[X]DeathProof[x] - [ Wyatt ]

Je me laissais aller à ma danse sensuelle, mes hanches ondulant sous moi comme si elles avaient été habités par une multitude de serpent. Je pouvais sentir Wyatt à l'intérieur de mon ventre. Son enfant fougueux irradiant d'une chaleur presque surnaturelle contre les parois de ma caverne. Je ne savais plus. N'entendais plus. Ne voyais plus. Le plaisir foudroyait mon corps en salves ininterrompues. La glace qui se craquèlent. Je désirais le jeune homme comme je n'en avais jamais désiré d'autres auparavant. Je voulais son corps et son âme, au point que je souhaitais me perdre en lui, me laisser happer par le bleu de ses yeux. Je ne contrôlais plus rien, mais pour la première fois depuis longtemps, je n'en avais pas peur. J'étais en confiance. Pleinement consciente de mes actes et des conséquences qu'il engendreraient. La peur dévorante cachée dans le creux de mon ventre avait désormais disparu. Le chant du verre qui se brise.

Je laissais Wyatt me posséder, faire de moi sa chose et guider mes mouvements. Bientôt nous exploserions tous les deux. Bientôt, je serais pleinement satisfaite. Je gagnerais cette force qui m'avait d'abord attiré chez lui. Le viderait de cette substance dont j'avais besoin par-dessus tout. Nos souffles se firent plus haletants, nos gémissements, animaux. Une vague enflait en moi. Me remplissait au point d'avoir l'impression que j'allais imploser. Puis, il y eu ce moment de calme. Ce moment où la joie que je ressentais se dissipa peu à peu pour disparaître totalement. Je ne ressentais plus rien. Il y avait juste les mouvements de plus en plus rapide que nos deux corps formaient. Une dernière expression de stupéfaction glissa sur mon visage avant elle aussi de s'effacer. Puis ce fut l'explosion. Le plaisir intense, couplé aux râles de Wyatt me força à me cambrer d'avantage, à récolter sa semence à l'intérieur de ma cavité chaude et humide. L'orgasme fut si intense que j'en oubliais mon prénom l'espace d'un instant, m'écroulant sur lui avant de rouler sur le coté pour reprendre mon souffle. La petite fille laisse tomber son verre sur le carrelage, il se brise.

Wyatt vint déposer un baiser sur mes lèvres et me proposa un second round. Je faillis refuser, tant tout cela avait été intense, mais tout ce que j'aurais dû et pu ressentir ne se présenta jamais à moi, me laissant comme une coquille vide. J'avais toujours été trop pleine d'émotions et voilà que désormais, je perdais cette faculté. J'étais devenue de marbre. Alors oui. J'étais prête pour repartir pour une énième chevauchée. Peu importait l'endroit. Car j'avais en moi la certitude que le seul moyen de ressentir de nouveau était de le laisser faire de moi sa chose. La peau se déchire et laisse s'échapper une larme de sang. Je voulais qu'il me possède. Qu'il remplisse mon corps de sa chaleur et de sa force. La faim naquit dans mon estomac, viscérale plus qu'elle n'était nutritive. J'en avais besoin. Je ne pourrais pas m'en passer.

_ Toujours prête, lui murmurais-je dans un souffle.

Je me levais, pas du tout gênée par la nudité qu'était la mienne et prenait sa main, l'entrainant à ma suite vers la salle de bain. Mon esprit s'emplissait d'image qui me laissait froide, mais qui avaient le mérite d'alimenter mon imagination. Une fois dans la pièce au carrelage si froid par rapport à la chaleur de nos corps, je pressais l'interrupteur. La lumière jaillis. Blanche. Violente. Dévoilant nos corps d'une manière dont nous ne les avions pas vu avant. J'embrassais Wyatt à pleine bouche, cherchant à ressentir quelque chose par delà les barrières qui s'étaient faites. L'une de mes mains se glissa dans ses cheveux, l'autre vint se saisir de son sexe avec douceur, le massant d'une manière experte pour qu'il regagne de sa vigueur. La brûlure se réimposa alors à moi, symbole que le désir ne m'avait jamais quitté, qu'il attendait simplement le moment propice pour me submerger.

Je ne quittais plus sa bouche. Collais mon corps contre le sien avec avidité. Rapidement, je me retrouvais accolée au lavabo, l'enlaçant pour que nos deux aura se mélangent, s'imprègnent de leurs odeurs respectives et ne se quittent plus. Je poussais sur la pointe de mes pieds et m'asseyais sur le rebord du lavabo. Sans hésiter, je l'empêchais de s'éloigner en l'enserrant de mes jambes autour de sa taille fine de danseur. Son mât dressé battait contre mon sexe humide, si bien que je ne pus résister. D'un mouvement habile du bassin je me reculais légèrement et glissais contre lui de telle sorte que je le forçais à pénétrer en moi. Jamais avec violence, toujours avec une douceur qui me surprenait moi-même. Après tout, j'avais juste envie qu'il m'aime. Qu'une fois dans ma vie quelqu'un me désire autant que je le désirais. Je n'étais qu'une petite fille perdue qui désespérais de trouver un jour le grand amour. Et si ce désir pour Wyatt me consumait, qu'il en soit ainsi. Je partirais au moins en ayant ressenti pour la première fois depuis longtemps.

_ Je t'en prie Wyatt...désires moi jusqu'à tes dernières forces, lui dis-je dans le creux de l'oreille avant de mordiller son lobe légèrement, mon bassin rythmant de doux va et vient pour que toujours, je le sente être mon fier amant.

Ses gémissements étaient un bruit exquis et un aphrodisiaque puissant. Qu’est qu’il pouvait y avoir de plus beau qu’une femme qui prenne du plaisir. Peut être que cela paraîtrais niais mais je trouvais que l’acte que nous faisions en ce moment même devait être un plaisir partager et non pour mon simple plaisir, nous étions deux pour cet acte synonyme de débauche et de luxure alors nous devions tout deux avoir droit au plaisir, pas une simple simulation qui ne faisais que satisfaire l’égo malsain des pervers. Je pensais avoir fait vibrer cette demoiselle sous mes caresses. Satisfaction personnel? Oui, je prenais comme un compliment le fait est qu’elle gémisse sans aucune honte et avec sincérité mais avec encore ce petit trouble peut-être invisible à l’œil nu, mais je le ressentais. Cela venait-t-il peut être du fait que je voyais le monde différemment avec mes yeux d’artiste tout simplement. Capable de percevoir ce qui passe inaperçu aux yeux des autres. Capable de déconnecter la partie de mon cerveau droit, la plus rationnelle et cartésienne. Faisant fi de cette partie qui bloque une partie du cerveau gauche qui permet les actes artistiques et qui permet certainement une sorte d’empathie. Enfin bon revenons sur terre, alors que ses bras s’entourent autour de mon cou, nos lèvres toujours scellées et mon sexe toujours tendu à l’extrême. Elle retourne l’avantage me faisant tomber en arrière sur le matelas s’écrasant de tout son poids sur moi. Poids plumes, ses seins contre mon torse chaud, ses lèvres si près de mon oreille, mon ventre fait des grands huit, mon souffle se fait beaucoup moins sûr de lui, perdu dans les méandres du plaisir et du désir, je ne peux que vouloir l’étreindre et pouvoir aller jusqu’au plus profond d’elle, me laissait perdre totalement dans le fabuleux voyage qu’est le désir mais surtout l’apothéose de ce désir et cette envie l’orgasme. Après avoir laissé un sillons de sa salive sur tout mon corps qui me laissait désireux de plus, elle prit dans sa main ma verge tendue y imprimant une petite caresse et elle finit par embrasser le haut de mon sexe. Mon corps se crispait et mon bassin se releva automatiquement quémandant plus. Un plus que j’obtiens quelque minutes après. Elle prit dans sa bouche la longueur de mon sexe entièrement. Aussi profondément qu’elle le pouvait mon sexe devenait plus lisse à force d’humidifié ma verge sans arrêt avec sa salive. Quand elle retira sa bouche de mon sexe je ressentis une vide. Je voulais pouvoir aller plus loin entrer dans son antre si intime cacher aux yeux de tous en ce moment ou elle m’offrait gentiment son intimité. Elle prit la parole me disant qu’elle n’en pouvait plus, ma main si proche de son sexe je me rendis compte qu’elle était plus qu’humide. Elle finit par s’emparer de mon intimité si proche de la sienne, avec une certaine retenue d’abord mon sexe se glissa à l’intérieur de Samantha. Puis avec plus de force j’entrais beaucoup plus fortement en elle. Je lui prodiguais quelques vas et viens, long, chaud tout en étant puissant. Mes mains parcouraient son corps en de timides caresses, s’attardant de temps à autres sur la poitrine rebondit de la blonde. Mes lèvres prenaient possession de son cou, de ses lèvres. Une fois que j’eu confirmation de la part de la blonde qui se cambrait et donnait des coups de reins. J’accélérait le mouvement en elle, mon sexe était aspiré à l’intérieur d’elle. Des gémissements dépassaient mes lèvres, ma respiration devenait saccadée, je voyais que c’était réciproque pour Samantha. Une vague de chaleur s’empara de moi tel un raz de marrée, et je me libéra dans un dernier coup de rein prononcer en elle. Laissant ma semence ruisseler dans sa fente et entre ses cuisses. Je vins prendre possession de ses lèvres. Pas fatigué pour un sous. Je glissais à l’oreille de la jeune fille quelques mots.

