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 La Belle et la Belle. |Balth|

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MessageSujet: Re: La Belle et la Belle. |Balth|   La Belle et la Belle. |Balth| EmptyJeu 18 Avr 2013 - 16:48


La Belle et la Belle
Balthazar Aquilon & Eva Esperanza

J'en fais une affaire personnelle.



Le sifflement qui s'échappe des lèvres du jeune homme hérissa mes poils en un temps record.

A la réflexion, Balthazar Aquilon représentait à la fois tout ce que j'exécrais au plus profond de mon âme, et ce que j'adorais à la fois. Cette attitude nonchalante et ce défi permanent me rappelait sans doute un peu trop qui j'avais été lorsque j'avais son âge ; une emmerdeuse qui n'obéissait à aucune règle et qui faisait fi des bonnes grâces des professeurs qui avaient la patte un peu trop tendre avec moi. Pourtant, beaucoup de techniques avaient été testées sur moi ; la main de fer dans un gant de velours, la sévérité à son paroxysme, la douceur nauséeuse, beaucoup avaient essayé de m'apprivoiser et s'en étaient brisé les dents. Curieux paradoxe ; dans les faits, le seul qui était parvenu à me dresser et à me faire baisser ma garde demeurait celui que j'avais poignardé sans le moindre remord, au milieu des cadavres de son épouse et de son fils de deux ans. BREF. Tout ce tintouin pour dire que si Balthazar me plaisait dans le sens où il avait tout de cette fille sauvage que j'étais à l'époque, moins la violence, son attitude totalement je m'enfoutiste à l'égard des règles imposées et de mes remontrances avaient pour don de me faire sortir de mes gonds. Pour l'heure, je me contentais de croiser les bras, assise sur la chaise de la salle des professeurs, la clope au bec ; et de l'observer, le laissant finir sa petite remarque pour reprendre à mon tour. Car même si j'éprouvais cette sympathie morbide à son égard qui me faisait demeurer le cul sur la chaise au lieu de lui coller deux tartes, je n'avais pas l'intention non plus de me laisser bouffer par un misérable petit con habillé comme un dandy qui n'assume pas son homosexualité. Non mais sans blague.

Alors, je laissais un sourire narquois se dessiner sur mon visage. Il croyait vraiment qu'il m'empêcherait d'aller le chercher, et ce à grand coups de pied au cul ? Sans blague. Il ne fallait surtout pas croire que j'étais une prof comme toutes ces lavettes que l'on croisait au détour d'un couloir ; non, j'étais plus de celles qui à six heures du matin entraient dans le dortoir des garçons avec une corne de brume destinée à réveiller l'un d'entre eux. Le fixant droit dans les yeux, je ne lâchais qu'un mot. Un seul suffirait sans doute à lui faire comprendre que j'étais prête à faire pas mal de choses, pourvu qu'on me fasse un peu trop chier.

"Chiche."

Je me levais, jetais ma cigarette par la fenêtre avant de jeter mon dévolu sur le café qui venait de se terminer. J'en remplis deux tasses, les posais sur la table en me rasseyant à ma place avec un calme olympien. C'était bien curieux de ma part, mais il m'avait amusée ; le mot "stalkeuse" avait retenti dans mon esprit en me laissant comprendre que c'était bel et bien mon état d'esprit, et que s'il faudrait en arriver là pour qu'il se décide à venir en cours, je me portais volontaire pour lui apprendre les bonnes manières, à ce gosse. Toujours est-il qu'ignorant totalement le fait qu'il "ne viendrait pas parce que c'était trop tôt" je repris sur le même ton nonchalant qu'il employait.

"Tu viendras. De gré ou de force, mais tu viendras."


Je m'allumais une seconde cigarette. A ce rythme là, je ne serais plus qu'un petit tas de cendre dans les prochains six mois à venir. Boarf.

"Pendant ces heures de colle tu auras tous mes cours à rattraper en plus d'une initiation bien barbante de solfège théorique et de pratique instrumentale. Tu joues d'un instrument ?"

