Une peur d'enfance finit toujours par faire son apparition... - Adam ♥

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Une peur d'enfance finit toujours par faire son apparition...

On a beau essayer de se convaincre, de se dire que ce n’est pas vrai, de vouloir de toute ses forces que l’on est en train de rêver, mais il n’y a rien à faire. Je serre les dents, je sens que mes yeux commencent à s’humidifier. Ma gorge se noue. Mes mains tremblent. Mon rythme cardiaque s’accélère. Mes jambes semblent sur le point de céder. Mon estomac se tord. J’ai l’impression que d’une seconde à l’autre, je vais vomir toutes mes tripes. Que je vais tomber pour m’enfoncer dans un néant total. Non, je ne suis pas en train de mourir. Je suis en train de discuter avec mon frère, ce qui est bien pire. La mort serait presque un châtiment plus acceptable. Non, je n’exagère pas. Vous ne le connaissez pas, vous ne me connaissez pas. Vous ne savez pas ce qu’il y a dans ma tête, ce qu’il y a dans sa tête. C’est horrible. Il vient me hanter jusque-là, sauf que ce n’est pas un fantôme, il est de chair, d’os et d’idées malsaines. Il peut me faire ce qu’il veut, je suis totalement à sa merci. Face à lui, je ne suis rien. Même pas une poupée de chiffon. Rien. Je ne suis qu’un jouet, quelque chose qu’il s’amuse à tordre, casser, déchirer, détruire, recoller pour mieux recommencer. Et pourtant, dans l’histoire, c’est moi le monstre.

- Moi ? Eh bien je suis là pour les mêmes raisons que toi Adam, je viens étudier. En tout bien tout honneur bien sûr.

Honneur ? Quel honneur a-t-il à me faire subir ça tous les jours ? Une année que je ne l’ai pas vu, une année que je vis, que je peux enfin exister. Je ne suis plus dans son ombre terrifiante, je ne suis plus dans sa vie, il n’est plus dans la mienne. Mais il a fallu qu’il vienne, sur demande de ma mère. Sur le coup, je lui en veux. Je lui en veux de ne pas voir à quel point Kyle me terrifie, à quel point il me fait du mal. Je lui en veux de croire que nous nous entendons, que nous nous aimons, que nous sommes soudés. La seule chose de soudée entre nous, c’est son poing à mon visage. J’ai l’impression qu’il vient de me donner le coup de grâce. Ça fait bien longtemps qu’il aurait dû me donner ce coup. Je me demande comme je fais pour encore être debout.

La rage sans doute. Même si je ne lui ai jamais tenu tête, j’ai toujours eu l’espoir de le faire un jour. D’en avoir le courage. De frapper cette gueule d’ange, abritant le diable en personne. Et si c’était ma chance ? Je suis déstabilisé, en colère, bouleversé, brisé. En suis-je capable ? Ou vais-je encore me défiler, me laisser faire, abattre ? En parlant d’abattre, mes mains s’abattent sur son torse pour le pousser violemment. Je me surprends. C’est la première fois que j’ose le toucher, que j’ose le repousser. Je suis trop aveuglé par ma colère pour me rendre compte que ça ne va pas lui plaire, que je m’attire encore plus d’ennuis.

- T’as rien à foutre ici. Retourne te faire les salopes d’Europe, retourne là-bas, parce que personne veut de toi dans cette école. Dis à Maman que ça te plait pas. Je suis bien ici et je te jure que je te laisserai pas détruire ce que j’ai réussi à construire !

Qu’est-ce que j’ai construit au juste ? Mon amitié avec Johan, qui commence à se détériorer. La haine que certains ont envers moi, même des camarades de confrérie. Je vois la psy, je suis détesté. Mais ce n’est pas ça qui est le plus important pour moi. C’est Cheyenne, qui compte le plus pour moi. Je ne sais pas comment la considérer, mais je sais que grâce à elle, je me sens à ma place ici. Je ne veux pas de mon frère dans mes pattes, qui j’en suis sûr, va se faire un plaisir de tout gâcher. Je suis prêt à le frapper s’il le faut. J’aurais tort, je serais en position de faiblesse, mais il y a un moment où le vase plein ne fait plus que déborder. Il explose.

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 Vous savez, on me l'a déjà dit ça, que la famille c'était sacré et que rien ne vous était plus fidèle, mais c'est plus fort que moi de penser ce que je pense à propos de cette...personne ? Tout le monde pense que c'est une personne tout ce qu'il y a de plus banal, mais non... Moi ce n'est pas ce que je pense, je l'ai forgé, je lui ai tout dit, je l'ai endurci... jamais je ne pourrais le considérer comme une simple personne comme vous et moi, jamais...

enfance, quand tu nous tient...