- Es-tu prête pour un second round? Dans la salle de bain ce coup-ci?

L’endurance ça me connaissait plutôt bien, même si ma verge était quelque peu retomber à son état initial. Il suffisais de quelques petites notes sexuel pour revenir à la charge. Je n’étais pas perturbé pour un sou et surtout j’étais ouvert à toutes propositions qu’importe la teneur.

Mes lèvres contre les siennes. Ma peau contre sa peau. Je ne savais. Je n'arrivais plus à penser. Une tension indicible était en train de poindre à l'intérieur de moi. Je n'avais aucune idée de la marche à suivre. J'étais seulement guidée par mon instinct. Une pulsion animale qui me poussais à le dévorer. A me nourrir de son aura si chaude et agréable. Pourtant, il finit par briser le contact, me laissant dans un état de confusion intense, mon esprit embrumé par le désir qui le submergeait. Il voulait quitter cet endroit. M'emmener dans un lieu plus décent. Un geste d'une bonté que je n'aurais pas pu envisager. Une boule lourde fit son apparition dans le creux de mon estomac. Elle s'y reposa un instant avant d'éclore et de libérer une multitude de petits papillons. Que se passait-il ? Qu'allais-je devenir si je perdais à ce point le contrôle maintenant ?

Il prit ma main après avoir déposé un baiser sur mes lèvres et me tira hors de la cabine. Notre course folle ne s'arrêterait qu'au moment où il m'aurait possédé. Où il aurait emplit mon âme de son doux et chaud fluide. Oui. J'avais envie qu'il me prenne. Qu'il soit le loup et moi son petit chaperon rouge. Il profanerait mon corps. Me forcerait à oublier. Me rendrait dépendante peut-être. Je n'en avais aucune idée. J'avais seulement conscience de mes idées primaires qui me forçaient à le suivre. Qui m'empêchaient de protester quoi que je fasse. Dans tous les cas, je n'en avais pas envie. Je ne voulais que son corps. Que sa bouche contre mes courbes. Que ses mains et son membres à l'intérieur de moi.

Nous nous dirigeâmes vers l'hôtel le plus proche. Je ne glissais aucune objection quant à ses manières. J'aimais son allure de gentleman. Sa manière de me traiter comme une femme digne, alors qu'au fond, je n'étais qu'un monstre. Une moins que rien qui aurait mérité payer pour ses péchés. Je ne valais pas toute cette attention et malgré tout, je l'acceptais. Comme un miracle offert par l'ange capable du contrôle le plus exquis. Une fois enfermés dans la cabine de l'ascenseur je cédais à la violence de son assaut. Mon dos percuta la cloison métallique, coupant mon souffle pour une seconde, alors que je laissais m'embrasser, faire de moi sa chose la plus intime. Il glissa une jambe entre les miennes, m'arracha un gémissement qu'en d'autres circonstances j'aurais aimé réprimer. Puis les portes glissèrent sur elles-même, nous libérant l'accès au couloir vers la chambre. Il me conduisis jusqu'à la porte. Chaque moment coupé de ses lèvres était un supplice que j'avais du mal à supporter. Je voulais ressentir ce qu'il m'avait fait ressentir dans le café. Je voulais toucher du bout de la langue cette magie qui résidait en lui et que je n'avais trouvé chez personne d'autre, du moins, pas dans ces circonstances.

Il ne fallut que quelques minutes pour que la pièce ne s'ouvre à nous, que la porte ne se referme dans mon dos et que ma robe ne glisse sur le sol. Nue, je ressentais une légère gêne. Celle naissant de la peur du jugement des autres. Pourtant, à la vue de son regard je compris. Je compris que je n'avais aucune gêne à avoir et qu'il me désirait tout autant, si ce n'était plus, que je le désirais moi-même. J'avais réussi à communiquer ce désir qui me consumait. Ce qui se passa ensuite embruma mon esprit encore plus. J'avais presque l'impression d'être droguée, comme dans un état second. Je le laissais dévorer mon corps. Me caresser de la plus intime des manières. Je ne voulais que son corps. J'étais la sorcière sur le bûcher. Je brûlais encore et encore. Quand il me demanda ma permission pour aller plus loin, je n'eus pas la force d'articuler une réponse. Je me contentais de gémir doucement, dévoilant à son ouïe le trouble qui m'habitait.

Ses lèvres glissèrent contre ma peau jusqu'à l'intérieur de mes cuisses. De ses mains habiles, il se joua de moi. Me manipula comme une marionnette. S'amusa à découvrir ce qui me ferait réagir ou non. Je ne pouvais plus. Je ne pouvais pas. Il ne devait pas être si parfait. Ne devait être capable de créer ce qu'il était en train de créer. Ma tête tournais légèrement. Les mots voulaient sortir, mais n'étaient remplacés que par des sons. Que ferais-tu encore Wyatt ? Jusqu'où serais-tu prêt à aller pour satisfaire mon insatiable désir.

Il remontait à ma bouche, y déposait un baiser et achevait de retirer ce qui lui restait de vêtements. Son corps nu s'offrit à moi, saillant et si sublime. Je ne pouvais résister. Tout mon être l'appelait. La voix dans ma tête me hurlait de ne surtout pas y résister, que c'était là le meilleur moyen de résister à la tentation. Le meilleur moyen pour oublier la douleur de mon âme perdue. Je me jetais en avant et passais mes bras autour de son cou. Ma bouche rejoignis la sienne, mes seins s'écrasant contre sa son torse aux muscles fins. Je pouvais sentir son sexe battre contre mon ventre. Donner le rythme aux vagues de désir qui n'avaient qu'une hâte, m'engloutir. D'un geste doux mais sans appel, je le forçais à tomber sur le dos, le suivant dans sa chute pour venir m'écraser contre lui. Mon bassin jouait malgré lui de mouvements emprunts à une sensualité programmée.

J'embrassais sa joue, glissais jusqu'à son oreille et laissais son lobe s'épanouir entre mes lèvres. Ma langue se tendit en avant, tâtant ce morceau de chair tendre qui s'offrait à moi, avant que ma bouche de l'enveloppe complètement. Que mes dents ne viennent tester sa tendresse. Je sentais son cœur battre dans sa poitrine. Sa respiration devenir plus rauque et sourde. Lui non plus ne pouvait plus. Je sentais la chaleur de sa peau contre la mienne. Non. Je ne pouvais pas résister. Wyatt était à moi. Il m'appartenait et bientôt, je serais en pleine possession du pouvoir qui émanait de sa tête. Cette force de volonté qui me manquait pour continuer ma route pleine d'embuches.

