One step forward, one step back

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Rose demanda à son ainée si elle pensait que les garçons aimaient les filles qui portaient du rouge à lèvres. Après tout, le succès des Eta Iota devait bien venir de quelque part ! Qu’est-ce qu’elles avaient de si différent pour qu’avec elles, ça fonctionne et pas avec Rose. Enfin, elle n’était pas en train de dire qu’elle n’avait pas de succès, loin de là. Elle avait déjà eu des copains, s’était déjà faite draguer aussi. Mais pas par le mec qui l’intéressait, malheureusement.

« J'aurais tendance à dire non, à cause du transfert. Ils aiment pas trop la sensation et la couleur du rouge à lèvres sur eux. Mais après, je dirais qu'ils aiment quand même admirer la beauté d'une femme qu'elle soit maquillée ou non. Et là, après, les goûts et les couleurs, ça ne se dispute pas. Après, si tu penses en prendre un pour un mec en particulier, je te rassure, il verra que t'es une jolie fille sans ça ».

Rose rougit sous le compliment, tout en songeant qu’Aiden ne lui avait jamais montré le moindre signe d’intérêt, malgré le fait qu’elle soit jolie sans maquillage.

« Merci, Gin’ » lui dit-elle timidement.

Elle demanda tout de même si le rouge lui irait, et la Lambda rigola en lui disant qu’elle n’y allait pas de main morte. En soirée, apparemment, ça le ferait grave. Sachant que les seules soirées que Rose faisait étaient toujours avec les Rho Kappa, la blondinette reposa le jumbo qu’elle avait en main, mieux valait renoncer, pas question de se balader devant Emeric avec un truc comme ça sur la bouche, des fois que ça lui donnerait de mauvaises idées.
Les jeunes femmes terminèrent leurs achats, firent un détour par la caisse pour régler la note puis quittèrent le magasin, direction un stand qui proposait de la Granita. Ginger en choisit un à l’abricot, et Rose préféra celui à la framboise. Les jeunes femmes échangèrent, le temps de goûter celui de l’autre, puis reprirent leur cheminement vers les boutiques. Elles en visitèrent quelques-uns, un peu au hasard, mais la Rho Kappa ne trouva rien qui l’intéressait vraiment. De toute façon, le styliste de sa mère faisait régulièrement des raids dans sa garde-robe pour en retirer tout ce qui gênait. Enfin, d’après lui.

« Si on passe par la plage, je pense que je m'allongerai un peu sur le sable, j'ai trop mal aux pieds. T'en penses quoi ? On y va ou on file à Wynwood direct ? »

« Je vote la plage ! » répondit la jeune femme avec enthousiasme.

La rousse et la blonde passèrent donc par là, s’allongèrent sur le sable et Rose passa l’heure suivante à parler de son style de mecs et à enregistrer bien précieusement les conseils de drague de son ainée. Elle se voyait mal les mettre en application, ce n’était tellement pas son genre. Mais à côté de ça, la blondinette commençait à se sentir seule, et elle n’aurait pas dit non à une petite amourette le temps de l’été.
Les demoiselles rentrèrent ensuite tranquillement à Wynwood, en se promettait de refaire ça plus souvent.

Fin

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One step forward,
one step back !

« - Ginger ? Tu crois que les garçons aiment les filles qui portent du rouge à lèvres ? Elle était mignonne en posant cette question et connaissant la belle, elle devait avoir un garçon bien précis en tête.
- J'aurais tendance à dire non, à cause du transfert. Ils aiment pas trop la sensation et la couleur du rouge à lèvres sur eux. Mais après, je dirais qu'ils aiment quand même admirer la beauté d'une femme qu'elle soit maquillée ou non. Et là, après, les goûts et les couleurs, ça ne se dispute pas. Après, si tu penses en prendre un pour un mec en particulier, je te rassure, il verra que t'es une jolie fille sans ça. »

Presque aussitôt, elle me montrait un jumbo rouge vif.

