2.3. Tromper l'ennui, phase finale ▬ Jillian.

► Jillian comprit immédiatement où le jeune asiatique voulait en venir, car elle se laissa glisser sur le côté et s’allongea sur lui. Voilà une position bien plus agréable aux yeux de Jiro-kun. Surtout que de là, il ne voyait plus que le décolleté pigeonnant de la jeune femme, mais pas son maillot aux mains de squelettes. Elle nicha son visage dépourvu de maquillage au creux de son cou, et commença à le mordiller doucement. Il avait déjà remarqué qu’elle aimait beaucoup ça, même si lui, ça ne lui faisait ni chaud ni froid (tant qu’elle y allait doucement, sinon ça faisait même carrément mal), alors il la laissa faire. De même, Hanazawa se laissa retirer ses lunettes de soleil, et plongea ses yeux imperturbables dans ceux de la demoiselle à la chevelure chatoyante. Quand Jill’ se mit à remonter sa main vers son torse et à le caresser, il sourit. Elle s’amusait à le provoquer, et Jiro la connaissait maintenant assez bien, sexuellement parlant, pour savoir qu’elle ne ferait pas le premier pas et attendrait qu’il craque… ce qu’il ne tarda pas à faire.
L’asiatique glissa ses deux mains sur les cuisses de la jeune femme, remonta sur ses fesses et abandonna une de ses mains là-bas, tandis que l’autre se faisait une petite place dans sa nuque. Doucement, il attira la jeune femme à lui et commença à l’embrasser. Dans son pays, la manière d’embrasser était très différente de l’Amérique, de l’Europe, même… Mais depuis que le nippon avait goûté à ce que les blancs appellent le « French Kiss », il ne pouvait plus s’en passer. Rapidement, il vint titiller les lèvres de la jeune femme, agréablement nues (d’habitude, elle mettait du rouge à lèvre, et c’était moins cool à embrasser), du bout de sa langue, attendant avec une impatience non-feinte qu’elle réponde à son baiser et entrouvre les lèvres pour mêler sa langue à la sienne.

► La jeune fille leva la tête vers lui et sembla contente de le voir. Enfin, c’était dur à dire, en fait. Ses expressions faciales étaient rarement significatives, de ce qu’il avait pu en voir jusqu’à présent. « Salut Jiro, belle journée n'est-ce pas ? » fit-elle, tranquille. Il s’allongea sur la serviette qu’il venait d’étendre sur le sable avant de lui répondre. « Beaucoup soleil. » fit-il simplement. Il avait horreur de ça, en bon japonais qu'il était. D'ailleurs, le fait que Jill' soit très blanche lui plaisait. La suprématie du bronzage, ce n'était pas son truc, au contraire. Bref. Le dialogue entre eux n’avait jamais été très… développé. Le nippon tourna la tête vers la demoiselle et observa sa tenue. Le short, ça allait, mais le haut de maillot… avec des mains de squelettes ? Pas du tout son truc. Derrière les verres noirs opaques de ses lunettes, il leva les yeux au Ciel. En fait, il trouvait ce haut ridicule. L’idée de le lui enlever lui traversa l’esprit. Dommage qu’il y ait du monde sur la plage, sans quoi il n’aurait pas hésité à le faire. Surtout qu’il la préférait, et de loin, entièrement nue.
Sojiro tendit alors la main vers Jillian, et s’empara de celle de la jeune femme, qui tourna la tête vers lui pour le regarder. Il lui fit un sourire et tira un peu sur sa main, comme pour l’inviter à venir s’allonger sur lui et faire quelque chose de plus intéressant que parler. S’embrasser, par exemple. Oui, c’était un bon début !

22 juin 2012

► Depuis quelques jours, Jiro-kun entretenait une relation plus ou moins suivie avec une fille de son école, qui avait apparemment bien craqué sur lui. En réalité, quand je parle de « relation », je pense plutôt à « plan cul ». Le jeune homme en avait plus qu’assez d’attendre que Maeko décide de lui laisser sa chance, du coup il avait commencé par aller voir ailleurs. Etape un : se faire de nouveaux amis. Tout le temps trainer avec la chinoise, ça va un temps, mais elle n’hésitait pas à l’abandonner pour d’autres gens de sa Confrérie, alors pourquoi lui ne ferait-il pas pareil ? (Même s’il n’en avait aucune envie, au final). Etape deux : reprendre sa réputation de séducteur. Il y arrivait plutôt bien jusque-là, mais rien ne valait tout de même une bonne partie de jambes en l’air. Jillian semblait du même avis que lui, ce qui n’était pas pour lui déplaire.
Cet après-midi-là, ils avaient prévu de se rejoindre à la plage privée du lycée, pour lézarder au soleil en se faisant des câlins, sans doute. Du coup, à 14 heures, Hanazawa était en bermuda et tee-shirt, ce qui était extrêmement rare qu’il fasse tant il adorait ses costumes chics, et il quittait l’école pour rejoindre la plage, une serviette jetée avec négligence sur l’épaule. Lunettes de soleil vissées sur le nez, il observa les quelques personnes qui trainaient là. Pas grand monde, par conséquent, il repéra vite Jillian. Pas difficile, avec sa couleur de cheveux à tomber mort. Il n’aimait pas spécialement ça, mais bon. Il faisait avec, étant donné qu’elle connaissait bien son sujet ailleurs que dans un salon de coiffure. (Vous me suivez ?). Et lui, c’était tout ce qu’il demandait pour le moment. Il s’approcha d’elle et la salua simplement d’un « Salut, Jill’ », avant de poser sa serviette à côté d’elle et d’enlever son tee-shirt d’un geste assuré.