Le silence a été brisé il est temps de payer [PV Nora]

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- Comment te nommes-tu ma petite ?

Etrangement, sans vraiment avoir de raisons valables, Nora était restée bloqué sur cette banalitée sans nom. Un énorme blanc avait suivie là question avant que son interlocutrice se positionne en tailleur en face d'elle et l'achève avec une nouvelle phrase fatidique : Qu'est-ce qui la tracasse ? Et elle pensait vraiment qu'elle allait lui répondre en plus ? Elle en avait déjà trop dit sur elle, alors qu'elle ne savait rien de la jeune femme en face d'elle. Nora réfléchie à toute vitesse : comment retourner la situation à son avantage de façon à en dire le moins possible ? Là, tout de suite, elle n'en avait aucune idée. Tout ce qu'elle voyait, c'était ces deux petits yeux perçants braqué sur elle à la recherche de la moindre faille... Mais il y avait aussi une réelle curiosité. Cette fille était une peste fouineuse, il n'y en avait aucun doute mais Nora sentait qu'il y avait aussi du bon en elle. C'était enfouie au plus profond de son âme, le plus loins possible de façon à ce que la jeune femme elle même ne puisse plus le percevoir.

Bon, elle devait réfléchir et vite ! Le mieux à faire était de créer le vide le plus génant possible pour qu'elle demande quelque chose de moins personnel. Mais si elle posait de nouveau une question de la sorte ? Ou pire encore : Si elle s'accomodait au blanc ? Là, ce serait Nora qui serait dans une mauvaise passe et ne tiendrait pas sans dire autre chose. Le mieux était de créer un blanc et de reposer une question par derrière. Il fallait qu'elle la tienne... Il fallait qu'elle sache quelque chose sur elle.
Nora savait que dorénavant, elle aurait véritablement besoins de cette fille, elle ne voulait pas spécialement s'en faire une amie, encore moins une ennemie. Au fond, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle espérait devenir pour elle. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait besoins de sa musique. C'était vitale.

Le visage baissé vers la guitare qu'elle tennait encore dans ses mains, Nora releva délicatement la tête, juste assez pour observer la jeune femme. Elle reposa la guitare sur son socle et fixa sans la moindre gène son interlocutrice. Celle-ci ne bougeat pas d'un pouce, elle semblait à l'aise mais Nora observa néanmoins quelques tremblements. La jeune femme était une nerveuse de nature, elle le vie de suite. Elle continua de la fixer dans le plus grand silence pendant encore quelques minutes. Elles entendirent quelques étudiants passer à côté de la salle de musique, riant aux éclats, se racontant leur passionante vie. Rien ne semblait déranger les deux jeunes femmes qui se défiaient du regard. Finnalement, comme prévue, la petite blonde parla. De toute façon, ce manège ne pouvait pas continuer plus longtemenps.

- En quoi mon histoire et mes besoins t'intéressent-ils ? Je ne te connais pas, je ne pense pas avoir l'obligation de te déballer ma vie. Il est vrai que j'ai besoins de toi, mais je vais te dire les chôses tel qu'elles sont : Je ne fais pas confiance aux inconnus, même s'ils jouent d'un instrument comme des anges tombés du ciel. Je voudrais savoir qui tu es, au même titre que tu veux savoir qui je suis. Faisons un break de ce jeu inutille et posons cartes sur table. Oui, c'est plus qu'une histoire de musique. C'est tout ce que je peux dire pour le moment.

La jeune femme était abasourdie par ses propres mots. Elle avait parlé sans macher ses phrases, elle ne s'était pas arrêté et n'avais même pas vraiment réfléchie à ce qu'elle disait. Elle compris que les mots qu'elle venait de prononcer était ce qu'elle pensait et voulait au plus pronfond d'elle même.

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Jouer du piano ne dissipe ni les nuages ni les tourments

Salle de Musique, Nora & Anaeli } Un fin sourire se dessina sur le visage de la demoiselle. Les aveux de l’inconnue lui procuraient un sentiment de puissance. Elle était heureuse et se sentait plus forte car elle se savait nécessaire pour la petite blonde. Elle savait fort bien qu’elle ne partirait pas car sa simple présence parvenait à l’apaiser. Rien qu’avec cela, elle savait qu’elle pourrait obtenir beaucoup de cette demoselle, sans pour autant sortir les griffes.

