[SUJET TERMINE] Dodo... Dodo.... [Maya]

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Le joli mois de May. Le joli May, le bel enfant. May avait toujours été plutôt beau. Un beau bébé, puis en grandissant, ses cheveux poussant, on lui avait souvent dit qu’il ressemblait à une vraie poupée. May faisait partit de ces gens aux traits réguliers. Il avait cette chance et comme Maya s’en doutait, il s’en servait à volonté. May aimait bien sentir qu’il plaisait et en profiter. Et puis son métier consistait à plaire en plus. C’était gratifiant, et peut être une manière de sa rassurer. Il avait toujours peur d’avoir vieillit trop vite. Peur de ne plus avoir le droit d’être jeune. La vie lui prouvait le contraire. Il avait le droit d’être jeune. Enfin, pour l’instant il n’en avait plus trop envie. Le temps, il ne savait plus comment il voulait le voir passer. Les heures, les années, il ne savait plus si elles devaient aller plus vite ou beaucoup moins. Que réclamer ? Surtout maintenant qu’il passait le plus claire de son temps à s’inquiéter. Peut-être que son cœur le lâcherait un jour ! Se faire des cheveux blancs si jeune, c’était bien triste.

Maya trouva cela amusant qu’il la compare à un ange, mais elle le remercia en lui disant qu’un ange serait sans doute plus sympathique qu’elle. Mais May ne pensait pas vraiment que le but des anges était d’être sympathique. Plutôt des êtres incroyablement beaux et intouchables. Mais sympa ? Enfin peut-être que sa vision des choses étaient différente parce qu’il y avait beaucoup de choses que May Willis pensait différemment ? Sans doute. Enfin, on a tous une manière de pensée différente. Pour May, un ange pouvait être mauvais si ses intentions étaient mal comprises. BREF. Maya avait l’air d’un ange parce qu’elle était belle il n’y avait pas à tergiverser plus à ce sujet. Le japonais regarda ses affaires rapidement. Il était riche sans l’être. Sa mère lui donnait beaucoup d’argent mais il avant besoin de plus. Quoi qu’il en soit, il montait ses affaires comme un grand ! Ce qui serait compliqué … Laver le linge. Il ne l’avait jamais fait.

Elle lui dit qu’elle le trouvait charmant ce qui lui valut un des célèbres sourires de May. Il adorait les compliments en même temps ! Et il était habillé pour son boulot quoi… Être Host Boy demandait une classe digne des clientes qui venaient à vous. Vous deveniez leur prince d’une nuit. Un costar était donc obligatoire. Et ça allait plutôt bien à May. Ça lui donnait un genre de crédibilité et ça le vieillissait un peu.

« C’est gentil ! May est content. Mais May va rentrer dans son chambre. Pleins de choses à ranger ! »

(Désolée, le sujet commence à dater et May a pas mal évolué depuis donc je suis trop perdue avec ce rp xD… je dois le terminer on en fera un autre au pire : ) )

[END]

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Le jeune garçon – faute de pouvoir être appelé communément « homme » à cause de son âge qui n’excédait certainement pas dix-huit ans – sourit à ma remarque bien que je ne sache s’il avait réellement compris ou non la signification des mots que je venais de prononcer. Après tout, rien que quelques mots un tant soit peu plus courants qu’a l’accoutumée pouvaient faire en sorte que vous soyez incapable de saisir ce qu’on vous disait dans une langue autre que celle maternelle. Néanmoins, je n’ajoutais rien, me contentant de mordre ma pomme à pleines dents tout en veillant à ne pas faire trop de bruit. Mon père avait pris le soin de m’enseigner les règles du savoir-vivre et rien n’était plus dérangeant qu’une personne ouvrant ouvertement la bouche en pleine dégustation de quelque aliment. Surtout en présence d’étrangers. Enfin, lorsque l’on était entouré de personnes faisant partie de notre cercle plus proche, ce n’était pas non plus génial, l’opinion sur vous que les autres pouvaient avoir avait de grandes chances de changer radicalement…

- Ah… May… était fatigué… La chambre c’est trop loin !

