But I'm not fool ! [Naëlie & Luce]

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Eden. Eden, le parc. Plus d'instruments, plus de pièce fermée et noire. De la lumière, l'extérieur, des gens autour. Mais j'irais. Je ne sais pourquoi j'y pense, avec un petit coin discret de mon cerveau, mais j'y pense, en écoutant d'une oreille attentive, pourtant, ce que me raconte Luce. Ce qu'il me raconte... Sa vie, son enfance, ses histoires de coeur. Très vite résumé, tout cela. Il déballe cela vite, mais me qualifie de paumée. Paumée, paumée, ça fait beaucoup de qualificatifs sympathiques aujourd'hui. Paumée, pleurnicheuse. Mais il a raison, ce Luce. Dans ce lycée bourré d'inconnus, je suis larguée.

- T'en as des choses à dire, dis moi ! On peut pas en dire autant de moi, surtout au niveau des histoires de coeur. Mais t'as raison, on est deux paumés, on devrait s'entendre !

Qu'ajouter, mais qu'ajouter donc. A part le fait qu'il me prenne pour une brute, un rat de bibliothèque associable, tout m'a l'air de bien allé. Il va falloir rétablir deux trois petites choses... Je ne suis pas associable !!!

- J'suis pas très douée pour rencontrer des gens de manière... Normale.

Bravo, Naëlie, tu aggraves ton cas. Mais c'est vrai, quoi ! La rencontre avec.. Eden... Rien de normal, absolument rien. Et Luce, en même temps, c'est pas le summum du banal !

- Mais bon, c'est pas pour ça que si tu as des gens à me présenter de manière civilisée, je serais d'accord !

Franchise, un peu de cash. Présente moi des gens, je veux bien. Fais moi oublier ceux que j'ai connu. J'aimerais bien que de nouveaux visages, que de nouveaux sourires viennent éclairer l'ombre. Rien que cette légèreté, cette course entre les rayons de rire, ça m'a fait rire. Et c'est quand on rit qu'on ne pense plus à rien, alors fais moi rire, encore.

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Elle a l'air ailleurs, la rouquine. Comme s'éveillant d'un long sommeil. Namého là, je suis pas là pour embrasser la Belle au Bois Dormant, moi ! J'ai pas l'étoffe d'un prince, de toute façon.
Trois mots : bouquins, écrire, peu sociable. Bon, quatre en fait. Mais c'est pareil. Bouquins, écrire et peu sociable : les quelques phrases qu'elle m'avaient débitées, je les avais résumées en ces trois mots. La deuxième personne à laquelle elle ait parlé ? Mais cette fille est un cucurbitacée dis donc... d'accord, elle est nouvelle, mais même en une journée, on a largement le temps de faire des rencontres.
... Moi ?
Je ne vois pas trop ce que je pourrais dire de bien intéressant à une fille que j'ai rencontrée il y a à peine trois minutes. Mais elle est rousse. Et aujourd'hui, j'ai décidé que j'aimais bien les roux.

- Moi... J'ai perdu mon père très jeune. Je n'ai plus trop de contacts avec ma mère depuis que je suis à Wynwood, donc à peu près trois ans.

Là, dans ma tête, ça a fait genre "Putain, mais t'es con ! Pourquoi tu lui parles de ça en premier ? Tu veux la faire fuir, c'est ça ta stratégie d'approche amicale, gros couillon ?". Mais j'avais déjà les pieds dans la mouise, alors autant m'enfoncer.

- Je n'ai pas beaucoup d'amis... mais le peu que j'ai, me sont chers. Mes deux meilleurs amis, c'est la prunelle de mes yeux. Même si, en ce moment, ça ne va plus aussi fort qu'avant. Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Me prend pas pour un psychopathe hein... mais en ce moment je suis paumé. Et comme t'as l'air tout aussi paumée, je me suis dit qu'entre paumés, on se comprendrait. Un peu. Un tout petit peu. Enfin je crois. Sinon, j'ai un copain, depuis pas longtemps. Ah, ouais, je te l'ai pas dit, je suis homo. Donc j'ai un un copain, depuis genre... une semaine. Il est gentil. Au départ, c'était un peu le fiasco, parce qu'on a eu une première relation assez... tumultueuse. Et puis il m'a retrouvé, il m'a dit qu'il m'aimait. Et voilà.

