Tie helvettiin matkustaa [Ysi & Dante]

Autant dire que j'ai halluciné quand ce taré de directeur a osé me nommer accompagnateur du voyage au sports d'hiver. Même pas encore eu le temps de donner un seul cours qu'il m'impose cette... punition. Autant le dire : ces mômes ont l'air d'une bande d'enfants gâtés et superficiels, pour la plupart. Après réflexion, je me dis que la jeune fille blonde de tout à l'heure ne devait pas faire partie de ceux-là. Elle et son amie m'avaient gentiment amené au bureau du directeur, peu après mon arrivée deux jours plus tôt. Ce même directeur qui, non content de trouver quelqu'un avec qui il pouvait faire régner sa loi aisément, venait de m'annoncer la fin du monde... ou presque. L'idée que je pourrais être un violeur ou un assassin ne lui a-t-elle même pas effleuré l'esprit ? Tout en haussant le sourcil, je ne pu m'empêcher de trouver inconsidéré autant d'inconscience : ne devais-je pas faire mes preuves, avant toute chose ? Quand je lui posai la question, il m'assura avec un grand sourire - hypocrite - que j'étais parfait. Je savais que j'aurais du mettre mes lentilles blanches, je le savais ! Il aurait eut les boules et... J'inspirai un grand coup et haussai les épaules.

- Très bien, boss. Mais si un seul de ces mioches ne m'obéit pas et se tue sous une terrible avalanche, cela sera uniquement votre faute.
- Je prend le risque ! Bon amusement, Tasse à On !
- C'est Tässäon...
- Oui, c'est cela ! Rendez-vous mercredi à 10h devant le gymnase : vous partez en car.

Et nous voilà donc mercredi. Mon sac de voyage sur l'épaule, lunettes de soleil sur le nez, j'inspectai la file d'élèves qui montait dans le car. Bruyamment. Quand ils furent tous montés, je balançai mon sac dans le compartiment à bagages, récupérai la liste des présences et montai à mon tour dans le car. La porte se ferma sur le directeur apparemment ravi - mais quel(s) monstre(s) laissait-il donc dans ce car pour sourire ainsi ?! J'adressai un signe de tête au chauffeur - un gros lard qui suait comme un bœuf - et m'emparai du micro.

- Salut, les jeunes. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis Apollo Tässäon, votre accompagnateur. Je suis sûr qu'on va se marrer, youhou.

Une vingtaine de paire d'yeux se tournèrent vers moi, attentives. Ceux qui ne remarqueraient pas l'ironie de ma phrase... sont des idiots, pensai-je. Pour ma première "représentation" publique, j'avais fait soft : jeans, tee-shirt blanc et veste en cuir. On ne peut plus normal... si on ne prenait pas en compte ma coiffure et mon maquillage, évidemment. J'avais omit volontairement de dire que j'étais leur futur prof de maths : ils l'apprendraient bien assez tôt.

Le trajet se passa dans un calme approximatif, le chauffeur sua beaucoup et je remplis 16 grilles de sudoku. L'arrivée à Aspen me fit l'effet d'une bonne douche fraiche un après-midi d'été. Je sautai du car dès que je le pu et signalai aux élèves la répartition des chambres. Alors qu'ils venaient un à un me demander leur numéro de chambre, je remarquai un jeune homme qui me regardait fixement. Je lui souris et reportai mon attention sur la jeune fille devant moi.

- Ça alors ! N'est-ce pas vous qui m'avez montré le bureau du directeur, lundi ?

Le retour de la petite blonde sympathique. Le gamin continuait, pendant ce temps de me fixer d'un air impatient.

Un voyage au ski. Lorsque Dante avait vu l'affiche sur les murs du lycée, il avait longuement hésité à s'inscrire. Après tout, quoi de plus niais qu'un trajet de bus de douze heures avec vingt zouaves beuglant à tue tête des chansonnettes toutes plus débiles les unes que les autres, des chambres collectives où la contrainte de subir les sautes d'humeur de ses congénères fait autant peur que de manger du cassoulet au repas du soir...

Parce qu'à attention. Il ne pouvait même pas choisir les personnes avec qui il partagerait son intimité. Le choix était aléatoire, apparemment. Rien qu'à l'idée de se retrouver avec cette grosse dinde de Taylor, tout le temps à jacasser, ou une sainte nitouche pleurnicharde comme Brooke, Dante en avait des frissons.