Je descendais dans le creux de son cou, embrassais sa peau et dardait ma langue pour déposer cette trace humide contre lui. Mes baisers me conduisirent jusqu'à la perfection du dessin de son ventre, juste au dessus de son nombril, de telle sorte que je pouvais sentir son sexe vivre entre ma poitrine. J'ondulais légèrement pour créer cette sensation douce de vas et viens à l'intérieur de ce passage incertain. Puis, je glissais plus bas. Dépassais son nombril pour faire face à cette masse dure et vivante. Le dôme rosé de ce morceau de chair me toisait de toute sa hauteur. Me défiait du seul œil qu'il possédait. J'y déposais un baiser, gage de ma bienveillance à son égard et humais ce parfum d'homme si exquis.

Ma main se saisis avec une infinie délicatesse de sa hampe. Elle testais sa chaleur et sa force avant que je ne m'aventure à aller plus loin. Quand je fus certaine qu'elle serait capable d'être mienne, je l'embrassais de nouveau. Ma langue glissa sur toute sa longueur comme s'il avait s'agit d'un bonbon délicieux. De haut en bas, je ne m'arrêtais jamais de l'humidifier, exerçant une légère pression pour qu'elle ne m'échappe jamais. Puis vint le moment où je la pris en bouche. J'avalais son gland pour qu'il emplisse ma bouche. Tombais en avant pour que son sexe glisse au fond de ma gorge. Et je remontais. Encore une descente abrupte. Ma langue s'enroulant autour de lui. Une remontée. Et une répétition infinie de cette inlassable danse. L'une de mes mains était passée sous lui et caressais cette sacoche si précieuse à la peau jamais vraiment lisse mais toujours extrêmement douce. Je pouvais l'entendre gémir, si bien que je ne m'arrêtais jamais. Je savais que tout deux allions bientôt pour nous repaitre l'un de l'autre sans aucune retenue. Oui. Je ne tenais plus. Je me sentais humide et prête à l'accueillir. Toutes les fibres de mon corps priais pour que ce plaisir ne s'arrête jamais. Alors je remontais à sa bouche et l'embrassais.

Je cherchais sa langue avec la mienne. Caressais ses dents et enlaçais nos lèvres encore et encore. Mon corps se cambra sur lui. Son sexe vibrait entre mes cuisses. D'un mouvement habile, je me déplaçais en avant et plongeais mon regard dans le sien. C'était le moment que nous attendions tous les deux.

_ Je n'en...peux plus, murmurais-je d'une voix brisée par le désir.

Ma main se saisit de son membre dur et brûlant. Sans jamais le forcer à se courber, je le guidais vers l'entrée de cette tanière où tout homme aurait aimé se reposer. D'abord timide, son sexe finit finalement par gagner en courage et pénétra tout entier à l'intérieur de moi. La satisfaction me poussa à rejeter ma tête en arrière, à appuyer mes mains contre son torse et à me cambrer jusqu'à l'extrême. J'attendais de lui qu'il fasse de moi sa chose. Qu'il me remplisse de sa chaleur. De Son foutre et de sa sueur. Je le voulais plus que tout. J'étais à lui comme il était désormais à moi. Pour l'éternité. Tableau exquis d'une nature inhumaine.

Ce baiser me transporta ailleurs, où ça j’en savais strictement rien mais une chose était sûr. J’avais envie de prendre cette jeune fille. Oh ça m’arrivait pas souvent de désirer quelqu’un à ce point mais quelque chose me poussait à vouloir l’étreindre et aussi étrangement que cela puisse paraître j’avais une irrépressible envie de la protéger. C’était bien la première fois qu’un sentiment tel que celui-ci fleurissait en moi. Elle prit plus fermement ma main et s’approcha lentement jusqu’à mon oreille, malheureusement pour moi quand on me parlait si près de l’oreille ou qu’on s’amusait à me titiller le lobe de mon oreille tout en moi me picotait. Points sensible tu me perdras, d’autant plus que les paroles que la jeune fille me murmura me mirent dans un état second. Je me laissais emmener par ses soins, dans les toilettes. On ne pouvait pas faire ça dans les toilettes. Elle me poussait contre l’une des parois d’une cabine écrasant ses lèvres contre les miennes. Je sentis sa langue venir titiller celles-ci avant que je n’accède à sa demande muette et que j’ouvre ma bouche pour venir avec ma langue rencontrer la sienne. Je découvrait sa bouche longuement, lentement. Je me recula quelques secondes pour reprendre mon souffle, après ce baiser si passionné. Je posais ma main sur sa poitrine la faisant reculer de quelques centimètres.

- J’veux bien comprendre que tu es besoin de moi mais si on pouvait le faire ailleurs que dans des chiottes ça me plairait d’autant plus.

Pas que le faire dans un endroit public me gênait mais je ne sais pas pourquoi je ne voulais pas coucher avec Samantha dans des toilettes miteux d’un vieux bar. Je lui souris, lui offrant un autre baiser avant de sortir de la cabine. Je me dirige vers le bar paye nos consommations et nous sortons main dans la main direction l’hôtel que j’avais vu plutôt. Entraînant précipitamment la jeune fille à ma suite. Direction la réception, payer la chambre, aller dans l’ascenseur. Des gestes mécanique, je n’avais qu’une envie, approfondir ce que nous avions commencer dans le bar. Une fois dans la boîte métallique je ne me privais pas de plaquer Samantha sur l’une des parois froides. Un baiser langoureux, passionné, indolent, voluptueux. Nos langues se croisaient et se recroisaient dansant dans un rythme rapide. Les battements de mon cœur s’accéléraient au fur à mesure que j’allais franchir le seuil de la vertu de la jeune fille. Une de mes jambes entre les siennes, le bruit aigue retentit à nos oreille pour nous indiquer que nous étions arrivé à notre étage. Je cherchais d’un œil absent notre chambre que je trouvais enfin. Je ne pris même pas le temps de regarder l’état dans lequel nous venions d’entrer. Le lit se trouvait juste devant nous collé contre moi je passais mes mains dans son dos pour défaire la fermeture de sa robe qui tomba à ses pieds. Elle se retrouvait devant moi en sous vêtements. Sous vêtements qui mettais en valeur son corps bien formés de femme. Une culotte en soie et le soutien gorge était proscrit. Je pris soin de détailler son corps que je n’avais pas osé faire quelques minutes auparavant. Je souris à la jeune fille, d’un sourire lubrique. Je la faisais reculer lentement jusqu’à ce qu’elle ne tombe sur le dos. Je pris soin de retirer mon t-shirt avant de ne pouvoir la venir l’embrasser. Mes lèvres continuèrent leur route plus bas dans son cou apprenant à découvrir son corps. j’appréciais vraiment les formes des femmes, mais surtout j’aimais particulièrement leur poitrine. Je me ruais de nouveau sur ses lèvres avant de ne descendre sur son ventre plat. Ma langue remonta le long de ses flancs et de ma main gauche je caressais sa poitrine ferme et de mon autre main je descendais lentement jusqu’à son intimité encore couverte. Je commençais à me réchauffer un peu plus bas, mais pour le moment seul son plaisir m’importait. Je retirais gracieusement la seule chose qui couvrait encore ce que pudeur exige. Je laissais mes lèvres descendre toujours dans une lenteur improbable jusqu’à la limite de son bas ventre. Le souffle de la blonde venait tout juste de changer de rythme. Appréhendait-t-elle la suite? Je remontais jusqu’à ses lèvres et vint mordre le lobe de son oreille avant de ne lui souffler d’une voix emplit de désir non dissimulé:

- Puis-je continuer?

Attention ce qui suit est a caractère pornographique

Spoiler:

Comment les choses s'étaient produites ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais était que Wyatt sembla un instant troublé. Quand nos mains se frôlèrent, je sentis tout son être se contracter. Ce n'était donc pas une sensation à sens unique. Il ressentait lui aussi toute la force de mon désir. Tout mon être qui l'appelait sans pouvoir s'en empêcher. Il se leva doucement et approcha son visage du mien. Je pouvais sentir son souffle contre ma peau. Son haleine chaude contre ma bouche. Mes lèvres rencontrèrent les siennes. Un baiser qui m'immobilisa. Je cessais de respirer. Me confondais dans cette marque d'affection inespérée. Puis je le sentis. Son pouvoir glissais en moi comme un fluide invisible. Je me nourrissais de sa volonté par ce simple contact. Emplissais mon esprit d'une confiance nouvelle qui n'existait pas auparavant. Le bruit de la glace qui se craquèlent martela l'intérieur de ma tête. Le verre se brisa. La boite libéra le mal qu'elle contenait.