« - Velvet Matte Lip Pencil… teinte Dragon Girl. Hm. Ca m’irait, tu crois ?
- Wow, tu choisis pas n'importe quelle teinte, dis donc. Oui, bien sûr, ça t'irait même si au quotidien je te verrais avec une teinte moins voyante mais en soirée, ça le ferait grave ouais. Enfin, si c'est pour embrasser le fameux garçon... Avec un rouge pareil, tu vas le colorier, haha ! »

Je finissais en un rire franc mais m'arrêtais assez rapidement de peur de la vexer, la pauvre était sincère dans ses questionnements, elle croirait que je me moquait d'elle, ce qui n'était évidemment pas le cas. Finalement, j'enchaînais en lui parlant d'acheter des vernis, d'aller prendre un granité en sortant...

« - Ok pour le granité ! Quant à mes mains… euh… C’est quoi une culitu… cutilu… cuti… cule ?
- Tu vois le vilain bout de peau qui passe un peu sur ton ongle là ? C'est ça , une cuticule. Bon, filons pour le granité ! »

Lorsque nous partions avec nos achats, je remarquais le dernier regard noir de la pétasse qui m'avait servi de collègue. Je lui tirais la langue de la manière la plus puérile possible et riais en me retournant vers Rose. On trouvait rapidement un stand qui vendait des granités, j'en prenais un grand à l'abricot et proposais à Rose de goûter au mien si elle prenait un autre parfum.

Au bout de quelques boutiques de fringues et autres, je lui demandais si elle voulait passer par la plage comme prévu ou si elle préférait qu'on se pose directement au campus.

« - Si on passe par la plage, je pense que je m'allongerai un peu sur le sable, j'ai trop mal aux pieds. T'en penses quoi ? On y va ou on file à Wynwood direct ? »

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Les jeunes femmes arrivèrent donc dans l’ancienne boutique où travaillait Ginger, et elles se firent directement accoster par une vendeuse à l’air pas vraiment sympa, qui agressa presque la belle rousse, sous les yeux étonnés de Rose. Les vendeuses n’étaient-elles pas supposées être gentilles avec les clients ?! Super façon de faire fuir les gens, en tout cas. Mais la rousse ne se laissa pas démonter et cloua le bec de l’autre, qui s’en alla en marmonnant des insultes dans sa barbe. Gin’ se tourna vers la Rho Kappa, pour répondre à ses interrogations muettes.

« N'y prêtes pas attention, c'est une frustrée qui a passé son temps à me refiler du boulot supplémentaire ou des corvées dont elle voulait se débarrasser. Si tu veux mon avis, elle est juste mal baisée... Voire pas du tout, haha !
- Ah ? » se contenta de répondre la blondinette, à moitié traumatisée par cette expression des plus barbares.

Elles s’approchèrent du présentoir Benefit, où les ombres à paupières rivalisaient de beauté avec les blush et autres rouges à lèvres. Ginger semblait dans son élément, ce qui n’était pas le cas de Rose.

« Tu me conseilles quoi ? Je n’y connais pas grand-chose » demanda-t-elle à la grande rousse.

« Personnellement, depuis quelques temps, je ne porte plus que le They're Real sur mes cils. Franchement, il est bien et a une bonne tenue. Après, sachant tout de même que tu es une sportive, cette année, tu vas probablement pas mal en profiter pour faire quelques longueurs, du coup, je te dirigerais plutôt vers la marque Urban Decay, avec un mascara qui porte le nom de l'équipe de football du campus, Cannonball, c'est un waterproof. Je ne l'ai pas encore testé sur moi mais je vais me le prendre donc si tu veux, je te le prêterai ».