Son explication maladroite mais tout en sourire ne fit en tout cas pas disparaître le mien, au contraire. Faute de beaucoup d’affaires, je me demandais mentalement pourquoi tant qu’à faire, il n’était pas resté dans sa chambre en y montant ses bagages. A moins que quelqu’un ne l’ait fait à sa place. Après tout, je n’étais pas dans n’importe quelle école, il était donc tout à fait probable que cette hypothèse s’avère véridique. Décidant de ne pas m’attarder sur ce genre de détails tout à fait inutiles, je continuais à le détailler physiquement. Ses pupilles étant aussi sombres que ses iris, je me demandais parfois où ses yeux se posaient véritablement. Puisque j’avais déjà pu constaté que certaines personnes jouaient même de cet avantage des yeux à la teinte aussi foncée que l’onyx, s’amusant à pouvoir fixer plusieurs personnes ou choses à la fois de telle façon que l’on ne puisse savoir qui était réellement visé. Et c’était extrêmement perturbant et irritant. Néanmoins, je gardais cette réflexion pour moi. May n’aurait certainement pas compris, moi-même m’emmêlant dans mes raisonnements intérieurs.

- Je pensais que vous êtes un ange.

Visiblement amusé, je pris le compliment avec un sourire, tout en sentant avec plaisir que mes joues ne s’empourpraient pas. C’était ainsi, certaines personnes ne pouvaient le savoir seulement lorsque les autres les informaient que leur visage prenait une teinte rosée, moi je le sentais. Ce qui était un réel avantage, de mon point de vue. Cela dit, le savoir ne m’aidait pas réellement.

- Merci, répondis-je simplement.

Soucieuse de ne pas dire quelque chose de trop compliqué à comprendre, je cherchais durant quelques secondes comment formuler ma pensée. Me mordant légèrement la lèvre inférieure, j’optais finalement pour une version la plus simple possible que j’ai pu trouver durant mes quelques secondes de cogitation intérieure :

- Un ange est plus sympathique que moi, je pense. Mais merci de la comparaison.

Avec un sourire, j’ajoutais ensuite le concernant :

- Vous êtes également absolument charmant.

Et je le pensais. Il devait même en user, peut-être en abuser. Son sourire avait dû faire des ravages dans le passé. Et il était évident que cela allait continuer. Après tout, s’il se savait désirable, pourquoi ne pas en profiter ? Ce n’était pas le genre de concept que j’appréciais particulièrement, mais je ne jugeais pas sur les simples apparences. Même s’il était vêtu de façon assez singulière, comme on dit, l’habit ne fait le moine. Certes, cela compte tout de même beaucoup. On peut savoir aux vêtements portés par quelqu’un d’autre la façon dont il prend soin ou non de sa personne. Mais le caractère diffère souvent et peut même vous étonner. Je ne pouvais donc avoir une idée précise de la façon dont May pouvait réagir même si cerner les gens était quelque chose que j’arrivais avec de plus en plus de facilité au fil du temps.

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May. Comme le mois, surtout pour la sonorité, mais venait de Mei, diminutif de Meiji. Parce qu’avant d’être May, il était Meiji. Meiji Nakagawa, japonais immigré contre son gré, à qui il fallait donner un prénom qui sonnait bien pour les orientaux. L’avantage c’était que ça ressemblait beaucoup à Mei, alors il l’acceptait. Le seul souci, c’était le mois qui s’y accordait. Parce qu’un mois de Mai, il avait perdu son père. Il n’avait sans doute pas encore fait son deuil en vérité. May se demandait souvent comment ce seraient passées les choses si son père n’était pas mort, et s’il n’avait pas été malade. Tout aurait été sans doute totalement différent. Il ne serait pas celui qui se tenait maintenant devant Maya. Peut-être serait-il resté l’être renfermé d’avant. Qui sait. Déjà, il ne serait jamais venu ici. Mais d’autres choses, plus importantes, n’existeraient pas non plus. May ne savait pas ce qu’il préférait. C’était compliqué. Mais son père lui manquait souvent. Et à cela, il n’y avait pas de solution.