Quand il s'éloigna, le contact se brisa net. Il s'échappa hors de mon être aussi rapidement qu'il y était entrée, me laissant vide et sans saveur. Je ne savais plus quoi penser. Plus quoi dire. J'étais perdu sous le flot de mes pensées. Le flot du désir brulant qui ravageait l'intérieur de mon corps. Qu'avait-il fait ? Oh mon dieu, mais qu'avait-il fait ?

_ Non, il n'y pas de mal...Je...Je suis surprise, lui répondis-je d'une voix parfaitement maitrisée et qui dissimulait mon trouble à la perfection.

La vérité était tout autre. Je savais parfaitement ce qu'il venait de se produire, je n'arrivais juste pas à mettre le mot juste dessus. Je me laissais submerger par le flot de mes sentiments bouillonnants et par cette voix dans ma tête qui me soufflait qu'il m'en fallait encore. Qu'elle n'était pas rassasié et qu'elle en voulait plus, toujours plus. Je buvais une tasse de mon café. Laissais le goût amer se déposer sur ma langue et luttait contre ce qui animait l'intérieur de ma tête. Non. Je n'y arriverais pas. Je n'arriverais pas à me battre contre cette force qui dévorait mon âme petit à petit. Elle voulait Wyatt. Elle voulait goûter encore la sensation qu'il avait insufflé en moi.

Je me levais sans avoir conscience de ce que j'étais en train de faire, comme prise dans une brume soudaine. Ma main se saisit de celle de Wyatt, le courant électrique se répétant une fois de plus. J'approchais mon visage de son oreille et lui murmurais ces paroles avec une douceur infinie.

_ J'ai besoin de toi Wyatt. Beaucoup plus que je n'aimerais me l'avouer...Suis-moi.

Je ne lui laissais pas le temps de répondre, pas le temps de comprendre. Je l'entrainais à ma suite tel l'ouragan que j'étais devenue. Mes pas me poussèrent jusqu'aux toilettes pour femmes. Personne ne s'y trouvait. Oui. La situation paraitrait beaucoup confuse qu'elle ne l'était réellement, mais je ne pouvais pas me battre, j'étais en train de me perdre. J'avais besoin de lui. Besoin qu'il me désire de toute la force de sa volonté. J'avais besoin qu'il m'aide à me sentir en vie. Je poussais son corps à l'intérieur d'une des cabines et le suivais avant de fermer la porte. Mes yeux croisèrent les siens. Mon regard se faisant beaucoup plus faible que je ne l'aurais voulu. Il aurait pu y lire toute la peine que je ressentais. Y voir tout l'aide que je réclamais.

_ Je suis désolé, lui murmurais-je en un souffle confus.

Je me projetais en avant et écrasais mes lèvres contre les siennes. Poussais mon corps pour qu'il fusionne avec le sien. Laissais mes mains danser dans sa chevelure brune. Mon étreinte se fit passionnelle, comme si je ne pouvais plus reculer. Comme si là, était le dernier recours. Le bris du verre résonna une fois de plus dans mon esprit, alors même que ma langue, curieuse, franchissait la limite de ses lèvres pour venir jouer avec la sienne.

Elle parut réfléchir pendant plusieurs minutes à la réponse qu’elle allait me donner. Malheureusement pour elle quelque chose clochait dans le fil de ses pensées. Et je pouvais voir qu’elle cherchait ses mots, des mots qui sortirent de sa bouche. Par contre ce furent des mots qui ne me convainquirent pas. Enfin si juste à moitié. Elle venait de titiller malgré moi ma curiosité mais je préférais ne rien dire, après tout qui n’avait pas de secret? Pas grand monde j’imagine. On a tous une partie de notre vie que l’on voudrait oublier mais malheureusement pour nous le passé est quelque chose que l’ont ne peux enlever, c’est une partie de nous, une partie à part entière que même si l’on rêverait de l’exciser on ne pourra jamais le faire. C’est le passé qui nous fait avancer, qui forge notre caractère, qui monte notre personnalité au fil des années, qui nous aide à apprendre de nos erreurs pour ne plus les faire. Le passé une histoire bien laide me dis-je. Soit si elle ne voulait pas me dire ce qui n’allait vraiment pas, je ne la condamnerais pas après tout cela fait que quelques heures que nous nous connaissons alors pourquoi dirait-elle à un étranger ses soucis, même si j’étais prêt à écouter tout ce que cette jeune fille pourrait me dire. Je n’étais peut-être pas quelqu’un de très bon conseil mais une chose est sûre j’ai toujours été là pour écouter ce que mes amis avaient à dire. Malgré le fait est qu’elle ne me dise pas la totalité de ce qu’elle pouvait avoir au fond d’elle ses paroles me fit plaisir bien plus que je ne pourrais l’admettre. Jamais personne ne m’avait dit que je dansais bien, que mes pas pouvaient faire fondre même le cur l; urlus fermé qui puisse exister. Tout le monde ne faisait que suivre mes pas, dire amen à tout ce que je faisais. Suivant, se plaignant mais jamais on ne m’avait fait un compliment de la sorte pour l’une de mes chorégraphies. Ce qui me fis chaud au cœur et je gratifiais Samantha d’un sourire de remerciement.Un sourire qui j’espérais passerait tous mes sentiments aux yeux de la blonde. Me coupant littéralement de mes pensées la voix aigue de ma vis-à-vis venait de passer la barrière de mes tympans comme une douce symphonie, sa voix m’apaisait. Elle me demandait dans quel lycée j’étais et si ma prestation était pour un projet particulier. Je ne pris même pas le temps de réfléchir que je lui répondis du tac au tac.

- Je suis à Wynwood. Et ma chorégraphie que tu es la seule à avoir vu autre que les jurés c’est un projet personnel qui j’aimerais pourra aboutir à quelque chose de concret. Et cette chose concrète est de pouvoir devenir chorégraphe pour un ballet mélangeant les genres…

Quand je pris soin de porter ma main à la tasse de café sur le plateau que la serveuse avait gentiment amené avec la note bien entendu. Ma main et celle de Samantha se frôlèrent. Ce contact m’électrisa, je ne savais pas quoi faire. Devais-je retirer ma main, ou au contraire devais-je prendre sa main fine dans la mienne. J’hésitais un instant encrant mes yeux clairs dans les siens. J’espérais qu’une chose qu’elle ne détourne pas le regard. Je finis par me décider et de prendre sa main dans la mienne, toujours mon regard dans le sien. Je me levais lentement de ma chaise, ne détachant pas mon regard du tien. Comme si j’étais dans un monde à part j’avance doucement mon visage vers le sien. Comme si je ne puisse retenir mon corps comme si j’en aie le besoin. Mes yeux se fermèrent et mes lèvres se déposèrent sur les siennes doucement, un simple baiser chaste avant que je ne romps le baiser toujours dans une lenteur improbable. Mes yeux s’ouvrirent d'eux-mêmes, ce baiser aussi chaste soit-il venait de me faire perdre tous mes moyens. Autant sur la piste de danse tout était programmée contrôlée avec perfection pas un seul petit bémol autant là je ne savais plus quoi penser, j’avais laissé mon désir l’emporter sur ma raison et c’était inconcevable moi qui restais presque de marbre face à tant de situation inattendue. Je me rassois sagement sur ma chaise, n’ayant toujours pas délié ma main de la sienne. Je ne voulais pas perdre ce contact, alors je ne le briserais pas à moins que Samantha le fasse. Je pris la parole…

- Excuse-moi si mon geste t’a paru déplacé mais sache que je ne regrette totalement pas ce que je viens de faire.

Wyatt se tenait devant moi, rasséréné et l'air bienheureux. Il m'expliqua ce que les juges avaient consentis à lui glisser à la fin de sa prestation. Comment ils avaient appréciés son mélange des genres et la manière dont il avait exécuté le moindre de ses pas. Puis, la surprise supplanta mon bonheur pour sa réussite. Il n'était qu'un lycéen. Un simple étudiant comme je l'étais actuellement. Pourtant, il ne laissait rien paraître. Tout chez lui exultait quelque chose de si mature et viril qu'il m'étais impossible de le croire. Non. Il devait s'agir là d'un mensonge ou d'une mauvaise blague. Je l'avais vu dansé. J'avais été témoin de son envol d'une grâce infini. J'avais été touché jusqu'au plus profond de mon être par son aura si puissante et si pleine de ce pouvoir de contrôle. Il avait été l'ouragan saoul qui soufflait sur mon âme.

