Chapitre 1. (Charlie)

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L'adolescent se trouvait face à la jeune femme à présent, l'autre type s'était barré, les laissant à présent seuls dans le couloir de l'école. Enfin seuls, non, il y avait quelques élèves par-ci, par-là, avec un brouhaha monstre d'ailleurs. La jeune femme dit s'appeler Charlie, il aimait bien se prénom, ça sonnait européen. Drake lui sourit alors et lui répondit simplement qu'il s'appelait Drake. Après quoi, il accepta son invitation à aller boire un café au foyer. C'était l'heure de la pause du matin, il avait donc quelques minutes devant lui avant son prochain cours. Ils marchèrent côte à côté jusqu'au foyer, Drake voyait que l'adolescente se massait délicatement le poignet, elle devait sûrement avoir mal. Vu le coup qu'elle avait prit. L'adolescent tilta alors qu'il avait un gel pour calmer les douleurs, dans son sac de Football US, dans le gymnase, il lança alors à l'adolescente :

« J'ai un gel dans mon sac des Cannonballs, au vestiaire, ça te ferait du bien. »

Elle accepta et ils changèrent donc de destination pour le gymnase. Traversant la cours du lycée, ils croisèrent tout un tas d'élève tous plus bruyants les uns que les autres. Drake avait les mains dans les poches, l'air insouciant. Il demanda alors à la jeune femme :

« C'est la première fois qu'il te faisait chier? »

Parlant bien évidemment du garçon de tout à l'heure. Drake n'arrivait pas à comprendre ce genre de personnage, qui s'en prenne aux filles, qui ose les frapper, les insulter et les traiter comme des moins que rien, ça avait particulièrement le don de l'agacer, mais alors, prodigieusement. Bref, les adolescents arrivèrent rapidement au Gymnase, il y avait une classe qui avait cours, si bien qu'ils se firent tout petit. Arrivé au vestiaire, il se dirigea vers son casier, en sortit son gel et en versa un peu entre ses paumes. Il les frotta ensemble puis attendit que la jeune femme lui tende son poignet afin qu'il le lui applique. Il commença alors à la masser à l'endroit douloureux, lui appliquant la pommade en même temps. Après quoi, il sortit une bande de son casier et réussit à lui faire un bandage. Les joies du Football US vous promettent des talents multiples. Quel serait un joueur de Foot US sans ses bandages et trucs de guérisons? Hein? Là dessus, Drake alla se rincer les mains et rejoignit l'adolescente dans le couloir du Gymnase. Une fois sortie, il regarda sa montre avant de dire :

« J'ai encore quelques minutes devant moi, ça tient toujours pour le café? »

Il avait écarquillé les yeux quand elle avait interposé sa main pour prendre le coup à sa place. Son geste avait été stupide, certes, mais elle ne le regrettait pas. Si elle avait eu le temps de réfléchir, elle aurait surement agi autrement, là elle n’en avait pas eu le temps et il n’avait jamais été envisageable de laisser quelqu’un se faire blesser ou se prendre un coup à sa place. Seulement Charlie n’était pas non plus Wonder woman, elle n’était pas bien grosse et n’avait pas énormément de force, aussi, après avoir défendu le garçon, elle se plaça derrière lui. Chacun son tour après tout, non ? Et puis, quand on regardait les carrures des deux garçons, celui qui lui servait à présent de bouclier avait toutes les chances de son côté en cas d’affrontement. Même si Charlie espérait de toutes ses forces qu’il n’y en aurait pas, elle détestait la violence. Mais le garçon qui avait agressé la blonde, n’avait pas l’air tout à fait du même avis : il lançait regard furieux et souriait. Idiot qu’il était.

« - On peut savoir de quel droit tu te permets de porter la main sur une femme ? »

C’était la voix de son « sauveur » qui avait résonné, l’autre était très près des casiers, il était en mauvaise posture et pourtant, il avait l’air au bord de l’explosion, prêt à se battre. C’était idiot, il était plus petit et avait une carrure moins impressionnante que son sauveur. L’agresseur s’adressa au garçon, essayant de la convaincre qu’il DEVAIT s’en prendre à elle. Alors que son sauveur le regardait d’un air à la fois sceptique et étonné, elle se surprit à penser que ça ne fonctionnerait forcément pas, que son sauveur était bien trop intelligent pour ce faire avoir comme ça. Elle se trouva bête et secoua la tête pour reprendre le cours normal de ses idées. Quand ce fut fait, elle vit que son sauveur la regardait brièvement, toujours avec cet air sceptique. Avant de se retourner sur le type et de lui tenir un discours si convainquant que l’autre s’en alla, en jurant toujours, mais s’en alla tout de même.


