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 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan

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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyDim 8 Sep 2013 - 14:19



Tea R. Pennaccini + Kaegan Hook



'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
Kaegan avait touché un point sensible avec son histoire. Il ne s'était pas attendu à ce que Tea se focalise sur les aspects tristes. C'était une erreur, il aurait du se douter que dans l'état où elle était, c'était ce qu'elle allait faire. Il n'avait pas l'habitude d'être de ce côté de la discussion et il était forcé de constater que soutenir quelqu'un, c'était plus difficile que ça en avait l'air. C'était peut-être pour ça que c'était un métier, après tout. Quoi qu'il en soit, il avait pu voir la larme couler quand il avait dit que le monde avait été détruit. Pourtant, s'il avait ajouté cette partie à l'histoire, ce n'était pas pour rien. C'était parce que même si sa Princesse méritait de vivre dans un monde parfait sans accrocs, sans tristesse, seulement heureux, elle méritait aussi, et plus que tout, de vivre dans la réalité. Il ne pouvait pas lui mentir sur ça. Il ne pouvait pas lui faire refléter un monde idéal pour mieux le lui arracher plus tard. Elle devait savoir que le monde dans lequel ils vivaient tous les deux n'était pas parfait. Il était cependant possible d'y être heureux. En se focalisant sur les choses simples, les amis, en vivant au jour le jour. Hook avait tendance à penser que les gens les plus bénits étaient les imbéciles. Ceux qui s'en foutait de la politique, des conséquences de la pollution, de la grandeur de l'univers. Ceux qui ne se posaient pas de question. En fait, s'il pensait ça, c'était certainement parce que lui même n'était heureux que dans les moment où il ne réfléchissait pas. Ces moments où il se laissait entraîner par la vie, sans penser à rien. Parfois, pour atteindre cet état, il devait être aidé par des médicaments. Parce qu'il était malade, son cas était différent.

Ne me faites pas dire qu'il voulait que Tea devienne stupide. Ni qu'elle prenne des médicaments. Il voulait simplement qu'elle soit heureuse, qu'elle apprenne à s'ouvrir au monde et à ne se concentrer que sur les choses qui pouvaient l'aider à trouver le bonheur. Pourquoi ne pas tout simplement oublier toutes les règles, comme une Sigma Mu, et s'offrir une bouteille de bière au petit déjeuné ? Alors non, se réfugier dans l'alcool n'est pas la bonne idée. Ce que je veux dire c'est qu'une des clefs pour être heureux c'est de ne pas oublier que « Si on veut, on peut ». Aussi bateau que soit cette phrase, elle trottait souvent dans l'esprit de Kaegan. Et, pour lui, elle ne veut pas seulement dire qu'on peut toujours se donner les moyens de réussir ce qu'on entreprend si on le veut vraiment mais aussi que si tu te réveille en plein milieux de la nuit et que t'a envie d'aller piquer une tête dans la mer, tu peux. Comportement d'autant plus encouragé si ça te permet de te sentir bien, libre. La liberté. Un concept d'une importance capitale pour lui qui a été enfermé si longtemps, lui qui ne connait de la vie que l'espace confiné et surprotégé de l'asile. Lui qui n'a vu la liberté et le bonheur qu'à la télé, dans les séries. Téa a la chance d'être libre, il ne faut pas qu'elle la gâche. Elle a la chance d'avoir, presque, toute sa tête. Tout ça, il le lui aurait dit s'il avait su qu'elle avait besoin de l'entendre, s'il avait su que sa détresse était si grande.

Parce que sa déstresse, il commençait seulement maintenant à en comprendre toute l'ampleur. Oui, il avait comprit presque tout de suite qu'il devait y avoir plus qu'une simple peur de l'eau. Mais il ne s'était pas rendue compte qu'elle n'avait pas seulement peur : elle était terrorisée. Et, à peu de choses prés, dépressive. Il aurait du le reconnaître tout de suite ça, il en avait vu tellement ! Peut-être que, sortit de son contexte, c'était moins évident ? Il était facile de dire que la personne dans la chambre d'à côté à l’hôpital psychiatrique est dépressive. C'était beaucoup moins évident à repérer dans la vie réelle, dans les conditions réelles. Alors qu'il regardait cette larme couler le long de sa joue, il prenait conscience qu'il avait du se passer des choses affreuses dans la vie de Tea. Quelque chose de pire qu'une possibilité de noyade un peu traumatisant lors d'une journée à la plage avec une mer agitée. Avait elle perdu quelqu'un ? Ça ne s'était peut-être même pas passé à la plage, pour ce qu'il en savait, c'était peut-être encore pire. Mais là, comme ça, il ne pouvait rien deviner. Tout ça, il faudrait qu'elle le lui dise si elle avait envie qu'il comprenne.

Mais c'est alors que pour la première fois, la Princesse se rebella contre le conte. Tea sembla en effet se tendre, se braquer. Kaegan fut instantanément emplit d'un stress intense. Il allait la perdre. Si elle lui échappait, il ne pourrait peut-être plus jamais la sauver. La sauver. Il aurait du s'entendre penser, c'était presque devenu un obsession : la sauver. Alors qu'elle ferme les yeux, sa mission semble compromise. Par ce geste, elle l'exclut de ses pensées, elle le vire de sa vie. C'est en tout cas comme ça que le Sigma Mu l'interprète. Comme si elle voulait qu'il n'existe pas, qu'il n'aie pas été là. Sur le coup, il en est blessé. Il avait cru possible qu'elle aie commencé à lui faire confiance, à le laisser entrer, à se laisser aider. Mais non, elle a choisit de se couper de lui. Elle ne veut plus de son aide. A ce moment là, elle n'a pas encore lâché sa main, il y a encore une once d'espoir. Surtout qu'elle reprit a parole. Elle n'était pas encore tout à fait fermée. Et ce qu'elle lui dit alors fut assez révélateur. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait été épargnée. Kaegan aurait mis sa main à couper, quitte à être transformé en Capitaine Crochet, qu'elle ne parlait pas de l'histoire qu'il avait inventé. Elle parlait de son histoire à elle. Il avait touché quelque chose et maintenant, elle lui donnait un indice sur la véritable raison de son trouble. On touchait le coeur du problème au lieux de s'occuper des symptômes aurait dit un Psy.

Seulement, elle ne lui avait ouvert la porte que pour mieux la lui claquer au nez. Car voilà maintenant qu'elle lâchait sa main, s'essuyait ses larmes comme pour les nier, leur refuser leur réalité, et s'éloignait de lui tout autant physiquement que psychiquement. Que pouvait il faire contre ça ? Il ne pouvait pas la laisser faire. Elle venait de chambouler sa vie en venant lui exposer ses émotions, en lui donnant envie de la sauver, de l'aider. Elle ne pouvait pas repartir comme elle était venue, c'était trop cruel. De plus, elle le regardait dans les yeux comme pour le défier. Pour lui dire « Tu vis dans un monde d'illusions mon pauvre gars, t'es pathétique ». La vie n'était pas belle ? Il semblait que ce soit vrai pour elle. Kaegan refusait que ce soit vrai pour lui. Il avait envie d'y croire. On lui avait tellement dit à lui qu'il avait sa place sur terre. Car oui, à une époque, lui non plus n'y croyait pas. Il était persuadé qu'il n'aurait jamais du naître, que ce n'était pas normal, c'était contre nature. Et par conséquent, il devait mourir. Tea lui disait la même chose, à peu de choses prés. Sauf qu'elle, elle disait qu'elle ne méritait pas d'être là. Qu'avait-elle donc fait pour penser ça ? Ou que n'avait pas su faire au bon moment ? Il sentait que c'était ça, au final, l'important dans son histoire. Comment le lui dire ? Comment lui poser ses questions sans qu'elle ne s'enfuie ? N'essaye de lui faire mal encore plus ?

Au moment où elle claqua des doigts, Hook esquissa un geste rapide pour lui attraper le poignet. Les sourcils froncé, le regard sévère, il semblait lui dire « Arrête ça ! ». Il avait peut-être été un poil trop violent et il sentait que son emprise sur son poignet était trop forte. D'un ton dur, il lui répondit, élevant légèrement la voix :

 - Pourquoi est-ce que tu fais ça Tea ? Pourquoi est-ce que tu ne te laisse pas être heureuse ? Qu'est-ce que tu peux bien avoir fait pour ne pas mériter le bonheur ?  

Se rendant compte qu'il devait être entrain de lui faire mal, il desserra sa prise mais ne la lâcha pas. Il ne la détestait pas. Son but n'était absolument pas de la blesser. Il s'était simplement laissé emporté parce qu'il ne comprenait pas ce qui lui prenait. Et aussi parce qu'il détestait être si faible, avoir si peu d'emprise sur les choses. Il ne voulait pas non plus qu'elle commence à avoir peur de lui. Mais ça avait été plus fort que lui. S'il n'avait pas fait ça, s'il ne l'avait pas attrapée, elle se serait envolée. Elle aurait disparut. Comme ça, d'un claquement de doigts. Il en était persuadé. Du coup, ses traits aussi s'étaient un peu adoucis mais restaient assez durs que pour exprimer « Tu ne sortira pas d'ici, tant que tu ne m'aura pas répondu ». Tout simplement parce que c'était vrai. Oui, peut-être qu'il avait pété les plombs, peut-être qu'une infirmière devrait être prête à lui faire une piqure en ce moment. Mais en attendant, il était seul avec Tea et il ne comptait pas la laisser partir. Pas avant qu'elle lui réponde. Pas avant qu'elle ne lui explique pourquoi elle prenait tant de soin à écraser ses tentatives de l'aider. Elle l'avait beaucoup plus remué que ce qu'elle pouvait croire, elle n'avait pas le droit de s'en aller comme ça et de le planter là.

© Macha
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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyLun 5 Aoû 2013 - 18:19



You only need the light


Une peur. Un simple sentiment. Un truc que chaque être vivant ressent. Les peurs animent nos corps. L’instinct de survie nous tord les tripes quand nous sentons un danger venir. C’est en nous. Nous ne pouvons le combattre. Et pourtant parfois on aimerait les effacer. Cette peur me rendant folle j’ai parfois envie de l’oublier. J’ai l’impression qu’elle fait de moi un pantin incapable de penser. Elle m’enlève ma liberté. Il me restreint à être son esclave et à lui obéir au doigt et à l’œil. C’est sans doute pour cela que je refuse que les autres me disent quoi faire. Ma peur est si présente dans ma vie que je ne veux pas ressentir encore une fois ce qu’elle me fait vivre. J’interdis tous ceux qui entrent dans ma vie à prendre des décisions pour moi. Je me convaincs que je suis le maitre de mon destin et que rien ne pourra m’en empêcher. Pas même des sentiments. C’est pour cela que je refuse de recevoir de l’amour. Je ne me permettrais jamais d’aimer… Aimer c’est la perte de la liberté. Aimer me fait peur. J’ai peur que mes sentiments m’emprisonnent et m’empêchent de réfléchir convenablement. J’ai peur… J’ai l’impression que je ne fais que de répéter cette phrase et je ne le supporte pas. Je ne veux pas voir mes faiblesses. Je veux continuer de me bercer d’illusions en me faisant croire que je suis forte. Est-ce si compliqué ?
J’aimerai que Kaegan comprenne. Je ne suis pas quelqu’un qui mérite que l’on s’attarde sur ses problèmes. Parce que je lui devrais quelque chose… Il m’aura libérer et je n’aurais pas d’excuse pour partir. Je ne pourrais prendre la décision. C’est lui qui agira et je n’aurais plus qu’à le remercier. Je n’aurais pas d’autres choix… Je serais coincée. Je ne veux pas… Je ne souhaite pas ressentir cette gêne à nouveau. Je connais ça. J’ai déjà été bloquée sans aide, seule, sans personne à qui parler. Mes pieds ne touchaient plus le sol. Mes mains ne pouvaient rien attraper. Mes yeux ne voyaient qu’un intense noir infranchissable. Mon cœur s’est perdu ce jour-là. Mon âme aussi…

Ma main serrée dans celle du jeune homme, je me sens bien. J’ai l’impression que je peux compter sur lui. Ça me terrifie parce que je ne le connais absolument pas et je me sens déjà liée à lui. Je ne veux pas prendre le risque de compter pour qui que ce soit. Mais lui, il sourit et continue de parler. Il me dit que je ne suis pas banale et qu’à ses yeux je suis une princesse. Je soupire légèrement et regard le sol à nouveau. Il a beau dire ce qu’il veut, je ne le crois pas. Je suis comme toutes les autres filles. J’ai des peurs, j’ai un cœur, deux jambes, deux yeux, une bouche et une famille des plus banales. Mes parents sont loin d’être parfaits. Ils n’ont pas su comment agir avec moi après l’accident. S’il y a quelqu’un qui vaut le coup d’attirer l’attention chez les Pennaccini, c’est Ugo. Il a le cœur noble d’un prince, il a le courage d’un guerrier, il a l’âme d’un héros et il possède la tendresse d’un grand-frère. J’aimerai être comme lui. J’aimerai être forte et exemplaire. Mais je ne le suis pas et je ne le serais jamais. Je suis loin d’être noble. Je ne fais que détruire toutes les relations qui me touchent. Je n’ose même pas affronter ce qui me terrifie… Je n’arrive même pas à en parler librement !