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Dézoulée .__. je ferais mieux au prochain post, promis.
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MessageSujet: Re: La Belle et la Belle. |Balth|   La Belle et la Belle. |Balth| EmptyVen 12 Avr 2013 - 22:53

Lumière. Elle a vraiment les cheveux putain de rouge. C'est super bizzare. Mais bon c'est une prof de musique, qui dit prof d'art dit prof déjanté, ca devrait pas me surprendre plus que ca. Je profite du fait qu'elle allume sa clope pour allumer la mienne. Elle me pousse au vice, d'abord. Tout est de sa faute. Après tout, elle m'enferme alors qu'il fait si beau dehors. Elle s'accoude à la fenêtre et baille comme un chat. On voit ses dents. J'observe. Sur qu'elles sont pointues. Elle doit se les limer tout les matins avec enphase, histoire de pouvoir écorcher vif les jeunes impudents qui se dressent contre le joug professoral. Parce qu'on peut presque parler de dictature du savoir là pour le coup. Elle se retourne et ses yeux tombent sur la cigarette. Je lui fais un sourire candide et profondément hypocrite. Ca lui tire un regard indéchiffrable. Qu'à cela ne tienne, je m'en fous. J'allais m'encrasser les poumons, alors avec ou sans toi ma caille, mon cancer, je l'attraperais, puisque je le veux.

"Volontiers"

Je réponds à la demande comme on parle à un vieux pote, machinalement. Sauf que c'est pas mon pote. Petit 1, elle me met mal à l'aise. Elle a un quelque chose d'indechiffrable qui me la rend proche, comme si la couleur du sang dans ses cheveux, elle l'avait eu maculé sur ses mains. Proche et detestable. Je me tiens à distance, comme avec tout le monde. Mais c'est sûr, elle me met plus mal à l'aise que le tout le monde moyen. J'allais dire Lambda. Ahahah. Petit deux... Y'a pas de petit deux. J'la sent juste pas. Faudrait pas qu'elle m'approche de trop près. Elle plante son regard dans le mien et je suis un peu surpris par l'intensité de celui-ci -mais pas decontenancé. Si elle espère me faire peur, c'est rappé. J'ai eu peur toute mon enfance, pour un cri, des pleurs, un coup, une présence et enfin une voix. La peur me rend agressif et violent. Ca c'est déjà vu. Je lui rend un regard vide. C'est que je le suis un peu. Il manque une présence. C'est comme un coup à l'estomac. Mia doit être là, dehors, à s'inquiéter. Je détourne le regard et m'avance vers la fenêtre, oubliant l'enseignante, attiré comme par un aimant, collant mes mains et mon front contre le verre froid. Elle est là, en bas, je le sais. Je baisse les yeux et fixe son visage, petit comme une tête d'épingle. Elle à le regard levé vers moi, je le sais sans pouvoir détailler celui ci. Un groupe de personnes plus ou moins inconnus l'environnent. Elle me fait un signe, puis disparait, emportée. Je me retourne. Il me semble que j'ai loupé quelques élements de la discussion.

"...pourquoi je t'ai fait venir, nan ? ça fait une semaine que ton cul aurait dû être posé sur une chaise dans ma salle, or j'ai vu ta gueule que sur le trombinoscope. Et je veux savoir pourquoi."

Oh. Ca. Qu'est ce que je peux te dire ? Que les bureaux d'écoliers trop bas puent, comme si on avait chié dans la colle ? Que j'ai envie de m'ébattre dans les champs de blés, de courrir en esquivant les voitures, de me griser au soleil, de profiter de ma liberté nouvellement aquise, de ma solitude, et de ne pas m'enfermer avec une bande de moutons bélants a entendre l'abruti du coin martyriser un titre connu, envolé de canards -voire d'oies selon les cas- à l'appui ? Non m'dame. Je dirais rien. J'ai pas de défense. Ouais, c'est pas bien de sécher. Ouais, c'est mal de louper son option de détermination. Mais j'ai jamais dit qu'j'étais un type bien. Un sourire un peu halluciné étire mes lèvres. Ficre mais c'est quoi cette folle ! Elle a repéré mon absence, noté mon nom et retenu ma physionomie pour pouvoir me coincer ? Elle est vindicative la garce ! Certains seraient passés par la vie scolaire. Je lui jette un coup d'oeil. Non. Certains, pas elle. Elle... Trop conventionnel, la vie scolaire, voyons. Elle bouge comme une danseuse. Comme un chat ou une panthère bougerait. C'est ca qui me met mal à l'aise. Je m'en rend compte. Elle a quelque chose dans le regard de félin. D'assassin. Ca résonne entre nous. Elle m'enfumme, et je me dis qu'elle est peut être simplement tarée. Surement même.