Finalement, son sauveur, se tourna vers elle et lui demanda si ça allait. Elle se permit de réfléchir quelques secondes avant de répondre; elle venait d’hériter d’une gamine de trois ans intenable qui lui menait la vie dure, elle vivait sous une fausse identité que plusieurs personnes pouvait à présent dévoiler, il y avait trop de personnes ici qu’elle avait connu à New York, trop de personnes qui connaissait son vrai nom. Mais elle se rendit finalement compte qu’il parlait de sa main. Alors elle souleva celle-ci et la regarda et la bougea.

« Ça a l’air d’aller. » Fit-elle en souriant. Puis elle leva ses yeux vert sur lui pour ajouter. « Ça m’apprendra à tenter de défendre plus fort que moi… Au moins tu pourras t’en vanter, c’est rare que je défende les gens physiquement ! »

Oui, en général, elle était plutôt en position de faible ou alors, c’était plutôt les autres qui la défendaient, comme le jeune homme venait de le faire. D’ailleurs, elle avait oublié une chose. « En tout cas, merci de m’avoir aidé, c’était gentil. J’allais aller réviser au foyer, si tu veux bien me tenir compagnie, je te payerai une boisson pour te remercier. » Fit-elle en souriant et sans bafouiller, s’il vous plait ! C’était tellement rare que Charlie parle normalement et calmement à quelqu’un sans devenir rouge tomate ou bafouiller à chaque mot. Elle ne savait pas s’il allait accepter mais au moins, elle ne se reprocherait pas de ne pas avoir essayé.

Elle se redirigea donc vers son casier et l’ouvrit doucement avec sa main encore douloureuse pour prendre le cahier qui lui manqué encore. Puis elle se retourna, il était toujours là. « Au fait, je m’appelle Charlie. » Elle ne savait pas si ça allait l’intéresser, ni même si il allait retenir son prénom, mais ça lui avait parut essentiel de le dire, peut-être pour qu’il lui donne le sien en échange, peut-être juste pour avoir l’impression que quelqu’un s’intéressait à elle. Mais au final, elle lui avait donné.

Le jeune garçon était en train de vraiment bousculer l'adolescente. Drake l'avait déjà croisé oui, bien qu'il ne la connaissait pas. Il s'était très vite interposé pour qu'il arrête de la secouer comme un prunier le long des portes de fer. Mais alors qu'il ne s'y attendait pas du tout, l'adolescente réagit de façon assez stupide. Elle plaça sa main au travers du choc, se le prenant de pleine face (dans la main). Drake écarquilla les yeux alors qu'elle lâcha une phrase peu orthodoxe et qu'elle se dépêcha de venir se cacher derrière lui. Bon, elle paraissait déjà un peu plus intelligente que tout à l'heure. Il fallait l'avouer, face à Drake, l'autre type paraissait nettement moins fort et surtout plus petit. Et oui, le sport, ça a du bon, Drake en pratiquait pour ses... loisirs? Haha, on va appeler ça comme ça oui. Mais bref, il avait besoin de garder une certaine prestance et une certaine force alors oui, la muscu' et le Football US l'aidaient parfaitement bien! Le garçon regarda Drake d'une façon assez féroce. Le jeune homme se mit à presque sourire, tant l'excitation de ce moment commençait à envahir ses membres. Drake n'était pas quelqu'un qui aimait la violence, les combats etc.. mais il y trouvait quand même une sorte de défouloir certain et ça l'aidait à décompresser. Alors bien que ça ne soit pas dans ses projets de lui casser la gueule, il se dit qu'une bonne petite remise à niveau lui ferait du bien.

- On peut savoir de quel droit tu te permets de porter la main sur une femme ?

