Philosophie, cours 1 : Epicure.

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I

C

«Hello Vicky !

Je ne t’ais pas croisé ce matin ma belle, je t’envois donc ce petit message en espérant que tu n’as pas oublié le cours de philo et que tu sera à l’heure sinon tu ne pourra pas entrer, je vais en cours et je te réserve une place à mes côté

Je t’aime fort
XoXo Sateen »

-Bonjour Monsieur.

Invité

Il était exactement 8 heures et 42 minutes lorsque le réveil de Jeff sonna. Ce dernier remua doucement sous sa couette. Seuls sa tête et ses pieds dépassaient d'un bout à l'autre du lit. Par son inertie, on pouvait deviner que Jeff était peu disposé à se lever tout de suite. Deux nouvelles minutes s'étaient écoulées lorsque Jeff daigna sortir un bras de dessous sa couette pour éteindre le réveil. Encore à moitié endormit, ce dernier n'arrivait pas à appuyer sur le bouton off de son réveil qui continuait de sonner. Un grand coup dans celui-ci fit l'affaire, et le-dit réveil termina sa course contre un mur puis au sol, cassé en plusieurs morceaux. A nouveau confortablement installé, Jeff était sur le point de se rendormir lorsqu'il pensa une chose : si son réveil venait de sonner, il y avait sûrement une raison … Comme celle de se lever par exemple.

Jeff se releva d'un bond et sauta de son lit. Il se précipita premièrement vers son réveil … ou plutôt ce qu'il en restait. Cherchant désespérément l'heure, il commença à vider toutes les poches des vêtements qui trainaient un peu partout dans sa chambre, à la recherche de son portable. Il le trouva sous l'inquiétante masse de vêtement et regarda l'heure : 8h44. Horrifié par cette nouvelle, Jeff se précipita vers la porte. Et c'est seulement vêtu d'un caleçon que le jeune homme se dirigea sans perdre un instant vers les salles de bains. Sur le chemin, il croisa plusieurs personnes qui le regardèrent d'un air surprit ainsi qu'une bande de filles qui gloussa à la simple vue de Jeff a moitié nu.

Évitant soigneusement ces regards, Jeff entra dans la salle de bain et dix secondes plus tard, il était déjà en train de prendre sa douche. En deux ou trois mouvements, il avait déjà le shampoing sur la tête et se frottait rapidement le corps. Il était vraiment un imbécile. Il allait être en retard à sa première heure de cours à Wynwood … En effet, Jeff avait cours de philosophie à 9 heures.

Après s'être rapidement séché, Jeff se dirigea vers sa chambre, une serviette de bain autour de la taille. Décidément, il ne pouvait aller nulle part sans se faire remarquer. Une fois dans sa chambre, Jeff enfila un jean, un tee-shirt, un caleçon, des chaussettes, puis il se chaussa, attrapa son sac et partit en courant.

Dévalant les escaliers trois par trois, son sac en bandoulière, Jeff regarda son portable qui affichait 8h58. Il ne lui restait plus que deux minutes pour rejoindre sa salle de cours. Heureusement pour lui qu'il savait où se trouvait cette salle ! Il arriva finalement à l'heure devant la porte de sa salle de cours et la sonnerie qui annonçait le début des cours sonna au même instant que Jeff rentrait dans la pièce. Il était devancé par une fille qu'il ne connaissait pas.

« Bonjour. »

Dit-il tout simplement, en s'adressant au professeur, qui était assit sur son bureau, face à lui. Légèrement essoufflé, il alla s'asseoir seul à une table qui se trouvait contre la fenêtre. Jeff aimait bien la philosophie, il avait hâte que le cours commence.

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Philosophie, cours 1 : Epicure ⚡ Dirigé par Liam Natal
Jeff Williams, Sateen M. Silver, Victoria Carter & Raphaël Farès

Vendredi 10 Février,
J'avais vu sur le panneau d'affichage que le nouveau professeur, monsieur Natal préparait un cours de philosophie tous niveaux confondus afin de pouvoir rattraper quelques lacunes de méthodes et de connaissances. Bien que n'aimant pas du tout cette matière, j'estimais que gagner quelques points de plus au diplôme de fin d'études secondaires ne serait pas de refus surtout avec tout le retard que je prenais entre mes deux années d'exil russe et les conneries qui sont tombées sur ma gueule depuis que je suis à Wynwood. J'étais donc la première à noter mon nom sur la liste des étudiants participants. Ce serait donc en petit comité que ce cours se déroulerait, en salle 211, à neuf heures.