Je le suivis alors qu'il guidait mes pas vers le bar où nous nous retrouverions pour un café. Je calquais mon rythme sur le siens, restant à sa hauteur, humant le doux parfum de son aftershave mêlé de sueur. Avait-il conscience de la tension qui régnait entre nous ? Sentait-il mes bref coups d'œil contre son visage ? Nous nous installèrent finalement. Couple silencieux. Amants encore inavoués. Il me regarda, plongeant ses yeux dans le bleu des miens. L'espace d'un instant, je crus qu'il me serait impossible de soutenir la force de son regard, mais je tins bon. Je plongeai dans son éclat, me délectais de chaque parcelle de cette aura brute qui coulais en moi comme un liquide brulant. Oui. Je me nourrissais de cette lueur qui dansait, invisible, entre nous deux, et qui n'attendait qu'un contact de trop pour s'embraser. Puis sa question cingla. Percuta mes oreilles comme le coup de feu perdu sur place vide. Détruisis les dernières digues de mes sécurités mentales, celles derrières lesquelles je pensais encore être dissimulée.

_ Que prendrez-vous ? Intervint la serveuse un sourire forcé sur le bord des lèvres.

Je profitais de ce moment d'inattention de la part de Wyatt pour me recentrer. Je ne pouvais rien laisser paraître. Il en avait déjà trop vu et j'aurais été capable de lui expliquer qu'il ne fallait pas. Jamais je n'aurais dû me laisser submerger par ce désir de contrôle, car désormais, c'était la seule chose que je perdais. Oui. Dans le bleu de ses yeux, je n'étais plus qu'une petite fille essayant désespérément de fuir une situation pleine d'horreurs. Une jeune femme blessée qui peu à peu avait laissé le givre recouvrir son cœur et son esprit. J'étais une reine des glaces. Du moins, c'est ce que je pensais avant que le soleil de Miami ne vienne faire fondre cette protection aquatique. Je tournais un regard vers le théâtre où je l'avais vu danser et me rappelais. Je me remémorais les raisons de mon trouble et cette faim mentale qui m'avait possédé. Qui m'avait poussé à le désirer ardemment, bien plus que je n'avais jamais désiré quelqu'un. Sexe. Peur. Envie. Jalousie. Joie. Tant d'émotions se mélangeaient à l'intérieur de mon ventre. Elle me retournais, et réchauffais mon corps comme si elles avaient été un soleil en pleine explosion.

_Un café s'il vous plait.

J'évitais de répondre. Je ne voulais répondre. Je refusais qu'il me voit comme ça. Pas comme ça. Pas maintenant qu'il avait vu mon sourire. Pas alors que ses yeux s'enflammaient pour la douceur de mon visage. Pour les courbes qu'il se refusait à regarder par décence. Pour la personne que je représentais à ses yeux. Mais je ne pouvais me résoudre au silence. Je n'avais pas le droit. Pandore. Le mythe d'une pauvre femme qui avait un jour possédé une boite. Non. Si je parlais, il serait la clé et moi la boite. Je n'avais pas le droit. Je devais mentir avant que je ne sois perdue. Avant que mes plus vils secret ne lui apparaissent enfin. Qu'il remarque la bête tapie derrière mes prunelles. S'il te plait Wyatt, étreins moi puisque toi aussi tu le veux. Aimes moi puisque tu me désires. Possèdes moi pour que je puisse oublier la douleur qui m'enlace jour après jour.

Une seconde, j'hésitais à lui dire la vérité. A tout lui raconter sur mon ancienne vie à New York, mais je me ravisais et posais le masque sur mon visage. Désormais, il ne verrait que ce que le masque laisserais filtrer. Il ne remarquerait le trouble que d'une manière diffuse, car je ne pouvais me permettre aucune erreur.

_ Oui. Pour te dire la vérité, j'ai vraiment été subjugué par ta prestation, au point que ça m'a plongé dans un état second. Je ne suis même pas sûre d'être capable de te dire à quoi je pensais à ce moment là. J'étais happée par le moindre de tes mouvements.

Ce n'était pas un mensonge mais ce n'était pas non plus toute la vérité. Je ne pouvais pas me résoudre à tout laisser s'écrouler. C'était encore trop tôt.

_ Et sinon tu es dans quel lycée ? Et cette présentation c'était pour un projet en particulier ? Lui demandais-je pour changer de sujet alors que mon désir frappait l'intérieur de mon bas ventre.

La serveuse revint avec nos commandes, les déposa juste devant Wyatt et nous laissa la note avant de rejoindre une autre table. Je tendis la main pour rapprocher mon café et effleurait au même moment la sienne qui avait probablement voulu faire le même geste. Un courant électrique traversa mon avant bras et percuta mon cœur qui s'emballa en une course folle. Je ne bougeais pas. Je laissais ma main en contact avec la sienne comme si j'espérais qu'il la prendrais. Comme si je priais pour qu'il la serre entre ses doigts et qu'il m'attire à lui pour m'embrasser. M'étreindre. Me souiller de son désir. Me nourrir de la force de son volonté. Car oui, tout au fond de moi, il ne s'agissait et il n'avait toujours s'agit que de ça. La volonté. Le pouvoir de contrôler. De se contrôler. C'était ce que je désirais le plus ardemment, et Wyatt était en mesure de me l'offrir. Pourtant, je n'avais aucune idée de la manière dont il s'y prendrait. Je ne savais pas comment faire pou capturer cette aura qu'était la sienne...Alors j'espérais...

Il était la clé de la boite qu'un jour l'on avait donné à une petite fille trop curieuse. Une pauvre enfant qui n'avait pas écouté les recommandations et qui avait ouvert la boite. Le mal ravageait son être et elle attendait qu'un preux chevalier ne vienne la sauver. Il serait la clé de la boite qu'un jour, l'on avait donné à une petite fille trop curieuse.

Wyatt me répondit avant de foncer droit devant. Le théâtre. Telle était notre nouvelle destination. Sans réfléchir, j'appuyais également sur l'accélérateur. Je n'avais plus besoin de penser. Plus besoin de respirer. Tout mon corps était plongé dans un état second, envouté par l'emprise amère de ma concentration. J'évitais les voitures et autres obstacles avec une fluidité que je n'aurais jamais dû avoir. Le vent battait ma visière en un sifflement perçant, caressait mes jambes comme des centaines de mains d'amants avides. Je ne savais plus. Je ne voulais plus savoir. Je me fixais sur le dos de Wyatt. Calquais mes mouvements sur les siens pour ne jamais tomber, car c'était là ma plus grande frayeur. Je souhaitais glisser à sa suite comme la brise maritime un matin d'automne. Être ce courant d'air hivernale sous une porte entrouverte. Oui. Je ne voulais plus être rien. Je n'étais plus rien. J'étais le vent contre sa peau nu.

Nos deux motos s'arrêtèrent devant la bâtisse de briques et de grès. Elle s'élevait, hors de son temps, à la manière de ces bâtiments conservés pour la beauté de la ville. Jamais je n'avais eu l'occasion d'observer de mes yeux un si bel endroit. Ceux qui l'avaient construit y avait mis de l'amour, comme si à ce moment, ils avaient souhaités que ceux qui en franchiraient le seuil, se sentent les bienvenus. Je suivis Wyatt après avoir passé mon bras à l'intérieur de la visière du casque, le portant ainsi à la manière d'un sac à main qui ne contenait que le néant. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait à l'intérieur, ni même les raisons qui m'avait poussé à suivre ce jeune homme. Je ne comprenais tout bonnement plus la personne que j'étais aujourd'hui. Mon esprit semblait absent, comme si quelque chose retenait ma personnalité à l'intérieur du cocon d'un papillon en devenir.