Et tout en expliquant cela à Rose, elle lui montrait différents mascaras, de différentes marques. La blondinette attrapa le Cannonball, puisqu’effectivement elle faisait du surf et donc le fait qu’il soit waterproof l’arrangeait bien. Pour le reste, il lui semblait qu’elle n’avait besoin de rien, mais difficile à dire quand on ne se maquille pas. Au rayon NARS, elle regarda Ginger prendre un blush, puis ses yeux se posèrent sur un jumbo à lèvres de couleur rouge. Cela lui fit penser à Aiden, et elle se mordilla un peu la lèvre inférieure.

« Ginger ? Tu crois que les garçons aiment les filles qui portent du rouge à lèvres ? » demanda-t-elle en essayant de garder un air innocent.

Elle attrapa un des jumbo et lut ce qu’il était écrit dessus : « Velvet Matte Lip Pencil… teinte Dragon Girl. Hm. Ca m’irait, tu crois ? ».

Elles quittèrent ensuite le rayon maquillage pour se diriger vers un « nail bar », terme absolu inconnu au bataillon de Rose.

Ginger commença alors à lui parler de cuticules, de nail art, de OPI… tout plein de choses dont la Rho Kappa ignorait le sens. Elle la regarda sans comprendre, jusqu’à ce que la rousse parle de Granité.

« Ok pour le granité ! Quant à mes mains… euh… ».

Elle montra sa main droite à Ginger, qui put constater que les ongles de Rose étaient coupés très courts – pour éviter qu’elle ne se blesse au surf – et qu’ils étaient nus comme des vers. Pas de vernis, pas même une base transparente pour faire briller ces petites choses toutes ternes !

« C’est quoi une culitu… cutilu… cuti… cule ? » demanda-t-elle ensuite, curieuse, sans etre cependant vraiment sure de vouloir connaître le sens de ce nom barbare.

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One step forward,
one step back !

On passait alors dans la boutique où je travaillais, saluais tout le monde sauf une ancienne collègue que je ne pouvais me blairer et m'avait traitée comme de la merde pendant ces quelques mois de travail acharné. Je ne me rappelais absolument pas de son prénom mais sa tête ne me revenait toujours pas donc je ne risquais pas de l'oublier. Elle non plus ne m'avait apparemment pas loupée lorsque son regard noir croisait le mien.

« - Alors, on a une fin de mois à arrondir, Ginnie ?
- Non, par contre, je dois avoir de quoi racheter cette boutique et te mettre à la rue. »

Auparavant je ne m'étais jamais vantée d'avoir eu un héritage assez important en poche, à vrai dire, non seulement je n'en voyais pas l'intérêt mais à l'époque où je bossais là j'étais aussi membre des Players alors il valait mieux se faire discrète quant aux questions financières. Avoir un job était non seulement une couverture mais aussi une assurance de ne pas se retrouver un jour sur la paille. Bien sûr, il m'arrivait encore de temps en temps de faire quelques emplois saisonniers, je pense que dans la vie on est jamais à l'abri de rien et puis, vivre sur des acquis n'a jamais réellement été mon truc. Mais là, je n'avais plus de club secret qui pouvait m'empêcher de lui balancer un truc pareil dans la gueule. BAM !

« - Ouais, c'est ça. Connasse... Je l'entendais marmonner, évidemment mais ça me faisait plutôt rire qu'autre chose et je me tournais vers la pauvre Rose qui devait se demander où elle s'était fourrée.
- N'y prêtes pas attention, c'est une frustrée qui a passé son temps à me refiler du boulot supplémentaire ou des corvées dont elle voulait se débarrasser. Si tu veux mon avis, elle est juste mal baisée... Voire pas du tout, haha ! Nous nous dirigions vers la marque Benefit, elle m'avait dit vouloir un nouveau mascara. Personnellement, depuis quelques temps, je ne porte plus que le They're Real sur mes cils. Franchement, il est bien et a une bonne tenue. Après, sachant tout de même que tu es une sportive, cette année, tu vas probablement pas mal en profiter pour faire quelques longueurs, du coup, je te dirigerais plutôt vers la marque Urban Decay, avec un mascara qui porte le nom de l'équipe de football du campus, Cannonball, c'est un waterproof. Je ne l'ai pas encore testé sur moi mais je vais me le prendre donc si tu veux, je te le prêterai.» Je chopais un petit panier au passage et y glissais un exemplaire du Cannonball. Ensuite, je retournais près du mini-rayon Benefit mais tout ce qui m'intéressait, je l'avais déjà, du coup, je regardais derrière moi au niveau de la marque NARS, j'avais fini mon blush depuis peu, du coup, je reprenais un Orgasm, sa teinte correspondait tellement bien à mon teint pâle à tendances rougissantes.

