Je veux comprendre, j'ai juste besoin de temps. [PV Tea]

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Je veux comprendre

« Je t’invite juste à sortir, on va boire un café… Rien de plus. » Ça commence toujours comme ça. Le garçon fait l’innocent en proposant quelque chose de réalisable et qui ne coûte pas grand-chose en soi. Est-ce que j’allais dire oui ? Bien entendu ! Ce gars je l’ai rencontré au lycée. Il m’a bousculée dans les couloirs, mon bloc-notes était au sol, nous nous sommes penchés pour le ramasser. Un peu comme dans les films… Il m’a souri. Je lui ai offert le sourire gêné, un brin timide. C’était tout à fait calculé. Et il s’est excusé. J’ai balbutié. J’ai tenté de lui dire que je ne pardonnais pas si facilement. Il a ri et de fil en aiguille nous avons parlé. Lorsque nous nous sommes recroisés, je ne sais plus comment la conversation est tombée sur ce point mais il m’a proposé un café et j’ai évidemment accepté.

Le contrat était simple. Nous devions nous retrouvés à un café, un jour et à une heure précise. Tout s’est passé comme prévu. Je m’étais habillée simplement. Un débardeur crème, un short en jean et des petites baskets en toile. Je n’ai jamais mis autant de short de ma vie. La Floride est une renaissance pour ma garde-robe ! J’ai vite déchanté quand j’ai vu le ciel. Mais bon… Il ne pleut pas en Floride, si ? Non… J’ai confiance ! Je me suis donc précipitée dans les rues. Je me suis rendue à mon rendez-vous le sourire aux lèvres. Je suis une jeune croqueuse d’homme. J’adore leur compagnie, j’aime entendre leurs compliments, j’ai plaqué mes lèvres contre les leurs. Il n’y a rien de mieux que de se réveiller avec l’odeur enivrante d’un parfum masculin collé sur notre peau. Mais j’aime particulière me sentir désirée et surtout visible. J’aime quand un regard se pose sur moi. J’ai besoin de cette sensation. Je me sens alors moins vulnérable, plus forte comme si tout était possible. Mon cœur s’allège et j’oublie tout ce qui peut m’encombrer le cerveau.

Tout le rendez-vous s’est passé à merveille. Mon cher prince me fait rire. Il a cette manie de faire tourner la cuillère dans sa tasse de café. Il me raconte une histoire sur l’un de ses camarades de classe. Je ne vois pas le temps passer. Il m’offre mon café en me disant que ça lui fait plaisir.
Nous partons alors du petit bar dans lequel nous étions installés pour marcher ensemble dans les rues de Miami. « Alors… Comment c’est Milan ? » Il s’est que j’ai dû mal à m’exprimer en anglais mais il ne semble pas prêter une grande intention à mes fautes d’orthographe. « Grande… Beau… Euhm… Beaucoup moins de… Comment vous dire questo ?» Dis-je en pointant du doigt un palmier. « Un palmier ! J’imagine bien ! J’ai toujours rêvé d’aller en Italie… Mais aujourd’hui j’ai un petit bout du pays rien que pour moi et je crois que ça n’aurait pu être mieux ! » Je lui souris l’air flattée et le pousse en secouant la tête. J’aime bien jouer un rôle avec les garçons. En fait, je ne suis jamais cette fille incertaine devant eux. Je ne suis pas la Tea qui doute de tout, qui a peur, qui cauchemarde et qui se croit à terre.

Nous marchons côte à côte pendant un bon moment. Nous retournons vers l’internat sans nous poser de question. Une voiture de sport s’arrêta non loin de nous. Le genre de voiture qui fait baver tous les mecs. La voiture dans laquelle on se croit mettre du monde. On est là, au ras du sol, et on sent le moteur rugir. Le genre de voiture dans lequel je rêverais de monter mais pas de conduire ! Trop de puissance entre mes mains. Mon regard suivit la voiture quand elle passa près de nous mais mon attention revint rapidement sur le jeune homme avec lequel je passais un bon moment.
« Bonjour Tea, bonjour à vous également. » Orlando. Il débarque comme ça de nulle part et se plante devant Tyler et moi. J’hausse un sourcil et lui sourit. « Ciao ! » C’est un italien. C’est donc l’une des rares personnes à qui je peux parler dans ma langue maternelle sans me soucier de quoi que ce soit. C’est aussi l’un des rares dans mon nouvel entourage qui saura que Ciao ne sert pas uniquement pour dire au revoir.
J’adore Orlando mais, comme avec Dwight, je suis incapable de décrire ce qu’il y a entre nous. Quand nous sommes tous les deux, les secondes s’écoulent si facilement. Le temps semble passer trop vite quand je suis en sa compagnie. Il a toujours une attention pour moi, un mot gentil. Il me fait sentir spéciale. Et puis il est italien… Je crois que c’est ce qui fait que je l’apprécie encore plus. Avec lui je peux parler sans me creuser la tête pour traduire, je peux être spontanée. Mais je ne l’ai jamais considéré comme un petit-copain ou quelque chose d’extrêmement fort. À le voir ainsi interrompre ma balade avec Tyler, j’ai l’impression de faire face à mon grand-frère. Ai-je fais quelque chose de mal ? J’ai envie de lui demander ce qu’il se passe, comment il va mais Tyler me devance en répondant bonjour assez froidement.

