent est toujours fort alors qu’elle vit ici depuis des années. « Pas d’émotion. Pas de grâce. Pas de précision. Pas de repère. Pas de figures convenablement exécutées. Rien. Il n’y avait absolument rien. » Elle me donne la nausée. Elle me regarde de haut et hausse un sourcil.
À ce moment précis, je me sens minable. Qu’est-ce que je fais là ? Je ne mérite pas ma place dans cette école… La plupart des élèves de ma classe en font depuis leur plus jeune âge. Moi et ma pause d’un an nous avons perdu toutes nos capacités. Je ne mérite pas cette place. Le dégoût de la professeure à mon égard me pénètre. Elle parvient en un regard à me conformer à son idée. « Maintenant recommence. Tu ne quitteras pas cette salle avant d’avoir fait quelque chose d’acceptable. Ou alors tu dis adieu à mon cours… Les autres, je vous souhaite une bonne journée. » Elle est sortie de la salle et tout le monde était invité à en faire de même. Il était déjà 17h et personne n’aurait d’autres cours après celui-là. J’étais donc face à un ultimatum. Renoncer et partir ou bien rester et faire quelque chose dont je ne suis capable. Personne ne trouve grâce aux yeux de madame Shiranova. Je ne savais même pas si elle passerait vérifier.

J’avais le choix et j’ai choisi. Jusqu’à ce que la nuit tombe, j’ai continué de répéter inlassablement. J’avais mal aux pieds. J’avais les jambes lourdes. J’ai fini par m’écrouler sur le parquet de la salle de danse. J’étais au sol, au bord des larmes quand la voix à l’accent russe s’est répercuté sur les murs de la pièce. « Vous devriez partir maintenant. » Une simple phrase que je ne savais comment prendre. J’ai mis un long moment avant de réagir. J’ai glissé mes pointes dans mon sac. J’ai enfilé un pantalon de sport. J’ai resserré ma queue de cheval et j’ai quitté en silence l’école.
Ça ne faisait que deux semaines que l’on avait commencé les cours… C’est une fois dans la rue que j’ai craqué. Je me suis sentie accablée par la fatigue et l’émotion. Les larmes ont commencé à couler. Mon corps s’est mis à trembler. Mes jambes se sont actionnées dans une course insensée. La voix de la professeure résonnait en moi. Elle se percutait à mon cœur, mon esprit, mes poumons. Elle était présente en moi. Elle avait une main entourant ma gorge et me coupant la respiration. Son autre main exerçait une pression contre mon estomac. Je sens ses doigts appuyer un peu plus fort jusqu’à ce que ses ongles me transpercent. Ce n’était peut-être pas réel mais je le sentais véritablement. C’était là… C’était en moi… Je devenais dingue… J’ai couru… Jusqu’ici.

Je me balance d’avant en arrière. Ma tête se cache entre mes genoux. Je ne sais plus quoi fait. Je ne sais plus comment agir pour m’en sortir.
Il n’y a que du négatif à tirer de ce que nous a fait Blackwood…
Plus je revis la scène, plus j’ai l’impression de deviner des sourires sur les visages de mes camarades. Trouvaient-ils eux aussi ma performance médiocre ? Une de moins… Voilà ce qu’ils devaient tous se dire. Ils étaient contents que ce soit tombé sur moi car cela leur ferait plus de place. Je me sens déchirée. Je ne veux pas abandonner et baisser les bras. Mais comment faire autrement ? Quand tout le monde croit que vous n’y arriverait pas, vous ne pouvez pas y arriver… C’est simple ! Même moi je ne m’en crois pas capable. J’ai osé espérer obtenir ce rêve mais je savais pertinemment que ça ne fonctionnerait pas. Même eux… Tout le monde savait. Se voiler la face ne servait à rien…

© Belzébuth
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