Aller, raconte-moi tout [Alexie]

Aller, raconte-moi tout
Alexie & Ilyès

A son visage, on pouvait deviner qu’elle ne croyait pas vraiment sa réponse. Pourtant, c’était une des première fois où il le pensait vraiment. Il n’était pas non plus au top de sa forme, mais il se sentait mieux. Il fallait profiter maintenant, avant que ça ne change, parce qu’on ne savait jamais.

-T'es sûr hein?

Il sourit, amusé. Oui, il était sûr. Sinon, il ne l’aurait pas dit comme ça. Elle le connaissait assez pour voir quand il mentait et lui, il l’appréciait trop pour lui raconter des mensonges. Il lui fit un clin d’œil pour la rassurer, en plus de lui répondre.

- T’en fais pas, j’en suis certain.

Il n’y avait pas que lui, il voulait s’assurer qu’elle aussi allait bien. Sur tous les points, tout ce qui pouvait la toucher, de près ou de loin. Lui aussi, il était capable de voir si elle ne lui disait pas la vérité. Ça dépendait aussi de comment elle voulait le cacher. Si elle ne voulait vraiment pas lui parler de quelque chose, il ne la forçait pas. Mais elle savait qu’elle ne l’embêterait jamais avec ses histoires et qu’elle pouvait avoir confiance. Jamais il n’irait raconter ses problèmes ailleurs, jamais il ne la trahirait. Ce n’était pas du tout son intention.

- Tu n’as pas de problèmes ? En cours ou autre part ?

- Et bien...C'est pas très important tu sais.C'est juste Darnell...Je sais plus quoi penser.

Ilyès arqua un sourcil. Allons bon, qu’avait-il encore fait celui-là ? Le jeune homme ne l’appréciait pas trop. Parce que c’était un Pi Sigma, qu’il était du genre à aimer plaire. Faire le beau devant les filles, draguer toutes celles qu’il trouve jolies. Le Rho Kappa n’avait pas confiance en lui. Il craignait qu’il ne fasse souffrir Alexie un jour ou l’autre, qu’il ne lui fasse du mal. Elle était fragile et il était facile de croire aux belles paroles. Si souvent répétées, la plupart du temps. Il couva la jeune fille du regard, inquiet.

- Si tu veux, tu peux me raconter. Que je sache si je dois aller le frapper maintenant ou attendre quelques jours !

Evidemment, il n’était pas sérieux. Il n’était pas du genre violent. Mais il était tout à fait capable d’aller parler à Darnell, ça, c’était sûr. S’il y avait le moindre problème avec Alexie, le jeune homme allait avoir de ses nouvelles. Il espérait qu’Alexie se confie un peu à lui. Il ne voulait pas la forcer, mais ça pouvait lui faire du bien. Bon, lui, il ne lui avait pas tout dit, mais c’était différent. Enfin, c’était ce qu’il pensait. S’il lui disait qu’il était en couple avec un autre homme, comment réagirait-elle ? Elle serait sans doute dégoûtée, elle ne voudrait plus lui parler. Il ne pouvait pas se le permettre. Il chassa ces pensées de son esprit avant qu’elle ne s’aperçoive de quelque chose. Là, il se faisait du souci elle.

- S’il te fait des misères, tu viens me voir, hein ?

Il aimait se tenir au courant et surtout, être là pour elle si elle en avait besoin. Comme un frère avec sa petite sœur. Près à montrer les crocs dès qu’on garçon approchait. L’embêter quelques fois, mais l’aimer plus que tout, ne vouloir que son bien. Même s’il avait moins de mal à le montrer qu’un véritable frère de sang. Lui, il ne s’embêtait pas avec ça. Il n’y avait pas à avoir honte de s’attacher aux gens, de montrer ses sentiments. La plupart du temps, s’il ne le faisait pas –comme avec Joe- c’est que ce n’était pas lui qui avait posé les limites.

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Alexie & Ilyès

Alexie était simplement habillée, un débardeur avec un short. Très jolie. En voyant la pizza, elle lui dit qu’il n’était pas obligé. Il le savait, mais ça lui faisait plaisir. Il ne demandait rien en échange. Elle répondit à son geste d’affection par un câlin. Ilyès aimait beaucoup quand elle faisait ça. Il trouvait que beaucoup de choses passaient par le contact et bien souvent, ça lui permettait de savoir s’il y avait un truc qui clochait en admettant que ça ne se soit pas vu avant. Elle alla s’installer dans le salon et le jeune homme fit de même. Il s’assit donc dans le canapé à ses côtés.

-Et ben...Ca va!Mais toi, surtout, comment tu va?

Et oui, il ne pouvait pas poser la question en espérant qu’il n’y ait pas de retour. Comment il allait ? C’était une question difficile. Il ne savait pas trop. Parfois, c’était bien, d’autre fois, pas du tout. Tout le monde pouvait voir qu’il avait une baisse de moral ces temps-ci, même si personne ne savait vraiment pourquoi. En effet, il préférait rester discret. Il n’était pas difficile de deviner que c’était à cause du sentiment nommé « amour » mais aucun de ses camarades ne se doutait que c’était à cause d’un autre homme. Voilà pourquoi Ilyès n’osait pas en parler. Parce qu’il ne fallait pas que ça se sache, qu’il était en couple avec Joe. Alors il laissait penser qu’il était triste à cause d’une fille, mais ce n’était pas tout à fait vrai. Parfois, il s’en voulait de mentir, de ne pas dire la vérité. Surtout à ceux qui lui étaient le plus proche. Comme Alexie par exemple. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il lui aurait dit depuis longtemps, même s’il craignait un peu sa réaction. Sauf qu’il savait que son petit ami n’était pas du même avis et qu’il valait mieux se taire à ce sujet. Alors même s’il n’était plus là, Ilyès respectait ça. Et puis, il fallait dire que ces derniers temps, il se sentait mieux. Comme si la distance, peu à peu, devenait moins lourde à supporter. Il ne savait pas encore ce que ça voulait dire exactement, il réfléchirait à tout ça plus tard. Il trouvait mignon qu’Alexie s’inquiète pour elle. A nouveau, il sourit, un peu comme un débile.