Mes talons résonnèrent à la suite de Wyatt duquel je ne pouvais plus détacher mon regard. Quelque chose chez lui m'attirait, m'envoutait d'une manière narcotique. Une tension que j'aurais pu palper ne serait-ce qu'en tendant le bras. Une pesanteur qui faisait frémir mon ventre et accélérer mon cœur. Il m'annonça finalement qu'il aurait été préférable pour lui, comme pour moi, que je m'assois sans trop d'histoire dans un coin de l'immense salle de théâtre. Il devait se produire, apparemment devant un jury, et il me proposait de regarder. Une attention à laquelle je ne m'attendais pas. Qui me fit chavirer. Qui fit naitre en moi un désir intense de compréhension que je réprimais tant bien que mal. Oui. Je ne pouvais plus le permettre de tout vouloir, de tout savoir et ce, pour mieux contrôler les situations. Cette fois-ci, je me devais d'être faible. Je me devais d'accepter sa requête et de regarder.

_ Bien sûr. Vu que tu as épuisé tout ton quota de malchance pour la journée, je suis sûre que tout va très bien se passer. Mais vu qu'on ne sais jamais, je te dit quand même « Merde ».

Un sourire bénin se dessina sur mes lèvres. Oui. Je souriais et ce rictus que je pensais avoir délaissé était sincère. Il s'était inscris de lui même, s'évertuais à éclairer mes traits et à faire briller mes yeux. Que m'arrivais-t-il ? Où étais donc passé la jeune fille au cœur de glace, qui se refusait à aimer, à apprécier, ou même à vivre ? Qu'était-il donc advenu de ma punition éternelle ?

Je m'asseyais au dernier rang et laissais mes pensées divaguer un instant. Ces dernières fouillèrent dans mes souvenirs, comme pour répondre à la question muette plus tôt murmurée. Oui. Je perdais peu à peu le contrôle. C 'était une chose que je ne pouvais pas me permettre et pourtant, c'était en train de se produire. Samantha disparaissais peu à peu, redonnant de droit, sa place à Sam. La très gentille et naïve Sam. Non, les choses ne se produiraient pas ainsi. Je devais me battre contre moi-même. Tuer cette partie de ma personnalité que je haïssais et l'ensevelir à tout jamais pour qu'elle ne puisse jamais revenir. Je devais à tout prix garder le contrôle.

Contrôler. Un terme qui me paraissait si familier désormais. Une manière d'agir que je maitrisais sur le bout des doigts. Mais pas autant que lui. Pas autant que Cyril qui avait contrôlé ses larmes. Pas autant que Swann qui contrôlait son âme. Et puis la musique débuta. Wyatt apparu, prêt, concentré jusqu'à l'extrême, chacun de ses muscles tendus à l'extrême pour se plier sous l'effort. Divine Comédie. Tout son corps s'élança dans une course gracieuse, décrivant des arcs de cercles, des arabesques et des formes en tout genre. A le voir danser ainsi, je comprenais ce qu'était vraiment la notion de contrôle. Je voyais ce que j'avais poursuivi depuis tout ce temps. Une chaleur douce et cruelle naquit dans le creux de mon ventre et força mes joues à s'empourprer. Mon cœur battait en rythme avec la musique. Tout mon corps réagissait au sien qui se mouvait comme s'il ne possédait aucun muscle. Il était sublime. Une apparition qui aurait presque pu être angélique, si sa beauté n'avait pas été aussi sexuelle. Il me troublait. Faisait naitre en moi ce désir irrépressible qui me donnais envie de hurler. Qui me donnais envie de lui crier de me prendre sans attendre.

Et finalement, quand la musique s'arrêta, au moment où mon propre trouble m'apparus d'une manière humiliante, je compris. C'était ainsi ma manière à moi de contrôler. Ma manière de rejeter mes souvenirs vers l'intérieur pour qu'ils ne s'échappent jamais...

« Il était une fois l'histoire d'une petite fille à laquelle on offrit une boite. Une boite que jamais, elle ne devrait ouvrir ».

Je retrouvais Wyatt à la fin de la représentation, après qu'il ai parlé pendant une vingtaine de minutes avec les jurés. A vrai dire, j'étais impatiente de lui parler, de connaître les retours qu'il avait eu, et surtout de me retrouver seule en sa compagnie. Sans savoir pourquoi, je désirais ardemment posséder le contrôler qui m'avait engloutie comme un raz de marée.

_ Alors ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Dans tous les cas tu étais vraiment génial. Je sais pas trop ce que tu fais dans la vie, mais une chose est sûre, après ce que je viens de te voir faire, tu n'es pas mécanicien, plaisanta-t-elle avant d'ajouter, sinon tu aurais le temps pour un café ?

La jeune fille me souris sincèrement, sans aucune teinte de sourire forcé. Cela me mettais d’autant plus à l’aise. Elle me fit un clin d’œil me disant de partir devant qu’elle me rejoindrait vite. Je lui souris et parti rapidement direction le théâtre… C’était là bas qu’avait lieu mon rendez vous pour devenir peut être le plus jeune chorégraphe d’Amérique s’il voulait bien me prendre pour réaliser un ballet en plusieurs actes. Ma chorégraphie était toute prête dans ma tête. Je me voyait déjà danser sur les planches. J’espérais être pris parce que cela faisait presque un ans que je bossais sur cette chorégraphie mêlant classique et hip hop à la fois. Je savais que je risquais gros en mettant des pas de danse de rue mais j’avais travaillé ses pas pour qu’il puisse être gracieux sans aucune brutalité. J’avais passé d’ailleurs plus de temps sur ses pas qui étaient pour moi un jeu d’enfant que sur les pas classiques qui étaient un peu plus difficile à réaliser pour moi. Le feu devant moi passa au rouge et je pris soin de dépasser le voiture. Quand je sentis quelqu’un se garer près de moi j’étais certain que c’était Samantha. Je tournais la tête elle leva sa visière et m’adressa la parole.

- Oui je sais ou est-ce que je vais, nous allons au théâtre.

Je ne lui donnais pas plus d’explication. À mon humble avis elle devait certainement se demander qu’est-ce que je pouvais bien aller faire au théâtre à mon âge. Mais bon après tout je ne cherchais pas vraiment. Elle avait décidé de me suivre elle le verrai de ses propres yeux au moment ou je monterais sur la piste. Le feu vira au vert et nous démarrons tous deux aux quart de tour. À une allure très peu raisonnable je devais bien l’avouer, mais après tout ce rendez vous allait peut être changer ma vie. Donc les vitesses maximums ne contaient plus vraiment pour moi. Perdu dans mes pensées qui n’étaient autre que mes pas que je visualisais dans ma tête. Je faisais tout de même attention au stop et feu parce que bon ce n’était pas le moment de faire un accident et surtout pas en moto. Enfin nous arrivons à destination. Je descendis de la moto après avoir pris soin de la garer correctement. Je regardais ma montre j’avais cinq minutes de retard. Prions pour que je ne sois pas le seul à être en retard. Je fis signe à Samantha de me suivre. Ce qu’elle fit… Nous entrons tous les deux dans le bâtiments où l’on pouvait voir écrit en lettre dorées sur la façade Théâtre. Je fus pris d’un sentiment de panique en entrant. Je me tournais vers la jeune fille blonde et lui adressa la parole.

- Je te propose de t’installer sur l’un des sièges. Je vais devoir monter sur scène et je ne pense pas que les organisateurs apprécieront de voir quelqu’un qui n’est pas en compétition dans les loges.

Je ne précisais même pas à la jeune fille ce que j’allais faire je lui demanda simplement de s’asseoir et de regarder.

Le jeune homme sembla se détendre de quelques crans au moment où je lui présentais les casques et lui annonçais qu'il pourrais probablement arriver à l'heure à son rendez-vous. Oui. Je n'étais pas une fille méchante. J'essayais toujours de mon mieux, que les résultats soient au rendez-vous où qu'il n'y soit pas. Je l'écoutais me répondre et se présenter. Ainsi, il s'appelait donc Wyatt. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Un dont je ne connaissais même pas la provenance. Complètement innocent et sans arrière pensée. Cela faisais presque un millénaire que je n'avais pas sourit sans le vouloir. Les choses s'amélioraient donc pour moi.

