Fait tourner la beuh, maaaaan (8) [PV Heaven Blackwood]

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Bon, je... Je vais y aller, j'ai à faire...

C'était quoi ce gens ? Il m'intriguait. Il se laissait marcher dessus comme une merde. Aucun caractère, rien. Pas une seule réaction. Il me dit même pas de lui parler autrement. Première fois que je tombe sur un spécimen pareil. Enfin, sans doute que le ton que j'avais employé était très dur. Rien ne pouvait laisser passer une quelconque preuve de gentillesse. Mais bon, j'avais l'habitude. Et je m'en foutais. L'image que je pouvais donner ne me faisait ni chaud ni froid. Je restai neutre à toutes remarques. Et j'étais fière de ça. Plutôt que de me laisser marcher sur les pieds et de passer mon temps à me demander à ce que j'allais ressembler, comme j'allai paraître. Rester soi-même. En toutes circonstances. Je fis un sourire. J'allai quand même pas laisser partir ce petit de la sorte. Il risquerait d'être traumatisé à vie. Avant qu'il ne se retourne, je lui lançai.

Quel caractère !

Par contre, il fallait que je fume. Et vite. Je sentais l'énervement et toutes sortes de sensations me parcourir le corps. Cette sensation de manque m'était insupportable. Ça me rappelait la mini cure de désintoxication qu'on avait fait avec Romain, quand on était ensemble et qu'on voulait arrêter tout ça. Nostalgie. Je me demandai bien ce qu'il était devenu lui. Au fond de moi, j'éprouvais toujours quelques choses pour lui. Mais bon. Il fallait peut-être que la personne qui se trouvait devant moi devienne plus « fort ». Une vraie moule. Je trouvais ça bizarre d'ailleurs, moi qui était si expressive, si directe, crue toutes ces choses que la plupart des gens n'aiment pas. Mais, je m'en foutais.

Invité

Oui, je fais c'que j'veux. Oui, j'entends ça tous les jours. Qu'une fille ne doit pas fumer, c'est mal. C'est mauvais pour la réputation, mais j'm'en fous. De plus, oui, je pense que tu devrais pas parler sur ce que tu ne connais certainement pas.

Bon, au moins, j'étais fixé. Elle m'a fait comprendre que je me suis mêlé de ce qui ne me regarde pas avec ... Tact et gentillesse ? Eh bah non, même pas. Je voulais juste être gentil et prévoyant, l'aider quoi, mais elle me remballe, avec le sourire en plus. Ça m'apprendra à l'ouvrir, la prochaine fois, je ne dirais plus rien, et j'laisserais tout le monde crever d'un cancer du poumon, et puis c'est tout. D'abord.

Lorsque j'abordai le sujet de sa hanche et de sa cicatrice, elle changea tout à fait d'attitude. Elle passait de la fille souriante et un peu brisante, il faut l'avouer, à quelqu'un de direct, et qui se souciait vraiment pas de l'image qu'elle pourrait donner d'elle. En même temps, je m'immisce dans sa vie, elle a pas de raison de pas me virer à grand coup de pied. Je devrais peut être m'estimer heureux de ne pas encore m'être fait frappé...

Sa réplique eut le pouvoir, la force, ou la normalité, de me refroidir. Il ne fallait pas aborder le sujet, et je pense pas que nous puissions aborder un quelconque autre sujet. Il était temps de repartir. Aller chercher un album, c'est ça. Je lui dis, d'un ton gêné, pas sûr :

- Bon, je... Je vais y aller, j'ai à faire...

Je me retournai pour la laisser à ses occupations passionnantes, et retournai à mes occupations passionnantes.

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Le jeune homme parut réfléchir quelque instant et s'expliqua.

Je... Euh... Je voulais juste dire que... Fumer, c'était mal... Après tu fais ce que tu veux, hein ! Je ne suis pas ton père, j'ferais mieux de ne pas me mêler de ce qu'il ne me regarde pas, désolé ! Tu dois entendre ça tous les jours, pas besoin qu'un gars comme moi en rajoute...