C’était tellement drôle de le voir aussi perdu qu’impuissant. Ridicule, il était ridicule, en même temps, il était né ridule et il mourrait ainsi. Ce n’était pas un homme, c’était un monstre et depuis tout petit, je lui faisais regretter d’être né dans ma famille et d’être mon « frère ». Il ne comprenait rien à ce qu’il se passait il ne comprenait pas pourquoi j’étais devant lui alors que je devrais être en train d’arpenter les quatre coins de l’Europe à danser à l’heure qu’il était. Oh, au départ, je n’avais pas du tout envie de venir, j’étais bien au mieux en Europe à faire ce que je voulais et l’idée de me retrouver avec des gosses de riches H24 et en plus, dans l’école à mon frère ne me plaisait pas mais je l’avais fait pour ma mère. Elle n’était pas me voir en Europe à ne pas savoir ce que je faisais, et bon dieu, heureusement qu’elle ne le savait pas… Mais je ne voulais pas venir ici, mais pour elle, j’étais mieux ici, plus en sécurité et ça me faisait tellement de mal de la voir mal elle, de la voir se faire du souci qu’après maintes tentatives de sa part, j’avais accepté de rejoindre mon frère adoré – expression ironique bien entendu – à Miami, à la Wynwood High School. Je savais qu’en plus, tout ça faisait des frais à ma québèquoise de mère mais je ne voulais pas qu’elle s’en fasse pour moi donc j’acceptais, comme le gentil garçon que j’étais.
Depuis que je suis arrivé ici, je ne l’avais toujours pas vu, en fait je ne cherchais à le voir mais aujourd’hui j’étais tombé dessus et je n’allais pas le laisser filer il fallait qu’il sache que j’étais là et que même à des kilomètres de notre maison adorée, j’allais l’embêter comme je l’ai toujours fait. Il pauvre, il devait regretter d’être venu au monde, mais en même temps c’était mon but. [color:37cf=#teal]« TOI !? Qu’est-ce que tu fais ici ? » Pff. Médiocre. Ça fait peut-être un an voire plus que je ne l’avais pas vu, il n’avait pas changé. C’était toujours le même, médiocre et idiot jusqu’aux ongles. Qu’est-ce que je pouvais bien foutre dans une école pareille dont je n’avais strictement rien à faire et que j’étais loin de chérir comme lui. A ton avis pauvre idiot !? Mais non, c’est vrai, il n’a pas changé d’un pouce mais comment est-ce qu’il pouvait être aussi laid alors que j’étais plutôt pas mal comme mec ? Comment est-ce que cet extraterrestre pouvait bien être mon frère et partager le même sang que le mien, hein, comment ? Nous n’avions strictement rien en commun. Il était laid, et j’étais beau. Ses yeux sont remplis d’un tas d’expression qu’il essaye en vain de cacher pour ne pas qu’elles prennent sur son visage mais c’était trop tard, c’était déjà fait, mais moi, mon visage était beau, mes traits étaient joliment dessinés, mes yeux étaient dénués de tout expression et mon regard était ténébreux. J’avais tout pour séduire et il avait tout pour être le petit rejeté de a classe. Ça n’avait pas changé d’un poil depuis que nous étions enfant et plus ça allait, plus il avait peur de moi.
« Moi ? Eh bien je suis là pour les mêmes raisons que toi Adam, je viens étudier. En tout bien tout honneur bien sûr. » J’avais un ton sarcastique et toutes les paroles qui franchissaient mes lèvres étaient fausses et pensées pour l’énerver encore plus. Le pauvre n’avait tellement pas plus fort qu’il n’était même pas devenu plus fort et qu’il n’avait même pas changé de point faible. Je le connaissais par cœur, enfin non, pas lui, mais ses points faibles. Je savais où appuyer pour que ça fasse mal. Il n’allait pas finir de cauchemarder et de pleurer dans son lit à cause de moi. Pas jusqu’à ce qu’il se réveille enfin… Et qu’il devienne enfin mon frère. Chose que je savais qu’il ne deviendrait jamais.

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HRP:

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Une peur d'enfance finit toujours par faire son apparition...