Comme s'il lui laissait une chance. L'autre garçon était presque collé aux casiers, il tremblait d'envie de se battre, de se laisser vivre et pousser par ses pulsions animales et vindicatives. Voilà ce qu'il était: une bête, un homme tellement peu intelligent, qui ressemblait dès lors plus à l'animal. Il ne vivait pas que par instincts et non par réflexion. C'en était navrant, vraiment.

- C'est une garce, je dois lui faire payer!

Lui faire payer quoi? Cette fille, cette.. excusez-moi, crevette? comment avait-elle pu le rendre minable d'une quelconque façon que ça soit, à moins que ça ne soit lié à l'intelligence et là, ce n'était vraiment pas difficile de faire mieux que cet abrutit. Drake tourna un peu le visage vers la jeune femme derrière lui et revint très vite vers l'autre jeune homme. Il vint déposer son poing calmement, mais d'une façon quand même violente, sur les casiers, tout près de l'autre gars. Celui-ci sursauta même.

- Je ne sais pas d'où tu sors, mais de un, chez moi, on n'insulte pas une femme, peu importe ses agissements. Et de deux, si je te reprends ou que j'entends que tu n'as, ne serait-ce qu'effleuré une femme dans l'espoir de lui faire le moindre mal, je te retrouverai et alors là, je ne me priverai pas de te le faire entrer d'une autre façon. Compris?

Sa voix était d'un calme déconcertant, pourtant, son ton était tout de même tranchant et limite rageux. Il avait enfoncé son regard dans celui de l'autre, tout le long de sa phrase. Après ça, l'autre type s'arracha en prodiguant une vieille menace à l'encontre de Drake, qui n'y prêta même pas attention. IL se tourna alors vers la jolie blonde et lui sourit, regardant sa main il lui demanda:

- Ca va aller?

Quelle idée aussi de vouloir jouer le bouclier face à une armoire à glace. Il n'avait vraiment pas besoin qu'on le protège, pourtant, ce geste l'avait touché, c'était bien la première fois que les rôles étaient inversés...

Alors que les yeux de la khi se fermaient seuls durant son cours de biologie, enfin, la sonnerie de fin des cours avait retenti, la libérant de son obligation de bonne élève de rester éveiller durant les cours. Seulement, en réalité, sa journée était loin d’être finie, depuis peu elle s’occupait de la fille de son cousin récemment décédé, cousin dont elle était –avec Gabriel qui n’en avait pas eu connaissance- la seule famille restante apparemment. Bref, n’ayant pas le cœur à laisser une enfant dans un foyer, elle avait décidé de s’en occuper. Mais adopter un enfant n’est pas donné à tout le monde et Charlie avait énormément de mal à s’en sortir. Le père d’Oprah lui manquait et elle faisait souvent des cauchemars la nuit réveillant Charlie, de plus comme tous les enfants, elle faisait des bêtises et la Khi n’était pas connue pour sa grande autorité.

Résultat, Charlie était complétement épuisée, elle ne dormait presque pas la nuit, somnolait la journée et devait payer une nounou pour garder Oprah plus longtemps la journée histoire qu’elle puisse faire ses devoirs à la bibliothèque, même s’ils étaient bâclés. Elle avait des examens en fin d’année et elle commençait à avoir peur, très peur même, si elle n’arrivait pas à tenir le rythme, elle allait tout bonnement les louper et si tel était le cas, elle finirait serveuse dans un petit restaurant banal à élever une môme qui lui reprocherait leur vie minable et les rabâcherait que de toute façon, elle ne serait jamais sa vraie mère. Elle voyait déjà l’histoire se dérouler sous ses yeux, sauf que rien de tout cela n’était envisageable, elle élèverait Oprah correctement et réussirait à devenir médecin, comme elle l’avait toujours voulu. Ou tout du moins, elle espérait.

Sauf qu’espérer, ça ne suffit pas. Elle se dirigeait donc vers son casier, afin d’y prendre quelques livres pour aller étudier à la bibliothèque. En ouvrant son casier, elle ne fit pas vraiment attention au garçon qui attendait là, près d’elle. Elle aurait dû. La preuve en était qu’elle se retrouva, sans tout de suite comprendre comment, le dos collé aux casiers froid dans un grand bruit. Instantanément, la douleur des cadenas qui lui rentraient dans le dos se fit sentir. Elle fut projetée plusieurs fois contre les casiers avant de reconnaitre le garçon en question. Il la harcelait depuis plus d’une semaine déjà, parce qu’elle avait refusé de faire un exposé à sa place. « Arrêtes ! » Fit-elle en essayant de se débattre, sauf qu’elle était petite et menue et qu’il avait trois fois plus de force qu’elle. Ses gestes ne servaient strictement à rien.