Maintenant que cette charmante inconnue était prise au piège, elle s’autorisa même un petit sourire, plus franc et presque aimable, même si ce mot semblait étranger au vocabulaire de la jeune femme. Elle resta là, à regarde tranquillement la demoiselle dont elle ignorait encore le nom.

« Bien, tu peux rester si la musique parvient à … t’aider. Comment te nommes-tu ma petite ? »

La question avait besoin de sortir, elle voulait absolument connaître son nom pour en savoir plus sur elle, elle ne voulait pas qu’elle soit uniquement cette gêneuse blonde, sinon comment pourrait-elle la retrouver pour lui faire payer cela ? Elle fit glisser ses doigts sur les touches de l’instrument, sans pour autant exercer la pression nécessaire pour qu’une note s’en échappe. L’instrument demeura silencieux, comme s’il devait à présent se murer dans un silence sans fin, comme s’il n’avait plus le droit de produire le moindre son.

Anaeli était une véritable girouette en apparence, il y a quelques instants, elle était effondrée, sous le choc de cette nouvelle qu’elle craignait tant et pourtant, cela ne l’a pas arrêté là, la musique l’avait aidé à s’en sortir et à devenir paisible. Puis, la colère et la peur étaient revenues pour finalement repartir à leur tour. Pourtant, à aucun moment elle n’avait perdu le contrôle d’après elle, jamais elle ne le reconnaîtrait.

Elle finit par se lever, délaissant le piano pour s’installer en tailleurs devant la jeune femme. Elle plongea ses yeux dans les siens, la regardant en silence avant de finalement lui adresser à nouveau la parole.

« Alors, qu’et ce qui te tracasse tant pour rester ici, avec moi. Entre nous, je ne suis pas la plus gentille des filles de ce lycée et pourtant, tu t’accroches. C’est plus qu’une histoire de musique non ? »

Les choses étaient dites et elles n’avaient pas envie de faire dans la subtilité, pas ce soir, pas aujourd’hui, pas à cette heure ci. Elle voulait parler et en apprendre plus sur cette petite fouine pour savoir si oui ou non elle pouvait lui accorder un soupçon de confiance ou la ranger sur la liste noire.

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Nora regarda la jeune femme assise au piano, elle compris vite qu'elle ne jouerai pas. De plus sa question ressemblait presque à un piège. Elle ne savait pas comment l'expliquer mais elle ressentait quelque chose de malsain derrière une phrase aussi simple et dénué de tout sentiments. Mais il fallait tout de même qu'elle y réponde, ne serait-ce que par politesse. Elle baissa le regard vers la guitare : Elle l'avait parfaitement accordé sans même s'en rendre compte. Presque machinalement, comme pour s'assurer que le son était bon, elle fit quelques arpèges qui ne durèrent pas moins de trois petites secondes d'un doigté fin et précis. Quel délicieuse mélodie... D'un coup, elle releva le visage et fixa son interlocutrice droit dans les yeux. Son regard parlait pour elle : elle cherchait une faille, une faiblesse. Mais pourquoi ? Comment quelqu'un capable de produire un son aussi mélodieux au piano, quelqu'un ayant l'air aussi passioné qu'elle pouvait être aussi... sournoise ?
Nora ne comprenait vraiment pas, mais il fallait qu'elle réponde. Mais répondre quoi ? La vérité ? Oui, bien sûr, pour qu'elle trouve la faille recherché ? Et puis quoi encore ? Mentir et inventer quelque chose ? Non, de toute façon que pourait-elle raconter comme sornette à une question aussi simple et étrange à la fois ? Elle n'avait pas le choix, elle allait devoir dire la vérité... Bon, elle n'était pas non plus obligé de tout dire, mais il allait falloir répondre.

- Je ne sais pas, c'est étrange et asser compliqué à expliquer. Je ne te connais pas, certe, mais je sens quelque chose dans ta musique, dans ta passion et c'est ce quelque chose dont j'ai besoins qui m'appaise et que je n'ai pas encore trouvé chez moi. J'ai besoins de toi... Enfin non ! Ta musique ! Enfin... bah oui, dans un sens, j'ai besoins de toi...

Elle fit une pause.

- Je devine que tu dois me prendre pour une folle ou une dérangée, mais ne me juge pas s'il te plaît...