_ Enchantée Wyatt. Et pour ce qui est de conduire, chacun sa moto. Après tout, ce serait beaucoup moins drôle si je devais te ralentir. D'ailleurs, je te laisse prendre la tête du cortège, je dois juste appeler quelqu'un pour s'occuper des voitures. Mais ne t'en fais pas pour moi, je te rattraperais avant même que tu ai le temps de dire « ouf ».

Je me laissais une nouvelle fois sourire, plongeant mon regard dans le sien. Quelque chose chez lui me mettait en confiance, comme si malgré les apparences, je pouvais sentir une faille de tendresse sous sa carapace. Il devait être un peu comme tout le monde ici. Beaucoup de choses en public, plus sincère dans l'intimité. Des menteurs du vingt et unième siècle. Voilà ce que nous étions. A cacher la vérité de peur qu'elle ne nous dévore corps et âme. A se plonger dans le mensonge parce qu'à son contact tout semblait plus agréable.

Je lui laissais une longueur d'avance et retournais à ma voiture pour en tirer mon téléphone. Deux minutes me suffit pour appeler le dépanneur de mon père et pour confirmer qu'il prendrait bien soin des deux voitures. Je n'avais aucune idée de si elle appartenait à Wyatt, mais ce que je savais c'est qu'il pourrait la retrouver à la fin de son rendez-vous comme neuve. J'avais une entière confiance en cet homme qui travaillais avec mon père depuis toujours et qui m'avais vu grandir. Qui nous avait aidé Cyril et moi, à nous sortir d'une situation impossible pour deux adolescents.

L'appel passé, je rejetais ma crinière blonde en arrière et faisais glisser le casque sur ma tête. Ce n'était probablement pas l'objet le plus glamour pour une demoiselle mais au moins, je ne risquais pas de m'exploser le crâne contre le bitume. J'enfournais la moto et la fit ronronner un instant avant de partir en trombe. Les regards de la rue se posant sur cette demoiselle en robe immaculée, qui conduisais comme si elle avait été un homme.

Avec l'avance que j'avais laissé à Wyatt et la circulation dense de cette journée, je savais qu'il me serait facile de le rattraper. Le tout était de se faufiler habilement entre les voitures, ne jamais se laisser distraire par les insultes qui pouvaient fuser au moment où l'on touchait malencontreusement un rétroviseur et surtout continuer à appuyer sur l'accélérateur. Je finis par discerner sa silhouette en tête de file, coincé au niveau d'un feu qui ne se décidait jamais à passer au feu vert. Je fonçais rapidement dans sa direction, faillis me prendre une portière prête à s'ouvrir et m'arrêtais nette à ses cotés. Je soulevais la visière d'une main et lui souriais avant de lui demander :

_ Au fait tu connais le chemin ? Si oui, je te suis alors hésites pas cowboy, je suis loin d'être une demoiselle en détresse.

La jeune fille m’avait prestement donné les papiers pour remplir un constat. Elle s’excusa encore. Mais pitié faites la taire. J’avais juste besoin de remplir rapidement ce constat pour éviter que je n’aie des comptes à rendre à l’entrepris qui m’avait laissé emprunter leur voiture pour un prix exorbitant certes mais il fallait que j’aille à ce rendez-vous, c’était une question de respect vis-à-vis de mes ainés. Elle me dit qu’elle allait s’arranger. Je levais mes yeux vers la demoiselle qui me souriait pas innocemment du tout. Je devais bien le dire elle ne me laissait pas indifférent à son charme et son physique. Elle déchira sa robe sous mon regard surpris et s’avança lentement vers deux hommes à moto qui bavait littéralement sur elle. Pervers! Ils avaient au moins quarante ans et ce n’était pas des yeux bienveillants qu’ils lançaient sur la jeune fille. Cela me dégoutait de voir des gens avec si peu d’intérêt et surtout n’ayant que leur sexe en guise de cerveau. Enfin bon dans tous les cas son charme s’était révélé efficace puisqu’elle se ramena avec deux casques en mains. Un sourire ornant son visage pâle. Les yeux pétillants d’une lueur de complicité et de Victoire. Je lui souris en retour. Elle me tend un casque me demandant si je sais conduire une moto. Je me tourne vers elle.

- Si je sais conduire j’ai fait ça toute ma vie. Mais préfères-tu qu’on y aille à deux ou bien au contraire qu’on conduise chacun une moto.

À vrai dire j’étais heureux de pouvoir arriver à l’heure pour mon rendez-vous! Après tout il était question de signer avec des grands producteurs pour faire un ballet contemporain. Mais avant tout il fallait que je leur montre mes talents de danseurs, pour qu’il m’accorde ne serait-ce qu’un peu de leur attention. La jeune fille se présenta et j’en fis de même.

- Moi c’est Wyatt et c’est parti.

Le jeune homme qui était descendu de la voiture accidentée me lança un regard plein de haine. Ce dernier ne m'étais probablement pas directement destiné, mais je ne pus m'empêcher de le prendre à cœur. Après tout, j'étais celle qui venais d'ajouter un point d'honneur à sa mauvaise journée, comme il venait de me le souligner par sa réponse plus que sèche. L'espace d'un instant, je semblais désemparée. Mes yeux reflétèrent sans que je puisse les contrôler, cette lueur de trouble, qu'habituellement je me refuse à dévoiler. Néanmoins, il ne me fallut pas plus d'une seconde pour reposer sur mon visage, ce masque de candeur auquel j'étais si habitué. J'acquiesçais doucement.

_ Oui. Je vais chercher les papiers. Encore une fois je suis vraiment désolé, je ne sais pas où j'avais la tête.

Mensonge. Je savais très bien où mes pensées s'étaient envolées l'espace d'un instant. Dans quel lieu malsain elles m'avait forcé à replonger. Je tournais le dos à mon interlocuteur et replongeais à l'intérieur de ma voiture, qui n'avait plus rien de splendide désormais. Même si le choc avait été moins violent que prévu, je doutais fortement qu'elle ne redémarre sans une visite chez le mécanicien. Je fouillais un moment sur le panneau de bord avant d'en tirer les papiers pliés en quatre relatifs à l'élaboration d'un constat.

Je me retournais vers lui, les papiers dans une main et remarquais l'espace d'un instant, ce qui aurait amplement pu sauver la situation. J'avais juste besoin de mettre en avant mes charmes et quelques phrases bien tournées et peut-être que je pourrais définitivement sauver la journée de ce jeune homme. Je m'approchais de lui, laissais un sourire tendre glisser sur mes lèvres et lui tendis tout ce dont il avait besoin avant de lui annoncer d'une voix plus suave que je n'aurais voulu qu'elle le soit.

_ Je vous fais confiance pour remplir les papiers, si vous n'avez pas le temps de tout noter, n'hésitez pas à me donner votre numéro de téléphone, je paierais pour les réparations quoi qu'il arrive. Pour le moment laissez moi juste une petite seconde. Je crois que je peux encore faire en sorte que vous arriviez à votre rendez-vous dans les temps.

Un sourire plus radieux que les précédents éclaira mes traits, du moins, c'est ainsi que j'avais voulu qu'il paraisse aux yeux du jeune homme, qui, après un coup d'œil bien avisé, était parfaitement séduisant. Je m'éloignais un instant, me saisissais d'un morceaux de ma robe et tirais d'un coup sec. Le tissu se déchira en un craquement sourd mais bref. Quand je laissais retomber le morceau entre mes doigts, je dévoilais la nouvelle coupe de ma robe, qui avait auparavant été longue, pour désormais ne s'arrêter qu'à un peu plus d'un centimètre au-dessus de mes genoux. Les regards que j'avais attendu se tournèrent vers moi, et aussitôt je jouais de mes charmes en m'approchant d'eux. Une main habilement passée dans les cheveux. Une démarche pleine de déhanchement et un sourire mutin sur le coin de la bouche. Les motards n'en croyaient pas leurs yeux.

Il ne me fallut pas plus de trois minutes pour convaincre les deux jeunes hommes de me prêter leur deux motos. Bon. J'avais également fait perdre à mon père une somme considérable d'argent, mais au moins, j'avais réussi à obtenir ce que je voulais. Cela changeais pour une fois. Les deux casques à la main, je revenais en direction du jeune homme qui avait probablement suivit tout mon manège des yeux. Je lui tendis l'un des casques et ma voix aux consonances joyeuses percuter ses tympans.

