Wynwood University
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 Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]

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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptySam 15 Sep 2012 - 14:27

Je m’étais installée en silence, sans savoir ce que je pouvais dire de plus. Je n’avais pas réagi sur le coup et le dire maintenant aurait pu être… étrange. Plus le temps passait et moins je me voyais lui dire que j’allais moi aussi à Wynwood. En réalité je ne parvenais pas réellement à y croire, comment cela était-ce possible ? Après réflexion, je me suis enfin décidée, je n’allais rien dire et si nos routes devaient se croiser à nouveau dans ce lycée et bien qu’il en soit ainsi, ce serait la surprise. Peut-être que nous ne devions plus nous voir et que dans d’autres circonstances nous n’aurions pas pu nous supporter, ou alors bien au contraire, dans d’autres circonstances nous nous serions épris l’un de l’autre mais non. Le sort en avait décidé autrement. C’était cet accident qui nous avait liés à jamais d’une manière ou d’une autre.

L’intérieur de la voiture était silencieux, bien trop silencieux, la seule chose que j’entendais c’était nos respirations, un peu plus loin des conversations, ou plutôt un brouahaha sourd et perturbants. Bientôt nous allions partir et tourner cette page. C’était ce que nous allions devoir faire et même si j’aurai voulu rester avec lui un peu plus longtemps, je savais que e qui était le mieux pour nous deux était de reprendre le cours de nos vies, ou du moins d’essayer cela.

J’étais fatiguée et je ne voulais plus qu’une chose au plus profond de moi, rentrer et m’allonger, dormir enfin et ne me réveiller que le lendemain, pour me rendre compte que tout ceci n’était qu’un cauchemar, un horrible cauchemar. Je me suis tournée vers lui pour le regarder à nouveau, comme pour m’assurer qu’il ne s’était pas envolé entre temps. Peut-être que je devrais lui dire que nous allions être dans le même lycée, il avait le droit de le savoir et si je ne le faisais pas, mes parents le feraient très certainement eux aussi quand ils apprendraient sa destination.

« Hum, tu sais… »

J’ai soupiré, comme si je ne savais pas quoi dire, mais pourtant je savais exactement ce qui allait sortir de ma bouche, je savais pertinemment ce que j’allais dire mais les mots avaient du mal à sortir.

« Moi aussi je vais aller à Wynwood, pour y faire ma dernière année lycée. On s'y reverra très certainement alors. »

En lui disant cela, je venais en partie de briser le mystère, de donner une réponse à la question qui ne cessait de me tarauder et qui lui était peut-être passée par la tête Est-ce que nous allions nous revoir ? A présent, il était clair et net que la réponse était oui, mais était-ce réellement ce que nous voulions ? Seul le temps pourrait nous le dire. Remettant à nouveau ma frange en place je me suis tournée vers l’extérieur et voyant enfin mes parents revenir j’ai fermé a portière avant d’attacher ma ceinture.

Mes parents arrivèrent moins d’une minutes après et mon père au volant demanda le lieu où il devait déposer mon ami. Wynwood fut le seul mot qui sortit de mes lèvres et sans un mot de plus, la voiture se mit en route, laissant derrière nous l’accident pour aller vers le lieu qui constituerait très bientôt notre quotidien pour l’année scolaire venir.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyLun 3 Sep 2012 - 20:49

Nous étions à nouveau tous les deux. Il y avait un blanc qui commençait à s'installer entre nous deux. Personne ne parlait, n'ayant rien n'a dire, même si le bruit de fond, lui ne cessait toujours pas, un brouhaha que l'on finissait par oublier, au fil du temps. Faute de ne rien dire, je la suivais. Elle avançait vers la voiture métallisée, tellement propre qu'on voyait notre reflet à l'intérieur. Elle s'adossait à la portière, pendant qu'un petit vent, plus léger, venait mettre mes cheveux en pagailles, et les siens, les faisant se lever. Je me postait juste devant elle.

J'étais entrain de me dire que ça devait être la dernière fois que je la verrais. Je regardais son visage, comme pour en mémoriser les traits. Je regardais ses yeux qui n'arrêtaient pas de bouger, jamais immobiles, impossible de se fixer quelques par. Elle rongeait ses ongles mais ne semblait pas vraiment s'en rende compte. Avant de partir en direction du bolide, elle m'avait demandé où j'allais. Bizarrement, j'aurais voulu savoir sa direction à elle, pour que celle-ci devienne la mienne.

Je n'avais pas envie de ne plus jamais la revoir. Parce que c'était sûrement le cas, nos chemins se sont croisés quelques heures, mais allaient finir par se décroisées, dans peu de temps. Je l'aimais vraiment bien cette jeune demoiselle dont je venais tout juste d'apprendre le nom. Avant de partir en direction de la voiture, elle m'avait posé cette question. Il fallait tout de même que je réponde.

« Je vais au lycée, à Wynwood. Je ne sais pas si tu connais. »

Quand elle vit que ses parents avaient bientôt finis, elle m'ouvrait la porte, je lui adressait un sourire et un 'merci madame' avant de me hisser dans l'habitacle et de refermer la portière. Les sièges étaient noir, tout en cuir, et l'intérieur était aussi, 'ultra' noir. J'aimais beaucoup l'intérieur de cette voiture, même si, je l'aurai prise en noir, si jamais j'aurai eu à l'acheter. Ashlyn s'installait à côté de moi, elle était assise et devait avoir trop chaud parce qu'elle laissait la porte grande ouverte. A nouveau, je me tournais vers elle.

Dans les films, les deux héros se seraient embrassés, séparés, et se seraient retrouvés plus tard, par pur hasard. Enfin, dans les films à l'eau de rose que ma mère regardait quand on était obligé de faire soirée télé. Elle pleurait toujours, à la fin. Moi, je m'ennuyais, je n'aimais pas ces films. Tout finissait toujours bien, alors que dans la vraie vie, ce n'est pas toujours le cas.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyLun 3 Sep 2012 - 11:48

Une fois mes parents repartis je n’avais plus rien de particulier à dire, je n’avais pas à m’excuser pour une quelconque mauvaise action et c’était mieux ainsi. Le moment de se séparer était enfin arrivé, au final nous ne pourrions pas nous revoir seuls, c’était notre dernier moment de répit avant de retourner à la banalité de nos vies respectives. J’avais comme un pincement au cœur mais c’était comme ça, de toute façon je n’avais pas réellement eu le temps de m’attacher à lui. En réalité j’aurais pu mais je ne devais pas.

Même s’il habitait à présent ici je n’avais aucune chance de le revoir alors, pourquoi espérer ainsi quelque chose ? Cela ne servirait à rien d’autre qu’à me blesser c’est pourquoi il devait rester pour moi l’inconnu sans nom qui m’avait aidé. J’ai cessé de sourire, le regardant sérieusement. Il n’avait qu’une seule chose que je voulais savoir et à laquelle il ne m’avait pas répondu.

« Dis, tu m’as toujours pas dit où on devait te déposer, maintenant que mes parents sont là… »

J’ai attendu qu’il me réponde avant de tourner les talons et de me diriger vers la voiture. Cette dernière reflétait sur sa carrosserie et sur la vitre mon visage et j’ai regretté de ne plus avoir mes lunettes de soleil, perdues dans la bataille très certainement.

J’étais déçue, j’aimais bien cette paire qui m’avait été offerte par des amies. Enfin, de toute façon j’aurai fini tôt ou tard par m’en séparer, j’avais juste espéré que ce ne soit pas si tôt Je me suis retournée pour m’adosser sur la voiture, jetant de temps en temps des regards vers mes parents mais aussi vers Lui. Le vent se mit alors à souffler, mais à souffler un air plus frais et plus agréable, il était temps. L’atmosphère devenait moins lourde, même si ce n’était certainement qu’une impression.

J’ai croisé les bras, attendant que mes parents terminent enfin, attendant de pouvoir partir mais également de pouvoir retrouver des choses plus familières et plus apaisantes. Etrangement je n’avais pas envie de me séparer de lui, j’aurai voulu rester et continuer à en apprendre plus sur lui, j’aurais tellement voulu lui parler avant pour pouvoir échanger ne serait-ce que quelques mots de plus. Juste quelques mots insignifiants qui auraient pourtant eu leur importance en fin de compte. Mais le résultat était là, nous allions nous quitter et c’était certainement mieux ainsi, le meilleur des cas de figure.

Nous étions peut-être trop semblables ou trop différents pour nous entendre et c’était un problème. J’ai porté ma main à ma bouche, me rendant compte que j’étais lentement mais sûrement en train de ronger mes ongles, pratique que j’avais oubliée depuis bien longtemps et que j’avais fini par abandonner. Ma mère allait me tuer c’était certain lorsqu’elle apprendrait ce que je venais de faire, mais bon, j’avais le droit. Après tout, ce n’était pas elle qui venait d’échapper à ce four sur roues. Mon regard ne restait jamais immobile, je ne cessais de passer d’un point à un autre, comme s’il était vital que j’emmagasine le plus d’images possible.

Voyant que mes parents allaient bientôt terminer, j’ai ouvert la portière sur laquelle j’étais appuyée avant de le regarder et de lui faire signe d’entrer.