Il avait raison. Je commençai à sourire. Je remarquai que de la façon dont il avait prononcé ses mots était un peu craintive. Comme si je l'avais intimidé. En réalité, il n'aurait pas été le seul. Je montre souvent une facette de moi pas toujours la plus cool, en étant froide, distante. Et je n'avais jamais réussi à avoir une vraie relation amicale après ma fameuse journée. Avant, j'étais... Réservée mais sociable. Maintenant, on pourrait me qualifier d'ermite.

Oui, je fais c'que j'veux. Oui, j'entends ça tous les jours. Qu'une fille ne doit pas fumer, c'est mal. C'est mauvais pour la réputation, mais j'm'en fous. De plus, oui, je pense que tu devrais pas parler sur ce que tu ne connais certainement pas.

A ce rythme là, il partirait en courant dans deux minutes. Je ne me rendais jamais compte du ton que je prenais quand je parlais avec quelqu'un, que je sois énervée ou non. Je me disais que j'pourrais finir comme ma mère si j'avais trop de fréquentations. Paraît-il que c'est ça qui a déclenché sa prostitution. Alors, je me contente de.. Deux trois connaissances par an. J'avais toujours ce sourire en quoi, mais je voyais très bien que les yeux du jeune homme regardait bien trop ma hanche.

En parlant de ce qui ne me regarde pas... Ça vient d'où, ça...?

Je soupire. Et prend peur. Sans rien montrer. Je commençai à me demander s'il allait insister longtemps. Je lui lance un regard qui voulait tout dire. Regard méchant, sombre. Je ne souriais plus à cet instant. Du moins, plus vraiment. Fallait creuser, vraiment, pour apercevoir un petit sourire.

Ça, ça te regarde vraiment pas par contre.

Ton neutre, et aussi méchant que j'pouvais le laisser entendre. J'voulais voir jusqu'où il irait dans ses questions, jusqu'à quand il resterait en ma compagnie si amicale.

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Lorsqu'elle me saisit le bras, je me retourna et vis un regard sombre et froid. Le ton sérieux avec lequel elle m'avait demandé ce que j'allais dire me faisait froid dans le dos. Elle m'intimidait. Énormément. Elle dût voir que j'étais terrorisé, si bien qu'elle me lâcha avec un air de regret. Comme si sa réaction avait été spontanée et non maitrisée.

Je ne cache pas que je me doutais un peu qu'elle veuille savoir ce que j'allais dire, mais je ne m'attendais pas à cette pseudo-agression. Je ne savais pas ce que je devais faire : la fermer au risque qu'elle me broie le bras - à nouveau -, et l'ouvrir et peut être me prendre un baffe, ou me faire envoyer sur les roses, comme le commun des mortels... Après réflexion, je préférais me faire envoyer sur les roses, comme ça, j'aurais été comme tout le monde, et elle n'aurait pas noté cet incident d'une croix rouge sur son calendrier. Je tentais de prendre mon courage à deux mains pour ouvrir ma gueule. Quand on veut quelque chose, il faut s'en donner les moyens.

- Je... Euh... Je voulais juste dire que... Fumer, c'était mal... Après tu fais ce que tu veux, hein ! Je ne suis pas ton père, j'ferais mieux de ne pas me mêler de ce qu'il ne me regarde pas, désolé ! Tu dois entendre ça tous les jours, pas besoin qu'un gars comme moi en rajoute...

J'espérais que ça passe incognito. Mais une démangeaison me prenait aux lèvres. En grand curieux et grand analyseur psychologique de sujets non-consentants - ou cobayes, comme je les appelle -, je ne pus retenir ces mots, en jetant un oeil à la cicatrice de la brune qui se tenait debout devant moi.

- En parlant de ce qui ne me regarde pas... Ça vient d'où, ça...?

Finalement, je crois que je la prendrais quand même, ma baffe.