Oh et puis crotte, après tout, pourquoi des idiots congénitaux pourraient le priver d'un petit voyage au ski bien sympathique ? Qui dit voyage dit libération des cours pendant un certain temps, libération de ces nombrilistes de professeurs, de sa Miami qu'il connait décidément comme sa poche. Soyons fous, inscrivons nous !

Et c'est comme ça que Dante se retrouva comme prévu dans ce petit bus bondé d'élèves criards, quoique moins désespérants qu'il ne l'imaginait. Mais Dante remarqua plutôt l'espèce de grande saucisse tellement rachitique qu'un clochard refuserait de manger. Immonde. Vu sa dégaine, ça n'était certainement pas un élève. Il avait l'air plus âgé. Homme, ou femme, ou... les deux ? Le jeune homme grimaça en regardant sa longue chevelure grasse qu'il ne devait laver qu'à chaque année bissextile.

Soudain, cette chose informe prit la parole au micro. Apparemment, il savait donc se servir d'un micro. Alléluja, il ne vivait donc pas dans une grotte glauque et puante comme son allure le suggérait.

« Salut, les jeunes. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis Apollo Tässäon, votre accompagnateur. Je suis sûr qu'on va se marrer, youhou.»

Bordel. Il était sérieux, là ? D'un sens, il avait l'air d'aimer le cynisme et l'ironie, il ne devait pas être si arriéré que ça, au fond. Dante avait une profonde envie de le ridiculiser devant tout le bus à cet instant précis, mais il parvint à se retenir... pour le moment. Apollo Tasse à On. Quel nom à coucher dehors, même s'il avait l'air de sortir tout droit de l'espace.

Le voyage se déroula sans encombre. A l'arrivée, tout le monde sortit du bus et le jeune homme se dirigea vers Yseult pour entamer la conversation. Après tout, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire. Seulement, la chipolata ambulante semblait avoir eu la même idée, et Dante essaya de capter son regard pour qu'elle puisse admirer d'elle même le mépris qu'il lui accordait déjà.

« Ça alors ! N'est-ce pas vous qui m'avez montré le bureau du directeur, lundi ? »

Il semblerait qu'Yseult le connaissait déjà. Elle avait de drôles de fréquentations, la petite. Allez, c'était le moment de placer une phrase acide.

« Ca alors ! Vous vous connaissez déjà ? Je tiens à te féliciter Yseult, d'avoir déjà eu le... privilège de faire la rencontre de notre cher... accompagnateur... Et également ta témérité. A ta place, soit je me serais moqué, soit je me serais enfui. Bien que, vu la situation actuelle, je pense que j'aurais opté pour la première solution. Mais sinon, bienvenue... monsieur Tasse à On. »

Qu'elle choses étranges c'étaient déroulées en peu de jours pour Yseult : Elle avait -enfin- rencontré sa colocataire de chambre après plusieurs jours de vision brèves. Et ceux au détour d'un couloirs. Qu'elle rencontre ... Et puis peu de temps après,elles s'étaient fait accoster par une espèce d'énergumène dont elles avaient eu une petite frayeur au passage. Le plus étrange,c'est que ce dernier semblait être leur nouveau professeur de Mathématique,et qu'il leur demandait où pouvait bien se trouver le bureau des directeurs. Les deux filles lui avaient donc indiqué.

En repensant à tous cela,Yseult regarda son réveil et vit qu'il était grand temps pour elle de se lever et de se préparer pour ce fameux voyage de ski. Au début,elle avait beaucoup hésité à s'inscrire,ayant peur que ce voyage lui ramène trop de mauvais souvenir de son enfance. Des souvenirs qu'elle ne voulait pas affronter,car ils lui rappelleraient son dur labeur quotidient,des souvenirs de ce mauvais accidents et de la perte qu'il avait causé. Mais ce qu'il l'emporta fut cette envie soudaine de skier,chose qu'elle n'avait pas faite depuis le dudit accident. Alors,elle décida de s'inscrire.

C'était le matin du jour-J. Les valises d' Yseult étaient prêtent depuis quelques temps,et elle n'eu pas à tous revoir en catastrophe comme avait l'habitude sa veille tante. Quand elle sortie,l'air frais du matin acheva de la reveiller.

Quand elle fut devant le car,il lui sembla qu'elle reconnaisait quelque personne,enfin,il lui semblait.