J'attendais que la demoiselle en ait fini avec le make up pour pouvoir me diriger vers le nail bar.

« - Dis, tu veux une manucure ou on se contente de se prendre quelques vernis là-bas ? Oh, remarque, j'aurais trop peur que la mégère décide de s'occuper de nous déchirer les cuticules. Si tu veux qu'on s'occupe de tes mimines, on ira ailleurs. On prend quelques OPI ? Je vais aussi me prendre un nouveau dissolvant et des éponges, j'aimerais bien tester quelques nail art de dégradé. Je sais d'avance que je vais trop faire ma bourrine et que ça va être un massacre, m'enfin, ça coûte pas grand chose d'essayer. Par contre, j'ai déjà soif, après ce magasin, on ira se prendre un granité ? »

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«L'immortalité de la rose consiste dans le fait qu'elle est la soeur jumelle des roses futures»

Quand elle parlait d’affirmation de look, et d’être plus comme son ainée, c’était surtout par rapport à l’assurance qu’elle dégageait, aux yeux de Rose. La grande rousse ne le comprit pas comme ça, pensant que la Rho Kappa voulait copier son style. Ce n’était pas le cas, en réalité, Rose voulait surtout apprendre à affirmer son style, tout comme Ginger.

« Hm. Alors là, je t'arrête de suite hein. Vraiment, si tu veux affirmer ta personnalité Rose, il va falloir que tu t'habilles seule et avec tes goûts, pas en cherchant à ressembler à quelqu'un. Même si c'est moi et que c'est très flatteur. Allez va, petite, on va récupérer de quoi payer dans ma piaule et on file en ville ! Sauf si tu as un dernier truc à faire avant de partir, pause pipi ou boire un peu d'eau ou quoi ? » déclara la jolie rousse à une Rose excitée comme une puce.

« Non, c’est bon, on peut y aller tout de suite ! » répondit l’adolescente, trépignant d’impatience.

Elles prirent la direction des chambres, et la sportive en profita pour expliquer correctement à Ginger ce qu’elle avait voulu dire par « lui ressembler ».

« Tu sais, je voulais dire que j’aimerais avoir mon propre style, comme toi » tenta-t-elle.

C’était plus facile pour elle de gagner des courses que de s’exprimer clairement, c’était un fait accompli. Un léger rire s’échappa de ses lèvres.

« Je pense que tes vêtements ne m’iraient pas du tout ! » ajouta-t-elle, gaiement.

C’était un peu trop adulte, dark et sombre pour elle, à son avis. Mais Rose trouvait que Ginger avait un look qui lui correspondait vraiment bien, et c’était cela qui l’impressionnait, entre autres. Les jeunes femmes prirent un taxi pour se rendre au centre-ville, ce que la petite blonde ne jugeait pas nécessaire, parce qu’elle adorait marcher. Néanmoins, il ne lui serait pas venu à l’idée de contredire la Chef des Lambda, ce pourquoi elle se laissa embarquer dans la voiture sans protester. Elles arrivèrent rapidement, Gin’ régla la course et elles prirent la direction de la rue commerçante la plus fréquentée.

« Une boutique de prédilection ou tu veux en découvrir de nouvelles ? Tiens, d'ailleurs, je me demande ce que deviennent mes anciennes collègues vendeuses de cosmétiques. Tu voudras y faire un tour ?
- Ouiii ! Il me faut un nouveau mascara » répondit la petite blonde en avançant aux côtés de celle qu’elle considérait comme sa grande-sœur. « Tu me conseilleras ? ».