"Et voilà", comme tu dis mon vieux. "Et voilà", tu viens de déballer l'essentiel de ta vie à une fille que tu connais depuis un quart d'heure, et qui, en ce quart d'heure, a eu le temps de te mettre une honte monumentale. Enfin. C'est probablement parce qu'elle ressemble à un écureuil. Et moi j'aime bien les écureuils.

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Il m'a l'air perduuu ! Je pense qu'il reçoit le choc. En décalé. Pas mal, comme concept. Je le suis lorsqu'il va s'assoir ça serait dommage qu'il tombe. Il est bizarre, mais bon, c'est marrant. Puis bon, j'ai jamais eu d'amis, mais peut-être les gens sont-ils tous un peu comme ça. Enfin bon, je n'ai pas tellement besoin de le savoir. Il se rapproche de la table et je m'assois en face de lui, il fait une petite grimace étrange. On dirait un grand-père qui se met à table pour son Scrabble quotidien. Tu veux une tisane ? Non, ce serait méchant. C'est pas comme ça qu'on se fait des amis, Naëlie. Ne soit pas si énervée. Ne laisse pas les questions de ce midi te retourner la tête.

En me parlant, il m'a sortie de mes songes. J'étais complètement en train de rêvasser à ce midi, dans la salle de musique. M'enfin, à quoi je pourrais penser d'autre.

- Tu voudrais que je te parle de moi ?

Euh, je ne réponds jamais à ce genre de questions. Mais il a l'air gentil. Et il faudrait que je songe à me sociabiliser. Je devrais arriver à le faire tout en restant discrète...

- Alors alors, que dire... Je viens d'un petit village de campagne, et je suis nouvelle à Wynwood. J'ai 18 ans, et je m'appelle Naëlie comme tu le sais déjà ; j'aime les bouquins, j'adore les bouquins. Et écrire aussi. Ca fait une semaine que je suis arrivée là, et tu es la deuxième personne avec qui je parle ! Le premier, c'était ce midi...

Un peu évasive. Mais pas assez. Que viens faire ma dernière phrase ?! Mais il ne relèvera pas, non. De toute façon, ça ne veut rien dire. Et il n'y a aucune raison qu'elle veuille dire quelque chose de toute façon, non mais oh ! Il ne s'est rien passé. De toute façon, je vois mal ce qui aurait pu se passer. Et je ne sais même pas encore si je vais y aller ce soir. Enfin, si, je sais que j'irais, mais je ne sais pas encore exactement ce qui me passe par la tête pour que j'ai envie d'y aller. Passons. Je suis avec un certain Luce, dans une bibliothèque, pas ailleurs, dans un parc, avec cet Eden. Eden.

- Et toi, qu'est ce que tu as donc à me dire sur toi ?

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- Euh... ben, tant mieux si je t'ai amusé aussi, alors...

Sincèrement, je ne sais plus où me mettre. Pourtant, ce genre de malaise m'arrive rarement. J'ai toujours quelque chose à redire, une connerie à sortir, une grimace à faire... mais là, non. Lentement, je me relève. Ce coup de mur m'a vraiment séché. Plus envie de courir, mais alors, plus du tout. Je m'étire, mon dos craque. Aïe. Ca fait beaucoup de bruit, cette connerie. Mon visage s'étire en une moue mi-rieuse, mi-douloureuse. J'adresse un rapide regard à la jeune rouquine :

- Ah... faut croire que mes rouages ont un peu rouillé !

Bon. Je vais pas pouvoir rester longtemps debout comme ça, moi. Faut que je m'assoie, sinon, je sens que je vais vite me retrouver en kit. En mode vieux papi claudiquant, je me dirige vers la table la plus proche, et m'y affale comme un gros. Tête en arrière, je respire comme un buffle. Bon, j'ai pas la carrure d'un buffle, mais au moins je fais le même bruit. Naëlie m'a rejoint, elle s'est assise en face de moi. Je m'avance un peu, pose les coudes sur la table. Sourire sincère.

- Bon, a présent, demoiselle... Si tu me parlais un peu de toi ?

