standing in the dark | Doudou

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Je déambulais dans l'aéroport, allant voir dans les petits boutiques et faisant le plein de nourriture dégueulasse. J'avais de la peine de partir et à chaque minute qui défilait, je me disais qu'il ne fallait pas partir. J'allais ruiner ma relation avec l'homme que j'aimais, pour toujours. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère et pourtant... pourtant je me décidais à partir. Je me décidais à le laisser là. J'en avais assez. Cela faisait deux ans, que j'oubliais de vivre, afin de le laisser vivre lui, sa vie. Il voulait s'amuser, profiter, mais pourquoi le faire sous son nez? Pourquoi lui infliger ça? Il ne comprenait donc pas à quel point il pouvait se montrer égoïste?
Je soupirai. Fermant les yeux et allant de ce pas rejoindre les bancs de l'aéroport, il ne me restait plus que 20 minutes à attendre. J'avais le coeur qui battait la chamade, j'avais l'estomac dans les talons, je crois bien que toutes ses friandises allaient être mangé par les jumeaux et non par moi. Mes yeux ne quittèrent pas la pendule accrochée dans cet immense endroit, si bien que je ne remarqua pas, qu'après 5 minutes, un homme était là. Debout, face à moi. Mon visage se baissa et mes yeux glissèrent sur lui. Je cru mourir. Que faisait-il là? Lenna m'avait balancé? Je ressenti ça comme une trahison. Je ne pouvons donc faire confiance à personne? Il s'approcha de moi, me prenant les mains, il me suppliait de rester. Moi, j'évitais son regard, gardant une certaine distance entre moi et lui. Je ne voulais pas tomber dans son piège. Celui de tout lui pardonner et qu'ensuite, il me refasse du mal, il fallait que je pense à moi, égoïstement aussi. Après tout, c'est ce qu'il faisait depuis un moment lui... Soudain, je sentis qu'il cherchait quelque chose et qu'il venait de passer ses mains autour de mon cou. Je sentis quelque chose de froid se poser doucement sur ma peau. Un bijou? Ma première idée fut : mon Dieu mais comment a t-il pu acheter ça? Parce que je savais que Steven et moi, contrairement à la plupart des étudiants ici, nous n'étions pas riches, bien au contraire. M'enfin lui maintenant, il gagnait bien sa vie avec ses photos. Tandis que moi...
Et puis la seconde idée fut alors : Tenterait-il de m'acheter? Alors là, mes yeux brûlants de colère se tournèrent vers les siens. Il avait une mine triste, une mine abbatue et j'aurai voulu le prendre dans mes bras et redevenir la fille mignonne qu'il aimait, seulement il fallait qu'il comprenne ! Il devait faire attention à moi et me respecter davantage ! Il voulait s'amuser? Soit. Mais loin d'elle. Très loin. Et il ne devait pas s'énerver lorsqu'elle était jalouse parce que même s'il disait le contraire, si jamais elle se trouvait un garçon et qu'elle flirtait ou même plus avec lui, juste à côté de lui, il lui péterait littéralement la gueule. Alors qu'il soit vraiment plus conciliant oui.

« C'est Lenna qui t'a dit où j'étais? Je ne vois pas pourquoi tu es venu. Et... n'essaie pas de m'acheter. »

Lançais-je alors qu'il était en train de fermer le collier autour de mon. Je mis ma main sur son bras et l'éloigna de moi, ce qui eu pour effet de me retirer le collier. Je ne voulais pas l'abîmer, il pourrait le ramener en boutique ou alors tout simplement, l'offrir à sa nouvelle petite copine. Et il n'avait pas intérêt de le faire ! Madison roula alors des yeux, évitant ainsi de recroiser le regard de Steven. Elle se sentait mal, elle était tiraillé entre vouloir lui faire comprendre ses idées et ne pas lui faire de peine. C'était atroce. Elle ne voulait pas le voir triste et le voir comme ça, surtout après avoir refusé son cadeau, elle savait qu'il allait être triste et déçu... Elle ne supportait pas de voir ça dans ses yeux. Les minutes passèrent, bientôt 10 avant l'embarquement.