Peut-être que, de se voir dans un miroir en était une ? May était le portrait craché de son père. Il le savait par des photos qu’il avait gardées. La seule chose qu’il avait prit à sa mère, c’était ses yeux. Son père avait les yeux noisette, et May avait les yeux noirs. Des orbes, noirs, électriques, on ne faisait pas la différence entre pupille et iris. Mais pour le reste, c’était son défunt paternel. Bref, aucun rapport avec la situation ici présente ou un espèce d’ange lui faisait face. Enfin, May savait bien que ce n’était pas un ange. Il n’était pas non plus complètement fou ! Mais il la trouvait vraiment jolie. C’était rare, qu’il trouve une fille vraiment belle. D’habitude, il le leur disait, il le pensait rapidement mais, ce n’était pas trop ça. Cette fois pourtant, si. C’était amusant. Et puis son attitude était assez marrante aussi, en fait. Bref, elle se présenta. Maya ? Ah voilà qui était amusant. Parce que dans ce cas, il n’y avait qu’une lettre de différence entre leurs prénoms. Quant à son nom de famille, il décida de ne pas se tenter à le redire. Il ne s’en souvenait déjà plus. Trop compliqué !

Il faisait le tout possible pour ne pas progresser en vérité. Jusqu’à son arrivée ici, il était tellement mal à l’aise ! L’anglais ne lui plaisait pas du tout. Mais bon. Il fallait aussi qu’on le comprenne. Du coup il progressait, mais un peu. Très lentement, en fait. Trop lentement. Voilà qui changera, un jour. Bref, Maya parla de nouveau. Un peu vite, May dut se concentrer pour tout comprendre. Mais il comprit. C’était pas trop difficile : il voyait beaucoup de film en anglais, même encore à Tokyo. Il sourit amusé à sa remarque sur le fait que dormir dans un lit était une idée peut être plus intelligente qu’un fauteuil. Pour sur, il ne se serait pas fait mal !

« Ah… May… était fatigué… La chambre c’est trop loin ! » Expliqua-t-il en souriant.

« Je pensais que vous êtes un ange. » Raconta-t-il ensuite, visiblement amusé de sa propre bêtise.

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Alors que j’attendais debout, la main droite toujours tendue à l’intention du jeune asiatique, je l’entendis prononcer quelque chose que je ne compris pas. Mais rien qu’au ton, je devinais qu’il venait de jurer ouvertement. Somme toute, ce n’était peut-être pas plus mal que je n’en connaisse la signification. Lorsqu’enfin, l’individu leva la tête sur ma personne, je crus comprendre qu’il articulait quelque chose mais, n’étant pas le moins du monde renseignée sur les langues chinoises et japonaises, je n’aurai su dire ou répéter même après plusieurs essais. M’efforçant de sourire, je restais en place, attendant que l’inconnu ne réagisse. Ce qu’il fit après quelques secondes. Il se servit de ma main pour se remettre sur ses deux pieds et je pus m’apercevoir qu’il me dépassait d’une bonne dizaine de centimètres. D’un geste automatique, il porta ses mains à son visage et acheva de se sortir du sommeil en se frottant énergiquement les yeux. Il clignait encore quelque peu des paupières, signe évident qu’il s’accoutumait progressivement à la luminosité. Finalement, ses prunelles se posèrent de nouveau sur ma personne et hésitant, il me remercia, apparemment, du mieux qu’il put :

- Ah… merci… aider May.

Le dénommé May m’offrit un magnifique sourire auquel je répondis en agrandissant le mien. Son accent trahissait sa venue aux États-Unis relativement récente tout en répondant à la question que je me posais intérieurement quelques heures plus tôt. Je me demandais l’orthographe du prénom de mon vis-à-vis, remarquant que « Mei » était sans doute la meilleure qui correspondrait à ses origines. Mais après tout, nous étions en Amérique, il pouvait donc tout aussi bien s’écrire « Mey » ou « May ». Et par un heureux concours de circonstances, il s’avérait que si la dernière possibilité s’avérait être véridique, nous n’avions qu’une lettre de différence. Faute d’avoir une réponse à ma question, j’en conclus que « May » était la bonne orthographe et ne cherchait pas plus loin. Après tout, je finirai sans doute par connaître la réponse à mon interrogation un jour ou l’autre. Et ce n’était pas non plus ma préoccupation principale.

May s’étira comme un félin au sortir d’un long sommeil et passant sa main dans ses cheveux d’un noir d’ébène, il me questionna comme je m’y attendais :

- Oh… Je suis May… enchanté… Tu es… ?