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Il a l'ai frustré que je récupère mon livre, mais quand même salement amoché. J'ai une envie de rire, mais alors, un truc vraiment géant ; mais en l'occurrence, je crois que ça pourrait être très mal interprété. Il pourrait croire alors que je suis une fille méchante, moqueuse, antipathique, peut-être même sadomasochiste !!! Mais non, en fait, vraiment pas. Juste que de voir sa petite bouille de bébé phoque égaré ( Eh oui, encore ! ) m'inspire un mauvais rire sarcastique. Tel est pris qui croyait prendre !

Non, je me reprends. Il s'est fait mal, quand même. Puis il a l'air gentil. Ou bien très brave. Mais en lui relevant, je lui adresse mon sourire le plus franc. Etant nouvelle ici, commencer à me faire des amis, surtout s'ils sont drôles comme ça, pourrait être une bonne idée ( Hop ! Petite lampe qui scintille au-dessus de mon crâne ! ) !

- Heu... je m'appelle Luce. Désolé si j'ai abîmé ton livre. Mais c'était amusant.

Luce, Luce, Luce... Original comme prénom, mais ça lui va bien.

- T'inquiètes, le livre n'a rien. C'est mieux pour toi ! ajoutais-je avec un clin d'oeil. Je me demande lequel de nous deux s'est le plus amusé !

La seule lueur gamine qui pétille dans ses yeux me fait sourire. J'ai l'image d'un enfant à une fête foraine, qui tire sur la manche de son papa devant le stand de barpapa. Il fait un peu cette tête là, en reprenant ses esprits. Il revient parmi nous !

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Boudiou, qu'elle est lente ! Jamais vu un écureuil aussi leeeeeeeeeeeeeeeent ! Tout compte fait, peut-être que malgré son pelage roux, elle est quand même un mouton...
Naëlie. C'est comme ça qu'elle s'appelle ? C'est joli. Trop joli pour un mouton roux.
Et moi ? Luce. Mais je lui dirais après. Pourquoi "grand fou" ? Et pourquoi est-ce qu'elle parle de mur ? Je vois pas de...

...

Aïe. Voilà un déshonneur de taille et un grand coup pour mon égo de chef chapardeur. Je suis étalé là, comme une crêpe mal cuite, limite si je le pouvais, je me répandrais au sol. J'ai vraiment mal à la tête. Mais à sa question, je réponds tout de même :

- Non non, ça va, t'inquiète.

Elle récupère son bouquin. NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! C'est mon butin ! Je le protègerai à tout priiiiiiiiix !...
...
Et puis merde. Trop claqué pour faire quoi que ce soit de constructif, de toute façon. Je me décolle du sol tant bien que mal, trouvant un peu d'aide en m'aggrippant à la main de tendue de Mademoiselle Ecureuil. Enfin, je me dresse sur mes deux pattes. Je m'époussette un peu, tout comme un chat se lécherait après une chute, pour se donner un peu de consistance. Rapide coup d'oeil à la roussette. Visage pointu, yeux clairs et rieurs, sourire sincère. Je me racle rapidement la gorge.

- Heu... je m'appelle Luce. Désolé si j'ai abîmé ton livre. Mais c'était amusant.

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Oui, en fait, on peut dire que je me noie dans ce rire hoquetant qui m'envahit. Mais ça a plutôt l'air de le surprendre, cet inconnu ; il croyait quoi, que j'allais me recroqueviller dans un coin de ma chaise comme un bébé phoque égaré ? Oui, oui, j'aime beaucoup les bébés phoques, les allusions sont fréquentes. Ces petites boules toutes pelucheuses et blanches comme la neige avec de graaaaands yeux brillants... Enfin bref, je pense à des bébés phoques pendant que je me tords de rire devant un parfait inconnu au regard interloqué.
D'un coup d'un seul, je vois son regard qui s'éclaire d'une petite étincelle de malice. Sans que j'ai eu le temps de réagir, ou même de m'y attendre, ce fou m'arrache mon livre des mains et s'éloigne à toute vitesse en s'écriant :

- Hé ! C'est ton bouquin, ça, non ? Vient le chercher, si tu le veux !