_ Je t'avais dit que je trouverais une solution. Avec ça on va pouvoir filer au travers des embouteillages et du coup tu seras à l'heure pour ton rendez-vous. J'espère que tu sais conduire, sinon va falloir me donner l'adresse et c'est moi qui conduirais.

Je lui fit un clin d'œil avant d'ajouter :

_ Au passage je m'appelle Samantha et toi ?

N’ayant pas vraiment eu le choix je dû prendre une voiture de location pour aller de l’autre côté de la ville et bien sûr une grève interprofessionnelle avait eu élu domicile à Miami, quelle en était la raison aller savoir je ne m’étais pas renseigné et pour tout dire j’m’en foutais royalement. La seule chose que je savais c’était qu’il fallait que je me coltine toutes les voitures puisque nous étions en pleine heures de pointes. Je n’aimais pas conduire, et pourtant mon permis je l’avais déjà depuis trois ans en ma possession. Je m’installe dans la voiture règle le siège, les rétroviseurs et je mets ma ceinture de sécurité. Et démarre la voiture et en plus ce n’était pas une boite automatique, ne manquait plus que ça. Enfin bon je pouvais remercié ma grand-mère d’avoir une vieille voiture dont la boîte n’était pas automatique. Une fois la voiture en route je prends soin de ne pas dépasser les limitations de vitesse. Je mis le poste radio en route et un vieil air de rock retentit dans l’habitacle de la voiture. C’était un fond sonore qui m’éviterais de trouver le temps long. J’arrivais à un feu tricolore qui se trouvait maintenant vert, j’appuie sur la pédale d’embrayage et passe ma vitesse, je ne fis pas vraiment attention aux autres voitures qui devaient s’arrêter logiquement quand je tourne la tête pour voir une voiture décapotable me foncer droit dessus, je ne pouvais pas accélérer puisqu’une voiture était devant moi et bien trop près de mon véhicule et bien évidemment je ne pouvais pas non plus reculer puisqu’une voiture me collait au cul. Je réfléchis à tout ça très rapidement une seconde ou deux et la voiture percuta mon véhicule. Un choc plutôt rapide et pas trop violent. Ma tête percuta plutôt violemment contre la vitre à gauche de ma tête. J’étais sonné, mais je sortis tout de même de la voiture, me dirigeant à pas lent jusqu’à la conductrice. J’étais sur le point de prendre la parole quand la jeune fille d’à peu près mon âge pu-je déterminé en la jaugeant de haut en bas. D’après sa tenue et sa voiture je pensais sans aucun doute elle pourrait se fondre dans mon espèce de lycée. Une petite bourgeoise.

- Oh mon dieu...Je suis vraiment désolée. J'espère que vous n'avez rien de cassé. Est-ce que tout va bien ?

Je ne répondis pas sur le coup. J’étais en colère et en plus maintenant j’étais en retard pour mon rendez vous. Je maudissais cette fille d’avoir pris sa voiture, le jour ou tout n’était que malchance pour moi. D’abord cette grève ensuite, la voiture, et maintenant voilà qu’une blondasse me rentrait littéralement dedans.

- Si tout va bien? C’est une putain de journée pourrit. D’abord cette grève qui sert à rien et maintenant voilà qu’une fille me rentre dedans sans prévenir. Vous ne pouviez pas regarder ce que vous faites, surtout si vous êtes au volant. Maintenant j’fais comment pour mon rendez vous. Bon aller faisons ce constat qu’on en finisse rapidement j’ai pas toute ma journée.

Voilà que je désespérais et m’exaspérais sur ma putain de vie. Un rendez vous si important pour que je signe un accord de chorégraphie.

Comme d'habitude, j'étais en retard. Ne me demander pas pourquoi, mais ces derniers temps, il m'était impossible de me lever comme je l'avais prévu. Peut-être que finalement, j'avais plus de mal que je ne le croyais pour assumer mon nouveau train de vie rocambolesque, car oui, je n'étais plus la même fille et j'acceptais de mieux en mieux cette idée. La vie était trop courte et trop difficile pour perdre du temps à réfléchir sur la meilleure solution à prendre dans telle ou telle autre situation. Désormais je vivrais au jour le jour. Je profiterais de chaque instant pour ne rien regretter et surtout pour me prouver à moi-même tout ce dont j'étais capable. Mensonge...

En vérité, je n'assumais rien. Je vivais dans cet entre deux désagréable. A ne jamais savoir quoi dire, ni quoi faire vis à vis des personnalités que je rencontrais ici, comme si ma faculté d'adaptation était restée à New York. Pourtant, j'arrivais à me débrouiller la plupart du temps. Non pas en m'affirmant telle que j'étais, mais en calquant mes réactions sur celles de mon entourage d'une manière presque grotesque. J'essayais non pas de réagir vis à vis d'eux, mais plutôt de me confondre comme étant l'une des leurs. Choses qui pour le moment n'avait pas encore réellement fait ses preuves. Oui. Cela faisait maintenant presque deux semaines que les cours avaient repris, et je n'avais pas encore été fichu de me faire le ou la moindre amie. Comme si je faisais tout en sorte pour que les gens ne me remarque pas, ou, quand ils le faisaient, qu'ils ne m'apprécient guère. La seule et unique personne sur laquelle je pensais pouvoir à un moment me tourner si j'avais l'envie de m'évader, était cette jeune fille aux yeux de Cygnes, si proche de Cyril parfois, que j'avais l'impression que c'était elle sa jumelle.

Je conduisais ma décapotable pourpre grise à travers les méandres la circulation, sans réellement faire attention à ce qui m'entourait. A vrai dire, mes pensées s'envolaient trop souvent vers ces choses que j'aurais dû dire et faire, aux conséquences qu'elles auraient engendrés et à ce qui aurait pu m'arriver de mieux jusqu'à aujourd'hui. Puis le souvenir atroce d'une nuit d'Août me revint en mémoire. Le sourire sur ses lèvres. La douleur dans les yeux de Cyril. Les larmes sur nos visages et le sang de la déchirure qui séparait définitivement nos mondes. Je fermais un instant les yeux, plus consciente que je me devais d'avoir une concentration maximale. La musique qui s'éclaboussait hors des enceintes de ma petite station radio embruma mon esprit l'espace d'une seconde. Celle de trop probablement.

Quand je rouvris les yeux, il était déjà trop tard. Le crissement de mes pneus n'y fit rien. Le glapissement dans ma gorge non plus. Rien n'aurait pu prévenir le choc, si ce n'était un peu plus d'attention. Ce dernier fut violent. Il projeta ma tête en direction du volant, mais déjà l'airbag s'était ouvert, m'assommant à moitié tant il avait été rapide et dur. J'ouvris les yeux, une minute seulement après avoir compris que je n'étais pas encastré dans le pare brise ou même écrasée contre le bitume. Oui. Plus de peur que de mal. La voiture devant moi n'avait pas l'air trop endommagée et pourtant son conducteur en sortait déjà. Une chose était sûre, j'étais sur le point de me faire passer un savon. Au pire des cas, je pourrais toujours dédommager son propriétaire, ce qui au final serait la plus simple des alternatives.

Je détachais ma ceinture et ouvrit ma portière. Ma robe à frange blanche glissa sur le haut de mes cuisses avant de s'arrêter juste au-dessus de mes chevilles. Mes escarpins couleur nacre se posèrent sur l'asphalte et je me levais de toute ma hauteur. Enfin si cela était seulement possible avec mon mètre soixante-dix et des poussières. Passant une main dans mes cheveux ondulés, je me mordillais la lèvre inférieure, et lançais un regard désemparée au conducteur qui n'était plus qu'à quelques pas. J'espérais seulement que dans la tenue dans laquelle je me trouvais, ce dernier ne me prendrais pas pour une petite bourgeoise arrogante et incapable de conduire correctement. Il fallait que je dise quelque chose en guise de ma bonne foi.

_ Oh mon dieu...Je suis vraiment désolé. J'espère que vous n'avez rien de cassé. Est-ce que tout va bien ?