Quant aux boutiques, c’était toujours le styliste de sa mère qui choisissait ses vêtements, la Rho Kappa n’avait donc pas l’habitude de faire les magasins.

« Pour les vêtements, je ne sais vraiment pas… je ne fais jamais les boutiques » enchaina-t-elle en lançant des regards intéressés à droite et à gauche. « C’est chouette, non ? C’est la première fois que je fais les magasins avec une copine ! C’est comme si j’étais avec ma grande-sœur, mais en mieux » babilla-t-elle, entrainante, et ravie d’être là.

Elle désigna une devanture d’un magasin de sport du doigt en précisant : « Celui-là, c’est le seul que je connais ! ».

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One step forward, one step back !

Si tu veux t'affirmer, commence par t'habiller seule.

Un silence gênant se fit sentir, Rose devait être dans les nuages comme j'en avais souvent l'impression. Une sorte de concubinage entre elle et la lune, j'aurais pu me sentir vexée plus d'une fois mais j'avais la patience d'un chaton endormi, j'y prêtais une vague attention, guettant d'un œil le moindre mouvement qui me réveillerait à nouveau. Ce moment arrivait dans son élan d'enthousiasme que je connaissais si bien. C'était rafraîchissant de l'entendre s'émerveiller pour des choses simples.

« - J’ai vraiment hâte ! Tu crois que tu pourrais m’apprendre à affirmer mon style, comme toi ? J’adore comment tu t’habilles, quand tu entres dans une pièce c’est comme si tu mangeais toute l’originalité des autres, c’est fou.
- Haha, t'es mignonne, va. Dommage, ça ne me nourrit pas, tout ça. »

Rose semblait trépigner d'impatience comme si elle avait envie de pisser. Je ne saurais dire si son comportement était mignon ou à peine alarmant mais drôle. Quant à ce qui s'apparentait à de l'admiration envers moi, je devais avouer que je trouvais cela assez troublant. J'avais eu affaire à des femmes quelque peu envieuses, rageuses, séduites, en fait, un peu de tout sauf à ce dont la Rho Kappa faisait preuve. Elle me regardait toujours avec ses yeux d'enfant, comme si j'étais un modèle. Je me faisais peut-être des idées à ce sujet mais tous les signes conduisaient à cette conclusion et je ne comprenais absolument pas cet engouement, surtout à l'heure actuelle. Tout ce que j'avais fait ses derniers temps se résumait en un mot : lâcheté. J'espérais vainement pouvoir rattraper mes erreurs passées ici mais je doutais fort du résultat.

« - Tu comprends, mes vêtements sont jolis… mais je trouve qu’ils ne correspondent pas à ma personnalité ! Le styliste de ma mère sait toujours comment me mettre en valeur, mais j’aimerais… être plus comme toi.
- Hm. Alors là, je t'arrête de suite hein. Vraiment, si tu veux affirmer ta personnalité Rose, il va falloir que tu t'habilles seule et avec tes goûts, pas en cherchant à ressembler à quelqu'un. Même si c'est moi et que c'est très flatteur. Allez va, petite, on va récupérer de quoi payer dans ma piaule et on file en ville ! Sauf si tu as un dernier truc à faire avant de partir, pause pipi ou boire un peu d'eau ou quoi ? »

On faisait deux trois détours avant de dégager du bâtiment de ma confrérie, porte feuilles prêts à se vider et hop, on embarquait dans un taxi pour vite arriver en centre ville. Les jambes auraient largement de quoi se dégourdir entre les différentes boutiques et le retour en passant par la plage. Une fois sorties du véhicule, je payais le chauffeur, puis me retournais vers ma jeune camarade.

« - Une boutique de prédilection ou tu veux en découvrir de nouvelles ? Tiens, d'ailleurs, je me demande ce que deviennent mes anciennes collègues vendeuses de cosmétiques. Tu voudras y faire un tour ?