Comme la demande est péremptoire, je réponds, flegmatique et un peu railleur, aprés avoir tiré une latte de ma clope a moitié consumée :

"Vous êtes une sorte de stalkeuse alors..."

"De toute manière, que ta grand mère ou ton chien soient morts, que tu ais chopé la lèpre ou la syphillis, que tu sois parti en désintox ou que tu aies seulement eu la flemme de ramener ta mouille, sache que d'entrée de jeu tu rattrapera tes heures perdues tous les matins, de 7h30 à 8h30, avant le début des cours.
En bref, t'es collé. Et si tu ne viens pas c'est moi qui viendrais te chercher. ça va pas te plaire."

Je siffle à la fin de son monologue -des fois qu'il lui vienne des envies de continuer- abasourdi par le flot de paroles, secouant un peu la tête. J'aurais pu être amusé. Mais j'ai décidé que je ne l'aimais pas -Mia est là quelque part en bas avec d'AUTRES GENS (NON je ne suis pas jaloux!), elle m'a flinguée ma putain de pause et elle me parle d'heures de colles. En plus elle parle de saigner mon sommeil. Et ca, et ben... Ca me fait doucement rigoler. Nan mais sans rire.

"Vous êtes tarée ! 7h30 c'est l'heure à laquelle on me vire de mon lit." Crois pas que je me leverais plus tôt. Je ne relève pas la dernière phrase, c'est inutile. Si tu escomptes que je ramène mon joli petit cul, va falloir me passer sur le corps, Milady.
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MessageSujet: Re: La Belle et la Belle. |Balth|   La Belle et la Belle. |Balth| EmptyVen 12 Avr 2013 - 0:18

La Belle et la Belle
Balthazar S. Aquilon & Eva Esperanza

Je t'aime bien, trouduc.



C'était presque irréaliste.

Lorsque le morpion se retrouva face à moi, il eut cette mine boudeuse et faussement offusquée qui ne trompait personne, avant de finalement révéler une vérité mensongère ; je m'étais trompée, apparemment. Je me laissais dix secondes pour l'observer à nouveau, avant de lui adresser une claque derrière la tête. L'imbécile. Il me prenait pour la dernière des naïves ou quoi ? En plus de sécher, il essayait de jouer aux cons avec moi. Le dernier qui avait essayé de la jouer fine, s'était retrouvé plaqué contre le mur avec une bonne menace du poing en guise de punition. Beaucoup auraient pu se plaindre au directeur pour mon comportement ; mais personne ne l'avait fait. J'avais cette réputation de sorcière exécrable et vengeresse, ce qui me protégeait des éventuelles représailles. Par conséquent, mettre une bonne baffe à ce petit crétin ne m'effrayait pas du tout ; mais on attendrait un peu pour le faire, histoire de tâter la bête, avant. Je lui indiquais d'un geste ma main barbouillée de son nom, histoire de lui faire comprendre que je n'étais pas aussi conne qu'il se l'imaginait. J'avais été élève ici, et j'avais fait chier les profs de la même manière que lui ; par conséquent je connaissais méthodes, combines et autres idioties propres aux cancres pour mieux occuper leurs journées à glandouiller. Lorsqu'il vit que je ne plaisantais pas il dut sans doute avoir la petite appréhension, et se décida à me suivre.

Et heureusement pour lui.

Lorsque nous entrâmes dans la salle, je fermais la porte avec un claquement symbolique ; autant me faire passer pour la garce de service dès le départ. Certains professeurs usaient de douceur pour garder leurs élèves. Moi je préférais l'intimidation. Peu avaient le courage de me répondre, et beaucoup le regrettaient. Pour l'heure, je me contentais d'observer ce petit bout de mec du coin de l'oeil. Maigrichon, de taille moyenne, des binocles vissées sur le nez, et ce chapeau à la dandy, il était loin d'être laid, sans pour autant être près d'être beau. Etrangement, une sorte de sympathie naquit dans mon regard alors qu'il me demandait en baillant ce qui l'attendait. J'avais été comme ça, moi aussi. Pendant des années, j'avais été comme cela, montrant à quel point les cours me barbaient, et comme je haïssais les adultes presque autant que je me détestais moi. Balthazar avait de plus ce nom original qui fit que je pris aussitôt ce gamin en affection ; les rebelles, c'était mon kiff. Les glandeurs aussi, y compris ceux qui avaient l'audace de sécher mes cours. Mais cela, je n'étais pas prête de le dire, par ailleurs. Il me fallait montrer cette image cassante que je me plaisais à conserver ; il faudrait gratter le palimpseste pour comprendre vraiment que ce gosse m'avait fait une bonne impression dès le départ. Décidément, les emmerdeurs étaient de ceux que j'aimais le plus.