Kaegan continue de parler. Il m’annonce qu’il va me raconter un secret. Il a la voix d’un conteur. J’ai l’impression qu’il pourrait tout me dire, je le croirais dans tous les cas. Le son de sa voix me berce et m’apaise. C’est épatant, hypnotisant et effrayant en même temps. Mais je me laisse emportée par le flux de ses mots. Il me raconte mon histoire. Il me parle de cette planète si magnifique. J’aimerai vivre dans cet endroit. Un endroit où la terreur, les catastrophes et les malheurs n’existent pas. Sur cette planète, je n’aurais pas eu peur. Là-bas, je n’aurais jamais eu à vivre ce que j’ai dû traverser il y a neuf ans. Neuf années… J’ai l’impression que si pourtant si proche. Je n’étais qu’une enfant… J’aurais dû vivre dans un monde bercée d’illusions. J’aurais dû continuer de croire qu’un battement d’aile de papillon peut créer le vent. J’aurais dû penser que personne ne mourrait de façon injuste et qu’il est toujours l’heure pour que quelqu’un parte pour un monde meilleur. J’ai affronté trop jeune la misère, la mort et la détresse.
Je veux connaître cette planète… Pas de pollution, pas de centrale nucléaire, pas d’injustice. Pas de nuit. Que de la lumière…
Je sens une larme monter dans mes yeux quand il me dit que l’univers fut jaloux de ce bonheur et que la population s’est faite massacrer. J’imagine les corps. Je les vois… Je les revois. Tous là, alignés les uns à côté des autres sous des bâches en plastique, des planches, des draps. L’odeur est infecte, elle me donne la nausée mais je ne peux pas lutter. Elle s’empreigne dans mes vêtements, ma peau, mes os. Elle me suit partout. Les habitants n’avaient pas mérité un tel sort. Pourquoi faut-il que tout devienne sombre ? Pourquoi le bonheur doit-il toujours prendre fin ? N’y a-t-il jamais d’histoire parfaite, sans ombre, sans mort ?
Kaegan resserre un peu plus ma main. « Tout ce qui est beau finit toujours pas être gâché par quelqu’un. » Je laisse mes paupières s’abattre et une larme solitaire coule le long de ma joue. Elle roule jusqu’à mon nez puis s’arrête sur la bordure de ma lèvre. Elle finit par se jeter au sol quand le jeune homme me dit que je suis la chose que les habitants de cette planète ont voulu sauver. Selon son histoire, je suis la fille du roi et de la reine. Ils m’ont envoyé sur Terre pour offrir de la lumière et de la bonté aux habitants de ce monde. Je sens mon cœur se serrer. Pourquoi me sauver moi ? Pourquoi moi ? J’aurais dû périr en même temps que tous les autres… Je n’ai pas assez de courage pour représenter les vivants. Je ne peux pas vivre avec tant de fantômes derrière moi.

Mon sauveur m’oblige à le regarder. Je plonge mes yeux dans les siens. Ils sont si clairs que j’ai l’impression d’être admirée par deux rayons de lune. Il sourit et je me retiens pour ne pas pleurer. Il m’interdit de dire que je ne suis pas une princesse. Il rajoute que je suis capable d’être à nouveau l’élue de la planète. La fille lumineuse et capable de faire du bien autour d’elle… Il a l’air de mieux savoir ce que je suis. J’ai envie de le croire. Je le crois même… Je suis obligée. Je ne peux aller contre sa volonté. Il m’hypnotise. Les larmes me serrent la gorge. Elles m’empoignent le cou et m’empêchent de respirer. « Mais c’est pour ça que je suis là, pour t’aider à affronter tout ça et t’aider à accomplir ce pourquoi tu es là : montrer aux humains que la vie peut être belle. » Je veux baisser la tête mais je n’en ai pas la force. Une nouvelle larme s’échappe. Je pince mes lèvres, si fort qu’elles doivent venir blanches. Je ne veux pas fondre en sanglots une nouvelle fois. Comment peut-il dire que la vie est belle ? C’est faux… La vie est un monstre. Elle va et repart aussitôt. Elle nous échappe des mains. Elle tue des innocents. Elle fait des victimes tous les jours. Des larmes coulent au nom de la vie. Ça… Cette chose ne peut pas être considérée comme une belle chose. Et si je n’arrive pas à m’en convaincre comment pourrais-je annoncer cette nouvelle au reste de la Terre ?

« Non…  Non c’est faux. » Je secoue la tête. Je n’arrive pas à parler. Je ferme les yeux. Des gouttes salées s’échappent. Elles s’accrochent à mes longs cils noirs. Je veux les faire partir. Je veux qu’il parte. Que la douleur disparaisse. Que les images s’évaporent de ma mémoire. J’aurais tellement voulu être chez moi ce jour-là. Pourtant cette pensée me déchire… Je n’aurais pas pu être ailleurs parce que je n’aurais pas vécu les mêmes choses. Je n’aurais pas vu la vérité en face. Je n’aurais pas eu à marcher pieds nus dans la boue en hurlant à l’aide. Je n’aurais peut-être pas eu ce mal-être en moi mais il fait partie de ma vie. Il me définit. J’ai peur… J’ai peur d’être encore en vie parce que cela signifie que je dois la mériter. J’aurais pu mourir. J’avais huit ans… Le destin a aidé une fille de huit ans. Je ne le méritais pas… J’aurais dû mourir. J’avais tout pour être une fille normale. Je n’avais aucune capacité extraordinaire. Je n’allais pas sauver le monde… Alors pourquoi me sauver ? Quelqu’un d’autre aurait fait beaucoup plus de choses de sa vie. Je sais qu’ils ne sont pas tous morts ce jour-là. Mais je revois en permanence les cadavres et les destructions. Ce monde est capable du pire. Je n’y peux rien, c’est un fait. « Je veux pas avoir un rôle à jouer… Je ne le mérite pas. Je ne comprends pas pourquoi on m’a épargnée…»

Je lâche sa main pour m’essuyer doucement le visage. J’ai l’impression d’être en boucle, de répéter tout le temps les mêmes choses. Je ne le mérite pas… Je n’ai rien d’exceptionnel… Je veux m’en convaincre. Je ne veux pas qu’il me dise le contraire. Il ne me connait pas. Il ne sait pas que je suis quelconque, que je dépense bien trop d’argent dans mes vêtements, que je suis hautaine et que je fais partie de ce cliché que représentent les cheerleaders. Il n’aurait jamais dit tout cela s’il ne m’avait pas retrouvé en larmes dans cette cabine. Il m’aurait sans doute insultée s’il m’avait vu mépriser une fille habillée avec des vêtements industriels. Il ne m’aurait même pas jeté un regard s’il m’avait croisé dans la rue. Je suis la personne la plus insupportable qui puisse exister. J’ai brisé le cœur d’un gars que j’aimais parce que j’ai eu peur de ses sentiments. J’ai hurlé sur mes parents parce qu’ils n’ont jamais prononcé les mots que je voulais entendre. Je n’ai jamais aimé ma sœur parce que c’est à cause de sa naissance que mes parents n’étaient pas avec nous, ce funeste 26 décembre.

Je secoue la tête, ravale mes larmes et aspire une longue bouffée d’air. « Je crois que tu t’es trompé de princesse. Elle doit être dans une autre pièce du vaisseau. Moi je suis la méchante sœur la sorcière. Je suis celle qui n’a pas les pouvoirs de changer quoi que ce soit à ce monde maudit. La vie n’est pas belle. On s’aveugle à le croire mais il n’y a aucun miracle… C’est ainsi. Tu as tout faux. La vie finit par disparaître en un claquement de doigts. » Je mime le geste. Mon fort accent italien déforme la prononciation des mots mais mon ton est plus ferme, plus calme, moins tremblant. Je le regarde droit dans les yeux sans pleurer.

Il a désormais face à lui la Tea habituelle. Celle que l’on finit par détester.



© apache.


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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyDim 4 Aoû 2013 - 15:28



Tea R. Pennaccini + Kaegan Hook



'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
Tea était maintenant tout contre lui et ils étaient main dans la main. C'était étrange comme sensation, positivement étrange. Kaegan c'était toujours vu comme un protecteur, le genre de personne qui veut aider voir sauver son entourage. Pourtant, ce n'était que ce soir là qu'il prenait conscience de ce que c'était vraiment que d'être le protecteur de quelqu'un. Il aimait ce sentiment. Encore une fois, ça le faisait se sentir fort, important. A cet instant, il avait l'impression qu'il pouvait tout affronter, tout surmonter. Un sentiment qu'il n'avait pas quand c'était lui-même qu'il devait protéger. Oui, vraiment, c'était étrange, mais il n'y avait pas d'autres endroit sur terre où il aurait préféré être en ce moment. Alors qu'ils étaient si proche, il osait à peine bouger. Pour ne pas lui faire de mal, elle qui était si fragile, mais aussi pour ne pas la faire fuir, elle qui semblait pouvoir prendre peur et se renfermer sur elle-même en l'espace d'une seconde. Il n'avait vraiment pas envie de gâcher ce qui se passait entre eux, ce moment doux de sincérité et de sécurité dans lequel ils était plongés.

Alors tout ce qu'il faisait c'était parler, parler pour continuer de construire ce monde qu'eux seuls connaissaient. Il avait décidé de lui raconter qu'il était arrivé ici parce qu'il avait été drogué. Pourquoi ? Parce que c'était, quelque part, la vérité. Et que lui aussi avait besoin de pouvoir en parler pour l'extérioriser, l'expliquer et pouvoir arrêter d'y penser. Il profitait aussi de leur monde où tout peut se dire sans conséquences. Et maintenant qu'il avait expliqué ça, il n'avait plus à y penser. Ça ne servait à rien de continuer à ressasser ça : il était ici parce que le pilote l'avait drogué, il n'y avait plus rien qu'il pouvait faire pour changer cette « réalité ». Bien sûr, vous l'aurez compris, il ne voulait pas changer ça. Parce que ça lui avait permis de croiser la route de Tea.

Quand elle rompit leur échange de regard en soupirant, Kaegan eut l'impression que son coeur coulait. Que pouvait il faire pour qu'elle se sente mieux ? Il voulait à nouveau voir son sourire ! Et puis, il se demandait aussi ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour qu'elle aie à nouveau l'air si triste. Il devait y avoir autre chose que sa peur de l'eau qui la tourmentait. Il ne savait pas qu'elle était en pleine crise existentielle, qu'elle remettait tout en question. Mais il aurait voulu le savoir pour l'aider à répondre à ses questions, pour l'empêcher des choses fausses, pour la rassurer. A défaut de pouvoir faire tout ça, il lui avait tout simplement retourné la question. La faire parler à son tour, toujours dans l'optique de l'empêcher de penser aux sujets qui fâchent, lui semblait être tout ce qu'il était en pouvoir de faire pour l'instant.

Un sourire moqueur se peignit sur les lèvres quand elle évoqua le larbin. Il n'en aurait pas mis sa main à couper mais quelque chose lui faisait penser qu'elle faisait référence à ce type là, qu'il avait vu avec elle sur le pont du bateau. Ça tombait bien qu'elle le traite ainsi parce que lui non plus ne le portait pas dans son coeur. Qui plus est, au fil que les secondes passaient, il sentait que Tea était de moins en moins une inconnue pour lui et qu'il était de moins en moins un inconnu pour elle. Il entrait, lentement mais sûrement, dans sa vie. Et, en temps que tel, il avait le droit de détester le larbin. Alors oui, vous avez tout à fait le droit de trouver que ce genre de raisonnement n'est absolument pas logique, il se peut même que vous ne le compreniez pas. Mais je pense que je n'ai plus besoin de préciser que ce qui se passe dans la tête de Hook n'est pas toujours logique.

Quoi qu'il en soit, c'était le moment où jamais d'être attentif à ce qu'elle lui disait. Car elle utilisait la métaphore du vaisseau spatial pour lui parler de son problème avec l'eau. Discrètement, un sourire satisfait apparut sur le visage de Kaegan. C'était bien ce qu'il pensait, elle n'avait pas une simple phobie de l'eau. Elle avait une histoire, une mauvaise histoire, avec l'eau. De ce qu'il comprenait, elle était passée à deux doigts de la noyade. Comment ça se faisait ?  Comment en était elle arrivée là ? Et surtout : avec qui était elle à ce moment là ? Sentir autant de détresse en elle laissait presque supposer qu'elle s'en était sortie, elle, mais pas la personne avec qui elle était. Enfin ça, c'était partir dans des hypothèses qui ne se baisaient sur rien. Et même s'il avait envie de lui poser la question, il ne le fit pas. Il s'estimait déjà fort heureux avec ce qu'elle avait décidé de lui donner. Quelque part, il sentait que tout le monde ne pouvait pas se targuer d'en savoir autant sur elle.

Dans un ton qu'il voulait détendu et qui trahissait le sourire qu'il arborait, il lâcha :

 - Quel crétin ce larbin. Tu n'a qu'un mot à dire et j'en fais de la pâtée pour martien.