« Après vous monsieur ! »

Ai-je lancé avec un dernier sourire. Je me suis par la suite dirigée de l’autre côté avant d’entrer et de m’installer à l’arrière, attachant rapidement ma ceinture et ressentant une impression de suffocation croissante du à la chaleur de l’habitacle. J’ai laissé ma portière grande ouverte pour laisser l’air rentrer, sinon et c’était certain, j’allais cuire avant même de démarrer.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyDim 2 Sep 2012 - 12:20

La jeune femme m'annonçait, non pas qu'elle ne fumait pas, mais qu'elle ne fumait plus. J'avais envie de lui poser es questions mais elle avait l'air sûre de sa réponse et semblait ne rien vouloir dire d'autre. Alors j'acquiesçais en silence. A vrai dire, je n'avais jamais essayé ou même songé d'arrêter de fumer. Pour moi c'était naturel, et puis c'est pas comme ci je fumais énormément. Je fume les trois quart d'un paquet par jour, certains en fument un paquet et demi, si ce n'est plus. Je suis sûr, que, si j'avais les raisons, j'aurais pu arrêter, la détermination, c'est tout à fait moi, juste il me faut une bonne raison, même si, si je l'avais vraiment voulu, j'arrêterais.

Elle m'annonçait qu'elle comprenait tout à fait, c'est vrai après tout, ce n'est pas une idiote. Et ce ne devait pas être la première fois qu'elle entendait cette expression. 'Changer d'air', mais qu'est-ce que ça voulait dire, en fait. On n'en savait rien, on le disait, les gens comprenaient mais, la signification exact n'est pratiquement jamais recherchée. J'avais fini ma cigarette, et je l'écrasais au sol. Je regardais le goudron par terre, sans remarquer que la jeune femme s'était retournée.

Au bout d'un moment, je levais les yeux et je remarquais qu'elle fiait quelque chose. Je suivais son regard et me plaçait tout près d'elle. Je remarquais un couple qui sortait d'une voiture style Jeep gris métallisé. L'homme qui devait avoir entre la quarantaine et la cinquantaine avait les cheveux poivre et sel. Pendant sa jeunesse, il les avait sûrement eu d'un beau brun. On aurait dit la même teinte de cheveux que les miens, pratiquement. A première vue, il avait les allures d'un homme d'affaires. La chemise noir, déboutonné au premier bouton, la cravate desserré. Sûrement avait il eu chaud et avait-il stressé en apprenant ce qui était arrivé. La femme, quant à elle, était d'un blond très clair, tirant légèrement sur le blanc. Ses cheveux étaient longs et lissent, sa peau était blême,très claire. Limite translucide de par sa couleur. Ses yeux, qui ressortaient sur la lucidité de sa peau, étaient un bleu azur. Comme ceux de sa fille, parce que maintenant il n'y avait plus de doute, c'était ses parents. La dame portait une élégante robe rouge et des talons haut qui devaient coûter chers à premières vues. Elle semblait chercher quelque chose, quelqu'un, du regard. Quand elle le trouva, sa fille, elle s'avançait vers nous, l'homme à ses côtés.

Quand je les voyaient, là, l'un à côté de l'autre. Je pensais à mes parents. A quoi ils auraient ressemblé. C'était la première fois que ça m'arrivait. Mon père aurait eu la même couleur poivre et sel que cet homme, et ses yeux, seraient de la couleur de la blonde. Ma mère aurait été légèrement plus petite avec les même talons, même si elle ne les auraient jamais mis. C'était trop luxueux pour elle, elle ne mettait pas ça. Elle aurait, quant à elle, eu mes yeux, d'un châtain pur, avec la même éclair au bord de la pupille, qui détonnaient avec ses cheveux blonds clairs.

J'essayais d'arrêter de penser à eux, me concentrant péniblement, encore dans mes pensées, sur ce que me disait la canadienne. Je hochais la tête légèrement, et quand ils furent à notre hauteur, l'homme prit dans ses bras sa fille, qui ne protestait pas, sûrement trop fatiguée pour cela. Mais la femme lui tapait sur l'épaule, et quand l'homme s'écartait, elle regardait sa fille de la tête aux pieds, puis des pieds à la tête, et constata qu'elle n'avait qu'une blessure au dessus du sourcil gauche. Elle passa sa mains munie de doigts longs et fins sous la frange prune.

Puis elle parlait. Une exclamation. Ashlyn ? Avait prononcer la mère. C'était alors comme ça que mon étrangère se prénommait ? Je ne risquait pas d'oublier ce prénom. Je l'aimais beaucoup, je trouvais ça joli. Mais je ne dis rien, content intérieurement de connaître son prénom. Depuis que les deux individus étaient arrivés, j'avais la tête baissé et je regardais le sol, essayant de me faire tout petit pour ne pas les gêner.

Et puis, Ashlyn puisque c'était comme ça qu'elle s'appelait, devançait les questions de son père. Sa mère nous ayant quittée pour suivre un policier afin de signer des papiers administratifs. Elle m'avait présenté comme elle pouvait. 'Une connaissance' avait-elle dit. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurais dû lui dire mon prénom. Mais elle ne m'avait rien demandé, donc je n'avais rien dit.

L'homme écoutait sa fille et au bout de quelques secondes il me tapait sur l'épaule, après avoir dit oui à sa fille pour me raccompagner. Je relevais alors la tête, et lui adressait un hochement de tête poli, accompagné d'un léger mouvement de lèvre censé ressembler à un sourire. Et puis, l'homme partait, nous laissant seuls, elle et moi. Allant rejoindre sa femme.

Je rapportait mon regard sur la jeune fille. De laquelle j'étais tout près...
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyDim 2 Sep 2012 - 10:58

Il regarda autour de lui comme s’il avait peur d’être pris en faute avant de sortir une cigarette et de la porter à ses lèvres. Une fois allumée, l’odeur envahit immédiatement l’air et me rappela inévitablement des souvenirs. Des souvenirs de la période pendant laquelle j’avais voulu essayer, voir ce que ça faisait avant de m’arrêter de moi-même pour ne pas finir dépendante.

Je ne jugeais pas les gens qui fumaient pour être moi-même passée par là. Mais je savais ce que cela faisait et je me permettais parfois de donner mon point de vue sur la chose, lorsque généralement je rencontrais des gens qui se fumaient le paquet par jour. Avec lui j’ai tenu ma langue, juste parce qu’il avait eu la délicatesse de m’écouter, de m’aider et sans montrer un quelconque agacement et j’appréciais ce geste. Lorsqu’il me demanda si je fumais, j’ai hésité un court instant avant de répondre du tac-o-tac

« Non. Je ne fume plus. »

Je n’avais pas besoin d’en dire plus, une réponse était une réponse et je venais de lui donner la sienne. A présent, il ne restait plus grand-chose à faire, ni à dire sans entrer trop dans les détails du privé. Il y avait des choses que l’on pouvait dire à un inconnu mais je m’étais bien rendue compte que le fait qu’il me renvoie mes question me dérangeait un peu et que cela devait très certainement être le cas pour lui.

Nous avions tous un jardin secret, des choses que nous voulions garder pour nous, des parties de nos vies que nous ne confierons jamais à une personne dans la rue qu’on croiserait pour la première fois. Malgré l’accident qui nous avait rapproché inévitablement, nous étions des inconnus l’un pour l’autre.

Changer d’air, bien sûr que je comprenais, qui n’avait jamais rêvé de partir du jour au lendemain vers une nouvelle destination sans se prendre la tête ? Pas moi en tout cas. Le sourire qu’il m’adressa me laissa penser qu’il ne devait pas souvent se dévoiler ainsi, ou alors je le mettais mal à l’aise, c’était tout à fait possible. Je ne le connaissais pas suffisamment pour pouvoir trancher et je resterai donc dans cette incertitude croissante.

« Je comprends tout à fait »

Je suis restée là, quelques secondes avant de tourner la tête comme par instinct. Derrière moi, une voiture venait d’arriver, d’une couleur gris métallisé, cette voiture aux allures de Jeep s’arrêta et deux personnes en sortirent. Le premier, un homme d’affaire très certainement à première vue, une chemise noir sur le bras, sa chemise déboutonnée au premier bouton et la cravate desserrée. Des yeux d’acier qui semblaient inquiets et qui cherchaient quelque chose. Les cheveux de cet homme étaient grisonnant, d’un couleur proche du poivre et sel à présent, laissant penser sans doute possible qu’il fut brun dans sa jeunesse.

Du côté passager, une femme en sortie, blonde comme les blés, d’une couleur presque blanche et son visage était tellement pâle que tout le maquillage du monde n’aurait pas pu lui redonner contenance. Ses yeux encore humide laissaient facilement penser qu’elle venait de pleurer il y a peu de temps et la vive couleur de ses lèvres qu’elle se les était mordue récemment sous le stress. Vêtue pour sa part d’une simple robe qui semblait également assez couteuse, ses yeux bleus comme un lagon cherchaient quelque chose avant de se poser sur moi et immédiatement le couple prit notre direction.

J’ai jeté un rapide coup d’œil au jeune homme tandis que les deux personnes s’approchaient immanquablement de nous.

« Ce sont mes parents… Je m’excuse d’avance pour leur comportement. »

J’adorais mes parents mais j’avais peur de ce qu’ils pourraient faire. Il faut dire que sous le coup du stress ou d’une quelconque émotion, ils avaient la fâcheuse tendance de m’attirer toute sorte de problèmes et je tenais à éviter ça. Mon père arriva en premier et me prit dans ses bras, me serrant fort contre lui sans se préoccuper au passage de voir si je ne m’étais rien cassé à ce niveau-là. Super papa, moi aussi je t’aime. Ma mère lui mit une légère tape sur l’épaule pour qu’il me lâche avant de me regarder rapidement, vérifiant ce que mon père n’avait pas vérifié avant de repousser ma frange pour regarder mon pansement.

« Oh Ashlyn ! Si tu savais à quel point nous avons eu peur ! »

Je suis restée là sans rien dire, de toute façon, elle ne m’écouterait pas et tenterait toujours de reprendre la parole alors je l’ai laissé faire. Je ne voulais pas me battre, pas aujourd’hui. Le regard qu’elle porta sur la tâche de sang sur mon haut me fit lever les yeux au ciel, je savais pertinemment ce qui lui passait pas la tête en ce moment. Voyant que mes parents étaient arrivés, un policier vint à leur rencontre pour qu’ils puissent signer une décharge ou je ne sais quoi. C’est ma mère qui a suivi l’officier, nous laissant seuls avec mon père qui semblait enfin réaliser que je n’étais pas seule. Avant qu’il ne pose la moindre question je l’ai devancé, répondant à ses interrogations muettes.