Pourquoi ? Bon sang, qu’est-ce que j’ai pu faire de si mal dans une autre vie ? Ça devait être terrible ! Pour être puni de la sorte, j’étais forcément le fils du diable en personne. Je vois le jeune homme s’approcher de moi, sourire aux lèvres. Ce sourire que je connais par cœur. Celui qui me dit « toi, tu vas regretter d’être en face de moi ». Celui qu’il n’a qu’à modifier légèrement pour que ma mère pense qu’il est heureux de me voir. Je déteste le voir ainsi parce que je sais qu’il va m’apporter des problèmes. Il me tape sur l’épaule. Je sursaute. Je déteste son contact. Je l’ai presque toujours détesté, parce qu’il est synonyme de peur.

- Salut petit frère ! Moi aussi je suis content de te revoir.

Il se fout de moi je crois. Je suis loin d’être content, je sais qu’il est loin de l’être. Il aime voyager, aller de pays en pays. Et je dois avouer que j’aime ça aussi, parce qu’au moins, pendant ce temps, il n’est pas à la maison. Il n’y a qu’à notre mère que ça ne plait pas trop, parce qu’elle a peur qu’il se passe quelque chose et que c’est loin. En cas de problème, c’est donc difficile pour elle de se déplacer.
Pendant un moment, je ne bouge pas. Je suis tétanisé à l’idée qu’on soit de nouveau ensemble. Et pourtant, c’est bien lui. Est-ce qu’il passe juste me voir, pour je ne sais qu’elle raison ? Ou est-ce qu’il vient étudier ici ? La deuxième option pour moi serait l’enfer. Pire encore je crois. Au bout d’un moment, pourtant, je me décide à réagir. Il ne peut pas s’en tirer comme ça, je veux au moins savoir ce qu’il en est.

- TOI ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je suis en colère et pourtant, j’ai l’impression que je vais me mettre à pleurer. Nous sommes si différents. Lui il est beau, il sait s’en servir, il est populaire. Il est aussi intelligent, et c’est bien ça aussi le problème. Je ne suis pas con non plus, c’est à peu près notre seul point commun. Je suis loin d’avoir son charme, ni toutes les filles à mes pieds. De toute façon, ça ne m’intéresse pas, de les avoir. Lui, il cache bien son jeu. Moi, je suis incapable de masquer mes émotions et je me laisse trop souvent porter par elles, au détriment de ceux qui m’entourent.
Je baisse la tête et recule de quelques pas. Je ne veux plus voir son visage, je ne peux plus. Je l’ai vu pendant des années et maintenant que je pensais pouvoir l’oublier, il revient me hanter. Je suis un pantin entre ses mains, je ne fais que subir la violence que je lui reproche, et que j’utilise aussi parfois contre les autres. Peut-être que je ne vaux pas plus que lui.

- T’as pas le droit d’être là … pas le droit …

C’est plus un murmure, quelque chose pour me convaincre. Il a tout à fait le droit. Je ne peux rien faire contre ça. Me battre de toute mon âme contre sa présence n’y changera rien. Je sers les poings, comme pour le frapper, mais je sais que je ne vais pas le faire. J’en suis incapable. Je n’en ai jamais été capable.

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 Vous savez, on me l'a déjà dit ça, que la famille c'était sacré et que rien ne vous était plus fidèle, mais c'est plus fort que moi de penser ce que je pense à propos de cette...personne ? Tout le monde pense que c'est une personne tout ce qu'il y a de plus banal, mais non... Moi ce n'est pas ce que je pense, je l'ai forgé, je lui ai tout dit, je l'ai endurci... jamais je ne pourrais le considérer comme une simple personne comme vous et moi, jamais...

enfance, quand tu nous tient...