Malgré sa dernière requette, Nora se doutait bien qu'elle ne risquait pas d'être exaucé, après tout, elle était quand même au Wynwood High School, l'école de tous les potins où tout le monde juge tout le monde, où tout le monde crache sur tout le monde... Il ne fallait pas rêver... Surtout venant de cette fille qui apparement la voyait très mal depuis son entrée dans la salle...

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Jouer du piano ne dissipe ni les nuages ni les tourments

Salle de Musique, Nora & Anaeli } Les excuses de la fille étaient les bienvenues, même si Anaeli n’en croyait pas un traître mot. Il était évident que personne ne devait être ici, à cette heure du matin et pourtant, elles étaient là, toutes les deux en train de parler comme si de rien n’était. Il y avait au minimum une personne de trop dans cette pièce et il n’était pas difficile de deviner laquelle des deux n’était pas la bienvenue.

La sud-américaine regarda en silence la petite blonde se déplacer dans la pièce, se confondant d’abord en excuse puis lui demandant de continuer à jouer. A ce moment-là, l’adolescente ouvrit grand les yeux et resta bouche bée un moment. Elle venait de lui demander quoi ? De jouer ? Alors qu’elle venait de lui dire qu’elle n’aimait pas faire ça devant des gens ? Soit elle se moquait d’elle, soit elle était totalement stupide.

« Tu as cru quoi pobre chica? Que j’étais une amie à qui on peut donner des ordres ainsi ? Tu rêves. »

La Nu Zeta regarda la jeune femme accorder une guitare et comprit qu’elle n’avait pas l’intention de bouger et cela ne lui plaisait absolument pas. Si elle était venue ici, c’était pour se calmer, pour jouer et se libérer et à présent, elle avait un boulet à la cheville. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’avait pas eu de promesse ni de gage de silence de la part de l’inconnue et cela la dérangeait au plus haut point. Comment pouvait-elle être certaine qu’elle ne révèlerait rien ? Elle n’avait rien pour s’appuyer, aucun moyen de pression, aucune information qui pouvait lui permettre de la faire chanter et pourtant, elle allait devoir trouver quelque chose et rapidement.

La vénézuélienne s’installa sur le tabouret qu’elle avait laissé, sans pour autant toucher au piano. Elle n’allait pas jouer, elle ne lui ferait certainement pas ce plaisir et encore moins gratuitement.

« Haz cuidado pequeña muñeca »¹

Cette phrase prononcée dans sa langue natale sonnait plus comme une mise en garde, un ultime avertissement du serpent avant qu’il ne morde. Elle regarda attentivement la guitariste avant de finalement se rendre compte qu’elle tenait peut-être quelque chose. C’était certes un détail, une idée passagère mais c’était, avec un peu de chance, ce qui allait lui permettre de reprendre le dessus et de maitriser la situation. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’elle ne se trompait pas et qu’elle avait effectivement mit le doigt dans le mille.

« Rien n’est gratuit, qu’est-ce que je gagne à jouer pour toi ? Pourquoi est-ce que c’est si important pour toi ? »

¹ Fais attention petite poupée.

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La réaction de son interlocutrice parût à Nora plutôt démesurée. N'étant déjà que très peu rassuré par le faîte de surprendre une inconnue, cela n'eu pour effet que d'enfoncer encore plus la jeune fille dans son désarroi. Mais tant pis ! Il fallait qu'elle se ressaisisse. De plus, La jeune pianiste à la voix d'or n'avais elle non plus, pas l'air très rassuré. Son visage fermé trahissait une certaine appréhension que Nora déchiffra, heureusement assez rapidement. Heurement car maintenant, elle savait à quoi s'en tenir. Oui, la jeune fille avait quelque chose à cacher. Mais quoi ? Il fallait qu'elle le découvre.

- Je... Je suis désolée... Je ne savais pas que tu étais là. Enfin si ! Je viens de t'entendre jouer à l'instant mais sinon, je n'avais pas prévue qu'il y est quelqu'un ici à cette heure ci...

Nora bafouillait, c'était totalement insensé, elle n'avait rien à craindre après tout. Elle se ressaisie :

- Bon, bref tout ça pour dire que je suis désolée. Continues à jouer, fais comme si je n'étais pas là, ce n'est pas important.

