Encore une nuit sans sommeil, encore un soir ou elle ne retrouvera pas les bras de Morphée. Elle en avait plus qu’assez, ces cauchemars du passé ne cessaient de la hanter. Elle voulait que cela cesse et ne pouvait plus continuer comme cela. Mais rien à faire, le corps de son petit frère la hanterait jusqu’à la fin de sa vie. Alors regardant dans sa penderie, elle attrapa un short en jean et un débardeur blanc. En dessous elle avait son maillot de bain, comme à son habitude.
Déambulant dans les couloirs, elle ne cessait de repenser à ce qui c’était passé, elle ne cessait de se souvenir de ce soir là, ce fameux soir ou elle c’était laisser aller. Elle avait offert son corps à un parfait inconnu sans même prendre le temps de savoir s’il était sincère ou non. Encore une fois, elle venait de se faire avoir. Elle en avait marre qu’on se joue d’elle, qu’on abuse de sa gentillesse et de son amour pour les autres. Elle en avait assez de donner pour ensuite recevoir des fleurs empoisonnées. Tout ce qu’elle désirait c’est que la douleur dans son cœur s’arrête, qu’elle puisse enfin respirer et profiter de la vie.
Marchant continuellement, elle passa le hall et poussa les portes qui donnaient sur le jardin. Encore une fois elle traversa c’est grande étendue d’herbe avant de se diriger vers sont endroit de prédilection, la plage. La lune allait encore lui servir de soleil et les étoiles de nuage. Elle ne sortait que la nuit depuis plus d’un mois, arpentant les allées de la ville et les salles de cette école. Mais c’était toujours le même endroit qu’elle préférait la nuit, cet immense désert surplombant l’horizon d’un bleu noir.
Arrivant à la plage, elle s’installa sur le sable et commença à dessiner le paysage. Plus elle se laissait aller et plus l’environnement ne faisait qu’un avec son esprit. Elle se sentait pousser des ailes et son fusain rayait le papier pour y faire apparaitre une œuvre d’art. Mais pendant son périple, le fusain se mit à freiner dans sa course contre la montre. Relevant la tête, Ange sentit de nouveau ce problème sur son visage. Et avant même qu’elle est eu le temps de comprendre, une avalanche d’eau se mit à perler sur son corps. Alors elle rangea son cahier à toute vitesse et se mit à courir vers le poste de secoure pour s’y abriter. Ses pieds s’enfonçaient dans le sable, elle avait de plus en plus de mal à partir. Plus elle détalait, plus ses pieds se prenaient dans le sable devenu mouvant.
Lorsqu’elle eu atteint son but, elle attrapa la poigné pour pénétrer dans le poste, mais impossible, c’était fermé. La pluie avait rendu transparent son débardeur qui lui collait à la peau, exprimant toute la beauté de sa poitrine couverte de son maillot de bain noir. Son short en jean avait viré au foncé et ses jambes dégoulinaient de pluie. Ses pieds nageaient presque dans une piscine et ses dessins étaient fichus. Enervé de se temps, elle balança son cahier de toute ses forces dans la poubelle et s’installa sur le trottoir, laissant ses pieds dans l’eau. Ses cheveux ondulaient lourdement le long de son dos et quelques mèches venaient se coller à son visage. Recroquevillée sur elle-même, elle posa sa tête sur ses avant-bras et regarda la route, espérant qu’une voiture pourrait l’aider. Elle ne se souvenait pas du chemin pour rentrer.