S'il ne faisait pas de commentaire direct sur le drame qu'elle venait de lui laisser entrevoir, ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas entendu. Au contraire, il avait très bien entendu et il retiendrait ses paroles pendant longtemps. Mais il ne voulait pas s'appesantir sur un sujet qui lui faisait tant de mal. S'il c'était vraiment passé quelque chose de grave, il ne doutait pas que, comme lui, elle était passée entre les mains de moult spécialistes qui avaient alors essayés de lui tirer les vers du nez avec plus ou moins de succès. Il savait ce que c'était, il savait qu'il n'avait pas envie de revivre ce genre de choses, alors il n'allait pas l'y forcer, elle. Ça n'aurait pas eu le moindre sens.

C'est alors qu'il sentit qu'elle cherchait à mêler ses doigts dans les siens, comme pour renforcer leur contact. Il ne s'y opposa pas et la serra plus fort. C'est le moment qu'elle choisit pour lui demander s'il était sûr que c'était elle la personne importante que le pilote voulait qu'il aide. Elle alla même jusqu'à lui dire qu'elle ne méritait pas d'être sauvée, qu'elle n'était pas une princesse. Pourtant si, pour elle, elle était une princesse. Aussi cu-cul que cela puisse paraître, elle était une princesse et il était son chevalier. Il n'y avait pas d’arrières pensées dans tout ça et c'était peut-être justement ça qui rendait leur lien si fort. Quelque part, il était heureux qu'elle lui parle de ses doutes. Parce qu'elle venait de trahir d'autres de ses inquiétudes. Etait-ce ce qui l'avait fait soupirer tout à l'heure ? Il ne le savait pas, mais il était quand même heureux qu'elle continue à oser se confier à lui. Et puis surtout, quand les choses étaient dites, on pouvait tenter de corriger le tir, il pouvait tenter de l'aider. C'était mille fois mieux qu'un soupire triste.

- On ne peut jamais être sûr de ce que le pilote voulait dire, il est complètement fou.

Il sourit brièvement puis retrouva son sérieux pour continuer, d'une voix posée :

- Mais tu n'es pas une fille banale, Tea, je ne peux pas te laisser dire ça. Prend moi pour encore plus fou que le pilote si tu veux mais à mes yeux tu es une Princesse.

Inspiré, il décida de continuer son histoire:

- Je vais te raconter un secret, d'ailleurs. Il s'agit de ton histoire. Mais tu ne dois dire à personne que tu connais la vérité, je me ferais taper sur les doigts... Pire, peut-être qu'on m'enfermerait.

Il marqua un petit temps de pause, puis continua, serein.

- Il était une fois une famille royale qui régnait sur une planète lointaine. C'était une magnifique planète. Les choses n'étaient pas comme ici. Je ne sais pas si tu peux t'en rendre compte Tea, mais c'était vraiment beau. Il n'y avait pas de pollution là-bas parce que la planète était proche d'une étoile qui brillait si fort qu'elle produisait toute l'électricité nécessaire aux habitants. D'ailleurs, il ne faisait que très rarement nuit là-bas. La clarté aurait été aveuglante pour un terrien. Les gens étaient très proches de la nature, aussi. Ils étaient pacifistes, extrêmement pacifistes. Pour te dire, ils ne tuaient presque pas d'animaux, ils attendaient, la plus part du temps, qu'ils meurent pour les manger. Tout ça pour te dire qu'ils n'étaient pas préparés pour la suite. Le reste de l'univers était jaloux de cette planète, comme tu peux l'imaginer. Vint alors le jour où les habitants se firent envahir. Les habitants se firent massacrer.

Il serra encore plus fort la main de Tea.

- Tout ce qui est trop beau finit toujours pas être gâché par quelqu'un. Seulement, les habitants voulaient sauver au moins une chose. Une chose de leur monde serait envoyé sur une autre planète pour donner l'espoir d'un monde meilleur, pour perpétuer le souvenir d'un monde meilleur aux autres êtres vivants. Cette chose, Tea, c'était une personne. La petite princesse du couple royale, qui venait de voir le jour. Et cette princesse, c'est toi. Ils t'envoyèrent sur la terre pour que tu puisse illuminer la vie de quelqu'un, de plusieurs gens même, toi qui vient de ce monde bercé par la lumière et la bonté.

D'un air autoritaire, il lui sourit, releva son visage et la regarda dans les yeux.

- Alors je t'interdit de dire que tu n'es pas une Princesse Tea. Je sais que tu es capable de rayonner, de faire du bien autour de toi. Il faut juste que tu croie en toi. Et je sais que c'est difficile, parce que tu ne viens pas d'ici, tu es trop fragile pour ce monde-ci. Mais c'est pour ça que je suis là, pour t'aider à affronter tout ça et t'aider à accomplir ce pourquoi tu es là : montrer aux humains que la vie peut être belle.  

L'histoire de la fausse planète mise de côté, il pensait ce qu'il disait. Il était persuadé que Tea était capable d'embellir la vie de quelqu'un, d'avoir une existence heureuse. Il l'avait vu dans sa façon de sourire, elle avait du potentiel pour profiter de la vie qui lui avait été donné. Même si c'était sur une planète aussi hostile que la Terre. Et puis, il était là maintenant et, comme il venait de le lui dire, il était prés à faire ce qu'il pouvait pour l'aider.

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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyVen 2 Aoû 2013 - 19:01



You only need the light


Je sens ses doigts contre les miens. Sa main prend a mienne et ce simple contact m’est nécessaire. Je sais qu’en étant près de lui, j’irais bien. Si je m’accroche à sa voix, son corps, son regard… Il est mon ancre. Il est bien fixé dans le sol, sous l’océan. Nos mains forment la chaine. Et ainsi, le bateau est stabilisé, il ne part plus à la dérive. Je suis le bateau, il est mon ancre. Je me rapproche un peu de lui et me penche pour laisser ma tête reposer sur son épaule. Je ne dis rien. Mes yeux sont désormais perdus sur les lignes du parquet.
Il me répond qu’il connait le pilote. Il lui en veut… Je me laisse bercer par le son de sa voix. Je sens son torse se soulever et s’abaisser au rythme de sa respiration calme. Il m’apaise. Il me raconte qu’il a été drogué et que c’est pour cette raison qu’il est dans le vaisseau à l’heure qui l’est. Ce n’est pas ce que je voulais entendre mais cette vérité-là ne me déplait pas non plus.  Dans cette vérité, il a été amené pour une bonne raison. Je détourne un peu la tête et capte son regard. Il me sourit. Un sourire tendre et simple. Il ajoute que finalement je suis la bonne raison qui explique sa présence dans l’expédition. Je suis celle grâce à qui le pilote obtiendra le pardon. C’est étrange. Je n’ai pas l’impression d’avoir jamais eu ce rôle. Je ne le connais pas. Je ne l’ai jamais vu. Je ne lui ai rien demandé. Pourtant, c’est comme si j’étais importante à ses yeux. Je suis une bonne raison… On ne m’a jamais dit ça. On ne m’a jamais considérée comme telle. C’est plutôt étrange. Ce n’est pas désagréable. Mais j’ai comme l’impression de ne pas convenir au rôle, de ne pas avoir la carrure pour endosser le costume… Je ne suis pas une fille importante contrairement à ce que j’essaye de faire croire. Je fais tout pour être vue et remarquée. Mais dans le fond, si j’avais une véritable aura, je n’aurais pas besoin d’agir de la sorte. Je n’aurais pas besoin de m’entourer des meilleurs pour paraître intéressantes. Je n’aurais pas besoin de faire toutes les boutiques des grands couturiers pour paraître jolie. Je n’aurais pas besoin de séduire tous les hommes que je croise pour être séduisante. C’est si simple à comprendre… Je me donne un style, une apparence. Mais je suis loin d’être importante. Je ne suis qu’une figure, un masque, une coquille vide…

Mon cœur se gonfle et je soupire doucement. Je quitte son regard pour remettre ma tête contre son épaule. Mes yeux parcourent le sol du vaisseau. Je nous imagine dans une des chambres. Comme une suite, elle aurait été décorée avec tout le confort nécessaire que l’on peut retrouver sur Terre. Le sol en acier a été revêtu d’un parquet flottant. Je l’imagine en chêne, quelque chose de très chic. Peut-être y a-t-il un lit avec des draps blancs en coton. Doux, moelleux… Peut-être y a-t-il une salle de bain. Petite, minimaliste mais pratique durant les voyages à travers les étoiles. Là-bas, en remontant quelques marches au bout du couloir, il y a la cabine du pilote. L’ambiance y est beaucoup plus sombre à cause des baies vitrées donnant sur la galaxie. Il fait sombre mais tous les boutons illuminés du tableau de bord apporte une lumière chancelante. Un peu comme celle d’une fête foraine vue de loin. Plusieurs personnes s’affairent à maintenant le vaisseau dans la bonne direction. Le pilote crie des ordres. Il a drogué Kaegan… Qui ferait ça ? Comment peut-on forcer quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas ?
Je revois le visage de Pedro. Il m’a forcée sans pour autant aller contre ma volonté. Voilà comment on fait… Il n’a peut-être pas utilisé de substances illicites mais le résultat est le même.

Kaegan me retourne la question. Il me demande pourquoi je suis ici. Enfin, sur le vaisseau spatial je veux dire… Je secoue la tête négativement. « Non, ce n’est pas le pilote mais un larbin…» J’ai une dent contre Pedro. J’aimerai lui faire bouffer ses dents. Il m’a prise en traitre. Dans le fond, je sais que ce n’est pas de sa faute puisqu’il ne savait pas. Mais je lui en veux… J’ai besoin de reporter la faute sur quelqu’un d’autre que moi-même. « Il m’a fait une surprise… Mais il ne savait pas que je ne supporte pas l’espace. J’ai eu une mauvaise expérience dans le passé… Je me suis retrouvée coincé dans l’atmosphère un jour…» Utiliser cette métaphore m’aide à dire des choses dont je ne parle jamais. Une mauvaise expérience. Les mots semblent bien trop faibles. Il n’y a pas de mots justes pour décrire ce genre d’expérience. On passe tous par des moments difficiles. Je sais que je ne suis pas la seule à avoir vécu ce terrible accident. Je ne suis pas un cas unique. Je suis une vulgaire fille qui croit que sa vie est importante. Je ne suis qu’une fille parmi tant d’autres. Je n’ai rien d’exceptionnel. Je n’ai rien d’intéressant. Tout le monde a son histoire. Tout le monde a son passé. Ils n’en font pas pour autant tout un cirque. J’ai l’impression de vouloir toujours tout ramener à ma petite personne. J’ai l’impression d’avoir besoin de me faire exister. Et si c’était une sorte de compensation ? Je me venge de ces semaines d’anonymat. Je me venge de cette petite étiquette avec mon nom écrit dessus. Je ne veux plus être un cas noyé dans la foule. Je ne veux plus avoir Ugo en seul repère. Je veux être libre et déchargée de ce poids. Je veux pouvoir respirer. Je veux retrouver l’enfance qui m’a été volé.

Je resserre un peu plus ma main contre la sienne. Mes doigts cherchent à se mêler à ceux de Kaegan. J’ai envie de me serrer contre lui. Je sens ma gorge se serrer et sans m’en rendre compte je lui demande : « Tu crois vraiment que tu ne perds pas ton temps, ici, avec moi ? Que je suis la personne dont le pilote parlait ? Je… Je ne suis pas sûre de mériter d’être sauvée. Je suis une fille banale, pas une princesse en détresse…» J’essaye de me convaincre et de le convaincre en même temps. C’est plus fort que moi, j’essaye de me débarrasser de ceux qui se montrent attentifs à mon égard. J’ai peur des sentiments. J’ai peur des attaques que l’on peut créer. J’ai peur de souffrir. J’ai peur…



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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyVen 2 Aoû 2013 - 13:47



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'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
Etait-ce un sourire qu'il venait de voir sur son visage ? Kaegan n'aurait su le dire, ça avait été trop furtif, peut-être avait il rêvé, vu ce qu'il voulait voir et non ce qu'il y avait réellement à voir. Néanmoins, quelque chose lui disait qu'il avait fait mouche avec son histoire de vaisseau spatial. Et puis, il était au moins sûr que Tea avait fait ce qu'il lui avait dis, à savoir : repérer les étoiles. Ça, c'était bon signe non ? Alors il continua sur sa lancée, poussé par je ne sais quel force, je ne sais quel instinct. Peut-être que ça n'a pas que des mauvais côtés d'être fou parce que c'est peut-être bien ça qui le fait continuer à lui inventer une histoire, un monde dans lequel elle serait saine et sauve. D'ailleurs, il en vient à imaginer comment serait la vie s'il pouvait vraiment faire ça. Comme l'Enchanteur de Barjavel, il a envie de lui créer un monde imaginaire où elle serait en sécurité. Et puis, au fur et à mesure qu'il parlait, il savait qu'il était sur la bonne voie. Sa Dame du Lac lui sourit, le regard qu'elle pose sur lui est presque tendre, admiratif. Sans s'en rendre compte, il lui rend son sourire, il se sent fort parce qu'il est capable de la faire sourire. Il se demande alors vaguement si d'autres personnes que lui y arrivent, égoïstement, jalousement, il a envie de faire partie d'un petit cercle de personnes qui en sont capables. Il n'en revient pas de souhaiter ça parce qu'il la connait à peine, ça ne fait que quelques minutes qu'ils sont assis à deux à même le sol dans ce vaisseau spatial.