Elle repensa à son cauchemar de cette nuit. Elle l'avait déjà oublié. A la place, flottait dans sa tête la douce mélodie qu'elle venait d'entendre quelques minutes plus tôt. Cette musique aurait-elle des vertues amnésique sur elle ? Nora prilla pour que la réponse soit oui.

Elle s'avança près du piano et inspecta le regard incendiare de son interlocutrice, elle ne parraissait véritablement guère ravis de sa réponse, mais tant pis. Elle allait faire avec. Elle contourna le bijou noir et blanc et s'assit à quelques mètres de là. Elle prit une guitare et commença à l'accorder brièvement, histoire de ne pas avoir l'air de ne rien faire. Nora étant elle même passionné par la musique venait de tomber littéralement sous le charme de cette voix. Elle voulait la réentendre. C'est pour cela qu'elle était là. Elle voulait de nouveau goûter à ce son si suave et pétillent à la fois. Oui, se chant venait de réveiller quelque chose de nouveau en elle. Comme si elle savait que ses cauchemars allaient s'envoler. Oui, elle devait l'écouter. Pour sa survie.

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Jouer du piano ne dissipe ni les nuages ni les tourments

Salle de Musique, Nora & Anaeli } L’attente. Savoir si oui ou non on a été démasqué. Être aux aguets, attentif aux moindres sons, comme si en manquer ne serait-ce qu’un pouvait être fatal. Ses craintes se confirmèrent. Comme un lapin prit au piège dans son terrier, la jeune femme se savait découverte. Petite fouine hors de son lit avait fini par arriver, attirée par la musique. La même poignée qu’elle avait tourné une petite dizaine de minute auparavant grand maximum s’ouvrit à nouveau. Tout ce qu’elle espérait, c’était tout simplement que ce soit un membre du personnel et non pas un élève.

Sa journée avait mal commencée et elle allait continuer sur cette même voie. La personne qui entra n’était autre qu’une adolescente certainement en Junior ou Senior Year, blonde et plutôt grande qui semblait hésiter en entrant. Amie ou ennemie ? Peste en quête d’une victime ou alors petite insomniaque qui ne voulait pas rester dans sa confrérie ? Peu m’importait en réalité, tout ce qu’Anaeli voulait c’était qu’elle la laisse tranquille et qu’elle ne se mêle pas plus de ses affaires.

La brune ne savait sur quel tableau elle devait jouer pour que la blonde conserve le silence. Devait-elle tenter la manière forte ou essayer tout simplement le mensonge et la tromperie ? Il fallait cependant qu’elle se décide et vite. Chaque seconde pouvait être précieuse pour convaincre cette fille et elle ne pouvait pas se permettre d’échouer.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Le lycée n’est pas assez grand et vide à ton goût ? »

Son agressivité naturelle prit le dessus, comme à son habitude et elle regretta presque immédiatement ses paroles. Brusquer cette gamine n’était certainement pas la solution pour qu’elle fasse ce qu’elle voulait. Elle ferma les yeux un moment, comme si elle s’en voulait pour avoir été agressive avant de finalement se reprendre, plus doucement et calmement.

« Désolée. Je n’aime pas qu’on m’écoute jouer et encore moins chanter. Personne n’est au courant et j’aimerai que ça reste entre nous évidemment. »

La sud-américaine espérait réellement que l’inconnue conserve le silence. Elle était certainement loin d’imaginer que jouer du piano n’était pas qu’un simple détail comme ceux qu’on mentionne sur es fiches de renseignement en début d’année. Pour l’adolescente, c’était bien plus que cela, c’était quelque chose qu’elle souhaitait à tout prix garder pour elle, comme si c’était son plus précieux secret. Tout ce qu’elle voulait à présent c’était une promesse et surtout comprendre pourquoi cette fille était ici, avec elle alors qu’il était bien trop tôt pour commencer à venir dans le lycée.

Une chose était sûre en tout cas, la Nu Zêta ne bougerait pas de là tant qu’elle n’en saurait pas plus sur cette petite blonde trop curieuse.