« C’est … une connaissance, il était avec moi dans le bus. Ça ne dérange pas si on le dépose en partant ? S’il te plaît. »

Mon père pouvait difficilement me refuser des choses et il acquiesça en silence, sans rien dire d’autre pour le moment. Je ne savais pas combien de temps il allait tenir mais pour le moment, ça relevait du miracle. Il posa sa main sur l’épaule du jeune fumeur dans le but de le réconforter peut-être, un geste d’homme à homme qui me semblait particulièrement obscur comme bien souvent à vrai dire.

Mon père finit par tourner les talons pour aller rejoindre ma mère, nous laissant à nouveau seuls tous les deux. Me retournant à nouveau vers lui, j’ai esquissé un sourire gêné sans rien dire de plus. Finalement les choses n’avaient pas été si catastrophiques du côté de mes parents…
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptySam 1 Sep 2012 - 12:14

Sa dernière phrase était plutôt ironique après ce que l'on venait de vivre. Un épisode de ma vie dont je me serais bien passé, en fait. Il était vrai, que ce n'est pas la meilleur expérience avec les transports en commun que j'avais faite. Déjà que je n'aimais pas ça, ça n'a rien arrangé. Un petit sourire, légèrement amusé venait maquillé mon visage et j’acquiesçais à sa réponse. C'est vrai qu'en un jour, c'est dur de se faire une idée.

Elle s'étirait, ses bras arrivant à la hauteur de mon crâne, à peu près. Elle était un peu plus petite que moi. J'enfouissais mes mains dan mes poches, même si ce geste me faisait mal à l'épaule. J'avais envie de rentrer, j'en avais marre. J'avais envie de me soigner et d'en finir avec cette histoire, m'allongeant sur mon lit, tranquillement. Je regardais autour de moi et puis sortait une cigarette de ma poche que j'amenais à mes lèvres. J'en avais bien besoin, je l'allumais et laissais ma main gauche dans ma poche, fumant de la droite, même si je n'en avais pas l'habitude. J'en aurais bien proposé une à la jeune femme mais je ne savais pas si elle fumait.

Mais, elle baissait les yeux et avait l'air d'être perturbée, d'un coup. Comme ci ma question la gênait. Toute de suite, je regrettais de l'avoir posée. C'est vrai, de quoi je me mêle moi. On aurait dit qu'elle ne voulait pas que je regarde ses yeux. Peut-être en diraient-ils trop ? On m'a toujours dit que les miens étaient froid, qu'ils ne disaient rien. Un bon atout, quand je jouais au poker. Cette flamme toujours au milieu de la pupille que certains comparaient à une étincelle. C'est tout ce qui rendait mes yeux discernables des autres, un signe de démarcation. Une seule personne avait les même yeux que moi, je m'en souviens. Mais elle n'est plus ici aujourd'hui. Et puis, elle me répondait. A ma plus grande surprise. Et puis je hochais la tête, trop occupé à ne pas vouloir rentrer dans les détails.

« Tu fumes ? »

Demandais-je le plus simplement possible. Elle me répondait avant de me poser une autre question. A mon tour, je baissait les yeux les braquant sur le sol. Pourquoi est-ce que j'étais venu ici ? Répondre sans rentrer dans les détails, c'est difficile mais il valait mieux que j'essaye. Je cherchais une bonne formulation avant de lever les yeux, un peu plus noir maintenant, et de lui répondre.

« Eh bien, j'en avais marre. J'avais envie de...changer d'air. Tu comprends ? »

Je la regardais à nouveau, elle aussi me regardait au moment où j'avais levé les yeux. Elle avait un sourire aux lèvres. Et je lui rendis, plus discrètement, enfin, timidement.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptySam 1 Sep 2012 - 2:11

Alors que j’attendais ne serait-ce qu’une réponse, un simple « Lâche moi tu me saoules » ou alors un « Tu n’arrêtes jamais de jacasser ? » il me fit signe de le suivre et je me suis exécutée sans opposer de résistance. Nous avons juste changé de secteur, changeant de place sans pour autant changer réellement de décor. Tout était pareil de ce côté-là également mais je devais reconnaître que marcher faisait du bien. Je n’avais jamais supporté l’inactivité et cette dernière allait me tuer à coup sûr, c’était certain. Je crois que je n’encaissais pas encore totalement ce qui venait de se passer, loin de là même. Je suivais mon partenaire d’infortune comme son ombre, remarquant son sourire à la fin de mes paroles bien peu intéressantes.

Sa réponse ne se fit pas attendre et je ne savais pas trop quoi dire. C’est pour cela que j’ai privilégié la sûreté et la sincérité. Dans certains cas, il valait mieux être honnête et c’était ce que j’allais faire sans aucun problèmes.

« Pour être franche, il est un peu trop tôt pour que je puisse juger. C’est … joli mais de là à y vivre toute l’année je ne sais pas. Et entre nous, je n’ai pas réellement une superbe image des transports si tu vois ce que je veux dire. »

J’ai levé les yeux au ciel avant de m’étirer levant haut les bras, me grandissant comme si je venais de me réveiller. Je commençais à ressentir une certaine fatigue qui s’abattait sur mes épaules, c’était peut-être le coup de toutes ces émotions qui finalement se dissipait, tout cet énervement qui se dissipait, ne laissant qu’une coquille vide et malléable. J’ai croisé à nouveau les bras sous ma poitrine, jouant avec un petit caillou au sol pour m’occuper, tandis qu’il me posait une autre question. A ce moment-là, je me suis sentie mal, réellement mal, rien que le fait de repenser à mon départ me donnait envie de vomir. Je me revoyais quitter ma ville natale, ma maison, celle dans laquelle j’avais habité depuis ma naissance, je me revoyais dire adieu à mon équipe, je revoyais les cendres de l’écurie… et pourtant j’ai répondu, pourtant je me suis forcée à parler pour ne pas me fermer.

« Pourquoi j’ai déménagé ici… Parce qu’il n’y avait plus rien pour nous au Canada, plus… plus d’attache, plus de travail pour mon père alors on est venus ici, dans la ville de ma mère pour recommencer à zéro. Voilà pourquoi j’ai déménagé ici tout simplement. »

Je me suis tue et j’ai détourné le regard. Avant que je ne lui réponde, nos regards s’étaient croisés et ne s’étaient pas quitté, je m’étais perdue dans ses yeux qui n’avaient rien de si particulier de par leur couleur mais qui semblaient vouloir dire tellement plus. Seulement j’étais transparente, totalement transparente et bon nombre de personnes m’avaient dit que me regarder dans les yeux était comme lire un livre ouvert avec en fond sonore sa version racontée.

J’étais totalement transparente lorsqu’on me regardait ainsi, et tout ce qu’il verrait, ce serait ma tristesse et mes regrets. Le Canada me manquait déjà, mes amies me manquaient, le manque de sport me rendait folle. J’en étais arrivée à un point où je pouvais dire la vérité sans problèmes, après tout je ne le reverrai plus alors je pouvais au moins me livrer, dire ce que j’avais sur le cœur pour me soulager. Je ne pouvais cependant pas me plaindre et j’ai fièrement levé la tête, le regardant avec un sourire amical avant de hausser les épaules, sans chercher à attraper à nouveau son regard.

« Voilà pourquoi je suis partie, c’est la vie ! Mais dis-moi, qu’est-ce que tu fais ici toi ? Les études peut-être ? L’envie de voyager ? Une belle fille qui t’a attiré ici tout simplement ? »

Il y avait tellement de raisons, tellement de possibilités, tellement de cas de figure qu’il était impossible de trouver le bon du premier coup mais j’étais impatiente d’entendre son histoire.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 23:48

En fait, je ne savais pas trop à quoi je pensais. Je pensais trop vite, les fragments de phrases qui se faisaient des réflexions se succédaient sans cesse dans ma tête et tout se bousculait. En fait, je pensais à l'accident. Mais je pensais aussi à cette fille. Dont j'ignorais d'ailleurs totalement le prénom. Elle m'intriguait, pour dire vrai. Je ne savais pas quoi penser d'elle, si jamais je devais penser d'elle, d'ailleurs. J'en avais marre d'être assis là, j'en avais marre de ne pas pouvoir bouger. Je pris doucement son bras pour qu'elle suive en lui faisant un signe discret.

Nous nous éloignions légèrement, marchant tranquillement. J'espérais qu'elle ne veuille pas retourner s'asseoir, même si, polie, je n'aurai rien dit et y serait retourner sans ronchonner. En fait, ça ne me gênais pas tant que ça, mais c'est juste que cette vision de rouge, partout. J'en avais marre. J'avais envie de changer de paysage, même si ça restait tout de même, le même, en un peu plus loin. J'avais envie de parler. Je crois que c'était la première que je ressentais cette envie depuis... Mes 5 ans peut-être bien. Oui je pense que c'est à peu près ça. Je l'écoutais parler, et pour une fois aussi, ça m’intéressait. Je crois que j'étais entrain de péter complètement un câble et que l'accident me rendait fou au point que tous les moyens étaient bons pour me sortir ces images et idées de la tête. Ou alors c'était à elle que je m'intéressait tout simplement.

Quand elle finit sa phrase, je souris, assez amusé. On aurait qu'elle me connaissait. Qu'elle connaissait mon caractère par cœur. Comment savait-elle ? Peut-être que je me faisais des films aussi, c'est bien possible.