Quoi qu'il en soit, il essaya de la faire parler. Pour lui, c'était ça la clef : il ne devait pas la laisser ruminer ses pensées trop longtemps. Elle ne semblait pas vouloir lui dire ce qu'il y avait exactement dans ses pensées mais il n'était pas stupide, il savait que ça devait être quelque chose d'assez dévastateur. Quelque chose qui a le pouvoir de lui faire perdre tous ses moyens, de la paralyser. Peut-être qu'à un moment, voir un jour, elle se sentira prête à le lui dire mais en attendant, il peut quand même chercher des moyens d'être là pour elle, de l'aider. Ha oui, parce que ça, c'est quelque chose qui lui paraît évident maintenant : il fera ce qu'il peut pour rester dans sa vie même une fois que le vaisseau spatial sera retourné sur terre. Enfin, sauf, évidemment, si elle l'envoie chier royalement. Et encore, c'est qu'il peut être tenace le petit Hook.

Alors voilà, pour la faire parler, il lui demande ce qu'elle ferait de l'autre côté de la lune, ce qu'elle pense qu'il peut y avoir là-bas. Pendant un instant, elle semble y réfléchir. Mais rapidement, elle se confie. Kaegan l'écoute attentivement. Elle ne saurait pas vivre de l'autre côté de la lune, pourquoi ? Lui, il y a beaucoup de jour où il prie pour pouvoir y aller, de l'autre côté de la lune. Il pourrait ainsi se retrouver seul dans un monde qu'il ne tiendrait qu'à lui de construire, d'y apporter des règles, des modes de vies. Voir carrément d'y décider qu'il n'y avait aucune règle qui tienne. Le monde serait il apocalyptique s'il n'y avait aucunes règles ? Peut-être. En attendant personne n'en est sûr, alors ça ne fait pas de mal de rêver autrement. Et puis, il apprend que elle, c'est justement pour ça qu'elle ne voudrait pas y aller, de l'autre côté de la lune, parce que c'est trop chaotique. Elle prétend même que c'est désertique, qu'il n'y a là que des cailloux. Elle va même jusqu'à dire que tout y est mort. Vous pensez bien qu'il ne pouvait pas la laisser dire ça. Alors, il intervient :

 - Oh tu sais, je suis sûr que ce n'est pas désertique là-bas. C'est plutôt ce qu'on essaye de nous faire croire. Au dernières nouvelles, il y a un parc d'attraction magnifique. T'imagine ou quoi ? Avec une gravité si faible, ça doit être génial !

Il sourit et prend un air un peu supérieur, de celui qui sait des choses que vous ne savez pas, juste pour l'amuser. Evidemment, il n'en sait rien. Et puis, lui et les parcs d'attraction, il faut dire que c'est un amour paradoxal. Parce qu'en fait, ce n'est pas du tout le genre d'endroit où on l'imaginerait naturellement. Lui-même a du mal à se voir dans ce genre de cadre. Pourtant, à ses yeux, ça représente l'adolescence, l'amitié, l'amusement. Oh, ce n'est peut-être qu'une vision qui lui a été implantée dans le cerveau par les publicités, mais c'est comme ça. Il n'a été dans un parc d'attraction que quand il était beaucoup plus jeune, avant d'être interné. Et il n'avait pas aimé ça, parce qu'il n'était pas heureux à l'époque. Depuis, il veut y retourner, même s'il est conscient que ça pourrait le décevoir, casser le rêve.

Du mouvement attire alors son regard vers le sol. Il y voit la main de Tea qui glisse vers la sienne. Dans un geste naturel, il la prend dans la sienne et doucement, tout doucement, tire un peu vers lui en écartant l'autre bras. Il essaye de lui faire comprendre qu'elle peut venir se blottir contre lui si elle veut. Mais il n'insiste pas, parce qu'il est conscient que ça ne se fait pas, qu'il ne la connait pas depuis assez longtemps pour ça. Seulement, encore une fois, il ne sait pas trop ce que l'on pet ou ne pas faire dans ce genre de situation. Elle est inédite pour lui, elle est peut-être même inédite pour elle mais elle, elle a plus d'expérience des relations sociales que lui. Il s'en remet donc à elle sur ce point là. Ensuite, elle lui pose une question. Que fait il ici ? Connait il le pilote ? Kaegan hésite. Il décide de continuer le jeu mais d'y mêler du vrai.

- Oui je connais le pilote. Je lui fais salement la gueule d'ailleurs. Tu vois, je lui avait dis que je ne voulais pas venir à cette expédition, parce que j'avais des choses à faire. Mais il m'a drogué pour me forcer à venir ! Soit disant parce qu'il savait que quelqu'un aurait besoin de moi...

Il la regarde dans les yeux et lui sourit :

- ... Enfin, il semblerait qu'il avait raison. Du coup, je peux peut-être envisager de le pardonner.

Quelque part, il trouvait ça poétique d'imaginer que leur rencontre n'était pas fortuite. Enfin, il ne fallait pas trop qu'il parte dans ce genre de considération parce que de là à dire que rien n'était fortuit dans le monde, il n'y avait qu'un pas. Et il n'avait pas envie de recommencer à tout ça, ça allait le plonger dans une phase de manie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Pour ne pas se laisser emporter là dedans, il lui retourne la question :

- Et toi alors ? Qu'est-ce qui t'amène ? Aussi un coup de ce foufou de pilote ?

Il a toujours un grand sourire sur le visage, il attend de voir ce qu'elle va trouver.

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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyMar 30 Juil 2013 - 22:09



You only need the light


Une peur… Une simple peur. Voilà comment j’ai décrit ma relation avec l’eau. Je ne sais même pas s’en est vraiment une. Je ne peux pas l’expliquer sans avoir à parler des évènements que j’ai subis. Prononcer ses mots est une chose que je n’arrive pas à faire ou alors très rarement. C’est ma faiblesse et je ne l’assume pas. Je n’arrive pas à décrire convenablement ce que je ressens quand je vois de l’eau. Mon estomac se tord. Mon esprit commence à tourner. Mes jambes deviennent molles. Je sens la nausée monter en moi, les larmes tentent de crever mon visage. Je lutte. Depuis toute petite on m’a appris à lutter. Tu iras prendre des cours à la piscine. Non ! J’avais crié un non fort et puissant. Je n’avais peut-être que neuf ans mais mon caractère s’était blindé. Mon cri s’était répercuté entre les murs de notre maison. Ugo et Rebecca avait dévalé les escaliers. Mila, âgée d’à peine un an c’était mise à pleurer. Moi, j’étais immobile comme une statue. Dès que mon père poser la main sur mon épaule, je me mettais à crier. Il n’arrêtait pas de dire que je me sentirais mieux après ça. Je ne voulais pas. Les images, les souvenirs, les sensations… Tout était encore présent. C’est Ugo qui m’a ramenée à la raison. Il m’a dit que si je le faisais, il le ferait aussi et nous allions franchir cette étape main dans la main encore une fois. Je n’écoutais que lui. À l’époque, mes parents ne parvenaient à rien avec moi. À chaque fois qu’ils me demandaient quelque chose, ça finissait dans les cris et les larmes. Je ne mangeais pas avec eux. Je ne touchais pas Mila, rejetant sur elle la faute. De mes huit à mes 11 ans ça a été comme ça. Je crois que ça s’est amélioré par la suite. La thérapie, la présence d’Ugo à mes côtés, le temps… J’arrivais peu à peu à oublier. J’ai fini même par me plonger dans une crise de déni. Je faisais comme si rien ne s’était passé. Du jour au lendemain je suis redevenue souriante et agréable. Je parlais lors des repas. Mais ça n’a pas duré longtemps. Je m’en souviens parce que Rebecca venait dans ma chambre et me demandait à quoi je jouais. Nous ne sommes pas proches mais je crois qu’elle s’inquiétait beaucoup pour moi à l’époque. Peut-être regrettait-elle de ne pas avoir été là. Je n’en sais rien. Et je ne le saurais sans doute jamais. Nous sommes bien trop fiers chez nous pour admettre une telle chose.

Alors voilà, j’ai peur de l’eau. Je pourrais en crever par moment. La mer, le bruit des vagues, les pieds qui s’enfoncent dans le sable, la noirceur de l’eau vous empêchant de voir ce qui se trouve en dessous de vous… Tout cela me terrifie. Tout cela me rappelle des souvenirs que j’aimerai ne jamais avoir vécu. J’aimerai être encore dans ma phase de déni. Ma vie serait si simple… « Mais tu sais, on est pas sur un bateau…» Je lève un regard interrogateur vers le jeune homme. Je crois avoir mal compris sa phrase. Peut-être a-t-il dit que nous ne sommes que sur un bateau… Même si je pense bien avoir entendu. Je n’ai plus les mêmes problèmes de compréhension qu’à mon arrivée. Pourtant j’ai l’impression d’être une idiote à ne pas savoir où il veut en venir. « On est pas dans un bateau, non, on est dans un vaisseaux spatial, au milieu des étoiles. Regarde par le hublot, tu les vois les étoiles ? » Mon regard vert se fixe sur le hublot en question. Un minuscule petit sourire, imperceptible, vient se glisser sur mon visage. Je les vois les étoiles. Je ne vois qu’elles. Il n’y a pas de vagues, pas d’eau, pas de reflet sur la surface lisse de l’océan. Il n’y a que les étoiles et ce garçon qui tente de me sortir de là. Je ressens quelque chose d’étrange venir gonfler mon cœur. Un sentiment de reconnaissance… Je ne comprends pas pourquoi il fait ça pour moi mais je crois que je ne pourrais jamais le remercier assez. Je déteste dire que j’en ai besoin mais là… Je crois qu’il a su trouver les mots idéaux pour me faire sourire.

Il continue de parler. Mes yeux sont rivés sur lui. Je ne sais pas si mon regard trahit ce qui se passe en moi ou non. J’ai toujours contrôlé mes sentiments. J’ai toujours su montrer seulement ce que je souhaitais montrer. Je ne révélais à personne mes pensées. J’ai créé toute une liste de sourires à offrir à des moments spéciaux. Mais voilà, face à Kaegan, mon armure est tombée en lambeau. Je souris et le regarde avec gratitude et admiration. Il trouve une excuse au mouvement du bateau. Ou devrais-je dire du vaisseau… J’ai l’impression d’être projeté dans ces films de sciences fictions où de gigantesques batailles de vaisseaux spatiaux ont lieu. «… Fais moi confiance, ça va passer, ils vont régler le truc d’un instant à l’autre. » Lui faire confiance et le suivre. Voilà tout ce qu’il me reste à faire. C’est mon seul espoir, ma seule porte de sortie. Je sais maintenant que sans son intervention je serais restée là un long moment. Je n’aurais pas pu m’en sortir tout seul. Il est arrivé incroyablement vite. Comme un sauveur. Un ange gardien…

« Tu sais ce qu’on dit : ce qui se passe dans l’espace reste dans l’espace. » Mon regard ne le quitte pas et un rire s’échappe de sa gorge. Mon sourire s’étend l’espace d’un seconde. Qui est-il ? Pourquoi est-il ici ? Comment fait-il pour enlever cet étau qui compressait ma poitrine ?
Il rajoute : « Alors, tu peux me raconter ce que tu veux. Tu peux même mentir. Ou alors, tu peux simplement me dire ce que tu penses qu’il se passe sur la face cachée de la lune… ou ce que tu aimerais y faire, là où personne ne te verrait. » Si personne ne me voit… Si je vivais seule dans un monde où personne n’aurait de jugement… L’apparence, les faux-semblants, les sourires hypocrites etc… Tout cela n’aurait plus aucun sens. Le monde que j’ai bâti autour de moi s’effondrerait. Je n’aurais plus de repère. Ou plutôt, je retrouverai de vrais repères. Je ne sais pas ce que je pourrais faire sans tout cela… Qui suis-je au fond ? Comment est la Tea si on enlève le béton qui la protège ? Je me suis construit une muraille infranchissable. J’ai mis des années et des années pour isoler mon être, mon âme, mes peurs, mes cauchemars… Ce soir j’ai l’impression qu’une brèche vient de fendre le mur et Kaegan essaye alors de pénétrer à l’intérieur.

« Je crois que je ne pourrais pas vivre de l’autre côté de la lune…» Je le lâche enfin du regard. Du bout de mon index je dessine un huit sur le parquet du bateau. Je le trace inlassablement et mes yeux ne font que de le regarder comme si le symbole m’hypnotisait. Je ne réfléchis pas à ce que je fais à ce moment très précis. Je ne réfléchis pas à ce que je dis. Je ne me rends pas compte que ma voix est plus lointaine qu’en temps normale. Je visualise juste la lune. « C’est bien trop désertique… C’est chaotique. Il n'y a plus rien. Tout y est mort. Il n’y a que des morceaux de pierres disposés sans cohérence…» Je ne vois plus la lune. Je vois maintenant des souvenirs. D’affreux souvenirs hantant mes cauchemars. Je marche pieds nus dans la boue, un arbre est déraciné à mes côtés, des débris jonchent le sol…

Je secoue la tête et frotte rapidement mon visage pour sortir de mon cauchemar. Je dois me raccrocher à lui. Je dois m’accrocher à cette histoire de vaisseaux, d’étoiles, de turbulences… Ce n’est pas si compliqué. Je n’ai qu’à entrer dans le jeu.
Ma main quitte le parquet pour glisser lentement vers celle de mon sauveur. « Qu’est-ce que tu fais dans ce vaisseau spatial ? Tu connais le pilote ? » Je rêverai qu’il me dise qu’Ugo est le pilote et qu’il est trop occupé pour venir prendre soin de moi. Nous sommes dans une zone dangereuse et il ne peut pas quitter son poste. Cependant il a envoyé Kaegan pour prendre soin d’elle parce qu’il est digne de confiance et que mon frère sait qu’il s’en sortira avec moi, mes larmes, mes crises d’angoisse et de panique.
Ce n’est qu’un rêve mais au moins, il parvient à me faire oublier la détresse. Le déni est-il une si mauvaise chose finalement ?