J'allumais les lumières de la salle des professeurs et tirais une cigarette de ma poche. Pas question de renoncer à ma pause clope parce que j'avais attrapé le Roi Mage pour lui passer une rouste. J'ouvris la fenêtre, laissais échapper un rond de fumée au travers, avec un calme olympien. Ignorant un instant le jeune homme qui se tenait en face de moi, je baîllais à mon tour avant de m'approcher de la cafetière pour préparer un breuvage bien corsé.

"Café ?"


Alors que la machine à élixir faisait son oeuvre, je finis par m'asseoir devant la fenêtre, sur la table. Je fixais Balthazar droit dans les yeux quelques instants, essayant de trouver au travers du regard de ce jeune homme quelque chose qui me permettrait de comprendre qui se cachait derrière ces culs de bouteille. Je ne m'étais pas renseignée à son sujet, trop agacée par con comportement pour m'y intéresser, mais à présent je le regrettais. Il y avait cette part de mystère non éclaircie chez lui qui m'intriguait. Dès lors, je sus que je ferais de ce jeune homme un pupille supplémentaire, un privilégié. Qu'il le veuille ou non, il m'aimerait, m'abhorrerait, m'adulerait et me haïrait, au fil de mes humeurs et de mes mots durs ou doux. Il serait un élève particulier à qui je ne ferais aucun cadeau, mais que je protègerais autant que je le pourrais, comme je le faisais déjà avec de jeunes gens tels que Nina et Ambre. Forte de cette pensée, je consentis enfin à expliquer le pourquoi du comment ; et je ne pris pas de gants, bien évidemment. Cela aurait été trop facile.

"Tu dois bien te douter pourquoi je t'ai fait venir, nan ? ça fait une semaine que ton cul aurait dû être posé sur une chaise dans ma salle, or j'ai vu ta gueule que sur le trombinoscope. Et je veux savoir pourquoi."

Je tirais de nouveau sur ma cigarette, envoyant ma fumée dans sa direction.

"De toute manière, que ta grand mère ou ton chien soient morts, que tu ais chopé la lèpre ou la syphillis, que tu sois parti en désintox ou que tu aies seulement eu la flemme de ramener ta mouille, sache que d'entrée de jeu tu rattrapera tes heures perdues tous les matins, de 7h30 à 8h30, avant le début des cours."


La nicotine se propage dans mon cerveau et encrasse mes poumons. ça fait du bien.

"En bref, t'es collé. Et si tu ne viens pas c'est moi qui viendrais te chercher. ça va pas te plaire."

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MessageSujet: Re: La Belle et la Belle. |Balth|   La Belle et la Belle. |Balth| EmptyJeu 11 Avr 2013 - 22:25

Deuxième semaine, premier lundi. Un oeil vitreux sur le reveil qui affiche l'horaire indécent. Les chiffres qui se balladent tout seuls sont des parvenus. 10 est déjà bien timide, 9 joue les putes de bas étages, alors que dire d'un 6h ? ... Ce monde est pourri. Même les chiffres s'y mettent pour me baiser le moral. Je m'assois péniblement dans mon lit, empetré dans les couvertures, baillant à m'en décrocher les machoires, les yeux bouffis de sommeil à peine entrouverts.