Oh le fou. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'il vient de faire. Il m'a prit mon bouquin. MON bouquin, MA littérature française, MON Victor Hugo, je vais l'assassiner. Et en plus il me demande si je peux le rattraper ? Oh mais mon cher, tu es pire que mort.
Je le poursuis dans les rayons comme une fusée. Quand je l'aurais attraper, je le jette par terre et je le laisse planté là je crois. Je ne le connais pas assez pour le massacrer à coups de pied, à tous les coups il a un petit soucis dans sa tête. Mais il marche sur des feuilles de papier éparpillées qui renferment peut-être une histoire, une mémoire, mais il est malade ce type ! Je vais probablement le taper. Il se retourne, tout heureux - on dirait un peu un enfant en fait - et me lance joyeusement :

- Au fait ! C'est quoi ton prénom, petit écureuil ?

Petit écureuil ? D'où il m'appelle petit écureuil ? Bon, passons.

- Naëlie ! Et toi, le grand fou qui court partout et qui va se prendre un mur ?

En effet, ça ne va surement pas manquer. En courant sans regarder devant, c'est pas anormal de foncer dans un mur de la sorte. Mais s'il ne s'arrête pas maintenant, il risque d'avoir très mal. Je n'aurais même pas besoin de le taper au final, ça m'évitera de me salir les mains. Et je récupèrerai mon bouquin !
Et en effet, ça n'a pas manqué. EH BAM !

- Ca va ? Tu ne t'es pas fait trop mal ?

Il a l'air de planer un peu. Il s'est pris le mur de plein front, le livre est tombé à côté de lui et il est affalé par terre. Son visage est déformé par un rictus douloureux ; on dirait un petit garçon qui serait tombé du toboggan... J'avoue, c'est une scène assez attendrissante. Mais quand même, il m'a pris mon bouquin !
Je récupère le précieux ouvrage et m'accroupis près de lui. N'attendant pas sa réponse, je le regarde et lui dis d'un air amusé, mais compatissant, en lui tendant la main :

- Tu vois, tu n'aurais pas dû jouer avec moi !

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- Non mais t'es malade ou quoi ?! J'ai failli avoir une crise cardiaque !

Mouahaha ! Mon plan machiavélique avait marché. J'étais le vilain loup méchant, et je m'apprêtais à dévorer cette pauvre brebis égarée !
Et mince. Ma petite brebis éclate d'un rire gras et saccadé. Elle prend donc la situation tant à la légère ? Se croit-elle vraiment dans une position de force ? Quoique, ça a ses avantages.
J'avais à présent tout contrôle sur la situation, grâce à la désillusion de la petite brebis. Enfin, "brebis"... je remarquai sa jolie fourrure rousse. Cette brebis était donc un écureuil ! Un joli petit écureuil à la merci du vilain loup méchant que je suis !
D'un coup sec, j'arrache au petit rongeur son ouvrage. Et en vilain loup méchant que je suis, je pars en courant, ventre à terre. Je me retourne, histoire de provoquer un peu le petit écureuil.

- Hé ! C'est ton bouquin, ça, non ? Vient le chercher, si tu le veux !

Ventre à terre, à nouveau. Je ne me retourne même pas pour savoir si ce charmant petit écureuil s'est jeté à ma poursuite. Je slalome entre les rayonnages, renversant quelques bouquins par-ci, éparpillant quelques tas de papiers non identifiés par-là. J'avoue, c'est très grisant. J'ignore ce qui se passe à l'intérieur de mon petit crâne, je cours, c'est tout, je ne me rends même pas compte que je débloque complètement. Du moins, je ne m'en donne même pas la peine. Sûrement la tension de ces derniers jours qui retombe. J'ai trouvé un nouveau jouet, ça divertit.
Et puis, je me retourne. J'crois que j'ai oublié un truc.

- Au fait ! C'est quoi ton prénom, petit écureuil ?

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Journée banale, enfin, journée tranquille plutôt ; hier soir j'ai travaillé, je suis physiquement é-pui-sée. Tous les gens sont dehors, ils rigolent, ils blaguent entre eux... Moi j'ai personne ici, dans ce lycée où tout est nouveau ! Après avoir errer une demi-heure à rêvasser dans les couloirs, je me décide enfin à choisir un itinéraire, et de loin mon préféré ; la bibliothèque. Enfin, pour la trouver, ça va encore être toute une histoire.