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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyMar 30 Juil 2013 - 15:39



Tea R. Pennaccini + Kaegan Hook



'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
Kaegan fut presque étonné d'entendre la jeune fille prononcer son nom, si vite après qu'il lui ai posé la question. Tea. Son sourire s'élargit, c'est un sourire amusé, de conquérant. Il avait réussit à la faire parler, à lui faire dire son nom et il en était fier. Pour une raison qu'il ne s'expliquait pas tout à fait d'ailleurs. Peut-être sentait il qu'elle aurait pu l'envoyer chier mais qu'elle avait décidé, en dernière minute, de lui faire confiance. Car c'était bien cela qu'elle avait fait : lui faire confiance. Oh, bien sûr, elle aurait pu lui mentir pour se débarrasser de lui. Mais à quoi bon ? A quoi ça l'aurait avancée après cet instant qu'ils venaient de partager. Bon d'accord, cet instant, Kaegan avait plus que légèrement l'impression de le lui avoir volé parce qu'elle n'avait pas su que c'était lui, parce qu'elle l'avait pris pour quelqu'un d'autre. Mais pendant cet instant, il avait pu sentir toute la détresse dont elle souffrait et maintenant qu'il savait ça, il n'allait pas la laisser tomber. Parce que quoi, qui sur ce bateau serait là pour elle ? Le type avec qui elle était arrivée ? Parce qu'il l'avait bien vue avec un type tout à l'heure non ? Hé bien ce gars là, il n'était pas là, ce n'était pas lui qui avait courut après elle mais bien lui, Kaegan Hook. C'était donc à lui de prendre soin d'elle, au moins jusqu'à ce qu'ils descendent du bateau. Ses instincts de protecteurs avaient été éveillés.

Son accent, oui, il était fort, on ne pouvait pas l'ignorer, elle était clairement italienne. Quelque part, ça ajoute quelque chose au tableau. Une touche exotique, nostalgique, encore plus fragile. Pendant une seconde Hook se demanda comment était la vie de cette fille, Tea, quand elle était en Italie. Pour qu'elle garde un accent si fort, ça ne devait pas faire longtemps qu'elle était ici. Qu'est-ce qui avait bien pu lui donner envie de quitter l'Europe pour venir ici, à Miami ? Elle n'avait pas l'air de croire au rêve américain. En fait, elle n'avait carrément pas l'air d'avoir besoin d'y croire à ce rêve. Non ce n'est pas bien de juger sur les apparences mais il semblait que cette fille venait, tout comme lui, d'un milieux aisé. Les gens de ce monde se reconnaissent entre eux même quand ils viennent de continents différents.

Mais c'est alors qu'elle s'excusa. Et le remercia. Cette partie, il pouvait la comprendre. Il pouvait comprendre qu'elle le remercie d'être là. Mais pourquoi s'excusait elle ? Ça ne pouvait pas être parce qu'elle s'était laissée aller devant lui, parce qu'elle lui avait montré ses faiblesses, si ? Cette pensée l’énerva un peu. Pas contre elle, non, bien sûr pas contre elle. Comment voulez vous qu'il en veuille à une créature si fragile ? Non, d'un coup, il en voulait au genre humain. C'était plus fort que lui, c'était sûrement lié à sa maladie à lui. Il en voulait au genre humain parce qu'ils avaient des codes, des étiquettes, des cultures, des habitudes que tout le monde se devait de suivre. Et parmi ces codes, il y avait le fait qu'il était mal vu de montrer ses faiblesses. Et les gens ne se posaient pas de questions, bêtement, ils adhéraient à ses règles. Pourtant, elles leur faisait du mal.

Se rendant compte qu'il était entrain de s'emballer, entrain de se laisser emporter dans des pensées cycliques et sans but, il se calma. D'un autre côté, il comprenait qu'elle ne veuille pas s'exposer à tout le monde. Lui-même savait ce que c'était que d'avoir une tare, si on peut dire. Au bout d'un moment, on commence à en avoir marre du regard des autres. Ils vous prennent pour des assistés, ils ne vous considèrent plus comme des personnes à part entières mais simplement comme un problème, un problème à régler même. Alors oui, si elle s'était excusée parce qu'elle n'aimait pas montrer ses faiblesses, parce qu'elle n'y était pas habituée, il pouvait comprendre. Mais il avait aussi envie de lui faire comprendre qu'elle pouvait se dévoiler pour lui.

- Ne t'excuse pas, voyons. Et de rien, on a tous besoin de lâcher la pression, de temps en temps.  

Il souriait toujours, chaleureusement. Il essayait d'incarner la stabilité, puisque son monde à elle semblait se casser la gueule, il lui fallait quelque chose, quelqu'un, de solide pour se rattraper. C'était assez ironique que ce quelqu'un soit lui. Foncièrement, il n'était pas vraiment quelqu'un de solide. Son monde aussi pouvait s'effondrer d'une seconde à l'autre. Ne fut-ce que s'il se remettait à penser à l'absence qu'il avait eut, celle qui l'avait fait se « réveiller » sur ce bateau. Qu'avait il fait pendant ce temps là ? C'était assez effrayant et c'était le genre de question sans réponse qui avait le don de l'obséder. Mais, quelque part, s'il ne partait pas dans des délire et des spéculations, c'était à cause de Tea. Il avait une raison de rester serein, une raison de ne pas partir en vrille. Alors elle n'avait pas à le remercier. Elle ne le savait pas mais elle avait une influence positive sur lui.

Ensuite, elle lui avoua qu'elle avait peur de l'eau. Ne se séparant pas de son sourire, Hook arqua un sourcil, légèrement sarcastique mais pas méchant. Oui, qu'elle avait un problème avec l'eau, ça lui semblait évident. Mais une phobie pouvait elle être aussi grande, aussi paralysante ? Pour faire la comparaison, il se demanda de quoi lui il pouvait bien avoir peur. Il n'avait pas de problème avec les insectes. Il avait des peurs, à la pelle même. Mais il ne se trouva pas de phobie. Pas de chose en contact de laquelle il se mette réellement à paniquer. Bon. Il était obligé de la croire alors. Même s'il restait un peu sur la réserve.

- Tu es sûre que ce n'est que ça, qu'une simple peur de l'eau ?  

Son ton, loin d'être accusateur, était rieur, doux. Il n'avait pas envie de la faire fuir, de la presser de questions sur quelque chose dont elle ne voulait pas parler. D’expérience, il s'avait que ce n'était pas toujours facile de parler de ce qui ne va pas avec des mots directs. On peut se sentir stupide, ou à côté de la plaque ou encore, tout simplement, les mots peuvent être trop difficile à prononcer parce que les prononcer c'est leur donner une réalité et qu'on a pas envie qu'ils soient réels, on a pas envie de leur donner encore plus de place dans notre vie. Du coup, une idée lui vint.

- Mais tu sais, on est pas sur un bateau.  

Alors oui, là, c'était de l'impro totale.

- On est pas dans un bateau, non, on est dans un vaisseaux spatial, au milieu des étoiles. Regarde par le hublot, tu les vois les étoiles ?  

Pas trop loin d'eux, au bout du couloir, il y avait un hublot. De là où ils étaient, parce qu'ils étaient assis par terre et parce qu'ils étaient loin, on ne pouvait voir que les étoiles.

- Ça tangue un peu parce que l'équipage a pas super bien réglé la gravité. Elle est plus forte dans certaines pièces. C'est pour ça que tu sens ta poitrine comprimée comme ça. Fais moi confiance, ça va passer, ils vont régler le truc d'un instant à l'autre.  

On pouvait lui reprocher de partir dans un délire total, oui. Mais il était fou, il le savait depuis longtemps et il ne cherchait pas à le cacher. Et puis, il ne croyait pas vraiment ce qu'il disait, il ne faisait que prendre légèrement exemple sur les patients qu'il avait côtoyé en asile. Il essayait d'instaurer une sorte de jeu, une sorte de terrain neutre où ils pouvaient parler sans que les conséquences soient graves. Il espérait qu'elle le comprenne, qu'elle ne fuit pas.

- Tu sais ce qu'on dis : ce qui se passe dans l'espace reste dans l'espace.  

Il rit doucement.

- Alors, tu peux me raconter ce que tu veux. Tu peux même mentir. Ou alors, tu peux simplement me dire ce que tu pense qu'il se passe sur la face cachée de la lune... ou ce que tu aimerait y faire, là où personne ne te verrais.  

Oui, il voulait la faire parler, c'était franchement évident, pas très subtile. Mais il n'était pas Psychologue, après tout. C'était juste un garçon qui voulait aider une fille. Et puis, même si ça ne fonctionnait pas, même s'il n'arrivait pas à la faire se livrer sur des sujets sensibles, sur ce qui la mettait dans cet état, ça aurait peut-être au moins le mérite de la distraire, le temps qu'ils mettent le pied à terre. Tiens, « La Vita e Bella », c'est Italien comme film non... ? Car, en tout cas, c'était exactement la même chose que le père de famille qu'il faisait. Il lui inventait un jeu pour ne pas qu'elle ressorte traumatisée de ce voyage.

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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyJeu 25 Juil 2013 - 19:29



You only need the light


J’ai vraiment envie de bouger. Je veux parler. Je veux dire quelque chose mais j’en suis incapable. Je sens mon estomac se tordre. J’ai étrangement toujours été épargnée de ce côté-là. Je ne suis pas souvent malade. Le destin sait peut-être que mon corps a déjà assez souffert. Ou bien me suis-je endurcie durant cette épreuve… Quoi qu’il en soit je n’ai plus eu de poussée de fièvre depuis mes neuf ans et j’ai rarement attrapé des virus. Mais à ce moment précis, j’ai la nausée. Je le sens, je le sais. Mon ventre se tord. Suis-je malade ? Où est-ce cette épreuve qui me rend mal ? Parfois le corps peut se mettre dans tous ses états simplement parce que votre esprit en est persuadé. Pourtant j’ai l’impression de ne pas vouloir être ainsi. Je veux pouvoir bouger, parler, rire. Mais le bateau tangue. Il me rappelle que nous sommes en pleine mer. L’odeur âcre de l’eau salée, de la boue et du sang me reviennent en mémoire. J’entends à nouveau le bruit assourdissant de l’océan. Je me souviens des cris et de la peur qui me tiraillait. Elle me donnait envie de vomir. Un peu comme ce soir…

L’inconnu passe ses mains dans les mains. Il me saisit. Son contact me ramène à la réalité. Je fixe ses yeux pour oublier les images qui remontent à la surface. Je le fixe comme une réponse était cachée dans ses pupilles. Bleus… C’est yeux sont bleus. Bleus comme la surface de l’océan. La chaleur de ses mains me rappelle celle d’Ugo. Il est vivant. Son sang circule en lui, le réchauffe. Il vibre de vie. Il est là, il est bel et bien réel. Je ne sais pas qui il est et encore moins pourquoi il se trouve devant moi. Je m’en moque. Je voulais Ugo et il est apparu. Plus mes yeux se fixent dans les siens, plus je comprends que ce n’est pas mon frère. Cette vérité me frappe. Elle me choque. Je compte toujours sur lui pour me sauver. J’ai toujours compté sur lui… Peut-être est-ce parce qu’il a été là dès le début. Il est venu me sauver. Il m’a prise dans ses bras. Je ne pourrais jamais oublier ce contact. Ses doigts ont croisé les miens et il m’a juré qu’on ne se séparerait jamais. « Tout va bien. Tu m’entends ? Tout va bien. » C’est ce qu’il avait dit lui aussi. Il me jurait que nous nous en sortirons. Il a tenu sa promesse… Mais tout n’allait pas bien. J’avais vu la mort. Elle était là, en face de moi. Elle m’avait regardé droit dans les yeux et avait pointé son doigt vers moi. Elle avait voulu me prendre. J’ai dû me battre pour rester sur cette Terre. Maintenant, je sais qu’elle peut revenir à n’importe quel moment J’étais trop jeune pour faire face à ça. J’étais bien trop jeune… Elle me hante. Et ce soir, j’ai l’impression d’entendre son chant dans mes oreilles. Elle m’appelle et me rappelle que nous avons des comptes à régler. Je n’aurais pas dû m’en sortir. Aucune personne n’aurait pu se sortir de là…

« Je m’appelle Kaegan. Je ne te veux aucun mal, je…» J’ai l’impression de ne plus comprendre l’anglais. Je ne suis pas de ce pays, je ne suis pas d’ici… Je n’aurais jamais dû être dans ce bateau. Pourquoi mes parents ont-ils choisi Miami ? Ne pouvaient-ils pas rester à Milan ? Ou bien choisir une de ces villes coincées en Amérique profonde ? Pourquoi l’océan ? Pourquoi ce bateau ? Pourquoi cette soirée ? Je ne suis pas à ma place. Je ne le serais jamais. J’aurais dû mourir durant cette tragédie.
Je dois me battre. Me battre contre ses idées macabres et cette peur qui me tiraille. Je m’accroche au sourire tendre de l’inconnu. Il m’a dit son nom mais je ne m’en souviens déjà plus. Je dois me concentrer. Il reprend la parole et je me focalise sur chacun de ses mots. Il me parle de peur, de confiance, de mon regard. Il s’est inquiété. J’ai l’impression que c’est la première fois que l’on s’en fait pour moi. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible. À part ma famille, aucun être n’a jamais montré un réel intérêt pour moi. En fait, je ne laissais à personne le temps de s’en faire. Je fuyais toujours les sentiments. J’ai toujours eu peur d’être rejetée et abandonnée. Je préfère être la fille forte qui prend les devants, celle qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui prend ses propres décisions. J’ai toujours tout fait pour être libre et forte. Je ne veux plus être dépendante de qui que ce soit. Je ne veux plus être la blessée que l’on doit aider. Je veux être forte. Je ne veux pas être faible, perdue et seule… C’est contre ma nature. Je ne peux pas accepter ce sort. Je ne peux plus… « Je veux t’aider. » Sa voix est presque ferme à ce moment. Je comprends que je ne pourrais pas me débarrasser de lui comme j’ai mis à la porte tous les hommes qui sont entrés dans ma vie. Il ne me laisse pas le choix et je crois que je n’ai même pas envie de l’avoir.