J'étais là, en plein milieu de la cantine, revenu chercher quelque chose quand je l’aperçu : Mon frère en pleine crise de panique. Un sourire me montait aux lèvres. Il paniquait. Il paniquait ! Et c'était à cause de moi, ou plutôt à cause de l'assiette remplie de petits pois qui se tenait pile en face de lui. Les petits ronds verts qui viendraient lui détruire , lui hanter le cerveau s'il les ingurgitaient. Un plat que notre mère nous faisait très souvent. Je faillis presque rire, à son âge, il aurait dû passer ces choses là depuis longtemps. Malgré tout, je décidais de disparaître et de le laisser se tapant la honte devant tout le monde. Le sourire aux lèvres je repartis manger, tranquillement.
*************************
J'avais fini de manger il y avait bien longtemps maintenant, mais je suis quand même retourné au réfectoire. Non je n'avais pas encore faim et oui je sais, il est deux heures de l'après midi. Mais j'avais sans doutes égaré ma carte de cantine en venant manger à midi parce que je ne la retrouvais plus. Je cherchais un peu partout, dedans, devant et à la porte de derrière, dans l'herbe. Je n'avais pas fait attention à ce qui m'entourait et quand je me redressais, vainqueur, ma carte en main, je sentais un regard sur moi. Un peu plus loin, à quelques mètres, se tenait mon frère. Cette fois-ci, il me voyait et je n'allais pas le laisser ainsi ! Je lui fis mon plus beau sourire en m'approchant de lui. J'étais maintenant tellement près que je pouvais sentir son halène et sûrement lui la mienne. Je lui fis une tape que l'on aurait pu appeler amicale si elle n'était pas donnée à mon frère et qu'elle ne venait pas de moi. Là, nous devrions sans doutes l'appeler...Ironique ? Oui, sûrement. Accompagné de ce mouvement réjoui, ou en tout cas en apparence je lançais, « Salut petit frère ! Moi aussi je suis content de te revoir ». Là encore, c'était de l'ironie, plus j'étais loin de lui, mieux je me portais. Et lui, comprendrais tout de suite que pas un seul de mes gestes actuels et de mes dires ne sont pas pensés. Il le savait très bien. C'était peut-être un alien, il n'était pas con. Il ne pouvait pas avoir obtenu tous les mauvais gênes tout de même.
Au départ, je n'étais pas venu à Wynwood pour le faire chier. J'avais simplement compris que ma mère avait du mal avec mon côté voyageur, et elle avait du mal à dormir, elle était inquiète et tout ça. Bon, ce n'était pas pour mon plus grand plaisir, mais elle préférait que je sois dans cette école prestigieuse, avec mon frère. Elle qui ne voyait rien depuis sa naissance et qui ne comprenait toujours pas qu'il était mal traité par moi depuis que je l'avais vu, dans ce berceau, avec son aliénée de main. Elle ne voyait rien, la pauvre. Elle pensait que ses deux enfants s'entendaient à ravir et que je veillais sur lui du mieux que je pouvais. Il faut dire que je joue drôlement bien la comédie, mais une chose à laquelle il ne faut pas toucher, c'est ma mère. Jamais je ne jouais la comédie quand je prenais soin d'elle. C'est d'ailleurs parce qu'elle le voulait tant que je suis revenue ici, à Miami, alors que j'étais si bien en Europe. Ici, j'ai l'impression de ne pas être moi-même, de ne pas être moi. J'étais au milieu de gosses de riches qui ne voyaient que par l'argent et j'avais horreur de ça.
Mon frère n'avait toujours pas réagi. Et je ne l'avais toujours pas taquiné, j'avais bien un tour en tête mais je le laissais d'abord se réjouir tant de mon arrivée, ou plutôt qu'il découvre que j'étais à Miami, à Wynwood qui plus est, dans la même école que lui. Je m'étais renseigné sur lui, il était chez les Alpha Psi, il restait médiocre jusqu'au bout des ongles, il était pitoyable et avec de l'espoir à revendre, au moins, il était dans la confrérie parfaite, c'était déjà ça pour lui.

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Une peur d'enfance finit toujours par faire son apparition...

Le déjeuner a été rude pour moi. Je pensais juste aller manger un morceau, tranquillement, comme tous les midis. Mais à croire qu’aujourd’hui, je n’ai pas le droit à la tranquillité. Seulement à d’affreux trucs verts trônant dans les assiettes de mes camarades et m’encerclant. Immédiatement, en voyant ça, je me suis senti mal. Le cœur qui bat, les jambes en coton, le monde qui rétréci et l’oxygène qui manque. Une vraie peur panique en somme. Je sais pourtant que je ne risque rien, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je me suis enfui comme un voleur, bousculant pas mal de monde au passage. Me rendant ridicule et me faisant remarquer par toutes les personnes présentes en même temps. Enfin bon, après, ça m’avait permis de rencontrer Moana, une jeune fille du lycée.
Pour faire court, je suis maintenant obligé de retourner sur les lieux parce que j’ai oublié quelque chose. J’ai fait tomber mon portable quelque part. Je ne m’en suis pas rendu compte avant, mais il faut que je le retrouve. Qu’a-t-il, celui-là, à ne pas vouloir rester dans ma poche ? Déjà, l’autre jour, je l’ai oublié dans mon casier, et j’ai dû y retourner pour aller le chercher. J’y ai même croisé Evan. Ce type m’énerve. Il a profité de Cheyenne. Enfin, pas vraiment comme tout le monde pourrait le penser quand je dis ça, mais bien assez à mes yeux. Elle le considérait comme son frère et elle appréciait que, lui, il ne veuille pas passer dans son lit. Sauf que ça reste un mec, Pi Sigma qui plus est. C’est ce qui me met en rogne. Finalement, il est comme tous les autres, seulement attiré par le sexe. Un frère ne fait pas ça avec sa sœur. Il ne l’aime pas de cette façon. Enfin bref, je ne le supporte pas. En fait, je crois que j’aime la jolie blonde plus que je ne veux me l’admettre. Le jour où je m’en rendrait compte viendra.