« Je suis désolé pour le mal que je t'ai fait, mais je ne peux pas te donner plus pour le moment, sauf que tu mets en avant le côté sentimental de notre relation, mais une amitié aussi forte s'est forgée derrière et j'y tiens. Je ne suis pas capable d'être l'homme de ta vie pour le moment, mais je suis capable d'être ton meilleur ami et ça n'enlève en rien ta place de première femme, dans ma vie. Si tu pars, je t'en voudrais et on sera reparti pour deux ans, sauf que cette fois ça sera définitivement mort et tu le sais. »

Les mots de son meilleur ami la touchèrent en plein coeur. Une larme silencieuse et innocente avait coulé le long de sa joue. Elle devait être plus forte que ça ! Ne rien laisser transparaître ! Elle croisa alors les bras sur sa poitrine et essuya avant ça sa larme d'un revers de manche. Après quoi, la jeune fille regarda l'heure, avant de dire :

« Tu as fini ? »

Elle ne voulait pas qu'il l'atteigne encore une fois. Non, elle voulait que pour une fois, il comprenne son erreur, vraiment. Qu'il comprenne que Madi n'était pas un objet et qu'elle pouvait à tout moment, partir. Qu'il ne devait pas oublier ses sentiments non plus. Surtout. Elle ne voulait pas lui dire au revoir, elle ne pouvait surtout, rien dire sinon pleurer. Les larmes étaient à sa gorge, prêtes à s'étendre, prêtes à se laisser aller. Mais Madi les retenait, par on ne sait quel miracle. La jeune femme garda le silence et attrapa alors sa valise. Elle regarda une dernière fois Steven, d'un regard vide, triste et au fond, rempli de tout plein de choses qu'elle aimerait qu'il comprenne. Surtout de la tristesse et de la déception. Et elle tourna les talons. Elle faisait rouler sa valise sur le sol de l'aéroport et avançait vers...

« Pour les passagers du vol 567 en direction de Phoenix, embarquement porte 74 »

...la porte 74.

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Standing in the dark

”-Tu te rends compte tout de même que tu es en train de te détruire pour quelque chose qui n'existe pas ?
- L'amour, ça n'existe pas ?
- L'amour, ça existe sûrement. Mais toi, tu adhères à cette théorie débile de l'âme soeur. Comme s'il existait une sorte d'emboitement parfait entre deux individus prédestinés à se rencontrer...
- Ah bon, c'est débile de croire qu'il existe peut-être quelqu'un capable de nous rendre heureux, quelqu'un avec qui on aurait envie de vieillir ?
- Bien sûr que non, mais toi, tu crois à autre chose : à cette idée qu'il n'y aurait sur cette Terre qu'une seule personne faite pour nous. Comme une sorte de part manquante originelle dont on aurait gardé la marque dans notre chair et dans notre âme. ”

Mon téléphone sonne. Ma soeur. Je décroche, j'entends qu'elle s'énèrve, qu'elle s'affole, qu'elle est inquiète. Je ne comprends rien à ce qu'elle me raconte, j'attends cependant qu'elle finisse de parler et tente de capter quelques mots, quelques morceaux de phrase. Une fois terminé, je lui demande de se calmer, de respirer et de m'expliquer sans hurler dans le téléphone et surtout, moins vite. Elle m'explique que Madi attends son avion. Son avion? Comment ça son avion? Elle veut partir, retourner chez ses parents en Arizona. Je demande à ma soeur à quelle heure est son avion, dans combien de temps embarque t'elle, elle me répond une heure. Je prends ma veste, mes clés, ma voiture et fonce au centre ville. Je vais dans deux boutiques différentes, je veux lui prouver que malgré tout, malgré Idril, elle compte pour moi, elle fait partie intégrante de ma vie. Il me reste 30 minutes pour aller la rechercher. Je me dépèche.

Une fois à l'aéroport, le souffle court, le coeur battant, je cours jusqu'au hall d'entrée. Je vois les panneaux, Arizona, pas encore embarqué. Je me dépêche, je cours, je me dessine un chemin entre tous les futurs passagers et voyageurs, le visage inquiet je cherche partout après Madison. Je ne la vois pas. Où est-elle? Je ne fais attention à rien, à personne, je bouscule plusieurs personnes, je cherche, je cherche, mais rien. Je regarde ma montre, il reste un quart d'heure avant son embarquement, j'accelère le mouvement, je regarde partout, jusqu'à ce que mes yeux se stoppent sur une silhouette que je connais. Une silouhette que je connais par coeur même. C'était elle, la femme que je cherchais, ma meilleure amie. Madi. J'avance jusqu'à elle et me stoppe à un mètre d'elle. Je le regarde d'un air déçu et soulagé en même temps. Pourquoi ne m'a t'elle rien dit? Pourquoi ne m'a t'elle pas demander d'explications avant ça? Je baisse les yeux avant de la regarder à nouveau.

Reste Madi... Pour moi...Pour nous.

Je m'approche de la jeune fille et prend un collier avec trois petits diamants que j'avais hôté plus tôt de la boite et le portait à son cou afin de le lui attacher derrière le cou. Je me reculais d'elle et pris ses mains.