« Ah oui ? Et tu t'y plais pour le moment à Miami ? Non, ça va, ça ne m’ennuie pas »

Je gardais un petit sourire en coin, l'ambiance funèbre commençait à se dissiper maintenant que nous nous étions éloignés des ambulance, du cadavre du bus, des policiers et des journalistes, que, même d'ici on entendait hurler, pour soutirer toutes les informations qu'ils pouvaient.

Il est vrai qu'il y avait peu de chance pour que l'on se revoit, après que nous nous soyons séparés, toute à l'heure. Mais j'en avais envie. J'avais envie d'attiser ma curiosité naissante. Et j'aimais bien être avec elle, même si ça ne faisait pas longtemps que j'avais fait sa rencontre. J'avais envie d'en savoir plus sur elle. Et j'espérais intimement, même si ce n'était pas possible, je le savais, que nous étions dans le même lycée. Même si c'était quasi impossible.

« Je peux te demander pourquoi tu as déménagé ici ? Si tu veux bien, bien sûr »

Je tournais ma tête vers elle, à la recherche de son regard azur. Je ne voulais pas la forcer à parler d'elle si elle ne voulait pas. Elle faisait de même avec moi, d'ailleurs. Quand elle tourna enfin la tête vers moi, je la regardais dans ses beaux yeux. Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'avais envie de lui dire, que je trouvais beaux ses yeux. Mais je me tus. Ce n'était pas mon genre, les compliments. En fait, rien de ce que je faisais, là, n'était mon genre.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 23:20

Il ne serait pas déposé au centre-ville, ça ne me dérangeait absolument pas de le conduire là où il devait aller, ce n’était pas pour quelques minutes en plus que j’allais mourir. Après tout, quelques minutes dans une vie qu’est-ce que cela représente ? Pas grand-chose. Le temps est certes précieux mais ce ne sont pas deux minutes par ci et deux minutes par-là qui me feront regretter la vie que j’ai menée jusqu’ici et je le lui ferai savoir.

En le regardant sourire, je me suis rendue compte que c’était la première fois que je le voyais ainsi, et je devais reconnaitre que cette expression lui ajoutait du charme et le rendait très touchant. Gardant cependant mes pensées pour moi, je me demandais si dans d’autres circonstances nous aurions pu nous parler ainsi, si nous aurions déjà pu nous rencontrer tout simplement. La probabilité pour que ce garçon soit dans le même lycée que moi était infime, mes chances de le revoir étaient quant à elles quasi inexistante. C’était ainsi, la vie était faite de rencontres, de séparations et de passages des uns dans la vie des autres.

Il était comme moi tout nouveau dans cette ville, c’était presque amusant au final. Nous étions tous deux des petits nouveaux dans cette grande ville et nous avions le droit à un charmant accident de bus histoire de nous habituer aux lieux. Il n’y avait rien à dire, après cela, nous étions au moins parés à toutes les autres éventualités.

« Oh, tu es tout nouveau ici alors, comme moi. Je suis venue une ou deux fois ici puisque c’est la ville natale de ma mère mais je suis venue ici il y a hier pour y habiter définitivement. C’est pour ça également que je vais au refuge, pour voir comment Lucky… enfin mon poulain s’adapte, il est assez craintif malheureusement… Enfin, mes histoires de chevaux ne doivent pas réellement t’intéresser je pense »

J’ai dit cela sur le ton de la plaisanterie, me permettant même un très léger rire, un petit peu de joie dans ce décor chaotique ne pourrait pas faire de mal en théorie. Peut-être qu’en parlant plus de moi, il me ferait plus confiance et que par conséquent nous pourrions parler un peu plus et plus longtemps en attendant mes parents qui semblaient se faire désirer.

Je lui ai laissé le temps de me répondre et peut-être même d’embrayer sur un autre sujet si cela l’inspirait qui sait. Pour ma part, je ne cessais de remettre ma frange en place, j’avais perpétuellement l’impression que mon pansement était trop visible et qu’on ne voyait que cela, ça me perturbait au plus haut point en réalité. Arrêtant finalement de triturer mes cheveux j’ai cherché une fois encore le regard du jeune homme et je me suis rendue compte que j’ignorai toujours son nom, après tout, c’était peut-être mieux ainsi. Cette inconnue me permettait de me souvenir que notre rencontre n’était qu’éphémère et que nous sortirions l’un comme l’autre de nos esprits respectifs. Nous nous souviendrons uniquement du choc, des diverses sensations que nous avions ressenti et peut-être que nous nous souviendrions d’avoir rencontré une autre personne mais plus de son visage. Peut-être que dans quelques années, j’aurai totalement oublié avoir un jour rencontré cet homme-là, même si j’en doutais fortement. On ne passe pas ainsi devant la mort sans des souvenirs forts, sans en garder quelques séquelles.

J’ai fourré mes mains dans les poches arrières de mon jeans, la tête penchée légèrement sur le côté, attendant une réponse de sa part, un signe, quelque chose en somme.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 21:30

Elle avait l'air pensive après ma question. Comme si elle cherchait la réponse parfaite. Ses yeux me détaillaient, ou étaient fixés sur moi. Je sentais son regarde posé sur moi. J'en eu envie de tourner la tête, pour la regarder à mon tour. Et c'est ce que je fis. Je la regardais, chaque partie de son visage. Est-ce que si un jour, dans dix ans, je la recroiserai, je la reconnaîtrai ? Certainement, oui. On n'oublie pas avec qui on a frôlé la mort, tout de même. Enfin, je pense. Sa réponse se faisait attendre. Je ne disais rien. Un blanc commençait à s'installer entre nous même si le contact du regard, chacun de nous deux plongés ses pensées respectives, le coupait un peu et faisait qu'il avait du mal à s'installer.

« Tu es sûre ? Sinon, le centre ville ça me va, c'est tout près de là où je vais. Je n'aurais qu'à marcher, sincèrement, ça ne me dérange pas, tu sais. »

Je lui souris faiblement, toujours fixé sur son visage. Je posais mes mains sur la rambarde, un peu a côté de moi. Sans m'appuyer vraiment dessus, mais plus sur mes pieds qui touchaient le sol. Je n'étais vraiment pas loin d'elle, si j'étendais mon petit doigt, je suis certain que j'aurais pu la toucher aisément. Je regardais son pansement, collé sur son front. Avait-elle mal ? Je n'espérais pas. Ça se trouve elle avait terriblement mal mais ne disait rien, qui c'est ? Mais son accent du Canada retentit une nouvelle fois. Il n'était pas désagréable, loin de là. Et spontanément, je regardais ses lèvres s'agiter, pour pouvoir parler.

Elle prenait ses précautions, comme si elle ne voulait me forcer à ne rien faire. Que je choisisse tout. Bien bizarre d'ailleurs, on aurait dit qu'elle savait que je n'aimais pas trop parlé de moi. Mais cette question-ci ne me dérangeais pas.

« Non, non, t'inquiète pas, ce n'est pas beaucoup personnel. Non, en fait, ça doit faire une semaine, à peu près. Plus ou moins. Et toi ? Non ce n'est pas ridicule, il y a des gens comme ça ».


Sa remarque me fit lever les yeux vers le ciel bleu. D'un bleu clair radieux. Sans aucun nuage, et sans aucunes tâche de sang. Parce qu'ici, c'est tout ce que l'on voyait, du sang. Du rouge, on ne voyait que ça. Alors que là, ce bleu, on se demandait d'où est-ce qu'il sortait. Mais elle avait raison, il faisait un temps radieux. Je l'avais déjà oublié, d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 20:51

Ma proposition semblait faire un flop et je commençais à me demander s’il n’essayait pas de trouver un moyen courtois de refuser. En même temps c’était tout à fait logique, on ne se connaissait pas, j’étais une étrangère et je lui proposais de l’aide. D’un certain point de vue, cela aurait pu être louche mais je fus agréablement surprise par sa réponse.

Où j’allais ? C’était une bonne question, moi-même je ne le savais pas réellement. En montant dans ce bus je devais visiter, faire un peu de repérage avant de rentrer pour passer au refuge et voir Lucky. Le problème était que si j’entrais trop dans les détails, je ne m’arrêterai plus de parler, j’entrerais dans des parties trop privées de ma vie et je donnerai l’image d’une fille qui voulait se faire plaindre, or, ce n’était pas ce que je voulais.

J’ai mûrement réfléchit ma réponse, quittant la contemplation morbide du bus pour le regarder à nouveau. A chaque fois que mon regard se portait sur lui, je remarquais un nouveau détail et cette fois ci, ce fut sa chemise qui devait être blanche quelques temps auparavant. Elle était à présent tachée de rouge et cette couleur commençait à virer lentement vers le marron, mais en plus du sang qui la maculait, cette dernière était tout simplement déchirée et c’était en partie à cause de moi. Je ne pouvais pas dire que je me sentais responsable ou que je m’en voulais mais c’était tout de même un peu à cause de moi, bien que je ne l’ai jamais forcé à déchirer ses vêtements pour m’aider.

Le silence durait depuis un peu trop longtemps, je réfléchissais trop et j’en avais oublié de lui répondre.

« Ah pardon. Ça ne me dérange absolument pas, sinon je ne l’aurai pas proposé. Normalement je devais aller au centre-ville pour ensuite aller voir mon poulain. Qu’importe ta destination, on pourra toujours faire un crochet. »

Ma réponse me semblait correcte et je n’entrais pas sur un terrain trop glissant en théorie. En y repensant, je me demandais comment mon poulain avait vécu ce déménagement, mal certainement, tout comme moi en tout cas. J’avais l’impression que les minutes qui s’écoulaient étaient comme des heures et que mes parents n’arriveraient jamais. Je n’avais même pas de portable pour les joindre, le mien étant pour le moment hors service le temps que je m’en occupe. Je me suis finalement posée sur mes deux jambes plutôt que de rester assise sur la rambarde. Cette immobilité commençait à me rendre folle, j’avais besoin de sentir le sol sous mes pieds et de pouvoir faire quelques pas comme bon me semblait.