Je veux qu’il m’aide. Je le souhaite si fort que cela m’étonne presque. Je n’ai pas Ugo mais je l’ai lui. Son regard si clair contraste avec ses sourcils et sa barbe sombre. Il pourrait presque faire peur à une jeune Eta Iota comme moi dans un monde où les hommes s’épilent et passent plus de temps dans la salle de bain qu’une femme. Mais au contraire, il me rassure.
« Tu pourrais commencer par me donner ton nom, non ? » « Tea. » Ma réponse sort automatiquement de ma bouche. Comme un souffle. J’arrive enfin à parler. Peut-être est-ce grâce à son air légèrement amusé. Cependant je secoue la tête et avale une grande bouffée d’air. « J..Je m’appelle Tea. » Mon accent est à couper au couteau. Je n’y peux rien. Je ne parlais pour ainsi dire pas anglais avant le mois de mars. J’ai toujours détesté cette langue. J’avais pris français en première langue. Je n’ai jamais prévu de venir dans ce pays. Je rêvais de rester en Italie et de construire une carrière là-bas. J’y avais mes repères et mes amis. Je passais le plus clair de mon temps avec mon grand-frère ou bien à faire les boutiques. Je vivais une vie de rêve. Ma vie rêvée… J’avais enfoui au plus profond de moi ces mauvais souvenirs. J’ai toujours tout fait pour les oublier. Quand j’ai été capable de remettre les pieds dans l’eau, j’ai passé du temps à la piscine. Je réapprenais à faire quelque chose que mon esprit avait oublié. Cependant il n’y avait que ma famille et mon psychologue à être au courant. Je mettais un point d’honneur à ne jamais effleurer le sujet. Et mes parents n’en parlaient jamais non plus… Je crois qu’ils avaient honte. Ils ont peut-être toujours honte de cette histoire. Je me demande les sentiments qui les ont traversés quand ils ont appris la nouvelle… Ils étaient si loin de savoir ce que nous avions vécu… À notre retour, j’avais l’impression qu’ils sous-évaluaient ce qu’il nous était arrivé. Ils parlaient de tout et de rien. Ils évitaient le sujet. Par peur ou par manque de sentiments ? C’est si simple d’envoyer les enfants chez un psy… Je crois que je leur en veux pour ça. Je suppose que ça n’a pas été facile pour eux. Mais j’ai l’impression qu’ils ne nous ont pas écoutés, pas protégés…

Il veut m’aider. Lui, l’inconnu… Pourquoi ? Pourquoi cet élan de générosité ? Je n’ai pas besoin d’aide. Je suis une cause perdue, une âme déjà trop fragile pour qu’on la répare. Je suis une poupée de verre : parfaitement lisse à l’extérieur et pouvant se briser en mille morceaux à la première chute. J’ai toujours caché mes sentiments derrière mes apparences parfaites et mon caractère fort. Lui… Lui, il a vu ce que je cache aux yeux de tous. Qu’est-ce que je peux faire contre ça ? Dois-je le rejeter ou accepter son aide ? Est-il sincère ?

« Désolée… Désolée Kaegan…» Son prénom me revient d’un coup comme si je ne l’avais jamais oublié. Il est mon sauveur. Il m’a sauvée de cette noyade dans mes souvenirs. Je ne peux que lui en être reconnaissante. « Je.. j’ai peur de l’…eaux. » C’est un aveu. Quelques petits mots pour qu’il comprenne que ce bateau me rend folle. Peut-être que je cherche à me trouver une excuse, quelque chose qu’il pourra croire et qui expliquera mon état de détresse.



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Dernière édition par Tea R. Pennaccini le Mar 30 Juil 2013 - 22:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyMar 23 Juil 2013 - 18:54



Tea R. Pennaccini + Kaegan Hook



'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
Kaegan n'eut pas de réponse à sa question. Quelque part, il n'en attendait pas vraiment. Et puis, il faut dire que lui-même ne savait pas à quoi il s'attendait. Il s'était imaginé qu'elle allait réagir sûrement en s'éloignant de lui ou peut-être en lui déballant ce qu'elle avait. Ou même en l'envoyant chier avec des mots violents. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'elle se jette dans ses bras en lui parlant italien. Elle ne le connaissait pas. Et généralement, les filles ne fonçaient pas dans ses bras comme ça. Bon, d'accord, là c'était s'avancer. Il ne savait pas vraiment ce que les filles faisaient « généralement » parce que, il faut bien l'avouer, il n'en avait pas côtoyé autant que ça dans sa vie. Beaucoup, beaucoup moins qu'un jeune normal puisqu'il avait passé à peu prés toute son adolescence dans un asile psychiatrique. Mais il n'était pas coupé du monde, il avait la télé là-bas. Et à la télé, les filles ne fonçaient pas dans les bras des garçons sans raisons.

Bref, il ne comprenait pas. Alors, il agit à l'instinct, comme il l'avait fait jusqu'ici, et referma ses bras sur elle. La détresse de cette fille était si grande ! Il avait envie de l'aider. Et dans l'immédiat, c'était la seule chose qu'il pouvait faire. En fait, la repousser ne lui traversa même pas l'esprit. Il eut juste une période de surprise pendant laquelle sont corps fut tendu mais si tôt qu'elle fut passée, il se détendit et la garda contre elle, ne bronchant plus. Elle le serrait très fort, presque trop. Mais encore une fois, il ne dit rien, ne fit rien. Il avait trop peur de mettre les pieds dans le plats. Il savait que son problème était trop grand que pour être réglé à coup de quelques petits mots doux bien placés. Il risquait juste d'empirer les choses. Car, avant qu'elle vienne se blottir dans ses bras, il avait pu voir son visage, les larmes dans ses yeux, le désespoir sur ses traits. Tout ça ne lui disait pas ce qu'elle avait, non. Seulement, là, il n'avait aucune façon de le savoir. Il connaissait ce genre de crise, il savait que la jeune fille allait se calmer assez que pour pouvoir parler, au bout d'un moment. En attendant ça, il n'y avait rien à faire.

Pendant les minutes qui s'écoulèrent, il se laissa même aller à poser son menton sur sa tête, dans un geste protecteur. De plus, sans vraiment s'en rendre compte, il se mit à la bercer doucement, en rythme. C'était étrange parce que son impression d'être au mauvais endroit au mauvais moment avait disparue, il était tranquille, sûr de lui. Pourtant, il était bel et bien quelque part où il n'aurait pas dû se trouver avec une fille qu'il ne connaissait pas. Les apparences étant ce qu'elles étaient, il se serait retrouvé dans une sale situation si le garçon avec qui elle était venue avait débarqué. Mais il avait eut sa chance. Hook n'était pas venu tout de suite, il avait attendu de voir si personne ne la suivait avant. Oui, il avait eu sa chance. D'ailleurs, pas dit que s'il le re-croisait, il ne lui en foutrait pas une. Car, lentement mais sûrement une haine pour se type grandit dans le coeur du Sigma Mu. Encore une fois, cette haine n'avait pas sa place ici. Mais c'était plus fort que lui.

Pour finir la respiration et le rythme cardiaque de la belle inconnue en pleurs redevinrent normaux. Elle chercha alors à se dégager et il ne lui opposa aucune résistance. « Maintenant quoi ? », se demandait il. Rien ne faisait sens jusqu'à présent, il ne savait absolument pas à quoi s'attendre. Allait elle recommencer à pleurer ? Ou lui raconter ce qui n'allait pas ? Ou le remercier et s'en aller ? Ou... Paniquer ?! Oui, elle était clairement entrain de paniquer. Il pouvait le voir dans ses yeux alors qu'elle le fixait. Il pouvait même le voir dans ses gestes, elle tremblait des pieds à la tête. Hook se sentit mal. En colère contre lui-même, en fait. Il était persuadé que c'était à cause de lui qu'elle re-commençait à paniquer. Il lui avait fait peur, il n'était pas qui elle avait cru, en tout cas c'était ce que sa question « qui es tu ? » laissait penser. Et à cause de tout ça, elle allait re-passer à nouveau de l'autre côté du miroir.

Non ! Il ne l'acceptait pas. Il s'était mis en tête de l'aider et il allait le faire. Il n'aurait peut-être pas dû la prendre dans ses bras. Peut-être qu'il aurait été mieux qu'il la repousse. Il ne le saurait jamais. Maintenant, il devait composer avec cette variable. La détresse de la demoiselle le fit chavirer. Il attrapa alors ses mains et les serra doucement dans les siennes. Son but était de la ramener dans le présent, avec lui. Il ne fallait surtout pas qu'il la laisse partir à la dérive dans ses pensées, ça n'allait faire qu'empirer les choses. Il capta son regard et la regarda dans les yeux, une expression sereine et accueillante sur le visage. Tout en parlant, il secoua doucement ses mains, qu'il avait toujours dans les siennes. Sa voix était calme.

- Tout va bien. Tu m'entends ? Tout va bien.

Un sourire tendre apparut sur ses lèvres.

- Je m'appelle Kaegan. Je ne te veux aucun mal, je...  

Il lui passa par l'esprit de mentir. S'il pouvait trouver une raison « normale » à sa présence dans les cales avec elle, peut-être qu'il pourrait la calmer. Il envisagea de dire qu'il faisait de l'équipe du bateau et qu'il avait eu peur en la voyant. Sauf que si elle se rendait compte qu'il mentait, elle serait encore plus sur la défensive et il la perdrait. Il ne voulait pas la perdre. Du coup, il tenta de dire la vérité, même s'il ne savait pas trop ce que c'était, la vérité.

- ... je t'ai vue partir ici toute seule, j'ai eu peur pour toi. Je ne veux pas que tu pense que c'est une excuse, que je voulais me retrouver seul avec toi. Si tu ne me crois pas, si tu n'a pas confiance en moi, je m'en irai. Mais tu comprend, des regards comme le tien, j'en ai déjà vu. Et ça ne s'est pas toujours bien terminé. Alors non, je ne te connais pas mais je m'inquiète pour toi. Tu m'a l'air... si fragile ! Mais c'est encore pire que ça, parce qu'on sent facilement que ce n'est pas normal, que tu n'es pas comme ça tous les jours.  

Il avait peut-être été un peu trop honnête sur ce coup là. Il n'avait pas prévu ça. Lui qui était d'habitude très économe en paroles avait déballé tout un discours, comme ça, presque d'un trait. Et il ajouta même encore, le regard plein de sincérité :

- Je veux t'aider.  

Un peu malgré lui, sa voix sonna plus comme un ordre que comme une proposition, c'était comme s'il ne lui laissait pas le choix de dire non. Il voulait la prendre à nouveau dans ses bras, il voulait qu'elle se laisse aller contre lui et qu'elle lui raconte ce qui n'allait pas. Mais il ne fit rien, elle avait déjà assez peur comme ça. Il lui lâcha même les mains et se mit juste plus à l'aise, s'asseyant contre la paroi du bateau et pliant ses jambes devant lui. Il voulait donner une impression de tranquillité, de personne en qui on peut avoir confiance. Ou du moins, une personne qui n'est clairement pas là pour vous faire du mal. Peut-être que tout ce qu'il récolterait ce serait une baffe ou bêtement un vent.

Il tourna la tête vers elle et alors qu'un nouveau sourire, amusé cette fois apparaissait sur ses traits, il déclara, le plus naturellement du monde :

- Tu pourrais commencer par me donner ton nom, non ?  

