I could be your help ~ Neil

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Dès que j'ouvris les yeux, ce ne fut pas uniquement la lumière du jour qui m'assaillit, mais une douleur aiguë provenant de ma tête. Je refermai les yeux, me forçant à respirer calmement. C'était difficile de le faire, vu que ma tête hurlait de douleur. Ce n'était pas la première fois que cet incident m'arrivait, ni la dernière. Cela m'arrivait régulièrement. J'aurais dû m'y habituer, mais non je n'y arrivais tout simplement pas. Je ne m'y habituerais jamais, faut-il croire. Je me levai et la douleur se fut plus frappante. De plus, comme pour en rajouter à mon malheur, j'avais envie de vomir. Je quittai péniblement mon lit. Je devais aller au lycée aujourd'hui. La directrice m'avait dit que je pouvais me reposer si je ne me sentais pas bien. Malheureusement, j'étais contraint à sortir de ma chambre, pour ce matin. Je n'allais pas en cours mais plutôt à un rendez-vous avec une psychologue. L'une de mes professeurs, Gwen, me l'avait conseillée, persuadée que mes problèmes seraient moins pesant si j'en parlais à un expert. J'espérai que la femme avait raison.

Avant d'entrer dans la douche, j'avalai des cachets pour calmer ma nausée et mon mal de tête. Cela fait, j'entrai dans la douche. Je me résignai à ne pas utiliser beaucoup d'eau chaude, ce qui ne ferait qu'augmenter ma fièvre. Quinze minutes plus tard, je sortis de la salle de bain afin de m'habiller. J'enfilai un jean gris et un sweat-shirt simple noir. Il avait beau faire chaud à l'extérieur, je ressentais toujours des frissons parcourir le long de ma peau. Je n'avalai rien pour le déjeuner. Mes proches me forçaient à manger, mais pourquoi faire ? Pourquoi manger si l'on en avait pas envie ? J'avais beau me forcer, la nourriture me dégoutait. Mon estomac était complètement noué en ce moment. En plus, j'avais la nausée, alors cela serait une mauvaise idée de tout étaler sur le beau tapis. Et voilà que je recommençais, à refuser de manger. J'agissais toujours ainsi lorsque je me sentais mal psychologiquement. Cela remontait à quand la dernière fois ? J'avais le sentiment d'avoir fait ce manège il y avait quelques mois de cela, mais la raison ne me venait pas à l'esprit. Ce grand vide, je le détestais.

Ayant l'allure d'un zombie, je sortis de la chambre. La confrérie était vide. Les cours avaient déjà commencés, et les Khi Omikrons ne pouvait se permettre de manquer un seul cours. À l'exception d'être aussi détraqué que moi. On n'arrêtait pas de me dire d'être un peu plus positif envers ce qui m'arrivait. J'avais envie d'éclater de rire en entendant cette stupide blague. Je venais d'avoir un accident d'auto, j'avais failli y laisser ma vie. Heureusement que Norim m'avait sauvé à temps. Je m'étais réveillé des jours plus tard du coma, à l'hôpital, remarquant tristement qu'une grande partie de moi avait disparu. Je ne savais même pas qui était responsable de mon malheur. Je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé ce jour-là. Norim avait refusé de m'en parler. Et on osait me dire d'être positif par rapport à ça ? Pourquoi tout le monde connaissait tout de moi alors que moi j'étais parfaitement ignorant ? Cela devenait frustrant. Le pire était que mon accident avait fait le tour du lycée. Maintenant, je sentais que tout le monde me jugeait du regard. À croire qu'il faisait tout pour ne pas être discret à mon égard. Les gens avaient pitié de moi et je détestais ça.

Je marchai tranquillement dans les corridors, heureux de n'avoir croisé personne sur ma route. J'atterris devant une porte où l'inscription « Conseillère d'orientation » était marquée. Je lâchai un soupir, enroulant mes doigts autour de la poignée, sans toute fois la tourner. Je fermai les yeux et me forçai à avoir une respiration régulière. Cette femme était là pour m'aider, je ne devais pas m'inquiéter, au contraire. Je pris une air faussement enjouée avant de frapper trois coups sur la porte. J'attendis la permission pour entrer. Puis, je poussai la lourde porte, remarquant une dame assise à son bureau. Rafaela Torres était marquait sur la petite pancarte déposée sur le coin du bureau.