Ce matin là, j'avais réussi à dormir trois heures -de trois heures à six heures du matin. Presque un exploit ces temps-ci ! Après mon rituel du matin, longue douche brûlante, puis préparation rapide, je prenais donc la direction de la cafétéria, y prenait un expresso, m'installait à une table seule, près d'une fenêtre et y lisait une bonne demi heure avant de faire un tour sur la plage.

À neuf heures moins le quart, je regagnais le bâtiment afin d'arriver cinq minutes avant la sonnerie devant la salle de cours.
Le professeur était déjà là, la porte ouverte alors je n'attendis pas le signal sonore pour faire acte de présence. Il ne saurait se faire tarder, de toute façon.

«Bonjour monsieur. Je peux entrer ?»

À ce même instant, il me semblait que quelqu'un d'autre approchait... La sonnerie retentissait enfin.

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Ordre de passage : Liam, Alisa, Jeff, Sateen, Victoria, Raphaël

Aucune conviction, aucune envie, aucune motivation.

Depuis que j'étais arrivé ici, je n'avais regardé les élèves que d'un oeil morne et ennuyé. Autrefois, ces étudiants là, je les aimais. Je les aimais profondément, pour leur innocence, pour leur volonté de grandir alors qu'ils ne pouvaient se séparer d'un monde où ils étaient trop à l'aise dans leur cocon. L'extérieur leur faisait peur. Dans cet endroit, les rires, les chamailleries, les bagarres, faisaient d'eux mêmes une sorte de société primitive au sein d'une autre. Comme les rats. Ces rats qui vivaient dans une société où la pitié n'avait pas sa place. Et le plus souvent, c'était le cas. J'avais, au cours de mes observations, remarqué qu'il se passait exactement le même phénomène chez les rats, que chez les humains. La répartition des tâches était la même. Des rôles aussi. Sur six rats, il y avait deux dominants. Pour éviter d'aller chercher la nourriture de l'autre côté de la bassine d'eau à traverser au cours de l'expérience, ils envoyaient deux dominés chercher le casse-dalle et le leur prendre avec force coups de griffe et de dents. Des opresseurs, et des soumis. Chez les adolescents, combien allais-je en compter ? Il suffisait de voir ces jeunes filles, en bande. Une faisait la loi. Les autres buvaient ses paroles comme si elle était la réincarnation de Mahomet. Ensuite, parmi les rats, il y avait un autonome. Celui qui allait chercher sa nourriture, pour lui, et qui ne la cédait à personne, quitte à se battre bec et ongles. Au lycée, il y en avait aussi. Des marginaux. Qui n'appréciaient personne. Ne se mêlaient à personne. Et enfin. Le souffre-douleur. Il mangeait les miettes des autres. Combien en avais-je vu, des têtes de turc. Ils n'étaient pas habillés avec classe, ne suivaient aucune mode, sauf celle du ringardisme. Ils étaient brimés. Moqués. Oui, je m'en rappelais, de ça. Trop. Ici il y en avait aussi. Et divisé avec mesquineries en confréries. Quelle pitié.

Après un café rapide, je rentrais dans ma salle de classe. J'avais quelques élèves, qui j'espère avaient lu mon mot. Il était neuf heures moins dix. J'avais laissé la porte ouverte pour que mes élèves voient qu'ils devaient rentrer avant la fermeture. Si j'en trouvais un qui arrivait en retard, il aurait affaire à moi. Je n'avais plus la patience d'autrefois. Alors je boîtais jusqu'à mon bureau. M'assis, et sortit mon cours sur Epicure. Depuis le temps, mes feuilles étaient toutes cornées. Mais je connaissais mes cours sur le bout de mes doigts. Alors, je les posais, seulement pour faire genre. Je passais une main dans mes cheveux. Sortis de ma poche un petit cadre photo. Je le posais sur le bureau, à plat. Caressais les deux visages souriants, magnifiques. Je serrais les dents. Je vous vengerai. Je vous le promets. Mais en attendant, il fallait bien que je travaille, pour toucher une paye. Et mettre mes plans en oeuvre. Elle avait déjà traversé ces couloirs. Marché dans ces salles. Elle avait peut-être rencontré ces élèves, que j'allais voir. Elle m'obsédait. Comme avant. Mais pas de la même manière. Une larme roula sur ma joue alors que je caressais du bout des doigts le petit visage rond de Mateo. Et puis, des pas. Ils arrivaient. Il était temps de prendre ma place en temps que nouveau professeur. Je me redressais. Essuyais très rapidement ma larme. Mon regard se fit dur. Glacial. Piquant. Je me levais, et me dirigeais en boitant vers l'avant de mon bureau, sur lequel je m'assis nonchalamment, non sans avoir pris le temps de ranger la photographie dans mon sac.

J'attendis un bonjour. Cela ne serait certainement pas moi qui allait le prononcer le premier.