2h15 direction la cuisine [PV Miss Stiller]

Invité

Un vrai festin !

Elle avait de la répartie, la petite Londy. Je lui souris et pris une poignée d'amandes. Elles avaient un goût infect d'humidité et de traces de sel qui avait déjà assaisonné la noix. Dégoûté, je noyai le tout avec une gorgée d'Australien. Faisant semblant de réfléchir quelque peu afin de meubler les silences, je terminai par plonger mon regard océan dans celui de la jeune femme.

Que peut-il amener une jeune femme comme toi à s'aventurer seule dans les cuisines du pensionnat ?

Lui décochant mon plus beau sourire, j'engloutis de nouveau une poignée d'amandes que j'arrosai avidement de vin sec. Puis, je posai une jambe sur le banc et posai mes coudes sur la table. Je devais avouer que ma question était stupide, car moi-même je ne voudrais, ou ne pourrais, pas raconter ma soirée passée et les événements qui m'avait mené ici. Mal-à-l'aise, je changeai à nouveau de position et me levai. La drogue ne faisait définitivement plus effet et l'alcool ne m'engourdissait pas encore, si bien que l'hyperactif que j'étais commençait à avoir besoin de bouger.

Question stupide, n'y réponds pas.

J'haussai les épaules et souris d'un air gêné. L'ambiance était nulle. Il fallait de la musique, de la noirceur, des gens, du bon vin, n'importe quoi. Puis, un flash. Une activité particulièrement amusante que j'avais fait lors d'une des soirées au New Jersey. Spontanément, je fouillai les armoires et en sortit six goblets de plastique. Je revins en salle à manger et disposai les verres par terre. Je me rassieds et, après un clin d'oeil complice, pris une poignée de ces amandes iningérables et tentai de faire tomber les cibles en leur lançant des noix.

Et Bang.

Invité

London s'apprêtait à sortir lorsqu'elle entendit la voix du jeune homme dans son dos.

Et bien, pourquoi tu te priverais de faire ce que tu voulais faire simplement parce que moi, je suis là ? Viens, ça va être plus amusant à deux ...

La jeune mexicaine hocha la tête, en souriant timidement, elle se rapprocha du jeune homme.

Un verre, miss...hum...?

Lui proposa le beau brun en lui tendant une bouteille.

London Stiller! Tu peux m'appeler Londy si tu veux!

Lui dit-elle avec un grand sourire en s'asseyant sur la table à côté de lui. Elle lui pris la bouteille des mains.

Après tout ça peut pas faire de mal!

Lança-t-elle en haussant les épaules. Elle regarda le jeune homme, un sourire aux lèvres et porta le goulot à sa bouche. La belle brune n'avait pas vraiment le moral et quelques gorgées d'alcool ne pouvaient que la détendre et lui permettre de s'amuser un peu.
Quand le liquide entra en contact avec sa langue la jeune danseuse manqua de le recracher.

Bah! C'est quoi ce truc?!

S'exclama-t-elle en écartant vivement la bouteille de son visage. Elle s'essuya la bouche avec son avant-bras, grimaça dégoutée et partit dans un grand éclat de rire en lisant l'étiquette.
Le jeune homme partit à la recherche de nourriture, ce qui plut à London qui mourrait de faim. pendant qu'il fouillait les placards la ravissante Rho Kappa s'allongea à son tour sur la table en bois.

Faut croire qu'on devra se contenter de ça.

En l'entendant parler London releva la tête vers lui, excitée de trouver enfin à manger. Lorsqu'il lui montra ses trouvailles elle fit une moue de petite fille déçue.

Un vrai festin!

Finit-elle par lâcher, accompagné d'un petit rire.

Invité

Je toussotai quelque peu ma dernière gorgée de vin avalée de travers tout en me redressant. Je toisai la jeune fille qui se trouvait devant moi pendant un moment. Ce n'est par contre pas sa petite tenue qui me frappa, mais bien son air gêné et quelque peu inconfortable. Les effets du vin ne commençaient pas encore à se faire ressentir, bien qu'il m'en fallu plus que quelques gorgées pour ressentir quelque chose, et mes consommations de la veille s'atténuaient peu-à-peu avec le temps. J'étais donc plutôt lucide, mais comme à chaque nouvelle réaction de la gente féminine qui ne cesse de me prendre au dépourvu, je ne savais trop que faire.

Et bien, pourquoi tu te priverais de faire ce que tu voulais faire simplement parce que moi, je suis là ? Viens, ça va être plus amusant à deux ...

Je lui présentai la bouteille que je tenais encore en main et lui fit un grand sourire qui se voulait amical.

Un verre, miss...hum...?