HRP : Désolée, c'est bref :o

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«L'immortalité de la rose consiste dans le fait qu'elle est la soeur jumelle des roses futures»

Ginger était allongée dans un hamac, telle une Princesse, et cela impressionna bien évidemment Rose, qui voyait en son ainée un modèle à suivre coûte que coûte. L’image d’une Cléopâtre des temps modernes frôla l’esprit de la demoiselle, tandis qu’elle observait celle qu’elle considérait comme sa grande sœur. Tout ce qu’elle faisait lui apparaissait comme étant le sommet ultime de la classe. Oui, même être simplement allongée dans un hamac, à profiter tranquillement du soleil. Il y avait quelque chose dans l’attitude de la rousse qui rendait la blondinette sous le charme. La Lambda posa ses grands yeux clairs sur la petite Rho Kappa qui babillait à qui mieux-mieux à côté d’elle, peut-être surprise par son débit de paroles excessif et réjoui.

« Oula, tout doux, respire quand tu parles, Rose » lui conseilla-t-elle.

La jeune sportive reprit sa respiration un grand coup et adressa un sourire désolé à Ginger, qui parla de Londres en termes peu élogieux. La barbe… oui, sans doute. Comparée à Miami, Londres n’avait absolument rien d’exceptionnel, arriva à se convaincre l’adolescente. Ici, tout était plus grand, plus ensoleillé, plus impressionnant. Pour un peu, Rose en aurait tout à fait changé d’avis sur sa ville natale, alors qu’à la base elle l’aimait plutôt bien.

« Et un thé entre une partie de l'après-midi à faire les boutiques et la fin de soirée à marcher sur la plage en rentrant, ça te va comme programme ? Pourquoi choisir si on peut tout faire » enchaina la belle rousse.

Un grand sourire étira les lèvres de Rose, qui fut ravie de constater que sa grande sœur acceptait de passer du temps avec elle. Surtout pour faire plein de choses aussi sympathiques. Les yeux brillants et pleins d’étoiles, elle aida Ginger à se redresser et à sortir de son trône vacillant. L’image d’une chatte traversa l’esprit de la blondinette, tandis qu’elle observait son amie. Encore un rapport à l’Egypte Ancienne. Ginger était discrète, mais charismatique et imposante. Impossible de ne pas être impressionnée, en sa présence. Telle la Déesse Bastet, elle revêtait tantôt sa « tête de chat », faite de douceur, de gentillesse, symbole de féminité et de protection dans le Foyer ; et tantôt elle préférait sa « tête de Lionne », une face cachée d’elle-même qui recelait des trésors redoutables. Une femme forte, d’apparence aimable et douce, mais qu’il ne faut pas songer à énerver. Rose fut intérieurement ravie de cette comparaison, qui correspondait à ses yeux parfaitement à la belle rousse.

« J’ai vraiment hâte ! » s’enthousiasma-t-elle, en passant d’un pied sur l’autre. « Tu crois que tu pourrais m’apprendre à affirmer mon style, comme toi ? J’adore comment tu t’habilles, quand tu entres dans une pièce c’est comme si tu mangeais toute l’originalité des autres, c’est fou ».

Rose s’impatientait. Elle avait hâte de faire tout ce dont avait parlé Ginger. En particulier la partie boutiques, en réalité. D’habitude, elle faisait plutôt les magasins avec sa maman et un styliste personnel – engagé par sa mère, bien entendu –, qui l’aidait à choisir ses vêtements, tout en suivant les modes. La Rho Kappa avait souvent des airs de gravure de mode, mais elle ne se trouvait aucune personnalité, ne se retrouvait que rarement dans les vêtements qu’elle portait. Si sa mère n’était pas capable de comprendre cela, sa « sœur » le serait, elle !