Je pris en compte le fait qu’il était passé de la troisième personne du singulier à la première. Visiblement, il essayait de faire des efforts à se faire bien comprendre et je trouvais courageux en un sens d’essayer de continuer à progresser malgré le peu de temps passé dans un pays et la connaissance des simples bases de l’anglais.

- Maya. Maya Van Elvy, répondis-je.

Faute de savoir comment se saluer dans les pays de l’Orient, je changeais ma pomme de main et en croquais un morceau. En silence, je détaillais son visage aux trais finement dessinés. Une chevelure, bien qu’au réveil, quasiment impeccable encadre un visage lisse comme celui d’une poupée. De beaux yeux en amande et un sourire communicatif complétaient le tableau. Oui, il était un beau jeune homme et je me doutais qu’il devait en profiter à son aise.

- Je suis également nouvelle ici, fis-je avant de mordre à nouveau dans ma pomme. Mais tu dois bien avoir une chambre attribuée, non ? Car, de mon point de vue, un lit est bien plus confortable qu’un fauteuil. Et il évite généralement un réveil aussi… brutal.

Je ne cherchais pas le moins du monde à me moquer, simplement à me renseigner tout en engageant la conversation. Libre à May de me répondre ou non, je n’allais pas m’offusquer de si peu bien qu’il soit temps que je commence à faire connaissance avec les élèves que constituait le lycée.

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La valise n’était qu’une partie de ses affaires qu’il avait récupérées la veille. Le reste était déjà dans sa chambre. Non, si May avait choisit ce fauteuil plutôt que son lit, c’était juste par flemme de monter. Ici, il était très bien. May dormait si mal que lorsque cela venait, il dormait n’importe où. Pourquoi mal dormir ? Ce n’était pas un problème de cauchemars. Il n’en faisait pas des cauchemars. Il ne s’en souvenait pas si il en avait fait un jour. Non il n’arrivait que rarement à s’endormir. De toutes façons il travaillait la nuit, allait en cours, faisait ses devoirs, sortait… Son temps était très facilement occupé, du coup le sommeil… Et bien, ce n’était pas la peine de perdre du temps à dormir. Et donc, comme tous les humains ont besoin de dormir, quand il dormait, May dormait. Mais vraiment longtemps, et n’importe où. Le voilà donc encore effondré sur ce fauteuil quand une personne entra. Il n’entendit rien, et continua son sommeil profond qui serait son seul sommeil avant deux jours au moins, on pouvait en être certains.

Il rêvait de plusieurs choses. Impossible de s’arrêter sur quelque chose en particulier. Rien de bien intéressant, en tous cas il rêva longtemps. A un moment, il se tourna sur lui-même mais, et bien… Chute. Il sentit le dur du sol et son réveil fut très difficile. De toute façon il avait toujours du mal à se réveiller. Il marmonna un « shimata », qui, soyons franc, signifiait merde, essayant de se relever les yeux à moitié ouvert. C’est là qu’il vit une main, relevant la tête, posant son regard sur une personne qui lui proposait son aide. Apparu alors le visage de Maya. Il ne la connaissait absolument pas et, encore dans son sommeil, sembla faire un arrêt.

« Ah… Tenshi mitai… » Marmonna-t-il en regardant sa main à nouveau.

Est-ce qu’il s’agissait d’un ange ? C’est ce qu’avait dit May. On dirait un ange. Mais pourquoi un ange viendrait-il à son secours maintenant. Personne n’était venu à son secours depuis longtemps. Il s’en sortait très bien tout seul. Ah, il avait la tête lourde, bon, il faudrait se relever. May consentit à prendre cette main et à se mettre sur ses deux pieds. De sa main libre il frotta ses yeux fatigués avant de regarder autour de lui. Le soleil était déjà beaucoup plus haut qu’à son arrivé. Il fit une petite moue, il avait du dormir très longtemps. Bon, May commençait à émerger comme il se doit et comprit que son ange était une personne normale. Ah oui, mais c’était une très belle personne normale. Même si il n’était pas très « femme », cette inconnue était particulièrement belle, il n’en revenait pas presque !

« Ah… merci… aider May. » Lui dit-il en offrant un beau sourire à Maya. Après tout elle venait de le relever et apparemment elle ne se moquait pas.