Et alors qu’elle commençait à paniquer, tout d’un coup, le type arrêta de bouger. Charlie releva les yeux pour voir un autre garçon arriver, un blond qu’elle pensait avoir déjà croisé dans les locaux de sa confrérie. Un khi, surement. Il déposa sa main sur l’épaule de l’idiot et ensuite, tout alla très vite. L’agresseur lâcha la blonde et ce tourna rapidement vers l’autre garçon, le poing serré. Sans réfléchir, Charlie interposa sa main entre le poing du type de sa classe et l’autre Khi, elle n’attendit pas le choc longtemps, un craquement se fit entendre et une nouvelle douleur fit son apparition, bien plus violente que la précédente, dans sa main. C’était vraiment génial, quelques minutes plus tôt, elle se demandait comment elle allait pouvoir organiser son temps de travail pour obtenir son diplôme et là, elle avait un nouveau problème à régler : comment elle allait prendre des notes, avec sa main droite inutilisable ?

« La vache ! Mais t’es complément malade ma parole ! » Hurla-t-elle sous l’emprise de la douleur. Mais Charlie restait une Khi, elle était intelligente et quoi qu’elle ait pu tenter de faire paraitre, elle avait peur, alors, elle profita du moment de questionnement qui avait lieu pour s’éloigner de son agresseur et se rapprocher de l’autre garçon. Ainsi, lorsque l’idiot recommença à s’énerver, elle était assez éloignée pour ne pas se faire à nouveau attraper.

Chapitre 1. Charlie

Driiiiing
La sonnerie de la fin du cours retenti. Il était à présent dix-sept heures passées. La journée du lycéen s'achevait enfin, concernant les cours en tout cas. Il était en train de ranger calmement ses affaires dans son sac, alors que la plupart des élèves étaient en train de tout ranger au plus vite, ayant hâte de quitter cette pièce qui semblait dès lors, maudite. Il n'en avait pas grand chose à faire, chacun sa vie et sa façon de la vivre, mais il trouvait néanmoins ce comportement totalement inutile, tu gagnerais quoi? Une minute à tout cassé? Sachant que tu vas en perdre le double dans les couloirs et dans les transports, il ne voyait vraiment pas le but, de toujours courir, courir, courir.
L'adolescent finit par sortir de sa salle de cours, ayant mit un petit temps à sortir, les couloirs étaient moins encombrés. Il marchait donc calmement, jetant son sac sur son épaule après avoir sortit son paquet de cigarette, pour en glisser une le long de son oreille. Il s'empara de son briquet et prit la direction des escaliers afin de tomber dans le Hall, puis dans la cour de l'école, pour pouvoir fumer. C'est au moment où il allait prendre les marches, qu'il entendit un bruit suspect. Une jeune femme était en train de dire "Arrêtes!" et il y avait un grand bruit. Comme quelque chose que l'on pousse dans les casiers de l'école. Une bagarre? Bon.. Changement de programme apparemment. Drake remit sa clope dans son paquet, qu'il rangea dans son sac, puis il avança vers les bruits suspects. Il ne perdrait rien à aller voir de quoi il en retournait. Il traversa donc tout le couloir, pour ensuite tourner à droite, c'est là qu'ils étaient. Il y avait un jeune homme qui tenait une petite blonde toute mince, par les épaules et qui lui frappait le dos aux casiers. Avec les cadenas, ce n'était pas très gentil ça. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé, mais même si la jeune femme était en tord, ce n'était pas une raison pour se laisser bouffer par ses instincts animaux, telle que la colère. Ca avait le don de l'exaspérer, de voir de tels comportements. Le jeune homme s'approcha alors, tandis que le trou de cul le regardait arriver. Drake posa simplement sa main sur l'épaule inverse du garçon, lui faisant signe de se reculer. Sans une parole, arriverait-il à le faire se calmer?