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Encore une nuit agitée. Mais comment fait le reste de la population du monde pour trouver le sommeil ? Et l'envie ou le courage de rêver ? Pour Nora, cela fait bien longtemps qu'elle s'est arrêté de rêver. Ses plaisirs et espoirs d'enfant ont été remplacés par des cauchemars. Cauchemars qui la hante chaque nuit. La jeune fille ne supporte plus de dormir, depuis la mort de sa mère et de la soudaine disparition de son père, ses nuits sont devenue un véritable calvaire. Comment y remédier ? Nora n'en a aucune idée. Elle se contente de rester éveillé le plus longtemps possible. Et ce n'est pas sans peine. Elle a déjà testé les boîtes de nuit, le joins, les soirées arrosées, rien n'y fait. Elle finie toujours par s'endormir et à pleurer dans son someille. Oui, les temps sont dure pour Nora. Mais elle s'habitue. C'est la vie, c'est tout.

Ce matin, la jeune Alpha regarda son réveille. six heure du matin : super. Elle avait dormis, elle avait encore cauchemardé, mais non ! Il fallait en plus qu'elle se réveille tôt ! Si encore, même avec tout cela elle réussissait à produire un minimum de huit heures de someille, histoire d'essayer de rester éveiller la journée... Bon tant pis. En attendant, il fallait qu'elle se lève, sinon, la situation allait l'énerver. Nora descendit les marches de sa communauté sans vraiment se soucier du bruit qu'elle pouvait produire. Les escaliers grinçèrent légèrement sur son passage, puis le silence se fit.

A l'époque où la jeune fille vivait encore chez ses parents, elle avait pour habitude de gratter sa guitare les matins où elle s'éveillait tôt. Inutile de préciser qu'à l'époque, cela arrivait rarement, à l'instar d'aujourd'hui. Ce temps lui manquait... Nora se ballada dans les allées de son campus. L'endroit était calme, la rosée du matin était encore là, quelques papillons voletaient de ci et de là et la fraicheur embiante hérissaient avec légèreté les poils de Nora. Sans s'en rendre compte, sons instinct l'avait conduit droit aux salles de musique. L'endroit venait d'apparaître comme un secour à son malheur. Comme si cette salle l'appellait de tout son coeur, comme si cette salle lui suppliait de tenir... Soudain, un son léger, fin et doux s'échappa d'une fenêtre. C'était un piano. La musique était belle est d'une simplicité touchante. La jeune fille reconnue le morceau, c'était "Summer" de Joe Hisaishi. Soudain, une voix angélique s'éleva, d'abord tremblante puis prenant son aise, sa force et toute sa splendeur. Nora eu envie de pleurer. C'était si beau, si fin, si...

CLAC !

La musique s'arrêta et la fenêtre par laquelle elle écoutait se ferma, fermant en même temps l'étincelle de bonheur qui illuminait le regard de la jeune Alpha.
Il fallait qu'elle voit qui venait de jouer, il le fallait ! Elle le devait ! Nora posa délicatement ses mains sur la poigné de la porte, appuya légèrement et... le déclic se fit entendre : la porte était ouverte. C'est alors qu'elle se retrouva face à face avec une jeune fille qui devait avoir le même âge qu'elle. Celle-ci la regardait ahurie, le visage fermé. Nora compris trop tard qu'elle n'aurait peut-être pas due ouvrir cette porte.

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Jouer du piano ne dissipe ni les nuages ni les tourments

Salle de Musique, Nora & Anaeli } La douleur, la tristesse, le désespoir. Ce sentiment d’impuissance naissant qui empêche tout être de penser, d’être rationnel. Petit à petit l’être humain se laisse emporter par tous ces sentiments, toutes ces émotions et finit par sombrer. Réussir à les imposer, à les insuffler aux autres est un moyen de dominer. Cependant, même le plus brillant des tyrans ne peut rien lorsque son propre jeu se retourne contre lui.

Le cancer. Depuis des semaines, ce dernier rongeait la chaire et l’âme de son père. Depuis des années il suivait un traitement. Les médecins parlaient dans un premier temps de guérison, pour finalement annoncer une récidive. Combien de temps lui restait-il ? Durant combien de temps allait-il rester dans ce couloir de la mort et pour combien de temps encore la jeune femme allait-être séparée de lui ?

Miami et plus précisément Wynwood représentait une merveilleuse opportunité pour n’importe quel habitant du Vénézuela. Y entrer avec une bourse était juste quelque chose d’incroyable, presque autant que le simple fait de recevoir sa lettre pour Harvard. Cependant, qu’est-ce que cela représente d’avoir tout cela lorsqu’un être cher se meurt ? Même si Anaeli n’a jamais été proche de ses parents, même si ce sentiment la dégoûtait plus qu’autre chose, elle ne pouvait s’empêcher de les aimer. C’est en cela que résidait la faiblesse de l’être humain mais également sa force, tout était là, dans les sentiments.