Concernant son accent, voilà une première réponse. Mauvais. Un an en Amérique et rien du tout. Il ne conjuguait pas bien, il ne disait jamais « je » mais « May », parfois il se trompait dans son propre prénom. Après tout, il se nommait Meiji, ou Mei, mais May, c’était juste pour faire beau sur le passeport de ce pays qu’il n’aimait pas. Raison pour laquelle il se refusait à faire des efforts en anglais. Mais bon, il commençait à comprendre que, si il voulait finir ses études très vite, il n’aurait pas le choix. Mais à l’écrit il s’en sortait très bien ! Heureusement sinon ça n’irait pas du tout. Enfin, ça n’allait déjà pas. Bref, May s’étira et passa une main dans ses cheveux. Le réveil…

« Oh… Je suis May… enchanté… Tu es… ? »

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Je me réveillais, le coeur battant à tout rompre. Pour une première nuit dans la Wynwood High School, ce n'était pas franchement l'idéal. Certains cauchemars de mon passé continuaient de me hanter malgré le nombre d’années qui me séparait de ces souvenirs. Et pourtant, j’avais bien souvent du mal à retenir les choses. Il fallait croire que ces moments m’avaient marqué à jamais. Malheureusement. Mais l’heure n’était pas aux jérémiades ou plutôt, aux pensées noires. Me tournant de façon à apercevoir mon réveil, je remarquais que mes habitudes bien matinales ne m’avaient pas quitté étant donné qu’il était aux alentours de sept heures et demie. Soupirant à tout rompre, je me calmais bien vite en songeant au fait que je n’étais pas seule. Affublée d’une colocataire que je n’avais que croisé, mes premiers pas dans ce lycée n’étaient pas des meilleurs que j’ai connus. Mais soit, j’avais encore le temps de prouver ma sociabilité et de faire connaissance avec les autres.

Me levant en évitant toute source susceptible de faire du bruit, j’enfilais un jean ainsi que le premier tee-shirt et d’un gilet à portée de main. Je n’étais pas particulièrement frileuse et je n’avais de toute façon, pas l’intention de sortir des bâtiments. Passant par la salle de bains, je me coiffais tout de même de façon à être présentable et me passais des chaussures aux pieds. Je sortis en rabattant la poignée sans le moindre bruit et me dirigeais à pas feutrés vers les escaliers. Ma chambre se situant au troisième étage, je mis tout de même quelques minutes à atteindre le rez-de-chaussée et accessoirement, le foyer. Malgré l’heure matinale, j’eus la surprise de me rendre compte que je n’étais pas seule. En effet, une personne de la gent masculine était affalée dans un fauteuil et au vu de sa respiration, dormait profondément. Je supposais qu’il devait être arrivé la veille, ses valises trainant autour du fauteuil portant l’inscription « Je suis confortable ». Les jambes pendant sur un accoudoir, la tête sur l’autre, je l’observais, assez amusée. De par sa position, je ne pouvais que l’imaginer assez grand avec une taille relativement élancée. D’apparence, ainsi plus ou moins étendu sur le fauteuil, il ne paraissait guère en surpoids, au contraire. Mais ce que je remarquais surtout furent ses origines asiatiques. Chinois ou japonais, je n’aurais su le dire. C’était du pareil au même pour moi, bien que je sois consciente des différences. Celles-ci existaient, et je le savais parfaitement. Rien que les alphabets n’étaient pas semblables. Mais concernant le visage, rien ne m’indiquait la nationalité du jeune homme. Tout comme il n’aurait sans doute su dire à une personne de peau assez blanche quel était son pays d’origine sans l’entendre parler. Tout cela pour dire que je savais dorénavant qu’il y avait au moins quelqu’un d’asiatique dans ce lycée et je m’interrogeais sur la façon dont il parlait notre langue, à défaut de l’avoir entendu.

Huit heures sonnèrent, me sortant de ma léthargie. Mon estomac exprimant son mécontentement, je me décidais à bouger et repris mon chemin en direction cette fois de la cafétéria. Mes envies alimentaires étaient très variées et fréquentes. Et pourtant, personne n’aurait su le dire de ma morphologie. Arrivée au lieu suscité, je remarquais le fait qu’il n’y avait décidément pas grand-monde et m’emparais simplement d’une pomme avant de ressortir, à peine quelques minutes plus tard. L’idée de me confronter à des gens inconnus de si bonne heure ne m’intéressait guère. Et puis, j’avais encore le temps d’y revenir. Le fait d’arriver pendant les vacances et durant une période où certains étaient partis à Aspen, d’après les informations que j’avais pu tirer du panneau d’affichage et de diverses personnes, m’aidait particulièrement. J’avais ainsi tout le temps nécessaire pour prendre connaissance de mon emploi du temps et pour commencer à repérer les lieux.