« Dis-moi, ça fait longtemps que tu es ici ? Enfin, tu n’es pas obligé de répondre si ça t’ennuie tu sais, on peut aussi attendre sans rien dire mais… c’est peut-être stupide mais j’ai besoin de parler, même si c’est pour dire qu’il fait un temps radieux aujourd’hui »

J’ai souri avant de regarder le ciel à nouveau, ce même ciel toujours aussi bleu et pur, toujours sans le moindre nuage sous cette même chaleur étouffante, ce soleil que je n’avais jamais réellement connu ou du moins pas de cette manière.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 18:04

Les yeux dans les yeux, nos deux visages assez loin l'un de l'autre, je l'écoutait me répondre. Pour la première je ne prenais le temps de détailler son visage. Elle avait les lèvres roses pâles, les joues légèrement creusé qu'elle regonflaient avec du blush, les yeux d'un bleu très clair, tranchant avec la pupille noir qui le surmenait. Elle avait la peau blanche, blême, et au dessus de son sourcil clair et fin, trois points de sutures et un pansement posé au-dessus. Elle avait le visage très fin, et le peau blanche, presque transparente. Seuls ses cheveux longs et légèrement prune, tranchaient la couleur.

Elle sourit, pas beaucoup, elle il parcourait ses lèvres. Mais ensuite, elle tourna les yeux, et je fis de même, me redressant, toujours assis, en faisait bien soin de ne pas trop bouger mon bras gauche encore douloureux. J'avais vu faux, ses parents venaient donc elle avait dû déménager avec eux. M'enfin, en fait ce n'était pas très important, en fait. Elle me proposait de me ramener, je réfléchissais quelques secondes avant de lui répondre.

« Euh... Eh bien, oui, si ça ne te dérange pas. Je veux bien, où vas-tu, toi ? »


Tout d'un coup, je venais de réaliser que nous étions passé du vouvoiement au tutoiement tout naturellement, je ne me souviens même plus le quel de nous l'avait engagé, et le quel avait suivi. Ça n'a pas du la choquer, et moi non plus.

Elle ne parlait plus, j'attendais sa réponse. C'était rare mais cette fois-ci j'avais envie de parler. Envie de lui parler, plus exactement. Elle attisait ma curiosité, plutôt rare. J'avais envie de savoir qui elle était, pourquoi est-ce qu'elle était dans ce bus, ce qu'elle y faisait, d'où elle venait, où est-ce qu'elle allait, son âge, son école. Bref, plein de trucs. Plein de trucs absolument illogiques, inintéressant d'habitude et surtout plein de trucs qui n'avaient ni queue ni tête, parce que, je n'en mourrai pas moins demain. Mais pour le moment j'attendais sa réponse, en silence calmement.

Et puis, je repensais au cameraman. On avait baissé les yeux, et on avait cessé tout contact quand nous avions remarqué qu'il nous filmait. Comme si on ne voulait pas qu'il nous voie. Je ne sais pas, c'était bizarre. Et puis, pourquoi est-ce qu'on se tenait la main ? Ce n'était pas dans mes habitudes, habituellement, je l'aurais envoyée boulée, j'aurais retiré ma main dans la seconde où elle aurait posé la sienne. Mais là je ne l'ai pas fait, et je ne l'ai pas enlevé, ensuite, quand j'en avais eu l'occasion. Et ce regard, je ne regarde jamais les gens dans les yeux. Je ne supporte pas. J'ai l'impression, qu'après, je les trahis. Quand je les blesse ensuite. Je ne peux pas les regarder dans les yeux et les trahir. J'avais toujours évité ça. Même si elle, je n'avais pas l'intention de la trahir, de la blesser ou quoi que ce soit. En fait, bien que ça puisse paraître fou, j'avais envie de rester là à lui parler. Ou même ailleurs en fait. Mais je pensais que si on partait de cet endroit, on ne serait plus pareil, plus rien ne nous unirais, et on serait deux jeunes inconnus. Une rencontre tout ce qu'il y a de plus ordinaires.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 14:11

La caméra semblait avoir brisé l’union temporaire que nous avions établie. J’avais brisé le contact en lui lâchant la main et lui avait tourné la tête. Nous étions redevenus deux inconnus qui avaient juste vécu la même chose. Quelques instants plus tard, c’est un autre contact que nous avons établi à travers nos yeux cette fois ci. Il n’était pas physique mais bien plus parlant que les autres. L’évocation du tuteur me permit de penser qu’il ne disait pas tout sur sa situation et c’était bien normal, il n’allait pas se dévoiler ainsi à une inconnue. Il y avait pourtant quelque chose qui me toucha sans que je ne puisse savoir quoi exactement, c’était peut-être la manière avec laquelle il l’avait dit, à moins que ce ne soit le fond tout simplement, ou encore des souvenirs.

Quoiqu’il en soit, ces trois premiers mots m’avaient presque fait oublier la suite de la phrase, me forçant à me souvenir de ce qu’il avait dit pour percuter totalement la portée de sa phrase, mais également pour que je me rende compte qu’il m’avait retourné la question. Je suis restée là, un moment à le regarder avant d’esquisser un sourire et de détourner finalement le regard.

« Mes parents vont venir, enfin mon père je pense. Si ça te dit on pourra te déposer plutôt que tu te prennes la tête avec eux. »

Ai-je dit en désignant les policiers non loin. J’avais toujours cette dette à rembourser et peut-être que s’il acceptait, je ne lui serai plus redevable. Il ne nous restait plus qu’à attendre de toute façon, attendre encore et toujours car c’était tout ce que nous pouvions faire. L’avantage, si on pouvait en trouver un était que je pourrai me rendre plus facilement à destination, sans me prendre la tête. C’était l’un des seuls points positifs de la journée.

J’attendais, en silence cette fois ci, regardant partout sauf vers mon voisin. S’il voulait parler, je le laisserai faire à présent pour ne pas m’imposer. Je voyais les lieux se vider petit à petit, des familles qui repartaient, des femmes, des hommes, des jeunes et des vieux. Je me suis tournée vers le bus pour voir enfin l’étendue des dégâts et je n’ai pas été déçue par ce qui se présentait à moi. Le bus qui ne semblait déjà pas tout jeune paraissait sorti tout droit d’une casse. Les vitres latérales avaient toutes été cassés pour permettre aux gens de sortir, le pare-brise était lui inexistant, seuls des vestiges de la vitre attestaient le contraire. Sur la partie gauche du véhicule, le humer, encastré en partie à l’intérieur, sans réellement avoir subi de dégâts, c’était en tout cas quelque chose de secondaire par rapport à l’état du car. Au sol et tout autour des deux véhicules des brisures de verre qui brillaient de mille feux, comme des petits joyaux au sol teintés de rouge.

Une voiture s’approcha, la même que celle de mon père. Je me suis levée, espérant enfin quitter les lieux avant de me rendre compte que la personne qui en sortait était une parfaite inconnue qui une fois sortie se précipita à la rencontre d’une vieille dame qui était probablement sa mère. Un sourire se dessina à nouveau sur mes lèvres. Voir un peu de bonheur ici avait du bon, même si c’était une conséquence de l’accident, cela me remontait légèrement le moral.


Dernière édition par Ashlyn K. Spencer le Ven 31 Aoû 2012 - 19:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 11:37

Perchés sur notre rambarde, nous assistions à la scène de l'extérieur, comme ci nous n'avions pas été des victimes de l'accident, des passagers rescapés. Les gens autour d nous s'affolaient, encore sous le chocs. Des sirènes de pompiers résonnaient, se mêlant à celles de la police. Les cris des journalistes, qui n'étaient jamais à court de questions, surmenaient les claquements de portes d'ambulances, les klaxons et le bruit du moteur, avec à l'intérieur, les premiers passagers qui commençaient à partir. Mais nous, nous, nous étions comme des spectateurs de cette agitation. Au milieu de tout ça. Assis tranquillement, comme ci rien de tout cela ne s'était jamais produit. Ça y est, on commençait enfin à en voir le bout. Dans une demi-heure au plus tard, ce serait fini. On serait rentrés et on pourrait se convaincre que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Enfin, un cauchemar plutôt.

Elle me fit savoir qu'elle aussi, elle aimerait partir. Partir de ces lieux de malheur, et être loin de l'endroit où elle a frôlé la mort. Pour ne jamais y revenir. Moi aussi, moi aussi, j'aimerais bien partir, j'en ai marre, des cris, des bruits. J'avais une migraine horrible. Et mon bras me lançait. Mais je n'avais pas de tuteur dans le coin, seulement mon oncle à Las Vegas, et il n'allait pas venir pour ça. Alors j'attendais d'être rentrer dans ma chambre pour pouvoir me faire soigner. Elle devait me prendre pour gigolo. Quelqu'un qui s'était blessé exprès pour avoir les airs d'un héros. Alors que ce que je ne voulais pas, c'était répondre aux questions du médecin qui m'aurait pris en charge.

Un homme munis d'une caméra avait pu traverser les fils installés par les policiers et filmait les gens encore terrifiés. Il passait devant nous et s'attardait un peu sur notre cas, automatiquement je baissai la tête, je ne voulais pas être filmé. La jeune fille qui était à mes côté, elle, retira ma main de la sienne. Main que j'avais oublié. Je ne suis pas comme ça d'habitude, je touche pas les gens aussi facilement, mais il faut croire que frôler la mort, ça doit rapprocher. Quand enfin le cameraman partait, je sentais qu'elle se recoiffait. Seulement, elle n'avait pas l'air d'y faire beaucoup attention, je pense que c'était par stress, et qu'elle devait s'en doute s'occuper les mains à faire quelque chose, plus qu'autre chose. Donc elle avait trouvé ça, en même temps, il n'y avait pas grand chose d'autre faire.