J’arrive bientôt en vue de la cafétéria. Je ne sais même pas où j’ai égaré mon cellulaire. A l’intérieur ou à l’extérieur ? Ça se trouve, ce n’est même pas ici. Mais il faut que je cherche. Et surtout que je mette la main sur mon portable. Mince ! C’est fermé ! En même temps, à cette heure-là, plus personne ne mange, c’est normal. Tant mieux dans un sens, je n’aurais pas supporté de rentrer à nouveau dans le bâtiment, c’est trop tôt. J’ai encore ces horribles images en tête. Si ce que je veux y est, quelqu’un l’a sans doute trouvé et je n’aurais qu’à appeler le numéro pour savoir qui. Ou c’est l’administration qui l’a récupéré. J’irai voir. Par précaution, je fais quand même le tour de la cafétéria, il peut être tombé dans l’herbe, là où je me suis réfugié en sortant comme une furie. Il est noir, tout petit et il brille. C’est quand même pas compliqué.
Je ne tarde pas à le voir. Je me baisse pour le ramasser. Là, tout de suite, je n’ai qu’une envie : envoyer un message à Cheyenne pour la voir. Même si en apparence, je suis plus calme, dans ma tête, ce n’est pas du tout le cas. Je ne vois qu’elle pour m’apaiser, il n’y a qu’elle que je veux voir maintenant. Je lui envoie un message, lui demandant où elle est et si je peux la voir tout de suite. Je suis direct et sans doute un peu alarmiste, mais je ne suis pas vraiment capable de mieux.

En me retournant pour repartir, soulagé d’avoir retrouvé ce qui m’appartient, mon cerveau met un petit temps à analyser l’image qui s’est formée sur ma rétine. Ce sont mes souvenirs qui m’aident à reconnaitre le type qui se trouve pas loin de moi.

Je m’enfuis en courant de la cuisine, un nœud à l’estomac. Ma mère à encore cuisiné ces trucs ignobles. Et mon frère a un sourire éclatant sur le visage. Je ne peux pas supportait ça. Je ne peux plus. Je me passerai de repas, encore une fois. Je sais que ce n’est pas bon, et que c’est débile de ma part, mais je ne me contrôle pas. C’est comme ça, tout simplement. Je me réfugie, en pleurs, sur mon lit. Pour le moment, je partage encore la chambre avec ce monstre. Mais un jour, j’aurai ma tranquillité.
Je n’ai que quelques minutes pour savourer ma solitude. Déjà, j’entends ses pas dans le couloir. Il ne me laissera jamais en paix ! Je me relève, ne voulant pas qu’il profite encore plus de ma faiblesse. Je suis sûr qu’il a dit à ma mère qu’il veut me réconforter. Mais je le connais assez pour savoir que ce n’est pas vrai. Pendant longtemps, j’ai espéré qu’il change de comportement avec moi. J’ai fini par comprendre que c’était perdu d’avance.
- Alors Adam ? On panique ?
Il me susurre ces mots avec une joie presque malsaine dans les yeux. Je n’en peux plus. C’est trop pour moi. Mais c’est loin d’être terminé.

Que fait-il ici ? Est-ce moi qui me fais des idées ? Je suis chamboulé, mon esprit a dû tout inventer, ce n’est pas possible autrement. Lui, il parcourt le monde, il est censé être loin d’ici. Pourquoi viendrait-il à Miami ? Pourquoi mes parents ne m’ont-ils rien dit ? C’est là que je me souviens. Un jour, au téléphone, ma mère avait l’air plus joyeuse que d’ordinaire. Elle a même évoqué une surprise, mais je n’ai pas pu en savoir plus. Je ne suis pas sûr qu’elle soit bonne pour moi, pour le coup. Je deviens livide, je me frotte les yeux pour être certain de ne pas me tromper. Je ne peux pourtant pas laisser échapper une interrogation.