« Bonjour, madame euh... Rafaela. »

J'avais parlé avec un peu plus d'assurance que je ne croyais avoir. Je souris, regardant un peu les lieux. Rien de spécial. Je regardai la psy, étant un peu perdu.

« J'avais pris rendez-vous avec vous, je suis Neil Smith. Qu'est-ce que je dois faire ? »

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Ca devait faire une semaine que la rentrée avait eue lieu à Wynwood. Rafaela, elle, n'avait pas chômé pendant les vacances. Elle avait gardé ses heures à son cabinet privé. En effet, depuis qu'elle avait terminé sa spécialisation en psychologie développementale, elle avait gardé un mi-temps à son cabinet et avait pris un mi-temps à l'école de Wynwood. C'était divertissant pour elle, ça changeait des adultes angoissés. Bien que les ados pré-pubères avec leurs problèmes de croissance, leurs questions existentielles et leurs soucis de coeur ne valaient pas beaucoup mieux, bien que c'était plus intéressant. De plus, elle avait tendance à s'attacher à ses jeunes patients. Il étaient encore naifs et insouciants pour certains points. D'autres commençaient seulement à devenir plus matures et à vraiment comprendre la vie qui les attend. C'était toujours le problème des ados, soit ils voulaient grandir trop vite, soit ils ne voulaient pas du tout, mais dans les deux cas ils ne laissaient pas le temps au temps.

Rafaela commençait bien la semaine. Elle avait ses deux premières heures de libres, et pouvait se pavaner un peu plus longtemps dans son lit. Le réveil sonnait une première fois, la brunette s'empressa de joindre le bouton avec ses doigts délicats afin d'apaiser ses oreilles et se rendort paisiblement. Ce maudit réveil se fit à nouveau entendre une heure plus tard, sauf que là, il était temps qu'elle se lève. Elle avait un rendez-vous important avec un élève. C'était un cas spécial, d'ailleurs la directrice adjointe lui en avait parlé en lui donnant le dossier de l'élève. Apparemment, il avait été victime d'un accident et suite à ça, avait perdu la mémoire. C'était possible de la retrouver, à condition de la faire travailler et de se forcer. Sauf que la mémoire tout comme la conscience sont des choses fragiles qu'il ne faut pas brutaliser. L'avis d'un expert est fortement recommandé, d'où ce rendez-vous matinal.

La dame sort de son lit, passait une main dans ses cheveux et prit le chemin de la salle de bain pour y prendre une douche et s'habiller d'une robe blanche à fleurs noires. Elle attachait ses cheveux à l'aide d'une pince, se brossait les dents et s'empressait de descendre pour retrouver sa colocataire qui était déjà en train de déjeuner. Rafaela en profitait pour attraper ses dossiers, son sac et se dépêchait à sortir de la villa pour rejoindre son coupé cabriolet garé dans l'allée du garage et elle était en route pour le chemin du lycée. Arrivée sur place, elle garait sa voiture et se rendait jusqu'à son bureau, croisant de temps un temps l'un ou l'autre collègue qu'elle saluait d'un ton jovial et toujours le sourire aux lèvres.

Une fois dans son bureau, l'espagnole déposait ses affaires et s'empressait de relire le dossier du jeune patient qu'elle devait voir. Neil J. Smith, elle ne le connaissait que de nom, elle ne pouvait mettre un visage sur ce nom. On lui avait parlé du malheur dont il était victime. Certains collègues, la directrice adjointe et des rumeurs circulant dans les couloirs. Elle essayait de savoir ce que ça pouvait faire de perdre la mémoire, pendant un court instant. Le sentiment que ressentait Raf à ce moment était l'envie de réussir à aider ce garçon. Elle allait se donner les moyens, comme d'habitude, c'était ce qu'on lui avait appris à Harvard. La brunette s'installait derrière son bureau attendant son prochain rendez-vous.