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Sensation de manque. Sensation de manque qui te brûle les membres. Sensation qui te fait perdre la tête. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. Fumer. On m'avait prévenue que c'était mal. Que quand t'en avais pas pendant une période de deux à trois jours, tu peux te mettre à faire n'importe quoi pour avoir juste une petite dose. Un peu de weed... Un peu d'herbe... Planer. Voler. Rêver. Ce que je ne fais pas la nuit. La nuit, je vis. Je vis une journée que je veux oublier, et fumer me fait oublier. Ma cicatrice me fait mal. Cette douleur ne passera jamais ? J'étais dans le parc à mon habitude. Je venais de rentrer et m'étais juste positionnée à l'entrée. Quelqu'un passe. Je lui demande s'il n'a pas de quoi faire mon bonheur. Au fond, je prie, j'espère. Généralement, je tombe toujours sur quelqu'un qui fume.

Je... Je ne fume pas, désolé.

Merde. Mauvaise pioche. J'exprimais silencieusement mon désespoir, et le remerciais quand même d'un signe de tête. Je pensais qu'il allait continuer sans chemin sans continuer de me parler.

Et sans vouloir vous donner de leçon... Non, rien, c'est bon, en fait... Laissez tomber.

Vous ? Donner de leçon ? Laissez ? Bordel, il pensait que j'avais quel âge. Je détestais ça. Le vouvoiement avait toujours été quelque chose que j'avais détesté recevoir. Et détester faire aussi. Sauf avec les profs, mais depuis la sixième on nous rabâche qu'il faut le faire, alors forcément... Il se mit en route mais je lui attrapais le bras fermement, ce qui le força à se retourner vers moi.

Je t'écoute. J'suis curieuse de savoir quelle leçon tu voudrais me donner. Et tutoie moi, j'ai pas quarante ans.

Regard sérieux, et sombre aussi. Je tenais toujours son bras. Je le lâchai, me disant que ça pouvait être pesant d'se faire tenir le bras par quelqu'un que l'on ne connaît pas. Je ne me voulais pas méchante. Mais j'aimais pas trop qu'on me donne de leçons, et encore moins de gens qui me voit seulement par mon apparence de droguée finie. Ou même, ils peuvent se dire que j'suis dépressive. Mais non, avec tout ce que j'avais vécu, jamais je n'avais de dépression. Je m'étais toujours arrangée pour voir le bon côté des choses, même si des fois il est dur à voir. Faut bien analyser les situations. Peut-être aussi qu'il me dirait simplement qu'il fallait que j'arrête de fumer, mais ça je l'entendais tous les jours, ça ne me gênerait pas plus que ça. C'est alors que je remarquais que mon t-shirt laissait entrevoir ma cicatrice. J'avais du le soulever légèrement quand j'avais appuyé dessus pour faire passer la douleur. Mon bas n'arrangeait pas les choses aussi. Il était taille basse, et un peu trop large pour moi. Il laissait au monde entier la possibilité d'admirer mon Freegun vert. Magnifique vue. J'espérais qu'il n'avait rien vu et qu'il ne poserait pas de questions. Juste ça.

Invité

" Mince, c'est ça que j'ai oublié ! J'peux pas aller faire de photo, je dois aller chercher un nouvel album ! "

C'est avec cette pensée en tête que je sortis de l'enceinte du lycée pour me rendre au magasin voisin. Aujourd'hui, le soleil n'est pas au rendez vous, il a préféré se cacher derrière les nuages blancs. Ses rayons inhibés éclairent tout de même la ville, et le vent souffle dans les 40 km/h. Rien de gênant, au contraire, une brise rafraichissante.
Je ne me précipitai pas, j'avais toute l'après-midi.

En passant le portail, j'entendis quelqu'un m'interperpeler : " Hey, excuse moi, t'aurais de l'herbe s'te plaît ? "

Je me retounai et vis une fille. Elle avait une coupe au carrée lissée, courte, et châtain foncé, des yeux marrons, et elle était assez séduisante pour tout vous dire. J'aurais bien aimé l'aider mais je ne fume pas.

" Je... Je ne fume pas, désolé. "

Cependant, je ne pus m'empêcher de lui poser une question. Je ne sais pas si c'était son bas qui était trop bas, ou son haut qui était trop haut,mais je vis une cicatrice sur sa hanche.

" Et sans vouloir vous donner de leçon... Non, rien, c'est bon, en fait... Laissez tomber. "

Je tournais les talons dans le but de repartir lorsqu'elle me retint.