- Kyle ?!

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 Vous savez, on me l'a déjà dit ça, que la famille c'était sacré et que rien ne vous était plus fidèle, mais c'est plus fort que moi de penser ce que je pense à propos de cette...personne ? Tout le monde pense que c'est une personne tout ce qu'il y a de plus banal, mais non... Moi ce n'est pas ce que je pense, je l'ai forgé, je lui ai tout dit, je l'ai endurci... jamais je ne pourrais le considérer comme une simple personne comme vous et moi, jamais...

enfance, quand tu nous tient...

J’avais passé une soirée exténuante, enfin, exténuante, non ce n’était pas le mot, mais…épuisante. Avec Mike, on était sortis en boîte et on avait fait que draguer, et puis, chacun de son côté, on était partis avec la fille qui nous intéressait. C’était aussi simple que ça, ce matin j’étais parti de son lit pendant qu’elle dormait encore et je ne la reverrai sûrement jamais. Il est midi et je viens de me réveiller, dans ma petite chambre, dans ma confrérie, à Wynwood. C’était devenu mon chez-moi maintenant, et je ne m’y plaisais pas trop mal. J’ouvrais les yeux, la tête sur mon oreiller et sans couette, vu la chaleur qui faisait, je n’en avais pas besoin. J’émergeais tranquillement jusqu’à que mon ventre gargouille. Je mourrais de faim. C’était un fait, fallait que je me mette un truc sous la dent, c’est vrai que je ne me rappelais plus si jamais ne serait-ce que manger la veille au soir ou au midi et je crains fort que ce n’était pas le cas .
Doucement je sortais de mon lit, baillant et pas très bien réveillé. J’ouvrais la fenêtre et jetais un petit coup d’œil dehors, il faisait beau et c’était extrêmement agréable. Je baillais une dernière fois et me dirigeais vers là où je rangeais mes vêtements, il faut dire qu’ils n’étaient pas vraiment rangés dans l’armoire, en même temps, je ne passais pas ma vie dans ma chambre, loin de là, j’étais toujours dehors. J’attrapais un tee-shirt noir et un jean avant de les enfiler. Je finissais de me préparer dans la petite salle d’eau qu’était à notre disposition et je sortais de là, téléphone en poche et avec pour seule idée : Manger.
Je sortais du bâtiment des Pi Sigma, et je me rendais dans la cafétéria. J’espérais que ce qu’ils nous proposeraient à midi était bon, c’est vrai que j’étais affamé. Je rentrais dans le self et prenais un plateau sur lequel je posais un verre, des couverts, un plat qui n’avait pas l’air mauvais, c’était des petits pois avec un cordon bleu, simple et bon, je posais également un dessert, des tomates coupées dans un petit récipient en guise d’entrée et du pain, bref, je prenais ce qu’il fallait quoi. Je cherchais une table où m’asseoir, regardant où je serais le mieux. Il n’y avait avait pas grand monde dans le réfectoire mais assez pour que ce soit quand même bruyant. Néanmoins, il y avait une voix qui sortait au-dessus des autres, comme quelqu’un qui s’énervait, la personne parlait beaucoup plus fort que les autres mais ne parvenaient quand même pas à couvrir les autres jeunes dans la cafet’.

Je me retournais, cherchant la provenance de cette fameuse voix, et c’est là que je la trouvais enfin. C’était mon frère. Mon très cher et adorable frère. Je me rapprochais, j’essayais de comprendre ce qui l’énervait autant, il n’était vraiment pas content le pauvre petit chou. Je n’ai jamais été gentil avec mon frère, je n’ai jamais agis avec lui comme si c’était un membre de ma famille, quelqu’un qui portait le même sang que moi sous ses veines haineuses. Non, jamais. J’ai toujours été méchant avec lui, toujours ingrat. Et croyez-moi, ce n’est pas près de changer. Il n’était pas de la même famille que moi, ce n’était pas possible, c’était un monstre. C’était juste ça : un monstre. Un monstre et rien d’autre. Même si son fameux problème était réglé, ça ne restait tout de même qu’un monstre, juste ça et rien d’autre. A mes yeux, c’était comme si ses doigts étaient encore de trop même s’ils étaient tout à fait normal maintenant. Je regardais une nouvelle fois le plat qui nous était servi aujourd’hui et mon cerveau comprenait très vite la cause de l’énervement de mon cher frère adoré…

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