- Et bien, ma foi, je dois dire que je vais bien !

Surtout ce soir-là, où il avait décidé de laisser ses problèmes à la porte de chez lui. Enfin, ce n’était pas lui le sujet du jour. À vrai dire, il n’y en avait pas. Les deux adolescents allaient discuter de tout et de rien, de ce qui leur passait par la tête. D’abord de banalités, sans doute, puis ils glisseraient vers ce qu’ils voudraient, comme à leur habitude.

- Tu n’as pas de problèmes ? En cours ou autre part ?

Oui, Ilyès aimait bien savoir quand la jeune fille avait des ennuis. Il n’était pas non plus surprotecteur, mais assez quand même. S’il le fallait, il était prêt à beaucoup de choses pour elle. Après, il n’était pas pour la violence par exemple, il y avait d’autres moyens de se faire entendre. Mais oui, il voulait l’aider en cas de besoin. Que ce soit physiquement ou mentalement. Comme sa présence à elle le rassurait quand il n’allait pas très bien, il voulait lui être utile, lui prouver qu’elle pouvait totalement avoir confiance, se reposer sur lui si nécessaire. Parfois, ça l’étonnait un peu, cette amitié. Et aussi la tendresse qu’il pouvait montrer. Parce qu’à part sa meilleure amie, à New-York, il n’avait été proche de personne avant. Bien sûr, c’était différent à Miami. Mais il ne pensait pas s’attacher à autant de gens ici, et surtout pas aussi fort. Enfin, il était quand même heureux de pouvoir distribuer –et recevoir, par la même occasion- un peu d’amour.

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Alexie & Ilyès

Ce soir, Ilyès ne restait pas chez lui. Il sortait. Pas en boîte, pas pour faire la fête. Rien de tout ça. Mais pour passer un bon moment avec une fille. Je vous vois déjà venir, mais non. Pas de ce genre-là. Vicieux ! La demoiselle qu’il allait retrouver, il l’aimait beaucoup. Comme une sœur en fait. Oui, c’était ça, il la considérait comme une petite sœur. Celle qu’il n’avait jamais eue. Là, ils allaient profiter pour se retrouver tous les deux, pendant que l’appartement était libre. Ilyès aimait toujours voir Alexie. La jeune fille était douce, gentille, un peu naïve. Lui aussi. Elle n’aimait pas les conflits. Lui non plus. Ils s’entendaient donc à merveille et ce n’était pas près de se terminer.
Le brun prit son téléphone et appela une pizzeria qui livrait à domicile. Un bon petit repas n’était pas de refus et il pensait que son amie apprécierait le geste. Il profita du temps qu’il lui restait avant que le livreur n’arrive pour rassembler toutes ses affaires. Portable, papiers, clés, enfin tout ce dont il pourrait avoir besoin. La pizza arriva quelques minutes après et il paya le livreur. Il était plutôt joyeux. Ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi léger. Il escomptait bien laisser ses problèmes chez lui. Au moins pour quelques heures, ce serait bien. Il prit sa veste, la boîte et sortit de chez lui. Il savait où allait et ce n’était pas si loin que ça. Il espérait simplement que le repas ne serait pas froid quand il arriverait sur place. Bon, en même temps, il devait toujours y avoir moyen de faire réchauffer. Au bout de quelques minutes, il arriva en vue de l’appartement. Bien, la soirée pouvait commencer. Il allait se détendre en compagnie de la jeune fille. Discuter, manger, tout ça quoi. Il sonna et attendit sagement qu’on vienne lui ouvrir. Quand il vit la porte s’ouvrir sur le visage d’Alexie, un grand sourire éclaira son visage. Il était heureux.

- Hey, salut toi !

Il entra sur sa demande et déposa la pizza sur l’une des tables. Puis, il se tourna vers la jeune fille. En l’observant, parfois, il se posait des questions. C’était une Eta Iota et elle n’en avait pas vraiment l’air. Elle était très jolie, il n’y avait aucun problème sur ça. Mais elle n’était pas aussi sournoise que les autres, aussi sûre d’elle, aussi manipulatrice. Différente en fait. Elle semblait toute fragile et surtout, loin d’être superficielle et sans cervelle. Mais bon, Ilyès savait déjà que toutes les jeunes filles de cette confrérie n’étaient pas comme ça. La preuve, Nina, qui était vraiment très gentille. Parfois, il était dur de se battre contre les préjugés. Il était heureux d’y être arrivé.

- Je t’ai apporté un truc à grignoter, ça te dérange pas ?

Puis, il s’approcha d’elle pour lui dire bonjour. Il l’embrassa sur le front, comme en signe de protection. Enfin, il se recula pour la regarder, toujours souriant. Ça lui avait tellement manqué d’avoir les lèvres étirées ! Enfin, s’il retrouvait un peu de sa joie de vivre, c’était déjà ça.

- Comment tu vas ?

A chaque fois, il avait peur que la réponse soit négative. Il n’aurait pas supporté de la voir souffrir. Elle était si gentille, elle était loin de mériter toute forme de peine. Il attendit donc patiemment sa réaction, dans le silence.

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