Chalet de Savanah, Keira, Neil.

On venait tout juste d’arriver à notre chalet avec un garçon, du genre beau gosse brun mais pas disponible d’une part parce qu’il sortait avec quelqu’un et d’autre part parce qu’il était gay, et une fille qui m’était totalement inconnue. Me connaissant, j’avais décidé d’aller préparer immédiatement ma tenue pour le bal. J’avais choisi une ravissante robe, sans manches, rouge sang qui arrivait à mi-cuisse et dont l’encolure était en dentelle noire. J’avais d’ores-et-déjà enfilé les escarpins que je comptais mettre. J’allumais une cigarette. Etrangement, je me mis à rire. Je me sentais bizarrement bien. Tout à coup, la chambre que je partageais avec «Dreadlocks » était remplie de superbes couleurs : du rose, du vert, du jaune, de l’orange… Puis je remarquais les flammes qui couraient sur mon bras. Je me mis à hurler et courais retrouver les autres. Je sautais dans les bras du bel homosexuel. Ca pouvait paraître bizarre parce que j’étais à ce moment en soutien-gorge et petite culotte en dentelle noire.

-Je brûle !!!! Je suis en flamme !!!!, hurlais-je. Mon regard se baissa à nouveau vers mon bras qui… Il n’y avait plus de flammes ! Comment cela se faisait-il ? Je regardais mes camarades. L’homo avait un joli chat sur la tête. En fait… Il y avait des chats partout ! Et les chats étaient de toutes les couleurs ! Trop cool ! Des chats arc-en-ciel !!!! Je me retrouvais bientôt à caresser les cheveux de Neil comme s’il était un chat ce que, sur le coup, je croyais. Tu es vraiment trop mignon ! Dis tu veux bien que je t’adopte ? Je vais te ramener chez moi et on sera inséparables…

Je crois que si quelqu’un autre que mes camarades m’avait vu dans cet état, il aurait probablement pensé que j’étais totalement saoule et folle de me balader dans un chalet en sous-vêtement, tout en caressant un garçon de cette façon et en lui disant que je voulais l’adopter.

J’étais incapable de répondre à la question de Neil puisque je ne savais pas du tout si ça allait. D’un certain côté, j’étais tout à fait joyeuse mais je savais que je n’étais pas dans mon état normal et je ne me posais pas la moindre question sur ce qu’il m’était arrivé. Mon petit Neilou domestique ne disait rien, il s’accommodait de ma subite envie de contact physique et de mes caresses assez étranges. Malheureusement, il me lâcha en poussant un cri d’horreur. J’atterrissais par terre, les quatre fers en l’air. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de me jeter comme ça. Je me relevais et déclarais : « Je vais aller prendre une douche, ça me redonnera peut-être des idées claires… ».

Je retournais dans ma chambre, pris deux serviettes et mon nécessaire de toilette puis j’allais à la salle de bain. Je pris une douche bien chaude. Je manquais de hurler lorsque je passais mon gant de toilette sur ma peau : elle partait en lambeaux. C’était terrifiant mais je savais que c’était impossible si bien qu’en rationalisant le tout, je parvins à me retenir d’alerter tout le monde. Je ressortis de la salle de bain un peu plus calme que lorsque j’y étais entrée. Malheureusement, le calme ne fut que de courte durée. Toute la pièce était remplie de toiles d’araignées. C’était bizarre : elles n’y étaient pas avant que je n’entre dans la salle de bain. J’étais encore en soutien-gorge et petite culotte. Je retournais à ma chambre pour enfiler la robe que j’avais prévu de mettre. C’est alors que je le vis. Mon père. Michael Blackthorn… Ce n’était pas possible : il était mort. Son sang m’avait éclaboussé alors que sa cervelle avait éclaté et giclé sur les murs. Mon père m’acculait vers l’un des lits sur lequel je tombais à la renverse. Non. Pas encore. Mon cauchemar ne pouvait pas recommencer. Il fallait que je me rebelle, que je le repousse. Je tentais d’attraper quelque chose (en l’occurrence, un coussin) et je le lançais sur mon père qui disparut au moment où le coussin le frappait. C’était vraiment, vraiment très étrange. Je ne disais rien, ne hurlais pas tant j’étais sous le choc. Ce n’était pas possible de voir quelqu’un qui était mort.

Je préférais rejoindre les autres au cas où j’aurais une autre hallucination. J’étais persuadé que j’avais des hallus. C’était la seule solution probable.

C'est vrai qu'un petit voyage ne faisait pas de mal mais bordel, pourquoi j'étais venue ici alors que je passerais la nuit à rien faire ? Je repensais à toutes les raisons positives et toutes les négatives pour en venir à un seul point, ce soir le seul moyen de m'amuser c'est de fumer... Je regarde le paysage qui défile devant mes yeux, après l'escale on ne s'arrête plus, peut être mieux pour tout le monde. Le car s'arrête, je me lève et sors dans les premier du bus, je m'allume une clope tout en m'asseyant sur mon sac un peu plus loin.

La répartition dans les chalets se fait rapidement, je ne connais pas les personnes avec qui je suis, je ne cherche pas à les connaître et vais directement au chalet. D'ici je pose mon sac sur le lit et en sort mon déguisement, médusa, ça m'allais pas mal... Hum... J'entends les deux autres parler, la fille appel à l'aide, tout ça pour se faire sauter par Neil... Je regarde ma montre, quelqu'un sort de la salle de bain puis une autre personne, finalement je prends mes serviettes et m'y dirige, je ferme la porte et allume l'eau chaude. Quelqu'un m'appelle, je regarde, personne, tant pis écoute, je ne vais pas en faire tout un plat, j'ai des hallu'... Une musique se fait entendre, pourtant ce n'est pas ma sonnerie de portable et c'est bien trop fort pour que se soit dans la pièce d'à côté, je sors de la douche et regarde autour de moi, rien qui pourrait produire de la musique, je me bouche les oreilles, mais la musique est d'autant plus forte... *Déclic* Tout ça s'est dans ma tête! Wahou, je ne sais pas ce que j'ai pris aujourd'hui mais pour entendre tout pleins de trucs dans ma tête c'est cool, je vais pouvoir tapper la discute aux fantômes ce soir.

Je sors de la salle de bain en serviette et vais dans la chambre, j'enfile mon costume et met quelques serpents dans mes cheveux, costume finit, le maquillage, finit aussi, je sort sous le porche du chalet et regarde toute les petites maisons autour de moi, je souris alors que quelqu'un me parle...

-Mon pote, si tu te montre pas, je vais faire des dégâts, tu me fais pas peur tu sais, j'trouve que c'est trop kiffant de t'entendre parler sans te voir mais je veux quand même voir ta bouille surtout que je connais ta voix mais je sais plus à qui elle appartient...

Je suis raide défoncée ou je rêve, j'espère juste que je suis pas en train de faire un de ces badtrip de mes deux...