Une fois installée,bien à l'arrière du bus pour ne pas être dérangé,elle se mit sa musique préféré à fond,histoire de ne pas être dérangé par les chansons bien paillarde que braillaient les autres élèves,et entrepris de commencer un nouveau dessin.

Après plusieurs heures,ils arrivèrent enfin à Aspen. Yseult fut parmis les premières à descendre. Une fois en bas,elle commença à sourire et à regarder la neige. Cela fesait tellement longtemps qu'elle n'en avait pas vu. se baissant,elle pris un peu de neige,et avec,forma une boule qu'elle lança sur un des nouveaux élèves qui descendaient du car.

Au moment où elle allait en lançait une seconde,elle se senti tiré par l'épaule et entendis une voix familière :

« Ça alors ! N'est-ce pas vous qui m'avez montré le bureau du directeur, lundi ? »

C'était le professeur de Maths qu'elle avait conduis au bureau du directeur. Alors comme sa ,il faisait partis du voyage. Sa allait promettre d'être assez divertisant .

Au même moment,Dante l'interpella aussi :


Yseult regarda bizarrement tour à tour Apollo et Dante,en roulant des yeux. D'accord, Apollon avait un look assez étrange,mais de jugez les gens pour leur unique apparence était une bien étrange manie.Alors,Yseult hésita un bref instant quoi répondre,mais laissa son tact et son franc parler faire le reste :

" Merci Dante. Et oui,j'ai rencontré Mr Tässäon il y a quelque jour. Il était un peu perdu,il cherchait le bureau du directeur,chose que nous avons fait Aliénore et moi. Et puis, il n'y a que quelque instant que je viens d'apprendre que notre prof de Math faisait parti du voyage."

Après une coute pause,en profitant pour juger les réactions de ses deux interlocuteurs,Yseult poursuit :

" Et vous deux,pourquoi avez donc voulu faire partis du voyage ?"

Sur cette dernière phrase,Yseult se risqua à a voir un petit rictus,chose qu'elle espérait qui passerait inaperçus ...

Le jeune fille n'eut pas le temps de répondre à ma question : quelqu'un s'interposa dans la conversation d'une façon qui me plu assez peu.

- Ça alors ! Vous vous connaissez déjà ?

Je levai les yeux et aperçu le jeune homme qui me fixait depuis un moment déjà s'avancer vers nous d'un air goguenard. Il poursuivis sans attendre de réponse de la part de la blonde.

- Je tiens à te féliciter Yseult, d'avoir déjà eu le... privilège de faire la rencontre de notre cher... accompagnateur... Et également ta témérité. A ta place, soit je me serais moqué, soit je me serais enfui. Bien que, vu la situation actuelle, je pense que j'aurais opté pour la première solution. Mais sinon, bienvenue... monsieur Tasse à On.

Il écorcha évidemment mon nom, mais je ne relevai pas, me contentant de hausser un sourcil d'un air réprobateur. Yseult, puisque tel était son prénom - fort joli, du reste - me regarda, puis regarda le jeune impoli qui venait de se mêler à l'instant de notre conversation. Elle eut l'air d'hésiter, son regard filant simultanément de lui à moi. Finalement, elle se lança.

- Merci Dante. Et oui, j'ai rencontré Mr Tässäon il y a quelques jours. Il était un peu perdu,il cherchait le bureau du directeur, chose que nous avons fait Aliénore et moi. Et puis, il n'y a que quelques instants que je viens d'apprendre que notre prof de Maths faisait partie du voyage.

Je la maudis intérieurement de déjà révéler ma fonction au sein de l'établissement, particulièrement à un jeune impoli comme Dante. Dante... Comme le poète. Ce garçon avait l'air de tout, sauf d'un délicat. Je notai au passage qu'Yseult était l'une des rares personnes de ma connaissance à ne pas écorcher mon nom de manière significative. Elle laissa s'installer le silence un court instant, avant de reprendre, apparemment satisfaite de sa répartie.

- Et vous deux, pourquoi avez-vous donc voulu faire partie du voyage ?

Elle sourit très légèrement et se tourna vers moi, attendant avec manifestement beaucoup d'intérêt que je lui réponde. Cette petite avait plus de caractère que ce que je n'aurais pu le penser. Sa façon de désamorcer le conflit avant même qu'il ne commence me plu, et je décidai de lui répondre plutôt honnêtement.