Finalement, je passais les deux heures qui suivirent à me balader un peu partout dans l’enceinte du lycée, notant au passage quelques marques repères dans mon esprit pour ne pas me perdre quand viendrait le jour où je devrais aller dans telle ou telle salle. Je passais de nouveau au réfectoire et apercevant la foule qui l’occupait désormais, je repris une pomme et sortis aussitôt. Je me laissais dorénavant guider par mes pas. J’en revins au point de départ, ou plutôt, au foyer. Et je pus relever que le jeune aperçu quelques deux heures plus tôt était encore couché sur le fauteuil. Tout en mordant dans ma pomme aussi rouge que le sang coulant d’une blessure récente, je pris place dans le canapé jouxtant le fauteuil occupé. Détaillant l’inconnu des yeux, je n’eus finalement pas à attendre longtemps son réveil puisqu’en voulant changer de position, celui-ci tomba maladroitement du fauteuil, s’extirpant ainsi de son lourd sommeil. Souriant tout en m’empêchant de pouffer, je me levais tout de même et lui tendis la main droite, ma main gauche étant prise par la pomme que je continuais de déguster. Comme réveil, il y avait décidément mieux.

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Dormir… dormir… May voulait dormir. Il était arrivé la veille et entre l’installation et l’adaptation ça n’avait pas vraiment été simple. Du coup il avait surtout passé la nuit à l’extérieure et ne rentrait que maintenant. Abordant un costar et une chemise blanche ouverte, il ne faisait pas défaut à son but premier : être classe. Et alors qu’il passait une main dans ses cheveux, il réalisa qu’il n’avait pas du tout prit le bon chemin pour les chambres. Mais cet endroit était trop grand, c’était absolument impossible de ne pas s’y perdre. Il soupira. Bon, il ne restait plus qu’à faire demi-tour, mais il était vraiment crevé maintenant. Soit, il continua sa route le pied lent, avant d’arriver au rez-de-chaussée du bâtiment tant souhaité. C’est à ce moment que son regard se posa sur la porte d’entrée pour le foyer. Et, entre les escaliers et cette porte, ses pieds choisirent pour lui. L’host passa la porte, et trouva son bonheur.

Un fauteuil, magnifique, avec écrit « je suis confortable » tout autour, lui fit de l’œil. Du coup, May se dirigea vers ce dernier pour s’y installer, de travers, et fermer les yeux. Voilà, c’était son idée du paradis. Le confort, le silence, le calme, après une dure nuit de labeur. Il pourrait s’endormir, comme ça. En fait, il s’endormit. C’était trop agréable pour laisser passer ça. Son sac sur le côté, la tête contre l’accoudoir, on aurait dit un bébé. En même temps, rien n’était jamais simple depuis qu’il avait quitté Tokyo. Pourtant voilà déjà un an que c’était fait. Mais il ne s’y faisait toujours pas. Déjà, l’anglais, ce n’était pas du tout son truc. A l’écrit, oui, mais à l’orale, impossible. C’était presque si un enfant de trois ans ne serait pas meilleur que lui.

Le fait de ne pas parler la langue correctement était le plus éprouvant. Il essayait de faire des efforts mais, dans le fond, il n’en avait pas envie. Rien ne le retenait ici. Rien ne lui plaisait. On l’avait obligé, et quand on l’oblige alors, et bien, May n’obéit pas. Garçon trop libre ou trop enchaîné au contraire, chaque mot d’anglais le fatiguait. Travailler la nuit, aller en cours, c’était loin de l’ennuyer. Alors, la raison pour laquelle il était si fatiguée, n’était autre que cette journée de plus à essayer de se faire comprendre.

Dans son sommeil, il marmonna quelque chose d’encore un peu flou pour être compris, avant de se tourner et de le continuer. Le sommeil, c’est sacré, après tout. 10heure sonnèrent qu’il dormait toujours, d’ailleurs !