Je suis désolé pour le mal que je t'ai fait, mais je ne peux pas te donner plus pour le moment, sauf que tu mets en avant le côté sentimental de notre relation, mais une amitié aussi forte s'est forgée derrière et j'y tiens. Je ne suis pas capable d'être l'homme de ta vie pour le moment, mais je suis capable d'être ton meilleur ami et ça n'enlève en rien ta place de première femme, dans ma vie. Si tu pars, je t'en voudrais et on sera reparti pour deux ans, sauf que cette fois ça sera définitivement mort et tu le sais.

Je fis une pause avant de reprendre...

Reste Madi, reviens avec moi...

Je regardais la jeune fille avec un regard tendre et triste à la fois en attendant qu'elle me donne sa réponse, sa décision.

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L'horreur. Je vivais l'horreur depuis plusieurs jours maintenant. Depuis que Steven m'avait annoncé qu'il voyait une autre fille. J'étais anéantie, je n'arrivais plus à rien, je n'avais plus le goût pour rien. De colère, j'avais explosé ma guitare, je le regrettais trop. J'allais en cours sans vraiment y être ou du moins, les premiers jours. Puis j'avais arrêté, parce que j'avais trop peur de le croiser. Je restais enfermée dans ma chambre, parce que sa nouvelle copine vivait en plus de ça, sous mon toît. Je ne voulais pas la croiser, je ne voulais pas le croiser non plus. J'étais morte de trouille dès qu'on s'approchait de ma porte, dès qu'on sonnait. J'avais la boule au ventre de le voir. La seule personne que j'autorisais à venir, c'était bien sûr mon coloc Norim qui se montrait totalement adorable avec moi et puis Perle. Mais mon moral ne revenait pas. Je ne mangeais plus, je ne faisais rien. Je passais alors de longues heures sur skype avec la petite soeur de Steven. Je lui avais parlé de la situation, elle ne comprenait pas son frère. Elle se sentait mal pour moi mais que pouvait-il y faire? Rien du tout... Je lui avais fais promettre de ne rien dire à son frère quant à ma décision : celle de repartir chez moi. Je ne voulais pas qu'il le sache, je ne voulais plus avoir à faire à lui et lorsque je pensais ça, ça me brisait le coeur et ça m'enfonçait encore un peu plus dans mon sale état. J'avais même pas appelé mes parents, je leur avais juste dit que je rentrais parce que j'avais une semaine de congé et que je voulais les voir. Une fois sur place, je leur en parlerai et j'essairai de les convaincre de me laisser partir en Afrique, rejoindre Paul. J'avais peur de les décevoir, mais je ne pouvais pas rester ici, dans cet endroit, avec Steven dans les parages et sa copine qui me servait de colocataire... C'était trop pour moi, beaucoup trop même. J'avais dis au revoir à Nono, ça me faisait de la peine de le quitter, je l'aimais beaucoup. Il m'avait accompagné jusqu'à l'aéroport et avait du me laisser seule, pour ne pas louper son cours. Je sortis alors mon téléphone pour prévenir la soeur de Steven, qui était la seule à être au courant, que j'étais à l'aéroport et que j'allais embarquer d'ici une heure. Une fois cela fait, je mis mon téléphone dans ma poche et m'avança vers les guichets. Je me tournais une dernière fois vers la ville. Ville où je n'avais pas vécu de si bons moments que ça au final... Une agression, un coeur brisé, des rêves anéantis. J'avais perdu mon sourire, j'avais des cernes pas croyables qui couvraient mon visage, bref, j'étais hideuse mais le pire? C'était que j'étais seule... Je soupirais un grand coup, me souvenant d'être venu chercher Doudou il y a seulement quelques jours ici et de voir qu'en si peu de temps, tout avait changé... Ca me brisait entièrement d'assister à ça, de constater tout ça, de m'apercevoir que tout était gâché, parce qu'il ne voulait pas comprendre que c'était dur pour moi et qu'il m'en demandait vraiment beaucoup... Comment allait-il réagir en apprenant mon départ? Je l'ignorais... enfin non. Je savais qu'il allait m'en vouloir et que ça allait peut être nous détruire complètement, mais n'était-ce pas déjà le cas? Non... même si je lui disais ne plus croire en lui, je savais qu'il m'aimait, je voulais juste qu'il me le dise, je voulais me sentir importante pour lui... Mais il ne comprenait pas ça... Je sentais les larmes me monter aux yeux. Ne faisais-je pas une erreur? Si, j'en faisais une, mais je ne pouvais vraiment pas rester ici... Je ne le pouvais pas...