- Parce que j'adore les enfants... sages, dis-je en jetant un coup d'œil appuyé à Dante, qui nous observait de son regard perçant. Plus sérieusement, Yseult, je n'ai pas eu le choix, à vrai dire. Et vous, Dante ? Que nous vaut le plaisir de votre présence ?

J'insistai lourdement sur le mot "plaisir"... sans pour autant être agressif. A quoi bon ? Je n'étais pas venu ici pour me faire des amis, mais pour encadrer ce groupe d'enfants du mieux que je le pouvais. Me montrer désagréable avec l'un d'eux ne m'aiderait pas en ce sens.

« Merci Dante. Et oui, j'ai rencontré Mr Tässäon il y a quelques jours. Il était un peu perdu,il cherchait le bureau du directeur, chose que nous avons fait Aliénore et moi. Et puis, il n'y a que quelques instants que je viens d'apprendre que notre prof de Maths faisait partie du voyage. »

Notre... prof de maths ? Cette chose était notre prof de maths ? Misère, les cours allaient donc voler sacrément haut. Accessoirement il valait mieux ne pas trop se le mettre à dos, si cet individu serait amené à noter les élèves par la suite. Dante n'accordait pas une immense importance à ses résultats scolaires mais il voudrait éviter de se prendre des zéros gratuitement par un énergumène incompétent.

Il était un peu perdu, il cherchait le bureau du directeur. C'était un peu le genre de gens perdus qu'on n'a pas réellement envie d'aider pourtant. Ce genre de paumés qu'on a envie de paumer encore plus quand on les croise dans la rue.

« Et vous deux, pourquoi avez-vous donc voulu faire partie du voyage ? »

En faisant la connaissance de son nouveau professeurs de maths, Dante venait d'oublier pourquoi il avait voulu faire partie du voyage. Pourvu que les professeurs ne puissent pas partager des chambres avec les élèves ! Vivre en colocation avec un monstre ne le réjouissait absolument pas.

« Parce que j'adore les enfants... sages. Plus sérieusement, Yseult, je n'ai pas eu le choix, à vrai dire. Et vous, Dante ? Que nous vaut le plaisir de votre présence ? »

Il adore les enfants sages. Ben voyons. Dante se demanda s'il se rendait compte qu'il employait un ton de violeur pédophile en s'adressant de la sorte. Malgré son allure, il fallait avouer qu'il avait l'air assez rusé. Une chipolata surdouée ! On aurait tout vu. Le jeune homme apprécia l'insistance ironique sur le mot plaisir, qui lui rappelait vaguement une forme de cynisme qu'il aimait lui même employer le plus souvent possible.

« Vous adorez les enfants sages ? Vraiment ? Nous allons bien nous entendre alors, car voyez vous, j'ai pour habitude d'être sage comme une image ! rétorqua Dante avec un sourire qu'il voulait faux.
Par ailleurs, je comprends que ça doit être frustrant d'être obligé d'encadrer une bande de zigotos débiloïdes pour un voyage scolaire. Je compatis, vous savez. »

Le plus drôle, c'était que cette dernière phrase était sincère mais il ne savait pas si la saucisse allait le comprendre, étant donné que le reste de ses paroles ne l'était pas.

« Je suis venu pour ma part pour évacuer le 'stress' des cours et goûter l'air revigorant de la montagne quelques temps. L'air pollué de Miami et le comportement de certains de mes professeurs avait tendance à... m'exaspérer. J'espère que le plaisir sera partagé, monsieur Tasse à On. »

Comme j'aurais du m'y attendre, Dante ne manqua pas de me répondre de façon... piquante, un sourire mauvais aux lèvres.

- Vous adorez les enfants sages ? Vraiment ? Nous allons bien nous entendre alors, car voyez vous, j'ai pour habitude d'être sage comme une image !

Je sais que je suis naïf, mais il ne faut pas non plus me prendre pour un idiot. Si celui là faisait partie des "sages", j'étais le Père Noël. Yseult, quant à elle, fronça très légèrement les sourcils. Réflexion faite, je n'aurais peut-être pas du dire ça... J'avais entendu que cette école recelait un petit "centre" des rumeurs, je n'avais point envie de m'y retrouver. Dante, imperturbable, poursuivis sur sa lancée.

- Par ailleurs, je comprends que ça doit être frustrant d'être obligé d'encadrer une bande de zigotos débiloïdes pour un voyage scolaire. Je compatis, vous savez.