Ca y est, enfin, les portes de cet antre du savoir. Allez savoir pourquoi la lecture me passionne tant. La bibliothèque, pour moi, c'est l'équivalent d'une église pour le pape, à mon avis. Les pages jaunies par le temps qui craquèlent sous les doigts, appartenant à de lourds ouvrages ayant déjà parcourus nombre d'années et contenant une mémoire impressionnante... Les rayons sont hauts, et sans réfléchir d'avantage je me réfugie dans la rangée où est classée la littérature française ; je déniche vite une pièce de Victor Hugo, Ruy Blas, que j'ai déjà étudiée au collège et que j'ai carrément adorée.

Installée tranquillement à une table près d'une fenêtre, je me plonge dans l'oeuvre, mêlant la traduction à la compréhension du texte. Absorbée, je ne calcule plus rien, ni personne. Seule l'histoire présente compte, il n'existe plus que ces personnages, dans leur contexte. Je change d'époque avec eux et je voyage dans leur temps ; lire du français me donne envie d'écrire, je sais ce que je ferai en rentrant au moins. En pleine intrigue, alors que tout en moi respire le calme :

- BEUUAHHHRR !!

Mais qu'eeeeeest-ce que c'est que ça ! Je me retourne brusquement avec un petit cri de surprise, et je vois cet énergumène, un garçon à l'allure un peu folle qui se tient derrière moi.

- Non mais t'es malade ou quoi ?! J'ai failli avoir une crise cardiaque !

Et tout à coup, sans explication logique aucune, un fou rire nerveux me saisit, et apparemment, il est pas décidé à me lâcher celui là !

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But I'm not fool ! [Naëlie & Luce] 1109111022291115478729492

Fouuuuuuuh.

Encore une journée monotone qui s'annonce. Faut dire que ces derniers temps, j'ai pas vraiment une vie palpitante.
Quoique.
Avec Eden, on peut pas dire que ça batte son plein. On a même fini par s'engueuler. Mais bon.
Et puis, depuis hier, j'ai un copain, aussi. Et ça, c'est bien.

Aujourd'hui, pas de cours. Une journée toute à moi, pour faire ce que je veux.
...
Merde. Je savais pas qu'on pouvait avoir autant de vide dans le crâne. J'entendrais presque des " floc floc" quand je bouge la tête.
Tant pis. Direction la bibliothèque, là-bas au moins, y'a pas grand-monde, donc pas de risque de croiser un indésirable.

La bibliothèque, quand t'as de la musique à fond dans les oreilles, c'est bien. Sans musique, ça perd de son intérêt. Ca devient même assez répulsif. J'ai une certaine horreur du silence. Pour moi, les endroits silencieux s'apparentent tous à des caveaux/tombeaux (rayez la mention inutile). Il m'est même impossible de dormir sans bruit de fond, donc la radio tourne toute la nuit, ce qui fait d'ailleurs bien braire Eden. Tant pis ♥
Je m’assois à une table vide. Personne en face de moi, ni à côté. Musique exclusive et isolante, je sors une feuille vierge et un crayon, commence à gribouiller. Le pied.

Techniquement, ça fait une heure que je suis assis là à salir des feuilles par dizaines. Mais quelque chose m'intrigue. Une jeune fille, là-bas, roussette, et l'air dans la lune. Les yeux baissés vers un bouquin qu'elle tient des deux mains. C'est quoi ce bouquin ? Il a l'air bien intéressant. En tous cas, cette fille le bouffe des yeux.
Quelle concentration o-lym-piiiique... j'irais bien la distraire. Pour l'embêter. Non, je la connais pas. T'occupe.
Je m'approche lentement. Je passe derrière une des bibliothèques, hop, ni vu ni connu... En deux deux, je suis derrière la rouquine. Elle, tellement concentrée sur sa lecture, ne fait pas attention à ce qui se passe en dehors des lignes de son bouquin. Ca va être dôle... Un, deux, trois !

- BEUUAHHHRR !!