Je descend vers 8 heures, viré à coup de pieds au cul de la chambre d'internat par un surveillant. Celui là m'a pas à la bonne. J'ai bien tenté de me planquer sous le lit, quitte à dormir par terre hier, mais celui là est vicieux, il m'a traîné dehors quand même. Je ne suis qu'un pauvre hère qui erre dans un monde d'incompréhension et de maltraitance sociétaire. J'ai BESOIN de mes 14 heures de sommeil journalier. Puisque le monde entier est contre moi, je décide d'aller m'offrir un plantureux petit déjeuné à la cafétéria. Mais le monde me fait fuir. J'observe mon emploi du temps tout en soulevant le bouchon de la bouteille d'eau (oui, je bois de l'eau le matin). Je choisis de me rendre en cours, puisque il y a des mathématiques et de la physique. Ça fait mauvais genre de ne sécher qu'une heure dans la matinée. C'est plus simple quand c'est une matière enseignée sur toute une après midi par exemple. Je peux m'évader. Les excuses, je les trouverais plus tard. Si je les trouve. Les cours qui durent quatre heures, merci mais non merci. Comme le cours de musique. Il est paraît il animé par une harpie féroce. Très peu pour moi. Je laisse la combinaison de cuir et le fouet à ceux que ça intéresse. Sur ce coup là, je passe mon tour.

Je suis arrivé il y a trop peu de temps, il y a trop de choses, trop de bruits,trop de couleurs, trop d’exubérance. Je veux aller partout, tout voir, me perdre dans les rues étroites du centre ville, m'enfoncer dans les petits quartiers de Miami, me balader sur les immenses avenues. Crier ma putain de liberté. Mais non. Nous sommes un lundi. Un lundi matin. Le soleil à l'air plus agressif que jamais. J'ai peu dormi la nuit dernière, tenu par l’excitation de la nuit. Je ne garde que peu de traces. Il y a celles de sa main sur ma gorge. C'est rouge, mais ça ne me fait pas mal. Ca partira à la longue. On dirait que quelqu'un a essayé de m'étrangler. A vrai dire, c'est le cas. Mais peut on dire quelqu'un ? Après tout, c'est un dresseur pokémon qui m'a fait ça. J'aurais trop honte de l'apprendre à qui que ce soit. La tête encore pleine de calculs mathématiques hasardeux -puisqu'ils étaient faux-, bousculant les élèves sur mon passage sans y prendre garde, je me dirige vers la sortie, bondissant tel un marspulami à la recherche de fruits, cucurbitacées et piranhas bien gouleyants, tout comme le flot d'élèves qui s'élance vers l’éphémère liberté qu'apporte la pause. Elle est trop courte pour laisser rêver qui que ce soit, mais permet de bien vous écœurer en vous laissant tout le loisir d'admirer le temps. Après tout, une fois assis en cours, vous avez de longues heure à le contempler. Par la fenêtre.

Je lève le nez pour admirer les nuages et j'ai le souffle coupé. Un son vaguement humain s'échappe de ma gorge d'ou toute respiration vient de s'enfuir. Ça devient une putain d'habitude. Qui a fait ça ?! Putain mais merde, pour les jeux SM, trouvez vous un cobaye ! Ça se passe en une demi seconde : ma vision devient toute bleue, parsemée de petits nuages blancs, puis rouges. Rouges ? C'est quoi cette connerie ? Je cligne des yeux. C'est le manque d'air, je dois faire une sorte d'hallu. Mais non. Je me redresse, et tourne sur moi même, comme piloté par les gonds d'une porte, pour me retrouver face à une naine qui c'est trempé dans le premier pot de peinture qu'elle à croisé. Stupeur. Rouge. Rouge les cheveux, rouge, les lèvres. C'est une putain de blague, et ça, c'est un clown. Un spécimen femelle des bas fonds. Le même genre d'uluberlu qu'affectionne la frangine, sauf que là, madame la fraise à oublié de se réveiller : malgré le maquillage, c'est flagrant : je n'ai pas une adolescente en face de moi. Ce qui est flagrant, c'est que j'ai bogué. Le flot d'élèves passe près de nous, et j'observe ce petit bout de femme. Son sourire de sadique me tire une grimace. Le fait qu'elle cite mon nom ne fait pas tant penser à une stalkeuse en mal d'amour mais plutôt à une putain de plaie purulente : une prof. C'est une prof. J'essaie d'assimiler l'information, qui se refuse à mon cerveau fatigué. Il-y-a-une-prof-fraise-géante-dans-ce-lycée. Elle se présente et ma grimace s'intensifie. J'ai déjà allègrement séché une douzaine d'heures, si on compte les 4 heures par semaine, plus les deux heures de spécialisation pour lesquelles je me suis retrouvé inscrit.