Bien évidemment je ne connaissais pas son nom. Et logiquement, elle ne connaissais pas le mien non plus. Si elle était du genre petite sainte offensée, boire avec un inconnu sans T-shirt couché sur une table aurait tout pour lui déplaire, malgré mon effort sincère pour être sympathique. Je posai la bouteille, me glissai sur le sol et entrepris de trouver un petit quelque chose à nous mettre sous la dent. Malheureusement, contrairement au vin, les fruits, légumes, fromages et viandes était au réfrigérateur, bien barré dans une autre salle, tout comme le congélateur. Je dénichai cependant des biscottes et des amandes, de quoi nous assurer un maigre encas. Je revins dans la cafétéria en montrant mon butin à la jeune fille au boxer en haussant les épaules.

Faut croire qu'on devra se contenter de ça.

Je lui souriai de nouveau et m'installai à la table, vin, biscottes et amandes devant moi.

Invité

Ce soir là London n'arrivait pas à dormir. Sans vraiment savoir pourquoi la jeune femme était angoissée, elle avait une boule dans la gorge et ses yeux étaient pleins de larmes.
Recroquevillée dans son petit lit, la jolie mexicaine pensait à son frère, elle revoyait encore son visage lumineux, ses traits durs qui cachaient une douceur et une tendresse inouïe. La belle brune repensa à Jaime, à son sourire malicieux, à ses grands yeux noirs, à sa peau tannée, elle se rappela de l'odeur des cheveux en bataille ébènes de son frère. Parfois, il lui arrivait d'entendre son rire grave, elle se retournait alors et le cherchait des yeux, parfois elle oubliait qu'il était mort mais la réalité la frappait de nouveau comme un coup violent dans le ventre, comme ce soir.
London ne pouvait s'empêcher de penser à lui, elle ressentait un vide immense et un froid glacial s'emparait alors d'elle. La jeune danseuse essuya rageusement une larme sur sa joue et décida d'aller chercher des cochonneries à manger en se disant que ça lui remonterait sûrement le moral. Elle quitta donc sa chambre sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller son colocataire.
Elle traversa tout le couloir, descendit les escaliers sur trois étages en se grattant la tête, fatiguée et ouvrit enfin la porte de la cuisine.
En entrant, elle remarqua aussitôt un jeune allongé sur une table.

Oh! Euh...désolée, je voulais pas te déranger!

Dit-elle gênée, en se rappelant sa tenue (un débardeur moulant et un simple boxer), la belle brune se sentit rougir, elle était prête à quitter la pièce, elle ne voulait pas importuner le jeune homme qui buvait là tranquillement et qui n'avait pas l'air dans un meilleur état qu'elle.

Invité

Dormant d'un sommeil profond, je m'éveillai doucement, proie inoffensive des gargouillis de ma panse. j'enfilais mes pantoufles de peluche et gambadai joyeusement jusqu'à l'escalier principal...
À vrai dire, mon réveil ne s'est pas passé exactement comme cela.

J'ouvris les yeux en sursaut après une demi-nuit hantée par des rêves de torture humaine. La tête bien appuyée sur mon biceps bombé reposait ... à vrai dire j'en avais aucune idée. Et évidemment, je n'étais pas dans ma chambre mais dans une salle de rangement quelconque. Dans un soupir je dégageai la blonde qui gémit, salope, et mis mon jean. Sans un regard pour celle qui avait divertit ma soirée, je quittai le débarras en refermant la porte derrière moi et errai dans le pavillon, espérant retrouver le sommeil. Ici, j'étais encore le petit nouveau. Pas plus de deux ou trois mois ne s'étaient écoulés depuis que j'avais mis les pieds à Miami. Pas trop d'amis du côté des Pi Sigma, seulement quelques filles par-ci par-là. L'année serait longue sans les grosses beuveries vantées par la confrérie Pi Sigma depuis des années. Et en plus, je suis obligé de suivre les cours. Bref, mon passage ici est d'un ennui mortel. J'ai besoin d'une bière.

À pas lents et déséquilibrés par l'extasy ou le speed, peu m'importe, je m'engage dans l'escalier qui se trouve à être un obstacle plutôt proéminent pour mon avancée vers la cafét'. J'oublie une marche, glisse, me rattrape de justesse. Et ce, jusqu'au pallier des cuisines. Une chance que tout le monde dort à cette heure, j'aurais l'air d'un vrai débile. Je termine enfin ma grande épopée sur une des tables de la salle à manger, riant aux éclats et saluant dans le vide mon grand public de fiertés envolées. Assez traîné, buvons ! Je fouille les armoires de la cuisine, les tiroirs, les boîtes, les dépenses et ne trouve qu'un malheureux vin d'épicerie. Tant pis, de l'alcool c'est de l'alcool. Prenant la bouteille opaque par le goulot, je me dirigeai vers la table qui avait plus tôt été la scène de mon ovation et m'y couchai sur le dos à genou replié et jambe tendue.

J'étais donc seul, couché sans t-shirt au beau milieu d'une pièce qui, six heures plus tôt ou six heures plus tard aurait été remplie de personnages qui me disait vaguement quelque chose. Pure ironie. Je pris une gorgée de ce breuvage d'Argentine et manquai presque de m'étouffer avec...