« Non, mon tuteur n'est pas sur Miami. Je vais m'arranger avec les policiers, je pense. Et il trouveront bien quelqu'un qui ira dans ma direction et pourra me déposer en chemin. Et toi ? »


La jeune femme devait être dans la même situation que moi, si elle vient du Canada, et que c'est pour ses études ou je ne sais quoi d'autre, peut-être que ses parents ne l'ont pas suivie, c'est ce que je pense en tout cas. Et ils n'allaient pas venir du Canada exprès pour ça, tout de même. La jeune femme se tournait vers moi et me regardait, je tournais la tête, un peu en avant, ma tête reposant sur mon bras valide. Je faisais de même, je la regardais dans les yeux. Je ne l'avais pas vu d'ailleurs, mais ses yeux étaient bleus. Un jolie bleu clair. Je soutenais son joli regard, comme si je n'avais rien d'autre à penser.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 11:03

Il ne lui fallut pas longtemps pour me faire prendre la direction opposée, retournant nous installer sur le perchoir, loin des médecins. Il avait l’air de jouer au dur, ou alors sa blessure n’était pas aussi importante que ce qu’elle paraissait. C’était stupide à dire mais je me sentais rassurée avec lui, je me sentais à l’abri parce qu’il était calme, parce qu’il était posé et avait pris la situation en main. Il était pour moi et dans l’instant comme une figure paternelle et c’était mon unique point de repère.

L’agitation des lieux devenait toujours plus croissante, on se croyait aisément en plein milieu d’une zone sinistrée comme celles qu’on voit à la télé, comme celles qu’on montrait de Miami, il y a quelques mois, après le cyclone. Les journalistes avec ou sans caméras étaient à la recherche de cibles pour obtenir des informations et des badauds se trouvaient derrière des cordons de sécurités installés par la police pour les empêcher de se montrer trop curieux. Il y avait des hommes en uniformes qui se précipitaient d’un point à un autre, des portes d’ambulances qui claquaient, des bruits de klaxons au loin et au milieu de tout cela, il y avait lui, et moi.

Main dans la main alors que nous ne nous connaissions pas, nous étions là, en silence, comme si nous n’appartenions pas réellement à la scène. Seules nos blessures attestaient le contraire. Je n’avais qu’une envie, fuir, partir loin et vite pour ne plus repenser à cela. Malheureusement, j’étais considérée comme mineure sur ce territoire et je ne pouvais pas partir sans mes parents, mes parents affolés qui allaient débarquer d’un instant à l’autre, mes parents qui allaient venir pour ajouter la cerise sur le gâteau.

« J’aimerai tellement m’en aller, partir là maintenant tout de suite et ne pas revenir… »

Ce n’était qu’un rêve, ce n’était qu’un maigre espoir qui me permettait de penser à autre chose. J’avais besoin de m’évader mais je ne savais pas encore comment. Le temps lui n’avait changé en rien, le soleil était toujours là, toujours aussi étouffant et oppressant que dans le bus mais il y avait au moins quelques brises de vents pour calmer les choses.

Un cameraman passa et filma toutes les personnes présentes, y compris nous, s’attardant un peu trop sur notre cas à mon goût. J’ai soupiré, libérant ma main de la sienne avant de ramener ma main droite sur mon autre bras. Je n’avais pas réfléchit en faisant cela, c’était venu tout simplement, naturellement même. J’ai retiré l’élastique qui maintenant mes cheveux pour me recoiffer à l’identique, j’avais besoin de m’occuper, de faire quelque chose et c’est la seule chose qui m’était venue à l’esprit.

« Tu as prévenu quelqu’un pour qu’on vienne te chercher ? »

Une fois ma queue de cheval refaite, je me suis tournée vers lui, le regardant dans les yeux. J’espérai que mon baratin ne l’embêtait pas car malgré ma migraine, je ne pouvais pas rester muette, c’était impossible.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 2:03

Le monde arrivait à flot, au carrefour. Il y avait des curieux, des journalistes, des policiers, des ambulanciers, des pompiers. Le brouhaha ne cessait d'augmenter. Même si tous les passagers se faisaient bien plus calmes, calmés après le choc. Une ambulance passa, démarrant en trombe, emmenant sûrement la jeune femme qui nous avait heurtés de plein fouet. En y repensant, les images se repassaient dans ma tête. Comme un Flash Back. Mais ce n'était qu'un mauvais moment à passer, après tout, c'était bientôt terminé, et rien de vraiment grave n'était arrivé à personne, sauf peut-être à la conductrice.

La jeune femme que j'avais aidé à sortir s'approchait de moi, je lui souris doucement juste avant qu'elle ne s’asseye à mes côtés. Au début, elle ne dit rien, même si on aurait dit, qu'elle voulait dire plein de choses en même temps. C'était peut-être pour ça, qu'elle ne disait rien, pour ne pas en dire trop. Au bout d'un petit moment, elle prit la parole. J'avais les yeux fixés sur le goudron et je pus distinguer un fort accent canadien. J'aimais bien. J'en conclus que ça ne devait pas faire très longtemps qu'elle était à Miami, tout comme moi, sauf qu'elle, elle venait de plus loin.

« Non, non. Ça va bien finir par passer, c'est inutile je pense. »


Le fait qu'elle m'est rappelé ma blessure me rappela la douleur. J'avais à nouveau des picotements, des lancements et quelques fois même je ne sentais plus mon épaule. Mais je ne laissais rien paraître. Comme si je n'avais pas mal. Je ne veux pas qu'elle s'affole. Je n'aime quand on s'occupe de moi, et ce n'était pas ma première blessure, je m'étais pris un couteau dans la jambe, c'était à peu près pareil. Bizarrement, la canadienne m'attrapa la main et me traînais en direction d'un medecin. Fort heureusement pour moi, elle m'avait pris la main droite, à l'opposé d'elle, en ayant bien remarqué que ma blessure était au bras droit. Sinon, j'aurais hurlé. Je l'entendais mais je ne comprenais pas. Ce n'était rien, j'ai agis comme bon me semblait, c'est tout, je n'ai pas réfléchis.

« Oh, ce n'est rien. Je suis tout le temps calme. Pas de quoi m'admirer, je vous assure, en fait, je n'ai été que comme je suis tout le temps. Ne vous inquiétez pas, de toute façon, il y avait de quoi, tout le monde à eu peur, c'est humain. Mais ça va aller, tout va se remettre en ordre, vous verrez, vous ne serez plus perdue dans quelques minutes. De rien, ce n'était pas grand chose en plus. »

Elle avait compris que je ne voulais pas aller voir le médecin pour me faire et avait l'air de ne rien dire. Ma main toujours dans la sienne, je la ré-entraînais doucement vers la rambarde. Mais oubliais de retirer ma main de la sienne.

J'avais terriblement envie de partir de cet endroit, de ce carrefour, je ne sais pas où j'irais, parce qu'il me reste une bonne demi heure de marche et que ça m'épuiserais, en plus de mon épaule. Mais j'avais envie de quitter ces lieux. Seulement je ne pouvais pas, les autorités américaine verraient qu'il manquerait des personnes et ils s’inquiéteront. Alors, je revirais mon regard sur le goudron noir. En silence.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 1:33

Bruits de vitres brisées, nouveaux éclats, nouveaux dégâts, volontaires cette fois ci. Repliée sur moi-même, je me laissais aller dans mon cocon, voulant rester loin de tout cela. Je ne voulais plus rien voir, plus rien savoir, je ne voulais qu’une chose me réveiller dans ma chambre et me rendre compte que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve, un terrible rêves certes, mais quelque chose sorti de mon imagination tout de même.

J’ai senti une présence près de moi que j’ai voulu ignorer jusqu’à entendre un bruit de tissu déchiré qui attisa un semblant de curiosité, me forçant à sortir de ma coquille pour voir ne serait-ce que la personne près de moi. Mon regard se posa sur un jeune de mon âge plus ou moins que je n’avais jamais vu auparavant. Deux cheveux sombres, des yeux noisette, un visage fait pour être contemplé dans les détails pendant des heures peut-être mais je n’en avais ni l’envie ni le temps. Je l’ai laissé s’occuper de mon front brièvement, grimaçant une ou deux fois lorsque le lambeau de tissu entra en contact avec ma chemise et lorsqu’il serra légèrement ce dernier.

Avec son aide et son soutient, je suis sortie par la fenêtre qu’il venait de briser, rattrapée par un pompier qui attendait et venait porter assistance aux blessés. Je tremblais toujours mais moins qu’avant, lorsque j’ai touché le sol, j’ai manqué de me rétamer avant d’être aidée et d’effectuer encore quelques pas hasardeux avant de retrouver une démarche correcte. J’ai à peine eu le temps de me retourner pour lui adresser un « Merci » puis, j’ai été entrainée vers une ambulance pour qu’on s’occupe de mes blessures.

Un médecin me prit en charge et me posa des questions, je pouvais répondre à certaines mais d’autres se faisaient plus pointilleuses et je ne savais que dire, je n’étais pas réellement habituée aux formalités américaines, après tout, j’étais nouvelle sur le territoire. Par la suite, le médecin entreprit d’observer ma blessure et malheureusement pour moi, j’ai écopé de trois points de sutures sur mon front, au-dessus du sourcil gauche. Une fois les soins terminés et mes parents contactés, je me suis mise en quête de retrouver l’homme qui m’avait aidé, je lui devais bien ça en tout cas et il ne devait pas être bien loin de toute façon. D’après mes souvenirs, il était lui aussi blessé et il n’allait certainement pas partir ainsi, personne ne le laisserait faire.