C'était légèrement sur-réel, on aurait pu croire qu'il commençait une discussion avec une jeune fille qui l'intéressait, comme si tout allait bien. Après tout, c'était son but, à lui, de lui faire croire que tout allait bien. Il s'était fait la promesse à lui-même de l'aider, dés la seconde où il l'avait trouvée, peut-être même dés l'instant où il était partit à se recherche. Alors, il ne la laisserait pas partir comme ça, malgré ce qu'il lui disait. Enfin, il espérait ne pas devoir en arriver là.  

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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyDim 21 Juil 2013 - 16:51



You only need the light


Ma respiration se bloque subitement. Je dois arrêter de respirer. Je le sais. Je le sens. Si j’avale une bouffée d’air, l’eau pénètrera dans mes poumons. Je dois lutter. J’ai l’impression d’être coincée. Je ne veux pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas voir ce qui m’entoure. De l’eau… Je sais qu’il y a de l’eau autour de moi. Elle m’a submergée. Elle m’a noyée. Je dois lutter contre elle. Je dois survivre. Elle ne me noyera pas. Ugo. Où est Ugo ? Je veux le voir. Je veux qu’il me prenne dans ses bras et me sorte de cet enfer. J’ai besoin de lui. J’ai toujours eu besoin de lui. Il était là. Il m’a sauvée. Il m’a attrapée. Il m’a sortie de cette prison d’eau. J’ai besoin de lui. Je vais mourir. Je vais finir par suffoquer. De l’air. Il me faut de l’air… Mais je ne peux pas respirer. Je suis coincée. J’ai mal. Mais aux poumons. Je les sens se rétracter à l’intérieur de mon corps. Il me brûle. Mon cœur bat quant à lui bien trop fort. Il tambourine. Encore et encore. Et puis finalement, il finit par ralentir. Mon cerveau me dicte d’ouvrir la bouche mais je veux résister. Je sais ce qu’il se passera. Je sais ce qui m’attend si je le fais. Mourir. Je vais mourir. Je ne veux pas. Pas maintenant. Pas encore. Pas… Je ne sais plus où je suis. Tout est noir. Tout est sombre et froid. Mes poumons m’irritent. Je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps. Mes yeux sont humides. Humides… Étrangement plus humides que le reste.

Ma bouche s’ouvre d’un coup. Mon cœur accélère. J’ai peur. Pourtant ce n’est que de l’air qui entre en moi. De l’oxygène… Affolée je n’ouvre toujours pas les yeux. Mes paupières sont scellées. Je me sens ridicule et minuscule. Je me sens faible. J’ai l’impression d’être sur le point d’exploser. Je ne veux pas savoir où je suis. Tout ce que je veux ce sont les bras d’Ugo. Je veux sentir son corps contre le mien. Je veux l’entendre murmurer des mots à mon oreille. J’ai besoin de lui comme toujours. Il est le seul à pouvoir veiller sur moi. Il est le seul à m’entendre crier la nuit quand je fais un cauchemar. Il était le seul présent ce jour-là. J’ai besoin de lui, de ses bras, de sa voix, de son odeur, de sa présence.

Les larmes continuent de couler sur mes joues. Elles sortent comme pour extérioriser la panique qui est en moi. Elles ne me font pour autant pas de bien. Elles me rappellent ce que j’ai vécu. J’avais tellement eu peur. Je m’étais sentie si seule… J’avais pleuré bien plus que je ne le pensais si bien que j’ai fini par me convaincre que je n’avais plus assez de larmes dans mon corps pour que je puisse en verser une nouvelle. Mon père disait que j’étais forte de ne plus pleurer, il pensait que j’avais réussi à passer le cap. Mais ce n’était pas ça… Mon cerveau faisait tout le boulot. J’intériorisais tout. Je me réveillais en suffoquant la nuit mais je m’interdisais de pleurer. Je crois que c’est toujours le cas. Je ne me souviens plus de la dernière fois que j’ai versé une larme avant aujourd’hui. Mais là… Tout est différent. Les souvenirs me reviennent par milliers. J’ai l’impression de revivre ce cauchemar une nouvelle fois. Alors que de l’air pénètre dans mes poumons, je n’arrive pas à me convaincre que l’eau ne viendra pas me noyer. Je n’arrive plus à être rationnelle. Je perds la tête. Je perds pieds.

Des doigts viennent se déposer sur mon épaule. Le contact léger me fait frissonner. Ugo. Il m’a entendu pleurer. Il est venu me réconforter. Il est toujours venu… À chaque fois… Chaque nuit… Dès que je fermais les yeux et que mon sommeil commençait à s’agiter. Il était là. Il veillait sur moi et me rassurait. Mon grand-frère… Le seul être sur cette planète à pouvoir me réconforter. Il est le seul à comprendre mes crises d’angoisse. Il est le seul à savoir ce que j’ai vécu. Ce que nous avons vécu. « Hey Cendrillon, il n’est pas encore minuit. Pourquoi tu ne profites pas de la fête ? » Je n’écoute pas les mots que me lance cette voix. Je me laisse porter par sa douceur du son qui vient à mes oreilles. Je prends ce message comme une caresse qui me fait chaud au corps. Je ne suis pas seule. L’eau n’est pas en train de m’isoler du reste du monde. Ma vie n’est pas en danger. Je suis là et quelqu’un me parle. Ugo ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je n’y réfléchis pas vraiment.

Ma tête sort de sa cachette. Je fais l’effort d’ouvrir les paupières. Je bats plusieurs fois des cils pour chasser les gouttes d’eau salée inondant mes yeux. Mais rien ne change. Je suis toujours plongée dans un monde flou est inconnu. Je discerne tout de même une silhouette à côté de moi. À peine l’ai-je vu que mes larmes recommencent à couler. Ugo… Je me jette dans ses bras et blottis ma tête contre sa nuque. Je ferme à nouveau les yeux et le serre sans doute un peu trop fort. J’entends son cœur battre et je colle ma respiration sur ce rythme. Je n’avais besoin que de lui pour aller mieux. Je souffle un léger. « Grazie… Avevo bisogno di te… » Je reste quelque seconde ainsi. Je me souviens de toutes les fois où il m’a prise dans ses bras. Que ce soit à Milan ou Miami mon frère restera mon pilier. Il est le seul à savoir me calmer en un regard. Il est la personne la plus compréhensive qui soit. Il sait calmer mes ardeurs, me remettre sur le droit chemin. Je crois qu’il est le seul à avoir autant d’autorité sur moi. Je sais qu’il me dirait d’arrêter de pleurer et que je suis bien plus forte que moi. Il me le dit tout le temps… Il ajoute même que je l’ai impressionnée. Ma force et mon courage l’avaient surpris et il se souviendra toujours de moi comme cette petite fille qui se bat. Que ce soit contre les éléments, la maladie, ses peurs ou les gens malintentionnés… Je me battais. J’avais comme un radar. Il m’a déjà dit qu’il ne saurait où il serait aujourd’hui sans moi. Et c’est largement réciproque… Je crois que je n’arriverai pas à vivre sans lui.

Je ne sais pas combien de temps je reste de ses bras. Assez longtemps pour retrouver mon calme. Lorsque je m’écarte de lui, j’ai retrouvé un rythme cardiaque plus approprié. Je ne pleure plus et respire normalement. Mais lorsque je m’écarte, je m’aperçois que ce n’est pas Ugo. Ce n’est pas mon grand-frère… L’homme est lui aussi barbu mais ce n’est pas celui que je croyais. Je ne le connais même pas. Je ne l’ai jamais vu. Je fixe son regard comme si je pouvais trouver une réponse à l’intérieur de ses pupilles. Je sens la panique remonter à nouveau. Mes mains commencent à trembler. Ce n’est pas de la peur… Où peut-être que si. Je n’aime pas être vulnérable face aux autres. Mon frère a le droit de me voir ainsi mais c’est tout… Personne n’est autorisé à me voir dans cet état car ils pourraient en profiter pour me faire du mal. Or, je me suis juré de ne jamais plus souffrir.

Mes jambes s’effondrent sur le côté. Ma main passe sur ma jupe. La position que j’avais adoptée jusque-là devait laisser apparaître bien plus que l’acceptable. Je papillonne des yeux. Je cherche mes mots. « Chi… Chi sei ? Euhm… Qui tu es ? Je…» Je regarde partout autour de moi. J’ai l’impression d’être ramenée à la réalité bien trop brusquement. La pièce bouge. Droite… Gauche… Droite… On dirait que le sol s’enfonce d’un côté puis de l’autre. Comme s’il était porté… par le rythme des vagues.
Tout me revient. Pedro, la fête, le bateau… J’ouvre à nouveau la bouche mais aucun son ne sort. Je suis paralysée.





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MessageSujet: Re: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptySam 20 Juil 2013 - 22:17



Tea R. Pennaccini + Kaegan Hook



'Cause you only need the light when it's burning low. ☠
« Bordel. Mais qu'est-ce que je fous ici ? », se demandait Hook, sourcil arqué et regard critique sur les adolescents en délires qui criaient dans tous les sens. Il y avait du bruit partout, des gens dans tous les sens. Il était sur un bateau. Un yacht aménagé à grands moyens pour y organiser une fête. Il était grand, énorme. Et il y avait du monde, trop de monde. Alors oui, si on y regardait bien, c'était beau, magnifique même. Mais Kaegan ne portait pas attentions aux détails. Tout ce qui occupait son esprit c'était le monde, le bruit des baffles poussés à fond et cette foutue question : comment diable avait il été embarqué dans cette histoire ? Alors que le bateau tanguait, il porta la main à son front. Sa tête lui tournait. Sa vue était un peu floue. Attendez, est-ce que le navire était en marche ou est-ce que c'était lui qui tanguait comme ça ? Le bateau n'était pas en marche, il était toujours à quai. C'était donc lui qui avait du mal à tenir droit. Bon. Bon. Bon. Reprenons depuis le début. Ça ne devait pas être bien compliqué. Il y avait une explication logique à tout.  A quand datait son dernier souvenir ? Il faisait encore jour. Oui, oui, il s'en rappelait bien. Ça devait être au début de l'après-midi. Il s'était rendu à sa confrérie, parce qu'il n'avait rien d'autre à faire. Comme c'était les vacances, il n'y avait pas grand monde dans la salle commune. Seulement deux ou trois gars qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

- Hey ! Hook, mec ! CETTE SOIREE DECHIRE SA RACE !

Un type, plus jeune que lui, venait de lui foutre un verre dans les mains, tout sourire. Il avait les pupilles si dilatées qu'il n'était pas difficile de se rendre compte qu'il avait pris de la drogue. Il semblait le reconnaitre mais Kaegan, lui, ne le remettait absolument pas. Oh ! Voilà, ça lui revenait : il faisait partie des gars qui étaient là dans son dernier souvenir, dans la salle commune des SM. Hook lâcha le verre de boisson à terre et ne l'entendit même pas se briser. Une fois qu'il eut les mains libres, il attrapa les épaules du type et les secoua avec insistance.

- Mec, qu'est-ce que j'ai pris ? Qu'est-ce que j'ai pris, BORDEL.  
- Hahaha, t'es pété gars ! Tu plaaaaaane...  
- Non. Non, je ne plane pas. Concentre toi, merde. Qu'est-ce que j'ai pris ?  

Pour ponctuer sa question, il lui foutu une claque violente sur la joue. Le type écarquilla les yeux. C'était comme s'il venait de se rendre compte que Kaegan pouvait être dangereux. Quand il lui répondit, il n'en menait pas large.

- J'en sais rien, je te jure, j'en sais rien. Une nouvelle drogue, un truc de synthèse, je sais pas trop ce qui a dedans... Mais ça déchire.  

C'est alors que Kaegan comprit. Ça ne changeait pas grand chose ce qu'il avait pris, ce qui comptait, c'était qu'il avait pris quelque chose. Et ce quelque chose avait du interférer avec ses médicaments, lui causant l'absence qui lui valait de se retrouver sur ce bateau sans avoir la moindre idée du pourquoi. Jusqu'ici, ça ne lui avait jamais fais le coup avec les drogues connues, « habituelles », si on peut dire. Ça devait expliquer qu'il ne se soit pas méfier quand on lui avait proposé un cachet. Nom de dieu, ça lui apprendrait. Il lâcha brusquement le garçon, sans ménagement, et se dirigea vers ce qu'il pensait être la sortie du bateau. Il était revenu à lui, il n'était plus sous l'emprise de la drogue. Mais il ne se sentait pas bien du tout. Depuis combien de temps n'avait il plus mangé ? S'il n'y avait que ça ! Il ne savait pas ce que le mélange de la drogue et de ses anti-psychotiques avait pu faire d'autre à son corps. Pour l'instant, tout ce qu'il voulait, c'était descendre de ce bateau avant qu'il ne s'éloigne de la côte.