J’ai comme l’impression que le climat s’assombrit d’un coup. « Je suis désolé, j’espère que je ne vous dérange pas trop ? » Si un peu… Je passais du bon temps mais je ne lui en veux pas. Je l’adore ! C’est juste que, là tout de suite, la situation est des plus étranges. « J’étais en voiture et je vous ai vu, je ne pouvais pas continuer ma route sans venir vous saluer évidemment. Comment allez-vous en cette triste journée ? » J’ai connu un Orlando beaucoup plus sûr de lui, avec beaucoup plus de prestance. Et là, il s’arrête et sort de sa voiture pour nous demander comment on va ? C’est une blague ou… « Bien, merci. On va justement rentrer pour éviter la pluie. » Tyler me regarde en souriant. « Si… C’est peut-être une bonne idée…» J’ai l’impression qu’il m’a lobotomisé le cerveau. Oui, j’ai envie de passer du temps avec lui. Mais Orlando est le mec qui conduit la Pagani ! Orlando est mon petit italien préféré ! Orlando et moi nous connaissons depuis un peu plus longtemps. Alors… Pourquoi je rentrerais avec Tyler ? Pourquoi je le suivrais ? Et puis, les filles qui se font désirer arrivent toujours à leurs fins. Au bout d’un certain temps, certes… Mais au moins tout est entre leurs mains, sous leur contrôle. « Et toi Orlando ? Come stai ? » Je lui offre un grand sourire alors que Tyler commence à faire plusieurs pas en arrière pour partir. Je pivote vers lui et lui annonce : « Tu n’as qu’à rentrer… Je avoir complètement oublié que j’avoirais une rendez-vous chez la medecine per les denti ! Orlando conduire io ! » C’est peut-être une excuse bidon. Je ne reverrai sans doute jamais ce type… Tant pis ! De toute façon, il n’était pas vraiment à mon goût. Mon regard revient sur Orlando et je lui fais un petit clin d’œil.

Spoiler:

Invité

Tea & Orlando

❝ Pourquoi est ce que je ne t'oublie pas ? ❞

Le temps était juste horrible ce jour-là. Les nuages gris et sombres semblaient annoncer dans le meilleur des cas de l’orage et dans le pire des cas, de la pluie. Une fois encore, l’Italien se demandait pourquoi il avait accepté de rendre ce service à Kalypso. Il appréciait la jeune femme, même si apprécier avait une définition bien particulière pour lui et il avait promis d’être au petit soin avec elle. C’était certainement pour cela qu’elle avait tendance à profiter un peu beaucoup de lui ces derniers temps mais il acceptait sans rechigner, tout simplement parce que le service qu’elle lui rendait vis-à-vis de son père n’avait pas de prix et pour la simple et bonne raison que cette Êta était particulière à ses yeux… Comme chaque femme qu’il fréquentait en fait.

Le fait est que ce jour-là, il s’est retrouvé dehors, avec une robe de soirée en satin comportant milles et une décorations, rubans et autres éléments divers et variés rangée soigneusement dans une house. Ce cadeau en provenance directe de son padre était pour une occasion spéciale dont la belle n’avait pas encore voulu lui parler. Il avait en plus de cette robe-là, une seconde qui était un cadeau presque gratuit de son père et qui représentait dans les grandes lignes sa nouvelle collection. Il ne savait absolument pas à quoi elle ressemblait mais tout ce qu’il savait, c’est qu’elle était également pour Kalypso. Une fois de retour à sa voiture, il rangea la tenue dans le coffre avant de se mettre au volant. Il n’avait pas envie de rouler très vite aujourd’hui mais plutôt de se pavaner dans les rues de Miami, exposant ainsi sa Pagani aux regards de tous. Même si cette journée avait mal commencée, l’Italien aimait le fait d’exposer ses richesses et tout particulièrement sa voiture de marque que peu de monde pouvait s’offrir.

En entrant dans les quartiers plus huppés de Miami, le jeune homme accorda plus d’attention aux personnes qu’il voyait et son regard s’arrêta sur une silhouette qui lui était familière. *Tea*. Cette demoiselle qu’il avait vu plusieurs fois dans le bâtiment des Êta en compagnie de Charlott de temps à autre lui avait fait le même effet que toutes les autres femmes qu’il avait rencontré, elle avait su attiser en lui un intérêt qui ne voulait pas prendre fin. Etait-ce parce qu’elle était elle aussi italienne ? Ou alors parce qu’il y avait tout simplement quelque chose de plus profond derrière cela. Il n’avait pas la réponse à cette question mais une chose était certaine, elle était différente et il voulait bien savoir pourquoi.

Un détail fit tiquer l’Italien qui fronça légèrement ses sourcils sans s’en rendre compte. La demoiselle n’était pas seule, ce qui n’était pas surprenant, mais elle n’était pas en compagnie d’une de ses sœurs de confrérie mais plutôt avec un homme qui semblait apprécier particulièrement la compagnie de l’Italienne.

Rapidement, l’Italien se gara et sortit de sa voiture rapidement, se dirigeant par la suite dans la direction de la demoiselle. Il préparait tout un tas d’excuses, de prétextes et aucun n’était satisfaisant et crédible à ses yeux. Soudain, une idée lui vint, au moment même ou son regard croisa celui de la jeune femme.

« Bonjour Tea, bonjour à vous également. »

Même s’il n’appréciait pas le fait de la trouver en compagnie d’un autre, ce n’était pas une raison pour lui de se montrer grossier et dégrader par la même occasion son image. Son regard se posa sur la jeune femme et il mit un instant avant de retrouver le don de la parole.

« Je suis désolé, j’espère que je ne vous dérange pas trop ? J’étais en voiture et je vous ai vu, je ne pouvais pas continuer ma route sans venir vous saluer évidemment. Comment allez-vous en cette triste journée ? »

Plus plouc que cela, c’était impossible. Cela ne ressemblait en rien aux manières de l’Italien et il était grand temps pour lui de se ressaisir et de montrer qu’il n’était pas aussi nul que ce qu’il venait de montrer.