Je doutai fort qu'il se considère lui-même comme étant un zigoto "débiloïde", et même qu'il en soit un. Il avait l'air plutôt intelligent. De plus, un idiot ne se serait pas moqué de moi de cette façon. Il aurait crié une connerie du style : "Ouh, voilà Dracula". Non, Dante n'était pas de ceux-là. Il m'intriguait, à vrai dire. Il marqua une courte pause, et je souris. Sa compassion était peut-être feinte, mais elle me fit plaisir, d'une certaine façon.

- Je suis venu pour ma part pour évacuer le "stress" des cours et goûter l'air revigorant de la montagne quelques temps. L'air pollué de Miami et le comportement de certains de mes professeurs avait tendance à... m'exaspérer. J'espère que le plaisir sera partagé, monsieur Tasse à On.

- Je n'en doute pas, Dante. Et c'est Tässäon.

Alors que je terminais ma phrase, je remarquai que Dante regardait Yseult, un sourcil en l'air. A mon tour, je me tournai vers elle et remarquai qu'elle fouillait sous ses manches avec entrain. Soudain, elle en sortit un petit bracelet accompagné d'un pendentif celtique. Elle ferma un instant les yeux, et Dante et moi échangeâmes un regard interrogateur. Soudain, elle sembla se rendre compte que son comportement était pour le moins étrange et elle rouvrit les yeux. Quand elle remarqua que nous la fixions, elle s'écria, furieuse :

- Quoi ?! J'ai une verrue sur le front, ou quoi ?!

Puis, elle se liquéfia et rougit violemment, avant de murmurer un bref "pardon". Je lui souris gentiment, comme pour lui signifier qu'elle n'avait pas à s'en faire, que je ne la jugerais pas à cause de cela. Pour détourner l'attention de son accès de "folie", je me retournai de nouveau vers Dante.

- Alors, aurai-je l'honneur de descendre une piste en votre compagnie, les jeunes ? Une petite course, cela vous tente-t-il ?, lançai-je, plein d'entrain.

« Je n'en doute pas, Dante. Et c'est Tässäon. »

Il commençait à embêter le monde avec son nom sorti de nulle part, celui là. Soudain, Yseult commença à se comporter étrangement à son tour. Décidément, c’était la loi des séries, entre un prof de maths cinglé et une gamine perturbée, Dante était bien mal entouré. Ou alors il lui avait refilée un virus bizarre pendant qu’elle lui faisait visiter le lycée l’autre jour, qui sait. Cela dit, après un rapide coup d’œil dans la direction de Tässäon, Dante remarqua qu’il avait aussi l’air troublé par l’attitude de la jeune fille. Dieu soit loué, il avait une petite part de normalité en lui ! Petite.

La jeune fille ouvrit les yeux et s’aperçut qu’on la regardait d’un drôle d’air. Soudain, elle se mit à hurler :

« Quoi ?! J'ai une verrue sur le front, ou quoi ?! »

Puis elle rougit et murmura un rapide pardon. Une verrue sur le front. Quelle idée. Jamais personne n’a de verrues sur le front. Elle était vraiment toquée, cette fille. Lunatique en plus. Il y avait vraiment de drôles de spécimens à Wynwood. Même dans le corps professoral, visiblement…

« Alors, aurai-je l'honneur de descendre une piste en votre compagnie, les jeunes ? Une petite course, cela vous tente-t-il ? »

Justement, le corps professoral en question venait de péter une durite. Une course avec lui ? Remarquez, si il se ramassait la tronche dans la neige, ça pourrait être sacrément jouissif. D’un autre côté, Dante était loin d’être particulièrement doué sur des skis et l’idée de lui-même chuter ou d’avoir un niveau largement inférieur à ses deux compagnons ne le réjouissait vraiment pas.

« Une verrue sur le front, non, mais une araignée au plafond, je commence à me demander, Yseult… Bref. Chacun a ses petits moments d’égarement, je suppose… Une petite course avec vous, monsieur Tässäon ? Pourquoi pas, mais j’aurais aimé ne pas aller sur les pistes pour enfants, alors j’espère que vous tiendrez le choc… Je m’en voudrais de causer la mort accidentelle d’un tout nouveau professeur sur une piste trop pentue ! »

La réponse était certes impertinente mais prononcée avec le sourire et cette chipolata sur skis avait l’air de maîtriser l’ironie et la répartie alors elle ne poserait sûrement aucun problème. Le plus gros problème viendrait certainement des compétences de skieur de cette même chère saucisse…