« Tu comprends, mes vêtements sont jolis… mais je trouve qu’ils ne correspondent pas à ma personnalité ! Le styliste de ma mère sait toujours comment me mettre en valeur, mais j’aimerais… être plus comme toi » pépia l’adolescente de sa voix fleurie, tout en faisant les 100 pas autour de Ginger, en attendant que celle-ci se décide à quitter le jardin.

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Ft. Rose Benett

Bâtiment de la confrérie, tout beau, tout neuf. Enfin, presque. Mais pour moi qui ne suis là que depuis le mois de mars, c'est tout comme.
Peu de gens ont été mis au courant de mon arrivée en temps et en heure, pour cause, j'avais tellement de retard à rattraper sur ceux de ma promotion que j'ai passé le plus clair de mon temps libre enfermé dans ma demeure en carton(s) pour étudier, dessiner, sculpter, ne faire que de l'art, de l'art et parfois... du lard, beaucoup de lard.

Maintenant que le plus gros est fait, que mon année se termine, je sors plus facilement de mon cocon de bourreau de travail. Bon forcément, Jiro et Maeko m'ont déjà vue puisqu'il fallait bien que je joue une dernière fois les entremetteuses. Les membres de la confrérie m'ont aussi pas mal soutenue à leur façon, dont Jiro... Pardon, Nobu. La vice présidente ou déléguée selon les appellations, Elycia m'a guidée sur certains points, il faut dire que les confréries à Aberdeen, ce n'était pas tout à fait la même chose, on était plutôt lâchés comme des électrons libres. Ici, j'ai donc pu faire un peu plus connaissance avec les membres qui constituent la confrérie noire dite lambda, un groupement d'élèves qui ont pour seul point commun le fait de vouloir se retrouver en communauté sans pour autant se voir attribuer une étiquette. Il y a les intellos, les bimbos, les sportifs, les playboys, les artistes, les excessifs, les écolos et puis y'a nous, le bâtiment qui ne recrute pas sur un détail mais sur un tout. C'est ça que j'aime chez nous. Bon, en revanche, j'ai compris qu'il ne fallait pas trop montrer ses idées pendant la période d'élection de nouveau président/chef sous peine de se voir proposer en candidat potentiel. C'est noté, je ne dirais rien à moins de me lancer dans la gueule du loup volontairement.

En fait, j'avais finalement décidé de céder et de me présenter... Ouais je sais, c'était absolument pas raisonnable sachant que cela faisait seulement un semestre que j'étais étudiante et que j'avais du bûcher au moins deux fois plus que la normale pour pouvoir me rattraper et intégrer le campus définitivement et ce sans redoubler. Ou l'art de se foutre une pression supplémentaire. Mais bon, j'avais dans l'idée que la majorité voterait pour Ezio, il avait l'air cool avec son allure type renaissance. En tout cas, j'avais décidé de voter pour lui.

Finalement, il y avait bien quelqu'un d'autre qui avait su pour ma venue, une ancienne cliente fidèle du magasin de cosmétiques où je travaillais avant d'envoyer tout valser. Rose Benett, une lycéenne toute mignonne et innocente qui faisait parfois office de pot de colle mais bon, je l'y autorisais par doses homéopathiques. Après tout, elle était gentille, quelque part, je l'aimais bien cette petite. Et c'était donc sans grande surprise que je la vis arriver dans le jardin où j'étais posée, allongée dans un hamac.

« - Tu vas bien ? Parce que moi, je m’ennuie ferme ! Ma maman est partie à Londres pour un mois, elle m’a laissée toute seule ici. Tout ça pour relancer sa carrière, c’est idiot. On pourrait aller faire du shopping ? Ou se balader sur la plage ?
- Oula, tout doux, respire quand tu parles, Rose. Londres, la barbe, tiens. disais-je à moitié blasée en songeant à la demeure de feu le paternel Et un thé entre une partie de l'après-midi à faire les boutiques et la fin de soirée à marcher sur la plage en rentrant, ça te va comme programme ? Pourquoi choisir si on peut tout faire. »

Je lui souriais avant de bâiller un coup tout en m'étirant. Je me redressais, tanguant légèrement sur le tissu tendu sur lequel j'étais étendue. Je posais alors mes pieds à terre tendant la main à Rose afin qu'elle m'aide à me relever.