Je marchais donc parmi les sinistrés, replaçant ma frange du mieux que je pouvais pour masquer vainement le pansement qui avait été placé en plus sur ma plaie. Je ne cessais de le chercher du regard avant de finalement le retrouver, assis en face de moi. J’allais le rejoindre lorsqu’une ambulance me coupa la route, passant en trombe accompagnée du hurlement de ses sirènes, amenant certainement la jeune conductrice ou le chauffeur du bus à l’hôpital. Pour le moment, peu m’importait de savoir qui était en tort, je n’en avais que faire, je voulais juste qu’on me laisse tranquille avec cette histoire, c’était tout ce que je voulais.

Une fois la voiture passée je me suis rendue auprès du jeune homme, avançant tout d’abord timidement avant de prendre place à ses côtés. Je ne savais pas par quoi commencer, ni même ce que je pouvais dire, un comble pour moi qui ne manquais jamais de conversation. Quittant le sol qui avait attiré mon attention depuis que je m’étais installée près de lui, je l’ai regardé pour me rendre compte qu’il n’avait probablement pas encore été soigné. Je me suis alors lancée, lui posant la question avec un fort accent canadien qui était mal parti pour s’atténuer.

« Vous ne vous êtes pas encore fait soigner, vous feriez mieux d’y aller pour votre bras.. »

Le prenant par la main, je voulais me rendre un minimum utile auprès de lui, j’avais une dette et je me faisais toujours un point d’honneur pour les rembourser, qu’importe le prix.

« Vous avez fait preuve d’énormément de calme, je vous admire ! Habituellement je ne me conduis pas en trouillarde mais… je dois reconnaître que j’étais réellement perdue, et que je le suis encore un peu. En tout cas merci pour ce que vous avez fait, merci beaucoup. »

Un autre médecin était à quelques pas de nous à présent, même si je pensais qu’il valait mieux pour lui qu’il se fasse soigner, je ne prendrai pas cette décision à sa place, soit il le désirait, soit il pouvait refuser tout cela purement et simplement. Pour ma part, ma migraine se faisait de plus en plus virulente et forte, sans compter que le carrefour était devenu une véritable foire surpeuplée et que les bruits en tout genre allaient bon train et m’épuisaient. J’attendais qu’il se décide et qu’il soit pris en charge si c’était son choix pour retourner m’asseoir avec lui, pour commencer à décompresser lentement mais sûrement, c’était tout simplement vital.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyVen 31 Aoû 2012 - 0:14

Le klaxonne avait attiré mon attention et spontanément je tournais ma tête vers la vitre du bus et découvrait un Humer noir qui nous fonçait droit dessus. Malgré sa vitesse, j'avais bien vu que le conducteur était une femme, d'âgé de tout juste 17 Ans, si ce n'était pas moins. Des crissements de pneus sur le bitume de la route se faisaient entendre, et le klaxonne, n'arrêtait pas son bruit assourdissant. Le bus essayait d'éviter le 4x4 qui nous fonçait droit dessus par un brève et rapide coup de volant dans le sens contraire, mais ça ne suffisait pas. Le véhicule noir nous rentrait dedans de mon côté et nous heurtais provoquant la chute des personnes qui n'avaient pu avoir de places assises et faisant tomber certains passagers assis, envoyant les autres dans le siège de devant ou à côté. Projetés contre les vitres. Même pas remis du premier choc, qu'un deuxième s'en suivi déjà. Un fragment de seconde plus tard, le bus heurtait un lampadaire violemment, brisant le pare-brise, qui se mettait à se briser en éclats, qui arrivaient dans notre direction. J'en évitais un de justesse, me baissant d'un coup d'un seul, ayant les réflexes pour, mais je ne pus rien faire pour un autre qui atterrissait en plein dans la chaire de mon bras. Je serrais les dents cela faisait terriblement mal. Je ressentais les lancements dans mon épaule et la douleur parcourrait tout mon corps.

Soudain, tous les bruits cessaient. Comme ci, personne ne réalisait ce qu'il venait de se passer, mais que nous attendions comme un autre choc, comme si nous ne voulions pas nous lever, de peur d'être encore une fois projetés au sol. Comme le calme après la tempête, seuls les cris d'un bébé en pleur perçaient le silence de mort. Je regardais autour de moi, totalement conscient de ce qu'il venait de se passer, je posais un main sur mon bras, essayant de stopper le sang, qui commençait à faire une tâche sur tout le long de mon bras, mais je ne pouvais pas, j'avais le bout de verre entier dans le bras, et si je l'enlevais ce serait pire. Tant pis, fait pour fait, je laissais ma blessure et pris le marteau pour casser la vitre qui était à côté de moi, décalant la jeune femme de devant doucement pour pas qu'elle ne se reçoive de fragment de verre, le jeune homme de devant faisait de même avec les autres vitres. Nous nous étions compris en une fraction de seconde.

Soudain, la fille à la chevelure endiablée se replia totalement sur elle-même. Je la regardais vaguement et vis le sang sur son front. Elle s'était sûrement, cognée contre le siège devant elle. J'allais à côté d'elle pendant que les autres passagers sortaient péniblement, essayant en vain de ne pas se blesser. Je déchirais un bout de ma chemise blanche – morte pour morte, de toute façon – et la fit se redresser pour lui faire un garrot sur le front. Elle se laissait faire en grimaçant tant bien que mal. Quand j'eus finit, quelques secondes plus tard. Je la fis se lever et la faisait passer par la fenêtre dehors, la laissant partir, pour aller aider les autres passagers qui en avaient besoin. Personne n'était gravement blessé. Au bout de quelques minutes seulement, il ne restait plus personne à l’intérieur, juste une paire de lunettes de soleil, je les pris et sortais à mon tour de l'engin de malheur.

Tout ceci n'avait durer que très peu de temps. Je voyais autour de moi, tous les gens paniqués, tout le sang, pratiquement tout était rouge. Les ambulanciers étaient déjà sur place, faisant de leur mieux pour aider les gens. Bizarrement, je repensais à la jeune femme et sa tête, mais de loin, je la vis entrain de se faire soigner par un ambulancier, donc je ne m’inquiétais plus pour elle. Je ne pensais quasiment plus à mon bras, mais j'étais sûr que si j'y repensais, j'aurais mal. J'allais voir dans la poussette, comment allait le bébé. Et ensuite j'allais m'asseoir sur une rambarde, un peu plus loin. Pour me remettre de mes émotions et essayer de respirer. J'avais frôlé la mort de justesse, tout le monde l'avait fait.

Mais la seule chose à laquelle j'avais pensé c'était aidé les gens à s'en sortir, je n'ai pas eu de défilement de ma vie devant mes yeux, comme disait le proverbe. En même temps, on ne peut pas dire que ma vie était vraiment intéressante au point de se la passer deux fois. Je la vis déjà, c'est déjà bien. Je n'avais rien à revoir, ce n'était pas grave. Dans le fond, c'est peut-être pour ça que je n'ai rien vu : il n'y avait rien à voir.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 23:35

Le bus était reparti, reprenant sa route assez vite, un peu trop peut-être à mon gout. De toute façon, je ne pouvais rien dire, je n’avais qu’à attendre en silence, attendre et ne rien dire, attendre que ce trajet se termine enfin et que je puisse descendre.

J’avais à présent un voisin ce qui était logique à vrai dire, on ne reste jamais seule bien longtemps lorsque le bus est bondé. Dans mon malheur j’avais un peu de chance car cet homme n’était pas si vieux que cela, se trouvant même dans mes limites d’âges et il avait un atout non négligeable, il sentait bon, terriblement bon, pas la moindre odeur de transpiration, seul son parfum était présent. Il y en avait peut-être un peu trop mais je n’allais pas me plaindre tout de même.

Je ne saurai dire pourquoi mais à un moment j’ai tourné la tête, non pas pour regarder mon voisin mais pour regarder par la fenêtre de l’autre côté, et j’ai vu le feu, ce feu tricolore d’un magnifique rouge. Une fraction de seconde après, un bruit de klaxon accompagné très rapidement par des crissements de pneus sur le bitume.

C’est dans ces moments-là précisément qu’on se dit que le héros du film est particulièrement stupide, il se retourne très lentement vers la fenêtre et ouvre grand la bouche avant de hurler tandis que nous, assis tranquillement derrière notre écran nous lui crions de dégager en vitesse. Plus jamais je ne penserai ainsi. Je me suis retournée vers l’origine du bruit pour découvrir un Hummer H3 foncer droit vers le bus, avec au volant une adolescente d’à peine 17 ans. J’ai ouvert grand les yeux et j’ai senti mon cœur s’emballer, était-ce déjà la fin ? Le bus braqua immédiatement sur la droite à l’aide d’un violent coup de volant, propulsant une bonne partie des personnes debout au sol mais déséquilibrant fortement toutes les personnes assises, en faisant même tomber certaines. Un premier choc latéral de mon côté ébranla le véhicule suivit d’un immense craquement et cette fois, le bus en entier en trembla. Le pare-brise explosa et des éclats de verre volèrent un peu partout, atteignant les personnes à terres qui n’avaient eu de place assise.

Le choc fut violent et malgré mes efforts pour l’éviter je n’ai pu empêcher ma tête de heurter le siège avant. Comme le calme après la tempête, plus un bruit ne se fit entendre dans le bus jusqu’au moment où des pleurs d’un enfant se firent entendre. C’est à ce moment-là que le temps sembla se remettre en marche. Certaines personnes se levaient, tremblantes, d’autres restaient au sol, immobiles. Pour ma part, j’avais été projetée contre la vitre avec mon charmant voisin un peu trop collé à moi, mes lunettes de soleil ayant quittées mon nez pour arriver je ne sais où. Dans d’autres circonstances je me serai mise à râler mais ce n’était absolument pas le moment.