Ce matin-là, c’est après une nuit blanche que la Nu Zêta s’est éveillée, bien avant le lever du jour, bien avant que les premiers animaux diurnes ne s’éveillent. La Saint-Valentin venait de s’achever et tous devaient dormir durant encore de longues heures, surtout un samedi matin. Sortant silencieusement de son lit, la jeune femme se prépara rapidement. Elle prit une douche avant de s’habiller rapidement, sans réellement prendre soin d’elle, comme à son habitude, elle n’avait de toute façon pas la tête à cela. Saisissant son sac de cours vidé de toutes ses affaires scolaires et contenant uniquement deux ou trois effets personnels, elle sortit de sa chambre et dévala silencieusement les escaliers de sa confrérie avant de sortir avec autant de discrétion qu’une cambrioleuse.

Les rangers de la petite brune ne faisaient pas de bruit sur le sol d’une propreté impeccable des couloirs du lycée. Anaeli avançait prudemment dans les couloirs de l’aile A avant de finalement s’arrêter devant une porte. Quelle était la probabilité que cette pièce soit ouverte, un samedi à six heure du matin, sachant qu’il y avait eu une fête dans l’enceinte du lycée il y avait à peine quelques heures ? L’adolescente posa sa main sur la poignée de la porte et tourna cette dernière. Un petit déclic se fit entendre et la porte s’ouvrit, dévoilant l’un des salles de musique de l’établissement. Totalement insonorisée, elle pourrait jouer ici en paix sans que l’on ne vienne l’embêter où qu’on la surprenne. Après tout, qui pouvait bien se promener dans le lycée un samedi matin à part des araignées peut-être ?

La vénézuélienne ferma avec précaution la porte et posa son sac près du piano qu’elle effleura du bout des doigts avant de s’asseoir sur un tabouret. Elle resta un moment assise à contempler les touches noires et blanches avant de finalement produire une première note, puis deux. D’autres vinrent ensuite s’ajouter aux premières, reproduisant une mélodie fort appréciée de son père, Summer de Joe Hisaishi. En jouant cela, les yeux de la sud-américaine s’emplirent de larmes et elle arrêta de jouer un instant, cachant son visage derrière ses mains.

Pourquoi souffrait-elle ainsi, elle qui pourtant s’interdisait la faiblesse ? Pourquoi celle qui était si souvent le bourreau des autres était-elle devenue aussi niaise et attendrie à l’annonce de cette maladie ? Comme si cette dernière la touchait elle-même, elle maudissait la science qui malgré ses mauvais traitement infligés aux cobayes et qui détruisait parfois plus souvent qu’elle n’aidait était incapable de le sauver. Reposant ses mains sur le clavier, elle recommença à jouer, quelque chose de plus rapide, quelque chose qu’il avait voulu fasse en arrivant ici et qu’elle n’avait pas fait. Il voulait que Miami soit son nouveau départ, son nouveau commencement mais elle ne l’avait pas écouté, elle n’avait pas changé.

Les notes de New Age emplirent rapidement la pièce avant que la voix tremblante de la jeune femme ne les accompagne. Au fil du morceau, elle ferma les yeux, se laissant emporter par la mélodie et se concentrant plus sur sa voix. Coupée du monde de cette manière, elle avait l’impression d’être à ses côtés, de ressentir les odeurs de la maison, de sentir la caresse du vent lorsqu’elle était à la maison.

« Are you loving pain, loving the pain?
And with everyday, everyday
I try to move on.
Whatever it was,
Whatever it was,
There's nothing now.
You changed.
New Age. »

Seulement, cette sensation semblait trop vrai pour être fictive. S’arrêtant de jouer soudainement, elle ouvrit les yeux et se leva vivement. La fenêtre n’était pas fermée. Faiblement entrouverte, elle laissait l’air entrer mais permettait également au son de sortir. Séchant rapidement ses larmes, elle espérait secrètement que personne n’ait entendu cela. Elle espérait rester seule et ne pas être dérangée ce samedi matin, alors que la lune commençait à peine à quitter le ciel.