Ça sent pas bon pour moi tout ca. Je réponds avec aplomb, l'air vaguement offensé, la voix savamment outragée :

"Vous devez vous tromper de personne, il y a erreur"

Je reçois une calotte derrière les oreilles et rattrape mon chapeaux avant qu'il se face la malle. Je me retourne, coléreux, vers cet espèce de pimousse de bas étage, qui me colle presque sa main en pleine tronche. Elle a écrit mon nom sur celle ci à l'encre noire. Elle me fusille du regard, l'air de dire "joue pas au con ou je te punaise au mur, morpion". C'est la reine rouge, et elle fait flipper, faut avouer. Elle va pas me manger tout cru n'est ce pas ? J'ai surement mauvais gout, allez.

J'incline ironiquement la tête (tout en frottant l'arrière de mon crâne discrètement. Ca fait mal !).

"J'vous suit."

Je visse le chapeau sur mon crâne et lui emboîte le pas, non sans regarder à droite et à gauche. Si elle tourne la tête une micro seconde et laisse une ouverture, je n'aurais plus qu'à m'envoler tel un dindon farceur pour courir vers la liberté !

Ca semble rappé. Couloirs, escaliers, couloirs, porte qui s'ouvre dans un bruit de sépulture un peu trop vieille -y'a même l'odeur, c'est dire. Elle me pousse en avant et referme la porte derrière elle d'une façon plutôt inquiétante. Je déglutit bien malgré moi, et l'observe, me demandant vaguement ce qu'elle compte faire. Les scénarios se bousculent, tous plus débiles les uns que les autres. Je ne panique pas vraiment, mais la situation à l'air tellement incongrue. Une prof qui se préoccupe de ses élèves ? C'est gerbant. Mais ou va le monde ? Autant aller voir danser un troupeau d'éléphants en bikini.

.."Et maintenant... ?" que vais-je faireeeuuuuh Voix trainante. Ouais, je m'emmerderais presque. Si je baille, ca donne quoi ? Provocation. Va te faire foutre, toi et tes idées de prof révolutionnaire. Les jeunes, c'est dehors que ca se passe, bordelos.
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MessageSujet: La Belle et la Belle. |Balth|   La Belle et la Belle. |Balth| EmptyMer 10 Avr 2013 - 23:13

La Belle et la Belle
Balthazar S. Aquilon & Eva Esperanza

Viens par là, salopard.



Lundi arrivait, et avec lui de nouveaux défis à relever, encore et encore.

Non pas que la fatigue commence à me gagner (j'en avais vu d'autres après tout) mais je sentais cette lassitude revenir un peu plus chaque jour comme pour me rappeler que rien de tout ce qu'il m'arrivait n'était prévu au départ ; en vérité je sentais que plus le temps passait, plus j'avais envie de passer le drapeau à quelqu'un d'autre. Alors, pourquoi restais-je ? Parce que l'amour de la musique était plus puissant que toute la lassitude du monde entier. Ce partage que j'offrais sans réserve aux élèves assis face à moi me donnait suffisamment de satisfaction pour que souvent je rentre chez moi le sourire aux lèvres. Les copies étaient désastreuses, et parfois le bordel était tel qu'il me fallait virer la moitié de la classe pour avoir la paix ; malgré cela, le peu d'élèves qui s'intéressaient à l'art musical me donnaient suffisamment de matière à travailler pour m'y plonger corps et âme. Alors, le violon en main et la verve aux lèvres, je débitais mon cours avec cette passion typique de mon caractère, cette sévérité qui faisait de moi la pire professeure de ce lycée, mais aussi la meilleure ; car je savais plonger ceux qui le désiraient dans un monde ponctué de portées, de clés de sol et de sons aussi variés qu'il y a d'êtres vivants sur Terre.