Dans son empressement, sur son chemin, il bouscula une jeune fille, parce qu'elle était immobile en plein milieux du chemin et que lui, il voulait tracer sa vie jusqu'à hors de ce foutu bateau. Quand il arriva enfin sur le pont, c'était pour constater qu'ils étaient partis, qu'il était trop tard. Il donna un coup de point dans la rambarde en poussant un tonitruant : « MERDE ». Il n'en revenait pas d'être trop tard. Il était coincé ici. Coincé ici alors qu'il ne se sentait pas bien, qu'il n'avait envie de voir personne. Sa poitrine était comprimée, il étouffait. Il se retourna pour s'appuyer contre la rambarde et pouvoir souffler. Son regard se posa sur la fille qu'il avait bousculé en cherchant à fuir le Yacht. Il y avait quelque chose chez elle qui faisait qu'il avait du mal à en détacher son regard. Oui, elle était très jolie mais non, ce n'était pas ça. C'était quelque chose d'autre, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Elle n'allait pas bien, c'était évident. Elle était blanche comme un linge. Il put ensuite la voir marcher comme un condamné à mort vers la potence. Il ne réagit pas tout de suite quand il la vit se battre avec la poignée de porte. Après tout, ce n'était pas ses affaires à lui, si cette fille n'allait pas bien.

Kaegan resta encore là, tout seul, un instant. Il était un peu perdu. Tout bougeait autour de lui, il était seul sur un bateau remplit d'inconnu. Pas le genre de situation dans lequel il avait l'habitude de se trouver. En bouche, il avait comme un mauvais goût de « mauvais endroit, mauvais moment ». Il n'était pas à sa place quoi. Absolument pas, même. L'image de la fille lui tournait en tête. Ça faisait un moment qu'elle était là dedans. Personne ne l'avait suivie. Elle devait être seule, c'était elle perdue ? Qu'est-ce qui lui avait pris ? Comment c'était elle retrouvée là ? Qui était elle ? Et si elle faisait une connerie, là-bas toute seule ? Des regards comme ça, il en avait vu plus d'un, à l'asile. Et souvent, ça ne signifiait rien qui vaille.

S'en était trop. Il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Cette fille, qui qu'elle soit, il devait l'aider. Bon sang, était il le seul à s'en faire pour elle sur ce bateau ? L'espèce humaine le dégoutait. Hook se redressa et traversa le pont jusqu'à la porte que la fille avait franchie. Il était comme hypnotisé, rien n'aurait pu le détourner de son chemin. Il poussa d'ailleurs plus ou moins violemment plusieurs personnes. Son pas avait d'abord été mesuré, plutôt lent, mais au fur et à mesure, il se mit à accélérer. Si bien que quand il fut dans les cales, il était entrain de courir, guidé à cent pour cent par son instinct. Il aurait voulu crier son nom mais il ne le connaissait pas. A vrai dire, il ne comprenait pas à 100% la force qui le poussait à agir ainsi. Il faisait ce que ses tripes lui dictaient, c'était tout.

Il commençait à désespérer quand il entendit une fille pleurer. Il n'avait pas l'habitude d'entendre des filles pleurer, à part à la télé. Son coeur s'accéléra et il se dirigea au son. Pour finir, il la trouva. Elle était assise sur le sol, jambes repliées sur elle. Interdit, il s'écoula une seconde pendant laquelle il ne pu plus bouger. Il ne savait pas quoi faire, son sang était glacé, son coeur ne battait plus. Elle avait l'air si fragile. Allait elle partir en miettes s'il la touchait ? Ses jambes ne laissèrent pas le temps à son cerveau de répondre à la question et le firent avancer jusqu'à elle. Une fois à sa hauteur, il se mit à genoux à côté d'elle et lui toucha l'épaule du bout des doigts.

- Hey Cendrillon, il n'est pas encore minuit. Pourquoi tu ne profite pas de la fête ?

Sa voix était douce, ses yeux aussi. Un faible sourire flottait sur ses lèvres. Il ne bougeait plus, il avait peur de faire un faux mouvement et de la blesser. Il avait envie de la prendre dans ses bras. Peut-être était-ce à cause de sa ressemblance avec Cassie, sa petite soeur de coeur, mais il avait l'impression de la connaître. Même avec les larmes aux yeux et le maquillage qui coulait un peu, sa Cendrillon était magnifique. Le genre de fille qui s'épanouit sur la piste de danse et qui trouve ça drôle de faire baver tous les garçons. Qu'est-ce qu'elle faisait ici alors ?

© Macha


[Hrp : j'étais obligée de faire une allusion à un conte de fée, je trouve ! /PAN/]
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MessageSujet: 'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan   'Cause you only need the light when it's burning low || Kaegan EmptyJeu 18 Juil 2013 - 18:24



You only need the light 


« Ferme les yeux…»« Pourquoi ? » « Ferme les yeux ! C’est tout. » Ça fait deux jours que je suis rentrée d’Italie. Mon père avait une grosse opération à préparer, ma mère voulait revenir pour un nouveau défilé… Ils ont refusé de nous laisser la villa pour le reste de l’été. Pourtant nous ne sommes pas du genre à faire des dégâts. Oui avec Ugo nous avons fait une ou deux fêtes alors que les parents étaient partis sur le bateau avec Mila… Mais ce n’est pas comme si nous avions foutu le bordel dans la maison. Il fallait bien que nous nous occupions ! Alors qu’ils nous proposaient de partir, nous avons refusé en même temps. Mon frère et moi, nous nous comprenons parfaitement sur ce point de vue-là. Nous ne voulions pas mettre les pieds sur le bateau. Je ne comprends même pas comment les parents ont pu nous proposer une telle chose. Ne savent-ils pas ? Ce n’est pourtant pas bien compliqué…
Quand j’y repense, je sens monter en moi une certaine pression. J’ai l’impression d’étouffer comme si mes poumons se rétractaient progressivement. Je sais que ce n’est pas le cas… Je sais que tout fonctionne bien chez moi… Ce n’est pas le bruit d’une vague qui peut me rendre malade en un fragment de seconde. Et pourtant… Je ne m’en suis toujours pas remise. J’arrive cependant à mettre les pieds dans l’eau. En piscine. Seulement en piscine. Suite à l’accident, mes parents m’ont emmené voir un psychologue. J’ai fait toute une thérapie, de l’hypnose et des séances en piscine. Ça a été long et compliqué. Mais j’ai finis par y arriver. J’ai remis la tête sous l’eau. J’ai nagé…

Mais ce n’est pas parti. Ça ne partira jamais.

Lorsque j’ai revu Pedro aujourd’hui, il m’a presque sautée dessus. Il m’a dit que je lui avais un peu manqué, il a pris de mes nouvelles. Il n’y a rien de sérieux entre lui et moi. Il est juste l’un de ces types avec qui j’ai passé plusieurs soirées… Il m’a fait oublier. Oublier les sentiments qui sont en moi. Ces vulgaires sentiments qui me perturbent et me rendent dingue. Je ne sais plus ce que je ressens pour Dwight. Il me manque mais j’ai peur d’aller vers lui. Et puis, il y a Zack. Il n’est pas comme tous les mecs avec qui j’ai pu coucher… Il est différent mais il m’a laissé tomber comme une moins que rien. Je l’aime autant que je le déteste. Et je le déteste encore plus quand je me rends compte de cette réalité. Tout comme je déteste Dwight de m’avoir fait comprendre qu’il avait des sentiments pour moi. Comment voulez-vous que je m’y retrouve ? Je ne veux pas m’attacher. Je ne veux pas être le toutou d’un mec. Je ne veux pas être cette fille que l’on présente à ses parents en disant que c’est sérieux. Je veux garder le contrôle de ma vie. L’amour… L’amour ce n’est qu’une connerie. L’amour mène à la perte de tous les Hommes. Je ne veux pas me noyer dans mes sentiments. Je veux rester libre. C’est si compliqué que ça ?

Pedro entoure ma tête d’un ruban noir. Il m’a donné rendez-vous ce soir non loin du port. Il a ajouté que nous allions fêter mon retour comme il se doit. Pedro et moi, nous nous sommes rencontrés à l’une des soirées où mon frère m’a emmenée. C’est un des avantages à être très proche de son grand-frère. Il a vingt-trois ans et me présente pas mal de ses amis du même âge. Et eux aussi ont des amis. Dont Pedro… C’est un gars originaire de Cuba, je crois. Il est souriant. Un joli brun qui vous séduit avec des belles phrases espagnoles.
Lorsqu’il m’a revu hier, il m’a dit de le retrouver pour une soirée. « Je t’avais dit de ne pas te prendre la tête pour ta tenue…» Me susurre-t-il à l’oreille tandis qu’il me guide pour avance. « Comment veux-tu que je sache ce que signifie pour toi les mots fêtes et ne pas se prendre la tête…» Je soupire. Oui, je suis une Eta Iota avant tout. J’aime les vêtements et prendre soin de mon apparence. Toutes mes apparitions à des soirées sont calculées. Je ne veux pas paraître ridicule. J’aime attirer l’attention… C’est un de mes plus grands défauts, sans doute. Même si je ne pense pas que ce soit totalement négatif.

Le bruit de la mer me parvient aux oreilles. Je ne vois toujours rien. J’agrippe mes mains au bras du jeune homme. « On va où ? » « On est arrivés. » Je passe une main nerveuse dans les plis de ma jupe prune. Mes talons aiguilles s’enfoncent dans un terrain plus instable. Une pente… Du bois… Des rires parviennent à mes oreilles. Je me sens entourée de personne. Ils parlent tous anglais. Je ne reconnais aucune voix. Ce n’est pas une surprise. De toute façon, je ne m’attendais pas à ça puisque Pedro m’a invité spontanément à cette soirée. Il avait prévu de venir. Il a même rajouté que c’était sans doute l’une des meilleures fêtes de l’été… Alors où suis-je ? Pourquoi s’obstine-t-il à me mettre ce ruban sur la tête ? C’est bon, nous sommes arrivés. Je l’entends dire bonjour à quelqu’un. Il passe dans mon dos. Ses doigts frôlent ma nuque qu’il finit par embrasse. Ses mains passent alors dans mes cheveux et il défait avec une délicatesse incroyable le bandeau. Je souris. Le bandeau tombe.

Tout autour de moi, des jeunes parlent par petits groupe de cinq ou six. Ils ont des verres à la main. Un DJ en hauteur monte le son et demande si nous sommes prêts à faire la fête. Des centaines de petites lumières sont accrochées dans les airs. L’ambiance est magique. C’est beau. La nuit est tombée depuis un long moment sur Miami. Le vent fouette mon visage. Je comprends que nous sommes à l’extérieur mais je ne sais où…
Le sol bouge. Le bruit des vagues est toujours présent. Derrière moi, Pedro me demande si j’aime. J’hoche la tête, hésitante. Je ne veux pas faire ma rabat-joie. Je me tourne vers lui et remarque que le décor bouge. Oui… Derrière lui, les lumières de Miami s’éloignent. Nous nous éloignons. Les vagues… Noir comme le néant, l’océan nous entoure. Les lumières se reflètent sur lui. Il ressemble à un miroir lisse et propre. L’écume blanche des vagues me donnent le tournis. Je crois que Pedro me parle. Il parle de verres puis s’éloigne de moi. Il me laisse seule. Seule face à l’océan. Les vagues me captivent. Je reste immobile un long instant. Mon cerveau est sur pause jusqu’à ce que quelqu’un me bouscule. Je me retiens à la barrière de sécurité. Dans le mouvement, mon visage est projeté au-dessus de l’eau.
C’est à ce moment-là que je réagis. Je suis au milieu de l’eau, sur un bateau. Mon cœur s’emballe. Ma respiration se coupe. J’ai chaud et froid en même temps. Je sens des gouttes perler sur mon visage. Je suis entourée d’eau… De l’eau… Partout. Et si… Et si une vague m’emportait ? Et si je tombais par-dessus bord ? Une vague… Rien qu’une vague… En cinq secondes elle peut détruire tout sur son passage. Elle vous noie, vous recouvre, vous tue. Elle vous encercle, vous perd, vous détruit.

Je me recule précipitamment. Je dois partir. Il faut que je quitte cet endroit au plus vite ! Mon regard pivote. Je m’affole. J’avance sur le pont. Je dois partir… Le bateau semble immense. Je… Je dois partir ! Mes mains tremblantes s’agrippent au mur froid et lisse du yacht jusqu’à ce qu’elles tombent sur une poignée de porte. Je crois que je mets un long moment avant de me souvenir comme une porte fonctionne. Je tire, je pousse. Je me sens oppressée. Je n’ai qu’une idée en tête : partir. Mais il est trop tard. Je les ai vues. J’ai vu toutes les vagues qui nous entouraient. J’ai vu le port s’éloigner. Pedro a attendu que le bateau démarre avant de me faire la surprise. Pourquoi m’a-t-il fait ça ? Je sais que je ne suis en ai pas parlé… Je n’en ai parlé à personne. Comment aurait-il pu savoir ? Je lui en veux et m’en veux en même temps.

Affolée, j’avance dans les cales aménagées du bateau. Je ne sais où je vais. Un instant, je me fais la réflexion que je suis encore plus entourée d’eau maintenant que je suis à l’intérieur. Mon cœur se serre à nouveau. Je me laisse glisser le long d’un mur dans le coin de je ne sais quelle pièce.
Mes bras s’enroulent autour de mes jambes ramenées contre ma poitrine. Ma tête se fixe sur mes genoux et je ferme alors les yeux. C’est pire… Les images, les souvenirs… Tout me revient en mémoire. C’est affreux. Des larmes coulent sur mon visage. Pourquoi ? Pourquoi suis-je ici ?




© apache.


Dernière édition par Tea R. Pennaccini le Dim 21 Juil 2013 - 16:51, édité 1 fois
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