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«L'immortalité de la rose consiste dans le fait qu'elle est la soeur jumelle des roses futures»

Vendredi 7 juin ▬ Les examens étaient officiellement terminés, et Rose savait qu’elle passait en Junior Year l’année prochaine. Elle aurait donc déjà pu rentrer chez elle, au lieu de rester à l’internat. Malheureusement, sa mère avait prévu un voyage d’un mois entier à Londres, pour le travail. Jade Barbara Chester-Bennett s’était mis dans la tête de reprendre sa carrière de mannequin là où elle l’avait laissée, à 53 ans. Sa fille trouvait cette idée ridicule, bien que sa mère soit restée très belle. Le monde de la beauté, du mannequinat, ce monde que sa mère aimait tant était aux yeux de la jeune fille peuplé de requins qui n’hésiteraient pas à réduire la femme qui lui avait donné le jour en charpie. Mais soit, elle était déjà partie, de toute façon. Si bien que Rose s’ennuyait ferme, à Wynwood. Quand elle ne s’entrainait pas, ou ne passait pas son temps avec Dexter, l’adolescente tournait en rond. Cet après-midi-là, elle décida donc d’aller rendre une petite visite à Ginger.

Elle avait rencontré la Lambda l’année passée, lorsque celle-ci travaillait encore dans un magasin de produits de beauté. Tout de suite, Rose l’avait trouvée sympathique. La jeune femme ne se l’expliquait pas, mais elle avait avec certaines personnes une connexion particulière, et le ressentait dès qu’elle les rencontrait. Si bien qu’elle en avait presque sauté de joie lorsque Ginger lui avait appris son inscription à Wynwood, à l’université. Une aubaine pour Rose, qui savait qu’elle logerait à présent sur le campus, et qu’elles pourraient donc se voir souvent. Quand elle pensait à Ginger, ce n’était pas une amie qu’elle voyait, mais une grande sœur. La sœur qu’elle n’avait jamais eue, étant fille unique. Ce que Rose ne savait pas, en revanche, c’est que cette grande rousse magnifique qu’elle idolâtrait tant ne la voyait pas comme une petite sœur potentielle, mais plus comme un chewing-gum accroché à la semelle de sa chaussure. Ignorant cela, donc, elle partit vers le Bâtiment des Lambda pour retrouver Ginger. Vêtue d’un mini-short en dentelles, d’un tee-shirt vert eau et de ballerines beiges, elle se mit à courir pour arriver plus vite, ses longs cheveux volant dans son dos, et ses nombreux bracelets dorés s’entrechoquant à ses poignets. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver chez les Lambda. Un asiatique lui ouvrit la porte. Elle le connaissait bien, il s’agissait de Nobu, un ami de Ginger.

« Salut Nobu ! » lança-t-elle, guillerette. « Ginger est là ?
- Elle est dans le jardin, je pense » lui répondit le brun en s’effaçant pour la laisser passer.

Il la précéda jusqu’au jardin en question, puis retourna à ses occupations, dans la véranda. Apparemment, il jouait aux cartes, avec quelques autres. Rose n’y prêta pas plus d’attention que cela, puisqu’elle venait de voir Gin’ installée dans le jardin. En quelques pas, elle fut à sa hauteur et la salua chaleureusement, comme à son habitude. Elle se mit ensuite à babiller, pour expliquer à sa « grande sœur » la situation avec sa mère.

« Tu vas bien ? Parce que moi, je m’ennuie ferme ! Ma maman est partie à Londres pour un mois, elle m’a laissée toute seule ici. Tout ça pour relancer sa carrière, c’est idiot. On pourrait aller faire du shopping ? Ou se balader sur la plage ? ».

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