Malgré les pleurs de l’enfant, il régnait un calme surprenant dans le bus, comme si nous ne réalisions pas ce qui venait de se passer. Moi-même j’étais sous le choc et je ne parvenais pas à réaliser ce qui venait de se passer. Il semblait y avoir de l’agitation dehors, la conductrice du 4x4 semblait grièvement blessée d’après les cris que j’entendais et des gens s’affairaient autour du bus pour nous permettre de sortir. En regardant droit devant moi, j’ai pu voir que le bus s’était encastré dans un réverbère et que c’était ce choc là qui avait fait voler la vitre et stoppé net le véhicule.

Mon voisin qui semblait être parmi les rares à n’avoir rien eu se leva et tenta d’ouvrir les portes avec l’aide d’une autre personne. Pour ma part, je suis restée là, secouée par les tremblements, terrifiée d’avoir vu la mort de si près. J’ai regardé autour de moi lentement avant de frissonner. Beaucoup étaient blessé, et avec l’odeur de transpiration se mêlait à présent celle du sang. Une tâche attira mon attention sur mon chemisier et j’ai baissé les yeux pour voir une marque de sang grandissante, avant d’apercevoir une goutte tomber de mon front pour s’écraser au sol.

C’est à ce moment précis que j’ai pris pleinement conscience de la migraine lancinante qui me tenaillait, cette douleur vive et puissante qui me força à me recroqueviller sur moi-même, ramenant mes genoux contre ma poitrine. J’avais chaud, j’avais mal au ventre, à la tête et je ne me sentais réellement pas bien et je ne voulais qu’une chose, que le monde arrête de tourner.
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MessageSujet: Re: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 20:51

Le bus faisait un bruit pas possible, on aurait dit qu'il aurait pu tomber en panne d'une minute à l'autre. J'étais assis sur ce siège depuis au moins trente minutes, venant du Downtown pour retourner au Beach, le temps de trajet me paraissait interminable. Je n'avais pas l'habitude de prendre les transports en commun, je n'aime pas ça. D'habitude je fais tout pour les éviter, les fuyants comme la peste, mais étant donné que ici, je n'ai ni voiture, ni moto, pour me déplacer aussi loin, il fallait bien trouver un moyen rentable, le taxi, ça fait cher quand même. Une chance pour moi, j'avais une place près d'une vitre, même si celle-ci ne s'ouvrait pas.

Un homme qui puait l'essence c'était assis à côté de moi, au troisième arrêt après que je sois monté. L'odeur était insoutenable On aurait dit que quelqu'un avait marcher sur un rat, et l'avait emporté, mort, dans son sac. Mais pourtant, ça ne coûte pas cher du déodorant. Non ? C'est pas bien compliqué de s'en mettre tous les matins. Je voyais tous les gens accrochés à la barre au milieu du bus, certains rentrant du travail, d'autre des magasins, d'autre juste pour voyager, en piteux état. Tous au presque avaient des auréoles aux aisselles. Heureusement pour moi, je n'en avais pas, et je ne puais pas. J'étais assis juste derrière une demoiselle aux cheveux étincelants. Elle devait avoir à peu près mon âge, mais je ne la connaissais pas, j'aurais reconnue sa teinture capillaire.

En fait, je ne prêtais pas beaucoup attention aux gens, je ne les épiais comme vous auriez pu le croire quand je vous les ai décrits, en fait, il m'avait suffi d'un seul coup d’œil, et d'en suite revenir à mon paysage défilant sous mes yeux, derrière cette vitre. Sale, on peut le dire. Les gens marchaient sur les trottoirs, les magnifiques voiture telles que des mustang, des ferraris, et autres bolides que tout le monde – ou presque rêverait de posséder. C'est bien connu, à Miami, tout le monde se la pète, ils ne vont pas se gêner, et si en plus ils peuvent récolter quelques regards envieux, c'est tout à leur honneur. Le bruit du bus, qui n cessait qu'aux rares arrêts qu'il marquait, me cassait les oreilles et le bruit des gens à l’intérieur, qui le surmenait me fendait la tête en deux. Un bambin se mit à chouiner, comme si le bruit alentour ne suffisait pas déjà. La mère était incapable de calmer son môme et s'attirait tous les regards des passagers haineux. Même si elle, elle n'en pouvait rien. Un homme, vieux, déguisé en cow-boy se mit à cracher ses poumons dans le bus. On aurait dit qu'il allait s'étouffer, si ce n'était pas déjà le cas. Il ne déniait même pas mettre sa main devant sa bouche, même si cela n'aurait servi à rien ; il l'aurait reposée sur la barre en fer.

Le bus marqua un arrêt, j'étais à mis-chemin de mon but final. Je mourrais d'envie de sortir de se calvaire infernal. Marcher ne m'aurait pas fait de mal, mais je décidais tant bien que mal de rester dans le bus, au pire, je sortirai au prochain arrêt. Les gens montaient tant bien que mal dans le bus déjà plein, s'entassant comme ils pouvaient. Un homme s’essaya à côté de la jeune fille devant moi, et tous les sièges – parce qu'il n'en restait plus que deux – étaient pris. Le bus redémarra et le bruit infernal du moteur repris.

Mais soudain, un klaxonne résonna, on ne sait pas pourquoi, mais il n'a pas fallut plus de temps pour que je comprenne...
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MessageSujet: Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!]   Deux routes qui se croisent [PV : Jonhattan] [Terminé!] EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 20:17

"Quand deux routes qui ne devaient pas se croiser se rejoignent… "






&
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Le ronronnement du moteur avait tendance à m’endormir. C’était toujours la même chose avec moi, que ce soit en voiture, en métro en bus ou un train je somnolais presque tout le temps, c’était automatique. De plus, je n’aimais pas le bus, les moyens de transports en commun en général ne me bottaient pas trop, je préférais marcher or je n’en avais malheureusement pas le temps aujourd’hui. Je me suis forcée à rester assise, conservant précieusement mon sac sur mes genoux, impatiente de pouvoir enfin sortir de cette prison sur roues.

J’ai posé ma tête contre la vitre, fermant les yeux et me laissant bercer par le véhicule. Aujourd’hui et comme bien souvent, je m’étais plutôt faite discrète à vrai dire, je portais mes lunettes de soleil pour masquer mes yeux non maquillés pour une fois, mes cheveux étaient noués en une haute queue de cheval et je portais pour simples habits un bustier bleu, un short en jeans et des ballerines. Je n’avais pour bijou qu’une simple chaine en or à la cheville droite, ce même pied où était apparent une partie de mon tatouage.

Ne supportant plus les bavardages de mes voisins de derrières, j’ai ouvert mon sac à main à la recherche d’un peu de quiétude. En fouillant à l’intérieur, j’ai sorti mes écouteurs que j’ai glissé dans mes oreilles avant de mettre de la musique. Reposant ma tête contre la vitre, je regardais la ville défiler sous mon regard. Les bâtiments, les gens, les magasins, cette ville qui allait devenir mon nouveau terrain de jeu, mon nouveau chez moi semblait sans fin. Le Canada me manquait déjà mais je devais faire avec, je devais aller de l’avant, je n’avais pas le choix de toute façon. J’avais beau essayer de me couper du monde pour prendre simplement le temps d’observer, l’agitation des lieux semblait vouloir me perturber à tout prix. Un bébé se mit à pleurer et même à hurler pour être plus précise, à crier à cause de la douleur peut-être, à moins que ce ne soit à cause du monde. Incapable de calmer son enfant, la mère s’attirait les regards noirs de certains passagers, tentant vainement de calmer le bambin. Un vieux habillé en cow-boy dans la rangée d’à côté se mit à tousser, crachant presque ses poumons dans un bruit peu reluisant. J’en avais assez.

J’ai soupiré doucement, sans quitter du regard la ville qui défilait de moins en moins vite avant de devenir statique. Le bus venait de s’arrêter à un nouvel arrêt, Dieu merci, il y avait finalement quelqu’un en ce bas monde qui avait eu avoir pitié de moi. J’hésitais à descendre pour terminer ma route à pied mais avant que je ne puisse esquisser le moindre mouvement, la jeune maman et son gamin descendirent du bus. Un de perdu dix de retrouvé disait le proverbe, certes il s’appliquait généralement aux histoires de cœur mais il s’appliquait merveilleusement bien à la situation également.

Par habitude, j’ai regardé les gens monter. Le bus était déjà plein, il ne devait rester que deux places dont une à côté de moi et il était certains qu’avec cette vague de personnes, j’allais me retrouver avec un ou une voisine. Une fois tous les passagers à bord, le chauffeur redémarra, le bus plus plein que possible. Il faisait chaud, terriblement chaud et les odeurs de transpirations devenaient réellement suffocantes, surtout lorsque mon voisin de devant eu la merveilleuse idée d’ouvrir la fenêtre, m’offrant avec délice les merveilleux relents qui allaient de paire avec les auréoles sous ses aisselles.

Masquant mon nez avec ma main pour tenter de sentir le moins possible l’odeur, mon regard se porta vers le ciel. Il était magnifique, un ciel bleu sans aucun nuage, un temps pour aller à la plage ou pour se promener, mais certainement pas un temps pour être enfermée dans ce four sur roues. Je me souvenais enfin de la raison pour laquelle je détestais les transports en commun et également celle pour laquelle je les avais évités depuis bien longtemps. Être au contact des gens c’est bien, mais être trop près c’est invivable.


Dernière édition par Ashlyn K. Spencer le Sam 27 Oct 2012 - 17:53, édité 1 fois
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