Malgré cela, il y avait quelque chose que j'exécrais bien plus que les élèves qui venaient pour foutre le boxon ; ceux qui ne venaient pas du tout. Il fallait une très bonne excuse pour rater un cours de musique, or ne pas aimer la matière n'était pas du tout pour moi un motif valable de dispense. Le Dimanche, à la maison, je me mis à feuilleter mes listes d'élèves, une tasse de café à la main. Sur la gauche, celle des absents que je notais avec soin me permettait de définir qui j'attraperais au vol lorsqu'il faudrait remettre les pendules à l'heure, comment et quand. Le trombinoscope face à moi me permettait également de reconnaître les visages au détour d'un couloir, au cas où il m'arriverait de croiser les malchanceux ; si bien qu'au bout d'une heure de comparaison et de recherche intensive, je parvins à mettre la main sur trois absents chroniques que je devrais convoquer en bonne et due forme. Parmi eux, il y en avait un qui n'avait carrément jamais mis les pieds dans ma salle de classe ; quelque chose que j'exécrais absolument. Un petit con qui songeait sans doute que je ne dirais rien. Or si quelqu'un ne devait pas se présenter à mon cours, c'était soit parce qu'il était cloué au lit, soit parce que je l'avais viré moi-même ; certainement pas par décision personnelle. Je me jurais de le convoquer dès le lendemain pour une négociation musclée dans la salle des professeurs ; il aurait droit à son quart d'heure de gloire. Aussi, sur ma main je pris un soin particulier à noter son nom pour ne pas oublier, au matin ; Balthazar Aquilon, donc.

A nous deux, le Roi Mage.

Nous étions donc Lundi matin, à dix heures et quart, heure de la récréation au lycée. Excédée par l'attitude de mes élèves du matin, j'avais décidé de m'accorder une bonne pause clope dans la cour de l'établissement. Je fermais machinalement ma salle, tournais les clés deux fois dans ma main avant de les fourrer dans ma poche. Je traversais les couloirs, bondés d'élèves bêlants et ricanants, et poussais un soupir contrarié. J'en avais encore pour des heures, et il me faudrait ensuite faire des heures supplémentaires pour attraper ces sales gosses par le cou pour leur expliquer ma méthode. Je regardais machinalement ma main, visualisant le visage du jeune homme que je devais choper en premier ; un garçon barbu, binoclard à lunettes. Des binoclards, il n'y en avait pas beaucoup ici. La plupart des jeunes damoiseaux de Wynwood préfèraient les lentilles de contact ; c'était plus sexe, pour les gonz'. Je n'aurais donc pas trop de difficultés à le trouver.

Ce fut à ce moment là que la Providence se décida à éclairer mon chemin vers Satan.

Chapeau noir vissé sur la tête, costume à la dandy et binocles accrochées sur le visage, le jeune loup que je pistais s'était montré à moi comme cela, d'un coup. Alors que je marchais, cigarette à la main en direction de la cour, je le vis me doubler au milieu de la foule d'élèves qui se pressaient dehors, vers le soleil. Un éclair traversa mes yeux et je le suivis un instant pour l'observer du coin de l'oeil ; après tout, pour qui passerais-je si je m'étais trompée de personne ? Mais non, il n'y avait aucun doute ; le binoclard devant moi était précisément l'élève que je recherchais. Mon geste fut rapide et souple, un réflexe que j'avais gardé de je ne sais où, mais qui me servait bien dans ces conditions. J'attrapais la veste de l'inconnu par derrière au niveau de la nuque, puis le tirais dans ma direction brutalement, coupant toute traversée au dénommé Balthazar dans le cas où il aurait souhaité aller faire un petit tour dehors. Petit bruit étranglé. Lorsque je le lâchais, je l'attrapais par les épaules et le tournais dans ma direction, comme une poupée de chiffon. Sans doute était-il trop surpris pour ne pas se débattre un peu... ou long à la détente, peut-être. Je lui adressais un sourire plein de sarcasme.

"Balthazar Aquilon, c'est bien ça ?"


Je savais que c'était ça. Mais c'était pour le petit effet. Mon sourire s'effaça aussitôt lorsque je décidais de me présenter et d'expliquer pourquoi ce tirage de col intempestif en plein milieu d'un couloir bondé de monde. Heureusement, j'avais eu le bon dos de nous mettre sur le côté, évitant ainsi le flot gonflé d'élèves en maque de soleil. Je reportais mon attention sur le garçon. Fronçais les sourcils.

"Eva Esperanza, professeure de musique. Tu va prendre tes petites jambes et les ramener fissa dans la salle des profs, on a à parler, toi et moi."

Je lui fis un signe du pouce, désignant l'arrière de mon épaule.

"Et vite. Petit con."
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